Bonjour à vous !

Chapitre plus court, oui je peux pas faire 13-14 pages à chaque fois, mais il fait un honorable 11 pages cela dit !

Vous noterez le beau paradoxe entre les noms du chapitre 46 et 47 ^^

Bon voyons voir comment tout cela se poursuit.

Passez une bonne lecture ^^


Chapitre 47 : Eloquence sucrée

[POV Benn]

Cela faisait une journée qu'Ariel était silencieuse et ne se montrait plus.

J'avais essayé de lui suggérer de parler à Crocodile et même à Shanks, car là clairement ils mourraient d'inquiétude et ils me faisaient pitié, mais elle n'avait pas voulu. Elle n'avait envie de voir personne, elle ne faisait que dormir et jouer de la harpe.

Ce qui m'inquiétait c'était son sommeil, il avait été extrêmement agité la nuit dernière, la tenir dans les bras n'avait été presque pas suffisant pour la rassurer.

La seule chose positive, c'était que sa colère baissait un peu, heureusement que son aura était là, car Ariel avait une attitude si calme, que n'importe qui pourrait penser qu'elle est paisible alors qu'intérieurement c'est une tempête cataclysmique qui règne.

- Ariel, je vais y aller je te laisse à tout à l'heure.

Elle hoche la tête, je m'en vais aller déjeuner, je me méfie un peu en sortant, mais personne… J'entends qu'Ariel s'est enfermée à clé, si ça ce n'est pas une preuve qu'elle veut voir personne je me demande ce que s'est.

Bon je vais essayer de tenir informé ce beau petit monde.

Je prends une profonde inspiration avant d'aller au réfectoire et là on me bombarde de questions concernant l'état d'Ariel :

- Elle est toujours en colère, mais moins, laissez-lui du temps, maugréai-je. Ariel n'est pas bien laissez-la digérer et gérer ses émotions comme elle l'entend.

- Est-ce que tu sais pourquoi elle ne veut plus s'alimenter ? Demanda un de nos hommes.

- Vous faites erreur, ce n'est pas qu'elle ne veut pas, c'est qu'elle ne peut pas. Je pense qu'hier elle a tenté d'avaler un truc sucré, puis de l'eau pour voir si cela passait… elle semblait paniquer quand elle a demandé un truc sucré…. Je pense que ce n'est pas la première fois qu'elle vit ce genre d'épisode. Plus ça va plus je me dis qu'elle a essayé de se réalimenter de suite pour éviter tout rejet de nourriture et éviter la catastrophe qu'elle vit, mais cela n'a pas suffi…. Comprenez que vous avez, avec votre blague foireuse, réveillé un truc chez elle et qu'elle ne peut pas être heureuse de cela. Elle est en colère contre vous et elle s'en veut aussi contre elle-même probablement plus que ce que vous pensez. Ariel reviendra vers vous plus tard, d'ici là foutez-lui la paix.

L'ambiance est pesante.

Quand je reviens du déjeuner, je sens qu'on me talonne de très près.

Je fais face à mes quartiers et je me retourne :

- Laisse-nous la voir, me lança Shanks sans détour.

- Elle est encore trop en colère, je lui ai déjà proposé elle ne veut pas pour le moment, répétai-je pour la énième fois.

- Ariel si tu m'entends est-ce que je peux te voir un instant ? Je reconnais que je n'aurais pas dû élever la voix contre toi mon amour. Je suppose qu'agir ainsi t'a donné l'impression de refaire face à tes démons du passé. Mais retiens une chose si j'ai surréagi c'est parce que je t'aime et que je suis inquiet pour ta sécurité et ton bien-être. Si vraiment libérer ce type est ce qu'il te faut pour te sentir bien alors je l'accepte. Et j'aimerai que tu acceptes mes plus plates excuses, lança Crocodile d'une voix forte et calme.

A ma grande surprise Ariel ouvre doucement la porte et le dévisage.

Elle tient un cahier et lui montre ce qu'elle a écrit :

- Tu ne me détestes pas ? Lu Crocodile. Hein ? Bien sûr que non Ariel, je t'aime de tout mon cœur, comme un fou même. Comment diable peux-tu penser que je te déteste ?

Shanks et moi on est surpris qu'elle pense qu'on la déteste.

Ariel reprend le cahier et écrit sa réponse :

- Car les relations humaines sont compliquées et cruelles. Ce n'est pas faux, mais je ne te déteste pas... je ne veux pas parler au nom des autres, mais je ne pense qu'aucun ne te déteste, on était en colère car on voulait tous que ce taré paye, mais on ne te déteste pas pour ça.

Elle écrit un simple : Vraiment ?

Et nous le montre à nous trois.

- Une seconde, Ariel… dis-moi est-ce que tu refusais de les voir car tu pensais qu'on allait te dire qu'on te détestait ? Demandai-je calmement.

Ariel détourne la tête honteuse en baissant les yeux :

- Oh seigneur… tu évitais la confrontation pour cette raison, murmurai-je déboussolé.

Et il n'était pas le seul, je n'aurais jamais pensé qu'elle avait si peur de cela :

- Ariel, tu as toute notre affection, mais aussi notre protection, cela ne changera pas, reprit Shanks en lançant un sourire bienveillant à Ariel.

Ariel note un nouveau message sur le cahier qui réceptionne ses larmes qu'elle contient mais qui malheureusement commencent à couler.

- Vous voulez toujours me protéger et m'aimer malgré mes choix ? Ce n'est pas une blague ? Lu Shanks.

On est tous minés, mais on sait aussi tous son passé, elle a dû affronter tout toute seule, elle n'a jamais vraiment eu de soutien jusqu'à peu. Et ce soutien est tellement précieux pour elle, qu'Ariel a dû penser qu'elle l'avait perdu et ne le méritait plus.

Shanks la prit dans ses bras :

- Oui Ariel je peux t'assurer que tu n'as rien à craindre, ni maintenant, ni jamais. Même s'il y a des différends cela ne justifiera pas qu'on ne te vienne pas en aide et à ton secours si tu es en danger. Et nous t'apprécions tous Ariel, même si nous ne sommes pas toujours d'accord, c'est normal qu'on ne le soit pas tout le temps. Je suis désolé Ariel je ne t'ai pas très bien parlé hier sous le coup de la colère. Crocodile a raison cela a dû te ramener à l'époque où on te malmenait d'hausser ainsi la voix, on n'a pas été fin sur ce coup-là. Tout comme tu es aussi en droit de ne pas te justifier pour Akainu, tu veux bien me pardonner ?

Elle hocha la tête, Shanks soupira de savoir que c'était oui. Ariel fixa Crocodile et lui fit signe qu'elle acceptait aussi ses excuses.

- Belle Ariel, je t'aime d'amour et même si un jour toi et moi on se dispute, je te l'assure que je ne te détesterai pas le moins du monde.

L'aura rouge d'Ariel se dissipa, elle était plus que soulagée que personne ne lui en veuille, voilà pourquoi elle était si en colère contre elle-même. Elle avait dû penser qu'elle les avait perdus et que tout le monde la détestait, se maudissant surement pour ses choix qui avait causé ce désastre. Voilà aussi pourquoi elle se murait, elle avait peur de confronter la réalité, surtout si ses craintes d'abandon se vérifiaient.

Ariel écrivit sur la page suivante :

- Je suis désolée moi aussi, je ne voulais pas saper ton autorité Shanks, lu Shanks. J'imagine que tu as tes raisons, tu étais dans ton droit de ne pas tout dévoiler et nous n'aurions pas dû si mal réagir, encore moins avec tes fragilités, mais je te remercie Ariel pour tes excuses, même si honnêtement tu n'as rien fait de mal.

Crocodile se planta derrière elle et l'enlaça de ses bras :

- Bon… maintenant que tout est à plat tu te laisses câliner, c'est non négociable.

Ariel glousse et se laisse aller :

- Dis-moi Ariel comment on peut t'aider vis-à-vis de l'alimentation ? Demanda Crocodile doucement.

Ariel commença à écrire avant que Crocodile nous lise ce qu'elle avait noté :

- Pour l'instant il faut me laisser en paix et ne pas me poser de questions ça ne fera qu'alimenter mon traumatisme. Si je me sens apte à manger je cuisinerai, mais il faudra me laisser cuisiner, il sera capital que je retrouve le contrôle de mon alimentation. Souvent dans les trois jours j'arrive à remanger, parfois c'est avant ou plus tard, mais il me faut du temps pour calmer mes angoisses. Ce n'est pas ma première rechute, même si cela faisait des années que c'était stable, c'est pour cela que j'ai demandé la sonde par sécurité.

- D'accord, on te promet de pas te solliciter, de te laisser au calme on fait passer le message, promis-je.

- Est-ce que le fait que tu ne parles plus est lié à l'alimentation ? Demanda Shanks.

Ariel hocha la tête :

- Je vois, dans ce cas on te laissera tranquille, assura Shanks.

Le regard d'Ariel est empreint de gratitude, ses yeux expriment tout ce qu'elle ressent à cet instant :

- Je vais me vexer quand je pense que je me tanne depuis hier à vous dire de la laisser tranquille, fis-je sur le ton de l'humour.

Mes deux homologues roulent des yeux, contrairement à Ariel qui glousse :

- Tu as bien de la chance Beck qu'elle soit toute hilare, sinon on t'aurait fait la peau, rétorqua Shanks.

- Quelle chance j'ai, je remercie ma bonne étoile et mon ange gardien de rire à mes blagues à la con, continuai-je un petit sourire en coin.

C'est donc après avoir renoué le dialogue qu'on finit par se séparer, Ariel retrouva sa place près de la harpe, continuant d'en jouer.

Elle était beaucoup plus souriante et les mélodies qu'elle enchainait sont bien plus joyeuses. C'est un plaisir de l'entendre et de la voir pincer avec délicatesse les cordes.

Durant les heures qui suivent il y a un défilé de personne qui viennent s'excuser et Ariel qui essaye comme elle peut de gérer ce flux de monde. Je fais évidemment le lien entre elle et les autres, car c'est ardu pour elle sans sa voix, mais nous voyons enfin le bout, quand après quelques heures il n'y a plus personne qui vient à l'approche du début de soirée. :

- Bon à tout à l'heure belle Ariel.

Elle me fait un signe de la main et je la laisse seule le temps de diner, quand je reviens dans mes quartiers je ne trouve plus Ariel.

Sa harpe est toujours bien là.

Je me demande où elle est, j'active mon haki et la cherche, je ressens sa présence sur le Red Force et elle semble aller bien.

Bon tant mieux, je préfère ça.

Je vais donc attendre voir si elle repointe le bout de son nez.

Probablement qu'elle voudrait retourner dans sa chambre dès ce soir, maintenant que la situation est éclaircie et apaisée.

[POV Ariel]

Bon... c'est le moment de vérité.

Je me retire la sonde comme on me l'a appris.

Faudra que je rassure les médecins, sinon ils vont avoir une attaque, mais j'ai appris à mettre et retirer une sonde seule, comme je ne me laissai pas toucher et approcher au début quand j'ai été libérée de mes bourreaux…. Aussi j'avais quelques connaissances et pratiques en médecine de ce fait.

Même si maintenant je laissai les médecins me toucher, m'examiner et me soigner.

Cela n'a certes pas toujours été le cas, mais aujourd'hui je préfère laisser le corps médical faire son métier. Même si à cet instant j'ai besoin de défaire cette sonde par moi-même.

Je dois reprendre le contrôle sur mes peurs et je pense que cette crise passagère est sur le point de se terminer.

Je fixe la gourmandise que je me suis préparée.

J'ai envie de manger, j'ai retrouvé cette envie tout à l'heure pendant que je jouais.

Mais j'ai peur de goûter ce que je me suis préparée, j'ai peur de rendre de nouveau.

Allez ce dessert est le tout premier met que tu as mangé et qui t'a débloqué.

Tu n'as rien à craindre de lui.

Devant moi un macaron maison au praliné.

Je plante ma cuillère dedans et l'approche tremblante de ma bouche que j'entrouvre doucement et avec hésitation.

Mon cœur bat à tout rompre, j'ai peur de vomir.

Mais je me raisonne, je suis face au plat qui m'a sauvé i ans.

Je glisse ma cuillère dans ma bouche et je sens la douce saveur sucrée de la noisette envahir ma bouche.

Je mâche lentement et je n'ai pas de reflux.

J'avale avec précaution et là... rien...

Ni une ni deux je me lève et ouvre le frigo de la cuisine du Red Force, je sors ce qui me tente.

Maintenant il est temps que j'ingère un vrai repas.

Je prends deux œufs, du fromage, un peu de viande, des tomates et je me fais une omelette.

Je préfère me faire quelque chose de rapide, un peu peureuse que mon malaise revienne et qu'il me faille remettre la sonde.

Mais je sais aussi d'expérience, que le déclic est arrivé et que rien ne presse véritablement.

Je bats mes œufs, coupe le reste avant de mélanger l'ensemble, puis sur une poêle je fais cuire tout ça.

Cela sent bon et mon ventre gronde, j'ai faim et c'est un très bon signe, car c'est une sensation qui disparait quand j'ai des blocages et que je ne peux pas manger.

Je me coupe du pain frais, j'étale du beurre et commence à croquer dans ces tartines pendant que mon omelette se termine.

Quel bonheur !

Je me prends une assiette et je mets mon petit plat dedans avant de m'installer et de manger avec appétit. A chaque bouchée je me détends, la crise est passée, définitivement.

J'ai l'impression que le fait que je découvre que personne ne me détestait a été un gros déclic, en plus j'ai été réconfortée par Benn dès le début. Or sur mes précédentes crises je n'avais vraiment personne sur qui me reposer, j'étais seule contre moi-même.

Ce monde est vraiment parfait à bien des niveaux, le fait que je connaisse les personnages me permet d'avoir confiance, tandis que dans le monde d'où je viens je n'avais pas cet énorme avantage. Et puis il y a aussi le haki qui joue un rôle capital.

Normalement mes crises où je n'arrive à plus rien manger dure plus longtemps, le moins que j'ai fait auparavant c'était 2 jours et je ne les atteins pas.

Cet univers m'aide bien plus que je ne l'aurais imaginé, même si évidemment je me serais passé de bien des désagréments….

- Si tu me fais goûter je ne promets de rien dit à Lucky sur le fait que tu as investi sa cuisine.

Je me retourne en sursaut, devant moi se tient un Shanks tout souriant :

- Fait cela et je dirais à Benn qui tu m'as fait du chantage.

- ….

- ….

- Tu reparles !

Je touche ma gorge, oui, je reparle :

- C'est tellement agréable de t'entendre de nouveau, sourit Shanks.

- Merci...

- Comment te sens-tu ? As-tu besoin de quelque chose ? Dis-moi.

- Mieux... un peu honteuse même...

- Comment ça ?

- Je me sens stupide maintenant... je ne voulais voir personne car j'avais trop peur d'entendre, qu'on me dise... que j'avais perdu toute grâce à vos yeux... que je ne comptais plus pour personne... de me retrouver de nouveau seule et isolée.

- Hé ne ressasse pas comme ça, souffla Shanks.

Il s'approche de moi et pose sa main sur mon épaule :

- J'imagine combien ça devait te rendre heureuse que des gens tiennent à toi, aient de l'affection pour toi. Et je peux comprendre si tu as eu peur de tout perdre. Mais les différends ça arrivent, il y en aura encore, mais cela ne veut pas dire qu'on n'aime plus ou n'apprécie plus notre interlocuteur. Si tu savais le nombre de fois que Benn et moi on se fâche pour des bêtises. Et pourtant on est les meilleurs amis du monde. N'ai aucune crainte Ariel, je peux t'assurer que personne ici, que ce soit sur le Red Force et sur le Moby Dick, personne ne te déteste au point de te tourner le dos et de t'abandonner. Tu as ton passif qui t'affecte encore, cela se ressent, tourner la page va te prendre du temps, mais tu es aussi sur la voie de la guérison. Tes chaines commencent à se corroder, soit juste patiente avec toi-même, ce genre de blessures met du temps à guérir. Et encore une fois je suis désolé Ariel, sincèrement, on a été pris de court, on s'est laissé submerger par la colère sans réfléchir un instant à tes motivations profondes. Cela ne t'a pas mise dans de bonnes conditions pour te confier et t'expliquer, sachant que tu étais aussi en droit de ne pas t'expliquer. Bref, on a vraiment merdé et nous le regrettons tous.

- Merci Shanks, fis-je d'une voix tremblotante par l'émotion.

- Viens-là.

Shanks m'attire à lui et je me laisse aller pour pleurer, pour une fois je ne cherche pas à me retenir :

- C'est bien tu ne luttes pas contre tes larmes et tes chaines continuent à être mis à mal.

- Vraiment ?! Hoquetai-je.

- Oui.

- J'en ai tellement marre de pleurer... je ne fais que ça...

- Tu as beaucoup de chagrin en toi que tu as réprimé et retenus, il faut bien que ça sorte maintenant. Mais j'ai confiance tu as une personnalité forte, très forte même. Tu sais pendant que tu étais dans le coma Thatch est allé à Impel Down dans le but de rechercher avec les autres le poison qu'on t'avait fait ingérer. Il a sondé l'esprit de Magellan... et il a dit au corps médical, mais aussi à nous tous ce que tu avais subi comme torture, afin qu'on te soigne et soulage au mieux… bon et accessoirement je l'admets, je le reconnais, avoir une bonne raison de donner des patates à ces gens….

Je ne peux m'empêcher de glousser quand il dit cela de cette façon et j'entends un petit rire amusé de sa part :

- Bref… tu as été admirable, tu n'as pas plié, tu as continué à clamer ton innocence, tu as proposé des solutions pour la prouver et tu as su tout encaisser. Beaucoup aurait craqué, pas toi. On ne dirait pas mais tu es une vraie force tranquille. Tu ne te démontes pas si facilement, malgré tous les mauvais traitements que tu as subis tu arrives à être sans haine, tu fais preuve de beaucoup de résilience. Et dans le fond peut-être que si nous étions si en colère contre toi, c'est que tu as cette force que personne n'a dans ces deux équipages.

Je relève mon visage vers lui :

- Peut-être qu'au fond… on t'enviait et était jaloux.

- Tu dis ça pour me faire plaisir… n'est-ce pas ?

- Il y a de ça… mais… peut-être qu'inconsciemment ça a joué. Il y a des choses que je peux pardonner, passer outre, ce qui t'est arrivé non, mais toi… tu as une attitude que je ne pourrais pas adopter, c'est… admirable honnêtement, fit lentement Shanks pesant ses mots.

- Merci Shanks pour tout ce que tu viens de me dire… cela me touche… ce n'est que depuis mon arrivée sur Piacere qu'on me dit des mots gentils et des compliments…. Merci Shanks tu es gentil et bon orateur malgré que tu trouvais Benn bien meilleur que toi. J'apprécie ta sincérité et ta bienveillance à mon égard… surtout qu'on ne se connait peu… je me sens très honorée… d'avoir autant de considération, je te remercie.

- Oh arrête tu vas réussir à me tirer la larme à l'œil.

- Mais c'est vrai… tu… m'as aidé… à aller mieux, même le jour où on s'est rencontré, juste le simple fait d'être désirée ça m'a rendu heureuse.

- C'est une invitation ? Demanda Shanks d'une voix plus chaude en se penchant vers moi.

- Je ne le disais pas dans ce sens ! M'exclamai-je en piquant un fard.

Shanks éclate de rire :

- Je sais je te taquine... quoi que je ne dirais pas non, si l'idée un jour te plait de faire de nouveau des choses à plusieurs tu n'as qu'à m'appeler, me dit-il en me lançant un clin d'œil ravageur.

Je m'empourpre un peu plus :

- On... on verra... si... j'ai envie..., bégayai-je.

- J'adore le fait que ce ne soit pas un non ferme et définitif, ça veut dire que l'idée te plait, rajoute-t-il avec un sourire où il montre toutes ses dents.

Il va m'embêter encore longtemps c'est sûr.

Puis... ce con est beau quand même, il le sait et en abuse.

Quel fourbe !

- Si tu continues de m'embêter l'idée pourrait ne plus me plaire.

Il éclate de rire :

- Belle tentative, dommage que ce soit un doux mensonge.

Ah merde ! J'oublie que j'ai un utilisateur expérimenté dans le haki.

Je soupire et me rassoit devant mon assiette, abandonnant ce combat inégal où Shanks a la main.

Je prends le dessert que je m'étais préparé pour le finir, les notes de praliné à la noisette me font du bien.

Shanks s'installe près de moi :

- C'est mon dessert, ma nourriture, prévins-je.

- Ce sont mes ingrédients, rétorque-t-il dans un fou rire.

Et il a raison en prime, je m'abstiens de toute remarque, je ne peux lui tenir tête :

- T'en fait pas je te promets de ne rien te manger, je suis bien trop heureux que tu remanges normalement pour oser te faire ce genre de blague. Même si je reconnais que ça donne envie, tu m'as l'air douée en cuisine.

Je protège mon dessert plus pour l'embêter qu'autre chose, on rigole encore un peu et je finis de tout manger.

Cela me fait un vrai repas complet :

- Momentanément il faudra me laisser cuisiner, je vais avoir besoin de reprendre le contrôle pour aller mieux. Est-ce que… ça poserait problème ?

- Je comprends, je ne pense pas qu'il y aura de problème avec Lucky, quant à Thatch, je crois qu'il sera trop heureux de t'avoir avec lui.

Je souris, c'est vrai que Thatch est très gentil avec moi, je le vois un peu comme un confident, je me sens très à l'aise avec lui. Donc c'est certain qu'il sautera de joie si je me ramène dans sa cuisine.

- Merci d'être à mes côtés... et de m'avoir sauvé la vie... je m'étais dit qu'avec ce qui était arrivé à ton territoire tu n'aurais jamais le temps de venir. Surtout qu'avant mon exécution j'ai eu accès un peu par hasard au journal qui me diffamait... et j'ai réalisé que seulement deux jours séparaient l'annonce de mon exécution avec le 21 mai. Je ne sais pas comment te remercier, toi et les autres.

- Avec ton plus beau des sourires ma précieuse amie, me répondit Shanks.

- Tu me vois comme une amie ? Demandai-je surprise.

- Oui ou une amante ou les deux, à toi de voir.

- Une amie... si tu veux bien...

- Et comment que je le veux !

Cela me touche profondément qu'il me voit ainsi, je n'ai jamais vraiment eu d'amis avant d'arriver ici, car cela demandait de faire confiance aux gens. J'avais essayé, mais j'avais été déçue à chaque fois….

La seule qui aurait pu l'être c'était Lily, mais... avec ce qu'on avait vécu se voir mutuellement réveillait des choses, surtout chez elle.

C'est donc à regret qu'on avait coupé tout contact, c'était trop douloureux pour elle de me voir, un peu aussi pour moi je devais le reconnaitre, même si je regrettais que cela ne nous ait pas rapproché.

- Merci... cela me touche tellement que tu veuilles de moi comme amie.

- Je sais, j'ai bien vu comme cela t'a touché quand j'ai prononcé le mot amie.

- J'ai vraiment de la chance de vous avoir rencontré toi et Benn, ainsi qu'un tas d'autres personnes. J'ai envie de voir mes dernières épreuves comme une façon qu'à la vie de me dire : Regarde on tient à toi maintenant.

- C'est une jolie façon de penser et tu transformes ces moments négatifs en positifs.

- C'est un peu le but, j'essaye de faire ça autant que possible après une épreuve pour lui donner moins d'impact néfaste.

- C'est ingénieux... et c'est une belle philosophie, tu es admirable.

- Merci... mais pas autant que toi...

- Peux-tu répéter ces doux mots.

Je m'esclaffe de rire, il me fait trop penser à Crocodile qui adore que je le mousse.

- Je te retournais le compliment.

- Zut... tu es vraiment dure en négociation.

- Je ne lâche jamais le morceau, gloussai-je.

- Tant mieux ce n'est pas plus mal. Dis-moi... je vais être direct, car je ne sais pas trop comment te demander ça le plus délicatement possible, qu'est-ce qui a déclenché ton mutisme ?

- L'acidité… mais je ne veux pas en parler.

- D'accord, j'aurais dû le savoir, c'était pour éviter de nouveau cet incident. J'imagine que c'est la même chose pour l'amertume.

- Oui…

- Je commence à comprendre pourquoi tu demandais régulièrement quel goût ça avait… car c'était déclencheur chez toi. Je ferai passer le message. Enfin bon changeons de sujet, je vois que ça t'indispose.

- Ce n'est rien… je sais que tu es inquiet et que tu veux m'aider. Et puis… je sais qu'il va falloir que j'en parle... je ne veux plus avoir à subir la mauvaise blague qu'on m'a faite... Mais... c'est quelque chose dont j'ai assez honte...

- Tu n'as pas à en avoir honte, c'est quelque chose que tu as subi, ce n'est pas quelque chose que tu as consenti et même si tu as consenti c'est qu'on t'a menacé d'une manière ou d'une autre. Donc le consentement tu ne l'as pas vraiment eu. J'ignore exactement ce que tu as vécu... mais je pense qu'on a tous ici une petite idée.

Je souris faiblement, je me doute qu'ils ont dû tous plus ou moins comprendre ce qui avait pu se produire. Mais je n'étais pas certaine qu'ils aient une idée du degré de perversité que j'avais subi.

- Je pense que j'arriverai à parler de mon autre traumatisme car celui-ci... même si je ne maitrise pas la phobie qui est associé... j'ai réduit drastiquement son champ d'application... jouer de la harpe a énormément aidé, ainsi que sur d'autres choses. C'est pour ça... que ça m'a beaucoup touché que Barbe Blanche m'offre cette harpe... j'imagine que je dois te remercier pour lui en avoir touché deux mots.

- Ah je suis démasqué.

- Ce n'était pas compliqué, tu m'en as parlé en amont, gloussai-je.

- Certes, certes, mais je sentais que ce serait une énorme bêtise de ne pas lui dire que tu adorais en jouer. Quand je lui en ai parlé, je n'ai même pas eu le temps de finir et de lui suggérer de te l'offrir qu'il m'a dit qu'il allait la chercher. En tout cas depuis tu n'as plus peur de Newgate.

- Oui… même si ce n'était pas gagné.

- Encore heureux… j'aurais été médusé s'il avait obtenu ton pardon ET ta sympathie en un claquement de doigts. Cela ne lui a pas fait de mal lui et son mauvais caractère.

- C'est étrange j'ai ouï dire que tu étais une tête de bourrique et que toi aussi tu avais ton mauvais caractère.

- Qui a osé ? Je parie que c'est Benn ! Il va m'entendre ! Maugréa faussement Shanks.

Cela me fit rire une fois de plus :

- Ce n'est pas beau d'accuser sans preuve, souris-je.

- J'en suis presque certain.

- Presque…, répétai-je joueuse.

- J'en suis sûr !

- Sur la base de quelle preuve ?

- Mon intuition ! Répondit Shanks en bombant fièrement le torse.

- C'est un peu léger tu ne penses pas ?

- Benn est plus lourd que moi d'abord.

- Mais quel est le rapport ? Gloussai-je.

- Tu me parles de léger, moi je te dis que Benn il est lourd.

- Et alors ? J'aime la sensation d'un corps lourd et musclé sur moi donc c'est plutôt un avantage, je dois avouer que c'était agréable de vous avoir sur moi.

Shanks me regarde choqué tant il n'était pas prêt à ce que réplique sur ce genre de sujet :

- Faut bien que je défende Benn.

- Le con il en a de la chance.

- N'insulte pas Benn, fis-je en le bousculant gentiment.

- Je fais ce que je veux sur mon navire, je suis le capitaine.

- Bah voyons… dis-moi « Capitaine » depuis quand tu casses du sucre dans mon dos ? S'éleva la voix de Benn qui se trouvait à l'encadrement de la porte de la cuisine.

- Benn tu es là…, lança Shanks d'une voix qui laissait transparaitre qu'il allait passer un sale quart d'heure.

- Ton haki est défaillant si tu ne me vois que maintenant, j'imagine qu'un bras en moins ça n'aide pas…

Je vois ces deux-là se jauger :

- N'approche pas….

Shanks dit ça en me prenant contre lui, il ne m'utilise pas comme bouclier quand même ?

- J'ai un otage de premier choix !

Il a osé ! C'est ridicule, j'essaye de réprimer mon fou rire afin de laisser un peu de dignité à Shanks :

- Tu oses menacer ma précieuse dulcinée ! S'exclama Benn en s'avançant lentement.

- Benn sauve-moi ! Fis-je avec une voix hilare.

- Tu pourrais faire un effort, tu n'es pas crédible comme otage, chuchota Shanks.

- Toi non plus tu n'es pas crédible, coupai-je.

- Mais je suis pirate et Empereur Madame, je suis plus crédible que toi.

- Benn sauve-moi Shanks me dit des vilaines choses ! Mentis-je sans aucune honte.

S'en suit une bataille poursuite assez drôle dans toute la cuisine. Tout cela se solde par le fait que je me retrouve caché derrière le large dos de Benn qui fait barrage à Shanks :

- N'approche pas « Capitaine » ce serait une très, très mauvaise idée, claqua Benn avec des airs faussement menaçant.

- La pauvre à être collée tout contre toi elle doit sentir à quel point tu empestes le tabac.

- T'es un homme mort.

Benn se jette sur Shanks qui le pare et ensemble ils se bagarrent joyeusement, de vrais grands enfants. Hum… quelle sera leurs réactions si je fais mine de partir ? Je me glisse discrètement le long du mur et je m'en vais tenter une fuite. Alors que j'atteins la porte je vois deux bras entrer dans mon champ de vision et maintenir la porte fermée m'empêchant de partir :

- Ah non Ariel ce n'est pas sérieux ! On a besoin de toi comme otage pour jouer, fit Shanks outré.

- Parfaitement, comment je suis sensé remplir mon rôle de sauveur, si tu te sauves ? Me gronda Benn.

Je les regarde alternativement et on explose tous trois de rire :

- Vous êtes bêtes vous alors, ris-je en essuyant mes larmes dues à mon hilarité.

- La bêtise c'est bon pour le moral, sourit Shanks.

- Arrête de dire des conneries, j'arrive plus à respirer, j'ai mal aux joues, lançai-je.

Je n'en peux plus, mais ce gros fou rire fait drastiquement baisser la pression et je me sens bien plus légère.


Et oui, notre petite Ariel avait terriblement peur d'être seule.

Dans le chapitre 48 on quittera Marineford... se pourrait-il que la rencontre avec le Seigneur des Ténèbres approche ? Patience, patience. ^^

D'ici là le chapitre 48 réservera son lot de révélations.

Je vous dis à Dimanche pour la suite ^^