Bonjour à toutes et tous,
Voici le chapitre 2 de cette histoire ! Mea culpa, j'avais quelque chose peut oublié de le publier la semaine dernière. Pour me faire pardonner, vous aurez deux chapitres cette semaine ! ;)
Bonne lecture !
Réponses aux reviews :
Leti2a : Merci pour ton petit commentaire ! Je te remercie de la proposition ! Mais je ne voudrais pas t'embêter :)
Pansy marchait derrière Minerva et Hermione, le regard perdu dans le vide, bien que son esprit était en pleine ébullition. Elle n'arrêtait pas de réfléchir à ce qu'elles venaient de découvrir. La magie ancienne, le chaos, tout cela faisait écho à des souvenirs lointains, des histoires que ses parents lui avaient racontées, des légendes qui semblaient à peine crédibles quand elle était enfant. Mais aujourd'hui, tout se brouillait, tout se mélangeait dans un tourbillon d'images et de sensations.
Le Manoir Parkinson.
Elle s'était toujours sentie un peu étrangère à cet endroit, une bâtisse imposante qui dominait la vallée comme une ombre, une forteresse de pierre qui semblait plus ancienne que le temps lui-même. Quand elle était petite, ses parents lui en parlaient souvent avec une sorte de respect craintif. Ils l'avaient appelée leur « maison ancestrale », mais ils n'avaient jamais vraiment expliqué pourquoi. Tout ce qu'elle savait, c'est que le manoir avait une histoire aussi vieille que Poudlard.
En fait, selon son père, le Manoir Parkinson avait été construit à la même époque que l'école de sorcellerie. Il aurait même appartenu à un ami très proche d'un des fondateurs de Poudlard, un lien qui se perdait dans la nuit des temps. Salazar Serpentard, pour être exact.
Ce détail lui était revenu en mémoire tandis qu'elles exploraient les couloirs du château, un détail qui semblait si anodin à l'époque, mais qui prenait une importance nouvelle aujourd'hui. Si la magie qui avait été libérée était aussi ancienne que Poudlard, alors elle savait que ce pouvoir était peut-être lié à tout ce qui entourait les fondations de l'école… y compris à son propre héritage.
Elle se souvenait des histoires que ses parents lui racontaient à propos de leur manoir, des légendes qui se transmettaient de génération en génération, comme un secret bien gardé. D'après son père, un ami de Salazar Serpentard était celui qui avait commandé la construction du manoir, un sorcier puissant, discret, qui avait des liens avec les premières familles de la magie ancienne. Mais ces liens, ces histoires… tout cela s'était peu à peu estompé dans la mémoire de sa famille, comme une poussière dans les livres d'histoire.
Pansy tourna son regard vers les deux anciennes Gryffondor, qui continuaient d'avancer, mais son esprit était loin, perdu dans les ombres du passé. Si cette magie libérée venait des racines même de Poudlard, peut-être avait-elle un lien avec le passé du manoir. Peut-être que cette magie était plus personnelle pour elle qu'elle ne l'avait imaginé. Peut-être que les fondations de son propre foyer portaient la même essence de chaos que celle que l'on venait de libérer ici, dans les entrailles du château.
Une pensée sombre traversa son esprit. Et si la magie qui se réveillait dans Poudlard avait des ramifications jusqu'au Manoir Parkinson ? Ce pouvoir qu'elles avaient libéré n'était-il pas une invitation à un retour aux sources, un réveil de quelque chose qui dormait dans les murs du manoir depuis des siècles ?
Elle avait toujours su que sa famille n'était pas aussi "ordinaire" qu'elle semblait l'être. Ce n'était pas seulement une question d'argent ou de statut. Les Parkinson, comme toutes les familles anciennes, portaient en eux un passé lourd, tissé de magie et de secrets. Ce pouvoir sombre qui s'était libéré à Poudlard… était-il aussi lié à la magie des Parkinson ?
Minerva, qui marchait en tête, semblait absorbée dans ses pensées, mais Pansy pouvait sentir son aura de vigilance. Hermione, quant à elle, était encore un peu abattue, comme si la lourdeur de l'épreuve qu'elles venaient de traverser pesait sur ses épaules. Mais Pansy ne pouvait s'empêcher de réfléchir à cette connexion entre le manoir, la magie ancienne et les fondateurs. Elle s'interrogeait sur ce que cela pouvait signifier pour elle, pour sa famille, et pour ce qui allait arriver.
Enfin, après quelques instants de silence, elle brisa le calme. Sa voix était basse, comme un murmure, mais elle savait que ses deux compagnes l'entendaient.
« Minerva, Hermione… » commença-t-elle, hésitante. « Vous savez… »
Elle marqua une pause, puis continua, son regard perdu dans la distance.
« Le Manoir Parkinson. Il a une histoire aussi vieille que Poudlard. Il a été construit à peu près à la même époque. Mon père m'a toujours raconté que le manoir appartenait à un proche de Salazar Serpentard. »
Hermione, surprise, tourna la tête vers elle.
« Vraiment ? » demanda-t-elle, la curiosité dans la voix. « C'est fascinant. Et… comment cela se relie à ce que nous avons découvert ? »
Pansy réfléchit un instant avant de répondre.
« Ce que nous avons libéré dans le château, cette magie, elle semble… différente. Comme une énergie brute, quelque chose qui nous dépasse. Mais cela ne me semble pas nouveau. Mon père… il disait souvent que la magie du manoir était ancienne, presque aussi vieille que les murs de Poudlard. Il disait que les fondations du manoir étaient imprégnées de la même sorte de magie que celle qui s'échappe ici, sous nos pieds. »
Minerva s'arrêta et se tourna lentement vers elle, une lueur d'intérêt dans ses yeux.
« Vous pensez donc que la magie libérée ici… est connectée à celle du Manoir Parkinson ? »
Pansy hocha la tête lentement.
« Peut-être que ce pouvoir, cette force, est plus vaste que ce que nous pensions. Peut-être qu'elle s'étend bien au-delà de Poudlard. Et si ce que nous avons libéré… si ce n'était pas seulement pour nous ? Si c'était un signal ? Un appel ? » Elle se mordilla la lèvre, hésitant à poursuivre. « Le manoir, les Parkinson, ils ont toujours été liés à cette magie ancienne. Peut-être que ce que Nott cherche… c'est une magie qui existe aussi dans mes propres racines. »
La directrice fronça les sourcils.
« Il est possible que la magie soit plus ancienne que ce que nous imaginons. Et si cette magie était partout, dans tout ce qui touche à l'histoire des sorciers, alors ce que vous dites pourrait bien être vrai. Le manoir, les familles anciennes… elles ont toutes été témoins d'événements que nous avons oubliés. »
Hermione, absorbée par le flot de pensées qui envahissait son esprit, hocha lentement la tête.
« Si ce pouvoir a des liens avec des maisons aussi anciennes que les Parkinson, cela pourrait bien expliquer pourquoi nous n'avons pas encore vu de changements évidents dans le château. Ce pouvoir peut très bien attendre, se préparer à s'étendre lentement, en silence. » Elle regarda son interlocutrice avec une nouvelle détermination. « Peut-être que nous devons aller voir le manoir, Pansy. Vérifier ce qu'il cache, et voir si ce pouvoir est déjà en train de s'y infiltrer. »
La serpentard sentit un frisson parcourir son dos. L'idée d'explorer son propre foyer avec cette nouvelle perspective la terrifiait autant qu'elle l'intriguait. Le manoir était peut-être le prochain lieu où le chaos allait se réveiller.
Sans un mot, les trois femmes se regardèrent, un accord silencieux se formant entre elles. L'étau se resserrait autour de Poudlard, mais il se resserrait également autour du manoir. Et il était grand temps d'explorer les liens entre ces deux puissances antiques.
Le matin suivant, elles se tenaient à l'orée d'une forêt dense, les branches des arbres noueuses se tendant vers elles comme des bras tendus dans l'obscurité. Il faisait encore frais, l'air chargé de brume et d'humidité, comme si la nature elle-même retenait son souffle. Le Manoir Parkinson se trouvait à quelques kilomètres à l'est de Poudlard, dans une vallée isolée où la lumière du soleil peinait à percer à travers les nuages épais. Il semblait que même le ciel se refusait à leur accorder une chance de voir clairement ce qu'elles allaient découvrir.
Pansy n'avait pas mis les pieds ici depuis longtemps, mais chaque détail du paysage autour du manoir lui était familier. Ce n'était pas simplement une maison. C'était un symbole, un lieu chargé d'histoire et de magie. Le manoir avait été la demeure de sa famille pendant des siècles, et son héritage pesait lourdement sur ses épaules.
La première partie du trajet s'était faite en silence. Les trois femmes étaient montées sur les sombrals — un moyen de transport discret que Minerva avait proposé afin d'éviter toute détection —, et le paysage se défilait à une vitesse apaisante, presque comme si le ciel lui-même les emmenait là où elles devaient être. Pourtant, malgré le confort relatif du transport, Pansy sentait un frisson parcourir son dos à mesure qu'elles approchaient.
Le manoir se dessinait enfin à travers les arbres, une silhouette imposante qui émergeait lentement des ombres, les murs grisâtres et les tours sombres entourées de haies taillées à la perfection. Il semblait vieux, bien plus vieux que tout ce qu'elle avait connu, un géant de pierre à l'échelle de l'histoire. Ses fenêtres étroites et ses pierres ternies par le temps paraissaient observer les visiteurs avec un regard presque… hostile.
Les murs semblaient murmurés des secrets, des souvenirs oubliés. Cette maison avait connu des siècles d'histoire, et certains des sorciers qui y avaient vécu étaient presque aussi légendaires que les fondateurs de Poudlard eux-mêmes.
Quand les créatures magiques se stoppèrent dans l'allée devant l'imposante porte d'entrée, Pansy sentit la lourdeur de l'atmosphère s'alourdir encore. Elle déglutit, sa main se posant instinctivement sur le garrot de sa monture. C'était ici, entre ces murs, que l'histoire de sa famille se confondait avec celle des pouvoirs anciens. Et aujourd'hui, elle allait devoir découvrir si cette connexion était plus qu'une simple légende.
« Prête ? » demanda Minerva en tournant son regard vers la brune, son ton ferme et empreint de gravité.
Pansy hocha la tête, bien que son cœur batte fort contre sa poitrine.
« Oui. » Sa voix était plus forte qu'elle ne l'avait imaginé, mais ses pensées étaient déjà ailleurs, perdues dans un tourbillon de souvenirs et de questions.
Elle se glissa le long du flanc du sombral, suivie de près par Hermione, dont les yeux brillaient d'une curiosité à peine dissimulée. L'écossaise resta un instant immobile, son regard scrutant l'imposante bâtisse. Il y avait quelque chose d'implacable dans l'air, une sorte de pression qui, bien que subtile, se faisait sentir autour d'elles.
Les grandes portes du manoir, d'un bois sombre et gravé de runes anciennes, s'ouvrirent sans un bruit, comme si le manoir lui-même les attendait. Une brise glaciale souffla de l'intérieur, et Pansy se figea, sentant un frisson de magie noire glisser le long de sa colonne vertébrale. C'était comme si le manoir accueillait les visiteurs dans ses entrailles glacées, tout en les avertissant qu'ils n'étaient pas vraiment les bienvenus.
« C'est… différent de la dernière fois, » murmura Pansy, en se tournant vers Minerva. « Comme si… comme si quelque chose avait changé ici. »
La directrice acquiesça, une lueur dans les yeux.
« La magie ici est ancienne. Très ancienne. Elle a été éteinte pendant longtemps, mais maintenant elle semble se réveiller. »
Les trois femmes franchirent le seuil de la maison, et Pansy sentit immédiatement la différence. L'air à l'intérieur était lourd, presque visqueux. Les murs semblaient émettre une faible lueur, comme s'ils vibraient d'une énergie ancienne. Chaque mouvement dans la pièce, chaque bruit, résonnait étrangement. Le manoir était immense, avec des couloirs aux pierres usées, des tapisseries poussiéreuses qui pendaient du mur, et une odeur de vieux parchemin, de cuir tanné, de magie oubliée.
Le hall d'entrée était vaste, décoré de statues de sorciers aux traits sévères, des portraits de famille qui semblaient être là depuis des siècles. Les regards des ancêtres Parkinson semblaient suivre chacun de leurs pas, une présence constante, mais aussi… un avertissement. Ce manoir était un lieu où chaque pierre portait les traces de l'histoire. Là, dans l'ombre des corridors, des secrets sommeillaient, des sortilèges anciens dormaient, et il n'était pas question de les réveiller sans en subir les conséquences.
Pansy s'avança, ses yeux scrutant les lieux à la recherche de signes.
« Nous devons commencer par la bibliothèque, » dit-elle d'une voix basse, presque murmurée, comme si le manoir lui-même pouvait les entendre. « C'est là que mon père m'a dit que la magie des Parkinson était la plus forte. »
Les deux Gryffondor hochèrent la tête.
« Oui, allons-y. Mais soyez vigilantes. Ce manoir a sûrement été conçu pour cacher les choses, pour les dissimuler dans les ombres. » Répondit Minerva.
Hermione, dont les yeux étaient brillants d'excitation, n'était pas moins inquiète.
« Je sens que ce pouvoir est là, Pansy. Il est… latent, quelque part dans les fondations. »
Les trois femmes se dirigèrent vers une imposante porte en bois sculpté, gravée de symboles mystérieux, qui semblait vouloir dissimuler l'entrée de la bibliothèque. Lorsque la porte s'ouvrit, une vague de poussière s'échappa, emportée par l'air glacé. L'intérieur était à la fois majestueux et écrasant. Des étagères s'élevaient jusqu'au plafond, emplies de livres reliés en cuir, leurs pages jaunies par le temps. C'était une bibliothèque qui semblait avoir accumulé des siècles de savoir, mais qui aussi, tout à coup, paraissait garder des secrets.
Minerva alluma sa baguette et, d'un geste, fit apparaître une lumière qui se diffusa autour d'eux, balayant les coins sombres de la pièce. Les livres semblaient être en parfaite harmonie avec la magie ancienne qui imprégnait les murs du manoir. Pansy sentit les vibrations dans l'air, une énergie palpable, presque lourde, qui semblait les surveiller.
« C'est ici… » murmura Pansy, s'approchant d'une étagère en particulier. « Les livres de ma famille. »
Elle se pencha pour tirer un volume particulier de l'étagère, un vieux grimoire dont la couverture en cuir était marquée par des symboles anciens. À l'instant où elle posa la main dessus, une chaleur familière l'envahit, comme un écho de magie longtemps oubliée. Elle se redressa d'un coup, un frisson parcourant son corps.
Minerva s'approcha, son regard se fixant sur le livre.
« Ce livre… il est lié à l'histoire des Parkinson. » La voix de la serpentard était grave. « Et peut-être à celle du pouvoir que nous avons libéré à Poudlard. »
Hermione s'approcha à son tour, scrutant les pages du grimoire qui, comme les autres livres, étaient écrites dans une langue ancienne et presque illisible.
« Ces sorts… ils sont liés à cette magie que nous avons ressentie à Poudlard. Peut-être même que la magie qui s'éveille ici a été scellée dans ces pages. »
Le silence retomba alors dans la pièce. Le manoir semblait avoir écouté, et Pansy avait la nette impression qu'il les observait, attendant, peut-être, qu'elles découvrent ce qu'il avait voulu cacher. La magie était là, bien vivante, prête à se manifester à tout moment.
Les pierres se mirent à vibrer faiblement, comme une respiration profonde dans les murs du vieil édifice. Un souffle presque imperceptible, une sorte de chuchotement dans l'air, sembla éveiller quelque chose d'ancien. Les tapisseries, d'habitude figées dans le temps, paraissaient bouger sous l'effet d'une brise invisible. Les ombres dansaient aux coins des pièces, comme des spectres du passé.
À mesure que les trois femmes avançaient dans la bibliothèque, une sensation étrange s'empara d'elles, comme si le manoir les tirait plus profondément dans ses entrailles, les entraînant dans des souvenirs que même Pansy, en tant qu'héritière de la maison, n'aurait pas pu anticiper.
Soudain, le hall s'estompa autour d'elles. L'air sembla se figer et l'espace se distordre, les murs se pliant et se tordant comme un reflet dans une eau agitée. Un instant, il n'y avait plus de présent, seulement des échos du passé. Puis, devant la jeune femme, une scène commença à se dessiner.
Elle se retrouva dans le salon familial, bien plus jeune, presque une enfant. Elle se tenait là, au milieu de la pièce, observant ses parents avec une adoration mêlée de peur. Ils étaient immobiles, eux aussi figés dans le temps, mais vivants par l'énergie du manoir. Sa mère, Lucinda Parkinson, au visage hautain, vêtue d'une robe de velours noir, et son père, Rodolphus Parkinson, au regard sévère, rigide comme une statue de marbre, étaient là, parfaitement incarnés dans leur apparence froide et distante.
Les détails étaient criants de vérité. Les rideaux noirs, lourds et épais, pendaient des fenêtres, et la cheminée, malgré l'absence de feu, semblait dégager une chaleur oppressante. L'odeur familière du cuir tanné et du bois ancien envahissait ses narines, et elle entendit clairement les voix de ses parents.
« Pansy, » dit la voix de son père, forte et ferme, comme une lame d'acier. « Fais attention à ce que tu touches ici. Ce manoir est plus vieux que toi, plus vieux que nous, et il ne pardonne pas l'imprudence. »
Sa mère, à côté de lui, ajouta, sa voix glaciale.
« - Ce n'est pas un lieu de jeu. Ce manoir porte la magie de nos ancêtres, et il n'a que faire des faiblesses. Si tu veux comprendre ce que cela signifie être une Parkinson, tu dois te souvenir de cela. »
Les mots résonnaient en elle, lourds, impitoyables. Ils n'étaient pas seulement des rappels de la rigueur familiale. C'était un avertissement. L'atmosphère autour d'eux semblait s'alourdir à mesure que les échos des paroles se distordaient et se superposaient, comme une étrange répétition.
« Ce manoir nous protège, » reprenait son père, en insistant sur chaque syllabe, sa voix un murmure de plus en plus perçant, « mais il exige aussi une loyauté totale. Ce pouvoir qui y réside, tu ne peux pas le manipuler comme bon te semble. »
Puis, l'image se flouta, comme un tableau de cire que l'on fait fondre sous un chaud rayon de soleil. Un autre écho se forma alors, un peu plus loin dans le temps, une scène différente.
Pansy se retrouva soudain dans un autre espace, une version plus jeune d'elle, en compagnie de Drago Malefoy, le fils des Malefoy, un camarade qu'elle connaissait bien. L'air était plus tendu, l'atmosphère plus formelle. Drago était là, debout aux côtés de ses parents — Lucius et Narcissa Malefoy — dans un cadre qui respirait encore l'élitisme, mais aussi une forme de menace latente. Ils étaient dans la même salle, la même pièce, mais à une autre époque.
Lucius, vêtu de son costume impeccable, portait un regard glacial. Il fixait son fils avec un air d'autorité, sans véritable chaleur dans ses traits. Narcissa, plus douce mais distante, se tenait un peu à l'écart, son visage inexpressif, ses yeux d'un bleu froid fixés sur le décor.
Lucius se tourna alors vers son ami, Rodolphus Parkinson, avec qui il échangeait des mots à voix basse. Les deux hommes semblaient tout à fait à l'aise dans cette atmosphère de pouvoir et de supériorité. Pansy, qui écoutait discrètement, sentit son cœur se serrer alors que les voix des deux hommes se faisaient entendre, comme un écho cruel du passé.
« Tu sais, » disait Lucius d'une voix mesurée, « les Moldus ne méritent rien d'autre que ce qui leur est arrivé. Quand je les faisais plier, je ne ressentais rien. Ils sont comme des insectes. Il n'y a pas de pitié à avoir. »
Elle sentit un frisson glacé lui traverser la peau. Elle se souvint de sa réaction à l'époque. Elle n'avait que huit ou neuf ans, à l'époque, et elle n'avait rien dit. Pas un mot. Mais elle se souvenait de la peur qui s'était emparée d'elle, de l'horreur qui s'était emparée de son esprit. C'était le genre de magie qui les entourait — une magie cruelle, impitoyable, qui était censée être leur héritage. Et pourtant, une part d'elle, même enfant, avait été horrifiée.
Lucius continua de parler, comme s'il ne remarquait même pas la réaction de sa jeune auditrice.
« Il n'y a pas de place pour les faiblesses, Rodolphus. »
La serpentard se souvenait de la tension, de l'angoisse qui montait en elle, mais il y avait aussi quelque chose d'encore plus étrange dans l'air à cet instant. Ce n'était pas seulement la douleur de l'innocence qui était exposée, c'était le manoir lui-même qui semblait réagir, comme s'il enregistrait chaque émotion, chaque mot.
Le manoir, dans une sorte de murmure discret, réagit en réponse. Un léger tremblement secoua l'air, une vibration subtile dans les pierres, comme un avertissement. Un frisson glacé se propagea dans la pièce, et, en arrière-plan, les visages des ancêtres de Pansy dans les portraits semblaient se tourner lentement vers la scène, leurs yeux devenant plus sombres, plus intenses. Ces regards, fixés sur elle, semblaient maintenant empreints d'un jugement silencieux, comme des témoins d'un héritage qu'il était impossible d'ignorer.
Le manoir, dans son immensité, dans sa majesté froide et silencieuse, était plus qu'un simple bâtiment. Il était un témoin du passé, un garde-mémoire, qui enregistraient tout ce qui s'y passait. Il n'y avait pas de répit ici. Le manoir enregistrait la cruauté, les erreurs, les faiblesses, et il les conservait, les absorbait dans ses pierres anciennes.
Et maintenant, il regardait Pansy, attendant — comme il avait toujours fait.
