Bonjour à tous !
Voici la suite =) Bon dimanche à vous !
Rar :
Guest : Merci à toi pour tes commentaires assidus ! =) Je suis contente que ça te plaise ainsi, et j'espère que la suite sera à la hauteur de tes attentes (Le jour où tu m'écriras être déçue je n'aurais plus qu'à raccrocher je crois xD ! ). Bonne lecture à toi ! =)
Severus s'était retrouvé rudement projeté dans une pièce remplie de livres, ne devant ne pas tomber que parce qu'il avait réussi à se retenir à une étagère. Alors qu'il reprenait ses esprits, il avait observé les lieux, consterné, lui qui s'était attendu à se retrouver en pleine bataille de Poudlard.
Il n'en était rien.
Sidéré, il avait réalisé qu'il ne s'agissait pas d'une quelconque bibliothèque, mais bien de celle du château. Il y avait passé suffisamment de temps pour reconnaître les rayonnages chargés de livre qui entouraient les tables en chêne massif où il avait étudié pendant des années. Une lumière blafarde filtrait à travers les fenêtres de la pièce, conférant aux lieux une ambiance spectrale et oppressante qui avait fait se hérisser ses poils sur ses bras.
Confus, il s'était redressé, avant de faire un pas plus en avant dans la pièce, et de se figer tout à fait. Le cœur battant, il avait baissé son regard vers ses jambes.
Il se tenait debout. Sur ses deux pieds, qui bougeaient au gré de ses envies et le portaient sans peine. Un tremblement compulsif avait parcouru le Serpentard, juste avant qu'il se rappelle que tout ceci n'était pas réel, mais une simple projection de son esprit dans celui d'Hermione Granger. Il avait senti son excitation retomber aussitôt, alors que le dur poids de la réalité le rattrapait soudain. S'il lui fallait encore une preuve qu'il n'acceptait pas son handicap, elle était toute trouvée !
Néanmoins, il n'était pas là pour s'apitoyer sur son sort, mais pour tirer la Gryffondor de son sommeil torturé.
Repoussant ses idées noires, il avait continué sa progression.
Contre toute attente, la bibliothèque était loin d'être déserte. Alors qu'il avançait entre les rayonnages chargés de livre, il avait croisé un nombre étonnant de personnes, et avait froncé les sourcils en avisant leurs silhouettes sans visage, vêtues de toges de papier. On aurait dit qu'une armée de mannequins animés déambulait là, renforçant l'atmosphère malaisante des lieux. Une nuée de notes volantes zigzaguait dans la pièce, effleurant les personnages anonymes avant de repartir de plus belles. Plusieurs d'entre elle avaient entouré Severus, tournoyant autour de lui comme si elles tâchaient de déterminer si elles lui étaient rattachées ou non. Il avait eu le temps de distinguer plusieurs mots avant qu'elles ne s'éloignent. «Inconnu», «Famille», «Sans-pouvoir».
Aucune d'entre elle n'était restée, alors que certaines restaient attroupées près de certains mannequins à proximité, dont les visages semblaient se préciser alors que les notes volantes se fondaient dans leur tunique, finissant de les habiller en comblant les trous de leur tenue. Ahuri, Severus avait continué sa progression. Il avait croisé une réplique plutôt fidèle de Minerva, poursuivie par des notes hésitantes telles que «chat?» ou «Directrice», ainsi que celle, bien plus précise, d'Allan, qui semblait presque aussi réel que lui dans cette projection alambiquée de l'esprit tourmenté de Granger. Comme il l'avait pensé, ses souvenirs récents étaient bien ancrés, à l'inverse des plus anciens.
Il avait fini par repérer la jeune femme au détour d'une étagère vers le milieu de la pièce. Le nez plongé dans ses notes, elle ne l'avait même pas remarqué. Il s'apprêtait à ouvrir la bouche pour lui signaler sa présence quand elle l'avait traversé. Purement et simplement, traversé. Comme le faisaient les fantômes à Poudlard, la sensation glacée en moins. Severus avait tiqué, avant de se retourner pour l'observer continuer son chemin. Juste avant d'apercevoir une deuxième Hermione Granger un peu plus loin, puis une troisième assise près d'une silhouette anonyme à une table.
Abasourdi, il avait pris le temps de balayer plus largement la pièce du regard, avant de réaliser qu'en plus des mannequins, il y avait effectivement de nombreuses répliques de la Gryffondor. Une était vêtue à la moldue, une autre de la même tenue d'hôpital que celle dans laquelle Severus s'était réveillé. Il avait même reconnu l'uniforme de Poudlard sur l'une d'entre elle, mais il ne collait pas à la réalité. La jupe était en jean moldue, le pull marqué d'un écusson qui ne représentait guère les armes de l'école, et les couleurs propres à Gryffondor avaient disparu, remplacé par un mélange de bleu et de rouge qui ne correspondait à aucune maison de Poudlard.
Severus avait continué sa progression, regrettant presque d'avoir agi instinctivement avec sa légilimancie et de s'être fourré dans cette situation surréaliste. Par Merlin, il allait vraiment finir par avoir sa place au quatrième étage de l'hôpital, s'il restait trop longtemps dans l'esprit décousu de la jeune femme.
Alors qu'il approchait de la réserve, les mannequins s'étaient fait plus nombreux, les notes volantes plus virulentes, et des voix s'étaient élevées, venant de partout et de nul par à la fois.
- Hermione? Hermione tu es là?
- Qui es-tu, Hermione?
- … Destinée à un grand avenir et maintenant elle ne sait plus rien faire!
- ...Pourquoi tu ne te souviens pas, Hermione?
- Hermione, nous étions amis.
- .. Meilleure élève de votre promotion, Miss Granger…
- … Sans doute lié à un traumatisme sévère dont son cerveau se protège…
- Hermione? Hermione?
- Tu ne peux pas m'avoir oublié…
- … exige que vous nous rendiez notre fille!
Severus avait senti son corps tout entier se tendre, oppressé par ces voix qui l'entouraient et le cernaient, s'immisçant dans son esprit au point qu'il ne parvenait presque plus à se rappeler qui il était et pourquoi il était là.
Et puis il l'avait vue.
La vraie Hermione.
Il n'aurait su dire pourquoi au juste il était si sûr de lui, mais quelque chose dans la posture, dans le visage qu'il s'était levé vers lui, et dans le regard noisette qui avait croisé le sien, l'avait assuré qu'il ne s'agissait pas d'une pâle réplique, cette fois.
La jeune femme était prostrée près d'une étagère chargée de livres de Droit qui jouxtait la réserve. Elle avait ramené ses genoux à elle, dans cette posture de repli qu'il lui avait déjà vue lorsqu'il l'avait surprise à écouter la réunion entre ses parents et le docteur Curam. Bien qu'elle s'efforçait de serrer ses genoux contre elle, cela ne suffisait pas à masquer les tremblements qui l'agitaient de façon presque compulsive.
Severus s'était approché, se frayant un chemin entre les mannequins, les notes volantes et les voix étourdissantes. La chaîne qui fermait la réserve était en place, mais la partie de la bibliothèque interdite aux étudiants ne ressemblait en rien à celle qui se trouvait à Poudlard. Passés les premiers rayonnages de livres interdits, l'allée centrale se poursuivait jusqu'à se perdre dans l'obscurité du fond de la salle, telle la gueule béante d'un gouffre sans fin. Un bruit assourdissant en émanait, aussi impérieux et tempétueux que le roulement du tonnerre. Alors qu'il arrivait à la hauteur de la Gryffondor, le Serpentard avait réalisé que ce n'était pas de l'orage, mais les bruits confus et glaçant d'un champ de bataille.
Severus avait baissé son regard sur la petite chose accroupie près du cordon, qui regardait en direction du vacarme, l'air terrifié, et qui ne ressemblait en rien à la jeune femme hardie et tenace qu'il avait connue à l'école, ni même à la demoiselle pleine de vivacité et de malice qui se faufilait dans sa chambre à l'hôpital.
- Granger, avait-il murmuré, ne sachant trop que dire à présent qu'il l'avait trouvée.
Elle avait de nouveau braqué son regard sur lui, et Severus y avait lu une telle panique que son cœur s'était serré de nouveau, comme il l'avait fait en voyant Alice appuyer compulsivement sur le bouton de l'ascenseur. L'espace d'un instant, il s'était demandé si elle le reconnaissait seulement. Pas en tant que professeur de potions, bien-sûr, mais en tant que le patient dans la chambre duquel elle passait un temps considérable.
Il n'était pas dans son habitude de se montrer patient ni prévenant. Pourtant, cette fois, il avait fait un effort pour l'être. Peut-être était-ce parce qu'il n'avait pas réellement le choix, puisqu'il ne pouvait pas se permettre de brusquer la jeune femme tant qu'il se trouvait dans sa tête. Ou peut-être était-ce simplement parce que cela lui semblait être l'attitude la plus appropriée à adopter.
Il s'était accroupi pour être à sa hauteur, apparaissant ainsi moins impressionnant.
- Granger, tout ceci n'est pas réel. Vous le savez. Vous devez vous réveiller, maintenant.
La Gryffondor avait tremblé de plus belle, et jeté un regard tourmenté en direction du cordon qui barrait l'accès à la réserve. A présent qu'il se tenait à proximité de ce passage, Severus avait réalisé que la plupart des voix qui l'appelaient venaient de cet endroit. Du fond de sa mémoire, avait-il réalisé en comprenant que les zébrures qu'il avait pris pour des éclairs étaient en réalité les rayons lumineux des sortilèges lancés plus loin par de quelconque belligérants.
Qui disait sortilège disait magie.
La mémoire de Granger se trouvait dans la réserve.
Quoi de plus logique, après tout ? Des années durant, la réserve avait été un endroit interdit pour l'étudiante qu'elle était. Même si elle ne se rappelait plus de sa condition de sorcière et de ses études à Poudlard, elle avait passé tellement de temps dans cette bibliothèque que son subconscient avait dû s'accaparer la pièce comme représentation mentale du blocage qui entravait son esprit.
Sans doute Severus s'était-il malgré lui habitué au mutisme de la demoiselle, car il avait presque sursauté lorsque sa voix s'était élevée près de lui.
- Je ne veux pas y aller, avait-elle chuchoté dans un murmure terrifié en suivant son regard vers les profondeurs obscures de la bibliothèque.
Jobardia avait raison, finalement. Granger disposait toujours de ses capacités magiques. Elles étaient juste hors d'accès, bloquées par une réaction d'auto-défense de son cerveau qui avait passé son seuil d'encaissement durant les derniers jours de guerre.
- Ce ne sont que des souvenirs, avait-il répondu, d'une voix dénuée de tout sarcasme. Vos souvenirs.
La Gryffondor avait vivement secoué la tête de droite à gauche tout en se tassant davantage contre le rayonnage.
- Je ne veux pas y aller. Ils ne sont pas à moi. Je n'en veux pas.
- Granger… vous n'avez jamais eu peur d'aller dans la réserve.
- Je ne vous crois pas, avait-elle rétorquée avec obstination. Personne ne voudrait aller là-bas.
Severus avait de nouveau tourné son regard vers les ténèbres qui engloutissaient les étagères interdites, et le nuage grondant et déchiré de stries lumineuses qui occupait le fond de la pièce. Sans un mot, il s'était relevé, et s'était approché de la chaîne de séparation, ignorant le regard horrifié de la Gryffondor sur lui.
- Ne faîtes pas ça ! S'était-elle écriée avec épouvante, alors qu'il approchait sa main de l'attache dans l'intention évidente de la défaire. Vous allez les laisser sortir ! Non, s'il vous plaît ! NOOOOON !
Le hurlement de la Gryffondor avait été si assourdissant que Severus avait vivement repris sa main pour se boucher les oreilles, tandis que le cri se répercutait sur les étagères chargées de livres. Les fenêtres de la bibliothèque avaient explosé, répandant une myriade de débris de verre qui avaient tailladé les mannequins anonymes et déchiqueté les notes volantes, tandis qu'un rire démoniaque montait soudain du fond de la bibliothèque. Si sinistre et si dément que Severus avait senti sa peau se couvrir de chair de poule, juste avant d'être brusquement projeté en arrière, comme s'il avait reçu un coup d'une force titanesque en pleine poitrine. Il s'était retrouvé aspiré en arrière, vers la sortie de la bibliothèque. Sa dernière vision avait été la Gryffondor recroquevillée à même le parquet près de la réserve.
La seconde suivante, il était brusquement éjecté hors de son esprit.
OoOoO
Granger l'avait repoussé avec une telle puissance que Severus avait été violemment projeté contre le dossier de son fauteuil roulant qui, fort heureusement, disposait d'une sécurité magique anti-basculement. Son dos avait heurté les montants de la chaise avec une force qui lui avait coupé le souffle, et un grondement de douleur lui avait échappé quand le choc était remonté le long de sa colonne vertébrale. Il avait mis quelques secondes à retrouver ses esprits, sonné par la violence de son expulsion, ahuri de ce qu'il venait de se passer. Par Merlin ! Il savait que Granger était une sorcière redoutable, mais jamais il n'aurait pensé qu'elle avait tant de puissance à disposition ! D'aussi loin qu'il se souvenait, personne ne l'avait jamais repoussé avec autant de force !
Passant une main sur sa nuque endolorie, il avait relevé les yeux vers le lit, pour réaliser que la jeune femme était bel et bien réveillée, à présent. Elle s'était vivement redressée dans son lit, le souffle court et les yeux encore pleins de panique, tremblante de la tête au pied.
- Granger ? Vous m'entendez ? Avait-il demandé, craignant qu'elle ne soit pas tout à fait sortie de ses cauchemars.
Elle avait tourné son visage vers lui, encore empreint de l'effroi qu'il y avait aperçu tantôt, devant la réserve. Sa poitrine se soulevait au rythme effréné de sa respiration, mais elle avait semblé se calmer quelque peu en le reconnaissant. Severus, qui avait toujours suscité la panique ou du moins l'embarras chez la plupart des personnes qu'il avait fréquentées, avait trouvé cette réaction des plus singulières.
Si son excursion imprévue dans son esprit tourmenté avait eu le mérite de la réveiller, elle ne lui avait malheureusement pas rendu la parole, avait-il constaté lorsqu'elle avait silencieusement hoché la tête. Elle avait balayé la chambre du regard en passant une main dans sa crinière ébouriffée, avant de la ramener à hauteur de ses yeux pour observer avec incrédulité ses doigts trempés de sueur.
- Ce n'était qu'au cauchemar, Granger, avait-il murmuré comme elle continuait de trembler néanmoins.
Elle avait acquiescé, l'air profondément las et fatigué. Severus avait gardé le silence une seconde, prenant le temps de l'observer reprendre sa respiration et repousser ses cheveux derrière son épaule. Elle avait attrapé une serviette sur sa table de chevet pour éponger son visage et sa nuque trempés.
- Vous en faîtes souvent ? Avait-il demandé.
C'était là une question purement rhétorique. Outre le fait que Granger ne risquait pas de lui répondre par autre chose qu'un mouvement de tête, il en connaissait déjà la réponse. Depuis la première fois qu'il l'avait croisée dans cet hôpital, Granger lui avait toujours parue amaigrie et épuisée. Il suffisait de voir les larges cernes qui soulignaient son regard, et qui oscillaient entre toutes les nuances de violet en fonction de son état de fatigue, sans jamais disparaître totalement. Et pour cause. Si toutes ses nuits étaient aussi agitées, nul doute qu'il devait lui manquer plus que quelques heures de sommeil.
- Les hurleurs nocturnes viennent souvent ! Avait répondu Alice à sa place.
A présent que la jeune femme ne hurlait plus, l'épouse de Franck avait accepté de rentrer dans la chambre. Elle avait souri gentiment à Hermione, avant de tapoter l'épaule de Severus.
- Tu les as chassés. Je vais pouvoir dormir maintenant.
Puis elle s'en était allée d'une démarche sautillante, sans plus s'inquiéter de ce qu'ils devenaient. Le silence s'était étiré dans la chambre de la Gryffondor. Elle avait avalé un verre d'eau et fait mine d'attraper son carnet de croquis rangé dans sa table de chevet, mais Severus avait saisi sa main au vol avant qu'elle ne s'empare du calepin.
- Vous devriez vous recoucher et tâcher de vous rendormir. Il est tard et vous avez une mine affreuse, avait-il ajouté, exagérant à peine.
Elle avait échangé un regard avec lui, avant d'étirer un demi-sourire fatigué à sa dernière remarque, puis avait obtempéré et s'était rallongée. Severus avait voulu récupérer sa main, mais elle avait étreint ses doigts entre les siens quelques instants, comme pour s'ancrer davantage dans la réalité. Le Serpentard avait frissonné à ce contact inopiné, d'autant plus quand ses doigts avaient glissé sur les siens lorsqu'elle l'avait finalement libéré, sombrant dans le sommeil quelques minutes plus tard.
Il avait vivement ramené sa main à lui, mettant son trouble soudain sur la fatigue dû à l'usage de sa légilimancie, et avait fait demi-tour pour sortir de la pièce. Quitter la pièce en silence n'avait pas été une mince affaire, et il avait dû batailler quelque peu avec la porte pour tenter de sortir sans faire trop de bruit. Lorsqu'enfin il y était parvenu, il n'avait pas fait deux mètres dans le couloir quand une voix qu'il ne connaissait que trop bien l'avait interpelé.
- Qu'est-ce que vous faites ici ?
Tout le corps de Severus s'était tendu alors qu'il pivotait lentement en direction de la personne qui arrivait depuis l'autre côté du couloir. Décidément, cette soirée allait de mal en pis !
- Potter, avait-il grincé à l'intention du jeune homme qui était, à bien y réfléchir, la dernière personne au monde qu'il souhaitait voir ce jour-là.
OoOoO
Cela ne faisait que quatre mois qu'il ne l'avait pas vu, et pourtant Severus avait trouvé le jeune Potter changé. Peut-être était-ce parce qu'il le voyait depuis son fauteuil-roulant, mais il l'avait trouvé grandi. Peut-être aussi se tenait-il plus droit à présent que la menace du Seigneur des Ténèbres ne pesait plus sur ses épaules. Grandi, et vieilli, aussi, ce qui n'était pas surprenant après les récents événements et les nombreuses pertes qu'avait essuyées l'Ordre. Plus arrogant, également, car jamais auparavant il ne se serait permis de l'apostropher ainsi sans y mettre si peu de forme.
- Professeur Rogue, avait pris la peine de saluer le Survivant puisque le Serpentard venait d'en faire autant. Qu'est-ce que vous faisiez dans la chambre d'Hermione?
Évidemment, après tout ce temps passé à l'hôpital, il ne pouvait pas y couper. Potter était l'un des visiteurs les plus réguliers de Granger, lui avait-on dit. C'était même étonnant qu'il ne l'ait pas croiser plus tôt.
Severus s'était retenu de lever les yeux au ciel, exaspéré par le ton mordant et soupçonneux du jeune homme.
- Ne vous êtes vous pas porté garant de moi ? Avait-il demandé, ironique.
- Vous éviter la prison ne veut pas dire que je vous fais confiance pour tout, avait rétorqué le Gryffondor, avec justesse d'ailleurs.
Ah! Après toutes ces années, cet idiot commençait enfin à avoir un peu de plomb dans la cervelle! Finalement, il y avait vraiment des miracles, en ce bas monde!
- Je constate qu'enfin vous prenez en maturité. Il était temps, Potter. Pour le reste, sachez que cela ne change rien, avait-il ajouté, acerbe. J'avais une dette envers votre famille et elle est soldée. Je vous trouve toujours d'une arrogance insupportable, et je doute que sur ce point cela change un jour.
Le jeune homme avait haussé les sourcils, visiblement saisi de se faire ainsi recevoir après ce qu'il avait fait pour lui. A quoi s'attendait-il, ce bougre? A ce qu'il le remercie ? Il pouvait toujours aller se faire voir!
- Pareil pour moi. Vous êtes toujours aussi imbuvable et acariâtre à mes yeux, malgré ce qui s'est passé.
- Parfait, avait rétorqué Severus.
Les deux sorciers avaient échangé un regard, un vrai regard, cette fois, loin des œillades pleines de rancœur et de haine qui avaient constitué le plus gros de leurs échanges pendant toutes ces années. Chacun avait beau affirmé que rien n'avait changé, tous deux savaient pertinemment que ce n'était pas le cas. Néanmoins, connaissant leur passé houleux, mieux valait s'en tenir à cela.
- Et donc, concernant Hermione ?
Severus avait eu un claquement de langue agacé.
- Je n'ai rien fait à votre petite amie amnésique. Vous feriez mieux de vous demander ce qui est à l'origine de ces cauchemars qui empêchent le service tout entier de dormir régulièrement, si j'ai bien compris.
A ces mots, le jeune homme avait semblé rapetisser de plusieurs centimètres, comme si le poids de la responsabilité le tassait d'un seul coup. Il avait lancé un regard inquiet vers la chambre que Severus venait de quitter.
- Elle s'est rendormie, lui avait assuré ce dernier. Les visites ne sont-elles pas autorisées jusqu'à dix-neuf heures ? Avait demandé le Serpentard, ironique.
- J'ai une dérogation du directeur de l'hôpital, avait répondu le Gryffondor, évasif.
Severus avait levé les yeux au ciel de nouveau. Évidemment, quelle question ! A présent qu'il avait vaincu, tout le monde devait se plier en quatre devant l'Elu!
- Je vais la laisser dormir, elle en a besoin. Je vous... raccompagne ? Avait hasardé le jeune homme.
L'ancien espion avait manqué s'étouffer avec sa propre salive, avant de se hérisser tout à fait.
- Cela ne sera pas nécessaire, Monsieur Potter. Je suis parfaitement capable de regagner ma chambre tout seul! Avait-il sifflé, plus furieux que jamais, en faisant demi-tour pour illustrer ses propos.
Les yeux verts s'étaient soudainement agrandis quand le Gryffondor avait compris son impair.
- Non ce n'est pas ce que je voulais… Je sais que vous pouvez vous déplacer seul, enfin en fauteuil… Pardon, je ne voulais pas vous vexer, avait-il bafouillé en se précipitant à sa suite.
Severus avait poussé un grognement dédaigneux, pas dupe de ces stupides excuses.
- Je redescends moi aussi, autant que je vous raccompagne jusqu'au premier, avait-il reformulé finalement.
- Ne vous sentez pas obligé, Potter, vraiment pas, obligé, avait grincé le Serpentard, venimeux.
Malheureusement, soit ce petit avorton s'était quand même senti obligé, soit il avait décidé de lui pourrir la vie même dans ce fichu hôpital, car il l'avait accompagné jusque dans la cabine de l'ascenseur. La mâchoire serrée, le regard obstinément fixé droit devant lui, Severus bouillait presque. C'était encore pire que ce qu'il aurait pu imaginer. Il avait refusé qu'on le voit dans sa chambre, où ses jambes inertes étaient masquées sous le drap, et voilà que Potter débarquait sans prévenir alors qu'il était en fauteuil roulant, sans aucun artifice capable de dissimuler son handicap.
- Je me passerais de votre pitié, avait-il lâché avec fiel en surprenant le regard du jeune homme sur la chaise roulante.
Le Gryffondor avait vivement sursauté avant de détourner les yeux en rougissant, pris en flagrant délit d'indiscrétion.
- Désolé, je ne voulais pas…
- … Pas me vexer, j'ai compris l'idée, avait maugréé le Serpentard, exaspéré.
- Je suis vraiment désolé, pour vos jambes et… et pour le reste.
Severus lui avait lancé un regard venimeux.
- Comment ça, pour «le reste» ?
Tout courageux qu'il était, Harry Potter avait semblé se ratatiner contre la cloison de l'ascenseur, et réaliser qu'il aurait mieux fait de s'abstenir de le raccompagner, finalement.
- Euh… Le professeur McGonagall m'a parlé de vos petits soucis de magie et …
- J'en étais sûr ! Avait pesté Severus avec un claquement de langue agacé. Par Merlin cette vieille carne va m'entendre !
- Je suis désolé…
- Oh bon sang, arrêtez de vous excuser toutes les cinq secondes, nom d'un chien! Avait enragé le Serpentard, furieux. Vous êtes encore plus pénible quand vous êtes désolé que lorsque vous êtes arrogant, et Merlin sait à quel point vous l'êtes !
Le Survivant n'avait plus moufté, ni tenté de s'excuser, et le silence s'était étiré entre eux alors que l'ascenseur arrivait au premier étage. Un silence lourd et pesant, bien loin de celui tranquille et serein qu'il partageait avec Granger quand elle venait bouquiner ou croquer dans sa chambre, avait distraitement songé un coin de son esprit.
Severus pensait enfin être parvenu à avoir la paix, mais c'était sans compter l'opiniâtreté des lions, et leur fâcheuse habitude de lui pourrir la vie.
- Vous n'avez pas de dette envers Hermione, avait dit le Gryffondor alors que la cabine s'immobilisait au premier.
Severus s'était raidi tout entier tout en lui jetant un coup d'œil de biais. Il sentait déjà que la conversation n'allait pas lui plaire.
- Non, avait-il lâché entre ses dents serrés, attendant avec impatience que les portes s'ouvrent.
Quand enfin elles l'avaient fait, il s'était rué à l'extérieur de l'ascenseur, désireux de mettre le plus de distance possible entre lui et cet idiot qui se mêlait de ce qui ne le regardait pas, et dont le regard vert le scrutait avec curiosité.
Malheureusement, Potter lui avait emboîté le pas. De toute évidence, on n'approchait pas sa meilleure amie sans montrer patte blanche.
- Pourquoi vous l'aidez, dans ce cas ?
Severus avait dû fournir un effort surhumain pour ne pas hurler sa frustration. Par Merlin, était-il possible de dormir tranquille dans cette foutue clinique?
- Parce qu'elle est beaucoup plus supportable quand elle n'est pas flanquée de ses deux idiots d'amis ! Avait-il pesté, exaspéré
Potter junior avait eu un mouvement de recul, un peu déconcerté par cette réponse. Le regret avait un instant traversé son regard avant qu'il ne se reprenne, visiblement peu convaincu.
- Vous ne l'avez jamais appréciée…
- C'est peu de le dire ! Avait ironisé Severus, en s'éloignant dans le couloir.
- Alors pourquoi est-ce que vous…
- Par Merlin, mais foutez-moi la paix un peu ! Avait explosé le Serpentard en faisant volte-face, excédé.
Il s'en était fallu de peu pour qu'il ne renverse le jeune homme avec son fauteuil. Cela aurait été sa veine, tiens, d'écraser par inadvertance la nouvelle idole de la société magique alors qu'il venait de survivre une deuxième fois au Seigneur des Ténèbres! On aurait encore trouvé le moyen de dire qu'il était ingrat, à n'en pas douter, puisqu'il aurait ainsi assassiné celui qui s'était porté garant de lui.
N'empêche, s'il avait au moins pu lui casser un orteil ou deux, histoire que lui aussi passe quelques heures dans un lit d'hôpital, il s'en serait grandement délecté!
- Est-ce que je vous en pose moi des questions, pour savoir pourquoi vous me cassez les pieds à une heure pareille, hein ? Avait-il demandé, à bout de nerf. Qu'est-ce que ça peut vous foutre que j'aide Granger ? Pour une fois que je ne lui hurle pas dessus, vous devriez être content !
Le Survivant en était resté comme deux ronds de flan, sidéré de le voir s'emporter pour si peu. De le voir s'emporter pour défendre le fait qu'il s'occupait de Granger, en réalité. En même temps, dit comme ça, tout de suite, c'était plus choquant. Oh bon sang, quelle nuit de merde!
- Bonne soirée ! Avait scandé Severus en s'en retournant vers sa chambre, agacé. Au plaisir de ne jamais vous revoir.
Malheureusement, soit le jeune homme était tellement bête qu'il n'avait pas encore compris son envie de prendre congés, soit il était vraiment sadique, car il avait persisté. Encore.
- Vous êtes entré dans sa tête, pas vrai ? Avait-il demandé, la voix grave. Rien ne la réveille jamais de ses cauchemars.
Severus s'était immobilisé au beau milieu du couloir, lorgnant avec envie sur l'entrée de sa chambre située quelques mètres plus loin. Par Merlin, allait-il enfin pouvoir aller dormir tranquillement ?!
- Oui, avait-il fini par lâcher.
Peut-être aurait-il la paix plus rapidement s'il répondait sans détour. Et puis Potter n'avait pas besoin de savoir qu'il n'avait pas du tout prévu cette excursion dans l'esprit tourmenté de sa meilleure amie. Personne n'avait besoin de savoir, en réalité, que le meilleur légilimens de Poudlard ne contrôlait même plus sa magie de l'esprit.
Il s'attendait à ce que le Survivant explose de colère, lui dont la précédente expérience en la matière avait été catastrophique. Contre toute attente, Potter ne s'était pas énervé.
- Vous avez pris des risques, avait-il commenté, pragmatique. On ne sait même pas exactement quelles séquelles le traumatisme à pu laisser dans son esprit.
L'image furtive de la jeune femme prostrée contre l'étagère près de la réserve lui était soudain revenue. Les tremblements compulsifs, le regard effrayé, tandis qu'elle était assaillie de toute parts par les notes volantes et les voix à la recherche de réponses. L'affolement qui l'avait saisie alors qu'il s'approchait du blocage de sa mémoire. Le hurlement de terreur qui l'avait expulsé de son esprit.
- Elle est perdue. Et terrifiée par les événements dont elle pourrait se rappeler, avait-il répondu à voix basse, s'étonnant lui-même de poursuivre la conversation.
- Est-ce que… vous allez l'aider ? Avait finalement demandé le jeune homme, hésitant.
Severus avait été tellement saisi de la question qu'il s'était de nouveau retourné pour lui faire face, sidéré. Le Gryffondor semblait mal à l'aise, mais l'ancien espion n'aurait su dire si c'était de poser la question, ou de lui demander son aide à lui. Jamais, durant toutes les années qu'il avait passé à l'école, il n'était venu quérir son soutien. Même lorsqu'il avait su qu'il faisait partie de l'Ordre. Même quand il s'agissait de se précipiter au devant de problèmes plus gros que lui. Et voilà qu'à présent, il lui demandait son assistance… pour aider Granger ?
Diable, lui qui avait toujours pensé que Potter n'était qu'un petit égoïste égocentré comme son père, il allait devoir réviser son jugement!
- Il y a des médicomages pour cela, avait-il répondu, sans pitié. J'ai suffisamment à faire de mon côté.
Il s'en était allé, ignorant le jeune homme dont les épaules s'étaient affaissées, et dont l'expression défaite suffisait à laisser deviner les espoirs qu'il avait placés en lui. Non mais, sérieusement, à quoi s'attendait-il, cet idiot? A ce que le monde entier s'arrête de tourner uniquement parce que son amie était amnésique? Il avait d'autres problèmes à régler, pour sa part! Un corps à remettre en route, une magie à stabiliser, un antidote à trouver pour calmer ces crises de douleur qui le poursuivaient comme le fantôme de Nagini! Il n'avait pas le temps de s'occuper de Granger. Pas l'envie non plus. Que lui devait-il, à cette Miss-Je-Sais-Tout insupportable, après tout ?
Rien du tout.
Même pas les nombreuses heures qu'elle avait passées dans sa chambre, lui tenant compagnie de sa présence silencieuse alors qu'il sortait à peine du coma. Pas non plus le fait de l'avoir aidé à se réchauffer, cette nuit où la douleur l'avait tiré du sommeil, des semaines plus tôt. Même pas le sentiment réconfortant que lui avait apporté ce dessin de sa magie des éléments qu'elle lui avait donné, juste après qu'il ait foiré son premier test de magie.
Oh, bon sang ! Ces Gryffondor auraient sa peau un jour ou l'autre !
En plus, elle n'était même plus si insupportable que cela!
- Néanmoins.., avait-il donc rajouté, sans prendre la peine de se retourner vers son interlocuteur, … j'ai aussi du temps à tuer, alors… il se pourrait que j'en trouve suffisamment pour étudier son cas, si l'ennui me guette.
Même s'il lui tournait le dos, il avait presque pu sentir l'espoir du Gryffondor se raviver soudainement derrière lui. Par Merlin, dans quoi venaient-ils encore se fourrer, lui et son stupide altruisme qui le perdrait un jour ?!
- Merci beaucoup, Professeur !
C'était la première fois que Potter le remerciait. Qu'un Potter le remerciait, même, car jamais il n'avait entendu le moindre remerciement dans la bouche de James. Nom d'un chat noir, cela était une sensation étrange, de s'entendre remercier par quelqu'un qu'on avait toujours haï.
- Ne vous réjouissez pas trop vite, je n'ai rien promis. D'autre part, tâchez de rester hors de ma vue si vous voulez que je l'aide. Il ne faudrait pas qu'elle redevienne trop vite insupportable.
Il s'était éloigné sur ces mots, essayant d'ignorer de son mieux le jeune homme qui s'était esclaffé derrière lui. Esclaffé, bon sang ! Depuis quand Potter Junior s'amusait-il de sa répartie ? Non, vraiment, il fallait qu'il sorte au plus vite de cet asile de fous sinon il ne resterait plus rien du Severus Rogue qu'il avait été !
OoOoO
Alice n'étant pas revenue le chercher, et Potter ayant finalement consenti à le laisser regagner sa chambre, Severus avait rejoint son lit, éreinté. Enfin il allait pouvoir dormir en paix!
Il oscillait entre le sommeil et la demi-conscience, à deux doigts de sombrer dans l'obscurité, quand il avait senti ses draps se soulever. L'air frais qui avait balayé son flanc lui avait arraché un frisson. Avant qu'il n'ait vraiment réalisé ce qu'il se passait, quelqu'un l'avait rejoint dans son lit.
- Que…?
Un rideau de cheveux avait balayé sa joue, le réduisant au silence tandis qu'un corps chaud et tremblant se pelotonnait contre lui.
Par Merlin !
Severus s'était vivement redressé tout en allumant sa lampe de chevet, sidéré.
Il avait aussitôt plongé dans le regard désemparé d'Hermione Granger, dont les joues marquées de longs sillons rouges étaient encore humides de larmes. Severus en était resté coi, stupéfait de la trouver là alors qu'elle s'était rendormie sous ses yeux, à peine quinze minutes plus tôt.
- Granger mais qu'est-ce que… qu'est-ce que vous foutez là ?! Avait-il repris d'une voix plus basse, furieux de cette intrusion.
La deuxième en quelques semaines, en y repensant ! Nom d'un vampire, cette gamine avait vraiment un problème !
Elle avait soutenu son regard avec une expression suppliante, l'air aussi malheureux qu'un chaton abandonné sous la pluie par un soir d'orage. Severus avait tiqué, réalisant soudain ce qu'elle lui demandait silencieusement. Il avait ouvert de grands yeux effarés, sentant la panique l'envahir tout entier. Par Morgane, elle n'était tout de même pas sérieuse, si ?
- Vous ne pouvez pas rester là ! Retournez dans votre chambre ! Si quelqu'un…
Le visage de la jeune femme s'était chargé d'une angoisse plus grande encore alors qu'il lui intimait de remonter, et les derniers mots de Severus étaient morts sur ses lèvres, incapable qu'il avait été de s'énerver davantage contre elle alors qu'elle semblait si désemparée. Décidément, il se ramollissait au fil des jours !
- Écoutez, vous devez partir. C'était très gentil de votre part de rester la dernière fois mais…
Le Serpentard s'était tu de nouveau au souvenir de la première nuit qu'elle avait passée avec lui, alors que le venin de Nagini l'avait rendu fou de douleur et tremblant de froid. Granger n'était pas victime du même mal que lui, et son problème était psychique plus que physique… mais cette fois, c'était elle qui tremblait de tout son corps. Elle qui avait besoin de lui.
Avec un soupir résigné, Severus s'était écarté sur le matelas, lui laissant plus de place. Il n'avait pas eu besoin d'en dire plus pour que la jeune femme ne vienne se blottir contre lui. Le Serpentard s'était raidi comme jamais à son contact, lui qui n'était pas tactile pour un sou. Si la fois précédente la douleur et le froid avaient entravé sa conscience de la situation, il n'en était rien, cette fois, et il était à peu près certain que cette situation était tout sauf éthique.
Il avait éteint la lumière, histoire de soustraire à sa vue cette scène saugrenue.
Heureusement, Granger n'avait pas semblé s'attarder sur sa raideur palpable et son manque criant de gestes réconfortants, et s'était contentée de se serrer contre lui en attendant que ses larmes tarissent. Severus ne savait même pas pourquoi elle pleurait, en réalité. Etait-ce les réminiscences de son cauchemar, ou la dure réalité de vivre depuis quatre mois sans réellement savoir qui elle était, comme le laissait supposer ce qu'il avait vu dans son esprit ? Il l'ignorait, mais avait été intimement convaincu que cela n'avait pas grande importance, sur l'instant.
Ce n'est que de longues minutes plus tard qu'il avait réussi à se détendre alors que son corps et son esprit acceptaient cette proximité incongrue. Les larmes de la Gryffondor avaient commencé à se tarir, et les soubresauts qui l'agitaient à se calmer doucement. Avec des gestes lents et précautionneux, Severus avait dégagé son bras pour finalement le passer autour des épaules de la jeune femme, autant parce qu'il commençait à s'ankyloser que parce qu'il lui semblait que c'était ce que les gens faisaient, en général.
A peine avait-il bougé que Granger avait réajusté sa position, enfouissant son visage dans son cou et se serrant davantage contre lui. Severus s'était comme tétanisé, alors que le souffle chaud de la jeune femme balayait la cicatrice qui barrait sa gorge, et que ses boucles brunes chatouillaient sa mâchoire. Son souffle s'était emballé, tandis que son cœur battait soudain à tout rompre dans sa poitrine. Et dire que, de tous temps, il avait toujours détesté qu'on l'approche, de près ou de loin !
Décidément, cette nuit avait été un fiasco du début à la fin !
