Chapitre 27

« Refuser d'aimer par peur de souffrir, c'est comme refuser de vivre par peur de mourir »

J'ouvris les yeux lorsque le soleil se mit à caresser ma peau, et je clignais les paupières devant autant de lumière. Il se pourrait que j'aie oublié de fermer les rideaux avant de me coucher la veille au soir.

Il fallait dire que la journée qui avait suivis notre sauvetage de la base n'avait pas été de tout repos.

Après avoir perdue connaissance, Bones avait exigé que je passe tout une batterie de tests médicaux qui n'avait rien détecté de particulier. Hormis le fait que je manquais cruellement de sommeil.

Mais être officier-en-tiers ne permettait pas beaucoup de repos.

Malgré les menaces de Bones, j'avais enchaîné une journée des plus éreintantes. Il avait fallu expliquer les évènements, et au passage justifier la destruction totale de l'U.S.S Enterprise.

Jim, Spock et moi-même n'avions d'ailleurs pas recroisé le reste de l'équipage, et quand on avait enfin pu regagner nos quartiers, il était déjà plus de minuit. Tout le monde dormait déjà.

Officier-en-Tiers Robau, répondis-je quand mon téléphone sonna alors que je me levais à peine, remerciant l'hôtel d'avoir déposé le petit-déjeuner.

Ici la Commodore Paris, répondit mon interlocutrice. Pourriez-vous me rejoindre dans mon bureau s'il vous plaît ?

Répondant positivement, je me dépêchais de filer sous la douche et de passer une tenue officielle. Impossible de se présenter classiquement devant elle.

D'autant plus que je savais parfaitement de quoi elle allait parler…

En jetant un coup d'œil à mon portable alors que je me précipitais dehors, je constatais qu'il était quand même dix heures du matin.

Effectivement.

Tient, toi aussi tu es convoquée ? demanda Jim en sortant de sa chambre.

Yep, répondis-je et on se dirigea vers la sortie.

Tu te sens mieux ? me demanda-t-il en me glissant un regard inquiet.

Nickel, le rassurais-je. C'était juste la fatigue. Rien de plus.

On traversa la grande cour qui rappelait quelque peu San Francisco, et je souris en voyant l'équipage de l'U.S.S Enterprise profiter de ces instants de repos bien mérités.

Pour nous, cela attendrait encore quelques heures.

Jim frappa à la porte du bureau de la Commodore, et celle-ci nous donna l'autorisation de rentrer.

Elle se trouvait debout devant l'écran 3D, fixant les fiches d'identifications des membres de l'U.S.S Franklin.

Pendant des décennies, clama-t-elle. Il a été considéré comme un héros. Le temps est le seul juge…

Il s'est égaré, répondit doucement Jim.

Elle pivota vers nous, nous dévisageant l'un après l'autre.

Vous avez sauvé la base, déclara-t-elle. Des millions d'âmes. Merci à vous.

Nous n'étions pas seuls, corrigea Jim. Nous ne le sommes jamais.

Evidemment, reprit-elle. Les postes de vice-amiral vous sont acquis à tous les deux. Nul ne le mérite davantage.

Il y eu un gros blanc, et je cherchais mes mots.

Jim fut plus rapide.

Un vice-amiral, ça ne vole pas ? demanda-t-il, tout en connaissant déjà la réponse.

Non, en effet, répondit-elle.

Elle nous regarda échanger un regard, et je sus qu'elle savait déjà quelles étaient nos décisions.

Sauf votre respect, madame, reprit Jim. Où est le plaisir ?

Elle esquissa un sourire, et hocha la tête.

Je n'aurais donc pas à devoir réorganiser toute la structure de commandement de l'U.S.S Enterprise, conclut-elle et je souris à mon tour. Passez une bonne journée, et une bonne semaine de repos.

Hochant la tête pour la remercier, je m'approchais de la porte, quand elle reprit.

Kirk, Robau, appela-t-elle, et la main sur la poignée de la porte, on pivota vers elle. N'oubliez jamais que le plus important n'est pas et ne sera jamais le travail. Je suis au courant des échos, des rumeurs, tout finit par se savoir. Sachez mettre les priorités où elles sont. Ce n'est pas à vous que j'apprendrais les valeurs de la famille et de l'amour.

Elle nous congédia sur ces mots, et je fixais pendant quelques secondes mon frère face à moi.

Les sentiments de Scotty à mon encontre, et leurs réciprocités, n'étaient plus un mystère pour personne. En revanche, que les sentiments de Carol et ceux de Jim soient devenus plus visibles, était à la fois un point positif, et plutôt surprenant.

J'avais donc bien interprété, fis-je alors qu'on se dirigeait vers nos chambres pour nous changer. Elle ne te laisse pas indifférent.

Non, en effet, concéda Jim alors que l'on gagnait les ascenseurs. Je ne suis seulement pas sûr que ce soit une bonne idée…

Plus facile de donner des conseils que de les appliquer, ironisais-je en lui rappelant comment il m'avait lui-même poussé dans les bras de Scotty. Ce que tu m'as dit à l'époque est tout autant valable pour toi.

Quand on sait le temps que cela t'a pris ! s'exclama Jim et je souris distraitement. Même encore aujourd'hui ! Tu lui as parlé de Jayla par hasard ?

Mon sourire se fana. Non, je ne l'avais pas recroisé depuis que nous avions sauvé Yorktown et que je m'étais effondrée dans ses bras.

Soit dit en passant, il n'avait rien tenté non plus.

Et la seule fois où je l'avais aperçu, il était avec elle.

Tu es bien au courant qu'il n'y a et n'aura jamais rien entre Jayla et lui ? me demanda Jim, heureux de changer de sujet.

Elle aime l'ingénierie et s'y connait, répondis-je vaguement. Elle est jolie, et intéressante. Elle a du caractère et sait le remettre à sa place. Elle intègrera certainement l'Enterprise après avoir fait ses classes. Elle lui correspond bien mieux que moi…

C'est ridicule, s'exclama mon frère. Il la considère tout au plus comme une petite sœur. Elle lui a sauvé la vie, il a sauvé la sienne en la sortant de cette planète. Elle aime l'ingénierie et il apprécie d'enseigner. Mais c'est tout. Tu mets simplement des barrières entre lui et toi. Et c'est ridicule à souhait.

Tout comme tes excuses pour ne pas être avec Carol, sifflais-je en le remettant à sa place.

Vous ne seriez pas par hasard en train de vous engueuler tous les deux ? demanda à cet instant la voix de Bones qui apparut à nos côtés et qui avisa nos visages. Oh ! Ça doit discuter Mr Scott et le Dr Marcus vu vos têtes.

Je ne répondis rien, lui jetant un regard noir auquel il me répondit par haussement de sourcils.

La ferme Bones, claqua la voix de Jim et Bones soupira.

Quand est-ce que vous allez vous rendre compte que vous êtes des adultes et plus des gosses ? demanda Bones et cette fois-ci, ce fut moi qui haussai les sourcils. Ça en devient ridicule… En ce qui concerne Mr Scott, j'avoue être moi-même étonné qu'il ne t'ai pas encore demandé en mariage Anna, alors au lieu de te demander ce qu'il fait quand il est avec Jayla, tu devrais plutôt décider de lui donner définitivement sa chance. Quant à toi Jim, le Dr Marcus n'a d'yeux que pour toi. Crois-moi bien qu'à mon avis, elle a clairement réfléchi à ce que cela « impliquait ». Mais comme tu l'a dit toi-même à ta sœur concernant Mr Scott, ils savent très bien l'un comme l'autre ce qu'exige une relation avec un officier haut placé dans Starfleet. Ils savent aussi très bien le passé que vous traînez derrière vous. Et eux aussi ont peur de ne pas être à votre hauteur. Ils ont fait le choix de vous aimer, et d'être prêts à vous suivre, alors au lieu de vous plaindre et de vous torturer de façon ridicule, vous feriez mieux de saisir vos chances !

Surprise, je m'arrêtais au milieu du couloir. Il me semblait bien que c'était la première fois que je me faisais remettre les pendules à l'heure aussi sèchement depuis Wimona. Et aussi la première fois que Bones donnait des conseils matrimoniaux.

J'en étais sur les fesses.

Arrêtez de me regarder comme deux poissons rouges sortis de leur bocal, et bougez-vous le derrière ! clama Bones, d'un air faussement grognon. Vous devenez lourds ! Et au fait, je vous emmène quelque part, alors si vous pouviez vous dépêchez de vous changer en civil, ce serait super.

Un sourire aux lèvres, je me dépêchais d'obtempérer. J'avais envie d'un verre, et connaissant Bones, il avait trouvé un coin sympa.

Délaissant avec plaisir ma tenue de Starfleet, je passais un pantalon et un haut, ainsi qu'une veste. Relâchant mes cheveux, je savourais la sensation de ne plus les avoir attachés.

Enfilant des chaussures à talons, j'esquissais un sourire en me sentant un peu plus féminine que lorsque j'étais en bottes et robe à bord de l'Enterprise.

Rejoignant Bones et Jim dehors, je les suivis dans la cour.

Cela faisait un bien fou de n'être plus qu'une personne « banale ». Je n'étais plus en tenue de Starfleet, en l'occurrence, plus personne ne me devait le respect de mon rang. C'était un soulagement. J'étais comme tout le monde à cet instant présent.

T'as pas négocié une mission plus courte ? râla Bones quand Jim lui expliqua que dès que l'Enterprise serait opérationnel, nous repartions.

Pour quoi faire ? demanda Jim. On va défricher la nébuleuse. Imagine ce qu'on va découvrir !

Des aliens despotiques enragés, résuma Bones et je souris. Des amibes spatiales mortelles, des anomalies cosmiques capables de nous vaporiser comme ça.

On va s'éclater, murmura Jim et j'éclatais de rire devant l'air horrifié de Bones.

On arriva devant une grande tour où se trouvait tout, sauf un bar ou un restaurant.

On devait pas aller boire un verre ? demanda Jim alors que Bones poussait les portes devant nous.

Je sais que je vous avais promis le secret, répondit Bones. Mais…

Il se poussa de la porte, et on découvrit l'ensemble des officiers de l'Enterprise devant nous.

Joyeux anniversaire ! clama tout le monde et je souris malgré moi.

Monsieur délicatesse, répéta Jim alors que Scotty s'avançait vers nous, deux verres à la main. Merci Scotty.

Scotty me tendit le mien, et quand je l'attrapais, il mit deux secondes de plus à le lâcher. Ses doigts frôlèrent les miens, et je frémis. Ce dont il se rendit parfaitement compte au sourire qui lui échappa.

Mes amis ! lança Bones à l'assemblée. Trinquons au capitaine James T. Kirk, et à Anastasia Robau.

Les autres répétèrent la même chose et je grimaçais. J'avais beau occuper un poste assez haut placé, je détestais être le centre de l'attention.

Comme ma sœur déteste les discours, malgré son talent en la matière, je me lance, répondit Jim et tout le monde sourit. Merci à tous. A l'Enterprise.

A l'Enterprise !

Et… aux amis absents, termina-t-il doucement et je pensais à Pike, à mes parents.

A mon frère également. Qui aurait eu aussi 28 ans aujourd'hui.

Je ne me rendis pas compte que je me plongeais dans mes pensées, jusqu'à ce que Scotty pose sa main sur mon bras. Sursautant, je lui adressais un regard reconnaissant. Le visage de mon frère avait flotté pendant quelques secondes devant mes yeux.

Il y a moyen que l'on discute après ? me demanda-t-il sérieusement, et je me sentis me crisper.

Ça n'avait pas l'air d'être une discussion qui serait agréable. Me résignant, je hochais la tête, avant que Chekov ne nous rejoigne.

Essayant de profiter de la fête, je ne pu m'empêcher de constater que Scotty avait pris des distances. Il ne cherchait pas le contact, physique ou visuel, et semblait prendre plaisir à discuter avec d'autres femmes du vaisseau.

Baissant les yeux sur mon verre, je me sentis pâlir. Peut-être que Bones avait eu raison finalement, peut-être que je réagissais trop tard.

Je suivis finalement peu la fête donnée en notre honneur, et je perçus plusieurs fois le regard inquiet de Jim sur moi. Il discutait avec Carol, mais me gardait encore à l'œil. Ne souhaitant pas gâcher leur moment, je pris mon verre, et m'éloignais.

Cela faisant, je vis Scotty rigoler avec Jayla, et une autre femme. A la manière dont cette dernière le regardait, il ne laissait peu de place au doute. Il lui plaisait, et elle appréciait de se trouver à ses côtés.

Un autre verre ? me demanda Sulu qui avait capté mon regard.

Non, merci, déclinais-je en déposant le mien sur la table.

Si je peux me permettre, reprit Sulu et je le regardais, surprise. Pas en temps que collègue, mais en tant qu'ami. Il t'aime, et l'affection qu'il te porte dépasse clairement la simple amourette de passage. Je comprends que tu aies peur, et je comprends même que tu sois réticente à cause de certains détails dont je n'ai même pas connaissance, mais Anna, même les meilleures personnes finissent un jour par lâcher prise. Tu es une femme merveilleuse, et Scotty un mec génial. Je ne saurais te dire comment ni pourquoi, mais vous allez très bien ensemble. Ne laisse pas tes appréhensions et tes peurs gâcher cela. Car à un moment ou à un autre, il finira par lâcher. A contrecœur, certes, mais il le fera. Et clairement, ce serait dommage….

Il me serra l'épaule avant de rejoindre son mari et sa fille, et je restais figée quelques secondes sur place.

Avait-il lui aussi perçu le changement de comportement de Scotty ?

Souriant distraitement à toutes les personnes qui me souhaitèrent un bel anniversaire, je me faufilais dans la foule, en direction de la porte. Comme d'habitude, j'avais besoin d'air. Besoin d'espace.

Le souffle du vent sur mon visage me fit l'effet d'un véritable jet d'eau en pleine figure. Le soir tombait lentement, et des membres de l'équipage quittaient déjà les lieux, en groupe ou en couple.

Jim avait aussi eu raison. Il n'y avait aucune raison valable à refuser d'être en couple avec quelqu'un servant dans le même bâtiment.

Encore une chose que j'avais ignoré.

Souriant poliment quand on me salua et me souhaita une bonne soirée, je m'approchais de la grande fontaine de la place. Le parc en face était celui où nous étions sortis Scotty et moi deux jours auparavant.

Le souvenir de ses doigts sur ma peau, de son corps contre le mien et de ses lèvres sur les miennes me fit frissonner, et je serrais inutilement ma veste contre moi.

M'approchant de l'immense écran situé sur la droite, je regardais défiler les visages de tous les membres de Starfleet morts en service. Une manière comme une autre de leur rendre hommage. J'avais toujours fui ces écrans, refusant d'y jeter ne serait-ce qu'un coup d'œil.

A cet instant précis, j'eu envie de les voir.

Mes doigts frôlèrent l'écran, et je tapais inconsciemment son nom.

L'image de Ryan Robau s'afficha, et elle me coupa le souffle.

Je savais évidemment à quoi ressemblait mes parents, même si je n'avais pas grandi avec eux. Seulement le voir, si vivant, si beau, me retournait le cœur. J'avais hérité de lui la couleur de mes yeux. La douleur se faufila, et je grimaçais.

Regarder ces images, c'était me mettre face à quelque chose que j'évitais depuis tellement d'années. Mais s'il y avait quelque chose encore à sauver dans ma relation avec Scotty, je me devais d'essayer.

Prenant une inspiration, je tapais le nom suivant, et le visage de ma mère apparu. A cet instant précis, j'aurais aimé me blottir dans ses bras. Pouvoir un temps, être une enfant qui avait besoin de sa mère. Pouvoir bénéficier de ses conseils, de son soutien. Qu'elle calme la peur effroyable qui me broyait les entrailles.

Wimona m'avait toujours dit que j'étais un parfait mélange de mes parents. C'était assez cliché, mais je ne pouvais qu'être d'accord avec elle. Les longs cheveux noirs qui étaient les miens venaient d'elle, tout comme mon nez fin et cet air droit et légèrement hautain.

Si mon père était capitaine, ma mère avait aussi dû faire sa place. Elle avait choisi d'être ingénieure, et avait dû s'imposer auprès d'un milieu très masculin.

Mes doigts caressèrent l'écran, avant que je me résolve à taper le dernier prénom.

Le plus dur finalement.

Celui qui avait vu le jour en même temps que moi, qui m'avait toujours comprise, secondée. Celui qui avait été là, puis qui avait cruellement disparu. Celui à qui je n'avais pas pu dire au revoir.

Adrian était beau, il ressemblait pour sa part beaucoup à notre père. Même posture, même carrure. Même air décidé et borné.

La blessure si profondément enfouis dans mon cœur se rouvrit, et je me crispais.

C'était si compliqué. Si difficile. Presque impossible.

Balayant l'écran, je le laissais reprendre son cours d'images habituelles, et me détournais.

Tu leur ressemble beaucoup, lâcha alors la voix de Scotty dans mon dos et je pivotais sur mes talons.

Je ne m'attendais pas à le voir derrière moi, et je n'avais en conséquent pas eu le temps de récupérer un visage neutre. Ce visage qu'il était habitué à voir. Derrière lequel je me cachais tant, et qui devait finir par l'exaspérer.

A cet instant précis, je n'étais plus un officier. J'étais seulement une jeune femme de 28 ans totalement perdue.

Et ce fut cela qui me poussa à répondre.

Je ne sais pas ce dont tu souhaitais discuter, murmurais-je. Mais si tu souhaitais me dire que tu voulais prendre de la distance entre nous, je le comprends. Je sais à quel point je t'ai repoussé, laissé à distance. Je sais que ma réticence et ma peur deviennent lassantes. Je ne peux pas t'en vouloir. Je ne peux que m'en prendre après moi-même… Je t'aime, j'ai tenté de le dissimuler, de l'ignorer. J'ai laissé mes peurs prendre le dessus… Et je sais que tu es tout à fait dans ton droit de…

Il ne me laissa pas finir ma phrase, et ses lèvres se posèrent presque furieusement sur les miennes. Surprise, je le laissais enlacer ma taille et me plaquer contre lui, une main sur ma nuque, l'autre dans le bas de mes hanches. J'en manquais de perdre l'équilibre, et me raccrochais à lui.

Son baiser était plus dur que toutes les fois où il m'avait embrassé, et son étreinte autour de moi ne me laissait aucune chance de m'éloigner.

Je n'en n'avais de toute façon aucune envie.

Lâchant sa veste, je passais les bras autour de sa nuque, l'attirant plus près de moi si cela était encore possible.

Je remis les pieds sur terre quand j'entendis des applaudissements autour de nous. Les lèvres de Scotty quittèrent les miennes, et je levais un regard surpris sur tous nos amis autour de nous qui applaudissaient.

Il était temps ! clama la voix de Sulu en apparaissant, tout sourire aux lèvres.

Scotty avait lâché mes lèvres, mais pas ma taille. Il me tenait toujours contre lui, et une fois de plus, je laissais derrière moi mon rang d'officier, restant la jeune femme de 28 ans que j'étais aussi. En clair, je le laissais prendre le contrôle.

Mec, tu as galéré, mais j'avoue que ce fut concluant, lui lança Bones en lui tapant sur l'épaule. Félicitations.

Enfin ! clama Jim en apparaissant à son tour, tout sourire aux lèvres.

Scotty se contenta de leur adresser un sourire poli, sans nul doute dans l'objectif de ne pas me mettre plus mal à l'aise que je ne l'étais déjà. Je lui en fus reconnaissante.

Je savais que je lui avais mené la vie dure, et que la partie avait été loin d'être gagnée pour lui, mais à aucun moment je ne l'avais fait par plaisir, dans le seul but de le laisser galérer.

Reculant avec douceur, je souris légèrement en le sentant prendre ma main dans la sienne, comme s'il avait peur que je ne m'enfuie.

M'afficher ainsi en public était inédit, mais bien plus simple que je ne le pensais. Finalement, tout le monde était préparé à cette issue-là, à force de nous voir nous tourner autour.

Un verre ? lança Bones en passant devant nous, en m'adressant un clin d'œil. Dans un bar cette fois-ci ! Pas que je n'aime pas les verres de cocktail, m'enfin je suis habitué à un standing bien moins élevé.

Souriant devant la manière dont il avait judicieusement détourné l'attention de nous, j'emboitais le pas à Scotty qui le suivait. A la manière dont ce dernier tenait ma main, je n'avais de toute manière pas le choix.