Mais aujourd'hui, c'était différent. Complètement différent. Je respirai lentement pour me calmer tout en essayant de refouler mes souvenirs… qui en théorie ne s'étaient jamais produits.

Quand je fus prête, je cognai. J'essayais de sourire. C'était ce qu'Hermione aurait souhaité si elle était à mes côtés. Deux figures familières que j'appris à détester apparurent devant moi. De la voix la plus confiante et la plus douce, je demandai :

« Monsieur Granger ? Madame Granger ?

- Oui ? »

Ils étaient beaucoup plus jeunes. Tellement plus jeunes que mes souvenirs, mais ils semblaient pareils. Si on leur ajoutait quelques rides et des cheveux gris, ils étaient toujours pareils. Un peu plus et je pourrais croire qu'ils étaient pris dans une brèche temporelle causée par un retourneur de temps. Ils me souriaient.

« Bonjour, commençais-je. » Je sentis ma voix tremblée. Je me raclai la gorge pour regagner ma fermeté. « Je m'appelle Ginny et… » Ma voix me fit défaut. Je voulais continuer à parler, mais mes lèvres continuaient de bouger pour former mes prochains mots, pourtant aucun son ne sortait. Le père ouvrit un peu plus la porte en lançant un regard alarmé à sa femme. Il devait se demander qui j'étais et ce qui n'allait pas. Ils devaient aussi se demander pourquoi je les connaissais et surtout pourquoi je les dérangeais. Mme Granger posa une main sur son épaule. Quand ils se regardaient, je pouvais voir tout leur amour. Loin des regards de tueurs qu'ils me réservaient normalement. Ils débordaient d'amour. Ça faisait si étrange de les voir ainsi devant moi si patients. Ils semblaient si attentionnés et doux, loin des horribles personnages que je connaissais depuis que je leur avais corrompu leur fille.

« Est-ce que tout va bien, mademoiselle ? Avez-vous besoin d'appeler les policiers ? » demanda la dame en faisant signe pour que j'entre pendant que son mari bougeait sur le côté pour me laisser passer. Ça faisait longtemps que je n'étais pas entrée ici… Je ne pus m'empêcher de penser que maintenant, c'était bien avant tout ce qui s'était produit. Ce qui signifiait qu'en réalité que c'était la première fois que je venais ici. Qu'en réalité, ils ne m'ont jamais jetée dehors à moitié nue.


Été 1997.

« QU'EST-CE QUI SE PASSE ICI ? » demanda la mère lorsqu'elle nous vit.

Pire timing à vie. Hermione et moi étions dans le lit de ma douce, nues. Nos corps en sueur entremêlés et le souffle rauque. Moi en train de chevauché sa fille, une main sur l'oreiller pour me soutenir, l'autre dans son entrecuisse et la bouche occupée à mordre un point sensible que j'avais trouvé proche de sa clavicule. Une des mains de mon génie était entremêlée dans mes cheveux, l'autre était déposée dans le creux de mon dos. Ses bras forçaient délicatement pour m'attirer toujours plus près d'elle. Pire position pour nous découvrir… et pour apprendre que sa fille et sa meilleure amie étaient finalement amantes.

Je crus que nous avons pris un peu trop de temps… À la vue de sa mère, Hermione se redressa paniquée. Quant à moi, je restai figée. Avant même que je puisse reprendre mes esprits et ordonner à mon corps de s'enlever de ma position pour me cacher sous les couvertures, la mère s'avança à grands pas et m'attrapa les cheveux avant de les tirer violemment. Je tombai hors du lit. La vache ! Ça faisait mal !

« C'EST QUOI CETTE DÉBAUCHE, HERMIONE ? » Cria la mère qui avait manifestement perdu tout le calme qui lui était familier.

Hermione se leva aussitôt et tenta de dégager les serres de sa mère autour de sa prise. À son visage, je savais qu'elle était terrifiée. Elle n'a sûrement jamais dû voir sa mère ainsi. Merde. Merde. Merde. Après d'autres cris et des supplications de la part d'Hermione pour qu'elle me lâche, Mme Granger me libéra. Aussitôt, je sautai sur la table de chevet pour y attraper ma baguette magique. Je paniquai lorsque je me rendis compte qu'elle ne s'y trouvait pas. Puis Hermione arriva à mes côtés et s'empressa de me couvrir d'un des draps avant de faire de même pour elle. Cette simple attention me rappela que je ne me trouvais pas au milieu d'un raid-surprise de Mangemorts, en pleine guerre. Je n'étais non plus à Poudlard quand les professeurs s'amusaient à nous réveiller avec un efficace Endoloris. Tout ceci n'était pas une attaque, mais simplement Mme Granger qui venait d'apprendre que je n'étais pas uniquement la meilleure amie de sa fille. J'étais en sécurité. Voldemort était défait. Je n'allais pas mourir. Oui. Tout était beau, je n'allais pas mourir.

« Hermione… c'est… c'est quoi tout ceci ? Explique-moi, demanda la dame toujours aussi choquée par sa découverte. » Elle avait les larmes aux yeux. Je resserrai le drap autour de mon corps, maintenant gênée que Mme Granger m'aille vue nue. Je devais sûrement avoir pris ma plus belle teinte de rouge. J'aurais bien voulu remercier Hermione pour sa présence d'esprit, mais cela attendra. Pour le moment, l'important était de calmer la mère et de trouver les vêtements d'hier. Ou n'importe quel vêtement. La mère avait beau être fâchée, je l'étais tout autant. On ne rentrait pas ainsi dans une chambre de quelqu'un. Pourquoi était-elle entrée ? Elle n'a même pas cogné avant ! ou peut-être que si, mais nous ne l'avions juste pas entendu… Tout de même ! Qu'est-ce qui avait de si important pour que la mère d'Hermione n'attende pas qu'on sorte de la chambre ? En plus, mon cuir chevelu m'élançait toujours ! À croire que Mme Granger me tenait toujours les cheveux. Ça m'avait vraiment fait mal. Merlin. Un peu plus, elle aurait pu me décrocher la tête des épaules.

J'essayais de trouver mes vêtements pour m'habiller toujours cachés sous la couverture, tandis que la mère essayait de reprendre ses esprits et de se calmer. Hermione faisait pareil de son côté. Merde. Pourquoi les avons-nous lancés partout dans la pièce ? Non, en fait, pourquoi il a fallu ce matin ?

« Maman, s'il te plaît calme-toi, commença mon génie. Ginny et moi… nous… nous sommes un couple. Je l'aime. Elle m'aime. On s'aime, maman.

- Oui, elle aime surtout te baiser !

- Non ! On s'aime ! Ce n'est pas juste du sexe. C'est plus fort ! C'est plus profond ! C'est comme toi et papa.

- NE NOUS COMPARE PAS À CETTE PUTAIN ! » s'exclama sa mère en la giflant.

Un silence glacial s'installa, tout se figea à cet instant. J'arrêtai d'essayer de trouver mon équilibre pour mettre ma jambe dans le second trou de mon pantalon. Un feu se réveilla au creux de mon ventre prêt à tout brûler. Je regardais Hermione, attentant qu'elle me dise quoi faire, tout en lançant des regards frénétiques à mes alentours pour trouver ma baguette. J'aurais vraiment apprécié de l'avoir et pouvoir la dégainer à tout moment pour protéger ma douce et moi. Par chance, deux semaines auparavant, je suis devenue majeur pour performer la magie hors Poudlard sans risquer de passer devant un tribunal. Lentement, ma copine leva la main jusqu'à sa joue. Elle était encore sous le choc quand elle regarda sa mère. Hermione n'avait toujours rien dit. Son silence m'effrayait.

« Tu me déçois. Tu me déçois terriblement, Hermione, souffla faiblement la mère. » Elle n'était plus capable de regarder sa fille. Cette dernière avait à son tour des larmes aux yeux. Elle n'avait jamais été une déception pour ses parents, au contraire, elle avait toujours été leur plus grande fierté… En voyant son visage, je savais que les mots l'avaient plus blessée que la gifle. Une boule se forma dans ma gorge et elle réveilla en moi la volonté de mettre la mère en pièces. Si je l'écoutais, je sauterais à la gorge de la femme devant moi ou je lui démolirais le crâne, mais c'était la mère de ma copine… Joli Joker.

Le silence resta encore quelques secondes. Secondes précieuses que j'utilisai pour trouver des yeux ma baguette. Elle était là, parterre. Derrière la table de chevet. Maintenant rassurée sur sa position, je me concentrai sur la mère. Tel un animal sauvage, lorsque nos regards se croisèrent Mme Granger sauta sur moi. Au même moment, je courus pour ramasser ma baguette. Puis Ban ! Je me retrouvai à terre, déboussolée et les poumons vidés. La mère avait réussi à attraper la pointe de mes cheveux et de me tirer violemment par derrière. Cela m'avait coupée nette, et Merlin ! ça faisait un mal de chien. Mon cou m'élançait. Putain ! au lieu de s'excuser auprès de sa fille et lui faire face, elle était là à me traîner par la tignasse hors de la chambre. Je hurlai mi-chemin entre la douleur et la colère. Je me débattis, je ne vais pas laisser Hermione ainsi. Je ne me laisserai pas faire. Putain ! Je réussis à lui attraper la main et essayai de faire pression sur ses doigts pour qu'elle me lâche, mais sans grand succès. Si seulement je lui faisais face, je pourrais la frapper ! Ce fut lorsque je lui tordis le poignet qu'elle desserra suffisamment sa prise afin que je puisse me retourner. Ce faisant, je fis accidentellement un croc-en-jambe à Hermione. Merlin ! ARGH ! Et perdis le drap ! Fais chier !

Heureusement, la chute fit sortir ma copine de sa torpeur et elle sauta à son tour sur sa mère, agrippant son bras afin qu'elle me lâche. Mais les mouvements brusques de Mme Granger me donnaient l'impression qu'elle voulait me décapiter plutôt que m'expulser. Au moment où elle réussit à repousser Hermione sur le lit, son mari entra dans la pièce en demandant ce qui se passait.

« Il s'avère que cette catin baise notre fille, hurla l'épouse en agitant sa prise sur un ton aigu coupé de soubresaut. Elle a corrompu notre fille ! Elle a corrompu notre fille ! Elle a corrompu notre fille ! »

Je crus qu'elle était devenue hystérique. AÏE ! Je resserrai ma prise autour des doigts qui tenaient ma chevelure, tandis j'essayais de lui faire perdre l'équilibre avec mes jambes. J'espérais qu'en tombant qu'elle me lâcherait enfin. Hermione revint à la charge, mais elle fut aussitôt repoussée par sa mère. Cette fois-ci, cela me permit de me dégager et je me traînai difficilement jusqu'à ma baguette. Je ne voulais pas rester une seconde de plus sans être en sa possession. J'étais loin d'être à mes aises à moitié nues devant le père; c'était à peine si j'avais eu le temps de passer mes jambes dans les trous de mon pantalon.

Finalement, il réussit à comprendre ce que sa femme lui vociférait et devint rouge de colère. Ce n'était vraiment pas beau à voir, il était encore plus effrayant que la mère. Les choses semblaient juste dégénérées d'une seconde à l'autre. J'attrapai finalement ma baguette et la pointai vers lui sans attendre. Je venais à peine de survivre à la mère, je ne voulais pas connaître ce que le père était capable. Alors que j'étais au milieu du mouvement pour lui lancer un puissant Chauve-Furie.

« Non, hurla ma copine paniquée en déviant le maléfice. »

Malgré ses cris et ses protestations, j'essayai de la repousser et de relancer le sort. Je n'allais certainement pas rester à rien faire.

« Ôte-toi, criai-je au moment où je réussis enfin à repousser Hermione. »

Un simple sortilège de Bloque-jambes suffira, je voulus juste gagner du temps et lui calmer les ardeurs. Je réussis finalement à lancer mon sort. Contre toutes attentes, il rencontra une barrière magique. Je me retournai vers mon génie, seule personne capable de produire un Protego dans la pièce, armée de sa baguette pointée vers moi. L'instant d'après, je sentis ma baguette se faire arracher de ma main pour l'entendre frapper objets et surfaces dans la pièce.

« Plus de sorts, Ginny, souffla Hermione sur un ton implorant. »

Elle avait beau être désolée et faire les yeux piteux. Elle venait de me désarmer et de me laisser à la merci de ses parents furax. Et maintenant, je me défendais comment face à ses parents dans un stade avancé de colère ? Je n'aimais vraiment pas ça, non, je n'aimais pas cela du tout. Merlin, Hermione ! dans quelle situation tu m'as mise ?!

« DEHORS ! » hurla le père en avançant à grands pas vers moi. Plus il avançait, plus je voyais distinctement et les veines dans son cou saillantes. Il n'était pas simplement en colère, il avait dépassé ce stade. Merlin ! Hermione, qu'as-tu fait ?

« NON ! S'il te plaît Pa ! Je l'aime ! Laisse-la tranquille, supplia Hermione en se mettant entre son père et moi, après avoir lancé sa baguette derrière moi. » Elle écarta les bras pour me couvrir le corps et me protéger. « Elle a juste essayé de se défendre. » Puis elle lança un regard plaidoyant à sa mère qui arrivait superbement à l'ignorer.

« Ôte-toi de mon chemin. Tu n'aides pas ton cas. » Ordonna le père d'une voix plus grave que de coutume. Ça n'annonçait rien de bon. La mère s'installa derrière son mari. Elle tremblait de colère ou de folie… Ça n'annonçait vraiment rien de bon.

« NON ! Qu'est-ce que tu vas lui faire, dit Hermione. » Sa voix tremblait. Je ne l'ai jamais connue ainsi. Elle lança un regard au-dessus de son épaule pour s'assurer que je n'allais rien tenter. Merlin. Hermione… Qu'as-tu fait ? Lorsque ma copine se retourna, ma première pulsion fut de plaquer le père... jusqu'au moment où je me rappelai que la baguette d'Hermione était quelque part derrière moi. Je me retournai et grimpai sur le lit à la recherche d'une baguette.

« La mettre dehors. » Répondit le père. Voyant qu'Hermione refusait de l'écouter, il la poussa sur le côté. Son père possédait beaucoup plus de force que sa mère alors la tasser vers le bureau fut chose facile. Hermione perdit pied avant d'atteindre son espace de travail. Sa tête se cogna contre le coin de son secrétaire avant de frapper les lattes de bois du plancher. Ne la voyant pas se relever ou réagir, je me dépêchai à la rejoindre, contournant rapidement les parents choqués. Et puis merde la baguette !

« Hermione ! » m'écriai-je en la retournant doucement sur le dos. Je pris sa tête entre mes mains. Je lui flattai les joues avec les pouces. Celle qui avait reçu la gifle était maintenant rouge. Allez, réagis. Allez, réagis. Allez, réagis. Puis je sentis un liquide chaud sur mes mains avant de voir un coulis rouge ruisseler sur le long de sa tempe. Non !

« Mione ! Réveille-toi ! Mione ! Allez, dis-je paniquée. » Avant que je ne puisse avoir la chance de voir la moindre réaction, on m'attrapa par la nuque avec force. Je voulais hurler : « Merde ! Ta fille saigne, inconsciente à terre ! Lâche-moi ! » En réalité, j'avais juste réussi à sortir un faible : « Merde » suivie de gémissements.

C'était bon. J'avais compris. Si tu ne voulais pas m'écouter alors que ta fille se vidait de son sang, je n'avais pas le choix d'utiliser la force. J'ai toujours eu pour habitude de jouer dur avec mes frères et actuellement je bénissais qu'ils ne m'aient pas épargnée. J'écrasai le pied du père avec mon talon et envoyai mon coude dans son ventre. Cela l'avait tellement surpris qu'il me lâcha, alors je me précipitai vers le lit où j'y cherchai frénétiquement parmi les couvertures la baguette d'Hermione, ignorant où se trouvait la mienne.

Cependant, la mère sentit le coup venir et m'agrippa de nouveau les cheveux. MERDE ! Qu'est-ce qu'elle avait contre mes cheveux ? Ce n'était pas de l'écrin ! Elle ne pouvait pas les tirer comme bon lui semblait. Avec son bras valide, elle m'agrippa par la taille. Je me mis à me débattre dans tous les sens pour me libérer. À force de me tortiller, je réussis à me retrouver sur le dos face à elle sur le lit et par le plus heureux des hasards, je trouvai la baguette, sous moi et impossible à atteindre avec Mme Granger sur moi me tenant fermement les poignets. Je serrai les dents et dans un ultime effort, je réussis à repousser la mère en lui donnant un bon coup de genou. Aussitôt, je me retournai et je me mis à tâtonner pour retrouver la baguette. Allez ! Allez ! Où étais-tu baguette ? Merlin, où était-elle ? Au moment où je la sentis emmitouflée par un drap, le père arriva dans le décor après s'être remis de mes attaques et m'agrippa par le cou tout en m'attrapant le bras droit pour me faire une clé dans le dos. MERDE ! PUTAIN ! ÇA FAISAIT TROP MAL ! C'ÉTAIT QUOI SA PRISE ? Il l'a sûrement apprise en Australie. Quand Hermione leur a donné le désir d'emménager à l'autre bout de la planète, elle leur a aussi donné le goût de s'inscrire à des cours d'autodéfense. Elle disait que ça ne changerait pas grand-chose face à la magie, mais au moins ça leur donnait une chance si l'occasion se présentait. J'avais trouvé ça brillant… maintenant qu'il l'utilisait contre moi ; moins. Et puis le père avait une force insoupçonnée qu'il avait entretenue avec ses rencontres de Rugby.

Je retins un cri de douleur, mais je ne réussis pas à étouffer un glapissement. Je ne lui donnerai pas la satisfaction de savoir à quel point il me faisait mal. La prise du père m'empêchait presque de respirer. Je pleurais maintenant. De rage et de douleur. J'envoyais des coups à droite et à gauche qui ne sembla pas faire grand-chose, Mr Granger avait appris sa leçon.

« Hermione ! » criai-je, essayant de la réveiller. Je sentis que je ne pourrai plus m'attarder plus longtemps ici. Je vis ma douce bougée. Elle se réveillait. J'eus une seconde de soulagement avant que le père m'emmène dans le couloir par une ferme poigne.

« Hermione ! » criai-je de nouveau.

« HERMIONE ! » Je descendis au rez-de-chaussée sur les genoux, j'essayais de m'agripper à la rampe d'escalier afin de me remettre sur les pieds. Mais Mr Granger me tenait par la peau du cou et sa prise. Il me tenait si proche du sol qu'il m'empêchait de descendre sans me brûler les genoux. Toute rébellion s'avérait impossible, mais ça ne voulait pas dire non plus que j'allais tout abandonner. Il put toujours rêver. J'étais reconnue pour être têtue. Gloire à ma mère !

« HERMIONE ! »

À mi-chemin entre l'escalier et la porte d'entrée, j'entendis des pas précipités derrière moi.

« VIX ! » à mon surnom, je redoublai d'efforts. Mais je commençais à vraiment manquer d'air pour la quantité d'effort que je demandais. J'entendis des bruits de meubles qui se déplaçaient sur le plancher de bois et celui des corps qui s'entrechoquaient. J'entendis des grognements. Impossible de savoir ce qui venait de les produire.

Le père ouvrit la porte principale. J'ai bien essayé de me retenir au cadre de porte, mais il resserra ses prises et le soudain pic de douleur m'enleva toute force pendant une fraction de seconde. Seconde qu'il utilisa pour me jeter à l'extérieur.

Puis j'atterris violemment en bas du palier. C'était à peine si je réussis à mettre mes mains autour de ma tête pour éviter les plus grosses blessures. Je me remis aussitôt sur les pieds et sautai en haut des escaliers. Lorsque j'essayai d'ouvrir la porte, elle était barrée. Merde ! Ma baguette ! Elle était toujours dans la chambre d'Hermione. Je pris ce temps où je devais trouver un moyen pour entrer afin d'écouter les bruits qui venaient de l'intérieur… et pour fermer mon pantalon. Merlin ! Mon haut ! Dans tout le chahut, je n'ai même pas réussi à enfiler une brassière ou un chandail. Je posai un bras sur ma poitrine essayant de la cacher du mieux que je le pouvais.

Un cri ! Mon nom ! Le combat continuait. J'entendis des objets se fracasser et des choses percuter des murs. J'entendis de la vitre se briser. Suivie par des protestations de la part d'Hermione rapidement enterrées par la voix puissante de son père et les cris de sa mère. Je tambourinai à la porte en ordonnant de m'ouvrir. Qu'on m'ouvre, putain ! Je ne pouvais pas laisser Hermione toute seule ! Pas quand ses deux parents sont devenus débiles ! Puis les bruits s'étouffèrent et je n'aimais pas le silence que j'y entendais. Merlin… Qu'est-ce qui se passait derrière cette porte ? Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit. C'était le père. Avec mes affaires qu'il me lança à la figure, je fus désarçonnée suffisamment longtemps pour m'empêcher de m'insérer de nouveau à l'intérieur et porter secours à Hermione. Je vis ma baguette être lancée au-dessus de ma tête et se perdre dans un des buissons de la voisine en face de la leur. Puis je vis Hermione retenue par sa mère me crier : « Je vais bien ! Je te reparle dès que je le peux ! Je t'aime. » puis j'entendis le son de sa mère étouffé : « Hors de question que tu reparles à cette traînée, tu m'entends ma fille ? Hors de question. »

Quand la porte fut refermée, il était trop tard, elle était de nouveau barrée. Mais cela ne voulait pas dire que je n'essayai pas d'ouvrir la porte. Si ma baguette n'était pas perdue de l'autre côté de la rue, j'aurais réglé ce problème en deux trois mouvements. J'entendis : « Va-t'en ! Ils appellent les flics ! » C'était Hermione ! J'ignorais qu'était-ce les « fliks », mais selon le ton de ma copine, ce n'était pas bon. « Je t'aime ! » criai-je. Ce n'était que partie remise. Si d'ici 3 jours, je n'avais pas de nouvelle d'Hermione, j'arrivai avec la cavalerie lourde et j'envoyai foutre tous les « fliks » qu'ils purent appeler.

Lorsque je m'arrêtai de m'acharner sur la poignée, je sentis finalement un liquide me couler le long de ma tête, j'y touchais. Du sang. J'ai dû me cogner en atterrissant. Fais chier. Mes mains me brûlaient tout comme mes genoux et le ventre et j'avais quelques écorchures jusqu'au sang sur les bras et aux coudes. Merde la prise de son père fait vraiment mal, j'avais l'épaule et tout le bras ankylosés, ainsi qu'un mal de chien au cou. J'ai connu pire… mais ma performance était très piètre. Je me dépêchai de me mettre un chandail. Hors de question que je m'exposai plus longtemps. Puis je ramassai mes choses pour les ranger dans mon sac et finalement, je me mis à chercher ma baguette. C'était vraiment un matin de merde.

Lorsque je trouvai ma baguette parmi toutes les brindilles, je la levai et appela le magicobus. Ce dernier apparut rapidement. Stan me lut sa présentation que j'écoutai distraitement avant de me tendre mon billet. Il voulait m'aider avec mes valises, mais je ne le laissais pas. J'étais suffisamment apte à les transporter seule, malgré que tout mon haut du corps me chauffait et me démangeait sous l'effort. Puis, je m'installai à un lit proche de la sortie. J'étais plus intéressée à grommeler sur la promesse d'Hermione envers ses parents à propos de ne plus leur lancer de sorts alors que je ne leur avais rien promis et comment tout ceci aurait pu mieux finir si elle m'avait laissé exécuter un simple bloque-jambe, qu'à écouter les blagues que la tête réduite racontait au chauffeur. C'était ainsi que je m'étais rendue au Chemin de Traverse où je pus m'acheter un flacon d'Episkey avant mon retour à la maison.

Deux jours plus tard, Hermione arriva chez moi. Elle avait quelques marques de blessures. Ça m'avait mise tellement en colère ! Ma mère aussi. Celle-ci se proposa d'aller les voir pour leur faire entendre raison. Rapidement, nous déclinâmes l'offre, il ne faudrait pas qu'elle apprenne pour nous. Du moins… pas maintenant. Cela dit, elle offrit son toit à Hermione lui disant qu'elle pouvait rester aussi longtemps qu'elle le souhaitait.

Ma douce me raconta en pleurs le soir même dans mon lit comment elle réussit à échapper à ses parents. J'appris qu'elle avait payé le fort prix pour me rejoindre. Notamment, ses parents lui ont coupé tous les vivres. Ils ne financeront pas une Noise dans la vie de la fille que j'aimai. Du moins, son père, car sa mère s'était contentée de serrer contre elle une photo d'elle bébé en pleurant en demandant où ils avaient échoués et qu'est-ce qui était arrivée à leur petite fille chérie. Ma copine me raconta qu'à partir de ce moment, sa mère était devenue sourde à ses explications et acceptait tout ce que le père décidait. Par chance, Hermione avait reçu de grosses sommes d'argent, bien qu'elle ne m'aille jamais avouer combien, pour ses états services durant la guerre. L'argent n'était pas un problème, disait-elle.

Suite à cela, on a décidé d'attendre avant de sortir du placard. Le temps qu'Hermione se remette de ses émotions et que les choses se tassent. Nous n'étions pas pressées à répéter l'expérience.


« Est-ce que nous nous connaissons ? » demanda M. Granger en fermant la porte avant de se remettre au côté de son épouse. Il la prit doucement par la taille.


Bonjour tout le monde!

D'abords, je voudrais remercier mon beta lecteur Evanian qui m'a beaucoup aidé avec ses critiques et ses conseils. Je considère que les scènes d'actions comme étant un de mes points faibles. J'ai ré-écrit ce souvenir facilement 3 fois (sans compter les re-lectures). Tellement d'efforts et de temps, je ne vous racontes pas! En tout cas, j'espère qu'il vous a plus =)

À la prochaine!

F0rtitude