Chapitre 20

1 an plus tard

La navette filait dans rues chaudes de San Francisco à toute vitesse, et je regardais ces bâtiments si familiers défiler sous mes yeux sans rien dire.

Assis à côté de moi, Jim tapotait du pied, trahissant par la même occasion la même appréhension que moi vis-à-vis de la situation actuelle.

Un an que nous n'étions pas revenus à Starfleet.

Un choix de notre part, comprit et accepté par la Direction. Mais un choix qui n'avait nullement été expliqué à nos amis ni à l'équipage de l'Enterprise. A qui nous n'avions pas donné la moindre nouvelle depuis notre départ. Et ce, malgré les nombreux appels de Nyota, Scotty et Spock notamment. Chacun de leur message était resté sans réponse.

Au fil du temps, ils avaient fini par laisser tomber.

Et si j'angoissais de les revoir et de leur réaction, je ne pouvais pas regretter notre décision prise douze mois auparavant.

Après tous ce qui nous était arrivés, Jim et moi-même avions eu besoin de prendre du recul, de ne plus avoir de contact, de près ou de loin, avec Starfleet. Nous avions quitté San Francisco et la côté Ouest pour gagner l'Iowa, où nous avions pris le temps de nous ressourcer.

Mais à la vérité, j'appréhendais une réaction en particulier.

Quartier Général de Starfleet ! clama la navette dans laquelle nous étions au moment où elle s'arrêta devant ledit Quartier Général.

Me levant de mon fauteuil, je suivis mon frère dehors. La chaleur étouffante de San Francisco me heurta et je soupirais. Cela ne m'avait pas manqué.

Les lacs de l'Iowa ne restaient plus qu'un vague souvenir désormais.

Bon, soufflais-je quand Jim m'adressa un regard.

Ils comprendront, répondit mon frère et je le suivis dans la cour et dans les couloirs.

Tu crois ? demandais-je, septique. On se retrouve au self.

Il hocha la tête et je constatais qu'il n'était pas aussi serein qu'il en avait l'air.

M'orientant vers ma chambre, je finis par y parvenir. Ignorant si Nyota s'y trouvait, ignorant même si elle était encore dans la même chambre que moi, je frappais et entrais.

J'avais frappé, mais cela n'avait guère était suffisant.

Spock et Nyota se disputaient comme jamais. Et s'interrompirent net en me voyant.

Anna ! s'exclama Nyota, n'en croyant pas ses yeux.

Officier Robau, répondit Spock posément. Votre frère est également rentré ?

Oui, répondis-je en levant un sourcil en le voyant sortir comme si de rien n'était.

Pas comme s'il était responsable de la suite d'évènements qui avait conduit à notre exclusion temporaire en tout cas.

Je te déteste ! clama Nyota et j'ouvris de grands yeux cette fois-ci. Un an Anna ! Un an ! On est parti en exploration sans vous pendant six mois !

Je sais, coupais-je en levant une main. Mais on ne pouvait pas revenir. Pas dans cet état-là.

Nyota s'interrompit net et s'approcha de moi pour me serrer dans ses bras.

Que s'est-il passé ? demanda-t-elle, inquiète.

Après Khan, murmurais-je. Après Nero… On avait besoin de temps. Je ne te demande pas de comprendre. Je te demande juste de me pardonner.

Je t'ai déjà pardonné ma belle, répondit Nyota. Mais Scotty…

Je ne répondis rien, sentant la plaie au fond de mon cœur se rouvrir. Je savais ce qui m'attendait. Soit il avait trouvé quelqu'un, soit il avait connu quelqu'un. Dans tous les cas, il devait me détester.

Il ne te déteste pas, me reprit Nyota et je constatais que j'avais parlé à voix haute. Il était très en colère. Puis ça s'est transformé en indifférence totale…

Ça fit mal.

Ne répondant rien, je hochais la tête. Après tout, à quoi m'attendais-je au juste ?

Rangeant mes affaires en écoutant Nyota raconter ces douze mois d'absence, je finis par me changer avant de la suivre dans les couloirs jusqu'au self.

De loin, je le repérais immédiatement. Entouré des autres, il racontait quelque chose qui faisait rire tout le monde. Jim se trouvait déjà avec eux, et à son visage détendu, je devinais que les choses s'étaient bien passés pour lui. Je doutais que ce soit la même chose me concernant.

Mes soupçons se confirmèrent quand Tchekov bondit de son siège en me voyant pour me serrer dans ses bras avec joie. Souriant discrètement, je perdis mon sourire quand je vis Scotty se détourner, le visage brutalement fermé.

Comment allez-vous ? demanda Sulu en me souriant.

Mieux, répondis-je en m'empêchant de regarder Scotty. Je vais mieux.

Les conversations reprirent normalement, mais quand je m'assis à ma place, Scotty ne broncha pas, se tournant vers Bones et une fille que je ne connaissais pas pour discuter. Pas le moindre mot. Pas la moindre parole. Pas le moindre regard. Rien.

Détournant des yeux que je sentis se remplir de larmes, je croisais accidentellement le regard de mon frère. Un regard profondément désolé et compatissant. Rien de ce dont j'avais besoin.

Pourtant, j'étais Officier en Tiers, je ne pouvais pas aller me terrer ailleurs. Alors je me contentais de manger du bout des lèvres, ignorant les conversations autour de moi. Je ne sus jamais de quoi cela parlait, Nyota ne tenta même pas de m'inclure dans les conversations en voyant mes yeux dans le vague.

A la fin du repas, je me contentais de suivre le mouvement. La fille nous quitta en posant une main sur le bras de Scotty avec un sourire. Une nouvelle fois, je sentis mon cœur se serrer. Je ne pouvais que me blâmer.

Vous allez bien ? me demanda Spock alors que je traînais derrière le groupe.

Surprise, je levais les yeux sur lui. Je n'avais même pas fait attention à sa présence.

Oui, répondis-je finalement. Et vous ?

Je vais bien, fit-il. En revanche moi c'est sincère, vous c'est très clair que vous mentez.

Je ne répondis rien. De toute manière, quoi répondre à cela ? Spock était loin d'être le confident idéal, sans vouloir le vexer.

Tout le reste de la soirée, je le passais dans un silence presque total. Scotty ne m'adressa pas le moindre regard, ni le moindre mot. Il veilla à chaque instant à se trouver le plus loin possible de moi, et quand on se quitta pour regagner nos dortoirs, il ne me salua pas.

oOoOo

Les jours suivants se suivirent et se ressemblèrent. Reprenant mon poste, j'enchaînais les réunions et les formations. Lors des soirées et des repas, Scotty se plaçait le plus loin possible, m'ignorait royalement, et il évitait au maximum de se retrouver face ou à côté de moi.

La seule fois où il avait été contraint de me parler avait été lors de sa visite médicale. La pire que j'ai pu faire passer soit dit en passant.

L'entretien s'était fait dans la froideur la plus extrême. Et cette fois-ci, il ne s'était pas gêné pour vriller ses yeux aux miens. La chaleur qui y brûlait habituellement avait disparu au profit d'une froideur qui m'était tout particulièrement dédiée.

C'est bon, c'est terminé ? m'avait-il demandé.

Oui, avais-je répondu. Je ne…

La prochaine fois, je demanderais Bones, coupa-t-il sans m'accorder la moindre importance. Ce sera mieux ainsi.

Il avait claqué la porte ainsi, me laissant seule dans la pièce, figée et blessée. Je n'avais que ce que je méritais, certes, mais c'était douloureux.

Pourtant, malgré la souffrance et la tristesse que son comportement m'occasionnait, je n'avais d'autres choix que de faire en public comme si de rien n'était. En effet, depuis mon retour et au vu de ce qui s'était passé avant nos « congés forcés », j'étais étroitement surveillée par la Direction.

Debout face à mon miroir, en tenue de cérémonie, je me reconnus à peine.

En regardant mon reflet, je comprenais pourquoi Bones me surveillait. Mon visage était livide, mes yeux gris pâle dénués de la moindre émotion, mes cheveux tirés en queue-de-cheval étaient d'un blond tellement pâle qu'ils accentuaient la lividité de mes traits.

A force de peiner à m'alimenter, j'avais également perdu du poids, ce qui me faisait paraître bien plus grande que je ne l'étais forcément. Les cernes sous mes yeux indiquaient clairement que je manquais de sommeil.

Tu es prête ? demanda Nyota doucement dans mon dos.

J'avais l'impression de revivre à chaque fois les mêmes moments. La douleur, la peur, la colère. Cette année, on commémorait les évènements de Khan. La mort de Christopher Pike.

Ne répondant pas, je me contentais de suivre Nyota dehors pour rejoindre les autres. Me plaçant aux côtés de Spock, je regardais droit devant moi, vers Jim qui s'avançait vers le micro.

Il y aura toujours des gens qui nous voudront du mal, clama Jim. Face à eux, nous risquons de réveiller le pire de nous-mêmes.

Son regard passa sur l'assemblée, avant de tomber sur moi.

Notre premier réflexe est la vengeance, reprit-il. Quand nous perdons des êtres proches. Mais ça ne nous ressemble pas. Nous sommes réunis pour rebaptiser l'U.S.S Enterprise et rendre hommage à ceux qui ont péri il y a presque un an.

Mon regard flancha et mes yeux tombèrent sur le sol. Je ne parvins pas à retenir les larmes qui me montèrent sous les paupières, et je ne cherchais pas à les cacher.

Quand Christopher Pike m'a confié son vaisseau, continua mon frère. Il m'a fait réciter le serment du capitaine. Sur le moment, je n'ai pas compris ces mots. A présent, je les vois comme un appel à nous souvenir de ceux que nous étions et que nous devons redevenir.

Il marqua une pause et je relevais le regard, connaissant déjà la suite comme à peut près tout l'équipage de l'U.S.S Enterprise.

Ces mots sont… L'espace, l'ultime frontière vers laquelle voyage le vaisseau spatial Enterprise. Sa mission de cinq ans : explorer des mondes nouveaux et étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations et s'aventurer là où nul homme n'est allé.

Tout comme le reste des personnes réunis, j'applaudis à la fin de son discours, mais je ne parvenais pas à faire plus. Des personnes défilèrent devant moi, et je fis la conversation par automatisme mais j'aurais bien été incapable de dire de quoi j'avais parlé.

La soirée se poursuivit au bar musical de Starfleet. Et ce fut Nyota qui m'entraîna dans la première tournée. Moi qui ne buvais que très rarement, je fus surprise du bien que me fit l'alcool en coulant dans mes veines. Plus de douleur, plus de chagrin. Et Nyota, qui s'était une nouvelle fois disputée avec Spock, ne culpabilisa pas plus en me tendant un nouveau verre.

Je n'étais pas entièrement bourrée, mais bien suffisamment alcoolisée pour me sentir mieux malgré les circonstances. La vie semblait avoir perdu sa couleur terne.

Je crois que tu as assez bu, murmura soudainement la voix de Jim à ma droite alors que j'attrapais mon verre de nouveau rempli.

Honnêtement ? demandais-je. Je m'en fiche royalement. Je me sens bien pour la première fois depuis un moment, je n'ai pas l'intention de laisser passer cela. J'aurais bien trop vite l'occasion de redescendre.

Scotty…, commença mon frère et je le stoppais net.

Laisse le où il est, sifflais-je. J'en ai assez de souffrir Jim. Assez de faire semblant d'aller bien. Assez de sourire. Assez de paraitre. Il doit être à des années lumières de penser à moi, alors laisse-le fricoter avec sa copine, au moins il oubliera de me reprocher intérieurement d'avoir été cruelle et de penser à moi avant de penser à lui ! Il oubliera de me reprocher mon comportement sans comprendre qu'accepter d'avoir arrêté de respirer pendant une heure ne cessera jamais de me hanter ! Laisse-le là où il est, je ne veux plus penser à lui, et fiche moi la paix !

J'avais parlé assez fort sous le coup de l'alcool, mais je m'en fichais. J'en avais juste marre de devoir tout contrôler. Tout le temps. Tout aussi alcoolisée, Nyota applaudit mon discours.

Anna…, souffla Jim et je levai la main.

Laisse-moi Jim, coupais-je. Je suis une grande fille, et je ne ferais rien qui n'entacherait ma réputation en tant qu'officier. Mais je n'ai pas l'intention de rester là sagement.

Ne laissant pas à mon frère l'occasion de répondre, je rejoignis Nyota et Carol à notre table.

Le destin jouait en ma défaveur, car en pivotant sur mes talons, je heurtais quelqu'un. M'apprêtant à m'excuser, je posais les yeux sur Scotty face à moi.

Mon sourire se fana immédiatement, et je le fusillais du regard. Sous l'effet de l'alcool, car je n'aurais jamais fait cela autrement, je le poussais de mon chemin en le bousculant.

Désolée, ironisais-je. Je ne t'avais pas vu. Il faut dire que je ne sais même plus à quoi tu ressembles désormais !

Il était sûr qu'il avait tout entendu de ma discussion avec Jim.

Je m'en fichais.

Rejoignant Nyota et Carol, j'oubliais instantanément son visage et me concentrais sur ce que disaient mes amies.

Et la soirée se passa bien. L'alcool me faisait du bien, et je parvins à me sortir Scotty des pensées au bout d'un moment. J'accompagnais même mes amies sur la piste de danse. Pour une fois, je ne pensais à rien d'autre qu'à m'amuser.

Une danse ? me demanda un homme dont j'ignorais l'identité et je hochais la tête sans réfléchir.

Il était mignon, et n'appartenait pas à l'Enterprise. Autrement dit, zéro conséquence le lendemain matin.

Je m'amusais bien, et cela était la seule chose qui m'importait.

Malheureusement, comme à chaque fois que je buvais, la migraine pointa son nez aux alentours de 2h du matin et dégénéra rapidement.

Faut que j'aille aux toilettes, lançais-je à Nyota en l'abandonnant à table. Je reviens.

Me précipitant au-dessus de la cuvette des WC, je renvoyais tout ce que j'avais sur l'estomac.

Légèrement tremblante, je sortis et rinçais ma bouche au lavabo. Relevant les yeux, je ne pu m'empêcher de constater que le fait de m'amuser me réussissait plutôt bien.

Mon teint habituellement livide était légèrement rose pâle, les mèches de mes cheveux s'étaient échappées de mon chignon et donnaient un air coiffé-décoiffé qui m'allait plutôt bien. Mes yeux brillaient d'autre chose que des larmes.

Seulement, l'alcool ayant été un peu évacué, Scotty me revenait à l'esprit, et je n'avais clairement plus envie de m'amuser.

Ressortant des toilettes, je regagnais notre table, un peu chancelante, avalant un verre d'eau au passage. Puis, peu à peu, la soirée se termina. Et malgré mon état plutôt conscient, il fut rapidement évident que rentrer à mon dortoir serait des plus compliqué. Et Nyota ne me serait d'aucune aide, elle était encore plus alcoolisée que moi.

Je regagne la chambre, lui lançais-je et elle hocha la tête, m'indiquant qu'elle allait en faire de même.

Je fus plutôt performante puisque je parviens à gagner la porte sans chanceler ni tomber. Néanmoins mon mal de tête ne cessait de monter en puissance et je sentais mon pouls taper dans ma tête.

Refermant la porte derrière moi, je finis par m'adosser à l'un des piliers de la cours, soulagée par le souffle du vent sur ma peau. J'avais moins chaud, moins envie de vomir. Mais très envie de dormir.

Et surtout, mes souvenirs revenaient au galop, tout comme la triste réalité qui était la mienne désormais.

Malgré moi, je laissais les larmes couler sur mes joues, les paupières fermées. A l'écart de la fête, je ne me ferais pas repérer, et j'avais juste besoin de temps pour moi. Pour accepter. Pour décider et pour avancer.

Jouant avec le pendentif hérité de ma mère qui se trouvait autour de mon cou, je finis par trouver le courage de me redresser. Rouvrant les yeux, je voulus avancer, mais il était clair que, bien que l'alcool ne fasse plus son effet anesthésiant, il coulait toujours bien dans mes veines.

J'avais peut-être un peu trop bu dans l'histoire.

La route n'était clairement pas droite, et d'ailleurs, j'ignorais quel sens il fallait prendre pour gagner ma chambre.

Idéalement, si on avait pu me dire où je me trouvais exactement, ça aurait été utile.

Tu n'arriveras pas à regagner ta chambre, souffla soudainement la voix de Scotty à mes côtés.

Surprise, je levais les yeux sur lui.

Sacré effet l'alcool, murmurais-je. Visiblement, j'ai un peu trop forcé sur la Tequila… Si j'en arrive à te voir, c'est que ça ne va pas du tout.

Je suis bien là Anna, répondit-il en fronçant les sourcils. Ce n'est pas l'alcool…

Bah tient, ironisais-je en lui coupant la parole. Ben je ne crois pas. Ou si c'est vrai, laisse-moi donc et continue ton cinéma. Y a une nana qui t'attend là-dedans.

Vu que j'ignorais s'il était ou non vraiment là, je parvins à lui passer devant en le bousculant. Il attrapa mon poignet et je fronçais les sourcils.

Vraiment, là, il faut arrêter, sifflais-je en voulant dégager mon bras. Va donc la bécoter, et fiche moi la paix. Ne t'inquiète pas, je m'en remettrais.

Anna, il faut qu'on en parle, mais pas quand tu es dans cet état-là, reprit Scotty.

Il n'y a pas à discuter, clamais-je, un peu fortement. Si c'est pour me dire que tu es amoureux d'elle, et que désormais on ne sera plus que des collègues, ne te donne pas cette peine, tu me la déjà fait comprendre. Je suis peut-être cruelle, mais pas débile.

Je ne suis pas avec elle, ni avec personne d'ailleurs, fit Scotty et je lâchais un rire moqueur. Tu t'imagines des choses qui…

Arrête ton cinéma ! m'exclamais-je, furieusement, sentant les larmes me monter aux yeux. Arrête de jouer avec mes sentiments. Arrête de jouer tout court ! De nous deux, c'est qui le cruel dans l'histoire ? Moi ? Parce que j'ai eu le malheur de penser à moi avant de penser au reste ? J'en ai marre ! Fiche-moi la paix, tu te débrouillais très bien jusqu'à présent pour me bousiller le cœur et le moral !

Je lui arrachais mon bras et lui tournais le dos.

La colère et la tristesse me permirent de faire plusieurs mètres, avant de sentir la nausée arriver.

Me penchant en avant, je fus obligée de poser les bras sur le muret à côté duquel je me trouvais pour prendre mon front entre mes doigts. Fermant les yeux, je me forçais à respirer profondément pour tenter de ne pas vomir encore une fois.

Anna, fit la voix de Scotty à mes côtés et je ne répondis rien, trop occupée à ne pas lui vomir dessus, cependant je perçus le ton désabusé qu'il avait devant ma rage. Je ne joue pas, je n'ai jamais joué. Cela n'excuse pas mon comportement… Mais c'était blessant, de ne plus avoir de tes nouvelles. Que tu sois partie sans le moindre mot après… tout ça. Je n'ai pas… voulu te faire de mal… ou en tout cas, je voulais que tu ressentes ce que cela fait d'être maintenu à l'écart… Mais mon comportement… je suis sincèrement désolé. Mais s'il y a une chose dont il faut que tu sois sûre, c'est qu'il n'y a eu personne… parce que je ne peux pas t'oublier… je ne peux pas passer au-dessus de mes sentiments pour toi. J'ai voulu, j'ai essayé, ça ne fonctionne pas. Je t'aime, et rien n'arrive à changer cela.

Je ne savais plus où j'en étais, je ne savais plus ce qu'il se passait. Je savais juste que j'étais fatiguée, épuisée.

Me redressant, je sentis ma tête tourner. Trop d'émotions, trop de fatigue. Trop d'alcool aussi objectivement parlant.

Je dois regagner ma chambre, murmurais-je en voulant avancer.

Je te raccompagne, décida Scotty en attrapant mon bras.

Mettant un pied devant l'autre, je constatais rapidement que la terre tournait beaucoup de trop autour de moi, et qu'il était clair que je ne parviendrais pas à regagner ma chambre.

Ça tourne, prévins-je dans un souffle.

Je le sentis renforcer sa prise sur mon bras, mais à cet instant, ma tête tourna violemment. Et je m'effondrais.


Un petit mot pour prévenir qu'étant actuellement hospitalisée, j'ignore encore si je serais en capacité de poster le chapitre suivant le week-end prochain. Faisant passer en priorité ma santé, je ne préfère pas vous promettre un chapitre la semaine prochaine.

Prenez soin de vous.

Lana.