Dossier n°7 : Experts sans frontières (partie 4/11)

Asgard, le pays où il ne pleut presque jamais et où il neige presque tous les jours. C'est dans ce lieu charmant que les Experts prennent du bon temps. Hier, la Princesse Hilda leur a fait visiter le palais. Aujourd'hui, il est temps de se mettre au boulot : qui donc a tué le père de Syd ?


Ding ! Dong ! Il est cinq heures du matin et ils sont tous là : Hilda, Flamme, Siegfried, Hagen, Syd, Saori, Seiya, Shiryu, Hyoga, Ikki et même Shun qui tient à rester près de son idole.

Saori : Qu'avez-vous à nous apprendre à propos de l'enquête que nous allons mener ?
Hilda : Un meurtre a été commis.
Saori : On sait ça.
Hilda : La victime, Cassydi, a été poignardée au ventre.
Saori : On sait ça aussi.

La Prêtresse se tourne vers le chef des Experts, une lueur inquiétante dans les yeux.

Saori (inquiète) : Mais je vous en prie, continuez !
Hilda : Notez que le corps de Cassydi, ainsi que l'arme du crime, sont toujours conservés dans la glace. Afin de soulager Syd, je compte sur vous pour retrouver le meurtrier de son père !

Silence. Saori prend le risque de se lancer.

Saori : C'est tout ?
Hilda : Oui. À vous de jouer !

Mlle Kido manque de tomber à la renverse ; on leur fournit peu d'informations et en plus, ses Experts et elle savaient déjà tout cela la veille.

Siegfried : Chér... Euh, Hilda ?
Hilda : Oui, Siegfried ?
Siegfried : Il faudrait peut-être leur préciser que chaque Asgardien, à la naissance, reçoit un poignard sur lequel son nom est gravé.
Hilda : Ça ne les aiderait pas beaucoup.
Siegfried : Au contraire ! Une fois qu'ils auront extrait le poignard, ils pourront dire qui est le tueur !

Comme le tatoué a une revanche à prendre depuis la comparaison des tatouages (Siegfried a un dragon à deux têtes, une de plus que lui), il prend tout de suite la parole.

Shiryu : Je ne suis pas d'accord. Le nom écrit sur le poignard ne suffit pas, puisqu'il a pu être volé.
Flamme (impressionnée) : Wouah, bien raisonné !
Shiryu : Pour commencer, il nous faut isoler ce poignard et y relever les empreintes.
Hagen (épaté) : Maintenant, je comprends mieux pourquoi on les appelle les Experts !
Shiryu : Empreintes que nous comparerons avec notre base de données.

Cette fois, même Hilda est époustouflée.

Hilda : Vous pouvez faire ça ?!
Shiryu : Bien sûr ! Vous n'avez pas d'électricité, mais mon ordinateur portable n'en a pas besoin !

Shun lève timidement un doigt.

Shun : Euh... Tu sembles oublier un détail, Shiryu.
Shiryu : J'en doute !
Shun : Tu as les empreintes des Asgardiens dans ta base de données ?

Silence. Le cerveau de Shiryu a été trop vite et a oublié cette évidence.

Shiryu : Mais ce n'est pas un problème, puisque nous allons les prendre ! Nous avons tout le matériel nécessaire pour cela !
Shun : Ah, oui, pardon.

Shiryu exulte intérieurement ; il a enfin réussi à rabattre le caquet de ce soi-disant génie !

Flamme : Mais les citoyens ont le droit de refuser qu'on prenne leurs empreintes, non ?
Shiryu : Euh... Oui... Mais...

Shiryu cherche rapidement un moyen de se rattraper. Il se tourne vers Hilda.

Shiryu : Vous êtes le chef ici, n'est-ce pas ?
Hilda : En quelque sorte, oui.
Shiryu : Vous pourriez demander à tous vos citoyens de coopérer.
Hilda : C'est vrai.

Ouf ! Shiryu a sauvé la face !

Hyoga : Quoi qu'il en soit, il faut dégeler le corps.
Hilda : Sans doute, oui. Mais c'est vous les Experts, donc on vous laisse vous en charger.
Saori : Ikki ? Tu as tout ton équipement ?
Ikki : T'inquiète pas, j'ai apporté mon lance-flammes.

Au son de ce dernier mot, Hagen sent son coeur battre plus fort dans sa poitrine.

Shun : Seulement, il est resté à la maison.
Ikki : Ah bon ?
Shun : Oui, on a dû retirer quelques affaires pour ne pas avoir trop de bagages.
Ikki : Zut ! Comment vais-je faire sans lance-flammes ?

Hagen est déçu, il aurait bien voulu voir cet objet.

Siegfried : J'ai une idée. Mais il faudrait que Syd soit d'accord.
Syd : Laquelle ?
Siegfried : Dégeler le corps de ton père... dans... Tu devines à quoi je pense ?
Syd : Non. Quoi ?

Siegfried est hésitant.

Syd : Vas-y, dis-nous.
Siegfried : Dans la... LA grotte.

Ce simple mot fige Hilda, Flamme et Syd d'horreur.

Siegfried : Je suis désolé, c'est la seule solution.

Syd y réfléchit quelques secondes.

Syd : Ce lieu est une torture pour nous autres, je ne veux pas y envoyer mon père, même mort. Mais si c'est la seule façon de le dégeler et d'aboutir à l'arrestation de son meurtrier... J'accepte ! Mais je vous en prie, ne dites rien à ma mère !
Ikki : Et qu'a-t-elle de spécial, cette grotte ?
Hilda : C'est l'enfer !
Hagen : Bof...
Hilda : Pour la majorité des Asgardiens, c'est l'enfer ! Il y fait une chaleur abominable !
Hyoga : Oui, c'est bien l'enfer, dans ce cas !
Ikki : Eh bien, qu'attendons-nous ? Allons-y tout de suite !
Hilda : Sans moi ! Hagen vous montrera le chemin. C'est le seul d'entre nous à supporter la chaleur.
Siegfried : À l'aimer, même. Je ne comprendrai jamais comment un Asgardien peut aimer le feu et les flammes !

Hagen et la soeur cadette d'Hilda rougissent tout à coup.

Saori : Bien ! Pendant que Ikki et Hagen dégèlent le mort...
Syd (offusqué) : Cassydi !
Saori : Si tu veux. Pendant qu'ils font ça, il faut un volontaire pour aller prendre les empreintes des Asgardiens.

Bien sûr, aucun Expert n'a envie de faire le tour de la ville et de se geler. Sauf un.

Hyoga : Moi, je veux bien y aller !
Saori : Non, toi, tu iras sur le lieu du crime avec Shiryu. Vous y trouverez peut-être quelque chose d'intéressant.
Seiya : Et qui va s'occuper des empreintes, alors ?
Saori : Devine. Qui n'a encore rien à faire ?
Seiya (réfléchissant) : Toi !
Saori : Et toi aussi !
Seiya : Tu veux aller prendre les empreintes avec moi ?!
Saori : Non, tu iras tout seul.
Seiya : Et toi ?
Saori : Moi, je suis le chef !
Seiya : Je pourrai au moins avoir un véhicule ?
Hilda : Je vais faire venir le taxi.
Shiryu : Hyoga et moi, on va aussi avoir besoin du taxi.
Hilda : Non, vous irez à pied. C'est seulement à trois kilomètres d'ici. Siegfried vous y conduira.

Shiryu soupire, il n'est pas chaud du tout ; trois kilomètres aller-retour dans le grand froid, à quel invité cela pourrait-il faire plaisir ?

Hyoga (impatient) : On y va ?! On y va ?!
Siegfried : Nous partirons dans dix minutes.

Au milieu du groupe, Seiya a l'air gêné.

Seiya : Euh...
Shun : Un problème, Seiya ?
Seiya : Eh bien... Euh... Comment dire...
Shun : Vas-y, ce n'est sûrement pas grave.
Seiya : Comment on prend les empreintes ?

Boum ! Tout le monde tombe à la renverse.

Saori : Shiryu, montre-lui !
Shiryu : Mais je dois aller me préparer, moi !
Saori : Obéis !
Shun : Si vous voulez, je vais lui montrer. Ce n'est pas bien difficile.

Shiryu regarde Shun avec dédain. Il pense encore qu'il est en train de frimer.

Shiryu : Laisse, je m'en occupe. C'est mieux qu'un VÉRITABLE Expert lui montre !
Saori : Shun va s'en charger. Va te préparer, Shiryu.
Shiryu : Mais...
Saori (haussant le ton) : Va te préparer, je te dis !

Le tatoué s'éloigne en ronchonnant.

Dix minutes plus tard, Ikki, Hagen et Flamme se mettent en route.

Hagen : Tu viens aussi, ma ch... Flamme ?
Flamme : Oui, mais je n'entrerai pas dans la grotte.

Le bloc de glace renfermant le corps de la victime est sur un traîneau que Ikki et Hagen tirent.

Peu après, c'est au tour de Siegfried, Shiryu et Hyoga de profiter du bon vent glacial en pleine face.

Shiryu (râlant) : Fichu temps !
Hyoga (béat) : Aaah... Comme ça fait du bien !

Quant à Seiya, il attend toujours le taxi.

Seiya : Vous êtes sûre qu'il va venir ?
Hilda : Oui. Je l'ai appelé.
Seiya : Comment ? Vous n'avez pas de téléphone.
Hilda : Par signaux de fumée.

M. Saint lève la tête et voit de la fumée s'échapper par la cheminée.

Hilda : Quand Fenrir voit et sent cette fumée, il sait qu'on l'appelle.
Seiya (interloqué) : Quand il la "sent" ?!
Hilda : Oui, c'est de la fumée d'agneau. Sinon, il se sentirait appelé à chaque fois que quelqu'un allumerait un feu.

Soudain, le sol se met à vibrer.

Hilda : C'est sûrement le taxi.

Effectivement, Fenrir arrive avec toute sa meute de loups. Ceux-ci ont l'air très alléchés par Seiya. La vedette recule de quelques pas.

Fenrir : Calmez-vous, les enfants ! Il est vénéneux !
Seiya : Vénéneux, moi ?!
Hilda : Du calme ! Il dit juste cela pour apaiser les loups.

La Princesse tend plusieurs paquets de nourriture à Fenrir.

Hilda : Ceci est une avance.
Fenrir (content) : Il y a beaucoup ! On va faire un vrai festin, mes loulous et moi !
Hilda : Seiya doit faire le tour de la ville. Il aura donc besoin de vous jusqu'au coucher du soleil.
Seiya (s'exclamant) : Jusqu'au coucher du soleil ?!
Hilda : Bien sûr. On est un petit pays, mais relever les empreintes de tout le monde en deux ou trois heures serait impossible.

Hilda donne un parchemin à Seiya.

Hilda : Voici mon ordre de coopérer avec vous. Vous pouvez y aller ! Merci beaucoup pour votre aide.

La Prêtresse retourne maintenant à ses occupations. Alors que Fenrir partage l'avance d'Hilda avec ses loups, Seiya l'attend près du traîneau.

Fenrir : Montez ! Je suis à vous dans un instant.
Seiya : Oui mais je vais commencer par vous, pour les empreintes.


Un quart d'heure plus tard, Saori, chaudement vêtue, sort faire une petite balade autour du palais.

Saori (joyeuse) : Seiya est parti pour toute la journée ! Youpi ! ! !

Mlle Kido sautille gaiement.

Saori : Maintenant, je vais aller cueillir des fleurs. J'ai entendu Hyoga en parler hier, tant pis si c'est lui qu'on soupçonne après !

La jeune femme passe un coin du bâtiment et s'arrête sur place en voyant ce qu'elle voie : Seiya qui relève des empreintes avec l'aide de Fenrir.

Seiya : Comment il s'appelle, celui-ci ?
Fenrir : Loupierre.
Seiya (notant) : "Loupe-Hier".

Saori regarde maintenant Seiya et Fenrir prendre les empreintes d'un loup.

Seiya (notant) : "Patte avant gauche".

L'enquêteur pose ensuite son post-it sur l'empreinte qu'il vient de relever. Puis soudain, il remarque Saori et lui fait signe.

Seiya : Tiens ! Salut, chef ! Youhou !

Saori s'approche de lui à pas lourds. Elle n'a pas l'air contente.

Saori : Que fais-tu là ?!
Seiya (étonné) : Quelle question ! Je relève les empreintes, pardi !
Saori : Arrête !
Seiya : Pourquoi ? Shun m'a montré, j'ai bien retenu la technique !
Saori : Arrête, je te dis ! On ne prend pas les empreintes des animaux !
Seiya : Pourquoi pas ?
Saori : Le mort a été tué par un poignard ! Tu crois qu'un loup l'aurait poignardé ?!
Seiya : Possible...
Saori : Non, impossible !
Seiya : Peu probable, mais possible ! Il ne faut écarter aucune piste !
Saori : Ça suffit ! Le meurtrier n'est pas un animal !
Seiya : T'es sûre ?
Saori (à bout) : OUI !
Seiya : Et c'est pas un végétal non plus, tu crois ?

Saori sent une bouffée de colère l'envahir. Elle aurait dû se douter qu'il faudrait surveiller Seiya. Malheureusement, il ne reste plus qu'elle pour le faire.

Saori (soupirant) : Je vous accompagne...


Athènes, poste de la police scientifique. Jabu est seul. Ce matin, il est arrivé en avance et a fermé toutes les portes pour ne pas que le Lecteur de Têtes revienne lui tenir compagnie. Hier, il a passé sa journée de travail à regarder constamment derrière lui afin d'éviter que Maske De More ne vienne le surprendre et lui faire faire une crise cardiaque.

Pourtant, malgré la journée portes fermées, un client vient se présenter.

Client : Bonjour.
Jabu (surpris) : Bonjour. Vous êtes un client ?!
Client (surpris) : Oui pourquoi ?
Jabu : Le narrateur avait pourtant dit qu'on n'aurait pas de client pendant que les autres seraient à Asgard !
Client : Ah bon ? Je suis pas au courant.
Jabu : Donc... J'en déduis que vous n'êtes pas un client !
Client : Mais si !

De plus, Jabu a tout fermé à clé. Comment un client aurait-il pu entrer ? L'Expert fait signe à son interlocuteur de partir.

Jabu : Va-t-en ! Tu n'es qu'une illusion ! Du balai !
Client (indigné) : Quel toupet ! En voilà une façon de recevoir vos clients !

Cette fois, Jabu dégaine son arme de service.

Jabu : Va-t-en, faux client !
Client (suant) : Mais... Vous... Vous...
Jabu : Ouste !

En voyant la menace arriver vers lui, le client panique et disparaît.

Jabu (triomphant) : J'avais raison, c'était bel et bien une illusion !

Jabu rengaine son arme. Deux secondes après, quelqu'un pose ses mains sur ses épaules et il sursaute.

Voix : Salut !

M. Céphale se retourne vivement ; oui, c'est bien Maske De More qui est là !

Maske De More : Eh bien, tu en tires une tête ! Je t'ai fait peur ?

Jabu est pétrifié par l'émotion. Il est pâle de bonheur de revoir son plus fidèle ami.

Maske De More : Petit distrait, va ! Tu avais fermé toutes les portes. Heureusement, j'ai réussi à crocheter l'entrée principale. Tu dois t'ennuyer tout seul ici, toute la journée. Alors, je te tiendrai compagnie jusqu'à ce que tes collègues reviennent ! Les amis, c'est fait pour ça !


À Asgard, le traîneau du taxi fait sa première halte. Seiya et Saori sont arrivés devant une immense villa.

Seiya (impressionné) : Woooah ! Qui habite donc ici ?!
Fenrir : Madame Zêta.
Seiya : Zêta, tu dis ? Je croyais que c'était un bois, moi.

Saori descend du véhicule, pressée.

Saori : Allez, vite ! On a encore plein d'autres maisons à voir, après celle-ci !

Mlle Kido se dépêche, Seiya sur ses talons. Dring ! Une femme habillée en bonne vient leur ouvrir.

Bonne : Bonjour.
Seiya : Bonjour, Mme Zêta.
Bonne : Je...
Seiya (l'interrompant) : Désolé, mon chef est un peu pressé. Donc, je vous demanderais de bien vouloir vous mettre pieds nus pour que je puisse prendre vos empreintes !
Saori : Mais enfin, Seiya !
Seiya : Quoi ?! T'étais pressée, non ?
Saori (autoritaire) : Laisse-moi faire !
Seiya : Ok, chef...

Saori se tourne vers la servante, tout en lui montrant le parchemin d'Hilda.

Saori : Je suis Saori Kido, de la très célèbre police scientifique d'Athènes, mandatée par la Princesse Hilda pour recueillir vos empreintes à tous. Conduis-nous immédiatement auprès de ta maîtresse !
Bonne : Bien. Suivez-moi.

La bonne leur montre le chemin. Seiya s'entretient avec Saori en parlant tout bas.

Seiya : C'est pas elle, Mme Zêta ?
Saori : T'es stupide ou tu le fais exprès ?! Tu ne vois pas qu'elle est habillée en servante ?!
Seiya (gêné) : Je me disais bien qu'elle était drôlement habillée pour une riche... Mais qui sait ? On aurait très bien pu tomber en plein bal masqué !
Saori : Arrête de dire des âneries ! Ça se voit tout de suite que c'est une domestique !
Seiya : Oui, enfin, tout le monde n'a pas grandi avec des domestiques non plus, hein !
Saori : Heureusement ! Ils auraient souffert, avec toi !
Seiya (étonné) : Pourquoi ?! Je ne suis pas une brute, moi !

Saori s'arrête brusquement.

Saori : Comment ça, "moi" ?

Seiya hausse les épaules.

Seiya : Ben, moi !
Saori : Tu veux dire que moi, j'en suis une, de brute ?!
Seiya : Mais non !
Saori : Si !
Seiya : C'est pas vrai !
Saori : Si, tu l'as dit !
Seiya : Non ! Et maintenant que tu en parles, peut-être bien !
Saori : Ah, tu l'admets enfin ! ... Et t'as dit quoi, là ?! "Peut-être bien" ?!
Seiya : Oui, peut-être bien !
Saori (outrée) : Tu oses me traiter de brute ?!

La jeune femme fouille ses poches à la recherche d'une cravache. Mais elle réalise que si elle fouettait Seiya, elle lui donnerait raison. Donc, Saori contient sa colère et se maîtrise. Seiya l'a échappé belle !

Seiya : D'après ce que Tatsumi nous avait raconté du temps où il enquêtait avec nous, tu as traumatisé pas mal de tes serviteurs !
Saori (toute rouge) : C'est un menteur !

La servante les interrompt.

Bonne : Excusez-moi, nous sommes arrivés. Madame Zêta vous attend. C'est ici.

Les deux enquêteurs arrivent sur le seuil du grand salon. Sydonie Zêta, assise dans un fauteuil en train de tricoter avec des aiguilles en forme de griffes, leur fait signe d'entrer.

Sydonie : Je vous en prie, prenez place.

Saori choisit sans hésiter le large fauteuil aux allures de trône, là où siégeait feu M. Zêta. Quant à Seiya, il hésite entre le divan tigré et la belle chaise viking. Ne sachant pas se décider rapidement, et en voyant le regard insistant de son chef, il décide de s'asseoir à cheval sur les deux. Saori montre le parchemin d'Hilda à leur hôte.

Saori : Nous venons relever vos empreintes.
Sydonie : Ah, je vois. Vous êtes les Experts dépêchés par le palais.
Seiya : Oui, on doit se dépêcher. On peut voir vos doigts de pied ?
Sydonie (interloquée) : Mes quoi ?!
Saori : Il plaisante ! Nous n'avons besoin que de vos mains.
Seiya : Mais...

Saori lui coupe la parole en le foudroyant du regard. Puis elle s'occupe de prendre les empreintes de Sydonie elle-même, ça vaut mieux.

Seiya : Où sont vos toilettes ?
Sydonie : Ma gouvernante va vous montrer.

Une fois Seiya parti, Saori se retrouve donc seule avec Sydonie.

Sydonie : Vous croyez que j'aurais pu tuer mon mari ?
Saori (interloquée) : Hein ?! Mais j'en sais rien, moi !
Sydonie : J'espère que vous trouverez vite son meurtrier.
Saori : Désolée, on est occupés avec un autre mort, en ce moment.
Sydonie (confuse) : Ah bon ?! Mais je croyais que...
Saori : Votre mari a été assassiné ?
Sydonie : Oui. Son corps a été conservé dans la glace.
Saori : Tiens ! Quelle coïncidence !

Sydonie est de plus en plus questionnée.

Sydonie : Une coïncidence ?!
Saori : Allez, je vais être sympa avec vous, je vous trouve si aimable.
Sydonie : Merci.
Saori : Si vous nous le permettez, on va placer votre mari avec l'autre mort dans la grotte.
Sydonie (choquée) : Vous voulez dire... LA grotte ?
Saori : La grotte qui semble plaire à Hagen.

Sydonie en reste sans voix.

Saori : De rien, de rien. Nos tarifs sont très avantageux, vous savez !
Sydonie (blême) : Mon mari... Dans la grotte...
Saori : Oui, c'est pas un endroit que vous aimez beaucoup, mais il ne sera pas tout seul : une autre victime lui tiendra compagnie. Bon, c'est vrai, l'autre n'est pas très beau à voir, surtout depuis qu'il a passé l'arme à gauche !

BLAM ! ! Saori est jetée dehors sans ménagement.

Saori (dépitée) : Comment ai-je pu commettre une erreur pareille ?! D'habitude, c'est Seiya qui les fait !
Fenrir : À propos de Seiya, où est-il ?
Saori : Toujours à l'intérieur.
Fenrir : Je vous rappelle que le compteur tourne !

Comme il reste encore beaucoup d'habitations à visiter, Saori décide de repartir tout de suite, sans Seiya. De toute façon, il ne pourrait que la gêner.

À l'intérieur de la villa, Seiya, de retour des toilettes, rentre dans le salon.

Seiya : Il est super, votre P Q ! En plus d'être moelleux, il sent rudement bon ! Et les tigres dessinés sur votre tapisserie... Magnifiques !

L'enquêteur remarque enfin que Mme Zêta est en pleurs.

Seiya (sursautant) : Qu'est-ce que j'ai encore dit de mal ?!
Sydonie : Rien du tout...
Seiya : Alors, pourquoi vous pleurez ? Et où est Saori ?
Sydonie : Dehors !
Seiya (confus) : Saori est dehors, ou vous me dites "dehors" pour me mettre dehors ?
Sydonie : À votre avis ?!
Seiya : Je sais pas, désolé. Saori à elle seule me dit "dehors !" au moins dix fois par jour.

Mme Zêta relève la tête et essuie ses larmes.

Sydonie : Elle est aussi méchante avec vous ?
Seiya : Et comment ! C'est limite si on doit pas l'arrêter pour maltraitance !

À présent, Sydonie se lève et prend un Seiya de plus en plus confus dans ses bras.

Sydonie : Pauvre petit...
Seiya : Euh... Qu'est-ce qu'elle vous a fait, à vous ?
Sydonie : Elle a osé dire que mon mari était dans LA grotte !
Seiya : Ah bon ? Dans ce cas, la victime dont on s'occupe ne sera pas toute seule !

À ces mots, Sydonie le lâche et s'écarte.

Sydonie : C'était donc vrai ?!
Seiya : Oui, c'est le seul moyen de le dégeler. Son fils nous a donné son accord.
Sydonie (fâchée) : Ah, le traître ! Je le priverai de lime à ongles, ça lui apprendra !

Seiya n'a pas l'air de comprendre.

Seiya : Comprendre quoi ?!
Sydonie : Le brave monsieur mort d'un coup de poignard... C'est mon mari !
Seiya (s'exclamant) : Ah bon !
Sydonie : Oui. Donc, tâchez de réussir, sinon je ne vous pardonnerai jamais de l'avoir conduit dans cette maudite grotte !

Il est temps pour Seiya de rejoindre Saori. Sydonie ne le raccompagne pas, elle ne veut plus voir Mlle Kido. Mais à l'extérieur, il n'y a plus personne.

Seiya : Si ! Il y a moi, maintenant !
Narrateur : À part toi, plus personne !

Troublé, Seiya fait le tour de la demeure.

Seiya (réfléchissant) : Je crois avoir compris... Le taxi a kidnappé Saori !
Narrateur : Mais non ! Regarde le mot par terre !
Seiya : Quel mot ?
Narrateur : Le bout de papier !

Seiya le ramasse et le lit. "Je m'occupe du reste des empreintes. Je reviens te chercher ce soir. Signé : Saori."

Seiya : Elle m'a planté là, la vilaine ! Que faire, en attendant ? ... Mme Zêta a peut-être des skis ?


Pendant ce temps, Hagen, Flamme et Ikki viennent d'atteindre l'entrée de LA grotte.

Hagen : On y est !
Ikki : Pas trop tôt ! Il fait un froid de canard, dehors !

Hagen et Flamme se regardent sans comprendre.

Ikki : Ça veut dire qu'il fait très froid !

Hagen et Flamme se re-regardent sans comprendre.

Ikki : Laissez tomber ! On entre ?
Flamme : Moi, je reste ici !

Hagen et Ikki tirent à nouveau le traîneau sur lequel est couché le bloc de glace renfermant Cassydi et pénètrent dans la grotte. Alors que Ikki se sent mieux, Hagen, lui, grimace.

Ikki : Qu'y a-t-il ?
Hagen : Il ne fait ni chaud, ni froid !
Ikki : Et alors ?

Mais plus ils progressent à l'intérieur, moins il fait tiède, donc Hagen retrouve le sourire. Quant à Ikki, il ne semble pas incommodé par la chaleur. Les voilà enfin près du lac de lave.

Ikki (ébahi) : Ça alors ! J'aurais jamais imaginé qu'un tel endroit existait à Glaglaland !
Hagen : ASGARD ! !
Ikki : Oui, c'est ce que j'ai voulu dire.
Hagen : Il va prendre combien de temps à dégeler ?
Ikki : J'allais te poser la même question !
Hagen : Pourquoi je saurais, moi ?
Ikki : C'est ton domaine, ici, non ?
Hagen : Peut-être, mais je n'ai jamais rien dégelé de tel ici. Et puis, c'est toi l'Expert, non ?

Ikki prend le temps de réfléchir.

Ikki : On n'a pas le choix, je le crains. On va devoir rester ici jusqu'au dégel.
Hagen : Pas besoin de rester tous les deux. Moi, je repars.

Avant que Ikki ne proteste (ou le cogne), Hagen lui donne une boîte d'allumettes.

Hagen : Tiens, ce sont des allumettes au parfum agneau. Si tu veux appeler le taxi, allumes-en une.

Puis l'Asgardien court retrouver sa bien-aimée à l'extérieur.


Cassydi Zêta dégèlera-t-il avant ce soir ? Ikki rentrera-t-il à temps pour border Shun ?

Fenrir et ses louveteaux seront-ils rassasiés avec l'avance d'Hilda ou vont-ils goûter Saori ?

Fenrir : Ça va pas ?! Nous ne sommes pas des assassins, dis donc ! ! ... Mais si Saori venait soudainement à mourir, c'est clair qu'on va pas gaspiller !

Shiryu et Hyoga, guidés par Siegfried, sont-ils arrivés à destination ?

Siegfried : Pas encore.
Hyoga (joyeux) : Tant mieux ! Cette promenade nous fait tellement de bien !
Shiryu (grommelant) : Jabu a vraiment de la chance d'être resté à Athènes, lui. Comme je l'envie !

Et à Athènes justement, de quoi Maske De More et Jabu peuvent-ils bien parler ?

Maske De More : ... et pour lire une tête, le mieux est de tenir fermement cette tête en face de ta tête, puis il faut se concentrer sur la tête, n'avoir en tête que la lecture de cette tête...
Jabu (pensant et plaintif) : Pourquoi ils ne m'ont pas emmené à Asgard avec eux ?!
Maske De More : Tu as l'air de t'ennuyer.
Jabu (sursautant) : Pas du tout !
Maske De More : Je comprends, tu en as assez de la théorie. Ne t'inquiète pas, j'ai apporté des têtes de rats, on va passer à la pratique !