Bonjour,

Désolé de la publication plus tardive pour un dimanche.

J'avais des choses ce matin jusqu'en fin d'après-midi.

En attendant je vous souhaite une bonne lecture.

Je vous préviens encore plein de clins d'œils assez ironique.


Chapitre 56 : Vraie fausse piste

[POV Rubia]

Je reprends doucement connaissance, j'étais quelque peu perdue, désorientée :

- Comment va ma petite marmotte ? Se fit entendre la voix de Rayleigh dans mon oreille gauche.

Je sursaute et réalise qu'il est allongé à mes côtés en me tenant la taille :

- Rayleigh ?

- Lui-même en chair et en os, se moqua t'il gentiment. Tu m'as l'air déphasé.

C'est peu de dire :

- Tu t'es effondrée de fatigue après notre petit cours, je crois qu'on a tiré un peu trop sur la corde, ensuite je t'ai ramené dans ta chambre.

Le cours de évènements se reconstitua dans mon esprit, je retrouvai enfin mes repères :

- J'ai dormi longtemps ?

- Je dirai quelque chose comme une demi-heure.

- J'ai mal à la tête….

- J'imagine que c'est parce que tu es restée assoupie un peu trop longtemps, mais ça va passer.

- Oui…

Je me redresse, ça m'a déphasé cette coupure, je suis dans le coaltar c'est terrible :

- Me permets-tu que je te fasse un petit massage crânien ?

Je le regarde avant de sourire :

- Pourquoi pas, cela me parait une bonne idée pour me remettre sur pied.

Il rit avec moi, je m'assoie en tailleur et je me laisse faire, je dois dire qu'en plus d'être fort agréable, ça m'aide à faire disparaitre mon mal de crâne :

- Merci Rayleigh je me sens de mieux en mieux.

- Tant mieux c'était un peu le but de la manœuvre. Tu as des cheveux magnifiques.

- Merci.

- Je me demande comment tu serais les cheveux attachés.

- Tu veux me les attacher ? Demandai-je.

- J'adorerai.

- Fais-toi plaisir dans ce cas, gloussai-je.

Il ne se fit pas prier, il commença à me faire une tresse, avant de la nouer avec un ruban violet.

- Voilà, tu es encore plus belle.

Je rougis à ce compliment, je me lève et pars regarder le résultat :

- Oh tu t'es amusé à enlacer le ruban dans la tresse, constatai-je.

- Oui et ça te va bien.

- Merci, mais fait attention je pourrais t'inciter à te reconvertir pour que tu deviennes coiffeur.

Rayleigh éclata de rire :

- Hum… la proposition est alléchante, mais pas assez palpitante, rétorqua t'il amusé.

- Zut, j'aurai essayé.

- Pas longtemps cela dit.

- Je suis fatiguée, je n'ai pas trop envie de réfléchir pour te donner une tonne d'argument pour que tu acceptes de te reconvertir, gémis-je.

- Je vois ça, heureusement qu'aujourd'hui et demain c'est repos jeune femme.

- Oui chef, gloussai-je.

- Faut pas dire ça à un homme tu sais.

- Faut arrêter d'avoir l'esprit mal placé tu sais, répliquai-je sur le même ton.

Rayleigh rit aux éclats :

- C'est vrai. Bon plus sérieusement veux-tu qu'on fasse quelque chose de ton temps libre ?

- Hum je ne sais pas vraiment, admis-je. Tu as une proposition ?

- T'avoir dans mes bras à te câliner cela me parait bien.

- Pff, faire un gros câlin pendant plus de 24h.

- Moi cela me pose aucun problème.

- Et tes responsabilités de vice-capitaine ?

- Ah non ! Ils se démerdent pour une fois !

Je m'esclaffe, j'avais vite compris depuis mon arrivée que Rayleigh était celui qui faisait régner l'ordre et qui était garde-fou.

Donc ça doit le peser, surtout que Shanks et Baggy le font tourner en bourrique :

- Pauvre Rayleigh, en fait c'est toi qui as besoin de câlin et de réconfort, souris-je.

- Tu n'imagines pas à quel point, cet équipage aura ma peau, j'ai besoin d'un havre de paix et tes bras me paraissent parfaits.

- Et ben.

Je pris Rayleigh dans mes bras et je jouais avec ses cheveux.

- Alors je vais faire en sorte de te réconforter, avoir autant de responsabilité doit être pesant.

- Oh que oui, même si j'aime mon rôle aussi. En tout cas merci de ne pas être comme ces gamins qui me servent d'hommes. Toi tu es parfaite, tu écoutes, tu es attentive, tu es calme, tu es polie, tu ne me fais pas les 400 coups et mieux parfois tu reprends certains quand ils dépassent les bornes. Ah oui vraiment j'aime passer du temps avec toi, c'est ultra reposant.

- Tu sembles me décrire l'enfer en me complimentant de la sorte, ris-je.

- Mais c'est un peu le cas, c'est agréable d'avoir une personne aussi calme que toi.

- Je comprends mieux pourquoi tu me colles autant, mon pauvre Rayleigh.

Je lui embrasse son front et papouille ses cheveux :

- Comme je t'aime Rubia.

- Merci... même si pour ma part je préfère attendre.

- Je comprends, je ne te disais pas cela pour avoir une réponse de ta part, ni pour te presser.

- Je sais. Tu es gentil et si compréhensif, j'apprécie beaucoup cela chez toi.

- Et toi c'est ton calme que j'apprécie, je crois que c'est la qualité que je préfère chez toi.

- Ah oui ?

- Oui, quand on a des garnements intenables ont apprécient les gens calmes.

- Je l'avais bien compris, gloussai-je.

- Dis-moi, c'est quoi ton style d'homme ? Même si tu as oublié, tu dois voir ce que tu apprécies ou non.

- Hum... quelqu'un de gentil, qui me fait rire, de bienveillant, avec de la complicité et de l'honnêteté je dirais. J'aime aussi le calme donc une personnalité calme.

- Ouf pour l'instant j'ai mes chances.

- Ça va les chevilles ? Ris-je.

- Oh que oui.

- Et toi ? C'est quoi ton style de femme ?

- Une femme calme comme tu le sais, commença-t-il dans un fou rire.

- Mais encore ? Pouffai-je.

- Un femme calme de nature, elle peut être timide ou avoir de l'assurance, cela m'importe peu, mais j'ai besoin de calme, que la discussion soit fluide, j'ai besoin d'une personnalité mature et qui soit solide. Et si elle peut être mignonne physiquement c'est la cerise sur le gâteau.

- Je vois, du coup je comprends mieux le petit coup de foudre mutuel.

- En effet, nos regards ont vite accrochés et puis il faut dire que tu as des yeux magnifiques, c'est compliqué de ne pas tomber sous le charmes, ajouta Rayleigh.

- Tu es vraiment un beau parleur.

- Je veux vous séduire gente demoiselle.

- Nonnnn, fis-je.

- Oh que si, susurra Rayleigh.

- Hum... je crois que j'aime les hommes séducteurs...

- Mais c'est une très mauvaise idée mademoiselle de me dire une telle information, si vous voulez que je vous laisse tranquille.

- Mais tu es gentil.

- Mais je suis un pirate, ça ne compte pas.

On éclate de rire.

- Je ne sais pas toi, mais je commence à avoir faim.

- Veux-tu qu'on aille manger ensemble ? Demanda Rayleigh.

- Oui avec plaisir.

Rayleigh se redressa et me tendit sa main pour m'aider à me relever avant de me présenter son bras :

- Je crois que j'aime aussi les gentlemen, souris-je.

- Tant mieux alors.

Nous quittons la chambre avant d'aller au réfectoire pour déjeuner, c'était tellement bon et copieux qui je me sentais partir pour faire une sieste digestive.

Je n'étais pas mécontente de retrouver mon lit pour m'allonger dessus, avec Rayleigh à mes côtés pour la reprise de la séance de câlin, qui pour moi s'écourta quand je sombrai dans le sommeil.

Je fis un rêve assez… étrange.

Je me sentais tomber, tout autour de moi était coloré et lumineux, c'était flou.

Ensuite je tombai brutalement dans la mer….

Je me réveillai en sursaut, je bondis de lit et je fouille le bureau de ma chambre et tombe sur un crayon et du papier. Parfait !

- Rubia ?

Je commençai à dessiner ce dont je me souvenais :

- Rubia… qu'est-ce que tu dessines ? Demanda Rayleigh en se penchant par-dessus mon épaule.

Cela me sortit de mes pensées :

- Je ne sais pas vraiment… j'ai l'impression que c'est ce que j'ai vu en dernier avant de tomber dans la mer et que tu me repêches….

- Mais alors ?

- Ma mémoire commence à revenir…, fis-je doucement.

On se regarde, je viens de réaliser ce que j'ai dit, ma mémoire….

Je me lève et j'enserre Rayleigh heureuse :

- Tu avais raison, elle me revient.

- Evidemment, j'étais certain que ça viendrait. En tout cas tu as un sacré coup de crayon. Tu as mis beaucoup d'ombrages et de détails.

- C'est surtout le fouillis.

- Tu devrais dessiner, je pense honnêtement que tu es douée en dessin.

- Tu penses ?

- Essayes, tu verras bien.

C'est vrai que quand je regarde mon croquis, il y a des signes qui montrent que j'ai de la maitrise. Aussi je m'installe et prends une nouvelle feuille :

- Je ne sais pas trop quoi dessiner en vrai…

- Et bien je veux bien te servir de modèle.

Je le vois s'étendre sur le lit, les bras derrière la tête et les jambes croisées :

- Merci de te prêter au jeu, ris-je.

Je tourne la chaise et prends un support dur où poser ma feuille avant de regarder Rayleigh et de me lancer dans le dessin. Et là à mon effarement je trace des lignes d'une précision assez… déconcertante.

Tout est proportionné, fin, dans les détail et je ne parle même pas de la perspective et des jeux de lumières.

Pas de doute je suis douée en dessin et cela doit faire un moment que je pratique quand je vois mon niveau :

- Rayleigh tu en penses quoi ? Demandai-je en lui montrant mon dessin.

- Bonté divine ! Mais c'est que tu as du niveau en plus ! C'est dingue, s'exclame t'il en se relevant pour s'approcher.

- Je retrouve un premier souvenir et un talent caché… je n'arrive pas à y croire…, fis-je euphorique.

- Je te comprends, c'est fabuleux Rubia.

Il me prend dans ses bras et je réponds à son étreinte, heureuse au possible :

- Si tu dessines aussi bien, peut-être es-tu une artiste, une peintre par exemple.

- Peut-être ce n'est pas impossible, songeai-je.

- Cela vaut le coup de se pencher sur la question, on trouvera peut-être une piste si on investigue, tu es peut-être une artiste connue.

- Ce serait tellement fabuleux si on trouvait, mais comment veux-tu t'y prendre ? Le monde est vaste….

- Je te propose qu'on épluche les journaux depuis le jour de ton arrivé à aujourd'hui. Je ne sais pas pourquoi je n'y ai pas passé avant. Si tu es une artiste connue et que tu as disparu dans des circonstances suspectes on trouvera peut-être quelque chose.

- Cela vaut le coup de vérifier, c'est un peu notre seule piste pour le moment. Par contre je peux aussi avoir un nom d'artiste, il faudra faire attention.

- Nous verrons. Mais oui on a intérêt à regarder, on trouvera peut-être une information inattendue sur toi.

Rayleigh m'invite à le suivre et nous allons à la bibliothèque de l'Oro Jackson et elle est assez conséquente :

- Ici ce sont les journaux, j'aime les conserver pour mieux connaitre nos ennemis et les évolutions du monde.

- Je vois. Bon commençons !

- Tu es motivée.

- Et comment ! Si j'ai une chance d'avoir une seule information sur ma personne je prends. Au travail !

Je me saisis du journal du jour et je l'épluche avec soin, lisant absolument tout, même le plus petit article.

Je regarde même les avis de recherches, mais sans surprise aucune avec ma tête... et fort heureusement, j'aimerai éviter d'être considérée comme une criminel et une cible.

En tout cas il y a de tous les âges dans les avis, le plus jeune de l'édition d'aujourd'hui c'est un certain Benn Beckman.

Mais je ne m'y attarde pas.

- Je prends le suivant, je n'ai rien trouvé dans celui d'aujourd'hui, annonçai-je.

- Moi non plus.

Mine de rien tout lire prend au moins une heure par journal.

Ainsi on enchaine ainsi les heures, entrecoupées des bruits des pages qu'on tourne.

Rien, vraiment rien, je soupire quand je fini le quatrième journal.

Je fixe Rayleigh qui relève ses yeux vers moi en secouant la tête.

Dépitée je prends le suivant, je ne sais pas pourquoi mais je sens qu'on ne trouvera strictement rien.

Cela me frustre ! Et malheureusement Rayleigh a autant de chance que moi.

Et nous arrivons au jour de mon arrivée sur l'Oro Jackson.

- Il ne faut pas désespérer Rubia. Il n'est pas non plus impossible qu'on essaye d'étouffer l'affaire qui te concerne. J'ai peut-être une autre idée, écoute Rubia réalise un dessin qui t'inspire, quand nous arriverons demain, nous irons voir une connaissance qui connait pas mal de monde dans le milieu de l'art. S'il reconnait ta patte on pourra axer nos recherches.

Quand il me dit cela, un regain d'espoir me reprend, ce qu'il dit est très juste :

- D'accord, tu as raison, je vais te faire un joli dessin.

- Je vais te cherche de l'aquarelle pour dessiner nos cartes c'est ce qu'on préfère utiliser ici, comme ça tu auras de la couleur.

- Oh c'est vrai ? C'est super gentil merci.

Rayleigh se retire pour me chercher le matériel, tandis que je réfléchis, qu'avais-je envie de représenter ?

La réponse fut vite trouvée : l'eau, la mer.

Depuis que je suis amnésique j'ai le sentiment étrange que j'aime l'eau. J'aime me laver et j'aime aussi écouter la mer, la contempler, respirer son parfum.

Je me demande d'où vient l'amour pour cet élément, songeuse je sors de mes pensées quand Rayleigh revient avec le nécessaire.

- Merci, oh tu m'as même trouvé du papier.

La feuille est épaisse et de grand format, parfaite pour faire ce que je veux.

- Et oui, tu sais ce que tu veux esquisser ?

- Oui, ça sera la mer.

- Cela ne m'étonne pas, plus d'une fois je te vois la contempler avec admiration.

- Oui, j'ai l'impression que l'eau est un élément que j'apprécie énormément.

- Ah oui ? Peux-tu développer ?

- Et bien, j'ai constaté dès le premier jour la joie de me laver, j'y prenais plaisir, c'est bête, mais c'était relaxant pour moi et c'est un sentiment qui ne me quitte pas. Et quand je vois la mer cela me procure un sentiment de liberté, d'apaisement, de sérénité.

- Tout cela ?

- Oui.

- Effectivement, vu comment tu décris et l'amour que tu portes à l'eau, on dirait bien que c'est quelque chose de fondamental pour toi, même de précieux.

- Oui c'est exactement ce que je ressens, ce sont des moments précieux pour moi… et puis… c'est étrange… mais… j'ai parfois le sentiment très bizarre que j'en ai été privée….

- Que veux-tu dire ? Demanda perplexe Rayleigh.

- Je n'en suis pas sûre, mais… j'aime me laver c'est relaxant c'est vrai… mais parfois… j'ai aussi l'impression très étrange que je n'ai pas eu accès à l'hygiène… comme si j'en avais été privé. J'ai souvent noté que je stressai à l'idée de ne pas être propre…. Mais j'imagine que je me fais des idées… je ne vois pas pourquoi j'en aurais été privé… ça n'a pas de sens… n'est-ce pas ? Fis-je d'une voix nerveuse.

Rayleigh me regarde avec sérieux ce qui me met mal à l'aise :

- Quel est le fond de ta pensée ? Me demanda-t-il d'une voix bien trop calme.

- Quand on n'a pas accès à l'hygiène c'est que soit… on n'en a pas les moyens… mais vu les vêtements que je portais à mon arrivée, ils sont neufs… ce ne sont pas des vêtements d'une personne pauvre ou dans la détresse financière.

Rayleigh hocha la tête et m'incita à continuer :

- La seule… possibilité qu'il reste c'est…

Ma gorge se noue… j'ai peur…

- Rubia dit-le…, murmura Rayleigh.

- Cela… veut dire… que… peut-être… j'ai subi… des mauvais traitements…, arrivai-je à dire d'une voix terrifiée et tremblante.

A l'instant où je finis ma phrase je vois Rayleigh pâlir.

[POV Rayleigh]

Qu'est-ce… que… c'est quoi toutes ces cicatrices ?!

Rubia qu'as-tu… qu'as-tu subi ?

Je peine à croire ce que je vois, car en apparence Rubia n'a aucune cicatrice sur son corps et pourtant, c'est sans appel, elle a été battue, torturée, brûlée et même marquée au fer rouge.

Je crois que je viens de trouver la cause de son amnésie, il ne faut pas chercher plus loin. Si elle a été victime de bourreaux sadiques je crois qu'il vaut mieux qu'elle ne retrouve jamais la mémoire. Dans le cas contraire serait-elle y faire face ? J'ai peur que ça la détruise.

Elle n'en a pas conscience de toutes les marques qui parsèment son corps, elle n'a pas encore le niveau suffisant pour voir sa propre aura et ses cicatrices.

D'ailleurs je me demande… pourquoi elles ne sont pas apparentes ? Comment c'est possible que sa peau ne garde aucun stigmate visible ? J'imagine que c'est l'œuvre d'un fruit du démon qui a pu effacer en apparence ses marques, même si elles restent gravées profondément dans sa chair.

- Rayleigh… pourquoi es-tu si pâle ? Dis-moi.

- Rien… juste l'idée qu'on puisse malmener une personne aussi douce et gentille que toi… ça… m'écœure, ça serait tellement cruel.

- Tu… tu le penses vraiment ? Alors je me fais des idées ? Me demanda-t-elle avec espoir.

Il va falloir que je lui mente, cela va être compliqué.

Si je masque mon aura elle risque de déduire que je cherche à lui cacher la vérité et comprendra que je lui mens, si ne masque pas mon aura elle saura que je mens. Il va falloir que je sois fin.

Car ce qu'elle a vécu est trop… horrible, si je lui dis « Non » c'est trop brutal. Elle doit retrouver la mémoire, c'est vrai… mais devant quelque chose d'aussi affreux, il faut jouer finement, pour que ça lui revienne le plus gentiment possible :

- Rubia… j'ignore exactement ce que tu as vécu, mais une chose est sûre, quoi qu'il advienne tu es une personne merveilleuse et c'est bien pour cette raison que je t'aime.

- Merci… Rayleigh…

Elle pleure en me disant cela, je la prends dans les bras :

- Tu ne… m'as pas… répondu… franchement… tu crois que j'ai… été… maltraitée… n'est-ce pas ?

Elle a compris… je n'ai plus le choix… je dois être honnête, même si cela va être cruel pour elle d'entendre ces mots qu'elle redoute.

- Je le crains…, avouai-je doucement.

Rubia fond en larmes, je l'enserre fort, elle a dû voir à mon aura… que je ne lui mentais pas….

Pardon Rubia comme j'aurais voulu te dire que tu n'avais rien vécu :

- Alors c'est pour ça que je ne me souviens de rien, hurle t'elle contre mon torse. Rayleigh… je crois que je ne veux pas me souvenir !

- Calme-toi Rubia, murmurai-je pour l'apaiser. Tu n'es pas obligée de retrouver ta mémoire, surtout dans ces conditions. De toute façon si tu es amnésique c'est que tu n'as pas la force mentale d'affronter tes souvenirs pour le moment. Si tu retrouves ton passé, cela veut dire que tu es apte à l'affronter, et ça c'est ta tête qui jugera quand tu es prête pour cela. Mais je te promets une chose, je t'aime et tu peux compter sur mon soutien en toute circonstance.

- Merci… Rayleigh…, hoqueta-t-elle.

Je la vois s'agripper à ma chemise, ses jambes tremblent, elle est au bord de la syncope, je l'enserre plus fort dans mes bras, pour le maintenir debout si ses jambes se dérobent.

- Rayleigh….

- Oui Rubia ?

Elle pose sa main sur ma joue et me fixe avec intensité, malgré son visage baigné de larmes :

- Je crois que j'ai ma réponse… je suis célibataire, si j'ai vécu ainsi dans la tourmente, il est peu probable que j'ai rencontré l'âme sœur…. Peut-être qu'un sauveur m'a secouru… et même si j'en suis tombée amoureuse, c'est bien à cause du fait qu'il avait le rôle du sauveur et pas à cause du fait que je l'aimais vraiment. Donc… je crois… qu'il n'y aura aucun problème… si on se met ensemble… tu ne crois pas ?

Ce qu'elle dit est très juste.

Dans son malheur, je crois qu'on a trouvé une réponse à une interrogation de taille : est-elle engagée ou amoureuse de quelqu'un ?

- Rayleigh… je veux construire quelque chose avec toi.

Elle se dresse un peu plus contre moi et capture mes lèvres. Surpris je pose une main dans ses cheveux et répond à son baiser, avant de me saisir de ses jambes pour la soulever de terre. Je la porte et la presse contre le mur le plus proche, la soutenant tout en continuant notre baiser, avant de le rompre à regret :

- Tu… tu es certaine de toi ? Tu dis ça sous le coup de l'émotion. Ne crois pas que je te rejette, je t'aime et je veux m'engager avec toi, mais je veux que tu sois certaine, je m'en voudrais terriblement si tu le regrettes. Je ne te veux aucun mal Rubia, je veux t'apporter du bonheur et rien que du bonheur.

Elle me regarde et me décoche un si beau sourire malgré ses larmes :

- Tu es si attentionné Rayleigh, tu es ma lumière….

- Ce n'est pas Seigneur des Ténèbres que j'aurai dû prendre comme titre, lançai-je taquin.

Rubia rit doucement à ma touche d'humour et moi aussi, cela détend l'atmosphère pesante qui s'était installée. Rubia essuie ses larmes et enlace mon cou de ses bras :

- Rayleigh… je comprends que tu veuilles qu'on ne brûle pas les étapes. Et je suis d'accord avec toi, on ne va pas se précipiter, mais toi et moi avons des sentiments réciproques. Tu es si attentionné à vouloir que je prenne mon temps, je sais qu'avec toi il ne m'arrivera rien de fâcheux. Tu es un homme bien, je le vois. Je crois que je prends peu de risque en m'engageant avec toi. Je t'aime Rayleigh et je pense que je serai heureuse à tes côtés.

- Tu fais de moi le plus heureux des hommes… alors prenons notre temps, fleurtons un peu avant… juste pour être sûrs, et après oui… si tu maintiens ce désir, je serais plus que ravi que nous devenions un couple.

Rubia me décoche un somptueux sourire heureux, empreint de bonheur, avant de prendre en coupe mon visage et de m'embrasser à nouveau. Je me laisse aller et j'apprécie notre échange.

Je sens d'un coup le corps de Rubia s'alourdir, je vois qu'elle a perdu connaissance. Je la prends contre moi en mode princesse avant de l'allonger sur le lit :

- Ma pauvre Rubia… en même temps cela fait beaucoup d'un coup. Je veillerai sur toi, dors mon cœur, murmurai-je en embrassant sa tempe.

J'enlace sa taille et je me cale contre elle en priant qu'elle n'ait pas d'images horribles, je ne veux pas qu'elle souffre davantage….

[POV Narrateur]

En étant mutuellement d'accord pour démarrer plus sérieusement une relation, Ariel subit comme lors du baiser une douleur lancinante.

Et le voile de l'espace et du temps se déchirera plus encore.


Et oui même quand Ariel voit le nom de Benn sur un ancien avis de recherche ça lui dit strictement rien. Un comble je vous dis !

Une sacré amnésie... et pourtant Ariel et Rayleigh touchent du doigts un bout de vérité. Et je vais continuer encore un peu ^^