Chapitre 26

« Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts, ni par les plus rapides, mais par ceux qui n'abandonnent jamais »

Lorsque je rejoignis la passerelle de commandement, c'était déjà le branle-bas de combat.

Je capte des signaux de détresse sur toutes les fréquences de Yorktown, clama Nyota qui se trouvait à la communication. Krall a déjà lancé son attaque.

Mr Scott ! appela Jim alors que je le rejoignais. De quelles armes disposons-nous ?

Euh… Phaseurs à pulsations, et torpilles spatiales, répondit Scotty.

Génial ! clama mon frère. Parez à tirer !

Vous pourrez pas vaincre les abeilles, contra Jayla et je fronçais les sourcils.

D'accord, soupira Jim en se frottant les yeux. Peut-être qu'on peut les éloigner le temps que Yorktown se protège…

Ce vaisseau est vieux tacot, répondit Sulu, tendu. C'est un miracle qu'il tienne encore.

Capitaine ! appela calmement Spock et on pivota tous les deux vers lui. Le vol des abeilles dépend de décisions individuelles. L'essaim, en revanche, doit être régi par une forme de coordination cyberpathique…

Spock ! coupa mon frère. Venez-en aux faits !

Il veut dire que si on désoriente l'essaim, intervint Nyota. On peut lui botter le cul !

Précisément, confirma Spock et je souris malgré moi.

Ils étaient mignons quand ils s'y mettaient.

Scotty, appela Jim. Vous pouvez me téléporter dans l'essaim ?

Vous êtes complètement malade ! cria Scotty mais Jim ne lui laissa pas le temps d'en dire plus.

Oui ou non ? ordonna-t-il.

Non ! clama Scotty avant de se raviser. Oui ! Enfin, peut-être.

Capitaine ! appela Scotty. Mon expérience à bord de l'un de ses vaisseaux, aussi brève fut-elle, me rend bien plus apte à effectuer une telle mission.

Tu es encore affaibli, soupira Nyota.

Elle a raison Spock, renchérit Jim.

Je conçois et respecte vos inquiétudes, accepta Spock. Peut-être serez-vous plus rassurés si je pars en compagnie d'une personne connaissant à la fois ces vaisseaux et mon état de santé.

Il va être fou de joie ! sourit Jim et je le suivis dans les couloirs alors qu'il appelait Bones.

Et ce fut un Bones absolument horrifié qui se tourna vers mon frère quand ce dernier lui expliqua le plan.

Tu me demande quoi ?! s'exclama-t-il.

Venez Docteur, appela Spock en se plaçant sur la passerelle de téléportation.

Minute papillon ! cracha Bones tandis que je levais les deux sourcils, septique. Dites-donc l'ingrat au sang vert, elle est de vous l'idée.

Très bonne idée, renchérit Jim.

La prochaine fois que vous prenez un plomb dans l'abdomen, et que vous avez une fuite ! Appelez un plombier ! cria Bones et je retins un nouveau sourire.

Faites tout ce que vous pouvez pour les distraire, coupa Jim sans se soucier du médecin qui me fusilla du regard.

Au moindre hic, je vous ramène, promit Scotty et je hochais la tête.

Energie ! ordonna Spock et Scotty obéit immédiatement.

Vous allez assurer ! clama Jim.

Bon Dieu, je suis un médecin pas un…, cria Bones avant de disparaître.

Suivant les autres sur la passerelle, je regardais l'essaim face à nous.

Capitaine, appela Spock. De ce que je vois, ils partagent bien un lien cyberpathique pour coordonner leurs actions. Je me connecte et vous le relai.

Ce dernier s'afficha sur nos écrans, et Nyota se tourna vers moi.

Le signal que l'on captait, me dit-elle. Ils ne nous brouillaient pas ! Ils communiquaient entre eux.

Faut les empêcher de se parler, murmura Jim. Mais comment ?

On pourrait balancer un faisceau E-M au milieu de l'essaim, proposa Scotty.

L'effet serait limité, répondit Spock. Un signal disruptif affecterait davantage leur coordination.

Il faudrait une fréquence qui soit imprévisible, intervint Chekov.

L'effet domino détruirait l'essaim, conclut Sulu.

Ce genre de réseau doit être sensible aux fréquences élevées, fit Scotty et on se regarda tous.

Les ondes VHF, murmura mon frère. La radio. On pourrait diffuser un son qui perturbe leur liaison. Un truc bien fort et dérangeant !

Fort et dérangeant ? répéta Scotty. J'ai ce qu'il vous faut Capitaine !

Il apparut en courant sur la passerelle en compagnie de Jayla.

Tu casse pas ma musique ! ordonna-t-elle alors qu'il posait un énorme poste radio sur la table.

La casser ? répéta-t-il. Je vais te la booster oui !

Ennemi à 60 secondes du point de pénétration ! clama Sulu.

Je dois reconfigurer la sortie VHF en mode multiphasique, expliqua Scotty.

Laisse-moi faire ! ordonna Jayla mais Scotty refusa.

Je peux le faire…, clama-t-il.

Laissez-la faire, intervint Nyota.

Non mais…

Scotty ! ordonnais-je.

A cet instant, il y eu une légère explosion et Scotty capitula, laissant sa place à Jayla.

Là, tu vois, facile ! fit-elle à Scotty.

Ok, répondit ce dernier. On peut diffuser Capitaine.

Mais le signal est faible, lâcha Nyota. On doit se rapprocher.

De combien ? demanda Jim et je vis mon amie relever la tête, anxieuse.

De beaucoup, fit-elle et je pivotais vers la fenêtre où l'essaim continuait son assaut sur Yorktown.

Cap d'interception Mr Sulu, ordonna Jim. Placez-nous au centre de l'essaim.

Bien monsieur, répondit Sulu.

Aussitôt, le vaisseau s'élança en direction de l'essaim, qui vira immédiatement de sens pour se diriger vers nous.

L'essaim fait demi-tour, confirma Chekov. Ils se mettent en formation d'attaque.

Ils sont tout ouïe, sourit Jim alors que je déglutissais lentement en les voyant se précipiter sur nous. On garde le cap et on s'accroche ! Spock, soyez prêt à quitter l'essaim. Scotty, c'est bon ?

Oui monsieur ! confirma ce dernier juste à côté de moi.

Prêt à émettre sur 57,7 MHz, ajouta Nyota.

Une préférence fillette ? demanda Scotty à Jayla et je soupirais pour ravaler une énième sensation de jalousie.

Un truc qui tape et qui crie, répondit Jayla en tapotant sur son poste radio.

Malgré la gravité de la situation, je ne pu m'empêcher de constater qu'il était impressionnant de voir une telle armée agir d'une manière aussi coordonnée et militaire.

Brisant une nouvelle fois la loi exigeant une totale neutralité en service, Scotty attrapa mes doigts et les serra alors que l'immense vague nous entourait, prête à frapper. J'aurais dû lui lancer un avertissement, le forcer à s'écarter. Au lieu de cela, je serrais à mon tour ses doigts, les gardant entre les miens.

Ok, ordonna Jim. Faites du bruit.

Aussitôt, une musique bien forte explosa dans le vaisseau et je souris, avant de voir les vaisseaux ennemis se rentrer les uns dans les autres.

Cela fonctionnait.

Scotty relâcha avec douceur mes doigts, avant de se précipiter dans le couloir en compagnie de Jayla.

Très bon choix, sourit Jim.

L'essaim continuait de s'exploser les uns entre les autres, et je ressentis une vague sensation de vengeance accomplie.

Lieutenant Uhura, appela Jim. Envoyez la fréquence à Yorktown. Ça va vous deux ? Spock ?

Nous sommes indemnes, répondit le vulcain. Mais trois de leurs vaisseaux ont pu passer.

Je gardais un œil sur l'une des portes menant à la base, et je ne pu qu'être d'accord avec lui.

C'est Krall, répondit Jim. Ne le lâchez pas ! Empêchez le d'utiliser son arme !

Sulu précipita le vaisseau sur la porte fermée de Yorktown, et je grimaçais à mesure qu'on s'approchait. On la heurta avec force et j'entendis le vaisseau faire un drôle de bruit peu rassurant.

Ma maison va se briser ! hurla Jayla depuis la salle des machines.

On a perdu la polarisation, rajouta Scotty. On doit pomper dans les chambres de dilithium !

La communication se brouilla. Mais je restais concentrée sur le vaisseau qui continuait sa course.

Capitaine ! appela Spock. Intercepter les trois vaisseaux ensemble relève de l'impossible.

Projection du plan de Yorktown, cria Jim et ce dernier s'afficha sur l'écran. Là ! Le quartier général !

Mr Chekov, faites un bioscan de Central Plaza, ordonna Sulu.

Oui, ils évacuent les civils, répondit Chekov.

Bones, il y a une grande place droit devant, cria Jim. Amène Krall à se diriger vers elle.

Pourquoi ? demanda le médecin.

Fais-le !

Bones obéit et nous nous rapprochâmes du noyau de la base.

Sulu, on grimpe ! ordonna Jim.

Accrochez-vous bien ! hurla Sulu et je me précipitais dans le fauteuil vacant de Spock au moment où le vaisseau s'élevait.

Plaquée sur mon fauteuil, j'entendis le vaisseau sortir des souterrains, et on s'immobilisa d'un seul coup.

Bien joué Bones, félicita Jim.

Capitaine, lança Chekov. J'ai trois brèches dans la coque dues à l'impact. Au pont 3, au hangar et en salle des machines.

Je sentis mon cœur rater un battement.

En salle des machines, répétais-je sans pouvoir m'en empêcher.

Il va bien, j'en suis sûr, répondit Sulu instinctivement.

Pour la neutralité, on repasserait.

Sulu, Chekov, prenez le hangar et le pont 3, ordonna Jim. Anastasia, Uhura, vous venez avec moi en salle des machines. On doit s'assurer que l'arme et Krall sont neutralisés.

Suivant mon frère dans les couloirs, j'attrapais mon arme quand on parvint dans la section sinistrée.

Capitaine ! appela soudainement un agent.

M'orientant vers lui, je m'arrêtais net, horrifiée.

Deux corps se trouvaient sur le sol, totalement décomposés. L'un des corps était nu.

C'est Krall, fit Nyota. On l'a vu faire ça. C'est une sorte de transfert d'énergie qui modifie son apparence.

Il doit être encore à bord, murmura Jim. On l'aurait forcément vu s'enfuir. Sulu, contactez la sécurité de Yorktown et verrouillez le bâtiment.

Progressant dans la salle des machines, je restais sur mes gardes, guettant le moindre bruit.

J'entendis Nyota réécouter plusieurs fois la même séquence et je me rapprochais d'elle.

Capitaine ! appela-t-elle.

Elle nous fit voir et revoir la même séquence et je levais un sourcil, interrogative.

C'est lui Capitaine, murmura-t-elle.

Scotty, appela Jim et je le suivis. Connectez-vous sur la base de données du Franklin. Cherchez tout ce que vous pouvez sur Baltazar Edison.

Le capitaine du vaisseau ? demanda Scotty alors qu'on se précipitait dans sa direction. Il est mort depuis des lustres !

Non justement ! clama Jim. Je ne sais pas comment, mais Edison est Krall !

On rejoignit Scotty et Jayla en salle de téléportation.

Résultats ? demanda mon frère

Sa carrière a commencé bien avant la fédération, expliqua Scotty. Forces spéciales de la Terre Unie. Il a combattu partout.

C'était un soldat, murmura Jim.

Oui Monsieur, et un bon. Jusqu'à la disparition des Forces Spéciales.

Pourquoi ? demanda mon frère. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Stafleet a été créé, rétorqua Scotty. On n'est pas des militaires. On l'a nommé sur le Franklin.

Ses journaux de bord Scotty, murmura mon frère.

Journal de bord du Capitaine…, commença la voix de Edison.

Dernière saisie ?

Je ne me souviens pas de la date stellaire, disait Edison. Aucune réponse à nos appels de détresse. De tous l'équipage, nous ne sommes plus que trois. JE NE LE TOLERERAIS PAS ! La race indigène a déserté cette planète depuis longtemps. Ils y ont laissé un équipement de forage de pointe et une main d'œuvre ouvrière. Ils ont comme une espèce de technologie qui prolonge la vie. Je suis prêt à tout pour mon équipage et moi. La fédération nous a abandonné. Vous ne me reverrez probablement jamais, dans le cas contraire, soyez prêts.

La vidéo se coupa d'un seul coup, et on se contenta de fixer l'écran.

Pourquoi il n'a toujours pas attaqué ? demanda Jayla.

Il veut faire le maximum de dégâts, murmura Jim et je me tendis.

Un système de distribution, fit Nyota.

Je suppose qu'ils ont une circulation d'air, fit Jim et Scotty.

Oui, par un régulateur atmosphérique central.

Dites-leur de le couper le temps que l'on retrouve Krall, ordonna Jim à Nyota qui partit en courant. S'il veut accéder au cœur ?

Et bien… par la tour de maintenance dans le nexus gravitationnel, répondit Scotty.

Scotty, vous y allez ! ordonna Jim. Vous coupez le système.

Très bien, répondit Scotty en attrapant Jayla par le bras. Fillette, avec moi.

Malgré moi, j'eu un geste d'humeur, et Jim m'adressa un regard réprobateur tandis que Scotty fronçait les sourcils. Grinçant des dents, je passais devant mon frère pour gagner l'extérieur.

C'est ridicule Anna, souffla Jim. Il n'est pas du tout intéressé par Jayla.

Peu importe, ce n'est pas le sujet, sifflais-je en plissant des yeux une fois dehors.

Avoue tes sentiments pour lui une bonne fois pour toutes et ce sera mieux ! clama Jim et je le fusillais du regard.

Ce n'est pas le sujet pour l'instant ! coupais-je. Il est où ?

On chercha tout autour de nous.

Scotty, pourquoi ça ventile encore ? demanda-t-il à Scotty à travers nos oreillettes alors qu'on se précipitait dans la cour en direction de la tour menant à la ventilation.

On est penchés dessus Capitaine ! clama Scotty d'une voix tendue. Il y a des protocoles de sécurité en pagaille autour d'un tel système… pour empêcher les gens d'étouffer…

Débrouillez-vous ! cria Jim alors qu'on entrait dans le hall que tout le monde fuyait dans tous les sens. On va rattraper Krall !

Soyez vigilants tous les deux, la gravité va un peu dérailler à mesure que vous approchez du centre, répondit Scotty.

L'ascenseur que nous empruntâmes monta rapidement dans les étages, et je ne pu m'empêcher de me dire que Bones avait raison. C'était une vraie boule à neige sur le point d'exploser.

L'ascenseur finit par se stopper, et la porte s'ouvrit sur Krall qui venait de réussir à ouvrir la sphère et qui s'apprêtait à monter, son arme à la main.

Jim tira sans même réfléchir et Krall nous fit face, furieux.

Arrêtez ! hurla-t-il en levant son arme.

Qu'est-ce qui vous ait arrivé Edison ? demanda Jim d'un ton presque dépité.

Edison…, répéta le concerné. Je dois vous l'avouer Kirk. Ça m'a manqué d'être moi. On s'est perdu nous-même. Mais on a trouvé un but ! Un moyen de ramener la galaxie à ces luttes qui ont fait une humanité forte.

Je crois que vous sous-estimez l'humanité, contra Jim et je contournais Krall sur la droite tandis que j'entendais Scotty et Jayla tenter de bloquer la ventilation à travers mon oreillette.

Je me suis battu pour elle ! hurla Krall, me ramenant à l'instant présent. Des morts par millions ! Dans les guerres Xindis et romuliennes. Et pourquoi ? Pour que la Fédération me commande d'explorer et de rompre le pain avec l'ennemi.

On change, parce qu'il le faut, répondit Jim. Ou on passerait notre temps à mener les mêmes batailles.

A cet instant, une alarme se déclencha, et Krall profita de notre surprise pour violemment repousser mon frère. Puis il se précipita dans la sphère.

Et merde, sifflais-je en suivant Krall quand l'apesanteur me retourna l'estomac et j'entendis Scotty s'interrompre de parler à l'autre bout de l'oreillette.

Vous êtes courageuse, me cracha Krall. A mon époque, les femmes n'avaient pas de place au commandement. J'ai été étonné par votre grade.

Les temps changent, répondis-je en me jetant sur lui.

Il parvint à éviter mon poing mais pas le suivant. Il savait se battre, mais pas contre un ancien membre de la section 31. Il parvint à me mettre quelques coups, mais les miens étaient plus efficaces. Cependant, contrairement à lui, je faiblissais. Et avant que mon frère ne nous ait rejoint, il parvint à me repousser avec un coup de poing dans le ventre.

Mon souffle se coupa pendant quelques secondes alors que je heurtais la paroi de la sphère en verre. En contrebas, je voyais les gens nous regarder.

Je vis Krall se précipiter sur moi et je me relevais juste à temps pour encaisser un coup à la tête. Je gémis de douleur quand ma lèvre s'ouvrit et je sentis le sang couler sur mon menton. Je parais le coup suivant, mais mes forces faiblissaient.

Lâchez-là, cria Jim en heurtant Krall.

Son élan fit exploser la paroi en verre et ils basculèrent dans le vide, portés par l'apesanteur. Je me rattrapais de justesse et mes cheveux claquèrent violemment dans le vent.

Je peinais à récupérer ma respiration, et je devinais que Scotty l'entendait.

Renoncez ! hurla Jim debout sur une tour des kilomètres plus loin.

Sa voix résonnait comme s'il était à côté de moi.

Arrêtez ça ! criais-je à mon tour. C'est de la folie. Renoncez !

Comme vous l'avez fait tous les deux ! hurla Krall en nous défiant du regard. J'ai lu vos journaux de bord Capitaine James Tiberius Kirk, et officier en tier Anastasia Sansa Robau. Vous êtes perdus, vous avez renoncés à qui vous étiez pour tout ça. Pour faire honneur à vos parents. Pour honorer leurs mémoires. Vous vous êtes reniés ! Vous êtes prêts à sacrifier votre bonheur, et votre avenir pour eux ! Moi, je sais ce que je suis ! Je suis un soldat.

Vous avez gagné la guerre ! cria Jim. On vous doit la paix !

La paix ? ironisa Krall. Je ne suis pas né dans ce monde-là.

Krall se propulsa par le côté et fut emporté par l'apesanteur. Le suivant du regard, je regardais les courants gravitationnels.

Scotty ? appela Jim.

Capitaine, il est en train d'utiliser l'aspiration gravitationnelle pour retourner au centre, répondit le concerné, et je perçus son ton tendu. Anna, il se dirige droit sur toi.

En effet, Krall me heurta avec force et on rebondit tous les deux sur l'autre paroi.

Votre père est mort à la guerre, siffla-t-il tout prêt de ma tête en me maintenant par la gorge. Il était un combattant hors norme. Votre mère aussi. Vous avez fait partit de la Section 31. Vous savez tuer, vous battre. Pourquoi renoncer à tout cela ? Pour la paix.

Il n'y a aucun honneur à déclencher des guerres, sifflais-je en le repoussant violemment. Aucun honneur, ni aucune paix à en tirer. J'ai tué ! Et leurs visages me hanteront jusqu'à la fin de mes jours. Contrairement à vous, je ne considère pas cela comme normal. Et encore moins comme quelque chose de pardonnable. Je m'en veux jour après jour, mes nuits sont hantées par ces visions-là. Rien de tout ce que j'ai fait n'a été oublié. Je m'en souviendrais jusqu'à la fin ! Et je tenterais toujours de me racheter même si rien ne me pardonnera jamais. Contrairement à vous !

Il sourit brutalement avant de me repousser à son tour.

Pivotant sur ses talons, je le vis activer et propulser son système destructeur dans la ventilation.

Non, sifflais-je en le frappant au visage.

Jim parvint à nous rejoindre.

On doit arrêter le processeur ou toute la base est condamnée ! cria Scotty dans nos oreillettes.

Vous ne pouvez pas l'arrêter ! cria Krall. Vous allez mourir ! Tous les deux !

Mieux vaut mourir en sauvant des vies, que vivre en en donnant la mort, murmurais-je.

Je suis né dans ce monde-là, rajouta Jim en serrant mes doigts. Scotty ?

On peut rediriger le nuage, il y a une trappe, qui vous permettrait de l'évacuer dans l'espace, expliqua ce dernier. On peut la déverrouiller de mon poste, mais vous allez devoir l'actionner cette trappe.

Juste pousser un bouton ? demanda Jim.

Pas un bouton, un levier gris derrière un panneau blanc, répondit Scotty.

Pourquoi faire simple, sifflais-je.

Vu, fit Jim en m'indiquant quatre leviers différents.

Y en a quatre, confirma Scotty. Une fois la trappe délivrée, il faudra quitter la chambre en moins de deux. Si vous l'ouvrez pendant un cycle d'évacuation, vous serez tous les deux aspirés dans l'espace.

Et si la trappe n'est pas ouverte ? demanda Jim.

Vous serez aspiré dans un énorme ventilateur avec l'arme, et on sera tous morts, murmura Scotty.

Bon sang, vous n'aurez jamais le temps de sortir Jim ! Ni toi, ni Anastasia, clama Bones. C'est du suicide.

On n'a pas vraiment le choix, répondis-je en me jetant sur l'une des trappes en même temps que mon frère.

A cet instant, une autre alarme se mit à retentir en même temps qu'un bruit sourd. Je vis un énorme trou face à moi s'ouvrir.

Sortez de la ! hurla Jayla.

Scotty, le dernier levier résiste ! cria Jim et je me jetais à la rescousse de mon frère, en vain.

C'est le seul moyen…, répondit Scotty. Ils n'y arriveront pas…

Krall nous attaqua violemment et un coup de pied l'envoya valser contre son arme qui l'entoura. Sous mes yeux stupéfaits, je vis cette dernière l'entourer d'une masse noire.

A cet instant, Jim parvint à déverrouiller la trappe, mais la force exercée lui fit lâcher prise.

Je parvins à rattraper mon frère par un pur mouvement de chance, mais la force qu'exerçait l'espace me fit hurler de douleur.

Commande manuelle déverrouillée !

J'étais véritablement écartelée entre la trappe que je tenais d'un côté, et Jim, qui était attiré dans l'espace.

Tu vas lâcher Anna, me hurla ce dernier. On mourra tous les deux. Tu dois me lâcher.

Je ne répondis rien, seulement aveuglée par la douleur. Un nouveau gémissement de souffrance m'échappa.

Il faut refermer la trappe ! entendis-je Scotty hurler.

Il y a un délai, répondit quelqu'un.

Elle va lâcher, souffla Jayla. Elle ne résistera pas à la pression !

Anna tient bon, souffla Scotty et sa voix fut la seule chose qui me retint à la réalité.

Ce fut sans grand étonnement que mes doigts glissèrent le long de la trappe, et je me sentis propulsée dans les airs. Tout comme Jim, j'étais désormais attirée vers l'espace.

Ce serait moins glorieux comme mort…

Mon corps heurta quelque chose, et je sentis des doigts se refermer autour de la ceinture de ma combinaison.

Anastasia ! entendis-je Spock crier. Accrochez-vous !

Dans un état second, j'attrapais la poignée du vaisseau que Bones conduisait, et je me hissais à l'intérieur. L'apesanteur s'arrêta net quand Spock et Jim s'effondrèrent à leur tour à l'intérieur et que la porte fut refermée.

Aïe, soufflais-je en posant la tête sur le sol.

L'épaule est déboîtée, lança Spock à Bones en me regardant.

Immobilisez là dans ce cas-là, répondit le médecin, et un énième cri de douleur m'échappa quand Spock obéit.

La douceur, vous connaissez ? demandais-je, hors de moi. Ça fait mal !

Tu es déjà morte par le passé, cela devrait être une promenade de santé, ironisa Bones.

La ferme ! ordonnais-je et je l'entendis ricaner. Purée !

Bones parvint à poser le vaisseau avec plus ou moins de justesse, et je fus heureuse d'entendre le moteur se couper.

Tu es très mauvais conducteur, sifflais-je, de mauvaise humeur.

C'est moi qui vais remettre ton épaule en place, me fit remarquer Bones en m'aidant à me redresser. Je serais toi…

Je ne répondis rien, mais grinçais des dents. Je laissais Spock me tirer de l'habitacle, et fut heureuse de retrouver la terre ferme.

Vous allez bien ? me demanda Jayla qui nous avait rejoint avec le reste de l'équipage.

Ça va, grondais-je en voyant Bones sortir une aiguille de son sac. Qu'est-ce que tu fais ?

Ça va faire mal, me prévint-il. Je ne t'apprends rien. Un sédatif ne fera pas de mal.

Grimaçant, je le laissais m'injecter son produit, et je sentis mon bras s'engourdir. Bones demanda à Spock de me maintenir droite, et il remit l'épaule en place.

Malgré l'anesthésiant, la douleur fusa tout de même et je frémis sans rien dire.

A cet instant, je vis Nyota apparaître, furieuse. Ouvrant de grands yeux en la voyant se diriger vers nous, elle nous pointa du doigt tous les trois, Jim, Spock et moi-même.

A chaque mission, y en a au moins un qui manque d'y laisser sa peau, siffla-t-elle sous les yeux de tout l'équipage. Ou qui la laisse vraiment ! Faut arrêter… vraiment.

J'entendis Jim répondre quelque chose avec humour, mais je ne parvins pas à comprendre ce qu'il dit.

Je vis Scotty se pencher vers moi, alors que la terre tournait violemment et qu'une brutale nausée me prenait à la gorge en même temps que la douleur de mon ventre réapparaissait.

Bones ! entendis-je Scotty appeler le médecin, juste avant que je ne m'effondre.

Je le sentis me rattraper avant que je ne touche le sol, ce fut la dernière chose que je perçus avant que ce soit le grand trou noir.