NDA : Bonne lecture ! On se retrouve le mois prochain.
Réponse à La prof (Guest) : merci pour tes retours. Dommage que ton compte soit en invité, je t'aurais bien proposé de devenir ma deuxième bêta.
Je vous laisse, MiniPearl hurle ! :D
Chapitre 46
Severus n'avait pas tardé à doubler les séances de leçons privées avec Harry. De son côté, il avait aussi avancé sur l'apprentissage du Fourchelangue. Il comprenait désormais presque tout. Les sons lui parlaient facilement et la structure des phrases était logique et terre-à-terre.
Parler la langue des serpents était en revanche bien plus compliqué. La prononciation et les intonations lui donnaient du fil à retordre.
Ce fut lorsqu'il tenta de répéter pour la troisième fois une phrase que Harry s'écroula de rire sur le canapé.
- Tu viens de dire qu'il y a des crottes de troll dans la salle-de-bain !
On aurait dit un gamin de quatre ans et demi qui se tortillait de rire. Severus croisa les bras sur son torse, cachant son amusement de voir le Survivant un peu plus souriant.
Ces derniers jours, leurs rapports avaient été difficiles. D'abord, à cause de cette bagarre entre Malefoy et Harry. Aux yeux du Gryffondor, Severus aurait dû être plus sévère avec le blond.
Le maître des potions voyait là une forme de jalousie mêlée à une envie de vengeance. Severus lui avait rappelé qu'il aurait aussi pu punir Harry pour la bagarre mais qu'il avait délibérément fermé les yeux. Ensuite, Severus avait bien remarqué que le benjamin des Weasley et Harry étaient en froid et que cela entachait l'humeur du garçon. Severus préférait rester en dehors de ce conflit enfantin qui allait sans aucun doute bien se terminer.
- De toute façon, j'ai simplement besoin de le comprendre, pas de le parler, annonça-t-il faussement vexé.
- Encore heureux, lança Harry avant de se bidonner à nouveau.
- Je vais y aller, mon cours va bientôt commencer. Mais avant ça, je dois t'annoncer une chose importante.
Harry reprit son sérieux même si son visage, rougit par ses rires, affichait une mine joyeuse.
- Nous avons eu hier la confirmation que la première tâche consisterait à affronter un dragon.
Le Survivant écarquilla les yeux. Il n'y avait pas vraiment de terreur dans ce regard vert mais cela ne rassura pas pour autant le maître des potions. Ce gamin était réputé pour son courage mais tout de même… Si on avait annoncé au maître des potions qu'il devait affronter un dragon au même âge, il aurait tout fait pour fuir le pays.
- Mais qu'est-ce que vais devoir faire au juste ?
- Certainement récupérer de l'or ou quelque chose de ce genre. Généralement, les dragons sont des gardiens d'or et apprécient tout ce qui brille. Il me semble que c'était dans tes cours de Défense de deuxième année, non ?
- C'est-à-dire que j'ai eu un professeur plutôt inutile à cette époque…
- Je le concède. On va travailler ce qui est le plus utile pour un combat avec un dragon, notamment les boucliers d'eau. Le Survivant hocha la tête et cette fois, Severus put lire une pointe d'appréhension sur le visage du Gryffondor.
L'homme fila vers sa salle de classe dans un mouvement de cape. Ses pensées se dirigèrent vers Lockhart. Cet imposteur avait fui lâchement et personne ne savait où il se trouvait. Severus se promettait chaque jour qu'il le retrouverait afin de l'humilier aux yeux du monde sorcier.
Mais pour le moment, il y avait bien plus urgent.
Severus pénétra avec fracas dans la salle de classe. Il avait deux minutes de retard mais fusilla les élèves du regard, étouffant dans l'œuf tout acte de rébellion. Cependant, il demeura interdit un instant quand il vit que les Poufsouffle et Serdaigle s'étaient déjà mis au travail. En deuxième année, cette autonomie était plutôt rare !
Devant le tableau, Eléonore Puffet rédigeait les éléments de la potion du jour. Quand elle vit le professeur, elle s'arrêta un instant. Puis, Severus hocha la tête, l'encourageant à poursuivre. Il laissa la jeune femme terminer la leçon avant de reprendre la main pour la partie pratique.
- Vous avez très bien fait, Miss Puffet, déclara-t-il à la fin du cours.
- Je sais que le programme est très serré, j'ai préféré ne pas perdre de temps, expliqua la jeune femme les joues rouges. Qu'en avez-vous pensé ?
- C'était plutôt bien, faites attention à ne pas trop vous étaler sur les détails. Ils sont encore jeunes et vous risquez de les perdre.
- C'est noté. Hum… Pensez-vous que ce sera possible de réitérer l'expérience pour certains cours ?
Severus réfléchit quelques instants. C'était dans le contrat avec son ancienne élève mais il ne la voyait pas encore gérer une classe seule. Pas certain également que les parents acceptent qu'une étudiante donne des cours. Mais il devait reconnaître que ça pouvait lui permettre de se libérer du temps. Il ne pouvait nier que ses journées étaient chronométrées à la seconde près…
- D'ici quelques semaines, accorda-t-il. Vous devez aussi avancer sur votre mémoire de recherche et votre potion de fin d'étude. Avez-vous des pistes ?
Puffett sembla déçue de la réponse de l'homme mais elle masqua sa contrariété en fouillant dans son sac. Elle en sortit un parchemin soigneusement roulé.
- Voici mes fiches de lecture et les premières hypothèses.
- Je les lirai avec attention.
L'ancienne Serpentard opina du chef dans un sourire poli et prit congé.
Quelques minutes plus tard, la classe de Harry pénétra dans la salle. Plus personne n'affichait ce stupide bagde. Severus avait déjà retiré des points à plusieurs élèves de Poufsouffle et attrapé Pomona concernant le comportement de ses élèves. La sorcière avait promis de mettre un terme à ce harcèlement envers Harry.
A peine le cours débuta que Colin Crivey frappa à la porte.
- Excusez-moi professeur, Harry Potter est demandé en haut.
- Qui le demande ? s'agaça Severus. Mr Potter a un cours de Potions à suivre.
- Mr Verpey, répondit le garçon qui vira cramoisi. Il doit prendre ses affaires avec lui… Il y a la Gazette du Sorcier.
Le cœur de Severus s'emballa. Il jeta un coup d'œil à Harry qui fixait son chaudron, les oreilles rouges. Sa jambe bougeait nerveusement.
L'idée même de laisser son protégé affronter des journalistes seul donnait la nausée à Severus. Harry était une cible de choix pour ces rapaces. Il se devait de le protéger. Après tout, il était son tuteur et c'était son rôle. Observant sa montre, il se fit la réflexion qu'avec un peu de chance, Puffett n'avait pas encore atteint les grilles du château.
Finalement, la jeune femme allait peut-être avoir gain de cause.
- Très bien, allez-y.
D'un mouvement souple de baguette, Severus envoya son serpent argenté trouver son ancienne élève avec pour message de revenir immédiatement.
Harry rangeait lentement ses affaires mais demeura la mine basse, visiblement peu enchanté à l'idée de faire face à la Gazette du Sorcier.
- Vous autres, lança-t-il au reste de la classe, vous allez ouvrir vos livres à la page dix et me faire les exercices qui y sont associés.
Le temps que Puffett arrive, quinze longues minutes venaient de défiler. La jeune femme paraissait étonnée mais ne dit rien lorsque le maître des potions lui expliqua rapidement :
- J'ai un empêchement, je leur ai donné plusieurs exercices sur les propriétés des filtres de soins basiques. Vous pouvez leur apporter de l'aide. Est-ce bon pour vous ?
La jeune femme observa la salle de classe bouche-bée avant d'hocher la tête.
- Je préviens de suite, déclara Severus. A la moindre incartade ou manque de respect envers Miss Puffett vous fera perdre 150 points à votre maison. Vos exercices devront être déposés sur mon bureau avant la fin de l'heure.
Severus fila comme une chauve-souris et se dépêcha de retrouver Harry. Il suivit son instinct et se rendit dans une petite salle de classe où avaient souvent lieu les réunions d'équipe des professeurs.
Effectivement, les champions se tenaient présents, assis autour d'une table ronde. Krum demeurait renfrogné tandis que Diggory et Delacour faisaient connaissance. Severus fonça vers Verpey.
- Où est Harry ?
L'ancien joueur de Quidditch, idiot bienheureux, offrit un sourire niais à Severus avant d'expliquer :
- Rita Skeeter a souhaité s'entretenir en premier avec lui ! C'est génial, non ?
- Skeeter ?
De tous les journalistes existants sur cette planète, il avait fallu que Skeeter soit désignée pour couvrir le Tournoi ?!
Le maître des potions s'apprêta à hurler sur Verpey lorsque Dumbledore pénétra dans la pièce. Lui aussi parut étonné de ne pas y trouver Harry.
- Que se passe-t-il Severus ? Un problème avec Harry ?
- Je m'apprêtais justement à demander où est-ce qu'il se trouvait.
- Elle l'a emmené dans ce placard, coupa la française d'un ton détaché. On sait déjà qui est le préféré de la presse !
Severus envoya un regard noir à la jeune fille et se précipita vers le placard à balais au fond de la pièce. Harry s'y trouvait effectivement. Ses joues rouges et son regard colérique n'indiquaient rien qui vaille.
- Oh ! Voilà qui est intéressant ! lança la journaliste.
La femme n'avait pas changé. Blonde, les cheveux attachés dans un chignon compliqué et des lunettes qui lui prenaient la moitié de son visage à l'air hypocrite. Les poils de nuque de Severus s'hérissèrent de colère.
- Sortez de là. Immédiatement.
La femme ne sembla pas s'émouvoir du ton de Severus et sortie la tête haute du placard. Severus gonfla le torse et s'approcha de la journaliste, le regard froid.
- Qu'avez-vous écrit ?
Severus voulut faire ravaler l'air mutin de la journaliste d'un coup de baguette bien placé. Il se contenta d'envoyer un regard sévère et froid. La femme ne se démonta pas.
- Nous en avions terminé de toute façon.
- Que ce soit clair, je suis le tuteur de Harry Potter. Il est hors de question que vous écriviez une ligne sur lui sans mon accord.
- Mais je…
- Vous n'écrivez rien sur lui, poursuivit-il, s'approchant un peu plus près. Le moindre mot le concernant et vous saurez qui est Severus Rogue.
- Oh mais je sais très bien qui vous êtes, s'amusa la sorcière. Je pourrais peut-être écrire un article à votre sujet d'ailleurs ?
- Ecrivez tout ce que vous voulez sur moi, je m'en contrefiche.
La sorcière parut enchantée de ce consentement. Il allait probablement découvrir un papier horrible à son sujet d'ici quelques jours mais il n'en avait rien à faire. A partir du moment où Harry était à l'abri des charognards de journalistes, c'était tout ce qui comptait.
.
Une semaine plus tard, un article assassin au sujet de Severus et de Sirius étaient sortis. Par le biais des deux sorciers, la journaliste remettait en question la place de Harry dans le tournoi. Elle le faisait de façon plus ou moins subtile mais Harry était épargné dans les grandes lignes.
Sirius, vert de rage, tournait comme un lion en cage, article à la main. Severus se contentait de trier ses fioles.
- Cette femme est un furoncle purulent planté dans la raie du cul de l'humanité, doublé d'une journaliste de merde !*
- J'apprécie beaucoup tes phrases imagées mais ça ne changera rien au fait qu'elle a épargné Harry et c'est le principal.
- Elle dit qu'on a une mauvaise influence sur lui et qu'on pourrait préparer un gros coup ! Pire, qu'on a manipulé le Survivant ! s'agaça Sirius. Elle remet en doute notre innocence !
- Hé bah écoute, ça ne sera ni la première, ni la dernière à le faire. Que veux-tu que je te dise ?
- Mais arrête de ranger tes fioles et viens, on va lui donner une bonne leçon !
Severus posa lesdites fioles et posa la paume de ses mains sur son bureau.
- Dans quel but ? Tu ne crois pas qu'on n'a plus de choses importantes à faire ? D'ailleurs, tu ne devais pas faire une ronde dans la forêt interdite ? Je te rappelle qu'il y a des dragons rares et des braconniers qui trainent.
- J'ai échangé avec Hagrid. Je voulais assister à votre leçon de préparation. Qu'est-ce que tu vas lui apprendre ?
- Les boucliers d'eau pour se protéger, répondit le maître des potions avant de remettre son nez dans ses fioles.
- C'est tout ? Et en offensif ?
- Il connaît déjà les points faibles des dragons et les combinaisons de sortilèges qui pourraient l'aider.
- Mouais… Je peux rester alors ?
- Ai-je vraiment le choix ? demanda Severus en observant le brun droit dans les yeux d'un air blasé.
Dans un sourire espiègle, Sirius répondit :
- Bien sûr que non !
Harry fut enchanté de voir son parrain présent. La nuit était tombée et ils se dirigèrent derrière le stade de Quidditch, à l'abri des regards. Sirius se tenait à côté de Severus qui résista à l'envie de le pousser dans l'herbe. Harry était droit, à l'écoute, baguette en main.
- A ton avis, quel est le point fort des dragons ? demanda Severus.
- Leur force et leurs flammes, répondit Harry d'un ton évident.
- Exact. Et entre ces deux choses, qu'est-ce qui est le plus contrôlable selon toi ?
- Je dirai les flammes, déclara Harry dans une grimace. Je pourrais les éviter…
- Il te faudra être très rapide pour les éviter, intervint Sirius.
- Black, s'il te plait.
- Alors comment faire ? Tu as une potion qui me permet de prendre la taille d'un géant ? se plaignit Harry.
- Attitude, corrigea Severus. Et bien sûr que non, on sera accusé de triche.
- Techniquement…
- Black, coupa Severus avant que l'ancien évadé brise la concentration de Harry. Puisque tu veux parler, peux-tu nous dire ce qui inhibe le feu ?
- Tu me prends pour un idiot ?
Severus répondit simplement par un sourire insolent. Sirius leva les yeux au ciel et répondit d'une voix blasée :
- L'eau. Mais aussi l'étouffement par manque d'oxygène. Sauf qu'on va éviter de tuer un pauvre dragon…
- Exact.
- Alors, le mieux serait d'utiliser un bouclier d'eau ? demanda Harry.
Severus cacha sa fierté de voir Harry comprendre rapidement les choses et hocha le menton.
- Je n'ai pas choisi cet endroit au hasard. C'est dans ce stade qu'aura lieu la première tâche. Comme tu le sais déjà, on ne peut pas créer de la matière à partir de rien. Tu devras maintenir des boucliers d'eau à partir de l'eau présente dans le sol.
- Une chance qu'on soit en Ecosse ! lança Black.
Severus envoya un regard blasé à l'homme mais le rire de Harry l'empêcha de s'énerver.
- Ce bouclier te protégera mais tu pourras aussi t'en servir pour déstabiliser le dragon. Pour le reste…
- Ce sera à moi de faire preuve de rapidité et d'ingéniosité.
- Comme je te l'ai dit, on te fera sûrement récupérer quelque chose que le dragon garde. Très bien, commençons donc. Il s'agit du sortilège Aguamenti.
- On apprend ça en sixième année, déclara Sirius.
- Et donc ? Harry n'a pas le choix. Il est capable de réaliser un Patronus corporel, il saura réaliser un Aguamenti.
Severus montra comment réaliser le sortilège. Harry mit un certain temps avant de réussir à sortir quelques gouttes d'eau. Sirius aida le garçon dans le mouvement du poignet et, au bout d'une heure, une gerbe d'eau sortit franchement de la baguette du garçon.
- Bien joué, Harry !
-Entraîne toi cette semaine, on se revoit samedi pour voir l'étendue de tes progrès, dit simplement Severus.
Severus se coltina l'ancien évadé jusqu'à la table des professeurs pour le dîner.
- Tu pourrais te montrer un peu plus motivant pour Harry. Ça t'écorcherait la gorge de lui dire qu'il a bien travaillé ?
- J'élève Harry comme je l'entends. Si tu veux le bercer de compliments, libre à toi de le faire.
- Bon sang, c'est dingue comme tu peux être imbuvable à certains moments !
- C'est ça, passe-moi le sel.
Sirius Black grogna mais s'exécuta. Severus crut un instant qu'il allait être tranquille mais l'autre avait visiblement beaucoup de choses à dire.
- Au fait, la mission chez Nott, quand est-ce qu'on la fait ?
L'animagus marquait un point. Le maître des potions jeta un œil à la table des Serpentard. Le jeune Théodore Nott discutait avec Blaise Zabini et Drago Malefoy. Son air taciturne et ses cernes sous les yeux trahissaient son inquiétude. Severus avait repoussé cette mission, faute de temps, mais le garçon n'avait toujours pas eu de retour de son géniteur. Et puis, comme l'avait dit Dumbledore, c'était l'occasion d'assumer son rôle auprès d'un des plus fidèles Mangemort.
- Allons-y ce weekend.
oOo
Ron tenait entre ses mains le courrier que Charlie lui avait écrit trois jours plus tôt. Il avait longtemps hésité à en parler à Harry mais depuis leur dernière dispute, Ron ne trouvait pas le bon moment pour crever l'abcès. Il avait imaginé un million de stratégies pour essayer d'apaiser les choses. Mais dès lors qu'il croisait le regard vert de son meilleur ami, tout courage quittait son corps.
Empêtré dans la fierté et la peur d'être rejeté, le roux restait dans sa peine. Dean et Seamus étaient de gentils camarades mais cela n'avait rien à voir avec Harry. Hermione partageait son temps entre Harry et lui mais la présence de la brune ne comblait pas le manque évident de son meilleur ami.
Ron se prépara consciencieusement dans la salle de bain et pensa à mettre des vêtements chauds comme le lui avait conseillé Charlie dans sa lettre. Il avait hâte de voir son grand-frère. Il n'avait reçu que des moqueries de la part de Fred et George lorsque ces derniers s'étaient aperçus qu'il ne parlait plus à Harry.
La nuit tombait sur Poudlard et les élèves commençaient à se rendre dans la Grande Salle . Il refusa poliment la proposition de Dean et Seamus de se joindre à eux et fila à travers le parc de Poudlard.
Le rendez-vous avait lieu à la Cabane de Hagrid. Une bouffée de nostalgie s'empara de Ron, se rappelant de ces doux moments avec le trio lorsqu'il rendait visite au demi-géant. Depuis le début de l'année, ils ne l'avaient pas fait une seule fois… A croire qu'Hermione vouait un culte encore plus important à la bibliothèque et que Harry avait bien mieux à faire. Une petite heure chez le demi-géant pour un goûter n'allait tuer personne !
Une pluie fine tombait et Ron baissa la tête le long du chemin. Il s'aperçut tardivement que Charlie était déjà présent, appuyé avec nonchalance sur l'une des barrières qui encadraient le potager. Le dragonnier portait une longue cape sombre épousant parfaitement sa carrure musclée. Hagrid et lui discutaient avec passion.
- Charlie ! Bonsoir Hagrid !
- Salut petit frère !
Le sourire bienveillant et rassurant du garçon consola aussitôt Ron. Si seulement son grand-frère et lui avaient eu peu d'années d'écart, les choses auraient été tellement plus simples ! A la place, il se coltinait une sœur collante et des frères bien trop blagueurs.
- Alors, qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je suis venue déposer les cadeaux pour la première tâche du tournoi, déclara son aîné.
Le cœur de Ron s'emballa tandis que Hagrid rigolait avec joie.
- Des cadeaux ? Quel genre ?
- Justement, je voulais te les montrer mais il ne faut pas qu'on sache que tu as vu tout ça. Hagrid ?
- Oui oui, allez-y ! Tu connais le chemin, Charles. Ça va être du beau spectacle !
Ron s'inquiéta quelque peu. D'abord, parce qu'il connaissait suffisamment son frère et Hagrid pour savoir qu'ils avaient une notion assez particulière sur ce que pouvait être un cadeau. Ensuite, parce qu'ils empruntèrent aussitôt la forêt interdite.
- Merci d'être venu seul, déclara Charlie. Je ne veux pas que Harry se retrouve avec des problèmes. C'est confidentiel tout ça… Après, si jamais tu ne tenais pas ta langue, ce serait peut-être chouette pour lui…
Ron hocha la tête, silencieux. Il aurait aimé dire à son frère qu'il ne parlait plus à Harry. Sauf qu'il allait passer pour un enfant capricieux. Et Charlie prenait tellement Ron pour son égal qu'il ne voulait pas le décevoir.
Il cherchait un moyen d'expliquer la raison de son absence de contact avec Harry quand ses pensées s'envolèrent lorsqu'il arriva dans une prairie. Quatre magnifiques dragons se tenaient dans d'immenses cages.
- Euh… C'est ça le cadeau ?
- C'est leur épreuve ! Ils devront affronter une de ces créatures fantastiques ! Ne t'inquiète pas, les cages sont aux normes et ils ont le droit à une balade par jour. J'y tiens.
Ron ne s'inquiétait pas vraiment de savoir si les dragons étaient bien traités mais plutôt du sort de Harry. Une peur monstre s'empara de lui pour son ami. Harry était doué, l'un des meilleurs sorciers de leur génération mais affronter un dragon n'était pas du tout à sa portée !
- Mais comment Harry va s'en sortir ? lâcha-t-il dans un souffle.
Son cœur battait dans ses tempes et il eut la soudaine envie de s'asseoir.
- Je suis certain que Rogue et Black sont déjà dans le coup pour lui proposer un entraînement intensif ! Une fois qu'ils auront tout prévu, Harry sera informé.
- Il le sait peut-être déjà, dit Ron d'une voix blanche tandis qu'un Magyar à pointe rugissait.
- Ah ?
Ron soupira et haussa les épaules, gardant son regard rivé sur le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Les dragons avaient quelque chose d'apaisant…
- Est-ce que ça a quelque chose à voir avec le problème de cet été ? demanda Charlie.
- Non, enfin oui, enfin pas vraiment.
Cette fois Charlie explosa de rire et Ron ne put s'empêcher de rendre un sourire triste à son frère.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- On s'est disputés. En fait, c'est moi qui ai été idiot… J'ai reproché à Harry de ne rien nous dire. Je pensais qu'il avait délibérément mis son nom dans la Coupe de Feu.
- Comment as-tu pu penser ça ? demanda Charlie sans jugement.
- Je sais que c'est stupide ! Mais Harry ne me dit rien sur ce qu'il manigance avec Rogue. Je sais que c'est un sorcier repenti mais je ne suis pas naïf… Avec tout ce qui se passe, peut-être qu'ils auraient pu avoir un plan et que ça se serait inscrit dans un complot plus large. Mais en fait, plus je te dis ça, plus je me trouve stupide d'avoir pensé ça. Mais finalement c'est un tout. Ce truc, ça a juste été la petite goutte qui a fait déborder le vase. J'ai essayé de faire comme tu m'as conseillé, d'être moi-même et de ne rien reprocher à Harry concernant son silence de cet été. Mais ce n'est pas si simple. Qu'est-ce que tu en penses ? Je dois avoir l'air d'un gamin quand je te dis tout ça !
Après cette tirade, Ron était à bout de souffle mais aussi beaucoup plus léger, comme libéré d'un poids.
- Je pense que tu penses trop, répondit Charlie avec douceur. Pourquoi tu ne lui dis pas ce que tu viens de me dire ?
- Mais c'est bien trop difficile ! s'offusqua Ron. Puis on n'a jamais été du genre à discuter autour d'un thé de nos sentiments.
- Oh tu sais, ça aide pourtant dans les relations humaines. Parfois, en amitié comme en amour, on ne se comprend juste pas. C'est comme avec les dragons, il suffit juste de comprendre quel est le bon moment et le meilleur moyen de communiquer. Par exemple, cette Magyar à Pointes a besoin de douceur et de temps pour être apprivoisée. J'ai mis plusieurs mois pour réussir à l'approcher pour lui prodiguer des soins.
- Celui qui devra l'affronter n'aura pas plusieurs mois pour l'apprivoiser.
- C'est vrai, s'amusa Charlie. Mais ne t'inquiète pas, tout sera parfaitement bien encadré. On devrait y aller.
L'estomac de Ron se mit à gargouiller et bien qu'il aurait aimé passer plus de temps avec son frère, le dîner avait des horaires précis. Ils marchèrent en silence quelques minutes, puis Charlie dit :
- Si cette situation te rend malheureux et que tu souhaites renouer avec Harry, va lui parler. Tu as une bonne raison de le faire avec ce que tu viens de découvrir !
- Hmm, je pourrais lui dire que Hagrid le cherche et suggérer à Hagrid de lui montrer les dragons…
- Non mais sérieux petit frère ! T'es un Gryffondor ou pas ? Agit en tant que tel ! Tu ne vas pas passer par des stratégies, il ne va rien y comprendre.
Ron éclata de rire, c'est vrai que cette idée était stupide mais la peur d'être rejeté par Harry le paralysait plus qu'il ne voulait l'admettre. L'adolescent salua son grand-frère dans une accolade avant de prendre son courage à deux mains et filer vers la Grande Salle.
Malheureusement, lorsqu'il arriva au dîner, on ne servait plus que les desserts et Harry se levait de table, prenant bien soin d'ignorer Ron.
- Hého Ron ! cria Ginny. Je t'ai gardé une part de gratin dauphinois.
Sa petite sœur était collante, certes, mais elle était vraiment géniale par moment…
.
Il fallut une bonne semaine à Ron pour trouver le courage d'affronter Harry. A chaque fois qu'il s'approchait de son meilleur ami, celui-ci détournait le regard ou avait quelque chose à faire et partait précipitamment de là où il se trouvait. Ron pouvait ressembler à un Poufsouffle mais Harry avait des ressemblances flagrantes avec les Serpentard à certains moments !
Finalement, l'occasion se présenta dans les toilettes des garçons au troisième étage. Ron sortait d'une cabine alors que Harry se lavait les mains. Leurs regards se croisèrent dans le miroir.
- Hey, tenta Ron.
- Hey, répondit Harry du même ton.
Ron s'approcha du lavabo, ni trop près, ni trop loin. Il s'éclaircit la gorge avant de parler :
- Euh… Il faut que je te dise un truc.
Harry masqua difficilement sa surprise. Il n'avait pas non plus l'air plus heureux que ça de parler à Ron. Mais ce dernier ne se démonta pas. Il se tourna pour faire face à son ami qui fit de même.
- Je t'écoute, déclara Harry.
Mais une personne entra dans la pièce.
- Je crois qu'on ferait mieux d'aller dans un endroit au calme. C'est à propos du tournoi, ajouta-t-il à voix basse.
Cette fois, les yeux verts du garçon se mirent à briller avec attention. Ils se dirigèrent vers une salle de classe vide.
- Fais vite, notre cours de Sortilèges commence bientôt.
- J'ai vu Charlie, il y a quelques jours, expliqua Ron de but en blanc. Il est venu pour aider au transfert des dragons pour la première tâche. C'est hum… Ce que tu vas devoir affronter.
Harry croisa les bras sur ton torse, observant Ron avec attention dont le cœur battait à cent à l'heure.
- Je le sais déjà. Sirius et Severus m'entraînent pour cette tâche. Ils ont eu l'information lors de la dernière réunion avec l'Ordre.
- Oh !
Une boule douloureuse encombra la gorge du roux. Il se sentait idiot. Il avait une carte à jouer pour renouer avec Harry et il échouait totalement. Ne souhaitant pas faire durer l'humiliation plus longtemps, Ron se redressa et s'apprêta à partir.
- Tant mieux alors, dit-il. Bon ben… A plus tard…
- Merci quand même de me l'avoir dit, souffla Harry. Tu aurais pu le garder pour toi, après tout.
A bien y regarder, le brun aussi semblait mal à l'aise. Pourquoi leur relation prenait cette tournure ? Quelques mois plus tôt, ils leur suffisaient d'échanger un regard pour se comprendre. Désormais, ils avaient presque l'air de deux inconnus ! Chassant la peine qui le submergeait un peu trop, Ron se concentra sur les mots de Charlie.
- Bah, c'est normal. Enfin, je veux dire par là que tu restes mon meilleur ami. Même si parfois je peux réagir au quart de tour… A ce propos, je suis désolé d'avoir cru à une sorte de complot. C'était stupide.
- ll t'en a fallu du temps, déclara Harry.
- Je ne veux pas que tu l'entendes comme des reproches mais tu t'isoles beaucoup et on passe moins de temps ensemble. J'ai imaginé des choses. Mais je comprends aussi que c'est difficile pour toi. Enfin voilà, je suis désolé.
Ses excuses étaient assez pitoyables mais il ne savait pas mieux faire. Harry sembla s'en contenter et hocha la tête.
- Je suis désolé aussi… Pour tout. Je fais vraiment du mieux que je peux, je te le jure.
Ron opina du chef et la sonnerie retentit. Les deux garçons se rendirent en cours de Sortilèges dans un silence tendu. Ron prit place au fond de la salle et il manqua de sursauter lorsqu'il vit que Harry prit la chaise à ses côtés dans un sourire timide.
- Ça se passe bien les entraînements ? demanda Ron.
- Pour le tournoi, j'avance bien mais pour les duels, je commence à tourner en rond. Je voulais proposer à Severus d'ouvrir un Club de Duel. Je m'étais dit qu'avec ce genre de club, on aurait pu passer du temps ensemble, qu'en dis-tu ?
- Ça serait trop cool.
Le cœur de Ron gonfla comme un ballon. Parce qu'il avait la preuve par A B que Harry aussi avait cherché un moyen de renouer avec lui.
oOo
A la demande de Sirius Black, Eléonore se joignit à la table des professeurs pour un déjeuner. L'ancien évadé semblait avoir une jauge inépuisable concernant les interactions sociales. C'était à la fois amusant mais aussi triste. Sirius Black voulait rattraper le temps perdu. Douze années à Azkaban, pour rien… L'idée même de cette injustice peinait Eléonore.
Cependant, elle n'en montra rien et fit la discussion avec l'homme, répondant à ses questions avec joie.
- J'ai entendu dire que tu avais commencé à donner quelques leçons ces dernières semaines.
- Je n'en ai donné que deux, précisa l'ancienne Serpentard. J'espère que le professeur Rogue m'en donnera un peu plus mais il n'a pas l'air décidé pour le moment.
Sirius Black grimaça et haussa les épaules avant de dire :
- Il est assez contrôlant mais je suis certain que l'occasion se présentera à nouveau.
Eléonore hocha la tête avant de piocher dans le bol d'amandes. Elle ne voulait pas paraître grossière mais son impatience commençait à pointer le bout de son nez. Les cours n'avaient débuté que depuis deux mois et c'était bien normal qu'elle ne fasse pas encore classe mais tout de même ! Elle avait fait ses preuves !
- Qu'est-ce que tu fais cette après-midi ? demanda Sirius de but en blanc.
- Je devrais te répondre que je suis censée travailler sur mes devoirs de potions et me coucher tôt pour mes cours de demain matin mais si tu as mieux à me proposer…
- Ça te dit une balade dans la forêt interdite ? Je dois mettre en place quelques protections, j'irai plus vite si tu m'aides.
Eléonore se sentit flattée et accepta la proposition.
Ainsi, elle se retrouva une demi-heure plus tard dans la forêt interdite, traversant le sous-bois.
- Ce n'est pas Hagrid qui fait ce genre de choses ? demanda-t-elle.
- On n'est jamais trop de deux pour le faire. D'autant que l'homme a des cours à assurer. Et c'est très important ce qu'on fait là.
- Est-ce que… Est-ce qu'il y a du braconnage ici aussi ?
Eléonore suivait l'actualité de près. Elle était une amoureuse des animaux et savoir que plusieurs d'entre eux disparaissaient la rendait folle. Naïvement, elle croyait Poudlard épargnée par toutes ces horreurs.
- Non. Mais le directeur souhaite que l'on reste vigilant.
- Il a raison. Je ne sais pas qui sont ces personnes mais elles méritent une bonne correction ! s'emporta-t-elle.
- Donc si on tombe sur l'une d'entre elles, je peux compter sur toi pour te battre ?
- Oh oui que tu peux ! lâcha-t-elle avec une assurance non feinte.
Eléonore n'était pas la plus courageuse du Royaume-Uni mais elle savait se défendre et défendre les plus faibles lorsqu'il le fallait. Elle sentit le regard de Sirius sur elle et confronta son regard au sien. L'homme paraissait comme satisfait… Presque fier. La jeune femme ne sut pas vraiment comment interprêter cette attitude mais elle riva son regard sur ses pieds afin de ne pas s'emmeler dans les ronces.
Sirius Black jeta quelques sorts de repérage mais tout était calme. Pas l'ombre d'un braconnier dans le coin, Merlin merci. Ils retournèrent sur leurs pas en direction du château et Sirius lui expliqua l'étendue de ses missions au sein de Poudlard.
- L'administratif me plait moins mais j'ai accepté le poste tel qu'il l'est. Je me demande quand même chaque jour comment faisait Minerva sans craquer au milieu de toutes ces tâches.
Eléonore s'amusa d'entendre le prénom du professeur McGonagall. Son statut d'élève n'était pas encore loin et elle ne se sentait pas légitime de considérer les professeurs comme des collègues à part entière. Elle ne se sentait à l'aise qu'avec Sirius Black.
- Désormais, il y a en plus ce Tournoi des Trois Sorciers…
- Ah oui, à ce propos, comment va Harry ? J'ai été surprise de voir qu'il avait été sélectionné ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je croyais qu'il y avait une limite d'âge.
Sirius Black sembla réfléchir quelques instants. Il soupira puis dit :
- Quelque chose d'étrange. On pense que quelqu'un a mis son nom dans la coupe à sa place.
- N'y avait-il pas de blocage pour ce genre de détournement ?
- Bien sûr que si, répondit Sirius alors qu'ils pénétraient dans l'enceinte du château où la chaleur chauffa les joues d'Eléonore. C'est justement ça le problème. Un détournement aussi puissant relève d'une grande magie.
La jeune fille demeura silencieuse, digérant les paroles du sorcier qui avait désormais perdu toute espièglerie. Ce sérieux soudain lui fit prendre conscience que des choses inexplicables se déroulaient à Poudlard et que cela inquiétait grandement Sirius Black. Elle connaissait peu le sorcier mais savait que sa gravité n'avait rien d'exagéré.
Au même moment, Eléonore tomba sur Harry Potter qui les avait repéré de loin pour venir les saluer.
- Eléonore, Sirius !
- Bonjour Harry, dit l'intéressée avec joie.
- Ce n'est pas habituel de te voir ici à cette heure !
- Tu as raison, j'aidais ton parrain à surveiller la forêt, expliqua-t-elle en toute honnêteté.
- Attention à ne pas piquer l'assistante de Severus, Sirius ! taquina Harry.
L'homme rigola de bon cœur et ébouriffa la chevelure de son filleul.
- Je dois vous laisser ici. A la prochaine ! salua-t-il avant de déguerpir.
Harry attendit que Sirius s'éloigne pour dire :
- Au fait, Ron m'a dit que le cours que tu as donné la dernière fois était super. J'aurais bien aimé être présent mais j'avais l'examen de ma baguette magique pour le Tournoi. Je pensais te voir plus souvent mais j'ai l'impression que nos emplois du temps ne collent jamais !
- Il faut croire qu'on a déjà des emplois du temps de Ministre, en effet, accorda Eléonore. Où est-ce que tu vas ? Je peux peut-être t'accompagner.
- J'ai piano.
- Je t'accompagne alors, dit Eléonore dans un sourire.
Elle n'avait pas revu Paloma Crescent depuis leur première rencontre, Eléonore n'étant habituellement pas présente le vendredi après-midi. Pourtant, elle avait souvent pensé à la jeune femme, se demandant si elle se plaisait à Poudlard et si ce n'était pas trop frustrant pour elle de ne pas réellement fréquenter le corps professoral. Il y avait tellement à voir et à vivre à Poudlard ! Et puis, Eléonore avait eu une excellente première impression de la jeune fille.
- Comment vas-tu, Harry ? demanda-t-elle avec sérieux lorsqu'ils se trouvèrent dans les cachots.
- Bah ça va, pourquoi ? demanda le garçon sur la défensive.
- Je prends simplement de tes nouvelles, répondit Eléonore dans un sourire rassurant. Avec cette histoire de Tournoi…
- Je n'ai pas mis mon nom dans la coupe, dit aussitôt Harry.
- Je te crois.
- Vraiment ?
- Je te connais assez pour savoir que tu n'es pas un menteur compulsif, déclara la jeune fille. Est-ce que tu te prépares bien pour la première tâche ?
- Oui. Sirius et Severus me soutiennent beaucoup, tu sais. C'est un début d'année très intense, avoua l'adolescent dans un soupir fatigué.
- Je suis certaine que tu t'en sortiras comme un chef. Mais tu dois aussi penser à te reposer réellement. Voir tes amis, faire des choses simples d'adolescent t'aideront à affronter tout ça, conseilla-t-elle.
Harry resta silencieux. On n'entendait plus que leurs pas résonner sur les pierres humides du château. Eléonore ne savait pas trop ce qu'il se passait dans la tête du garçon mais elle espérait grandement pouvoir lui apporter un soutien émotionnel. Harry était un adolescent touchant. Au fil des années, elle s'était attachée à lui.
Ils arrivèrent à destination et passèrent par la salle de classe de potions, vide à cette heure-ci. Paloma était installée à une des tables. Lorsqu'elle vit les deux sorciers, elle se leva aussitôt dans un doux sourire qui s'élargit lorsqu'elle salua Eléonore.
- Je ne pensais jamais te revoir ! Comment vas-tu ?
- Nos emplois du temps ne sont pas vraiment en accord, expliqua Eléonore. Je vais bien merci, et toi ?
- Toujours bien quand il s'agit de faire cours à Harry ! dit-elle dans un sourire complice à son élève.
Harry leva les yeux au ciel, amusé. Eléonore mourrait d'envie de les rejoindre pour cette leçon de piano mais elle prit sur elle, ne souhaitant pas paraître collante.
- Alors c'est parfait, dit-elle. On devrait essayer de se voir prochainement, si tu as le temps, bien sûr.
- Oh ! Elle peut rester pour la leçon ? proposa Harry.
Paloma envoya un regard à Eléonore, comme si elle lui laissait le choix de répondre. La concernée jeta un coup d'œil à sa montre. Ce n'était pas vraiment raisonnable mais ensuite, elle pourrait rentrer avec Paloma et faire un peu plus connaissance avec elle. Et cette perspective lui plut tout particulièrement…
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Phrase et expression reprise du livre «Le Suppléant» du Prince Harry. Lui-même décrivant également une journaliste.
