Les projets pour et du Survivant

Malcolm avait profité d'une journée de congés pour rendre une visite particulière.

-Monsieur Granger, c'est un plaisir de vous voir, salua l'homme.

-Plaisir partagé, maître Lawrence, répondit Malcolm avec une poignée de mains.

Le cabinet Lotus faisait partie des rares entreprises britanniques qui avait échappé à la réputation catastrophique de son pays d'origine. Fondé deux siècles plus tôt, il était le représentant juridique du clan Potter et ne leur avait jamais fait défaut.

Enfin … jusqu'à ce qu'Albus Dumbledore ne s'arroge illégalement la tutelle de l'héritier Potter et par conséquence, la régence du clan.

Heureusement que les choses étaient rentrées dans l'ordre et qu'Helen et Malcolm Granger, les nouveaux tuteurs d'Harry Potter, avaient plus à cœur le bien-être de leur pupille que le plus grand Bien.

-Parlons peu mais parlons bien, sourit Andrea Lawrence. Nous sommes allés rendre visite à notre confrère, Elias Doge, qui était censé gérer les affaires d'Harry Potter si ce dernier devait quitter la … responsabilité, dirons-nous, du foyer Dursley. Il s'avère qu'il agissait d'une magouille de son oncle Elphias, grand suiveur devant la Magie d'Albus Dumbledore, qui avait engagé toute sa famille dans les grands plans pour l'avenir de ce fou sans s'enquérir de leur accord. Son oncle lui avait apporté le dossier il y a environ dix ans et lui avait fait jurer d'en suivre toutes les instructions quand on ferait appel à lui.

-Mais ça n'a jamais été le cas, pointa Malcolm.

-Parce que les services sociaux ont «oublié» cette consigne mais surtout, parce que tous les cabinets juridiques sont protégés de ce genre de demandes farfelues, expliqua Andrea. Par exemple, s'il avait engagé sa magie, elle l'aurait consumé car en suivant les consignes de Dumbledore, il ne protégeait pas son client Harry Potter.

Malcolm hocha la tête.

-Pouvons-nous compter Elias Doge comme un allié? demanda Malcolm

-Disons qu'il ne se mettra pas en travers de notre chemin, nuança Andrea. Il n'a pas la plus grande sympathie pour Dumbledore car il a fait de son oncle sa marionnette mais ne tient pas à entrer en guerre ouverte contre lui. Moins il le voit, mieux il se porte.

-Donc nous n'avons pas à nous inquiéter de ce côté-là? demanda Malcolm

-C'est ça, confirma Andrea. Il nous a même confié les consignes qu'il avait reçues, ce qui nous sera d'une grande aide pour tout problème futur.

-Un sujet d'inquiétude en moins, souffla Malcolm.

-Oui, fit Andrea. Mais le second qui m'a fait demander votre présence n'est pas anodin non plus. Une plainte pour viol?

-Si j'ai bien compris le rapport de madame Pomfrey, les sorts de nettoyage appris par les élèves ne sont efficaces que pour enlever les plus grosses traces physiques, fit Malcolm. Les traces de fluides corporels sont minimes mais restent exploitables en cas d'enquête. Si on ajoute la prise de sang d'Harry juste après les faits qui montre qu'il a été drogué, les signatures magiques qui étaient encore présentes sur lui et ses souvenirs pour faire état de son inconscience, il est sûr d'être reconnu victime.

-Je ne le remets pas en cause, assura Andrea. Ce que je conteste, c'est que cette plainte soit déposée devant la justice britannique.

-Pourquoi? s'étonna Malcolm

-Je pense que vous êtes au courant des plaintes pour agressions à l'encontre de Ronald Weasley? fit Andrea. Malgré la coopération de Poudlard et les plaintes des élèves, cette affaire n'a toujours pas été traduite en justice, ce qui me fait penser que quelque chose ou quelqu'un en entrave le bon déroulement. Je crains qu'il ne se passe la même chose avec la plainte d'Harry.

-Soit, fit Malcolm. Mais qu'est-ce que vous proposez?

-De porter l'affaire devant le conseil international magique, répondit Andrea.

-Pourquoi impliquer une aussi grande organisation? sursauta Malcolm

-Parce que le gouvernement britannique est corrompu, assura Andrea. Pas forcément que par Dumbledore mais il y a d'autres personnes qui ont des intérêts à décrédibiliser le futur lord Potter. Alors une plainte pour viol, surtout quand il est la victime et qu'il compte accuser une sorcière, c'est du pain béni pour eux …

Malcolm grimaça. Les hommes qui déposaient plainte pour avoir été victime de viol ne couraient pas les rues, car cela restait une certaine atteinte à leur virilité … alors un adolescent, c'était encore pire. Dans une société patriarcale, cela n'était pas «conventionnel», pour ne pas dire autre chose. Andrea avait raison sur le principe.

-J'ai une autre raison pour saisir le conseil international magique, poursuivit Andrea. Le ministère de la magie, au-delà de sa corruption, est un véritable moulin où la confidentialité est une vue de l'esprit. Je refuse de laisser une seule possibilité à celle qui l'a agressé d'apprendre ce qui se passe, ni de pouvoir se préparer à ce qui va lui tomber dessus.

La même colère sourde les animait. Ils avaient été parmi les premiers à entendre le témoignage d'Harry et le rapport de l'infirmière et ils n'avaient pas l'intention de laisser ce crime impuni. Andrea avait immédiatement trouvé les multiples possibilités à l'agression et refusait qu'une seule d'entre elles ne puisse se réaliser.

-Très bien, va pour le conseil, capitula Malcolm. Combien de temps est-ce que ça prendra?

-Puisqu'Harry est majeur dans le monde sorcier, j'aurais dû attendre son accord pour lancer sa procédure, expliqua Andrea. Mais comme ce n'est pas le cas dans le monde non magique et que nous allons passer par la cellule non magique qui permet la saisie du conseil, vous pouvez m'autoriser à la lancer. Le délai de traitement est de cinq semaines au minimum. Ils ne plaisantent pas quand on fait appel à lui.

-D'accord, fit Malcolm. Que faisons-nous en attendant?

-Juridiquement parlant, je n'ai plus qu'à attendre, fit Andrea. Mais pour avoir eu l'occasion de plaider dans ce genre d'affaires, il aura besoin de soutien mais également d'un psychologue pour qu'il ne considère jamais que c'est lui qui a provoqué cette situation.

Malcolm se renfrogna. Lui aussi avait déjà eu des victimes de viol comme patients et très souvent, trop souvent même, les violeurs avaient justifié leurs actes en décrétant que leurs victimes les avaient poussés à le faire, qu'elles le voulaient au plus profond d'elles. Avec tout ce qui lui était tombé dessus, il était hors de question qu'Harry porte également la responsabilité du crime de son agresseuse.

-Je m'en occupe, assura Malcolm. Maintenant qu'il n'est plus à Poudlard, il sera plus facile de programmer des séances.

Puisque tout avait été dit, ils clôturèrent rapidement la conversation et se séparèrent.

§§§§§

Si la société sorcière s'attendait à ce qu'Harry Potter fête son dix-huitième anniversaire en grande pompe et reprenne officiellement son titre de lord Potter, elle en fut pour ses frais. Certes, il y avait eu une fête, mais tout ce qu'il y avait de plus intime, ce qui était compréhensible car la veille, Neville Longbottom avait également fêté son dix-huitième anniversaire mais avait également repris le titre de lord, puisque son père était définitivement inapte. Les invités avaient été triés sur le volet et à la plus grande «surprise» de la population, il n'y avait pas que des personnes de la «Lumière» qui avaient été invitées, malgré l'orientation supposée du clan. Il avait été difficile d'empêcher les journalistes d'écrire sur l'événement mais la présence d'Harry filtra quand même, à sa plus grande exaspération mais en sachant qu'il s'agissait d'une information d'importance minime, il laissa couler. Ce n'était pas pour autant qu'il allait faire en sorte de leur permettre d'écrire – ou d'inventer – des inepties sur lui.

L'année scolaire étant terminée, Sirius avait été convié à une réunion avec ses collègues pour décider s'ils comptaient poursuivre dans l'enseignement ou pas. S'il devait gérer le clan Black ainsi que les écoles du soir, il se rendait compte que Poudlard l'avait singulièrement aidé pour gagner une certaine stabilité psychique et surtout, reprendre le contrôle de sa vie. Il aimait transmettre ses connaissances et enseigner à Harry lui avait permis de nouer des liens qu'on leur avait arbitrairement retiré pour mieux les manipuler. Mais désormais, avec la mort de Voldemort, ils étaient libres de vivre ensemble où ils voulaient, à commencer par le manoir Black à Londres qu'il avait voulu rapidement récupérer.

Flash-Back

Remis de la bataille finale, Sirius était retourné au manoir de Londres, où les membres restants de l'Ordre campaient depuis une quinzaine de jours. Après avoir été testés au château, les rares qui avaient passé les filtres avaient été sèchement renvoyés au QG, où ils avaient hurlé leur indignation quand ils avaient compris qu'ils étaient retournés à leur point de départ. Les journaux leur avaient appris que la bataille finale s'était faite sans eux et ils attendaient avec impatience l'arrivée d'Albus Dumbledore pour qu'il leur explique ce qui s'était passé. Quand il fut clair qu'il ne viendrait pas tout de suite, les quelques «survivants» avaient compté sur le couple Weasley, qui vivait à demeure, pour qu'ils les préviennent dès que leur grand maître serait de retour.

Mais l'arrivée de Sirius Black n'était clairement pas ce à quoi ils s'attendaient. Mais puisqu'il était le premier et qu'il semblait détenir des informations, Arthur appela les autres membres, contre l'avis de sa femme qui voulait arracher les mots de la bouche du quadragénaire. Sirius aménagea la salle de bal et tous s'installèrent.

-Je vais être bref, déclara Sirius. La mort de Voldemort est avérée, l'utilité de l'Ordre du Phénix n'a plus lieu d'être. Je compte faire restaurer ce manoir à la prochaine rentrée donc je vais vous prier de quitter les lieux avant le 31 juillet. Merci.

-Tu ne peux pas faire ça! rugit Molly en bondissant. Le professeur Dumbledore …

-Il est peut-être le chef de l'Ordre mais ce manoir appartient toujours au clan Black, rappela froidement Sirius. La guerre est terminée, Molly, donc il n'y a aucun intérêt à maintenir cet endroit comme QG!

-Je ne bougerai pas d'ici tant que le professeur Dumbledore ne me l'aura pas dit! tonna Molly

-Libre à toi, renifla Sirius. Mais ne viens pas te plaindre quand les protections de la maison te jetteront dehors et que mes avocats te traîneront en justice pour occupation illégale d'une propriété. Si le danger est toujours présent, rien n'empêche de réinstaller le QG plus tard.

-On aurait aimé que le professeur Dumbledore le confirme, osa une voix.

-Je ne l'ai pas vu depuis la bataille finale, révéla Sirius. Normalement, tout le monde a été renvoyé ici et si ce n'est pas le cas, c'est qu'ils ont été remis à la justice.

Il ne fallut pas longtemps pour que l'assemblée comprenne que sur la cinquantaine de membres qui s'était rendu à Poudlard, à peine une dizaine était ni mangemort, ni ne trahissait l'Ordre, c'était effarant.

-Mais … protesta Molly.

-La guerre est terminée, rappela Sirius. Je sais de source sûre que tous les mangemorts ont été arrêtés et vont être jugés après enquête. Qu'est-ce que vous pourrez faire de plus?

Tous se retrouvèrent bien bêtes.

-Comme je vous l'ai dit, je compte récupérer mon bien à la fin du mois, fit Sirius. Je sais que vous n'êtes pas comme Mondigus Fletcher mais il est hors de question que je découvre des objets m'appartenant dans vos affaires.

Le sorcier avait été épinglé plusieurs fois alors qu'il tentait de faire sortir en douce des objets du manoir. Si le maître des lieux avait fait semblant de croire que la première fois était une erreur et avait été «convaincu» la deuxième par le chef de l'Ordre que Diggle ne recommencerait plus, la troisième, Sirius l'avait emmené lui-même chez les aurors par qui il était recherché pour d'autres délits. Dumbledore avait longuement tempêté mais Sirius n'en avait pas démordu, rappelant qu'il était chez lui et qu'il n'avait pas signé pour qu'il se fasse piller alors qu'il n'avait déjà jamais donné l'autorisation pour le grand nettoyage de Molly qui s'y prenait extrêmement mal de surcroit.

-Vous nous prenez pour … s'indigna Molly.

-Vous aviez confiance, moi non, coupa Sirius. Vous avez jusqu'à la fin du mois. Bonne journée.

Sirius tourna des talons et emprunta la cheminée pour quitter le manoir. Mais il revint rapidement par la partie privée et écouter ce que les derniers membres de l'Ordre pourraient dire dans son dos.

-Nous ne pouvons pas partir! tempête Molly. Albus …

-N'est pas et ne sera jamais le propriétaire des lieux, rappela sèchement Arthur. Sirius a eu la délicatesse de nous inviter à partir au lieu de nous jeter dehors comme il est en droit de le faire. Je te signale que tu t'es installée ici sans même lui demander l'autorisation, quand même!

-Et où allons-nous aller? geignit Molly. Les enfants ne vont pas tarder à rentrer de l'école!

-Nous n'avons pas tout le temps habité ici, rappela froidement Arthur. Le Terrier est toujours debout, bien que tu l'aies quitté en catastrophe. Sans la menace des mangemorts, je pense qu'il est temps de retourner chez nous. Comme l'a souligné Sirius, rien ne nous empêchera de revenir si l'utilité de l'Ordre n'est pas terminée.

Rapidement, les autres membres se rangèrent à son avis et récupérèrent les dernières affaires qu'ils avaient laissé sur place. Outre le couple Weasley, seuls deux restèrent sur place, mais uniquement parce qu'ils n'avaient pas d'endroit où aller et qu'ils devaient commencer leurs recherches. Conscient qu'il n'en saurait pas plus, Sirius partit vaquer à ses occupations.

Fin Flash-Back

Heureusement, le manoir fut vidé en temps et en heure, malgré les récriminations de Molly Weasley. Chacun retourna chez lui et attendait avec plus ou moins d'avidité des nouvelles d'Albus Dumbledore. Sirius, lui, dès le dernier membre parti, avait définitivement fermé la cheminée, brisé les restes du fidelitas du chef de l'Ordre et repassé l'ensemble de la propriété sous la protection du clan Black. Il avait ensuite fouillé intégralement la bâtisse et avait été surpris par le nombre d'affaires appartenant au vieux sorcier. Visiblement, il avait estimé que le QG serait parfait pour garder certains documents «sensibles». Le lord les avait mis soigneusement de côté puis avait désensorcelé les «cadeaux» laissés par Molly, aigrie par les revers successifs qu'elle avait dû essuyer par la faute de Sirius et par extension, de toutes les personnes qui ne suivaient pas scrupuleusement la vision d'Albus Dumbledore. Ce qu'elle ne savait pas, c'était que tout ce qu'elle avait voulu emporter avec elle avait été sorti de ses bagages et transporté par magie dans une salle qui lui avait toujours été hors d'accès et ce qui avait surpris Sirius, c'était qu'il ne s'agissait pas de babioles faciles à revendre sur les marchés parallèles mais des objets auxquels la génération de son arrière-grand-père tenait particulièrement, des objets chargés d'histoire du clan Black, bien loin des objets sur lesquels elle louchait habituellement.

Préférant ne pas s'apitoyer sur cette anomalie, Sirius avait décidé d'entièrement rénover le manoir et de le purifier de toute la magie nocive qui l'imbibait depuis des années. L'entreprise qu'il avait engagée lui avait indiqué un délai d'au moins dix-huit mois, sans compter une coquette somme pour une bâtisse de cette taille, mais ce n'était pas comme s'il n'avait pas reçu une compensation très confortable à cause de son emprisonnement abusif. Il paya donc sans sourciller la somme demandée et demanda l'asile à son cher filleul.

Filleul … qui avait décidé de s'installer en France dans le plus grand secret. Puisque les Granger travaillaient à l'étranger, Hermione allait passer sa maîtrise dans quelques semaines et le reste de ses amis allaient s'éparpiller pour poursuivre leurs études, Harry n'avait plus d'intérêt à rester en Grande Bretagne. Dans la plus grande discrétion, donc, il avait emménagé hors du pays, son parrain l'avait suivi et tous les deux appréciaient que les gens ne se retournaient plus sur leur passage.

C'était tout ce qu'ils demandaient.

§§§§§

Ragnok observait les travaux avancer à grands pas.

Les hauts fourneaux ayant rempli leur office – détruire les horcruxes de Voldemort – Sirius, qui avait acheté le site, avait permis à Gemna de les réhabiliter. Son projet de créer des forges à la disposition de toutes les personnes capables de modeler les métaux lui avait plu et il lui avait laissé carte blanche pour mettre tout en place. Les nains, qui avaient été sondés sur le projet, avaient été emballés et avaient refoulé leur répulsion naturelle envers les gobelins pour envoyer une délégation pour aider. Il y avait eu des tensions mais elles s'étaient assez vite résorbées quand ils avaient appris qu'un autre projet similaire existait, cette fois pour de l'orfèvrerie, et s'étaient radicalement calmés pour pouvoir en être.

-Je n'aurais jamais cru que nous réussirions à nous entendre avec nos ennemis héréditaires, souffla Ragnok.

-Moi non plus, sourit Gemna. Mais nous avons tous le même problème, nous ne pouvons pas exercer notre art et cette famille nous permet de le faire, jusqu'à ce qu'on puisse le faire sans être regardé de travers.

Le directeur de Gringotts Grande Bretagne se détourna du chantier.

-Que deviennent les coffres du clan Potter? demanda Ragnok

-Ils sont assainis, surtout depuis que Dumbledore ne donne plus d'ordres pour les ponctionner, fit Gemna. Les sommes et les biens volés ont été récupérés et rendus à leurs propriétaires légitimes.

-Est-ce que le jeune Potter a repris son titre de lord? demanda Ragnok

-Il l'a fait à Lughnasad, répondit Gemna. Il compte l'officialiser quand l'euphorie de la mort de Voldemort sera quelque peu retombée.

-Si on se fie au cirque qui s'est passé la dernière fois, nous en avons pour de longs mois, soupira Ragnok. Les sorciers britanniques s'excitent pour un rien, tant qu'on ne leur demande pas de réfléchir.

Gemna eut un rire rentré. Ils abusaient un peu mais la plupart des sorciers disposant d'un peu de pouvoir décisionnaire avaient été tant et si bien conditionnés par Dumbledore qu'ils ne se fiaient généralement qu'à ce que ce dernier pourrait dire.

-Est-ce que la mort de Dumbledore a fuité? demanda Ragnok

-Pas encore, répondit Gemna. Seuls trois sorciers savent qu'il s'est fait connaître sous un autre nom: son frère Abelforth Dumbledore, Harry Potter, en tant qu'«héritier» et Severus Snape, qui était également cité dans le testament.

-A quel titre? s'étonna Ragnok

-Disons qu'il accusait Snape, preuves à l'appui, d'être un espion à la solde de Voldemort au lieu de la sienne, ricana Gemna. Il est seulement dommage que ses propres souvenirs le contredisent.

-C'est une bonne chose, sourit Ragnok. Cela veut dire que Severus Snape peut continuer à vivre?

-C'est possible, concéda Gemna. Le professeur Snape, malgré son passé quelque peu agité, se rattrape avec plusieurs de ses choix ces dernières années, l'apprentissage d'Hermione Granger et surtout, sa gestion de Poudlard cette année. Ajoutons à cela qu'il est le vainqueur de Voldemort et il serait très difficile de lui jeter à la figure son passé de mangemort.

-Mais nous parlons de la société sorcière britannique, rappela Ragnok. Ce n'est pas comme si leurs décisions étaient frappées de bon sens ces dernières années …

Gemna porta son regard sur les travaux en contrebas.

-Pour en revenir aux forges, sur les sept, deux seront mises en fonction dans les prochains jours, annonça Gemna. Qu'est-ce que la prospection a donné?

-Beaucoup étaient très enthousiastes de travailler dans la première forge non sorcière de Grande Bretagne, ricana Ragnok. Mais ils ont vite déchanté quand ils ont appris que pour cela, ils devraient le faire à proximité immédiate de nains. Heureusement, nous avons quelques jeunes gobelins assez courageux pour relever le défi et plusieurs anciens sont curieux de cette aventure. Nous avons notre équipe prête à l'emploi.

Gemna sourit.