Chapitre 7: Voyage vers d'autres horizons
Quelques jours après l'arrivée d'Hadrien à Poudlard, l'atmosphère dans le château était encore marquée par la confrontation publique entre James Potter et Hadrien dans la Grande Salle. La démonstration de puissance d'Hadrien avait laissé une impression durable, mais pour James, les conséquences de son acte étaient bien plus immédiates.
Dans une salle de réunion à Poudlard, James se tenait debout, les mains croisées dans une posture tendue, alors qu'il faisait face à un comité composé d'Amélia, Augusta, Minerva et, plus surprenant encore, sa propre femme, Lily. Chacune d'entre elles arborait une expression de réprobation claire, et James, bien qu'étant un auror respecté, se sentait étrangement vulnérable sous leurs regards sévères.
Amélia était la première à prendre la parole. Son ton était froid et formel, reflétant son mécontentement. « James Potter, il est inacceptable pour un Auror, de surcroît un chef de famille, de défier un individu dans une telle démonstration publique, et encore plus devant des élèves. Ton comportement était imprudent et indigne de ta position. »
James pinça les lèvres, résistant à l'envie de répliquer, sachant que cela n'améliorerait pas sa situation.
Augusta continua, le regard acéré. « Tu as non seulement manqué de jugement, mais tu as aussi porté atteinte à l'intégrité de l'école. Nous ne tolérons pas de tels comportements, encore moins de la part de quelqu'un de ta stature. Que penses-tu que les élèves, dont certains sont héritiers de grandes familles, ont appris de cet exemple ? »
Minerva se tourna alors vers lui, sa voix empreinte d'une profonde déception. « En tant qu'ancien élève de Gryffondor et maintenant père d'un de nos étudiants, tu aurais dû mieux savoir. Ton impulsivité a mis en péril ton propre réputation et celle de ta famille. »
James serra un peu plus les poings, sentant le poids des critiques s'abattre sur lui. Mais c'est lorsqu'il croisa enfin le regard de Lily que la situation prit une tournure encore plus difficile pour lui.
Lily, d'habitude calme et raisonnable, affichait une expression d'indignation retenue. Ses yeux verts étincelaient de colère contenue. « James… » commença-t-elle, sa voix trahissant à la fois sa colère et sa déception. « Que pensais-tu accomplir en provoquant Maximus Peverell de cette façon ? Penses-tu un seul instant à Nathaniel ? À ce que cela pourrait lui faire ? »
James, qui jusque-là s'était tenu silencieux, tenta de se défendre. « Lily, tu ne comprends pas. Ce Peverell… il se comporte comme s'il pouvait tout contrôler. Je devais le remettre à sa place devant tout le monde. »
Lily secoua la tête, le regard encore plus glacé. « Tu n'avais pas à faire ça. Ce n'était ni le lieu ni le moment, James. Maximus est quelqu'un de bien plus complexe que ce que tu crois. Et tu as fait passer ton orgueil avant le bien-être de notre fils. Tu sais à quel point Nathaniel et Lilian admirent Maximus, et tu as choisi de l'humilier devant eux. Comment crois-tu que cela affecte notre famille ? »
Le silence tomba lourdement dans la pièce après ces mots, James sentant le poids de ses actions. Il savait que Lily avait raison. Il avait agi impulsivement, guidé par son propre ego et sa jalousie envers Hadrien. Le fait que Nathaniel semblait se rapprocher de cet héritier mystérieux n'avait fait qu'alimenter ce ressentiment.
Augusta intervint de nouveau, sa voix tranchante. « La prochaine fois, James, avant de prendre une décision aussi irréfléchie, je te suggère de réfléchir aux conséquences. Et, en tant que membre du conseil scolaire, je m'assurerai que de tels comportements ne se reproduisent pas dans cette école. »
Amélia ajouta, sans détour. « Je te conseille vivement de te rappeler que ta position au ministère ne te place pas au-dessus des règles. Une autre infraction de ce genre et il y aura des répercussions sérieuses. »
James hocha la tête, abattu. « Je comprends… »
Amélia ajouta également : « Estime-toi heureux que Monsieur Peverell n'ait pas porté plainte contre toi. »
Lily soupira, se sentant quelque peu adoucie par la sincérité du ton de son mari, mais la blessure était encore là, profonde. « Nous en parlerons plus tard, James. Mais pour l'instant, concentre-toi sur ce qui est important. Nathaniel et Lilian ont besoin de nous, et ce n'est pas en agissant de la sorte que nous allons réparer les choses. »
Le silence régna à nouveau, pesant. James savait que sa relation avec Hadrien n'allait pas s'améliorer de sitôt, mais plus encore, il comprit que sa propre famille lui échappait peu à peu.
Lily se leva finalement, suivie des autres femmes. « Fais attention à ce que tu feras ensuite, James. Maximus n'est pas quelqu'un que tu peux affronter à la légère. »
Sur ces mots, elles quittèrent la pièce, laissant James seul, face à ses propres réflexions et à la culpabilité qui l'envahissait.
Dans sa chambre dans le dortoir, Nathaniel était triste que son frère quitte l'Angleterre, mais Hadrien lui expliqua calmement : « Ma présence ici a déjà provoqué bien des remous, et je préfère éviter d'attirer davantage l'attention. » Le jeune Potter hocha la tête, comprenant la raison. En repensant à la tentative de duel de son père contre Hadrien, il réalisa à quel point les tensions étaient déjà montées depuis son arrivée.
Nathaniel prit une profonde inspiration en se disant qu'il devait prendre son avenir en main. Il savait qu'il ne pouvait plus se reposer uniquement sur Hadrien pour les protéger, lui, sa petite sœur, sa famille et ses amis. Il devait devenir plus fort, plus indépendant.
Son esprit se tourna rapidement vers une personne capable de l'aider à atteindre ce but : Acturus Black, le frère de sa grand-mère paternelle, Dorea et grand père de Sirius. Acturus était un sorcier de légende, respecté pour sa maîtrise de la magie, et surtout pour avoir été l'entraîneur de l'inflexible Alastor Maugrey, l'un des aurors les plus redoutables et implacables de son temps.
Nathaniel savait qu'Acturus ne le ménagerait pas, mais c'était exactement ce dont il avait besoin. Nathaniel, déterminé à ne plus être le spectateur de sa propre vie, saisit un parchemin et une plume. Il s'assit à son bureau, réfléchissant aux mots qu'il allait écrire au patriarche de la famille Black. Il savait que cet homme avait autrefois été proche de son grand-père Charlus, un sorcier de principes et de courage, et marié à Dorea, sœur d'Acturus. Charlus avait été un modèle de force et d'honneur, des qualités que Nathaniel admirait et qu'il voulait incarner lui-même.
En rédigeant sa lettre, il espérait que le patriarche verrait en lui le potentiel de devenir un protecteur digne de la lignée Potter-Black, comme son grand-père avant lui. Il souhaitait que son frère Hadrien soit fier de ses efforts et de sa volonté de s'améliorer.
La lettre commençait ainsi :
« Monsieur Acturus Black,
Je me présente à vous humblement en tant que Nathaniel Potter, petit-fils de Dorea Black et de votre ami Charlus Potter. Je sollicite votre aide pour suivre un entraînement rigoureux, afin de devenir un sorcier à la hauteur de ma lignée, capable de protéger ceux que j'aime, comme mon grand-père Charlus l'a fait avant moi… »
Le lendemain, Hadrien se tenait dans une salle privée de la banque Gringotts, entouré d'Amélia Bones, Augusta Londubat, et Ragnok, le chef des Gobelins. La pièce, baignée dans une lumière froide et silencieuse, semblait porter l'importance de la réunion sur ses murs en marbre. Hadrien s'apprêtait à dévoiler une vérité qui pourrait changer bien des choses, mais il savait que cette révélation devait rester entre eux.
Avant de commencer, Hadrien et Ragnok échangèrent un regard. Ragnok prit la parole d'une voix grave et autoritaire.
« Avant d'aller plus loin, » dit-il, « je vous demande, Mesdames, de prêter un serment inviolable. Ce que vous apprendrez aujourd'hui ne doit jamais être divulgué à qui que ce soit sans le consentement de Hadrien Peverell. »
Amélia et Augusta, bien qu'intriguées, comprenaient la gravité de la situation. Elles hochèrent la tête, prêtes à prêter ce serment.
Hadrien sortit sa baguette, et tendit la main pour le rituel du serment de sorcier. « Jurez sur votre magie que vous ne révélerez rien de ce que vous apprendrez ici, sous peine de perdre votre pouvoir. »
Amélia prit la main de Hadrien et répéta la formule, suivie d'Augusta.
« Je le jure. »
Une fois le serment scellé par la magie, Hadrien prit une profonde inspiration et plongea son regard dans celui d'Amélia et d'Augusta. D'un geste lent, il retira les lentilles colorées qui cachaient la vraie couleur de ses yeux.
« Mon vrai nom n'est pas Maximus H. Peverell, » commença-t-il, sa voix chargée de gravité. Les deux femmes observaient, attentives et visiblement troublées. « Mon nom de naissance est Harry James Potter. »
Le silence s'installa, lourd de révélations. Amélia et Augusta se regardèrent brièvement, comme pour vérifier qu'elles avaient bien entendu, puis fixèrent à nouveau Hadrien. L'information venait de briser toute perception qu'elles avaient de lui et de son passé. La vérité était bien plus complexe et choquante qu'elles n'auraient pu l'imaginer.
Augusta, toujours droite et digne, prit la parole la première, sa voix tremblante d'émotion mais teintée de respect. « Harry James Potter... » murmura-t-elle, comme pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. « Comment est-ce possible ? »
Amélia fixa Hadrien d'un regard sévère, son visage d'ordinaire impassible déformé par la colère et la frustration. « Comment as-tu pu quitter la maison Potter et le pays sans un mot, sans même venir me voir ? » Sa voix s'éleva, trahissant la colère qu'elle retenait depuis longtemps. « Je suis ta marraine, Harry ! Tu aurais dû venir me voir, me faire confiance ! »
Hadrien, malgré son calme apparent, sentait la tension dans l'air. Il savait que ses mots devaient être choisis avec soin.
« Tante Amélia... ce n'était pas si simple, » répéta-t-il doucement, sa voix chargée de regret. « Quand j'ai été exilé, j'étais un enfant. J'avais tant de colère, tant de haine pour le monde magique. Je me sentais trahi... par tout ce que je connaissais. Cela m'a aveuglé. Je n'ai pas vu, ou voulu voir, que tu t'inquiétais pour moi. Que tu aurais pu m'aider. »
Amélia croisa les bras, son regard perçant toujours fixé sur lui. « Alors tu as choisi de disparaître ? De partir sans un mot et de laisser ceux qui t'aiment dans l'ignorance ? »
Hadrien soupira. « Ce n'était pas une décision prise à la légère. Je pensais... qu'il n'y avait personne à qui je pouvais faire confiance. Chaque jour, je sentais cette colère me ronger, et je croyais que la seule manière de m'en sortir était de tout laisser derrière moi. »
Il marqua une pause, regardant Amélia droit dans les yeux. « J'étais aveuglé par la douleur, mais je vois maintenant à quel point j'ai eu tort. »
Amélia relâcha un peu sa posture, son regard adouci par un mélange de tristesse et de compréhension. « La colère peut faire des ravages, Harry. Je comprends cela. Mais tu aurais dû savoir que je ne t'aurais jamais abandonné. »
Hadrien acquiesça lentement. « Je le sais maintenant. J'ai appris beaucoup de choses sur la loyauté et la famille durant mon absence. C'est pourquoi je suis ici. Pour réparer ce qui a été brisé avec Nathaniel et Lilian. »
Augusta, silencieuse jusqu'à présent, hocha la tête. « Tu as fait des erreurs, Harry, mais il est encore temps de les corriger. Amélia est là, et nous sommes là. Tu n'es plus seul. »
Amélia expira lentement, laissant enfin tomber une partie de la colère qui l'habitait. « Très bien, Harry. Je suis prête à te pardonner, mais à une condition. »
Hadrien leva un sourcil, attentif.
« Ne me laisse plus jamais en dehors de ta vie. Si tu as besoin d'aide, si tu es en difficulté, tu viens me voir. Peu importe où tu es ou ce que tu fais. Est-ce clair ? »
Un faible sourire apparut sur le visage d'Hadrien. « C'est clair, marraine. Je te le promets. »
Ragnok, qui était resté silencieux jusque-là, intervint avec une voix grave et solennelle, brisant la tension qui s'était formée dans la pièce.
« Pardonnez-moi d'interrompre, » dit-il en fixant Hadrien d'un regard perçant. « Mais il est temps que vous compreniez pleinement la situation. Hadrien Peverell a une véritable destinée qui ne se trouve pas en Angleterre. Il est bien plus que l'héritier d'une ancienne lignée magique. Il est le protecteur d'une déesse. »
Amélia et Augusta échangèrent un regard, visiblement perplexes.
« Une déesse ? » répéta Amélia, le ton empreint de scepticisme.
Ragnok hocha la tête, un air grave sur le visage. « Il s'agit de la déesse Athéna, protectrice de l'humanité et de l'ordre cosmique. Hadrien a été choisi pour être son chevalier, son gardien dans ce monde. »
Hadrien resta silencieux, mais on pouvait sentir le poids des paroles de Ragnok sur ses épaules. Il avait déjà accepté cette destinée, mais le fait que cela soit dit à haute voix, dans un cadre si officiel, en présence de ceux qu'il respectait, rendait la chose encore plus réelle.
« Cela dépasse largement les querelles et les conflits de ce pays, » poursuivit Ragnok. « Son rôle n'est pas de rester ici, dans les limites d'une école ou d'un ministère. Sa responsabilité est envers une cause bien plus grande, une destinée qui traverse les âges. Il est le Chevalier du zodiaque, et son devoir est de protéger Athéna, et par extension, le monde entier. »
Augusta sembla enfin comprendre la portée de ces paroles, et son expression passa du choc à la réflexion. Elle reprit enfin la parole, mais avec une certaine gravité dans la voix. « Ma grand-mère, » commença-t-elle doucement, « était originaire de Dodorio, un village situé près du Sanctuaire. Elle avait quitté ce lieu après la mort tragique d'un chevalier d'or... Albafica du Poisson. »
Elle marqua une pause, son regard se durcissant légèrement tandis qu'elle cherchait dans ses souvenirs. « Albafica était bien plus qu'un simple chevalier pour elle. Ils étaient liés... peut-être par l'amitié, ou peut-être par quelque chose de plus profond. Je ne l'ai jamais su avec certitude, mais elle parlait de lui avec une tendresse que je n'ai jamais entendue pour personne d'autre. »
Elle leva les yeux vers Hadrien, une lueur de curiosité se mêlant à sa perplexité. « Quel est ton rang au sein des Chevaliers du Zodiaque ? Es-tu vraiment un protecteur de la déesse, comme le dit Ragnok ? »
Hadrien la regarda avec calme et une sincérité qui ne pouvait être remise en question. « Oui, Augusta, je suis le Chevalier maudit du Serpentaire. »
Augusta fixait Hadrien avec une intensité nouvelle, chacune assimilant le poids des mots qu'il venait de prononcer. Le silence qui suivit la révélation semblait presque palpable, chargé de la gravité des événements passés et des responsabilités qu'il portait sur ses épaules.
« Le Serpentaire… » murmura Augusta, en réfléchissant à cette révélation. « Une constellation oubliée depuis des millénaires... Mais maudit ? Que s'est-il passé pour que ce titre de chevalier d'or soit terni ? »
Hadrien, toujours aussi serein, expliqua avec précision : « Le Serpentaire est une constellation d'une immense puissance, autrefois respectée comme la plus noble parmi les Chevaliers d'Or. Cependant, son second chevalier, assoiffé de pouvoir, s'est retourné contre la déesse Athéna. Il a tué l'une de ses réincarnations alors qu'elle n'était qu'un nourrisson, croyant pouvoir s'approprier le pouvoir divin en la détruisant. »
Il fit une pause, laissant ses mots imprégner ses interlocutrices, avant de continuer : « Pour cet acte impardonnable, le Serpentaire fut maudit, et depuis, il y a eu très peu de réincarnations comparées aux autres chevaliers. Je suis le quatrième chevalier du Serpentaire. La constellation elle-même fut effacée des mémoires, et l'armure enfermée. Seuls quelques élus, comme moi, ont pu renouer avec ce destin brisé, mais à un prix très élevé. »
Augusta et Amélia écoutaient avec une attention redoublée, les détails supplémentaires révélant l'ampleur de la tragédie et de la rareté du destin d'Hadrien. Le fait qu'il soit seulement le quatrième réincarné de la constellation du Serpentaire les impressionnait encore plus.
« Quatrième chevalier du Serpentaire... » murmura Augusta, les sourcils froncés. « Cela signifie que cette constellation n'accorde sa réincarnation que rarement, et seulement à ceux qui sont jugés dignes, malgré la malédiction. »
Hadrien hocha la tête, la gravité de ses paroles pesant dans l'air. « Oui, le Serpentaire ne se manifeste que dans les périodes les plus sombres, lorsque l'équilibre entre le bien et le mal est sérieusement menacé. L'armure, enfermée depuis des siècles, n'est réveillée que par ceux qui peuvent porter ce fardeau tout en protégeant l'humanité. »
Amélia, regardant Hadrien avec une nouvelle compréhension, ajouta : « Si tu dois porter ce fardeau, sache que tu ne le portes pas seul. Nous te soutiendrons dans la mesure de nos capacités, que ce soit ici ou ailleurs. »
Hadrien répondit avec une sincérité grave, mais ferme : « Merci, tante Amélia. Mais mon devoir de chevalier doit se faire sans l'ingérence du monde magique. »
Les deux femmes échangèrent un regard, comprenant parfaitement à quoi il faisait allusion. L'ingérence dont il parlait portait des noms bien connus : Dumbledore et Voldemort, deux forces opposées mais qui, chacune à leur manière, cherchaient à imposer leur volonté sur le monde.
Augusta, d'un ton résolu, déclara : « Amélia et moi ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour bloquer les ingérences, qu'elles viennent de Dumbledore ou des puristes (Voldemort). Nous utiliserons les lois du Magenmagot et la force du parti neutre pour contrer toute manipulation. Maxwell Greengrass, en tant que chef de notre faction, sera un allié de poids. »
Amélia hocha la tête en signe d'accord, ajoutant : « Nous avons des soutiens au sein du Magenmagot, et avec Maxwell à nos côtés, nous pourrons maintenir un équilibre. »
Amélia et Augusta échangèrent un regard surpris, l'incrédulité lisible sur leurs visages. Amélia fut la première à prendre la parole : « Les Flamel... encore vivants ? Nous pensions que la destruction de la Pierre Philosophale les avait condamnés. »
Hadrien, toujours calme, poursuivit : « C'est ce qu'ils voulaient faire croire. La pierre attisait trop de convoitises, et ils savaient que tant qu'elle existerait, ils seraient une cible. Ils ont travaillé dans l'ombre à la fabrication d'une seconde, plus puissante. Elle est bien cachée, hors de portée de tous, même de Dumbledore. »
Augusta croisa les bras, son regard s'assombrissant. « Et personne ne sait où se trouve cette nouvelle pierre ? »
« Personne en dehors d'eux », répondit Hadrien. « Et ils m'ont assuré qu'ils ne permettraient à personne d'autre de l'utiliser. Leur but n'a jamais été de causer du tort, mais simplement de se retirer du monde magique sans provoquer plus de chaos. »
Amélia hocha lentement la tête, songeuse. « S'ils sont toujours en vie et qu'ils travaillent encore dans l'ombre, ils représentent une force à ne pas négliger. »
« Ils sont avec nous, » confirma Hadrien. « Mais ils ne se mêleront pas des affaires du monde magique à moins d'y être contraints. Je pense qu'ils ont des alliés très puissants dans différents pays. »
Amélia fronça les sourcils, réfléchissant à ce que cela signifiait. « Des alliés dans d'autres pays... » Elle échangea un regard avec Augusta. « Cela rend la situation encore plus complexe. Les Flamel ont toujours eu une grande influence, même en dehors de l'Angleterre. S'ils ont des alliés dans des pays comme la France, cela pourrait poser un problème si certains décident d'utiliser leur influence à leur profit. »
Augusta acquiesça. « Le monde magique en France a toujours été un peu plus... indépendant de notre Ministère, mais leur puissance et leur influence sont indéniables. Et si les Flamel y ont des soutiens, cela peut jouer en notre faveur. Cela pourrait aussi permettre de bloquer les ingérences extérieures, notamment de Dumbledore ou de Voldemort. »
Hadrien resta impassible. « Vous avez raison, mais les Flamel ne chercheront pas à s'impliquer davantage. Leur but est de préserver l'équilibre, pas de prendre parti dans les conflits politiques. Mais s'ils voient que la situation devient trop instable, ils pourraient offrir leur soutien, discrètement. Ils me proposent leur aide afin de me concentrer sur mon devoir de chevalier. »
Augusta hocha la tête avec un regard compréhensif. « C'est rassurant de savoir qu'ils sont de ton côté, même s'ils restent en retrait. Leur aide pourrait être cruciale à un moment ou un autre. »
Amélia, moins démonstrative mais tout aussi pragmatique, prit la parole à son tour. « Nous ferons tout pour éviter que la situation ne dégénère au point de nécessiter une intervention. Mais sache, Hadrien, que le monde magique d'Angleterre est une poudrière en ce moment. Dumbledore et Voldemort ont laissé leur empreinte, et il faudra du temps pour restaurer l'équilibre. »
Hadrien se contenta de hocher la tête. « Je vous fais confiance pour contenir la situation ici. Le rôle des Flamel est de me soutenir dans mes tâches de chevalier, mais c'est vous qui devez gérer l'équilibre de ce monde. Je ne pourrai pas toujours intervenir. »
« Et tu n'as pas à le faire, » répondit Augusta fermement. « Ton destin est bien plus grand que les conflits internes de ce pays. Nous protégerons ce que nous pouvons, ici, pour que tu puisses accomplir ce qui doit l'être sans interférences. »
Amélia ajouta d'une voix plus douce mais résolue : « Prends soin de toi, Hadrien. Nous veillerons sur Nathaniel et Lilian en ton absence. Et nous ferons en sorte que ni Dumbledore, ni Voldemort ne puissent les toucher. »
Hadrien leur adressa un léger sourire, rare mais sincère. « Merci. Votre soutien est précieux. Je ne l'oublierai pas. »
Hadrien observait les deux femmes en silence, son esprit retournant inévitablement à son frère. Nathaniel. Un garçon qui, malgré son jeune âge, montrait déjà des signes de force et de sagesse. Hadrien ne pouvait s'empêcher de penser que Nathaniel était peut-être celui qui mettrait enfin de l'ordre dans le monde magique anglais.
Il réfléchit un instant avant de prendre la parole. « Nathaniel a un grand potentiel. Je pense… qu'il est celui qui pourra ramener l'équilibre dans ce pays. Il a la force de caractère, la capacité d'apprendre, et surtout, il a un cœur pur. »
Amélia et Augusta échangèrent un regard, absorbant les mots d'Hadrien. « Tu crois vraiment que Nathaniel est destiné à jouer un rôle aussi important ? » demanda Augusta avec un mélange d'étonnement et d'admiration dans la voix.
Hadrien acquiesça. « Je le sens. Il a déjà prouvé qu'il pouvait faire face aux défis. S'il est guidé correctement, il pourra accomplir de grandes choses. Mon devoir m'appelle ailleurs, mais je crois que Nathaniel a ce qu'il faut pour remettre de l'ordre ici. Et avec vous deux pour veiller sur lui, il a toutes ses chances. »
Amélia sourit légèrement, touchée par la confiance d'Hadrien envers son frère. « Nous serons là pour l'aider à chaque étape, tu peux en être sûr. S'il a ne serait-ce qu'une partie de ta détermination, il ira loin. »
Hadrien se leva alors, prêt à repartir. « Alors, je pars en paix, sachant que vous êtes là pour veiller sur lui. Il a un avenir devant lui, un avenir que même Dumbledore et Voldemort ne pourront pas ébranler. »
Après le départ d'Hadrien, Ragnok, le chef des Gobelins, regarda Augusta et Amélia avec une lueur de malice dans ses yeux perçants.
« Avant que vous ne partiez, j'ai un message à faire passer à James Potter, » dit-il calmement, en croisant les mains devant lui. « Qu'il sache qu'il vient de perdre encore 5% de la fortune des Peverell pour sa tentative ridicule de duel contre Hadrien. »
Les deux femmes échangèrent un regard. Amélia haussa un sourcil, un sourire en coin. « Je ne doute pas que cette nouvelle ne va pas plaire à James, mais cela lui apprendra à réfléchir avant d'agir. »
Augusta, plus austère, acquiesça. « Peut-être qu'il finira par comprendre que ses actions impulsives ont des conséquences. Mais je crains que cela ne suffise pas à lui faire changer d'attitude. »
Ragnok hocha la tête, impassible. « Les Gobelins ne tolèrent pas les provocations. Quiconque ose défier un héritier de l'une des familles les plus anciennes et respectées se verra rappeler les règles, comme James Potter vient de l'apprendre à ses dépens. »
Amélia répondit d'un ton sec, mais avec une lueur d'amusement dans la voix : « Je me ferai un plaisir de lui transmettre le message. »
Augusta plissa les yeux, pensive, avant de se tourner vers Amélia. « Hadrien, malgré son calme stoïque, semble être plus rancunier qu'il ne le laisse paraître, » dit-elle avec une pointe d'admiration. « James a de la chance qu'il ne lui ait pas fait subir pire. »
Amélia hocha la tête, un léger sourire au coin des lèvres. « C'est vrai. Il a un contrôle impressionnant sur ses émotions, mais il n'oublie jamais les torts subis. La manière dont il a géré la situation avec James montre qu'il sait très bien comment rendre la monnaie de sa pièce sans déclencher une guerre ouverte. »
« Il a certainement hérité de la ruse de Doréa, sa grand-mère et ma meilleure amie, » ajouta Augusta, le ton pensif. « S'il continue ainsi, il sera un adversaire redoutable pour ceux qui chercheront à le défier. »
Ragnok, toujours impassible, intervint d'une voix calme : « Ce n'est pas de la rancune. C'est un sens aigu de la justice venant de son rôle de chevalier. Il sait que chaque action doit avoir des conséquences, et il s'assure que ceux qui le défient en tirent une leçon. Les Gobelins respectent cette façon de faire. »
Augusta acquiesça lentement. « Peut-être, mais je doute que James comprenne cela de sitôt. Hadrien a raison de se montrer inflexible dans ce genre de situation. Il sait qu'on le teste à chaque instant. »
En Allemagne, Acturus Black était confortablement installé dans un fauteuil en cuir, un café à la main, parcourant un journal anglais avec une expression de lassitude. Il soupira en secouant la tête, attirant l'attention de sa femme, Melania, qui était assise en face de lui.
« Qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-elle, remarquant son air contrarié.
Acturus posa le journal sur la table, ses doigts tapotant nerveusement le manche de sa tasse. « James Potter, ce stupide gamin, » grogna-t-il avec mécontentement. « Il a tenté de défier l'héritier des Peverell. Une bêtise sans nom. »
Melania haussa un sourcil, surprise. « L'héritier des Peverell ? Ce n'est pas un titre à prendre à la légère. Qu'a-t-il fait exactement ? »
« Il l'a défié en duel, en pleine Grande Salle de Poudlard, devant tout le monde, » expliqua Acturus avec un rictus de dédain. « Quelle absurdité ! Le garçon l'a humilié sans même lever le petit doigt. Tout cela ne fait que montrer à quel point James est irresponsable. »
Melania hocha la tête, réfléchissant. « James a toujours été impulsif. Il n'a jamais su gérer la pression de façon adéquate. Mais défier un Peverell ? Il aurait dû savoir que c'était perdu d'avance. »
Acturus grogna, sa voix lourde d'exaspération. « Ce n'est pas seulement de l'impulsivité. C'est de la pure arrogance. James a toujours cru qu'il était intouchable parce qu'il est le père du garcon du Celui-qui-a-survécu. Mais il oublie qu'il n'est pas à la hauteur des Peverell. Ils jouent dans une toute autre cour. »
Melania le regarda avec un léger sourire. « Eh bien, j'imagine que cela le ramènera peut-être sur terre, non ? »
Acturus secoua la tête. « J'en doute. James est aussi borné qu'il est fier. Cela pourrait même empirer la situation. » Il reprit une gorgée de son café avant d'ajouter : « Il serait temps que quelqu'un lui donne une véritable leçon sur la façon de se comporter en tant que sorcier de renom. Sinon, il finira par entraîner toute sa famille dans la disgrâce. »
Acturus tourna une nouvelle page de son journal, ses yeux s'arrêtant sur un article qui attira instantanément son attention. Le titre en grosses lettres disait : "Lucius Malfoy arrêté pour tentative de meurtre envers les étudiants de Poudlard". Ses sourcils se froncèrent de surprise et de mécontentement.
« Quoi encore ? » murmura-t-il pour lui-même avant de lire l'article avec plus de soin.
Melania, remarquant son changement d'attitude, posa son thé et demanda doucement : « Que se passe-t-il cette fois ? »
Acturus, sans lever les yeux du journal, répondit d'une voix grave : « Lucius Malfoy... il a été arrêté. Apparemment, il est accusé d'avoir introduit un objet magique dangereux à Poudlard. Un journal ensorcelé, visant à tuer des étudiants. » Il secoua la tête, incrédule. « Il a été pris sur le fait, et c'est Nathaniel Potter, le frère d'Hadrien, qui a révélé tout cela grâce à un souvenir. »
Melania écarquilla les yeux. « Lucius Malfoy ? Impliqué dans une tentative de meurtre ? Je savais qu'il était sournois, mais de là à s'en prendre à des enfants... »
Acturus serra le journal un peu plus fort. « Il a toujours été ambitieux, et cette ambition l'a poussé à des actes impardonnables. Mais là, il est allé trop loin. Il ne se relèvera pas de ça. »
Melania réfléchit un instant. « Cela va provoquer un grand scandale dans la communauté sorcière. Les Malfoy sont puissants, mais même eux ne peuvent échapper à la justice quand il s'agit de tentative de meurtre sur des enfants. »
« Surtout avec Amélia Bones impliquée, » ajouta Acturus. « Elle ne laissera personne, pas même un Malfoy, échapper à la punition. »
Il reprit son journal, secouant la tête une fois de plus. « Lucius pensait qu'il pouvait tout contrôler avec son argent et son influence, mais il vient de se brûler les ailes. Et, à cause de sa stupidité, c'est toute sa famille qui risque d'en payer le prix. »
Acturus soupira profondément, posant le journal sur la table tout en frottant ses tempes comme pour apaiser un mal de tête latent. « C'est navrant... des deux côtés, ils sont devenus leur propre pire ennemi. Albus et ses partisans, tout comme les puristes, sont complètement aveuglés par leur quête de pouvoir. James Potter et Lucius Malfoy ne sont que des pions dans un jeu beaucoup plus vaste, mais leur stupidité cause des ravages. »
Melania hocha la tête en signe d'accord. « James est trop impulsif, trop porté par ses émotions. Et Lucius, avec son arrogance... ils ne voient pas plus loin que leur ambition immédiate. »
« Exactement, » répondit Acturus. « La lumière, représentée par Albus et ses partisans, perd en crédibilité avec des individus comme James, qui s'imaginent que leur statut leur permet tout. Quant à l'autre côté, les puristes et les anciens partisans de Voldemort, ils sont tout aussi égarés. Lucius vient de jeter le discrédit sur l'ensemble de leur camp. Ce qu'il a fait à Poudlard va retentir dans toute la communauté. »
Il marqua une pause, regardant son café refroidir. « Ces deux camps sont en train de s'effondrer sous le poids de leurs propres erreurs. James, avec son défi ridicule contre Hadrien, et Lucius, avec sa tentative de meurtre contre des enfants... Ils ne réalisent pas que leurs actions détruisent peu à peu leurs causes respectives. »
Melania soupira à son tour. « Et pendant ce temps, ce sont les innocents qui souffrent. Les enfants, comme Nathaniel, sont pris dans ce conflit de pouvoir. »
Acturus acquiesça. « Oui, Nathaniel et Hadrien... ils sont les véritables victimes dans tout cela. Pourtant, ils semblent plus sensés que ceux qui les entourent. J'espère juste qu'ils ne seront pas entraînés davantage dans ce tourbillon de folie. »
Il resta pensif un moment, avant de conclure : « Ces conflits de pouvoir aveuglent tout le monde, et c'est ce qui causera la chute des deux camps. Si quelqu'un ne prend pas les rênes pour remettre de l'ordre, il n'y aura bientôt plus rien à sauver. »
Acturus fronça les sourcils, surpris par la chouette blanche qui s'était posée devant lui avec une grâce tranquille. Ce n'était pas une chouette ordinaire, et il sentait une certaine familiarité dans son comportement. Melania, avec la douceur qui la caractérisait, fit apparaître un bol d'eau fraîche et de la nourriture pour l'animal. La chouette la remercia d'un hochement de tête avant de plonger son bec dans le bol.
« Une chouette blanche… » murmura Acturus en détachant la lettre attachée à la patte de l'oiseau. « Ce n'est pas un hasard. »
Acturus prit la lettre avec un sourcil levé, encore plus surpris en voyant qu'elle provenait de Nathaniel Potter. Il caressa pensivement la chouette avant de déplier le parchemin. Melania, ayant préparé le bol d'eau et la nourriture pour l'oiseau, s'installa à ses côtés, observant son mari avec curiosité.
« De Nathaniel, dis-tu ? » demanda-t-elle doucement.
« Oui... étrange. Je ne m'attendais pas à avoir de ses nouvelles, » répondit Acturus tout en parcourant les premières lignes de la lettre. Il plissa les yeux, absorbé par la lecture.
Après quelques instants de silence, Acturus murmura : « Il me demande un entraînement... Il veut devenir plus fort. »
Melania haussa un sourcil. « C'est un choix sage de sa part. Mais pourquoi te contacter toi au lieu de James qui est son père ou Sirius, son parrain ? »
Acturus soupira en posant la lettre sur la table. « Justement... James et Sirius ne pensent qu'à leurs propres exploits et être dans les bonnes grâces pour Dumbledore. Ils ne comprennent pas que le jeune garçon cherche une autre voie. Nathaniel ne veut pas seulement être puissant, il veut être capable de protéger ceux qu'il aime... sa sœur, ses amis, et même sa famille. »
Melania hocha la tête. « Il a hérité du caractère protecteur de Charlus. Il semble comprendre que la véritable force ne réside pas seulement dans la puissance brute, mais dans la volonté de protéger et de préserver. »
Acturus réfléchit un instant avant de se tourner vers sa femme. « Je crois que je vais l'accepter. Il a du potentiel, et si je ne l'aide pas à se forger correctement, il risque de se perdre dans la quête de puissance, comme tant d'autres avant lui. »
Melania sourit doucement. « C'est une décision juste. Avec toi comme guide, il apprendra à canaliser sa force, à comprendre la véritable essence du pouvoir. »
Acturus se redressa, déterminé. « Tu as raison, Il rappelle Charlus. Le même esprit de protection et de justice... Et si Nathaniel est prêt à faire les sacrifices nécessaires, je ferai tout pour qu'il suive une voie qui le mènera loin des erreurs de son père. »
Melania sourit en hochant la tête. « Alors, réponds-lui. Fais-le venir ici. Il est temps qu'il apprenne ce que signifie vraiment être un Black et un Potter. »
Melania éclata de rire doucement en voyant la chouette blanche hocher la tête comme si elle comprenait parfaitement la conversation.
« Tu vois ? Même Hedwige est d'accord avec toi, » dit-elle en souriant malicieusement.
Acturus secoua la tête avec un soupir amusé. « Oui, cette chouette semble avoir plus de sagesse que Sirius et James réunis. »
Melania prit une gorgée de son thé, toujours en riant. « Ce serait bien qu'Hedwige leur enseigne une ou deux leçons de vie. »
Acturus, pensif, réfléchissant à l'importance de la demande de Nathaniel. « Eh bien, je vais lui répondre rapidement. Ce jeune homme mérite d'être guidé. Et avec une chouette comme celle-ci à ses côtés, il est en de bonnes mains... ou plutôt en bonnes plumes. »
Il se leva, se dirigeant vers son bureau pour rédiger sa réponse, tandis qu'Hedwige l'observait attentivement, ses yeux brillants d'intelligence, comme si elle comprenait que cette lettre allait marquer un tournant dans le destin de Nathaniel.
Melania, toujours pragmatique, observa son mari se diriger vers son bureau pour rédiger la réponse à Nathaniel. Sans perdre de temps, elle s'adressa à l'un des elfes de maison qui se tenait près de la porte.
« Prépare nos bagages, nous partirons pour l'Angleterre dans quelques jours, » ordonna-t-elle d'une voix calme mais ferme.
L'elfe hocha la tête avant de disparaître dans un petit "pop". Melania se retourna ensuite vers un autre elfe et ajouta : « Transmets ce message à Kreatur, l'elfe de la maison Black en Angleterre. Dis-lui que nous arriverons bientôt et que tout doit être prêt pour notre arrivée. »
L'elfe acquiesça avant de se volatiliser pour accomplir sa tâche. Melania, satisfaite de l'efficacité de ses serviteurs, reprit sa tasse de thé et s'installa confortablement, réfléchissant à ce qui les attendait en Angleterre. Elle savait que les événements qui se déroulaient là-bas allaient changer bien des choses, et elle comptait bien s'assurer que la famille Black, avec Acturus à la tête, serait prête à y faire face.
« Les choses ne vont certainement pas être simples, » murmura-t-elle pour elle-même, son regard fixé sur la fenêtre tandis qu'Hedwige, satisfaite de son repas, se nettoyait doucement les plumes.
Quelques jours plus tard, Hadrien se trouvait confortablement installé dans un jet privé, ses pensées encore tournées vers les adieux qu'il avait faits à Nathaniel, Lilian, Amélia et Augusta. La cabine du jet était silencieuse, une ambiance feutrée régnait, laissant à Hadrien le temps de méditer sur les récents événements.
Son frère Nathaniel lui avait fait un adieu chargé d'émotions, mais Hadrien avait vu dans ses yeux la détermination de devenir plus fort. Il savait que Nathaniel ferait tout pour protéger ceux qu'il aimait et pour accomplir son propre destin dans le monde magique anglais. Lilian, quant à elle, avait affiché une tristesse plus palpable sans vraiment comprendre pourquoi il devait partir si vite.
Amélia, toujours protectrice, lui avait rappelé qu'elle serait là si jamais il avait besoin de soutien, bien que Hadrien lui ait répété à voix basse que son chemin de chevalier devait être solitaire. Quant à Augusta, elle avait simplement hoché la tête avec une gravité et une compréhension silencieuse. La vieille sorcière était forte et savait que certaines batailles se menaient seul.
Le jet traversait les nuages, et Hadrien, regardant par la fenêtre, songea à ce qu'il laissait derrière lui. Poudlard, ses racines en Angleterre, les promesses faites à sa famille... mais aussi la mission qui l'attendait, bien plus grande, celle de protéger la Déesse Athéna et de maintenir l'équilibre cosmique.
Il soupira doucement, se redressant dans son siège. Il savait qu'il devait garder un œil sur Nathaniel, mais il était temps pour lui de se concentrer sur les nouvelles batailles à venir. Le destin d'Hadrien Peverell, ou plutôt de Harry James Potter, le Chevalier du Serpentaire, allait bientôt l'emmener loin de tout ce qu'il connaissait.
Hadrien saisit l'interphone du jet privé et dit calmement au pilote : « Changement de plan. Nous n'allons plus au Japon. Dirigez-vous vers la Chine. »
Le pilote répondit avec un simple « Reçu, monsieur. » tandis que Hadrien relâchait l'interphone.
Il avait ses raisons pour ce détour. Le Japon, bien que sa destination initiale, devait attendre. Hadrien souhaitait rencontrer un homme dont la sagesse traversait les âges : Dōko, le Chevalier d'Or de la Balance, également connu sous le nom de « Vieux Maître. » Il savait que Shiryu, l'un des chevaliers de bronze, avait appris sous sa tutelle, et Hadrien estimait que Dōko pourrait lui offrir des conseils essentiels.
Il avait peut-être besoin de la sagesse du Vieux Maître et de son expérience de plusieurs siècles. Le destin des chevaliers d'Or et leur devoir vis-à-vis de la déesse Athéna n'étaient pas des charges légères. Et bien que Hadrien porte le lourd fardeau d'être le Chevalier maudit du Serpentaire, il savait que Dōko pourrait l'aider à mieux comprendre son rôle dans la guerre à venir.
Assis dans le jet qui déviait doucement de sa route, Hadrien gardait pour lui ses véritables intentions, réfléchissant déjà aux questions qu'il poserait au Vieux Maître une fois arrivé dans les montagnes chinoises.
Quelques heures plus tard, Hadrien se trouvait dans un vieux train qui serpentait à travers les montagnes chinoises, en direction des Monts de Rozan. Le paysage défilait sous ses yeux : des pics rocheux couverts de verdure et des rivières cristallines qui s'écoulaient entre les gorges profondes. Les Monts de Rozan, isolés et difficiles d'accès, étaient le lieu où résidait Dōko, le légendaire Chevalier d'Or de la Balance.
Le train finit par ralentir en s'approchant de la petite gare d'un village situé au pieds des Monts de Rozan. Hadrien se leva calmement, il ajustait son sac. Le bruit métallique des freins retentit, annonçant leur arrivée.
Alors qu'il descendait du train, Hadrien ressentit immédiatement la différence dans l'air. La région des Monts de Rozan, située à une altitude élevée, manquait cruellement d'oxygène. Chaque respiration était plus difficile, et l'atmosphère semblait peser sur ses épaules. Il sentait que ce n'était pas seulement dû à l'altitude, mais aussi à une autre force, quelque chose de plus ancien et plus mystique.
L'air dense semblait vibrer avec une énergie cosmique, comme si la montagne elle-même recelait une puissance cachée depuis des siècles. Cette sensation renforçait l'aura de grandeur et de mystère autour du lieu. Il comprit alors pourquoi Dōko avait choisi cet endroit pour s'isoler du monde extérieur : la montagne n'était pas seulement une barrière naturelle, mais aussi un lieu imprégné de cosmos, où seuls les plus forts pouvaient survivre et se perfectionner.
Hadrien ajusta son rythme de marche, prenant des respirations profondes pour s'habituer à la rareté de l'air. Il se rappelait les exercices de respiration enseignés aux chevaliers pour canaliser leur énergie dans des conditions extrêmes. Son esprit se focalisa sur la route devant lui, le chemin vers le sanctuaire était rude, mais chaque pas le rapprochait de la rencontre avec Dōko.
Devant une chute d'eau imposante, le Vieux Maître, Dōko de la Balance, était assis en méditation. L'eau rugissante ne troublait en rien son calme intérieur. Il était plongé dans un état de concentration profonde, son esprit en harmonie avec la nature qui l'entourait. Cependant, un changement imperceptible dans l'air l'alerta. Dōko ouvrit lentement les yeux, sentant la présence de quelqu'un approchant.
Non loin, Shunreï revenait du village avec des provisions, le regard paisible. Avant qu'elle ne puisse dire un mot, Dōko se redressa légèrement et déclara d'une voix tranquille mais ferme : « Shunreï, prépare un couvert supplémentaire pour ce soir. Nous aurons un invité. »
Shunreï s'arrêta, surprise, mais elle hocha la tête avec un doux sourire. Habituée aux perceptions uniques du Vieux Maître, elle ne posa pas de questions. Elle se retourna pour se diriger vers la maison et préparer le repas, pendant que Dōko jetait un regard vers l'horizon. Il savait déjà qui approchait : un jeune homme avec un destin lourd, qui venait chercher des réponses et peut-être bien plus encore.
Hadrien atteignit enfin sa destination après un long et silencieux voyage à travers les montagnes. Devant lui se dressait une imposante chute d'eau, le grondement assourdissant de l'eau contrastant avec le calme profond qui émanait de l'endroit. Le paysage était à couper le souffle, mais ce n'était pas la beauté de la nature qui capturait son attention.
Assis en méditation, immobile comme la roche elle-même, se tenait Dōko, le Vieux Maître, chevalier d'or de la Balance. Hadrien s'arrêta à quelques pas de lui, respectueux. Il pouvait sentir la sagesse et la puissance émaner de l'ancien chevalier.
Leurs regards se croisèrent. Un échange muet s'installa entre eux, lourd de sens mais sans le moindre mot. Dans ce silence, tout semblait déjà dit.
Ainsi s'achevait le voyage de Hadrien vers les monts de Rozan, marquant le début d'une nouvelle quête, celle de l'apprentissage et des réponses qu'il recherchait.
À suivre
