L'horreur n'est jamais loin

Sirius referma doucement la porte de la chambre d'Harry.

-Il a l'air d'aller mieux, souffla Sirius.

-La dose que je lui ai donné est une dose pour adulte, expliqua Meredith Baran, la médicomage. Venez, nous allons rejoindre Gemna, Helen et Malcom.

Tous les deux descendirent dans le salon du manoir Potter et rejoignirent les autres.

-Alors ? fit Helen

-Il est calme, fit Meredith.

-Bien, qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Helen

-Harry m'a fait part de cauchemars récurrents depuis cet été, résuma Malcom. Nous en avons parlé mais quand ils ont commencé à montrer la même chose, nous nous sommes demandé s'il n'y avait pas une raison magique là-dessous.

-Gemna et Malcom m'ont alors contacté, reprit Sirius. J'ai accepté que Gringotts dépêche des médicomages pour faire un bilan médical et magique complet à Harry.

-Ce n'est pas ce que nous avons fait quand nous l'avons récupéré ? s'étonna Helen

-Ce n'était pas aussi détaillé, répondit Gemna. Ces nouveaux examens nous ont permis de découvrir qu'il y avait un parasite magique assez invasif.

-C'est-à-dire ? demanda Helen

-Ce parasite volait une partie de sa magie pour se maintenir en vie, dévoila Gemna. Il a créé une faille dans son esprit qui rend Harry plus sensible aux attaques dans ce domaine, ce qui explique également sa réaction aux détraqueurs.

-Ce n'est pas tout, n'est-ce pas ? comprit Helen

-Nous avons identifié le parasite, annonça Meredith. Il s'agit d'un horcruxe. Grossièrement parlant, il s'agit d'une partie d'une âme qui a été implantée dans un objet ou plus rarement dans un être vivant.

-Donc Harry a un horcruxe en lui ? s'horrifia Helen

-Harry est un horcruxe, corrigea Gemna. Le problème est que la seule solution connue pour se débarrasser d'un horcruxe est de détruire son contenant.

-Il est hors de question qu'Harry meure ! gronda Helen

-Ce ne sera qu'en dernier recours, tempéra Malcom. Si la magie montrer ses limites dans ce domaine, les méthodes non magiques sont de très bonnes alternatives, ne t'inquiète pas.

-D'accord, fit Helen en se coulant contre son mari.

-Malgré des mesures pour protéger son esprit, les cauchemars ont continué, avoua Malcom. Aujourd'hui, il était bien plus agité et j'ai décidé de rester avec lui pour lui changer les idées. Il allait s'endormir quand il a commencé à entrer en transe.

-Vous connaissez les transes ? s'étonna Meredith

-Cela existe dans notre monde, sourit Malcom. Ce n'est pas courant mais en tant que médecin, nous sommes formés à les reconnaître.

-Qu'est-ce qui s'est passé ensuite ? pressa Helen

-Ça a duré une dizaine de minutes et il a repris pied, totalement paniqué, reprit Malcom. Il parlait de couloir, de serpent, de morsure … c'était très décousu.

-Je venais d'arriver dans sa chambre, fit Sirius. Le lien magique de parrainage avait vibré de manière assez désagréable et je voulais comprendre pourquoi. C'est quand il a parlé d'Arthur Weasley et de certains détails du ministère que je me suis rendu compte qu'il y avait peut-être quelque chose qui clochait. Je me suis rendu au QG de l'Ordre et j'ai demandé au portrait de Phinéas, mon ancêtre qui a été directeur de Poudlard, d'alerter un autre portrait au ministère pour vérifier que tout allait bien pour le membre de l'Ordre qui était de faction.

-Alors ? demanda Malcom

-Arthur Weasley a été découvert gisant dans son sang devant le département des Mystères, soupira Sirius. Il a immédiatement été transféré à St Mangouste et Molly est à son chevet. Dumbledore a fait en sorte que leurs enfants se rendent au QG dans la foulée pour qu'ils puissent lui rendre visite dès que possible.

-Pourquoi ? s'étonna Helen

Gemna, Meredith et Sirius la regardèrent avec de grands yeux.

-Pourquoi quoi ? demanda Meredith, hésitante

-Pourquoi le directeur a fait venir les enfants Weasley au QG ? précisa Helen. Ils sont en internat à l'autre bout du pays, parfaitement en sécurité, leur père est certes hospitalisé mais je doute que les visites soient permises avant que les médecins aient pu poser un diagnostic et encore moins que les enfants puissent le voir immédiatement. Sans oublier que les vacances commencent dans trois jours.

-Ce n'est pas faux, concéda Sirius. Quand je suis parti, l'état d'Arthur était encore critique et les enfants débarquaient déjà. Je ne dis pas qu'ils ne devaient être au courant mais ils n'avaient pas besoin de venir au QG pour se ronger les sangs.

-Revenons à Harry, fit Helen. J'ai simplement vu Sirius détaler de sa chambre et Malcom qui me hurlait de contacter Gemna en urgence.

-Il avait de la fièvre et un choc magique, répondit Meredith. Rien de grave, même si ça restait impressionnant.

-C'est dû à quoi ? demanda Helen

-Nous pensons que l'horcruxe s'est connecté à l'esprit principal qui contrôlait le serpent qui a mordu Arthur Weasley, avoua Sirius.

-Esprit principal ? releva Helen

-Un horcruxe est un morceau d'âme, rappela Meredith. Cela veut dire qu'il y a un être qui ne peut pas mourir tant que tous ses morceaux d'âme ne sont pas morts. Ici, Voldemort, celui qui a attaqué Harry quand il était bébé, est virtuellement immortel.

-C'est contre-nature ! verdit Helen

-Vous avez tout à fait raison, même pour notre communauté, assura Gemna. C'est pour cela qu'il nous semble urgent de retirer ce parasite. Si Harry peut se connecter à Voldemort, alors le contraire peut être valable.

-Vous avez une solution ? demanda Helen

-La plus extrême reste la mort, rappela Gemna. Mais quand j'ai envoyé les résultats de mademoiselle Baran, il semblerait que nos propres spécialistes aient une autre solution.

-Alors attendons leurs propositions, déclara Helen. Et bien sûr, le réveil d'Harry. Nous déciderons tous ensemble de ce que nous allons faire.

§§§§§

Hermione, Luna et Neville n'avaient pas été spécialement choqués quand, au retour des vacances, ils avaient découvert qu'Albus Dumbledore avait cédé sa place à la grande inquisitrice, Dolores Ombrage. Assorti à sa prise de pouvoirs – on ne pouvait décemment pas appeler cela une nomination – une ribambelle de règlements, tous plus absurdes les uns que les autres, faisait régresser le petit monde de Poudlard d'un ou deux siècles.

Tous les élèves s'insurgèrent à voix basse des règlements mais seuls les Gryffondors explosèrent quand elle annonça son intention de continuer sa réforme de l'éducation l'année scolaire suivante.

Ce n'était pas vraiment comme si elle ne l'avait pas déjà annoncé à mots couverts dès le début de l'année scolaire …

De retour à la salle commune, Hermione et Neville avaient été pris à partie par les membres de leur maison car ils étaient les seuls à ne pas avoir réagi à l'annonce de la prolongation du mandat de Dolores Ombrage en tant que directrice de Poudlard. Ils avaient même été accusés par Ronald Weasley de trahir Albus Dumbledore mais pour toute réponse – même si ça les démangeait fortement d'en coller une au roux – ils renvoyèrent les Gryffondors au règlement de l'école, qu'ils puissent lire que tant que l'école, par le biais du Choixpeau, ne validait pas le nouveau directeur, alors la sous-secrétaire du ministre pouvait dire ce qu'elle voulait, elle n'aurait aucun droit de diriger Poudlard.

Autre « surprise » de la nouvelle année, la création d'une brigade inquisitoriale, initialement pour suppléer les préfets mais il était très facile de comprendre qu'il s'agissait en fait de la milice privée de la grande inquisitrice. Tout le monde ne voyait que les Serpentards qui y appartenaient – ils portaient tous un badge assez voyant – mais le trio avait bien noté que les membres provenaient de toutes les maisons à parts égales – et ne portaient pas cet affreux badge – et étaient chargés de dénoncer toute infraction au nouveau règlement au lieu d'aider les préfets à garder le calme dans l'école.

Malgré ses nouvelles fonctions, la nouvelle directrice trouvait encore le temps d'inspecter les autres cours, même si elle s'était débarrassée de Rubeus Hagrid, qu'elle considérait comme non qualifié – mais il était évident qu'elle lui reprochait son sang de géant – et de Sybille Trelawney, elle comme non compétente car elle ne voulait pas comprendre que les prédictions ne se faisaient pas sur commande. Son propre cours s'en trouvait donc impacté – mais ce n'était pas comme s'il était d'une quelconque qualité – mais les élèves devaient continuer à lire leur manuel en silence.

Oh, et même si le règlement s'était durci, le petit groupe d'étude de Ron Weasley – nommé l'AD ou Armée de Dumbledore – avait gagné en succès et avec les nouvelles responsabilités d'Ombrage, avait même trouvé de nouveaux membres qui s'entraînaient dans la salle sur demande. Ce qu'ils ignoraient – ou qu'ils ne voulaient pas prendre en compte, au choix – c'était que leur existence était connue par la majorité des élèves et des professeurs – ils n'étaient pas très discrets – et que la nouvelle directrice attendait simplement la meilleure occasion de les prendre en flagrant délit.

Hermione, Luna et Neville avaient trouvé une autre alternative pour s'entraîner. La brune avait tenté d'ouvrir les accès à la Chambre des Secrets à l'aide d'un magnétophone mais autant le passage dans les toilettes des filles du deuxième étage avait bien réagi à cette méthode orthodoxe, autant la lourde porte de la Chambre était restée désespérément close. Toutefois, il s'était avéré qu'Harry avait visité les lieux les deux années suivant sa rencontre avec le basilic et était tombé sur plusieurs salles à travers l'école qui ne s'ouvraient qu'avec le fourchelangue. Le trio avait donc opté pour une petite salle de duel un peu à l'écart des grands axes pour se rendre en cours et chacun avait un bracelet enchanté pour siffler le mot de passe, un cadeau de Sirius. Ils avaient décidé qu'ils ne s'y rendraient qu'à deux et pas plus de trois quarts d'heure pour ne pas alerter les fouineurs qui leur tournaient autour. Et dernière précaution, ils n'y allaient jamais après le couvre-feu. Ça avait été une organisation de folie mais ainsi, ils n'attiraient pas plus l'attention.

Ce jour-là, Hermione était restée dans la bibliothèque pour étudier mais était plus souvent dans ses pensées, qui étaient tournées vers Harry. En prévision de cette année scolaire et sachant que Dumbledore n'hésiterait pas à lire le courrier de ses élèves pour connaître la localisation de son Survivant, Gemna lui avait confié un coffre à double sens, pour que leurs échanges soient inconnus des sorciers qui étaient autour d'elle. Dans la dernière lettre de ses parents, son père lui avait annoncé qu'Harry allait devoir se soumettre à un rituel magique pour terminer les soins qu'il avait commencé à la fin de sa deuxième année, un rituel dangereux qui plus est. La jeune fille était inquiète pour son ami, son frère même. Il avait vécu beaucoup trop de choses pour son jeune âge et là, il risquait sa vie pour réparer les erreurs des autres sur lui. Elle se demandait quand ce cercle vicieux allait enfin cesser.

Lasse, Hermione finit par refermer ses livres pour se détendre dans son lit. Mais une lettre sur sa table de chevet, avec une écriture si caractéristique, la fit grogner. Elle se serait bien passé de nouvelles de ce vieux fou ! Après les vérifications d'usage, elle ouvrit la lettre et la lut.

Mademoiselle Granger,
Malgré mon départ forcé de Poudlard, je ne doute pas un seul instant que vous vous en sortez bien.
Ma lettre va sûrement vous paraître incongrue après ces quelques semaines d'absence mais vous devez m'aider.
Vous n'ignorez pas que l'Ordre récolte de nombreuses informations sur les mouvements de Voldemort et l'une d'entre elles indique une attaque prochaine sur Harry. Il doit donc impérativement être mis en sécurité et mis à part Poudlard, je ne vois que le QG de l'Ordre pour mener à bien cette mission.
Je sais que vous avez des contacts réguliers avec lui depuis sa fugue et je vous demande de le convaincre de revenir dans le monde sorcier pour sa sécurité. Les membres de l'Ordre sont parfaitement aptes à le protéger et de plus, il aura l'occasion de côtoyer Sirius au quotidien. Quant à ses études, je suis persuadé qu'il sera ravi que je lui donne des cours en personne.
Même si je concède qu'il aurait été bien mieux protégé dans sa famille, le fait qu'il ait fugué a durement impacté la protection de sang. Vous pourrez donc le rassurer sur ce point, même si je suis persuadé que leur mésentente n'était qu'un malentendu.
Je m'attends à ce que vous réussissiez dans les plus brefs délais pour la sécurité d'Harry.
Bien à vous,

Albus Dumbledore

Hermione soupira lourdement devant le culot de l'ancien directeur. L'Ordre, récolter des informations fiables ? Sirius leur avait avoué que les seules sur lesquelles on pouvait réellement compter étaient celles rapportées par Severus Snape, directement des cercles mangemorts. Le reste n'était que suspicions ou ragots plus ou moins plausibles. Idem pour leurs capacités en duel. Beaucoup s'appuyaient sur ce qu'ils avaient appris à Poudlard, ce qui était largement insuffisant. Mis à part les aurors – ou anciens aurors dans le cas de Sirius – et les survivants de la première guerre, aucun ne prenait la peine de s'entraîner correctement. Sans aucune notion de duel, ils débarquaient sur les lieux d'attaques de mangemorts et s'étonnaient d'en ressortir gravement blessés, voire morts.

Concernant les études, Hermione se doutait que Dumbledore avait dû supposer que puisqu'Harry ne se trouvait pas dans une autre grande école de magie, alors il avait dû abandonner sa scolarité sorcière. Visiblement, il ne pouvait même pas imaginer que si son meilleur ami n'était pas revenu à Poudlard, c'était principalement à cause de lui et de sa politique plus que laxiste, sans oublier qu'il ne l'avait jamais écouté quand il avait révélé ce qui se passait réellement derrière les portes du 4 Privet Drive.

Quant à la protection de sang … la brune ne savait pas si elle devait en rire ou en pleurer. Personne ne savait ce qui s'était passé dans la maison de la famille Potter, pas même le grand Albus Dumbledore, alors présumer que c'était le sacrifice de Lily qui avait protégé Harry était une gageure. La rousse n'était pas la première ni la dernière à avoir offert sa vie pour protéger ses enfants donc croire qu'une puissante protection pouvait se mettre en place en ces circonstances était vraiment étrange. Imaginer que cette protection puisse se « recharger » par la seule présence d'un sang proche n'était pas délirant mais tous les grimoires sur la magie étaient unanimes, pour que les effets soient au maximum, il fallait que ce soit accepté par toutes les parties concernées. Si on se fiait au comportement de Pétunia Evans et de sa famille, elle avait parfaitement rempli les conditions pour qu'une protection magique soit optimale dans son foyer, à un tel point qu'elle était actuellement en prison pour maltraitance d'enfant.

Parfois, Hermione se demandait si Dumbledore se rendait compte que son monde parfait était loin d'être la réalité …

Bref, toute la lettre était remplie de contradictions pour toute personne qui connaissait la vérité ou du moins, qui ne buvait pas les paroles de l'ancien directeur ou qui n'obéissait pas au plus grand Bien selon Albus Dumbledore.

Ne se demandant même pas si elle allait prendre la peine de répondre, Hermione scella la lettre et la déposa dans le coffre à double sens pour que Gemna puisse la faire examiner. Elle en parlerait plus tard à Luna et à Neville, histoire qu'ils puissent rire un bon coup …

§§§§§

Hermione se retint de pouffer quand elle vit les membres de l'Armée de Dumbledore quitter la salle commune escortés par la directrice de maison pour recevoir leur punition. Finalement, Ombrage avait attendu la mi-mai pour appréhender l'Armée de Dumbledore. D'après les échos, comme ils ne se faisaient pas prendre, ils en étaient devenus négligents et la brigade inquisitoriale n'avait eu qu'à les cueillir.

-Bien, fit Neville à ses côtés alors que la salle commune explosait en rumeurs. Notre chère directrice va être occupée pour les prochaines heures. Nous allons donc pouvoir agir tranquillement.

-Je te suis, fit Hermione.

Les deux amis avaient découvert par hasard la teneur des retenues données par leur nouvelle directrice. Les plumes de sang étaient des artefacts très réglementés car ils ne prenaient pas que le sang en guise d'encre mais également la magie de la victime. Elles n'étaient utilisées que pour signer des contrats entre majeurs car les utiliser sur des mineurs engendrerait des conséquences quasiment irréversibles. Quand ils avaient vu cet élève de deuxième année pleurer de douleur en tenant sa main scarifiée, ils avaient décidé de faire plonger cette sorcière monstrueuse de la manière la plus publique possible. Patiemment, ils avaient récolté les témoignages de tous les élèves qui avaient dû subir cette torture et ils ne s'étaient pas arrêtés sur les maisons car même les Serpentards, pourtant les chouchous de la nouvelle directrice, voyaient ses membres les moins conventionnels subir cette punition. Outre des parchemins de vérité – parchemins qui étaient trempés dans un philtre de vérité, ancienne version du véritasérum – Gemna avait pu se procurer des pierres d'enregistrement, des artefacts qui pouvaient enregistrer toute une scène. Ainsi, ils avaient enregistré tous les « cours » mais également les retenues qui avaient lieu dans la même salle de classe.

S'ils avaient voulu attendre que l'Armée de Dumbledore soit prise sur le fait, c'était parce qu'ils comptaient, pendant qu'elle se faisait punir, se rendre aux limites du domaine pour faire quelques envois de la plus grande importance. Ils avaient fait une copie intégrale de tous leurs enregistrements et de tous leurs témoignages pour les envoyer directement à la directrice de la justice Amelia Bones et ils avaient sélectionné certaines de ces copies pour la Gazette du Sorcier pour qu'il soit impossible de nier que Dolores Ombrage torturait les élèves. Ces mêmes copies seraient envoyées à chaque membre du Magenmagot pour que justice soit faite. Hermione, Luna et Neville s'étaient partagés les originaux pour les garder en lieu sûr.

Le trio attendit une dizaine de minutes avant de se rendre en vitesse à l'orée de la forêt interdite où deux faucons avec des bagues en or aux armoiries de Gringotts à leurs pattes les attendaient. A la base, Hermione avait convaincu Neville et Luna d'envoyer leurs preuves aux médias pour qu'il soit difficile à Dolores Ombrage de justifier ses actes. Mais en prévenant ses parents de ce qu'elle comptait faire, Helen et Malcom lui avaient conseillé d'assurer ses arrières en faisant intervenir la justice. Gemna avait été celle qui leur avait conseillé de contacter Amelia Bones et ça avait été ainsi que leur plan avait pris forme.

Les oiseaux envolés, les trois élèves étaient retournés dans leurs salles communes respectives et avaient juste eu le temps de s'emparer de leurs livres quand les punis débarquèrent pour se plaindre du retour de bâton. Hermione et Neville se tinrent bien loin d'eux, ne voulant pas se faire prendre à partie. Mais curieusement, ce ne fut pas Ron qui les approcha mais Ginny.

-Vous auriez dû être avec nous, accusa Ginny.

-Pour quelle raison ? s'étonna honnêtement Hermione

-Vous êtes des Gryffondors, oui ou non ? pesta Ginny

-Tu vois le rapport ? demanda Hermione en se tournant vers Neville

-Pas du tout, répondit Neville.

-Si Harry était là, on ne se serait pas fait prendre, assura Ginny.

-Si Harry avait été là, il n'aurait jamais fait partie de votre petit groupe, contra Neville.

-Lui, au moins, c'est un vrai Gryffondor, cracha Ginny.

L'éclat de la rousse avait attiré l'attention des élèves présents dans la salle commune.

-Je ne vois toujours pas le rapport, répéta Hermione.

-Les Gryffondors sont unis, déclara Ginny. Nous nous soutenons les uns les autres. Harry aurait adhéré à notre groupe et il ne nous aurait pas lâché !

-Il ne vous aurait pas lâché comme vous l'avez fait quand vous avez découvert qu'il était fourchelang ? railla froidement Hermione.

Tout le monde se tut, mal à l'aise.

-Il ne vous aurait pas lâché comme quand l'immense majorité de cette maison lui a tourné le dos quand il a affirmé qu'il n'avait jamais mis son nom dans la Coupe de Feu ? continua Hermione en haussant la voix. Après avoir vu que vous lui ferez toujours défaut quand il fallait le soutenir quand des événements lui tombaient dessus alors qu'il n'avait strictement rien fait, pourquoi est-ce que tu penses qu'il se serait senti Gryffondor ? Pourquoi est-ce que tu penses qu'il aurait adhéré à votre groupe alors que tous les rassemblements d'étudiants non officiels ont été interdits ?

-Harry nous aurait aidé ! persista Ginny

-Très touchant, ricana Neville. Mais qui sont ses meilleurs amis, toi ou nous ? Je doute que tu le connaisses vraiment et on ne peut pas dire que les médias se soient encombrés de chercher la vérité pour écrire sur lui. Harry a déjà prouvé qu'il se passerait de l'aide de Poudlard pour poursuivre sa vie et les Gryffondors lui ont déjà montré que dès l'instant où il ne correspondait pas à leurs préjugés, alors il n'aurait aucune chance d'être considéré comme un lion. Alors vous aider dans ce qui semble être une infraction ouverte au règlement alors qu'il y aurait d'autres moyens pour avoir de véritables cours de défense ? Harry a eu suffisamment de problèmes pour qu'il n'aille pas en plus les chercher. Mais la question n'a pas à se poser puisqu'il n'est pas ici.

-Vous avez voulu jouer et vous avez perdu, reprit Hermione. Assumez-en les conséquences, ça nous fera des vacances. Vous devez être les seuls à ne pas vous être rendu compte que Dolores Ombrage avait l'intention de prendre le contrôle de l'école et de s'assurer d'avoir le dessus sur les élèves et qu'elle l'avait annoncé dès le banquet de bienvenue. Maintenant, laissez-nous tranquille et ne nous accusez pas pour vos propres erreurs.