Bonjour !

L'arc que j'écris est sur sa phase finale.

Je suis en train de rédiger le chapitre 62.

J'ai hâte de passer à autre chose ^^.

D'ailleurs à partir de Mercredi et donc du Chapitre 45 au 52 vous aurez un début d'amorce d'un nouvel arc que je nomme : Anomalie Historique.

Je vous laisse sur ça et je vous souhaite une bonne lecture ^^


Chapitre 44 : Tête à tête

[POV Ariel]

Je décide de me changer pour la fête et me doucher rapidement.

Crocodile m'avait laissé un peu d'intimité et m'avait dit qu'il reviendrait dans une petite demi-heure me chercher.

C'était plus que suffisant.

Je mis le pantalon en cuir pour l'essayer et je mis le haut rouge bourgogne, les chaussures dorés à l'effigie du Lys, je mis d'ailleurs le bracelet qui va avec à mon poignet droit.

Puis je me tourne vers le miroir et à ma grande surprise le pantalon me va super bien, je n'aurais pas cru. C'est vraiment la première fois que je mets cette matière, Thatch avait raison, il a vraiment l'œil.

Cela affine ma silhouette, me rendant plus fluette encore, mais paradoxalement ça donnait un côté plus assuré, plus rock aussi qui contrebalançait cela.

Ensuite le haut que j'ai choisi est en satin et il est était asymétrique, je l'aimais beaucoup. Il était composé que d'une large bretelle à gauche décoré de rose rouge cousu dans du satin.

A droite mon épaule était dénudée, l'ensemble donnait un côté très assuré dont j'étais dépourvue et aussi très sexy… ça par contre je me demandais si c'était une bonne idée. J'aimais bien l'image que je renvoyais mais… vis-à-vis des hommes… j'avais des doutes.

Je regarde les autres hauts mais on frappe à ma porte Crocodile est revenu visiblement, je lui ouvre :

- Désolée, je ne suis pas totalement prête, tu peux patienter, juste le temps que je me change.

- Pourquoi ? De ce que j'en vois, tu es ravissante.

- Heu… je…

Il avance déterminé et je recule le laissant entrer, il ferme la porte et me dévisage :

- Tu es sublime, c'est quoi le souci mon amour ?

Je baisse la tête, toute gênée :

- C'est… trop…

- Trop quoi ?

- Sexy…, murmurai-je à peine audiblement.

- En même temps… qu'importe ce que tu portes tu es belle dans tout, même dans ta tenue de prison tu étais belle.

Je grimace, mais je pense qu'il essaye maladroitement de me rassurer.

- Oui bon d'accord il y a mieux comme tenue, admit-il en voyant mon expression, n'empêche cela te va à ravir, cela flatte ta silhouette et te donne un certain charisme.

- Tu trouves ?

- Assurément, vraiment…

- Mais… ce n'est pas trop… sexy ? Insistai-je.

- Je ne serais pas objectif car je te trouve belle et sexy en toutes circonstances, tu as un charme naturel qui te rend désirable à mes yeux, c'est juste plus mis en évidence avec cette tenue….

Crocodile s'approche de moi et se met à genoux avant de se saisir de ma main gauche avec la sienne :

- Me feriez-vous l'honneur ma chère de me tenir compagnie ?

Je crois comprendre que je suis très à son goût, je sens qu'il peine à s'exprimer, mais son regard en dit long, il me caresse du regard, un mélange de désir, d'amour et d'admiration.

Je décide de serrer doucement sa main :

- Ce serait… un honneur…, bégayai-je.

- Dois-je comprendre que tu renonces à te changer ?

- Oui, c'est… savoir que je plais… je… enfin… je…

- Je comprends mon amour, je comprends, c'est une sensation agréable n'est-ce pas ?

J'hoche timidement la tête, j'imagine que faisant très attention à son image il cerne ce que je ressens à cet instant.

- Pouvons-nous y aller ? Demanda Crocodile.

- Non… est-ce qu'avant… tu veux bien m'aider à me faire deux petites tresses une à droite et à gauche, avant de les rassembler en une ? Je ne sais pas si c'est clair.

- Très clair, assis-toi je m'occupe de tes beaux cheveux de suite.

Je ne me fais pas prier et je profite de ces quelques instants encore seule avec lui, même lui semble faire durer le plaisir. Visiblement aucun de nous n'a vraiment envie d'y aller, mais si on n'y va pas, surtout moi, c'est sûr qu'on viendra nous chercher.

Mieux vaut être présent un peu et s'éclipser discrètement, je demande à Crocodile si je peux compter sur sa complicité pour s'échapper de la fête dès qu'on en aura marre. Il est plus que disposer à m'y aider, il n'est pas fou, il comprend que c'est aussi une excellente opportunité pour qu'on passe un moment tous les deux après cette soirée.

- Te voilà toute belle maintenant, prête ?

- Je l'espère, je me sens un peu nerveuse… comme c'est en mon honneur…

- Tout ira bien, je resterai à tes côtés, me murmura Crocodile.

- Merci de me rassurer.

- Avec plaisir mon trésor.

Je rougis, Crocodile sourit, je détourne le regard, mais il se saisit doucement de mon visage pour que je le regarde :

- Tu es vraiment délicieuse.

- Arrête….

- Impossible, tu es beaucoup trop mignonne.

- Ait un peu pitié de moi, gémis-je.

- Ta faute, je t'avais bien dit que tu étais délicieusement dangereuse.

- Emmerdeur.

Crocodile glousse quand je « l'insulte » :

- Non garde ta pureté, je t'aime comme cela, puis ces vilains mots ne te siéent guère.

- Pff, c'est maintenant que tu t'en inquiètes ? Ris-je.

- Allons-y, je sens que tu deviens moqueuse et provoquante à mon égard, rétorqua Crocodile un sourire aux lèvres.

- Probablement parce que je suis avec toi.

- Tu sous-entends que c'est ma faute ?

- Absolument !

Il sourit avant de me rétorquer ceci :

- Je te ferai un jour payer ceci ma chère.

- Ah oui ? Et comment ?

Pour toute réponse il sourit et garde le silence :

- Comment ? Insistai-je.

- Je me demande ce qu'il y aura à diner, dit-il en m'ignorant royalement.

Le fourbe ! Clairement il me faire mariner ! Mais étrangement j'éclate de rire, je connais les menaces de Crocodile quand elles me sont destinées et elles n'ont vraiment rien de terrible et de menaçante.

- Je me demande aussi ce qu'il y aura, rétorquai-je en souriant.

[POV Crocodile]

Nos échanges sont tellement simples, faciles, elle répond avec tant d'aisance à mes taquineries.

J'aime vraiment cette femme, elle me le rend bien et la voir rire et sourire me réchauffe le cœur.

Je lui offre mon bras, qu'elle accepte avec plaisir.

Je me sens bien et heureux de l'avoir à mes côtés, c'est vraiment mon rayon de soleil. Je te promets de te protéger Ariel et de t'aimer avec force.

On sort sur le pont du Red Force avant d'aller sur celui du Moby Dick, tout le monde nous fixe, au plutôt Ariel, faut dire qu'elle est magnifique. Mais je la cale près de moi et je lance des regards assassins, ils peuvent la regarder, mais hors de question qu'on me l'embarrasse.

- Voilà ma sauveuse ! J'étais certain que ce pantalon t'irait à merveille, s'exclama le commandant Thatch.

- Oui…, répondit simplement Ariel.

- Les gars vous l'intimidez, lança le commandant.

Au moins il a la clairvoyance de comprendre le malaise de mon Ariel et les regards se font moins insistants.

[POV Ariel]

Heureusement que Thatch détend un peu l'atmosphère et lance un premier sujet de conversation qu'est ma tenue. Autrement je pense que je me serai cachée derrière Crocodile qui aurait fait, au vue de sa taille et musculature, un paravent de premier choix. Je ne me sens pas à ma place à cette fête, je n'ai jamais trop aimé les bains de foule et je pense que certains le perçoivent.

Thatch me présente un plateau je sens les regards sur moi, c'est affreux, j'aurais peut-être dû m'écouter et non Crocodile. Je regrette de pas avoir changé ma tenue.

- Ariel…

Je me tourne vers Crocodile qui m'a interpellé, je le vois défaire son foulard qui pare habituellement son col et qu'il me la met autour de mes épaules.

- Je n'ai clairement pas été objectif, me murmura t'il.

Vu ma taille cela me fait un châle noir assez sympathique et je dois reconnaitre que la matière est douce, soyeuse, agréable :

- Pas grave… merci Crocodile, soufflai-je.

Juste être un peu plus couverte me rassure et je me sens moins désirable pour les hommes présents, donc je me déride un peu.

Puis je sens que les regards se sont fixés sur Crocodile, je vois du coin de l'œil que tous sont effarés de le voir agir ainsi avec moi. Quoi qu'il fasse avec moi ça les choque tant personne n'est habitué.

Même moi ça me fait quelque chose, on parle quand même d'un homme cruel et froid à la base. Ce qui m'a aidé à lui laisser une chance, c'est mon passif, car je c'est ce qu'est un vrai monstre sans cœur et Crocodile ne réponds pas pleinement à ma définition.

Alors oui comme toutes les personnes présentes, le voir agir de manière si protectrice et avenante avec moi me fait toujours drôle, mais j'y suis habitué et puis cela à son charme.

Passé ce moment de flottement tout le monde se met enfin à festoyer, je goûte un peu à tout me délectant de chaque préparation, je fais honneur aux légumes délaissés par un bon trois quart des hommes.

Je note en tout cas que Crocodile et Benn mangent de tout, ce qui est un très bon point pour eux si jamais on a un avenir ensemble.

Soudain je me fige… je viens de penser à quoi à l'instant ? Un avenir avec eux ? Je n'ai même pas fait la distinction entre Benn et Crocodile.

Je ne suis pas encore sûre de mes sentiments, mais j'en viens à me dire que peut-être… je suis ouverte à une possible relation à trois. Maintenant que j'y pense je ne fais pas vraiment un focus sur l'un d'entre eux, j'aime passer du temps avec chacun.

Et puis quand j'y réfléchis… je me laisse quand même beaucoup toucher par Benn et Crocodile.

Je fixe avec intensité ma main gauche, mais je ne vois pas mon aura… à cet instant j'aimerai tellement la voir, cette question sur mes sentiments me tourmente.

Se pourrait-il que j'aime deux hommes ?

D'un côté je ne peux envisager cette éventualité, de l'autre… c'est peut-être la réponse à bien des questions que je me pose. Que faire ?

[POV Thatch]

Houlà, Ariel aborde une aura arc-en-ciel.

Ça c'est l'aura d'une personne qui doute de ses sentiments et qui y réfléchit. Je ne sais pas ce qui s'est passé dans sa tête, mais elle est belle est bien en train de se poser des questions sur ce qu'elle ressent.

Je capte le regard de Beckman, il n'en a pas loupé une miette, il réalise qu'Ariel est sur la voie de la réflexion.

L'aura d'Ariel est instable pour deux raisons, déjà car elle doute de ce qu'elle ressent et deuxièmement elle vient d'un autre monde. Mine de rien pour elle s'est un sacré bourbier, car elle doit s'autoriser à avoir des options qu'elle n'avait pas envisagées, comme dans sa culture ce n'est pas « normal » ou « commun ». Elle est en quelque sorte en conflit avec ses croyances et ça doit être une position assez délicate pour elle.

Si son aura est aussi instable c'est surtout à cause de ses croyances, car concernant ses sentiments ils sont clairs et nets, quand elle est individuellement avec Crocodile et Beckman son aura est franche. Ce qui lui manque c'est qu'elle doit prendre conscience de ce qu'elle ressent et c'est mieux pour elle si Ariel comprend d'elle-même. Concernant ses croyances elle seule saura ce qui lui conviendra le mieux et là nous ne pouvons pas l'aider.

Je suis donc assez curieux de savoir comment tout cela se finira.

[POV Ariel]

Je vois les hommes de ces deux équipages s'amuser, chanter, je reste près de Crocodile depuis le début, car je ne me sens vraiment pas à ma place. J'ai cherché des yeux Benn et je dois admettre que je l'ai perdu de vue, j'ai beau scruté je ne le trouve pas, tant pis…. Je vois Crocodile qui me fait un signe de tête, il s'avance et je lui emboite le pas. On monte les escaliers du pont pour accéder à la partie supérieure du Moby Dick. Là c'est désert, on s'éloigne ainsi pour être le plus en retrait.

On se pose sur la balustrade, un peu de calme me fait le plus grand bien :

- Alors comment tu te sens mon amour ?

- Eh bien… mieux depuis qu'on s'est retiré, je me sentais assez démunie.

- Je l'ai senti, veux-tu qu'on s'éclipse complètement ou tu veux rester encore un peu ? Demanda Crocodile.

- Je me suis assez restaurée, donc la raison principale qui me poussait à rester n'est plus trop d'actualité, on peut se retirer, si cela te va à toi aussi.

- Je n'ai aucun intérêt à rester, je ne suis pas proche de ce beau petit monde.

- Un peu de Benn et Thatch quand même…

- Vite fait, mais oui je suppose que par rapport au reste je suis très proche d'eux, rit doucement Crocodile.

Il me tend sa main, je mets la mienne dans la sienne et je sens que je deviens sable, quand je retrouve ma forme humaine on est dans une salle que je ne connais pas.

- Mais… où est-ce qu'on est ? Demandai-je.

- Sur le Red Force.

Autour de nous il y avait des baies vitrées qui nous permettaient de voir sous l'eau, c'est magnifique, ça donnait un éclairage particulier et tamisé, même si au plafond il y avait de discrète lumière tout autour des murs.

La pièce était grande avec des canapés et coussins bleu canard aux pieds des baies vitrées. C'était très épuré, ça devait être une salle pour se détendre pour lire en paie ou juste profiter de la vue, ça devait être superbe en pleine mer quand on peut voir les poissons.

- C'est une pièce où j'ai aimé me réfugier, c'était calme et il n'y avait pas trop de monde.

- Je comprends, j'aime beaucoup.

- Ariel….

- Oui ?

Je me tourne et je le vois poser un genou à terre :

- M'accorderais-tu une danse ?

- Je… je… ne sais pas… danser…

- Alors je t'apprendrai avec plaisir.

Je le vis ôter son crochet pour être remplacer par une main faite dans son élément, puis il me prit doucement dans ses bras :

- Maintenant laisse-toi aller, c'est le cavalier qui dirige, tu dois juste te laisser glisser, me dit-il d'une voix douce et profonde à la fois.

- D'accord.

Je fixai mes pieds, nerveuse, j'avais peur malgré tout de m'emmêler, mais à ma grande surprise Crocodile avait bel et bien raison, par effet miroir je faisais ce qu'il voulait.

Quand je compris cela, je profitai de ce moment avec Crocodile qui ma foi était un sacré bon danseur, il me faisait tournoyer avec une telle aisance que j'avais l'impression d'être une danseuse expérimentée. Il me donnait confiance, alors que j'étais clairement une débutante.

C'est merveilleux, je ne pouvais pas m'empêcher de rire joyeusement.

Cette façon de continuer la soirée dans un cadre plus intime, sans tout l'alcool et ces regards me convenaient bien plus.

Je pris même une liberté, celle de poser ma tête contre le torse de Crocodile qui ne le vit pas venir, car je le sentis se tendre à mon contact. Bon sang son cœur bat vite, il est calme en apparence mais à l'intérieur c'est le feu d'artifice.

Je ne pouvais m'empêcher d'être fière et guillerette de savoir que c'était moi qui le mettais dans cet état, c'était une autre preuve que je plaisais et cela me faisait chaud au cœur.

Au bout d'un moment je redressai doucement mon visage et je vis qu'il détourna immédiatement son regard, il avait le rouge aux joues, je souris et je glousse :

- Tss et en plus tu te moques de moi, marmonna Crocodile.

- Bien sûr que non, je ne me permettrai pas, promis-je.

- Ton visage dit le contraire pourtant, coupa Crocodile avec un sourire en coin.

Je ris doucement devant cette tête de mule qui continue de me faire danser avant qu'il ne s'arrête, il s'incline devant moi :

- C'est dommage….

- Quoi donc ? Demanda Crocodile.

- Et bien… je n'aurais pas dit non pour continuer à danser plus longtemps, avouai-je.

Crocodile sourit et me fixe :

- Voyez-vous ça, mais… je n'ai jamais dit que c'était fini.

Je le regarde incrédule et perplexe quand je le vois s'asseoir sur un canapé, je veux le rejoindre, mais, on me retient, je me tourne et là je pique un fard.

- Puis-je espérer une danse avec vous belle Ariel ?

Benn ?!

Je suis à la fois surprise de le voir ici et surprise de voir qu'il s'est changé, comme Crocodile il portait un costume, avec pantalon assorti un gilet bleu foncé, une chemise bleu gris en-dessous et une cravate bleu nuit. Il portait des chaussures noires très classes, cela lui allait vraiment… très bien…

Je crois comprendre pourquoi je ne le trouvai plus, il devait se changer… juste pour moi.

- Benn… mais… comment ? Tentai-je de formuler complètement confuse.

- Elle est mignonne hein Crocodile ? Lança Benn en étirant ses lèvres ravi de son petit effet.

- Beaucoup trop mignonne, confirma Crocodile tout aussi amusé.

Tous deux se lancèrent des sourires et regards complices :

- Vous… vous avez tout manigancé tous les deux ? Me risquai-je.

- Possible, répondit Benn.

- Probable, continua Crocodile.

Je secoue la tête avec un petit rire :

- Mais… pourquoi ?

Benn me prit dans ses bras, prenant la position pour me faire danser, je sentis sa main gauche se poser au bas de mon dos, me faisant rougir.

Et je sens que Benn démarre les premiers pas de danse, il me conduit avec grâce et douceur et je n'ai pas d'autre choix que de suivre ses mouvements :

- Crois-tu vraiment que juste discuter avec nous suffira pour démêler ton pauvre petit cœur ? Crois-moi il va falloir un petit peu plus pour t'aider. Alors profite de ce moment privilégié avec nous. Et puis… tu ne croyais quand même pas qu'on allait renoncer à la séduction, tu as deux prétendants et on compte bien te courtiser comme il se doit. Aussi on a convenu de te faire danser à tour de rôle et quel plaisir d'entendre que tu veux danser, crois-moi ça n'est pas tombé dans l'oreille de deux sourds, m'expliqua Benn.

Je pique un fard, bon sang.

Je n'ose pas affronter le regard de Benn, je sais que je vais croiser un visage amusé et des yeux séducteurs, c'est sûr.

- Tu es vraiment ravissante quand tu danses belle Ariel.

- Vous… vous aimez vraiment… m'embarrasser…, bégayai-je.

- Non, on aime surtout te mettre dans tous tes états, tu es si craquante.

- C'est bien ce que je dis…, rétorquai-je.

- Ah oui… peut-être, admit Benn d'une voix taquine.

- Vous êtes vraiment des affreux… comploter ainsi contre moi, lançai-je.

Je pose mon front contre le torse de Benn, pour cacher un tant soit peu ma gêne… et aussi car je voulais être plus contre lui, plus proche encore.

Benn, remonte une de ses mains la laissant glisser dans mes cheveux, je souris appréciant ce délicieux contact, avant d'enlacer ma taille pour un slow :

- Oui on est des affreux, admit Benn, c'est ça le risque d'aimer deux criminels, c'est qu'on fait des coups bas terribles à l'élue de notre cœur.

Je blêmis, je crois que je ne suis pas indifférente à leurs manœuvres.

En tout cas je me laissais aller contre Benn avant qu'il ne finisse par s'arrêter, c'était beaucoup trop court. Soudain je sentis une troisième main se plaquer dans mon dos, c'était Crocodile :

- Maintenant danse à trois, prévint Crocodile.

- Trois, répétai-je.

Je sens les mains de Crocodile se positionner sur mon dos et Benn pose une main sur mon épaule droite et ma hanche gauche.

Et Benn et Crocodile avance ou recule, me manipule de telle façon que oui, on arrive à danser à trois, c'est assez déroutant. Après je sais que ça existe, que c'est possible comme c'est le cas dans le tango. D'ailleurs ça me fait un peu penser au tango, ce que nous sommes en train de danser.

Par moment Benn et Crocodile me prennent chacun une de mes mains et me font tournoyer et enchainer des portés pour des pas plus élaborés, ainsi se succèdent les figures et les rires.

- J'ai la tête qui tourne, prévins-je hilare.

- On va donc ralentir le rythme alors, chuchota Benn.

- Repose-toi…

Je sens que Benn m'enlace, tenant mes poignets tendrement, je l'entends me murmurer des mots qui me firent frissonner. Crocodile glissa ses mains sous mon haut me caressa le ventre.

Je me laisse délicieusement faire, leurs mains est partout à titiller ma peau, ils ôtent un à un mes vêtements avant de laisser les lèvres glisser sur mon corps.

Leurs mains se dirigent dangereusement vers bon bas ventre et s'active à le transformer en braisier, je me tends…

J'ouvre les yeux, haletante, je sens mes mains sur mon bas ventre, je rougis.

Je les retire promptement et je me redresse dans le noir qui m'entoure, je cherche de quoi m'éclairer, je fini par trouver la lampe de ma chambre.

Je regarde autour de moi, je suis belle et bien seule. Je baisse mon regard, je porte toujours la tenue de soirée que j'avais choisi, quoi que froissée et trempée de sueur par le rêve particulièrement torride que je viens d'avoir… et aussi le fait que je me sois donnée du plaisir pendant que je dormais.

Je me lève d'un bond, je meurs de chaud, je me précipite dans ma salle de bain, j'ôte mes vêtements et je prends une douche rapide qui calme l'incendie de mon corps. Le dernier souvenir que j'ai c'est que j'avais le tournis, Crocodile qui m'a dit de me reposer… après je crois que je me suis endormie dans leurs bras, épuisée.

Je coupe l'arrivée d'eau et je m'assois à même le sol, je dirige ma main gauche vers mon intimité et la droite vers ma poitrine. J'essaye de me soulager, mais je n'arriverai pas à me faire jouir, je n'arrive pas à passer le cap, je m'arrête juste avant.

J'halète, bon sang… ce rêve m'avait mis dans un tel état… au moins j'étais certaine de les désirer….

Je me relève doucement avant de rallumer l'eau et de finir de me doucher.

Je m'enroule dans ma serviette pour me sécher avant de me mettre en pyjama pour aller dormir… enfin… j'essaye….

Je tourne et me retourne dans mon lit, si au départ je pensais que c'était mon rêve érotique qui me tenait éveillé… je finis par admettre que c'était la peur….

J'avais toujours eu beaucoup de mal à m'endormir, avec tous mes traumas subis c'était malheureusement inévitable… si jamais je m'éveillai j'étais certaine d'être incapable de retrouver le sommeil.

Et là je n'y arrivais tout simplement pas. Sur Piacere je commençai enfin à faire des nuits de plus en plus longue et complète parce que je me sentais en sécurité. Mais… depuis Impel Down et la sortie de mon coma… c'était différent… Logique… j'avais resubi des violences et j'étais encore à Marineford lieu de mon exécution… je ne peux pas être bien et sereine.

Dépitée, je soupire et je m'habille, j'ignore l'heure exacte, mais il fait nuit noire de ce que je vois à travers les rideaux de ma fenêtre. La mort dans l'âme je prends le pantalon noir en tissu, un jeu de sous-vêtement propre et un chemisier en satin rose.

Je vois du coin de l'œil le foulard de Crocodile, je le prends et l'enroule autour de mes bras, car je n'ai pas de veste, ou de châle pour couvrir mes bras dénudés. Je suppose que Thatch à tout cousu en pensant au climat de Piacere, mais ici à Marineford il fait beaucoup plus frais, surtout de nuit.

Je sors doucement de ma chambre et je me fais la plus discrète possible pour ne réveiller personne. Je me dirige vers la bibliothèque et j'entre, j'allume, la lumière est bien vive pour mes yeux qui ne sont plus habitués, mais rapidement ça passe et donc je regarde les différents ouvrages. J'espère en trouver un assez divertissant pour m'aider à tuer le temps.

Sauf que j'ai peut-être oublié que je suis sur un bateau remplit d'homme et de testostérones. Si on excepte les ouvrages sur les différentes îles du monde narrant leur histoires et leurs géographies, j'ai des livres sur la guerre et autres joyeusetés du genre. Je ne trouve rien en termes de romance, ça encore je peux concevoir, mais rien niveau comédie et légèreté qui me ferai le plus grand bien pour ne pas penser à mes sévices…

Je ne trouve rien qui pourrait m'aider à aller mieux. Aussi je me retire de la bibliothèque.

Bon je vais tenter autre chose, j'essaye de me souvenir de l'endroit où est la pièce où j'ai dansé quelques heures plus tôt, ça avait l'air d'un endroit assez calme et apaisant, cela me conviendrait. Je crois reconnaître ce qui m'entoure, quand j'étais sable j'ai un vague souvenir du chemin qu'on a emprunté.

Et plus ça va, plus le chemin me parle, j'ouvre doucement la porte qui je pense est la bonne, dans l'entrebâillement je reconnais immédiatement la salle, bingo !

J'entre silencieusement avant de fermer derrière-moi tout aussi calmement, je m'avance pour contempler l'ambiance tamisée que cela produit.

- Tu ne dors pas Ariel ? Souffla une voix derrière-moi.

Je sursaute et je me retourne à toute hâte, avant de poser mon regard sur Shanks allongé sur un des canapés près d'une des baies vitrées :

- Oh pardon je ne voulais pas te faire peur Ariel, s'exclama Shanks en se redressant.

Je pose ma main sur mon cœur, j'ai failli avoir une attaque :

- Ce n'est rien..., fis-je nerveusement pas encore remise de mes émotions.

- Tu as peur de dormir n'est-ce pas ?

- Comment…

- Benn m'avait dit l'autre jour que tu ne voulais pas dormir seule à cause des cauchemars que tu fais.

- Ah… oui… c'est vrai…

Je me souviens qu'effectivement Benn était parti prévenir Shanks et récupérer quelques affaires.

- Vient, assis-toi près de moi, tapota Shanks en me présentant une place à ses côtés.

J'hésite et je m'avance avant de m'asseoir :

- Je n'ai pas eu beaucoup l'opportunité de te parler, encore moins en privé, c'est d'ailleurs notre premier tête à tête, commença Shanks avec humour.

- Oui…, souris-je faiblement.

- J'aimerai en savoir plus, mais libre à toi de me répondre ou non, je te promets de ne pas insister. D'accord ?

- … D'accord.

- Ariel pendant combien de temps… tu as subi tout ça ?

Je baisse la tête, mais je rencontre la main de Shanks qui me relève le visage :

- Ne baisse pas la tête, ni les yeux, plus jamais.

J'hoche faiblement la tête :

- 23 ans.

- 23 ans, répéta Shanks choqué.

- Oui….

- Quel âge as-tu ?

- 35 ans….

- Donc depuis 12 ans… tu n'arrives pas à dormir convenablement malgré que tu sois libérée de tes bourreaux.

- Sur le papier c'est vrai je suis libre… mais… l'impact psychologique est énorme… j'avais un corps abimé qui me rappelait constamment mes tortures passées. Et puis certaines parties de mon corps ont été tellement malmenées qu'elles ont été déformées à cause des coups…. Pendant les premières années ma libération, en plus de me remettre sur pied j'ai dû tout apprendre… y compris d'agir comme une adulte. J'avais beau avoir 23 ans j'agissais encore comme une enfant, car on ne m'a jamais éduqué pour devenir une adulte, ce n'était pas à l'avantage de mes bourreaux. Donc parfois quand je parle de moi quand j'étais petite dans mon esprit ça va jusqu'à mes 23 ans, même 25 ans car il m'a fallu un petit temps pour réaliser et accepter que j'étais une jeune femme. Ces gens m'ont volé mon enfance, mon adolescence et le début de ma vie adulte… et par moment c'est dur de l'accepter, je n'ai jamais eu de période heureuse, insouciante, remplit d'amour….

- J'en suis désolé….

- Tu n'as pas à l'être, ce n'est pas de ta faute Shanks.

- Je sais mais je compatis sincèrement.

- Ce n'était pas ça le pire… tu sais… je n'étais jamais allée à l'école… je parlai même à peine, je ne savais pas compter, écrire, lire, je ne savais rien de tout ça. Maintenant j'ai rattrapé mon retard… mais j'ai passé des jours et aussi des nuits à lire des quantités de livres.

- Tu n'as donc jamais vraiment connu le repos durant ces 12 ans de liberté.

- Pas vraiment…

- J'imagine que l'absence d'éducation a dû te hanter, au point que tu ne t'accordais que peu de repos, voire jamais, car tu voulais tout rattraper sur ce que tu devais savoir.

- C'est à peu près ça, je voulais me construire, avoir mon indépendance et cela passait par l'apprentissage… je ne pouvais pas permettre à ces gens de gagner sur moi, mon intellectuel, mon avenir professionnel, ma relation avec mes gens, bref tout. J'ai dû tout apprendre si je voulais avoir une vie décente.

- Je vois…. Dis-moi n'y a-t-il pas quelque chose qui t'aiderait à te calmer ? Je te souhaite de tout cœur de trouver l'amour, mais il y aura des nuits où tu pourrais dormir seule même si tu es avec quelqu'un. N'as-tu pas un palliatif qui pourrait t'aider ?

Voilà une question bien pointue, je le fixe, il me regarde de ses yeux perçants.

- Tu… tu as une suggestion ? Demandai-je.

- Demande-la lui.

J'avais la curieuse sensation de comprendre de quoi il parlait :

- Je… ne vois pas de quoi tu parles.

- Tu sais que je vois que tu mens ?

- ….

Shanks se leva et se posa à ma gauche.

Je me demandai pourquoi ce changement de place, mais je compris quand il passa son bras droit autour de mes épaules pour m'attirer à lui pour m'inciter à me caler contre lui.

- Vient-là, tu en as gros sur le cœur.

- Merci... avoue que tu voulais juste m'avoir dans tes bras.

- Trop perspicace, en effet je voulais juste t'avoir tout contre moi, ce n'est absolument pas dans le but de te réconforter, répliqua Shanks avec humour.

- Tu es si inhumain et insensible.

- Oui je sais ça fait partie de mes charmes indéniables.

Je me mets à glousser, suivi de près de Shanks.

- Merci Shanks, chuchotai-je.

- Je t'en prie... n'empêche quelle misère que tu n'aies pas atterrit ici en premier lieu…. Tu sais je crois que ça lui fera plaisir, continua Shanks.

- De quoi ?

- Que tu lui demandes.

- Pourquoi devrais-je lui demander ? Posai-je.

- Parce que tu en as besoin et qu'il a peur du rejet si c'est lui qui te le propose ?

- Je ne peux pas….

- Tu ne veux pas nuance, mais je peux comprendre.

- Comment… tu as compris ?

- Des rubans volaient dans le vent à la place des chaines qui t'entourent habituellement, tu étais juste en harmonie avec toi-même.

- Je vois…

- D'ailleurs tes chaines, celle autour de ton cœur c'est la plus solide, mais les autres commencent à se corroder. Ce qui est très encourageant… même si je pense que tu ne nous as pas encore tout dévoilé, je me trompe ?

- Non…, si je veux être honnête… il y a deux traumatismes que je n'ai évoqué à personne… mais avec lesquels je me sais fragile.

- Veux-tu en parler ?

- Non… c'est trop douloureux.

- Tu sais Ariel il y a une autre option pour toi, si tu es d'accord, Benn, moi ou même le commandant Thatch on peut pénétrer ton esprit et voir tes souvenirs. Si c'est trop douloureux d'en parler, tu peux nous le montrer.

- Non… non… c'est… non…, répétai-je choquée et terrifiée d'entendre cette suggestion.

- Très bien, mais sache qu'elle existe. Je te promets qu'on n'utilisera pas cette méthode sans ton accord, me rassura Shanks.

- Tu dois me trouver minable et pathétique….

- Hum… je ne crois pas, je n'ai pas pour habitude de réconforter en prenant dans les bras une personne qui est minable et pathétique. Tu es juste écorchée par la vie, je suis plutôt admiratif de voir la personne que tu es devenue malgré toutes les difficultés que tu as affrontées. Tu sais… quand tu t'es ouverte à nous, j'ai manqué de mot, c'est moi qui me suis senti minable et pathétique… heureusement que Benn était là.

- Shanks….

Je le fixe, il me dit ça avec tellement de tristesse dans le regard :

- Ne pense pas cela de toi, tu as été là, présent, tu m'as écouté et tu m'as réconforté aussi par tes mots, il y a tellement de gens qui sont incapables de tout ça. Je te remercie vraiment pour tout ce que tu m'as apporté, ton soutien, même pour me sauver, tu t'es démené avec tes hommes pour me secourir, alors que tu me connaissais à peine. Merci à toi Shanks, vraiment.

- C'est censé être mon rôle de te réconforter.

- Plus maintenant, gloussai-je.

Shanks m'enserra plus fort contre lui et décida de passer sa main dans mes cheveux pour me décoiffer :

- Hé !

- Je ne peux pas rester sérieux trop longtemps ça me rend austère, expliqua t'il.

Je pouffe de rire et Shanks étire un grand sourire tout content des bêtises qu'il peut balancer :

- Austère ? J'ai des doutes

Il éclate de rire et moi je le suis.

- Comme c'est bon de t'entendre rire, commenta Shanks.

- En même temps je n'en attendais pas moins de l'Empereur le plus sympa de ces mers.

Il esquisse un sourire, pas peu fier de ce compliment.


Petit moment avec Shanks fort sympathique ^^

Dites-moi avez vous compris de quoi Shanks et Ariel discutaient ?

Réponse Mercredi !

Je vous souhaite une bonne fin de Week-End et je vous dis à Mercredi pour la suite et le début du nouvel Arc.