Et nous revoici pour un nouveau chapitre.

Ariel se pose de plus en plus de questions, mais elle sait vers qui se tourner ^^.

Ces sur ces mots que je vous dis : Bonne lecture à vous !


Chapitre 42 : Tumulte du cœur

[POV Ariel]

Après avoir parlé avec Thatch, Benn et Crocodile je me sens plus sereine pour réfléchir aux tumultes de mon cœur.

J'en viens même à me faire un tableau sur Benn et Crocodile, avec leurs points communs, leurs différences et ce que je n'aime pas chez eux et cette dernière catégorie est assez peu fourni pour être honnête. Je ne sais pas si ça m'aidera, mais ça me permet d'avoir une vision d'ensemble.

Je crois que la différence la plus notable vient de leur caractère, Benn est plus calme, plus posé et il m'offre la douceur et la bienveillance dont j'ai besoin. Crocodile lui est plus sec, incisif, même si avec moi il a montré un côté plus avenant et tendre, il m'offre de la folie et de la passion. Sur ce point, ils sont complémentaires, mais je ne les connais pas encore assez bien.

Je regrette à cet instant de ne pas être sur Piacere ou ailleurs, être à Marineford et sur un bateau ce ne sont pas les lieux les plus adaptés pour avoir des discussions pour apprendre à les connaître. Il y a un peu trop de monde et cela me gêne de ne pas avoir d'intimité véritablement. Quant au fait que le lieu où on se trouve a failli m'ôter ma tête bon… on n'en parle pas.

Sans rentrer dans la romance pure, j'aimerai avoir un endroit plus sympathique où me poser et discuter avec eux.

N'empêche… une question toute bête me hante : quelles questions poser à ces deux hommes ?

C'est con, mais je n'ai jamais été très douée en relation humaine, quant à mes relations amoureuses elles sont inexistantes, je n'ai donc pas de point de comparaison et de repère. Tandis que j'étais à peu près sûre que mes deux pirates n'avaient pas ce handicap.

J'avais bien quelques questions, mais certaines me paraissaient stupides, serait-ce pertinent de les poser ? J'avais des doutes.

Je soupirai, ne sachant trop comment faire… pourtant si je veux savoir ce que je ressens pour eux, il n'y a pas trente-six mille solutions, il faut que je les cerne, que je découvre chaque facette d'eux dans les moindre détails.

Mais je ne sais juste pas comment faire…

Je lâche un soupir.

Je commence à avoir faim… bon laissons cela de côté et allons vers le réfectoire.

Je m'y dirige et je vois mes amis de Piacere, mais c'est vrai ! Ils pourraient m'aider ! Surtout qu'eux la séduction ce sont leurs rayons. Donc je suppose qu'ils pourront me guider.

J'attrape Leck :

- Bonjour les garçons, j'aurais besoin de vos conseils les garçons, vous voulez bien m'aider ?

Leck me regarde avec un grand sourire qui illumine son visage et ce n'est pas le seul :

- Avec plaisir ! Répondit Leck.

- Vient te joindre à notre table tu nous exposeras ton problème, m'invita Dan.

- Peut-être pas durant le déjeuner, il y a un peu trop de monde, je préférerai un espace où on aura plus d'intimité pour en parler.

- Faisons comme cela alors, fit Just.

Ils me kidnappent loin de mes prétendants, mais cela me change un peu aussi de ne pas être qu'avec eux.

En tout cas tous mes amis de la résidence me chouchoutent, ils sont bien contents de prendre soin de moi et ils me le disent. Ils ont tous envie de savoir quel est le sujet de mes préoccupations, ils tentent de me cuisiner, mais je tiens bon.

C'est vrai que je ne me confie pas facilement et que là ça va être le cas, donc ça leur fait super plaisir, tellement qu'ils ont un mal fou à se tenir et à attendre. Cela aurait pu être pénible, si je n'avais pas trouvé ça drôle et mignon, cela avait eu le don de me faire rire et cela m'avait fait du bien au moral.

C'est donc après un délicieux déjeuner que je me lève suivi de très près par mes colocataires qui s'empressent de filer avec moi pour savoir enfin de quoi il en retourne.

On trouve refuge dans la grande bibliothèque du Red Force, je n'y ai jamais mis les pieds, mais tous les livres sont brochés et soigneusement rangés dans de magnifiques étagères acajou. Il y a un coin avec des coussins, poufs et fauteuils confortables. Ce coin cocooning m'attire énormément et l'odeur du papier… j'apprécie tout autant.

C'est un endroit qui a une ambiance vraiment apaisante.

On prend soin de vérifier qu'il n'y avait pas d'âme cachée dans un recoin de la pièce. Puis après je me lance :

- Bon… Crocodile et Benn m'ont avoué avoir des sentiments pour moi. Physiquement… ils m'attirent tous les deux, avouai-je en rougissant, mais sentimentalement… je ne sais pas trop ce que je ressens et pour répondre à cette question il faut que j'apprenne à les connaître… Mais je ne sais pas trop quelle question poser, certaines me paraissent juste stupides et je n'ai jamais été douée en séduction… qu'est-ce que je dois faire ?

Je les regarde avec des yeux timides, ils se regardent mutuellement avant d'hocher la tête, Leck affiche un grand sourire et est le premier à parler :

- Pas douée en séduction ? Alors tu n'as juste pas conscience de tes charmes. Tu es une femme vraiment très belle physiquement, tu attires l'œil, surtout avec ta belle chevelure flamboyante d'un rouge désir profond.

- Et tu as une personnalité très douce, très calme, très timide, que de la mignonnerie, ajouta Dan.

- Donc tous les hommes qui aiment les femmes timides et douces comme toi sont servis. Et puis tu es aussi quelqu'un qui a besoin de protection et combien d'hommes aiment, que dis-je, adorent avoir ce rôle de protecteur. Et tes deux hommes ça sautent aux yeux qu'ils te couvent du regard, limite ils se retiennent de te prendre dans leurs bras par peur de te brusquer, alors qu'ils en crèvent d'envie, continua Just.

- Je dirais même que chaque geste qu'ils ont envers toi transpirent la protection. Ça laisse vraiment l'impression qu'ils ont peur de te briser ou que tu es si précieuse à leur yeux qu'ils te manipulent avec la plus grande prudence tel un précieux bijou, ajouta Dan.

- Donc…, reprit Leck.

- Ne change absolument rien, me déclarent-ils en cœur.

- Tu as un charme naturel, tu n'as rien à faire à ce niveau-là, assura Leck.

- Vraiment ? Mais… je ne fais rien… pourtant pour les séduire… j'ai déjà du mal à m'ouvrir à eux… alors… séduire… c'est… enfin j'ai du mal à croire que je charme… naturellement, tentai-je d'expliquer confuse.

- Séduire ne se résume pas forcément à être entreprenante, battre des cils et rire aux blagues ma chérie, coupa Dan. On peut être passive et terriblement séductrice.

Je les dévisage, les propos de Dan me semblent incompatibles, passive et séductrice, j'ai du mal à le concevoir :

- Tu sais que ta timidité, ta pudeur sont aussi tes plus précieux atouts, continua Dan.

- A cause du fait que ça me donne un côté « mignon » ?

- Oui certes, mais surtout tu génères… du mystère ! Et tout ce qui est mystérieux est fascinant, acheva Dan.

- Et ça, ça ma chère Ariel, sans le savoir ça te rend irrésistible aux yeux de bien des hommes, tu as un côté inaccessible, qui donne envie de te découvrir, ça challenge énormément et nous les hommes on adore le défi. De plus cela rend aussi tes confessions plus précieuses, car c'est un signe de grande confiance envers ton interlocuteur quand tu te livres, poursuivi Just.

- Quoi ?! M'écriai-je. Mais… je croyais que… que c'était tout le contraire, je m'en veux aussi tellement d'avoir du mal à me livrer.

- Cela a son charme, affirma Leck, mais ne te mets pas la pression non plus, laisse-toi du temps pour te confier et te livrer.

- En tout cas, tu dois te rassurer et prendre confiance en toi, physiquement tu es à tomber, le caractère, selon les hommes, tu es à croquer et ton côté mystérieux vient nous achever. Tu as du charme naturellement, donc ne cherche pas à être plus séductrice que tu ne l'es, tu risques juste de te perdre et de ne pas être totalement sincère ni avec les autres, ni avec toi-même, continua Just.

- N'oublie pas non plus le nombre de cœurs que tu as brisés, me taquina Leck.

Je fronce les sourcils ne comprenant pas de quoi il me faisait référence :

- Tu oublies vite, dis donc, rit Leck, tu ne te souviens pas comment tu as recallé les pirates du vent ? Ah vraiment j'en ai entendu plusieurs se lamenter quand tu as décliné leurs invitations. Et je ne parle pas des autres clients… j'ai encore l'impression de les entendre.

- Ils voulaient juste passer du bon temps, il n'était pas question de sentiment, coupai-je.

- Oui bon d'accord, admit Dan, mais quand même, de la résidence tu es l'une des femmes les plus douces et timides, alors quand ils t'ont repéré car tu étais nouvelle et à leurs goûts, ils étaient fortement intéressés par ta personne.

C'est vrai que j'avais décliné plusieurs propositions, plusieurs hommes avaient tenté de me proposer des plans à plusieurs ou juste en tête à tête. Seulement je n'étais pas disposée à ça après le départ de Crocodile….

- Bref tout ça pour te dire que tu es charmante naturellement, donc vraiment ne change rien, insista Leck.

- D'accord, bégayai-je quelque peu surprise.

J'étais persuadée qu'il fallait que je fasse plus et je dois avouer que cela me retire un certain stress.

- Après pour les questions à poser à tes deux hommes, aucune n'est stupide, si elle te traverse l'esprit c'est que tu as besoin de savoir. Tu peux même demander la question basique : c'est quoi ta couleur préférée, je suis sûr qu'ils seront ravis que tu la poses, reprit Leck.

- D'accord… est-ce qu'il y a des questions… qu'il vaut mieux que je pose ? Ou à éviter ? Me risquai-je.

- Oui et non, cela dépend comment tu vas amener le sujet et quand. Si tu démarres en posant sur la table le sujet du : mariage, enfant, maison, ça va effrayer. Car c'est comme si tu demandais un engagement direct et immédiat avec la personne. Sauf qu'elle peut avoir envie d'avoir une étape plus légère avec toi, de profiter de toi, dans le sens passer du temps avec toi, avant d'envisager ce genre de choses, me répondit Leck.

- Après tu as deux hommes qui ont la quarantaine, ce sont plus des petits jeunes qui vont plus avoir la tête à s'amuser. N'empêche les trois sujets qu'on t'a évoqué, on te préconise d'en parler une fois la relation démarrée depuis quelques mois, ajouta Just.

- Et puis on te parle d'eux, mais toi aussi, tu es en droit de pas être prête pour évoquer ces sujets, car là on insiste beaucoup sur le fait que toi tu vas vers eux. Mais dans l'éventualité où c'est eux qui te poseraient ces questions, tu as aussi le droit de ne pas être prête et de le dire, continua Dan.

- Oui bonne remarque, admit Just.

- Donc… ne rien changer à mon charme et poser toutes les questions que je veux, sauf vos trois sujets, résumai-je.

- Oui, fait comme tu le sens, je t'assure que tu n'as rien à craindre, assura Leck. Juste évite les interrogatoires, pose une ou deux questions de temps en temps, pour te laisser le temps d'assimiler l'information, demander des précisions. Et bien sûr éviter trois sujets au début.

- Merci de m'avoir aidé et éclairé.

- De rien, on a été ravi de pouvoir t'aider, me lança Dan.

- J'ai l'impression que j'avais des inquiétudes pour rien.

- Mais non, ne dit pas ça, tu avais besoin d'être rassurée, tu avais des interrogations, il est normal qu'on t'aide, fit doucement Dan.

- Tu ne nous embêteras jamais Ariel, jamais au grand jamais, insista Leck.

- C'est vrai que j'ai toujours peur de déranger, désolée, m'excusai-je.

- T'excuse pas enfin ! Jura Just.

- Pardon ! M'exclamai-je.

Je couvre ma bouche de ma main, je m'excuse encore.

- Pardonnez-moi, dans ma jeunesse j'ai… je… m'excusais constamment et c'est l'une des séquelles qui me reste de mes mauvais traitements, expliquai-je prudemment.

- Nous nous en doutons, mais c'est aussi pour ça qu'on te répète souvent que tu ne nous embêtes pas, ni de t'excuser, pour désamorcer cet automatisme et reflexe de défense, me rassura Just.

Je restai silencieuse un instant avant de me lancer et de déballer mon passé à leur grande surprise et stupéfaction. Aujourd'hui je me sentais prête à me livrer à eux, mes amis, mes sauveurs et protecteurs.

J'avais un peu pleuré, mais moins que les fois précédentes, j'imagine que je commence à m'habituer à raconter ce récit.

- Voilà, il y a encore… deux traumatismes dont je n'ai parlé encore personne, mais je n'en ai pas encore la force d'en parler, avouai-je.

- D'accord, ne te force pas, tu es très courageuse Ariel et on est si désolé pour toi, murmura doucement Leck.

- Merci… est-ce que vous voulez bien répéter pour moi cette histoire aux habitants de tout Piacere ? Demandai-je.

- Tu… tu es sûre ? Questionna Dan.

- Oui… j'ai envie que vous sachiez tous, c'est aussi je pense la meilleure façon de m'aider et de me protéger, c'est juste que je ne me sens pas la force de répéter cette histoire.

- D'accord, nous leur dirons si c'est vraiment ce que tu souhaites, me rassura Just.

J'hoche la tête et je me sens un peu mieux de savoir qu'ils rapporteront ce que j'ai dit.

- Vous pouvez tout dire aussi à Thatch, j'ai confiance en lui.

- Très bien, merci de ta confiance Ariel et sache que nous te soutiendrons, tu es quelqu'un de bon à qui il est arrivé de mauvaises choses. J'espère que tu l'entends, souffla Leck.

- Merci, je l'entends… en tout cas j'essaye de toutes mes forces de ne pas me dire que c'est de ma faute, mais pour être honnête par moment… je pense que j'ai mérité cette maltraitance.

- Ne le pense plus, même si c'est plus facile à dire qu'à faire, mais tu ne méritais pas de subir tout ça, on te l'assure.

- Merci de me le dire, murmurai-je la gorge nouée.

Je sens soudain qu'ils m'attirent à eux pour m'enlacer et me réconforter, j'essaye de réprimer mes larmes, mais… cette fois… j'ai envie d'essayer de ne pas lutter.

J'essaye de toute mes forces de me laisser aller, mais je sens que je garde ce terrible réflexe de me retenir :

- Ne lutte pas…, chuchota Dan.

- J'essaye…, hoquetai-je.

- Tout ira bien, me rassura Leck.

J'éclate enfin en sanglot et je laisse ces flots de gouttes salées se déverser. Mes amis me réconfortent, me bercent, me murmurent des mots tendres et gentils.

J'essaye d'accueillir ma peine comme je peux, mais c'est une douleur tellement béante, j'ai l'impression que malgré mes efforts je n'ai pas les épaules, les bras, un corps assez large pour tout recevoir. Cela me désespère, j'ai le sentiment que je n'y arriverai jamais.

A cet instant les mots de Benn me revinrent en tête… du temps…

Je veux tellement aller mieux tout de suite… que je ne prends pas ce précieux temps. Je verse d'autres larmes mais de remord cette fois.

D'accord… je vais essayer de prendre le temps… et de ne plus tout enfouir au fond de mon cœur. C'est deux options que je n'ai jamais trop tentées, par peur de souffrir de nouveau, que ce soit trop lourd à porter.

Mais de nouveau l'écho de la voix de Benn résonne et me rappelle que je peux choisir la solution de ne pas tout porter toute seule :

- Aidez-moi….

- Tu peux compter sur nous, chuchota Just, comment veux-tu qu'on t'aide ?

- Je ne sais pas…, mais c'est trop… lourd… et le pire est à venir…, sanglotai-je.

- Tu parles des deux traumatismes dont tu n'as pas parlé.

- Oui… l'un est horrible ! M'écriai-je en larmes. Dites-moi… que… est-ce… je suis… humaine ?

Leck prend mon visage en coupe et plante son regard dans mes yeux :

- J'imagine que ces salauds t'ont déshumanisé. Tu es humaine Ariel, tu es une femme, une personne et cet état de fait ne changera jamais, même si tu rencontres des gens qui oseront te dire le contraire. Tu es un être humain n'en doute jamais.

- Cela… ne changera… jamais…, hoquetai-je.

- Jamais, pas même le jour où tu diras ce que tu as subis. Les monstres ce sont tes bourreaux ! Eux n'ont rien d'humain, contrairement à toi. Tu es humaine, tu es une femme, une personne, répètes ces mots s'il te plait.

- Je… je… je suis… humaine… je suis… une… une personne et une… femme, répétai-je d'une voix entrecoupé de sanglots.

- C'est exact Ariel, c'est très bien, tu veux bien essayer avec plus de conviction ? M'invita Leck.

J'hoche timidement la tête, Dan me tend un mouchoir :

- Tiens, essaye de te calmer un peu.

Je prends le mouchoir et je l'utilise, essayant de retrouver un peu de dignité et un semblant de calme :

- Inspire et expire profondément, cela va t'aider à aller mieux, souffla Just.

Je les vis tous me montrer l'exemple, m'invitant à les imiter, j'en fis de même, j'eus quelques peines à cause de mes spasmes, mais au fil des minutes cela devint de plus en plus aisé et facile.

- Tu te sens mieux ? Me demanda doucement Just.

- Oui.

- Si tu te sens prête tu veux bien répéter les mots de tout à l'heure ?

- Je… suis… humaine, chuchotai-je d'une voix encore tremblante, je suis une personne et je suis une femme.

- C'est super, je t'invite à dire au moins une fois par jour cette phrase en te regardant dans le miroir, d'accord ? Demanda Just.

- D'accord j'essayerai de le faire, murmurai-je.

- Cela t'aidera à aller mieux, souffla Leck.

- Merci à vous…

- C'est normal, chuchota Dan.

- Je me sens épuisée je crois que je vais retourner dans ma chambre….

- Oui va te reposer un peu, tu n'es pas encore remise de ce qui t'est arrivée et là émotionnellement ça t'a beaucoup secoué, admit Dan.

Je me lève et ils m'escortent jusqu'à ma chambre, où je les remercie avant d'aller m'allonger, à peine je rentre en contact avec mon oreiller que je me sens happer par le sommeil.

Quand j'émerge j'ai mes yeux qui me font mal et j'ai bien des peines à les ouvrir, mais quand j'y parviens je vois Crocodile penché sur moi :

- Tu te réveilles enfin, soupira t'il visiblement soulagé.

- Cro… Crocodile ? Fis-je surprise.

- On ne te voyait pas pour le diner, j'ai décidé de venir te chercher, tes camarades m'ont dit que tu t'étais retirée dans ta chambre pour te reposer.

- Il est si tard ? Murmurai-je déphasée.

- Oui, comment te sens-tu ?

- Hum… fatiguée et j'ai mal aux yeux….

- Je ne suis pas étonné, tu pleurais dans ton sommeil avant de te réveiller.

- J'ai pleuré ?

- Oui, tu semblais cauchemarder, mais visiblement tu n'en gardes pas de souvenir, tant mieux.

- Oui… merci d'être venu me chercher.

- Me permets-tu de soulager tes yeux ? Demanda Crocodile.

- Heu… comment tu comptes t'y prendre ?

- Comme ceci, ferme les yeux.

J'obéis et je sens les doigts de Crocodile se poser sur mes paupières et je sens une sensation fraiche assez agréable et assez indescriptible :

- Qu'est-ce que tu fais ? Demandai-je.

- Je t'hydrate tes beaux yeux en te réinjectant de l'eau froide pour dégonfler tout ça.

- Ah oui… comme quand tu as utilisé cette capacité pour soigner mes brûlures.

- Exact.

Je sursaute en sentant ses doigts masser tout en douceur mes yeux, c'est agréable et j'avais moins mal, c'était évident. Je sentis ses doigts glisser sur mes tempes et je crois noter la présence de sa deuxième main qu'il a fait apparaitre avec ses pouvoirs, il me masse aussi ces zones :

- Comment… tu sais que j'avais mal à ce niveau-là ? Murmurai-je.

- En général quand on pleure beaucoup ça ne donne pas que mal aux yeux, mais aussi à la tête et masser les tempes et le front ça soulage pas mal à ce qu'il parait.

Je crois percevoir un sourire dans sa voix quand il me dit ça, j'ouvre timidement mes yeux et effectivement il sourit tendrement, ces sourires qu'il n'adressent qu'à moi.

- As-tu encore mal à un endroit ?

- Eh bien…

- Cette hésitation veut dire oui.

J'entends Crocodile rire, moi je le regarde déconcertée :

- Bon dis-moi où ma princesse.

- Pour quelqu'un qui n'a pas de haki, tu es un peu trop bon.

- Ah enfin un vrai compliment non mielleux qui me sied si bien, dit-il gonflé de fierté.

J'éclate de rire devant ses paroles :

- Et tes chevilles alors ?

- Elles se portent excellement bien, je te remercie de ton inquiétude, sourit Crocodile.

Je me lève et je vois Crocodile s'écarter pour me laisser la place de me mouvoir, avant de se rasseoir au bout de mon lit :

- Cela étant tu n'as pas répondu à ma question ma princesse, où as-tu encore mal ?

Il me retient mon poignet gauche avec sa main droite et m'attire à lui :

- Alors ? Dit-il en arquant un sourcil.

- Il se passe quoi si je refuse de répondre ? Demandai-je curieuse et un poil taquine.

- Hum… bonne question…, me dit-il avec un sourire en coin. Peut-être que je te prendrai dans mes bras pour te câliner et te réconforter. Peut-être que j'userai de mon sable pour te faire rire ou peut-être peux-tu simplement me répondre ma jolie princesse.

- Si… je te réponds… est-ce que…

- Oui ?

- Est-ce que je peux… te… prendre dans mes bras ? Demandai-je en détournant les yeux.

Crocodile posa son crochet contre mon visage et me força à le regarder droit dans les yeux :

- Tu crois sérieusement que je vais te dire non ?

- ….

- Tu sais que je vais me vexer ?

Vu l'air amusé qu'il me tire j'ai l'impression du contraire :

- 1000 fois oui ma princesse, tu peux, je t'ai dit que j'étais prêt à te réconforter si tu en avais besoin.

- Cela ne te dérange pas ?

- Pourquoi diable ça me dérangerait ?

- Je ne sais pas encore mes sentiments… et…

- Tu as conscience quand même de tout ce qui t'es tombé sur le coin de la figure, rassure-moi.

- Oui, mais….

- Mais rien du tout. Alors tu es priée de répondre à ma question où as-tu mal ? Demanda t'il en plantant son regard dans le mien.

Je déglutis, son regard était autoritaire, même si loin d'être assassin, au contraire, il était rempli de chaleur, mais je n'arrivais pas à esquiver la question plus longtemps, je devais répondre, ses yeux me sommaient de parler :

- Un… un peu à la tête…, bégayai-je.

- Dieu que c'est bon d'avoir une autorité naturelle, dit-il avec un large sourire vainqueur.

Je détourne le regard, le salaud il ose enfoncer le clou en disant tout haut la réflexion que j'étais en train de me faire.

- Tu sais que c'est une piètre façon de me réconforter ? Lançai-je.

- Cette réflexion avait tout sauf pour but de te réconforter, répliqua Crocodile en regardant ses ongles avant de me fixer en lâchant un de ses plus beaux sourires. Aller pose ta tête là….

Il désigna ses jambes, je lâche un soupir avant de m'allonger et de poser ma tête sur ses jambes :

- Je me vengerai….

- Hum… tu es beaucoup trop tendre et douce pour cela, rétorqua Crocodile en gloussant me faisant comprendre qu'il ne prenait aucunement au sérieux mes menaces.

- Tu pourrais, par élégance, avoir la délicatesse de prétendre un tant soit peu croire en ce que je dis, reprochai-je.

- Non, le méchant dans l'histoire c'est moi, je ne peux te laisser entacher ton âme de choses aussi impures….

- Et nos moments de luxure ça ne m'a pas rendue impure ?

Il me regarde estomaquer, visiblement j'ai gagné ce combat, il éclate de rire :

- Effectivement… je te concède ce point, rigole t'il. Bon tu disais avoir mal à la tête.

Crocodile pose sa main droite sur mon front et mes cheveux, vite rejoint par celle de gauche qu'il reforma de son sable. Puis, il démarre un massage qui m'a foi est relaxant, moi je ferme les yeux n'osant continuer de le regarder.

Après quelques minutes, il cesse ses soins, mais il passe ses doigts dans mes cheveux, jouant doucement avec, je ne veux pas l'arrêter… je dois avouer que c'est agréable… mais je ne suis pas sûre que ce soit très raisonnable et prudent :

- Crocodile….

- Oui mon amour ?

J'ouvre les yeux et je perds tout courage :

- Je… je me suis… toujours demandé… pourquoi « mon amour » ? Alors qu'on n'est pas… enfin pas… en couple….

- Ce n'était pas ce que tu voulais me dire au départ, mais soit. Si je t'appelle mon amour ce n'est pas dans un but possessif si c'est ça ta question. C'est juste que tu es celle qui fait battre mon cœur, tu es juste… mon amour tout simplement. Si cela t'indispose je peux t'appeler autrement.

- Non ça ira, j'aime bien… cela me fait plaisir de me savoir… aimé.

- C'est noté. Bon que voulais-tu me dire à l'origine ? Me demanda Crocodile.

- Rien... je me demandai juste si te laisser toi et Benn me manipuler comme vous le faites c'était raisonnable. Vous m'aimez et je vous permets d'avoir ce genre de geste... j'ai peur de vous faire souffrir... cela peut vous donner l'illusion que vous avez vos chances... alors que peut-être...

- Puis-je te poser une simple question ? Comment on est sensé te consoler ? Uniquement par des mots ? Me demanda t'il posément.

- Hé bien...

C'est vrai que par moment les mots ont leurs limites, moi-même j'avais eu besoin de plus :

- Tant que Beckman et moi on saura distinguer les gestes de réconfort, d'affection tendre de vrais gestes d'amours démonstratifs il n'y a pas de problème, ni pour lui, ni pour moi. C'est un point sur lequel on s'est entendu. On se refuse de te perturber plus que de mesure, cependant on a aussi conscience que tu en as besoin et égoïstement, on en a aussi besoin. Ariel est-ce que le fait de passer mes mains dans tes cheveux t'indispose ? Et je ne parle pas de moi, mais bien de toi, je veux ton avis à toi.

- Je... j'aime bien... sentir tes doigts, admis-je non sans rougir.

- Alors il n'y a pas de problème mon amour, maintenant laisse-moi prendre soin de toi, sourit Crocodile.

Je ne sus quoi ajouter, je m'inquiète de trop ? Visiblement.

De ce que je vois ils suivent une même ligne de conduite et ne semble ne pas en souffrir.

Peut-être que je devrais pleinement accepter ces gestes tendres et me laisser aller.

Je fermai les yeux et je me laissai apprécier la sensation délicieuse des doigts de Crocodile qui passaient et repassaient dans mes boucles rousses.

Je sentais mon cœur tambouriner, mais j'étais incapable de savoir avec exactitude si c'était l'émotion qui parlait, le désir ou bien l'amour.

La seule certitude que j'avais à cet instant c'est que j'aimais ce contact agréable, mais pour mes sentiments j'étais toujours aussi confuse et incertaine.

Je vais vraiment ne pas avoir le choix que de prendre le temps, je le sais, mais je constate qu'une partie de moi veux tout savoir de suite, il faut que je me temporise.

J'espérai juste ne pas blesser Crocodile et Benn, je les apprécie vraiment et je m'en voudrais si cela arrivait, ça j'en étais certaine.

J'ouvris les yeux, Crocodile toujours penché vers moi, ses doigts cajolant mes cheveux, son regard s'ancre dans le mien et inversement :

- Tu as des yeux… magnifiques… ils sont aussi délicats que toi, chuchota Crocodile.

Lui et Benn sont maîtres dans l'art de me prendre de court, je ne sais comment réagir, cela me touche :

- Merci Crocodile… j'aime beaucoup ce côté viril que tu as….

- Hum tu me flattes, sourit Crocodile plus que ravi.

- Ce n'est pas bien de couper une dame.

- Mille excuse, poursuivez donc ma chère princesse.

- J'aime beaucoup ce côté viril que tu as et en même temps le fait que tu sois aussi doux et tendre avec moi, j'aime beaucoup ce mélange, y compris dans ta voix grave qui sait se faire soyeuse.

Il pose un doigt sur mes lèvres :

- Chut… n'en dis pas plus ou je risque de t'embrasser avec tout l'amour et la passion qui m'animent, tu es vraiment délicieusement dangereuse, manier ainsi les mots….

- Je suppose que c'est ça le danger d'être un chou à la crème….

Crocodile explose de rire :

- C'est Cléa qui me surnomme comme ça.

- Je dois reconnaître que ça matche plutôt bien.

- Et toi tu es un chocolat noir ! Amer mais savoureux.

- Allons diner ! Somma Crocodile.

Il se redressa vivement et me prit le bras, m'entrainant dans sa suite :

- Pas un mot de plus beauté fatale, sinon mon côté savoureux pourrait tenter de te conquérir.

Je ris en comprenant que mon ultime comparaison lui a fait plaisir et l'a mis dans des états pas possible, au point qu'il prend la fuite. Enfin pas vraiment si j'en crois le sourire qu'il me décoche.


Voilà un chapitre tout mignon. ^^

Prochain chapitre on découvrira quelque chose sur Ariel.

Je vous fais des bisous et je vous dis à mercredi pour la suite. ^^