Bonjour à vous,

J'espère que vous allez bien et que vous souffrez pas trop de cette canicule.

Aujourd'hui c'est la suite et fin de ce petit arc sur : Les bijoux de l'héritière

Je ne vous fais pas attendre plus longtemps.

Bonne lecture.


Chapitre 69 : Confessions

[Point de vue d'Ariel]

Après avoir déposé ces trois pierres, je lance un ultime regard derrière moi, avant de prendre le chemin vers la résidence, après tout j'avais des bijoux à donner et une discussion à avoir.

Je dévalai le chemin, je me sentais bien, j'avais accompli quelque chose qui sauverai des vies.

Je courrai donc le sourire aux lèvres :

- Tu as l'air bien heureuse Ariel.

Je m'arrête net dans mon élan et me tourne sur ma gauche avant de relever le regard vers Rayleigh qui était perché à un arbre en train de lire :

- Oui. En tout cas je pouvais te chercher longtemps si tu étais planqué ici, ris-je.

- Oh ? Tu me cherches ? Et pourquoi donc ?

Il descendit de son perchoir et s'approche de moi :

- Tu n'as pas une petite idée ?

- Hum... tu veux tenter le vieil homme que je suis ? Suggéra t'il en me lançant un clin d'œil.

Je le fixe et je sens mon sang migrer vers mon visage :

- Certainement pas, rétorquai-je fermement.

- Dommage, gloussa t'il en ayant réussi son coup de m'indisposer.

- Tu es un maudit.

- Je n'ai jamais dit le contraire.

- C'est ça le pire, soupirai-je. Bon plus sérieusement.

- Honnêtement ?

- Oui.

- Tu vas m'annoncer avoir fini le collier.

- Oui !

- Vraiment ? Exigez-t-il avec un sourire ravi.

- Je n'ai fait que bosser dessus, évidemment que ça va vite.

- Certes, mais je ne m'attendais pas à ce que tu le finisses si rapidement.

- Je n'ai qu'une parole, bon allons dans ma chambre je l'ai déposé là-bas.

- Tu es sûre Ariel que ce n'est pas une invitation ?

Pour toute réponse je le frappe et lui éclate de rire :

- Rayleigh !

- Pfff ! C'est beaucoup trop facile de t'embêter.

- Je dirais tout à Shakky.

- Pfff ! Ah ah ah ! Je l'ai déjà autorisé plus d'une fois à avoir un amoureux si je ne suis pas là et l'inverse est vrai.

- Cette discussion commence sérieusement à m'indisposer, fis-je nerveux.

- Pardon Ariel, allez allons à tes quartiers, j'ai hâte de voir le rendu final.

Bon au moins il a arrêté de m'embêter et nous poursuivons notre chemin ensemble en parlant de tout et de rien, ce qui finit par me détendre.

Et après quelques minutes de marche nous arrivons à destination.

Je laisse Rayleigh entrer dans ma chambre et je fichier récupérer son écrin, je l'entrouvre pour vérifier que le collier est toujours là et fort heureusement c'est le cas.

- Je ne suis pas mécontente de te livrer, j'ai vécu dans le stress de perdre ton diamant.

- Ma pauvre petite Ariel.

- Tu dis ça en souriant et riant, mais je suis certain que tu m'en aurais voulu à mort dans le cas contraire.

- Non, je sais que si ça avait été un accident ou qu'on te l'avait volé, certes j'aurais été embêté, mais j'aurais compris que ce n'était pas intentionnel.

Cela me rassura un peu, même si tardivement.

Je lui présentai l'écrin et je lui ouvris :

- Voilà ta commande Rayleigh.

- Bonté divine… il est exceptionnel…

Je vois toute sa surprise sur son visage, il prend entre ses mains le collier et le contemple :

- La chaine est tellement belle, fine, délicate... est-ce que je peux te demander de le mettre un instant pour voir le rendu sur toi.

- Tu ne préfères pas que Shakky l'essaye ?

- Si, mais je veux voir ce que ça donne sur un cou, surtout s'il faut le réajuster.

Je pouvais comprendre, je tendis ma main pour récupérer le collier, mais il me contourna et me le mit, avant de revenir devant moi :

- Il est somptueux... est-ce qu'il est serré à tes yeux ?

- Non, mais on peut rallonger la chaine si tu veux.

- Non non, la longueur est parfaite, visuellement cela rend vraiment très bien.

Je souris et défait le collier avant de le refermer et de lui rendre :

- Merci Ariel.

Rayleigh me prit dans ses bras et m'embrassa la joue tendrement, n'ayant pas vu le coup venir je piquai un fard :

- Rayleigh…, murmurai-je.

- C'est en tout bien tout honneur, merci Ariel, je pense que Shakky sera touchée.

- Je l'espère….

Rayleigh se sépare de moi et je vois son regard s'attarder dans une direction et là je comprends :

- Ce sont tes dessins ?

Il avance d'un pas vif et regarde mes œuvres :

- Oui….

- Quel coup de crayon ! En tout cas je comprends pourquoi on n'avait pas de piste quand on s'est rencontré, en 1497 tu étais encore une enfant à l'époque, donc peu de chance qu'on trouve une artiste d'une trentaine d'années. D'ailleurs tu as eu de la chance de ne pas croiser la toi petite.

Je ne commente pas, déjà car j'étais arrivée dans ce monde il y a quelques semaines, donc je n'existai pas en 1497.

Et même si j'existai, j'avais toujours été enfermée, je n'avais jamais vu la lumière du jour avant mes 23 ans, donc il n'y avait pas de risque que je me croise enfant.

- Tu fais des dessins magnifiques et ce que j'admire c'est que ça sort pour certains de ton imagination.

Aïe il vient de voir la Tour Eiffel, bon comme Benn et Shanks, je ne commente pas.

- Je suis contente que tu aimes mes dessins... mes dessins... mais oui !

- Qu'il a t-il ?

- Rien je sais comment remercier toutes les personnes qui m'ont sauvé à Marineford.

- Tu vas faire un dessin pour chaque personne ?

- Oui, mais je vais rajouter ma touche personnelle.

- Peux-tu m'en dire plus ? Me demanda Rayleigh curieux au possible.

- Et bien j'aime bien faire des dessins en ajoutant des petites perles brillantes pour le relief et l'éclat ou encore des fleurs séchées, cela dépend. Il va juste falloir que j'enquête sur ce qu'aime chacun. Merci Rayleigh d'avoir regardé mes dessins ça m'a donné une belle idée de cadeau !

- Ravi d'avoir aidé, rit-il.

- Y a-t-il un dessin que tu voudrais ? Demandai-je.

- Moi ?

Je regarde autour de moi avant de revenir vers Rayleigh :

- Tu vois quelqu'un d'autre ici ?

- Pfff tu deviendrais insolente en plus.

- Pas ma faute je suis entourée de pirate, ça ne compte pas.

Il éclata d'un rire sonore :

- Bonté divine, ta répartie est délicieuse quand tu t'y mets. Bon cela étant, fait-moi un dessin un peu comme ce bâtiment, qui sorte de ton imaginaire, je trouve ça fort intéressant.

Il me montre la Tour Eiffel, hum faut que je sois prudente, mais j'ai bien une idée, je pourrais lui faire un paysage égyptien avec des pyramides et le Nil.

Cela choquera moins que des bâtiments comme l'Arc de Triomphe ou que sais-je. Je tiens à éviter que ça mette la puce à l'oreille de certains que je viens d'un autre monde, même si le risque est vraiment très, très faible.

- Entendu ! J'ai une idée en tête.

- Oh et puis-je en savoir plus ?

- Non, c'est une surprise.

- Oh allez, nous étions proche autrefois, que dis-je nous étions un couple...

- Ne tente pas de m'attendrir ça ne marchera pas et puis autrefois pour toi, pour moi c'était il y a quelques jours.

- Tu es vraiment une négociatrice terrible tu le sais ?

- Oui on me le dit souvent, ris-je.

Je le pousse par le dos pour le mettre dehors :

- Mais tu oses chasser le vieillard que je suis ?

- Oui, gloussai-je.

- Sans aucune honte ?

- C'est ma chambre d'abord.

- Hum... mais tu m'as invité.

- Juste le temps de remettre ton collier.

- ... Tu ne m'as pas demandé de partir !

Arf mais c'est qu'il va réussir à obtenir le dernier mot dans cette joute verbale amusante et complice :

- Hum... on va dire que je t'accorde le point.

- Dommage que cette petite bataille prenne fin.

- Que voulais-tu que je réponde ? Bon si tu veux bien me laisser, car autrement je ne pourrai pas dessiner ce que tu m'as demandé.

- Je peux rester sage comme un image.

- Dehors !

Il part en courant et en riant.

Qui croirait que cet homme taquin, autrefois le second de Roger, était celui qui détenait l'autorité de l'Oro Jackson ? On dirait un grand gamin.

Ah là là, je soupire un sourire aux lèvres et je décide de me prendre une douche, après tout j'ai été à droite à gauche, cela ne me fera pas de mal.

Je vais donc m'enfermer dans ma salle de bain et je profite de ce temps pour me détendre et aussi réfléchir à comment amener le sujet qui me tracasse.

En fait j'ai bien du mal à trouver un bon angle d'attaque.

Je crois que je vais tout faire au feeling, ça sera plus simple.

Je sors de ma douche revigorante et je me sèche avant de m'arrêter net, ne me dit pas que j'ai oublié de prendre un change… et ben si.

Je m'emmitoufle dans ma serviette, j'active mon haki, personne ! Je ne tergiverse pas une seconde, je sors rapidement et personne ! Ouf pas de Benn qui m'aurait caché sa présence par exemple. J'ouvre en catastrophe mon armoire de vêtements, j'entends des pas approcher ! Merde, je prends vite la première robe, des sous-vêtements et je retourne dans ma salle de bain juste à temps ouf.

Pas ouf du tout.

Bordel c'est bien mon jour.

Je soupire et je mets déjà mes sous-vêtements avant de revêtir la robe que m'avait fait Cléa et qui était la seule pièce qu'elle m'avait confectionné que je n'avais jamais osé porter.

Bon je vais la mettre, mais ça va être assez… sexy.

En soit la robe n'est pas vilaine, sauf sur la poitrine.

En fait elle m'a fait une robe bustier sur la base d'un papillon : un Craqueur turquoise précisément, qui déploie ses ailes, ce qui fait au passage un beau col bateau, mais on voit un peu le côté de mes seins, un peu comme Yamato même si ce n'est pas autant prononcé, c'est suggestif à souhait.

En plus de cela, la robe est en dos nu, qui se noue au niveau du dos avec des laçasses en corset. Si je serre je vais m'étouffer, donc pour le côté encore plus affriolant le corsage doit être lâche, ce qui fait que malgré les rubans qui s'entrecroisent on voit le peau de mon dos. Puis juste l'aspect corset déjà c'est suggestif au possible.

Quant à la jupe, elle est patineuse, aérienne et s'arrête au-dessus des genoux, le tout est fait dans un tissu mousseline avec plusieurs couches de turquoise et bleu foncé, comme le papillon qui a inspiré la robe.

Je me regarde dans le miroir, honnêtement la robe est magnifique… mais c'est trop révélateur mon Benn et Crocodile vont faire qu'une bouchée de moi.

Je ne peux pas sortir comme ça… et pourtant…

Je décide d'arranger mes cheveux et de les relâcher, mais je n'ai pas assez de longueur pour cacher le côté de mes seins.

De toute façon je ne peux pas rester cloîtrée dans ma salle de bain, faut que je sorte, j'ouvre timidement la porte et je vois Benn et Crocodile discuter, j'ai les deux ce n'est pas possible….

- Oh viens approche belle Ariel.

Merde Benn m'a vu, je serre les bras le long de mon corps, pour cacher le côté de ma poitrine et je me dirige vite fait vers mon armoire, je dois trouver un gilet, boléro, une veste… qu'importe un vêtement pour cacher ça.

- Oh… joli dos…, résonne la voix de Crocodile.

Je me tends… forcément vu que je ne suis pas face à eux, ils ont tous le loisir de voir l'arrière de la robe :

- C'est même très joli, renchérit Benn.

Je les sens s'approcher de moi, beaucoup trop vite, je n'ai pas le temps de mettre le boléro que j'ai attrapé qu'ils sont déjà sur moi, chacun m'ayant saisi délicatement un poignet :

- Cette robe m'a l'air bien ravissante, constata Benn qui me détaillai avec soin.

- Arrêtez… je vous ai entendu arriver et j'ai pris le premier vêtement que j'avais sous la main, tentai-je de m'expliquer.

- Hum… tu veux dire qu'on aurait pu te surprendre dans ton simple appareil ? Demanda Crocodile.

- Oui… j'avais oublié mes affaires en allant me doucher, répondis-je tout bas.

- Voilà un acte manqué fort charmant, sourit Benn.

- C'est beaucoup trop révélateur, gémis-je.

- Bien sûr que non, ton dos est magnifique, mais révélateur c'est exagéré, coupa Crocodile.

Ils n'ont pas encore vu la partie la plus sexy de la robe !

- Belle Ariel, tu te rends compte que tu es toute gênée, ce qui est absolument adorable d'ailleurs, alors qu'on t'a vu tous deux nue… pas plus tard que cette nuit et même ce matin.

- Certes…, admis-je lentement.

- Et puis penses-tu qu'on va te sauter dessus si tu ne le veux pas ? Demanda Crocodile.

Il prit ma main droite et en embrassant ma paume, je me tendis car lui allait certainement voir le détail qui fâche :

- Oh je comprends le mot « révélateur ».

Merde ! Je zieute Benn qui a la bonne idée d'imiter Crocodile en portant ma main à ses lèvres et là ses yeux se posent sur ma poitrine :

- Oh j'aime énormément cette robe.

Je tourne au rouge pivoine en un instant je sens les bras de l'un et l'autre m'enlacer sur le côté :

- T'es trop mignonne quand t'es toute intimidée, gloussa Benn. Allez va mettre ta petite veste en dentelle.

- Même si c'est regrettable pour le plaisir des yeux.

Ils me relâchent et je mets à toute hâte mon boléro, avant de me tourner vers eux rouge d'embarras :

- N'empêche sans tu es à croquer, sourit Crocodile.

- C'est bon j'ai compris que la robe vous plaisez, m'exclamai-je en rougissant.

- Ce n'est pas de notre faute si tu es belle mon cœur, sourit Benn.

Je lâche un soupir dépitée et vaincue, que voulez-vous que je réponde ?

Je me racle la gorge et reprend contenance :

- J'aimerai vous parler de quelque chose qui me tracasse.

Là je vois leurs sourires amusés s'effacer et afficher un air sérieux et même préoccupé.

Je me frotte mon avant droit, ne sachant trop par où commencer.

Benn s'approcha de moi, il posa sa main sur mon dos et m'invita à aller m'asseoir sur mon canapé. Benn s'installa à ma droite et Crocodile à ma gauche :

- Dis-nous ce qui ne va pas. Est-ce que tu regrettes la relation à trois ? Me demanda Benn.

- Hein ? Quoi ? Non, non, ce n'est pas ça, répondis-je immédiatement.

Je les sentis se détendre, je crois que je comprenais pourquoi leurs sourires se sont effacés, ils ont dû penser que je voulais faire machine arrière.

- Même si je ne nie pas que c'est lié à vous... En fait... quand je suis revenue dans le présent, je ne vous ai pas dit mais... je me sentais coupable et aussi infidèle vis à vis de vous... Et puis...

- Infidèle ? Répéta Crocodile.

- Coupable ? Suivi de près Benn. Mon cœur nous n'étions pas encore ensemble, l'infidélité cela suppose deux choses : être avec quelqu'un et consciemment se mettre avec quelqu'un d'autre en toute connaissance de cause et sans son accord.

Benn me prend mon visage en coupe et plonge son regard dans le mien :

- Tu étais amnésique et sous l'emprise d'un fruit du démon qui altérait tes actions et tes sentiments. On ne peut pas parler d'infidélité, même si je peux comprendre que tu le ressentes ainsi, tu n'as rien fait de mal Ariel.

- De plus Silvers Rayleigh, nous a dit une chose, c'est que tu ne t'étais pas donné à lui. Bon cela ne nous concernait pas, mais je pense qu'il l'a dit aussi pour mettre immédiatement les choses au clair et nous faire comprendre qu'il n'y a eu qu'une romance sentimentale, continua Crocodile. Ariel tu n'es ni coupable, ni infidèle, te rends-tu comptes que tu nous as tout dit sans détour ? Tu as tout mis au clair, même avec Silvers Rayleigh.

- Vous m'en voulais vraiment pas ? Murmurai-je.

- Pas le moins du monde Ariel, me dirent-ils doucement en cœur.

- Mais... il y a eu un blanc à mon retour dans le présent... j'ai eu l'impression que... que j'étais... enfin qu'à cause de ma robe de mariée, vous aviez peut-être compris avec qui j'avais failli m'engager, et que j'avais donc provoqué de la répulsion...

- De la répulsion ?! S'exclamèrent-ils horrifiés en me coupant.

- Ariel mais te rends-tu seulement compte des termes que tu emplois contre toi ? S'alarma Benn. Ce n'était pas de la répulsion, c'était tout le contraire. Ariel on te revoit revenir de nulle part, dans une robe de mariée, tu nous mets à terre ton agresseur, vous faites un plongeon ensemble et quand on t'extrait de l'eau... cette robe était... si...

- Transparente, acheva Crocodile que je vis rougir.

- Ariel... tu étais juste... terriblement belle dans cette robe blanche et très sexy toute mouillée... j'ai honte de l'avouer, mais cette vision de toi m'a plus donné envie de te faire l'amour qu'autre chose, tu as provoqué tout sauf de la répulsion, reprit Benn dont les joues chauffaient.

- Pareillement, j'ai eu toutes les peines à cacher mon désir pour toi, tu étais juste... magnifique... On ne savait juste pas quoi dire entre la joie de te savoir sauve... et le désir de te voir si... belle... et comprendre aussi que tu avais failli te marier. Trop de choses se sont passées, mais non tu étais terriblement désirable, mais sur le moment il fallait surtout qu'on t'épaule.

- Je regrette, c'est que notre silence t'ait poussé à croire à tout cela, pardonne-nous belle Ariel. Je peux t'assurer que nous t'aimons, nos sentiments pour toi n'ont pas changé, enfin si, ils sont justes plus fort.

- Je suis moi aussi désolé ma jolie princesse, je t'aime et on veut s'engager avec toi.

- Je suis désolée de tant….

Je sens leurs mains se poser sur ma bouche :

- Tu t'excuses encore, gronda Crocodile.

- Ariel pardonne-toi, si cela peut te rassurer, Crocodile et moi on sera ravis de faire de toi notre femme le moment venu, continua Benn avec un petit sourire.

J'écarquille les yeux, je les regarde alternativement et je sens mes larmes couler, j'avais peur au fond que quelque chose se soit brisé et qu'ils ne veuillent pas s'engager, mais j'avais tort.

- Tu pleures… pensais-tu vraiment qu'on aurait aucune envie de te passer la bague au doigt ? Me demanda Crocodile.

Je fermai les yeux :

- Oh chérie…, murmura Benn devant mon aveu silencieux.

- Ariel…

Je sentis leurs mains se retirer de mes lèvres :

- Ce n'est rien… je suis stupide… de penser que… j'étais peut-être devenue… moins bien… moins légitime… que ça avait briser quelque chose ou… je ne sais quoi…

- Ariel chut calme-toi, cesse de te dénigrer, me somma doucement Benn.

- Ariel ne laisse pas tes fantômes du passé prendre l'ascendant sur toi, ce que tes bourreaux t'ont dit ne te résume pas, tu mérites qu'on se batte pour toi, qu'on t'aime et qu'on te souhaite le meilleur et le bonheur, reprit Crocodile.

- Absolument, fait-nous confiance, crois en nous et surtout fais-toi confiance, tu es intelligente, courageuse, battante, vive d'esprit, empathique, tu as un humour fin et j'oublie certainement d'autres qualités chez toi.

- Mon amour, j'ai décidé de changer pour toi et je ne le regrette en rien, Benn compte quitter la piraterie pour vivre à tes côtés. Quand on décide de changer à ce point pour quelqu'un c'est que cette personne nous est précieuse et qu'elle en vaut la peine. On n'a rien sans rien et ni l'un ni l'autre on regrette nos décisions car tu vaux tout l'or du monde, être à tes côtés illumine nos vies.

Je les regardais alternativement malgré mes larmes et je sentis leurs bras m'enlacer doucement pour me câliner et me réconforter, je me laissai aller à leurs bras :

- Merci… mes amours, chuchotai-je la voix enrouée.

- Ma chérie je t'aime, me déclara tendrement Benn avec des yeux doux et chaleureux.

- Je t'aime mon amour, me chuchota Crocodile en embrassant mes cheveux.

- Je vous aime tellement… merci de m'avoir réconforté et rassuré, fis-je en posant une main sur leurs bras.

- C'est normal mon cœur, souffla Benn.

On reste un moment enlacer, je me sens plus apaisée, papa avait raison… ils veulent vraiment s'engager, ils ont déjà envisagé le mariage, chose que j'ai toujours espéré secrètement durant tant d'années. Je voulais tant appartenir à quelqu'un, dans le sens avoir une filiation, une famille, construire une histoire. Etant qu'une orpheline abandonnée à la naissance, je pense qu'au fond tout orphelin rêve ce cela : de construire quelque chose.

Alors c'est vrai que le mariage c'était plus qu'un engagement pour moi, ça me permettait de construire une famille, ma famille qui m'aime pour qui je suis.

Et c'était un bonheur de savoir que Crocodile et Benn souhaitait se marier avec moi, même si ce n'était pas immédiatement. Après tout nous étions un trouple tout récent.

Cependant savoir qu'ils voulaient que j'entre dans leur vie, que je devienne leur femme, faire partie de leur famille, c'était… inestimable. J'avais le même sentiment de bonheur intense indescriptible quand Gino m'avait demandé si je voulais devenir sa fille. Et encore avant il y avait eu toute la résidence qui m'avait accueilli, accepté même comme une amie.

- Je me sens plus légère, merci de m'avoir écouté, ça m'a fait du bien, murmurai-je.

- Tant mieux, si tu as d'autres sujets d'inquiétudes, tu peux en parler librement et sans aucune crainte, nous t'écouterons, chuchota Benn en embrassant mon front.

- … J'en ai encore un autre…, avouai-je hésitante.

- Quel est-il ? Me demanda doucement Crocodile.

- C'est peut-être un peu tôt pour en parler….

- C'est à toi de voir, sache que nos portes te sont ouvertes belle Ariel.

- C'est-à-dire… que c'est un sujet dont on n'a jamais évoqué… je me dis que si j'en parle maintenant cela peut être bien pour se faire à l'idée. D'un autre côté j'ai peur que ce soit précoce.

- Ariel es-tu plus angoissée à l'idée d'en parler tout de suite ou bien par le fait d'attendre ? Fait en fonction de ton angoisse, je ne veux pas que tu te retiennes de parler parce que c'est un sujet qu'on n'a jamais évoqué, conseilla Benn.

- Tout à fait, même si c'est trop tôt il faudra qu'il sorte tôt ou tard, donc si cela te soulage d'en parler maintenant livre-toi, dis-nous.

- J'ai peur… d'attendre… surtout que vous risquez de le comprendre par vous-mêmes et je préfère que ça vienne de moi.

- Très bien, alors dis-nous ce qui te préoccupe, m'encouragea Crocodile.

- Nous t'écoutons.

Je sentais leurs bras resserrer doucement leur étreinte sur moi, leurs présences me rassurèrent et je puisais de l'énergie dans leurs bras qui m'enlaçaient.

- Jusqu'à mes 23 ans j'ai été maltraité… quand on m'a récupéré j'étais très… très maigre… je… je ne sais pas vos inspirations et je dois dire que les miennes sont assez tranchées à cause de mon histoire.

Je marque un temps de pause avant de reprendre :

- Je ne peux pas avoir d'enfant, à cause de la sous-alimentation… je n'ai jamais eu mes règles… enfin… on a réussi à me les déclencher par miracle après avoir beaucoup bataillé. Cependant elles sont très irrégulières… très hémorragiques et douloureuses, les dernières datent d'un peu plus de deux ans. Alors… je ne sais pas si vous voulez des enfants… je sais que ça me sera impossible d'en avoir un. Avec mon passif j'ai trop peur de devenir mère… peur de répéter les même sévices que j'ai vécu… de ne pas savoir aimer cet enfant…. Et puis c'est probablement égoïste, mais avoir un enfant c'est lui consacré du temps et en prendre la responsabilité, ça me donne l'impression d'être prisonnière… sauf que… je veux profiter de ma vie faire ce que je n'ai pas pu faire ou eu l'opportunité de le faire.

- Je vais donner mon avis sur la question, commença Crocodile. Pour être honnête je n'ai jamais envisagé la parentalité. Après en te voyant entourée d'enfants quand on a accosté, je me suis dit que tu ferais une mère formidable et je me suis demandé si tu voudrais avoir des enfants. Donc pour ma part je n'ai pas spécialement envie d'être père, mais si je le deviens que ce soit voulu ou non je m'occuperai de ce petit être avec toi, je ne fuirai pas mes responsabilités.

J'hochai doucement la tête, avant de regarder Benn, je pense que c'était le plus à même à vouloir être père :

- J'aime les enfants c'est vrai, mais ce n'était pas pour moi un objectif de vie, avoua Benn.

- Comment ça ? Demandai-je surprise.

- Mon objectif dans la vie, mon rêve, mon but ultime, c'était toi belle Ariel, me dit-il avec un doux sourire.

- Moi ?

- Oui te trouver toi la femme parfaite, mon rêve le plus absolu c'était de rencontrer ma femme, celle que j'aime et qui m'aime. Je m'étais toujours dit vue la difficulté que c'était de trouver ma perle rare, que je m'adapterai en fonction de ses attentes sur le fait d'avoir ou non un enfant. Donc comme Crocodile je prendrai mes responsabilités si un enfant devait entrer dans nos vies, je ne t'abandonnerai pas. Alors si tu n'as pas envie d'avoir des enfants ce n'est pas un souci pour moi. Et puis ce n'est pas égoïste de ta part, je dirais que c'est très lucide d'exprimer ton non-désir d'être mère. Car être égoïste, c'est le fait d'avoir un enfant et ne pas l'aimer, de ne pas s'en occuper, l'abandonner ou le maltraiter. Un enfant doit être désiré, être aimé et non pas être là pour assouvir le besoin de procréer.

- Parfaitement, surtout qu'une femme n'a certainement pas pour mission d'enfanter. Pour certains abrutis c'est le rôle de la femme, mais vous valez mieux que ça, claqua Crocodile.

- Alors ne tracasse pas mon cœur et si jamais tu changes d'avis il sera toujours bon de le dire, d'accord ?

- D'accord, merci….

J'étais surprise et aussi très heureuse d'avoir pu leur dire, de découvrir qu'aucun des deux n'avaient de vraie envie d'avoir un enfant. Même si avoir une ouverture avec Benn a aussi un côté rassurant, toutes les portes n'étaient pas fermées.

- Merci à toi et de ta confiance, dit doucement Crocodile en déposant un autre baiser sur mes cheveux.

- Merci, rougis-je émue et ravie de me sentir si libre pour parler avec eux.

- As-tu un autre sujet d'inquiétude ? Demanda Benn.

- Non et vous deux ? Interrogeai-je.

- Aucun, me dirent-ils en cœur.

Je souris doucement, avant de me laisser fondre dans leurs bras.

- Oh tant que j'y pense...

Avec tout ça j'ai presque failli oublier la bague de Benn.

Je me levai et j'allai la chercher avant de revenir à Benn en lui présentant l'écrin :

- Tiens ta bague mon chéri, fis-je en rougissant.

- Déjà ? Tu es rapide.

- Quand on a que deux bijoux à faire ça va vite, expliquai-je timidement.

Benn ouvrit l'écrin et il eut une expression de surprise :

- Elle est splendide, murmura Benn.

Elle était très simple, certes, mais cela me faisait plaisir de voir qu'il était touché.

- Est-ce qu'elle te va ? Demandai-je doucement.

Il la mit à son annulaire droit et la contempla :

- Elle est parfaite, sourit Benn.

- Je suis contente alors, comme ça vous avez un bijou réalisé par mes soins qui symbolise mon amour pour vous.

- Et toi belle Ariel que veux-tu ?

- Moi ? Je... rien...

- Comment ça rien ? Je vais réfléchir à quelque chose à t'offrir, coupa Benn.

- Non... je...

- Tu ne veux pas que j'utilise d'argent sale c'est ça ? Me lança Benn.

- Oui...

- Hum ça sera pas difficile pour moi, me rassura Benn.

- J'ai une question Ariel, la broche que je t'ai offerte tu la mets ? Ou tu n'oses pas y toucher ? Demanda Crocodile.

Je sentis mes joues rougir quand Crocodile me posa sa question, je baissai les yeux :

- Je... n'ose pas..., murmurai-je.

- Ariel regarde-moi, m'ordonna Crocodile d'une voix calme.

Je relevai mon regard hésitante vers lui :

- Je n'ai utilisé que de l'argent obtenu de manière légale, je n'utilisai l'argent sale que pour les activités criminels, je préférai jouer sur les deux tableaux. Alors met-la mon trésor, idem pour la lingerie et le reste.

- D'accord, je suis désolée... c'est juste que... mes bourreaux avaient des revenus douteux grâces à moi... du coup... cela m'indispose...

- On s'en est douté Ariel, rassura Benn. Alors qu'aimerais-tu comme bijou ? Car j'aimerai t'offrir quelque chose.

- Je ne sais pas...

Benn se leva et me prit dans ses bras, caressant mes cheveux et mon front :

- Une bague me parait bien, comme ça nous aurons tous un anneau, nous irons ensemble. J'ai une question ma chérie quelle est ta date d'anniversaire ?

- Mon anniversaire ?

- Hum hum.

- Je n'ai jamais fêté mon anniversaire... ma naissance a été chaotique, j'ai été abandonnée... donc...

- Et tu as une date de substitution ? Exigez Benn.

- Non je n'ai pas choisi d'autre date, répondis-je.

- Est-ce que tu veux le fêter au moins ? Questionna Crocodile.

- Et bien... je ne sais pas… je n'ai jamais eu d'ami ou de famille avant, donc fêter un anniversaire à cause de mon passif c'est compliqué et quand on est seul… ça n'a pas grand intérêt…. Alors… je ne sais pas… peut-être… que oui… j'aimerai rompre ce cycle et en faire quelque chose de moins pesant… Et vous ?

- Sur le Red Force on a l'habitude de faire la fête pour n'importe quelle raison et les anniversaires c'est une très bonne raison, sourit Benn. Je suis du 9 novembre.

- Et toi ? Demandai-je en regardant Crocodile.

- Hum… cela fait des années que je ne le fête plus, mais si c'est toi qui les demandes je peux changer ma position. Et je suis du 5 septembre. Et toi ? Quand veux-tu le fêter si ta date de naissante t'indispose ?

- Proposez-moi une date, tout sauf Décembre et le 13, répondis-je.

- Je propose le mois et toi la date ou tu veux faire l'inverse Crocodile ? Exigez Benn.

- C'est une bonne idée de mixer, comme il te plaira Benn.

- Octobre comme ça tu es entre nos anniversaires, entourée de tes deux hommes, répondit Benn.

- Je vois qu'on est raccordé, sourit Crocodile ravi du choix de Benn. Je propose comme jour le 1er, car tu es nous es unique.

Je suis touchée par la signification qu'ils mettent et j'hoche la tête émue par leur proposition.


Et voilà pour aujourd'hui, j'espère que vous avez apprécié ce chapitre feel good =3.

A partir de dimanche, nouvel arc : Passion à Fantasari

Qui se souvient ce qu'est Fantasari ? Vous avez 1 heure ;D

A très vite et n'oubliez pas de boire c'est important de s'hydrater quand il fait chaud.