Chapitre 15

Je suivis Jim, Spock et Bones dans les couloirs menant aux cellules de l'U.S.S Enterprise. Je m'étais changée rapidement, puis j'avais été appelée par Jim qui souhaitait interroger John Harrison.

Pourquoi s'est-il rendu ? demanda Bones.

Aucune idée, répondit Jim. Mais il a décimé vingt Klingons à lui seul.

On a un surhomme à bord, lâcha Bones et je ne pu rien répondre à cela.

A toi de me le dire, fit Jim.

On parvint devant la cellule de Harrison et je ne pu m'empêcher de le détailler.

Il était grand, et très mince, presque trop. Contrairement à Gabriel Lorca, sa musculature ne se reflétait pas. Il paraissait frêle au premier abord. Ses cheveux étaient d'un noir de jais, et ses yeux d'un bleu glacial.

Il était dangereux, c'était mon instinct en entier qui le criait.

Passez votre bras par le trou, lança Bones en créant une ouverture dans la baie vitrée. Prélèvement sanguin.

Je sortis une seringue, mais Bones la prit de mes doigts.

Je m'en occupe, lança-t-il quand je lui adressais un regard surprit. Je ne souhaite pas qu'il perde un bras.

Je sais me contenir, répondis-je mais il ne m'écouta pas et préleva lui-même Harrison.

Pourquoi n'avançons-nous pas Capitaine ? demanda Harrison. Auriez-vous une panne de réacteur qui vous bloque comme par hasard en territoire klingon ?

Surprise qu'il sache cela, je lui adressais un regard soupçonneux.

Comment le savez-vous ? demanda Bones.

Bones, le reprit Jim.

Mes connaissances pourraient vous être précieuses, continua Harrison, imperturbable. C'est bon ?

Bones referma l'ouverture, l'air toujours septique.

Tiens-moi au courant, ordonna Jim et Bones hocha la tête.

On s'apprêta à quitter la pièce, mais je sentis Harrison se rapprocher de la vitre de nouveau.

Si vous m'ignorez, lança Harrison. Tout le monde à bord mourra.

Jim s'immobilisa immédiatement, et je pivotais vers Harrison, oscillant entre curiosité et colère.

Capitaine, souffla Spock. Il va tenter de vous manipuler. Je vous déconseille de lui parler.

Laissez-moi une minute, demanda Jim en se tournant vers lui.

Spock nous analysa du regard, puis finit par s'éloigner. Je suivis à nouveau Jim vers la cellule.

Je vais vous expliquer la situation, cracha Jim. Vous êtes un criminel, je vous ai vu tuer des innocents, je suis missionné pour vous exécuter. Si vous êtes encore en vie, c'est parce que je le veux bien. Alors fermez-la.

Allez-vous me frapper jusqu'à ne plus sentir vos bras ? demanda Harrison, impassible, ce qui fit monter ma rage en flèche. Vous en mourez d'envie, et la seule chose qui retient votre sœur, c'est vous. Alors dites-moi. Pourquoi m'avez-vous épargné ?

L'erreur est humaine, répondit Jim avec dégoût.

Je me suis rendu, rappela Harrison. Parce qu'en dépit des apparences, vous semblez avoir une conscience, Mr Kirk. Sans cela, je n'aurais aucune chance de vous faire voir la vérité.

Il marqua un temps d'arrêt et me fixa.

2-3-1-7, énonça-t-il et je fronçais les sourcils, ne comprenant pas à quoi tous ces chiffres correspondaient, mais un bref écho dans mes souvenirs me revint. 4-6-1-1. Des coordonnées proches de la Terre. Si vous voulez savoir le pourquoi de mes actes, allez voir.

Donnez-moi une raison de vous écouter, lança Jim.

Je peux vous en donner 72, répondit Harrison. Elles sont à bord de votre vaisseau. Et ce, depuis le début. Vous devriez en ouvrir une.

Je me détournais de Harrison en même temps que mon frère et le suivis dans le couloir, loin de ses oreilles.

Ces coordonnées me disent quelque chose, murmurais-je. Mais je ne parviens plus à savoir quoi.

Nous sommes bien trop loin de la Terre, répondit Jim.

Il marqua un temps d'arrêt avant de me regarder. Je secouais légèrement la tête.

Ne le mêle pas à cela, prévins-je. Il avait raison depuis le départ, mais s'il fait cela, il commet un acte de haute trahison. Je ne sais pas ce que Harrison veut qu'on découvre, mais je pense sincèrement qu'il y a quelque chose de louche. Et je ne veux pas que Scotty soit en première ligne pour découvrir cela.

Il est notre seule possibilité Anna, souffla Jim.

Tu n'es même pas sûr qu'il acceptera de nous aider, répondis-je légèrement paniquée. Jim, s'il lui arrive quoi que ce soit, je m'en voudrais toute ma vie.

Il le fera, confirma Jim et je pinçais les lèvres en le voyant prendre son téléphone. Et ce sera son choix Anna, pas le tien.

C'est ma décision de ne pas m'opposer à toi qui nous a mené ici, lançais-je. Il m'avait prévenue, j'aurais dû l'écouter et ordonner qu'on ouvre ces torpilles. Je suis prête à encaisser le prix de mes actes et de mes décisions, mais pas à mettre sa vie en jeu.

Je vais seulement lui demander de s'approcher de ces coordonnées, tenta de me rassurer Jim. Seulement cela. Il aura ordre de ne rien faire d'autre.

Il ne t'obéira pas s'il sait que ma vie est en jeu, sifflais-je, trahissant mon angoisse. Tu le sais aussi bien que moi ! C'est toi qui n'as jamais arrêté de me dire qu'il mettrait sa propre existence en danger pour moi. Ne fait pas ça !

Anna, il est notre seule chance, rappela Jim et je détournais les yeux, amère. Je suis désolé.

Il composa le numéro de Scotty, et je frémis quand j'entendis ce dernier répondre.

Quoi ? demanda la voix de Scotty et j'entendis de la musique forte derrière lui.

Il était en boîte de nuit, autrement dit clairement pas seul. On n'allait pas seul dans un bar ou en boîte de nuit. Surtout après avoir été déçu par la personne que l'on aime.

Grimaçant, je détournais les yeux de mon frère qui me regardait, m'ordonnant de ne pas m'imaginer des choses.

Scotty, fit Jim. Ici Kirk.

Ça alors ! s'exclama Scotty, dont la colère transparaissait dans la voix. Le capitaine James Tiberius « Coupe d'Enfer » ! Ça c'est envoyé !

Où êtes-vous ? demanda Jim en fronçant les sourcils.

Et vous ? riposta Scotty, son accent écossais bien plus marqué, et je fermais les yeux.

Vous êtes ivre ? demanda Jim.

Ce que je fais de mes loisirs ne vous regarde pas Jimbo, siffla Scotty. J'ai le droit de faire ce que je veux, avec qui je…

Anastasia vous entend, coupa mon frère et Scotty marqua clairement un temps d'arrêt. Vous devez nous aider. Notez ces coordonnées : 23-17-46-11. Vous notez ?

Je suis capable de retenir 4 chiffres, lança Scotty d'une voix déjà moins agressive. La confiance règne ! C'est quoi le 3ème ?

46, répondit Jim et Scotty ne répondit rien sur l'instant.

Anastasia va bien ? demanda-t-il finalement.

A vous de me dire comment elle est censée être après vous avoir entendu, répondit Jim et je secouais la tête en percevant son ton accusateur.

Que cela me fasse souffrir était une chose, mais Scotty avait raison, il faisait ce qu'il voulait, avec qui il le souhaitait. Nous n'étions pas ensemble, et de cela j'étais la seule à pouvoir blâmer.

Je ne…, commença Scotty mais Jim ne le laissa pas poursuivre.

Nous sommes tous en danger. Je ne sais pas de quoi il s'agit, mais… je sens que vous saurez en le voyant. Vous aviez raison pour les torpilles, coupa de nouveau mon frère et je soupirais.

Je prends ça comme des excuses, répondit Scotty. Et je vais les prendre en compte.

Vous êtes parti, lança en souriant Jim.

Vous m'avez poussé dehors ! clama Scotty en raccrochant.

Mr Scott ! appela Jim mais il était trop tard. Merde !

Je ne répondis rien, me contentant de m'orienter vers la passerelle.

Ne commence pas à te faire des idées, souffla Jim en voyant mon visage fermé. Il était en soirée, cela ne signifie pas qu'il était accompagné. Il a seulement dit ça par colère, il ne…

Cela n'a pas d'importance, coupais-je. Cela n'en a plus.

Anna…, tenta Jim.

C'est fini Jim, lâchais-je en levant la main. Je ne veux plus entendre parler de ça.

Mon frère ne répondit rien, mais seulement parce qu'on parvint à la passerelle où nous attendaient Spock et Bones.

Et Bones ne sembla pas du tout coopératif quand Jim évoqua l'idée d'ouvrir une torpille.

Tu as abusé des céréales ? s'exclama-t-il et je ne pu m'empêcher de sourire. Tu ne vas pas écouter ce type. Il a tué Pike, il a failli te tuer et tu vas décapsuler une torpille parce qu'il te provoque ?

Il nous a sauvé la vie, rappela Jim et je grimaçais cette fois-ci.

Le docteur n'a pas tort, intervint Spock et Bones lui adressa un regard septique en lui tournant autour.

Ne m'approuvez pas, clama-t-il. Ça me dérange.

Vous devriez apprendre à dominer vos émotions, lui lança Spock. Dans cette situation, la logique…

Un dingue veut nous pousser à faire sauter le vaisseau…, riposta Bones, furieusement.

Ce n'est pas pour ça qu'il s'est rendu, coupa Jim. On ouvre une torpille, reste à savoir comment.

En l'absence de Scott, clama Bones. Qui peut décapsuler un bâton de dynamite de 4 tonnes ?

La fille de l'amiral est spécialisée dans l'armement de pointe, lâcha Spock et je lui adressais un regard surprit et interrogateur. Elle pourrait nous aider.

Quelle fille d'amiral ? demanda Jim aussi surprit que moi.

Carol Marcus, répondit Spock. Elle a embarqué sous une fausse identité.

Merci pour l'info, s'exclama Jim.

J'attendais que ce soit pertinent, expliqua Spock avec sa logique implacable. C'est chose faite.

J'aime la communication dans ce vaisseau, soupirais-je alors que Jim se mettait à la recherche de ladite Carol Marcus.

Restait à attendre ce qu'il déciderait à l'issue de son interrogatoire.

oOoOo

Il avait décidé de décapsuler la torpille sur un planétoïde, en envoyant seulement Bones et Carol Marcus. Autrement dit, j'avais râlé, sans réel impact sur mon frère.

Ils sont les meilleurs dans leur domaine, m'avait-il dit. On doit savoir ce qu'il y a dans ces torpilles.

Je n'avais rien trouvé à répondre, raison pour laquelle j'étais à cet instant sur la passerelle à attendre le verdict.

Aucun signe des klingons ? demanda Jim à Sulu.

Non, répondit Sulu. Mais si on s'attarde trop, ils nous repéreront.

Avez-vous averti Starfleet que nous détenions Harrison ? demanda Jim.

Oui Capitaine, confirma Nyota. Pas de réponse.

Ingénierie à passerelle ! appela soudainement la voix de Tchekov dans l'interphone. Vous m'entendez ?

Mr Chekov, lança Jim. Je veux du positif.

On a trouvé la fuite, expliqua ce dernier. Mais les dégâts sont conséquents. On est dessus.

Une idée de la cause ? demanda Jim.

Non Capitaine, répondit Chekov. Mais j'assume l'entière responsabilité.

J'ai l'intuition que vous n'y êtes pour rien, murmura Jim et je hochais la tête quand il me regarda. Continuez.

Toi aussi tu trouves cela étrange ? lui demandais-je quand il coupa l'interphone.

Une panne en plein milieu du territoire klingon, résuma Jim. C'est très étrange…

Navette en attente, lança Sulu.

Jim hocha la tête avant de se mettre en communication avec Bones.

Bones, lança-t-il. Merci de prêter tes mains expertes au Dr Marcus.

Quand je rêve de planète déserte avec une fille superbe, riposta Bones, bougon. Il n'y a pas de torpille.

Ce n'est pas une mission de séduction, le reprit Jim tandis que je souriais, tout comme le reste de l'équipage présent sur la passerelle.

Mes mains légendaires sont à votre service, Dr Marcus ! cria Bones dans le seul but de provoquer Jim.

Pour évaluer sa puissance, expliqua Carol Marcus. Il faut ouvrir l'ogive et accéder au réservoir. Malheureusement, l'ogive en question est active.

Trésor, reprit Bones et je ne pu m'empêcher de sourire encore plus. J'ai pratiqué une césarienne sur une Gorn. Des octuplés ! Ça mord, ces teignes-là ! Laissez faire le magicien.

Je me souvenais très bien de cette césarienne en question, on était tous ressortit couvert de sang, et j'avais eu des courbatures pendant plusieurs jours.

Il y a un réseau de câbles en fibre optique, expliqua Carol. Vous devez sectionner le 23ème. Surtout ne touchez à rien d'autre, compris ?

Ça va sans dire, confirma Bones et je devinais l'ironie de son ton.

Dr McCoy, reprit Carol. Attendez mon signal. Je dérive le circuit de détonation. Prêt ?

Et paré, confirma Bones.

Bonne chance, conclut Carol.

Soudain, un cri retentit tandis qu'un gros voyant rouge s'alluma autour de ladite torpille. Me redressant violemment, je me crispais.

La torpille s'est armée ! expliqua Sulu.

Explosion dans 30 secondes, lança la voix interne du vaisseau et j'ouvris de grands yeux, effrayée.

Bones ! criais-je.

C'est quoi ce cirque ? hurla Bones au même moment. J'ai le bras coincé !

Téléportez-les à bord ! ordonna Jim.

Le téléporteur ne distingue pas le Dr McCoy de la torpille, répondit Spock, un tantinet inquiet. On téléportera les deux.

Pouvez-vous la désarmer ? demanda Jim, tendu, à Carol.

J'essaie, répondit cette dernière tandis que je serrais les poings.

Tirez-la de là ! ordonna Bones.

Faites ça et il mourra, répondit Carol et je fermais les yeux. Laissez-moi faire.

10… 9…, compta Bones et je sentis mon cœur se serrer.

Paré à téléporter le Dr Marcus, murmura Sulu.

4… 3…

SALETE ! cria Carol et brutalement, tout s'arrêta net.

La torpille cessa de clignoter en rouge et le compteur s'arrêta à 2. M'effondrant sur le fauteuil à ma droite, je pris mon visage entre mes doigts.

Désactivation réussie, lança Spock, mais je l'entendis à peine.

Dr McCoy, appela Jim, aussi soulagé que moi. Ça va ?

Mais personne ne répondit. Effrayée, je relevais les yeux tandis que Jim rappelait Bones.

Il faut que tu voies ça, lança Bones et j'échangeais un regard surprit avec Jim.

Téléportez-les à bord, ordonna Jim à Sulu. Anna, tu y vas ! Je vous rejoins.

Obéissant aux ordres, je me précipitais au téléporteur, arrivant sur les lieux en même temps que Bones et Carol apparaissaient avec la torpille.

Bones, soufflais-je en me jetant dans ses bras. Tu vas bien ?

Ça va, bougonna Bones en me serrant contre lui avant que je ne recule. Mais le mec à l'intérieur de la torpille, je n'en sais rien.

Le mec ? répétais-je sans comprendre. Dans la torpille ?

Bones m'indiqua ladite torpille et je m'approchais lentement.

Effectivement, un homme s'y trouvait. Congelé.

J'ouvris de grands yeux et adressais un regard à Bones.

Il est vivant, répondit-il et je soupirais. Mais dans un profond état de sommeil dû à la congélation. On l'emmène à l'infirmerie mais on ne le décongèle pas.

J'obéis sans un mot et quand Jim nous rejoignit en compagnie de Spock, il eu exactement la même réaction que moi.

Je vous écoute, murmura-t-il en entrant dans la pièce.

C'est astucieux, expliqua Carol. Le réservoir à carburant a été retiré et remplacé par cette capsule cryogénique.

Il est vivant ? demanda Jim alors que j'aidais Bones à effectuer les relevés des fonctions vitales.

Bien vivant, confirma Bones. Mais si on le ranime de la mauvaise façon, ça peut le tuer. Cette technologie me dépasse.

Très avancée ? demanda Spock et je secouais la tête.

Au contraire, répondit Carol. Ce cryo-tube est ancien.

La cryogénisation a disparu avec la distorsion, expliqua Bones. D'où la caractéristique la plus intéressante de notre ami. Il a 300 ans !

Jim et Spock nous adressèrent un regard plus que surpris, et je ne pu que les comprendre, ayant du mal moi-même à admettre cela.

A aucun moment durant toute mon affectation à la Section 31 je n'ai eu de connaissance de cela, lançais-je. Or visiblement, cet homme, tout comme Khan lui-même, faisait partit de quelque chose y ressemblant. Peut-être les prémices.

Il faut interroger Harrison, souffla Jim.

Voyant partir Jim au quart de tour, je le suivis précipitamment en compagnie de Spock.

Que fait cet homme dans la torpille ? demanda-t-il furieusement à Harrison quand on parvint aux cellules.

Il y a des hommes et des femmes dans chaque torpille, révéla ce dernier. Je les y ai placés.

Qui êtes-vous ? demanda Jim.

Un vestige d'un lointain passé, murmura l'autre, les yeux dans le vide. Un être génétiquement amélioré destiné à instaurer la paix dans un monde en guerre. Mais nous avons été déclarés criminels et exilés de force. Nous avons dormi des siècles, dans l'espoir qu'à notre réveil, les choses auraient changé. Mais suite à la destruction de Vulcain, Starfleet a entamé une politique d'exploration agressive et trouvé mon vaisseau. Moi seul ai été ranimé.

John Harrison n'existait pas jusqu'à il y a un an, clama Jim.

C'est un être fictif créé quand l'amiral Marcus m'a ranimé pour servir ses desseins, cracha Harrison. Un écran de fumée qui cache ma véritable identité. Mon nom est Khan.

Pourquoi un amiral de Starfleet aurait-il besoin d'un homme congelé âgé de 300 ans ? demanda Jim.

Parce que je suis meilleur, répondit Khan et je levais un sourcil.

En quoi ? questionna Jim.

En tout, répondit Khan. Alexander Marcus devait mater une menace barbare dans un monde civilisé. Il lui fallait l'esprit d'un guerrier. Mon esprit. Pour créer un attirail offensif.

L'amiral aurait violé toutes les règles qu'il a juré de suivre pour exploiter votre intellect ? demanda Spock, septique.

Pour exploiter ma sauvagerie, rectifia Khan. L'intellect seul ne sert à rien au combat. Vous qui ne brisez jamais une règle, comment pourriez-vous briser un os ? Marcus m'a utilisé, créer des armes et faire de Starfleet une force militaire.

Starfleet possède déjà une force militaire, contrais-je. La Section 31…

La Section 31 n'est rien comparée à nous, coupa Khan. Vous êtes la preuve vivante que bien que vous soyez plus impitoyable que votre capitaine et son officier-en-second, vous disposez d'une conscience. Cela ne lui suffit pas. Il vous a envoyé utiliser ces armes, tirer mes torpilles sans sommation sur une planète. Puis, il a saboté votre vaisseau en territoire ennemi, avec l'issue fatale que cela implique. Les Klingons vont traquer les responsables et vous ne pourrez pas leur échapper. Marcus aura enfin la guerre dont il a toujours rêvé.

Non, contra Jim. Je vous ai vu ouvrir le feu sur des officiers sans défense, les tuer de sang-froid !

Marcus m'a pris mon équipage ! cria Khan.

Vous êtes un assassin ! riposta Jim sur le même ton.

Il s'est servi de mes amis pour que je lui obéisse, cracha Khan. J'ai tenté de les mettre à l'abri en les cachant dans les armes que j'avais créées. Mais on l'a découvert. Je n'avais pas d'autre choix que de m'échapper, seul. Après cela, j'avais toutes les raisons de croire que Marcus avait tué jusqu'au dernier des êtres qui m'étaient le plus chers. Alors j'ai répliqué en conséquence.

Khan se tourna à nouveau vers nous, et il vrilla ses yeux aux miens.

Mon équipage, reprit-il. Est ma famille. Est-ce que vous ne feriez pas tout pour votre famille ? Pour la personne que vous aimez ?

Alerte ! clama une voix dans l'interphone collectif, mais je ne cillais pas, les yeux rivés dans ceux de Khan. Vaisseau en approche à distorsion !

Klingon ? demanda Jim mais je secouais la tête pendant que Khan posait ses yeux sur mon frère.

A distorsion ? demanda Khan. Non, Kirk. Nous savons très bien qui c'est.

Je ne pense pas, répondit Sulu. Il ne vient pas de Kronos.

Jim recula précipitamment et se mit à courir en direction de la passerelle. Echangeant un regard avec Spock, on se mit à le suivre.

Transférez Khan à l'infirmerie, ordonna Jim. Avec une garde de six hommes.

A vos ordres ! répondit le gardien.

Arrivant en courant sur la passerelle, je m'arrêtais au côté de Nyota qui m'adressa un regard inquiet.

Délai à vaisseau ? demanda Jim.

Trois secondes, répondit Sulu et je vrillais mes yeux dehors.

Boucliers, ordonna Jim.

Un immense vaisseau apparut devant nous, et je m'efforçais de rester impassible. L'U.S.S Vengeance. Un vaisseau prévu pour le combat.

Ils nous appellent, lança Nyota.

A l'écran, ordonna Jim. Diffusez sur l'intercom et enregistrez.

Le visage de l'amiral Marcus s'afficha à l'écran, et tout de suite, je remarquais son visage loin d'être aussi aimable que d'habitude. Il n'était pas content.

Capitaine Kirk, lança-t-il.

Amiral Marcus, le salua Jim. C'est une surprise. Superbe vaisseau.

La surprise, reprit Marcus. C'est que vous déteniez Harrison, contrairement aux ordres.

Nous avons dû improviser suite à une avarie du réacteur, répondit Jim. Mais je ne vous apprends rien.

Je ne saisis pas, mentit Marcus.

N'êtes-vous pas venu pour nous aider dans nos réparations ? demanda faussement Jim. Pour quelle autre raison le chef de Starfleet s'aventurerait-il par ici ?

Ils scannent le vaisseau, murmura Sulu.

Vous cherchez quelque chose ? demanda Jim en perdant son air faussement aimable.

Où est votre prisonnier ? demanda Marcus en ignorant la question.

Conformément au règlement, reprit Jim, imperturbable. Je vais ramener Khan sur Terre afin qu'il soit jugé.

Merde, soupira Marcus. Vous lui avez parlé. J'espérais vous épargner cela. C'était un pari tactique de ranimer cette ordure dans l'espoir que son cerveau supérieur nous aiderait à lutter contre les menaces à venir. C'était une erreur et j'ai le sang de ses victimes sur les mains. Alors je vous le demande, livrez-le-moi afin que je finisse ce que j'ai commencé.

Et que dois-je faire des membres de son équipage ? demande Jim. Les balancer sur les Klingons, annihiler 72 vies et déclencher la guerre ?

C'est lui qui les a mis dans ces torpilles, se défendit Marcus et je fronçais les sourcils. Il aurait mieux valu pour vous ne pas être au courant. Vous avez vu ce dont il est capable. Imaginez ce qui se passera si on ranime son équipage ! Vous le prenez pour un pacifiste ? Il vous manipule, fiston, c'est évident. Ces gens ont été condamnés à mort pour crimes de guerre. Notre devoir est d'appliquer la sentence avant qu'ils tuent encore. Je vous le demande pour la dernière fois. Baissez vos boucliers. Dites-moi où il est.

Il est à l'ingénierie, lança Jim et je ne cillais pas devant son mensonge. Mais je vais le faire conduire au téléporteur.

Je m'en occupe, répondit Marcus et la conversation se termina ainsi.

Ne baissez pas les boucliers, ordonna immédiatement Jim en se levant de son fauteuil.

Sachant que Khan est à l'infirmerie, lança Spock avant que je ne puisse le faire. Puis-je connaître votre plan ?

J'ai dit qu'on ramènerait le fugitif sur Terre, répondit Jim. Et c'est ce qu'on fera.

Il appuya sur l'intercom et appela Chekov.

On a la distorsion ? demanda-t-il à ce dernier.

En activant la distorsion, répondit Chekov. On risque d'endommager gravement le réacteur.

Mais c'est faisable ? insista Jim.

Techniquement oui, fit Chekov. Mais je le déconseille.

C'est noté, conclut Jim. Mr Sulu, cap sur la Terre.

A vos ordres, répondit ce dernier.

Pleins gaz ! ordonna Jim.

L'Enterprise passa immédiatement en distorsion, mais étonnamment, je ne parvins pas à me détendre. Quelque chose clochait, Marcus semblait trop sûr de lui. Comme si nous étions pris au piège.

Message à Starfleet, lança Jim. Sommes pris en chasse par vaisseau Fédération non identifié.

Coms inopérants, lança Nyota et mon sentiment d'insécurité se renforça, me forçant à réagir.

Jim, fis-je et mon frère se tourna vers moi. L'U.S.S Vengeance, le vaisseau de l'amiral Marcus, est un vaisseau de guerre ! J'avais vu les prototypes quand je faisais partie de la Section 31, il peut…

A cet instant, Carol arriva en courant sur la passerelle.

Puis-je entrer ? demanda-t-elle, essoufflée.

Dr Marcus ? demanda Jim, surprit de la voir.

Il va nous rattraper, expliqua-t-elle. Et détruire le vaisseau. Je dois lui parler.

Il ne peut pas nous rattraper, tenta de la rassurer Jim.

Son vaisseau a une capacité de distorsion supérieure…, commença Carol.

Capitaine ! appela Sulu. J'ai un relevé étrange.

Et à ce moment-là, tout explosa.

Propulsée au sol, ma tête heurta le coin du siège de Capitaine et je restais sonnée quelques minutes, alors que des cris retentissaient tout autour de moi.

Anna ! cria Jim en me redressant. Bon sang, tu saignes, est-ce que ça va ?

Ça va, répondis-je, totalement à l'ouest. Ça va…

Position, demande Jim à Sulu alors que tous les voyants clignotaient au rouge.

237 000 km de la Terre, répondit Sulu.

Dégâts ?

Boucliers inopérants.

On a une brèche cloison !

Rapport !

Coque fissurée.

Une nouvelle explosion retentit et je me retins de justesse au poste de pilotage. Essuyant le sang qui coulait sur mes yeux, je regardais l'U.S.S Vengeance nous tirer dessus.

Manœuvres d'évitement ! ordonna Jim. Cap sur la Terre !

Tout le monde à bord mourra si je ne lui parle pas, clama Carol en forçant Jim à la regarder.

Appelez-les, répondit Jim à Nyota en désespoir de cause.

Amiral ! appela Carol en se tournant vers la vitre. C'est moi, Carol…

Les tirs s'arrêtèrent immédiatement, juste avant que le visage de l'amiral Marcus ne s'affiche sur l'écran.

Que fais-tu sur ce vaisseau ? demanda-t-il, véritablement surprit.

J'ai entendu ce que tu as dit, fit Carol en évitant la question. Tu as fait une erreur et tu veux à tout prix la réparer. Mais papa… je ne peux pas croire que l'homme qui m'a élevée soit capable de détruire un vaisseau rempli d'innocents. Si je me trompe, tu devras le détruire alors que je suis à bord.

Rien ne m'y oblige, répondit froidement Marcus, insensible à la détresse de sa fille.

A cet instant, Carol s'entoura de filaments dorés, signal que l'amiral Marcus la rapatriait à bord de l'U.S.S Vengeance.

On peut empêcher la téléportation ? demanda Jim.

Non monsieur.

Quelques secondes plus tard, Carol disparu. Et je pivotais vers l'écran où se trouvait encore l'amiral Marcus.

Sans autorisation, clama ce dernier. Et en collusion avec John Harrison, vous êtes passé en territoire ennemi, ce qui m'oblige à vous détruire. Activez phaseurs.

Attendez ! cria Jim en se précipitant devant l'écran.

Ce sera rapide, répondit Marcus. Visez la passerelle de l'Enterprise !

Je me rapprochais de Jim, qui serra mes doigts entre les siens.

Mon équipage n'a fait qu'obéir à mes ordres, lança Jim. J'assume la responsabilité de mes actes, mais je dois l'assumer seul.

Non, clamais-je mais mon frère me força à reculer.

Je vous dirai où est Khan, continua-t-il. Mais je vous demande d'épargner mes hommes. Je vous en supplie. Je ferai tout ce que vous voudrez. Mais laissez-les vivre.

Superbe acte de contrition, ironisa Marcus. Si ça peut vous consoler, je ne comptais pas les épargner. Feu à…

La communication se coupa net, et Jim se tourna vers nous, dévasté.

Pardon, murmura-t-il avant de serrer mes doigts entre les siens.

Comme dans un cauchemar, mes pensées se dirigèrent vers Scotty.

Il avait eu raison depuis le départ. Nous n'aurions jamais dû embarquer ces torpilles à bord de l'U.S.S Enterprise. Des centaines de personnes allaient perdre la vie par notre faute.

Leurs phaseurs sont désactivés, annonça Sulu, semblant lui-même peiner à y croire.

Enterprise ! appela soudainement une voix depuis l'extérieur du vaisseau. Vous me recevez ?

Une voix que j'aurais reconnu n'importe où.

Scotty ! s'exclama Jim.

Jupiter cachait un secret, déclara Scotty alors que j'hésitais entre le rire et les larmes.

Vous êtes sur leur vaisseau ! clama Jim.

Je viens de commettre un acte de trahison, souffla Scotty et l'angoisse prit le pas sur le reste. Et je ne veux pas m'attarder. Téléportez-moi.

Vous êtes prodigieux, répondit Jim. On a des soucis d'alim, ne bougez pas.

Des soucis d'alim ? répéta Scotty. Vous avez cassé l'Enterprise ? Je vous rappelle !

Il coupa net la conversation et je me raidis. A son ton, il avait dû raccrocher car quelqu'un approchait. Pourvu qu'il ne se fasse pas repérer…

Spock, où en est notre vaisseau ? demanda précipitamment Jim.

Nous sommes limités, répondit Spock. Nous ne pouvons ni faire feu, ni fuir.

Jim, murmurais-je. Scotty est là-bas, à cause de nous, et il risque très gros s'il se fait attraper. Ils sont sûrement en train de rechercher qui a désactivés leurs phaseurs.

Il reste une solution, répondit Jim. Uhura, quand vous aurez Scotty, passez-le-moi.

Il se pencha vers Spock et ce qu'il dit ne fut entendu que de nous trois.

Prenez les commandes, lança-t-il à Spock avant de s'orienter vers l'ascenseur.

Qu'est-ce que tu vas faire ? demandais-je en le suivant.

Je m'y oppose fermement, contra Spock et j'adressais un regard interrogateur à Jim.

A quoi ? demanda Jim qui ne s'attendait visiblement pas à ce que Spock devine aussi rapidement son plan. Je n'ai rien dit.

On ne peut neutraliser leur vaisseau que de l'intérieur, expliqua Spock et je commençais à comprendre le plan de mon frère. Afin de ne pas être détecté, il vous faut une équipe restreinte. Vous aurez besoin d'assistance d'un combattant exceptionnel qui connaisse ce vaisseau. Vous allez vous allier à Khan alors que nous devions le détruire.

Je vais simplement l'utiliser, corrigea Jim. L'ennemi de mon ennemi est mon ami.

Un dicton arabe attribué à un prince décapité par ses propres sujets, rappela Spock.

N'empêche, c'est bien dit, s'obstina Jim.

Je viens, déclara Spock.

Restez aux commandes, ordonna Jim.

Avec tout le respect que je te dois, intervins-je. Je ne te laisse pas le choix.

Anna…, commença Jim.

Scotty est là-bas, murmurais-je. Je ne peux pas rester sur l'Enterprise alors qu'il est là-bas.

Jim m'examina du regard, puis il finit par hocher la tête.

D'accord, on sera trois, confirma-t-il et je sentis le soulagement m'envahir.

Je ne peux l'autoriser, contra Spock. Pour aucun de vous deux. Mon rôle est de vous aider à agir avec discernement, ce dont vous êtes incapable en ce moment.

C'est vrai ! cria Jim. Je m'apprête à agir sans aucune logique, avec mes tripes. Je ne sais pas ce que je dois faire. Je sais juste ce que je peux faire. L'Enterprise a besoin d'un commandant qui sache ce qu'il fait. Ce n'est pas moi. Ce n'est pas Anastasia. C'est vous.

Le visage de Spock se décomposa, et on le planta sur place, nous orientant vers l'infirmerie.

Khan attendait patiemment, assit sur un lit, entouré de plusieurs gardes. Bones nous adressa un regard sans équivoque, signifiant qu'il avait déjà deviné ce que nous allions faire.

Décrivez-moi ce vaisseau, ordonna-t-il à Khan.

Classe Dreadnought, expliqua Khan. Plus grand, plus rapide, armement de pointe. Conçu pour un équipage minimum et uniquement pour le combat.

Je mettrai toute mon énergie à vous faire payer pour vos crimes, jura Jim. Mais j'ai besoin de vous.

En échange de quoi ? demanda Khan et je serrais les poings.

Vous êtes prêt à tout pour votre équipage, expliqua Jim. Je peux garantir leur sécurité.

Vous ne pouvez même pas garantir la sécurité de votre équipage, remarqua Khan.

Jim marqua un temps d'arrêt avant de jeter un coup d'œil à Bones qui examinait un truc.

Bones, appela-t-il. Que fais-tu à ce tribule ?

Il est mort, répondit Bones. J'injecte les cellules sanguines de Khan sur des tissus nécrosés. Elles se régénèrent à toute vitesse, je veux savoir pourquoi.

Le regard de Jim repassa sur Khan et il se rapprocha de lui.

Vous nous accompagnez ou pas ? demanda-t-il une dernière fois.

Je vous accompagnerais, répondit Khan comme s'il nous faisait une faveur.

Ce qu'il faisait sans nul doute, à ce stade, je ne pouvais que le convenir.

Cependant, pour assurer la survie de l'équipage et celle de Scotty, j'étais prête à tout.

Je rappelle Scotty, déclara Jim alors qu'on se dirigeait vers la salle où se trouvaient les différentes combinaisons.

Hochant la tête, je frémis quand ce dernier décrocha.

Vous faites quoi ? demanda Scotty, estomaqué, quand Jim lui eu expliquer le plan.

On vous rejoint, répéta Jim. Sulu met l'Enterprise en position.

Mais comment ? questionna Scotty.

Hangar 7, expliqua Khan. Rampe d'accès 101-A. Trouvez la commande manuelle du sas.

Vous êtes fou ? s'exclama Scotty avant de se reprendre. Qui que vous soyez.

Faites ce qu'il dit, ça ira, répondit Jim.

Ça ira pas du tout, riposta Scotty. Si j'ouvre un sas vers l'espace, je gèlerai à mort et j'exploserai !

Je jetais un regard inquiet à Jim, mais ce dernier ne cilla pas.

Vous allez gérer Scotty, je vous fais confiance, répondit mon frère.

La communication se coupa à nouveau, et j'essayais de passer au-delà de mon inquiétude.

On se dépêcha de se changer et d'enfiler une tenue réservée aux sorties dans l'espace. Puis je rejoignis Jim et Khan dans le sas nous permettant de rejoindre l'espace sans dépressuriser le vaisseau.

Scotty, rappela Jim. Où en êtes-vous ?

J'ai de mauvaises nouvelles, répondit Scotty. Ils ont verrouillé leurs commandes. Leur armement sera réactivé dans 3 minutes. Je ne peux plus protéger l'Enterprise. Restez à l'écoute.

Echangeant un regard inquiet avec Jim, je m'agenouillais, attendant le départ.

Nous sommes en place, annonça Spock dans l'intercom.

Bien reçu, répondit Jim. Scotty ?

J'arrive au hangar, répondit ce dernier. Donnez-moi une minute. Je cours. Restez à l'écoute.

Il y eu quelques secondes sans communication.

Minute, Capitaine, reprit Scotty. Ce sas est riquiqui. Minuscule. 4 mètres carré maximum. Autant sauter d'une voiture en marche dans un verre de scotch.

Je l'ai déjà fait, répondit Jim avant d'ajouter en voyant la tête de Khan. A la verticale, on a sauté de… Peu importe.

Vous peut-être mais pas tout le monde, répondit Scotty et je devinais qu'il ne s'inquiétait pas pour Khan.

Jim m'adressa un regard appuyé que j'ignorais délibérément. Cela ne signifiait rien. Tout à l'heure encore, il était en boîte de nuit, avec je ne sais quelle compagnie.

Avez-vous trouvé…, commença Khan.

La commande manuelle ? termina Jim.

Pas encore, répondit Scotty qui courrait à nouveau.

Je vous signale un champ de débris considérable, lança Spock.

Pas maintenant, contra Jim. Scotty ?

Ce n'est pas si simple, s'énerva ce dernier. Deux secondes ! Qu'il est chiant.

Un sourire m'échappa tandis que Jim levait les yeux au ciel.

Khan s'agenouilla à mes côtés, et je l'ignorais délibérément. Pour moi, il restait un meurtrier.

Paré à ouvrir le sas, déclara Scotty et je me préparais au voyage.

Prêt ? nous demande Jim et je hochais la tête.

Et vous ? demanda Khan, toujours aussi provoquant.

Pressez la détente, ordonna Jim.

Oui capitaine, obéit Spock. Séquence d'activation dans 3… 2… 1.

Je fus propulsée dans l'espace en deux secondes et la pression fut monstrueuse, à tel point qu'un cri m'échappa. Mais je me remis rapidement, m'obligeant à fixer mon écran qui m'indiquait la trajectoire à prendre.

Un silence lourd régnait autour de moi, même si j'étais toujours connectée au vaisseau et à mes collègues.

Capitaine, débris droit devant ! lança Spock et je jetais un coup d'œil à mon frère qui volait à ma droite.

Bien reçu, répondit-il avant de partir sur la droite.

Jim, tu dévies ! clama Bones.

Je ne voyais plus mon frère et l'appréhension me prit à nouveau à la gorge, mais je m'efforçais de ne pas paniquer.

J'ai remarqué ! clama Jim.

Utilisez votre rétro-compas, conseilla Sulu et j'obéis immédiatement. Corrigez de 3-7.2-4-3 degrés.

Compris, confirma mon frère. Je rectifie. Scotty, vous êtes prêt ?

Il n'y eu pas de réponse, et cette fois-ci, je compris que quelque chose n'allait pas.

Mr Scott ! rappela Jim. Répondez !

J'essaie de récupérer son signal, répondit Nyota. Restez à l'écoute.

Merde ! entendis-je mon frère murmurer.

Que se passe-t-il ? demanda Spock.

Mon casque est touché, répondit-il et je lui jetais un coup d'œil à nouveau. Scott répond ?

Je le cherche, fit Nyota. Son communicateur fonctionne, c'est étrange.

Khan, débris droit devant vous ! lança Spock.

Je le vois.

Soudain, il y eu un bruit sourd, et quand je regardais sur ma gauche, je n'y vis personne.

On a perdu Khan ? entendis-je Spock demander.

J'ai du mal à le suivre dans les débris, répondit Sulu.

Il a été touché ? demanda Jim.

Nous le cherchons, répondit Spock.

Capitaine, appela Sulu. Ajustez votre trajectoire à 1-8-3 par 4-7-3.

Ecran H.S, répondit Jim. Je vole en aveugle.

Sans écran, vos chances sont mathématiquement nulles, lança Spock et je grondais.

En rentrant, je vous apprendrai la diplomatie, fit Jim et je ne pu qu'être d'accord avec lui.

Mon écran fonctionne encore, lançais-je à mon tour. Mais tu es trop devant moi.

Mon écran fonctionne également, fit brutalement Khan comme si de rien n'était. Vous êtes à 200 mètres de moi, à mes 13 heures. Virez légèrement à gauche et suivez-moi.

Mon frère se positionna correctement, mais désormais, ce qui m'inquiétait, c'était le vaisseau qui approchait très rapidement.

Scotty, appela Jim. On approche. Faites-nous bon accueil. Vous me recevez ?

Si vous entendez, intervint Spock. Ouvrez dans 10…

Scotty ! cria Jim.

9… 8… 7…

Scott, où êtes-vous ? demande Jim.

6… 5… 4…

Seigneur, murmurais-je, sentant la fin arriver à grands pas.

Scotty !

Je serrais les dents, sachant que le choc allait être extrêmement douloureux. Me forçant à garder les yeux ouverts, je regardais ma fin approcher de plus en plus.

3…

Répondez Scotty !

Mr Scott, ouvrez le sas !

Maintenant !

Le sas s'ouvrit brutalement à quelques mètres de nous, et on fut propulsés à l'intérieur du vaisseau. Nous y étions.