« Est-ce que nous nous connaissons ? » demanda M. Granger en fermant la porte avant de se remettre au côté de sa conjointe. Il la prit doucement par la taille.
« Oui… euh, non. Du moins pas encore, dis-je en souriant. » Ça ne sera pas facile de leur dire tout ce que j'avais à leur dire. Vraiment pas facile. Non seulement c'était un sujet délicat pour eux. Je pourrais modifier l'Ordre des Choses si j'en révélais trop ; il se pourrait que je ne finisse pas avec Hermione, que finalement Voldemort soit vivant et qu'il gagne la deuxième Guerre Mondiale des sorciers, que Hermione ne soit pas sauvée du troll par Ron et Harry durant sa première année, qu'elle ne soit jamais classée chez les Gryffondors, qu'elle ne soit jamais envoyée à Poudlard, ou même finalement, Hermione devienne un obscurial.
Juste un peu de stress. Cela dit, je me rappelai mon premier contact avec la famille. Ils étaient des gens faciles quand ils ne te maudissaient pas et ne voulurent pas ta mort, mais à ce moment-là, il y avait Hermione avec moi.
Été 1997
Hermione quitta l'étreinte de sa mère avant de faire pareil avec son père. Leur câlin était loin d'être semblable à ceux de ma mère. Ils étaient moins démonstrateurs. À la pensée qu'Hermione leur ressemblait, je souris. Cependant je savais aussi qu'elle adorait les câlins de ma maman. Elle me répétait souvent qu'elle aimerait que ses parents soient plus comme celle-ci.
Hermione enleva ses souliers et les aligna avec les autres contre le mur. Je l'imitai. Une autre chose différente de chez moi, les souliers, on les enlevait seulement lorsqu'on voulait mettre les pieds sur les meubles. C'est-à-dire sur le sofa ou le lit. Pour le reste, tu risquais d'entendre ma mère te hurler que c'était mal élevé.
« Bonjour Mme Granger, M Granger, dis-je en tendant la main pour une poignée de main. » Hermione m'avait prévenu qu'ils étaient loin d'être aussi contact que ma mère. Leur profession les obligeait à rester propre de leur personne, d'où le pourquoi ils étaient plus réticents à des signes d'affection, selon elle. J'allais commencer par une poignée de main, s'ils leur prenaient l'idée de me prendre dans leur bras, j'étais parée. J'étais ouverte à tout. Ils me sourirent et me prirent joyeusement la main. Ensuite, ils m'invitèrent au salon. La mère partit nous préparer du thé pendant que j'inspectais les lieux.
Leurs meubles semblaient être en meilleures conditions que ceux chez moi. Moins usées. Tout semblait délicat. Tout semblait être soigné. Surtout, tout semblait venir du même ensemble. Loin de toutes les chaises dépareillées si typiques de ma cuisine. Cela dit, je ne l'ai jamais connue autrement. Ma douce ne rigolait pas quand elle me disait qu'ils étaient maniaques de la propreté, mais c'était aussi vrai qu'ils n'étaient pas régulièrement neufs, voire plus avec la visite, sous le même toit. Ils n'étaient que trois lorsqu'Hermione était présente. Du fait que tout semblait parfait et impeccable, je me sentais un peu comme un troll dans un magasin de boule de cristal tandis que je me déplaçais dans la pièce.
On s'assit dans le salon. Ils me posèrent des questions sur l'école, le quidditch, ce que je voulais faire dans la vie, la vie d'un sorcier, sur ma famille, sur Ron et Harry. Il essayait surtout de me connaître et de connaître le monde de la magie. Monde que Hermione leur parla trop peu, m'informa la mère en envoyant un regard appuyé vers sa fille qui rougit avant de croquer dans un biscuit salé que Mr Granger avait servi.
Le père rigolait beaucoup et faisait beaucoup de blagues. La mère se faisait plus discrète. Hermione m'a dit, après notre discussion, qu'elle était gênée, mais il suffisait que je lui donne deux jours grands max pour qu'elle s'habitue à ma présence. Leurs jeux de mots et leurs blagues me donnaient un avant-goût de leur intelligence. Ils étaient de toute évidence au-dessus de la moyenne. Rien d'étonnant qu'Hermione soit si brillante.
Je leur posai quelques questions sur la vie et les habitudes des moldus. Je découvris ce qui était une télévision, un four à micro-onde, une cafetière, les lampes électriques et le téléphone. Ce dernier me fit sauter hors du sofa en brandissant ma baguette la première fois qu'il sonna. Ils l'avaient beaucoup ri et Mr Granger eu beaucoup de difficulté à garder son calme lorsqu'il se mit à parler à l'appareil. La « télé », comme ils disaient, c'était comme une photo, mais en plus elle produisait du bruit et l'image ne se répétait jamais. Elle racontait des histoires un peu comme les livres à images pour les enfants. J'avais déjà croisé certaines machines grâce à mon père, mais je ne les avais jamais vues à l'œuvre sinon jamais bien longtemps pour comprendre. Mon père finissait toujours par les briser ou les faire exploser en voulant les ouvrir pour essayer de comprendre leur mécanisme. Les Granger m'invitèrent aussi à visiter leur cabinet de dentiste et à me donner un entretien gratuit. J'acceptai. Le père rit :
« Il faudrait qu'on aille plus de clients comme toi. » Je souris, mais je ne compris pas.
« Qu'est-ce qu'ils ont vos clients ? demandais-je.
- Oh. Rien. Mais ils ne sont pas joyeux à venir nous voir. Ils ont tendance à procrastiner leur rendez-vous.
- Pourquoi ? Vous semblez très gentil, dis-je en fronçant les sourcils.
- Ce n'est pas ça, Ginny, dit Hermione en retenant un rire. »
Je fronçai davantage les sourcils. Que quelqu'un m'explique alors.
« Tu comprendras mieux quand tu iras, me dit-elle en me tapotant la main.
- Mais toi ? Est-ce que tu aimes ça ? demandai-je maintenant inquiète.
- Oh... tu sais… Ce sont mes parents… J'ai l'habitude depuis que je suis toute jeune. »
Rien de rassurant. Quand Hermione s'évasait ainsi sur un sujet et refusait de rentrer dans les détails, souvent ça n'annonçait rien de bon. Comme la fois où elle faisait des recherches à la bibliothèque sur les hocruxes… ou la fois où elle refusait de me dire qu'elle comptait partir à leur quête avec les garçons. Ou la fois où Parkinson et Lavande lui menaient la vie dure. Ou la fois qu'elle faisait des potions pour réduire la douleur pour Harry après une de ses retenues avec Mlle Ombrage. Ou la fois lorsqu'elle apprit que Remus était un loup-garou. À chaque fois qu'elle concoctait des plans avec Ron et Harry pour sauver une fois de plus l'école d'un très grand mal que tout le monde ignorait, elle donnait ce genre réponse.
« Est-ce que c'est douloureux ? demandais-je en essayant de comprendre pourquoi ma copine restait évasive sur sa réponse. »
Elle sourit en prenant une gorgée de son thé et en haussant les épaules. Le père rit. C'était quoi cette réponse ? Finalement, je ne savais plus si je voulais vraiment y aller… Hermione sentant que je me désistais changea de sujet – comme si cela allait m'aider à me calmer – et parla un peu des projets qu'elle avait prévus avec moi. Elle voulait me faire visiter Londres, point de vue moldu, et me faire découvrir ses lieux favoris. Restaurant, magasin, cinéma, théâtre, concert de musique, café, musée, plage et évidemment, la fameuse et « l'incontournable » British Library. Elle me raconta qu'il y avait 150 millions de références, dont 14 millions de livres et que chaque année près 3 millions nouveaux ouvrages s'ajoutaient à leur collection. Je crus que mes yeux voulurent me sortir de la tête à ce moment. Tous ses livres n'étaient écrits que par des moldus !
« Mais qu'est-ce que vous avez à raconter pour avoir autant de livres ?! Qui est assez fou pour tout lire !? C'est impossible, m'écriai-je.
- Personne ne peut tout lire. Mais cela dit, ça n'empêche pas les gens d'essayer, dit Mme Granger. Les seules personnes qui pourraient théoriquement réussir un tel prodige sont trop occupées à démontrer qu'ils sont des génies avant leurs 25 ans.
- Et puis peu importe le sujet que tu étudies, continua Hermione. Tu es certain de trouver au moins un livre qui en parle.
- Même sur les Nargoles et les Ronflacks Cornus, dis-je en levant les sourcils. »
Hermione faillit recracher sa gorgée lorsqu'elle se mit à rire à gorge déployée. J'aimais tant son rire. Le père et la mère nous regardèrent surpris. À leurs yeux, ils n'avaient pas compris, mais ils rirent légèrement.
« J'imagine que c'est une des créatures de votre monde, fit tranquillement le père. Hermione nous en a parlé de quelques-unes.
- Pas du tout, corrigea Hermione en essayant de mieux maîtriser son rire. Ce sont des créatures complètement imaginaires. Elles n'existent pas.
- Jusqu'au moment où Luna trouvera un spécimen et te l'emmènera, défendis-je doucement en prenant une gorgée. »
Je savais que c'était un sujet qui amenait facilement des frictions. N'ayant aucun fait ou information que ma douce juge comme fiable, elle refusait catégoriquement à croire à leur existence. Mais j'ai réussi à m'entendre sur « possiblement réelles créatures » aussi longtemps que quelqu'un — autre que les Lovegood — ramène une preuve irréfutable. J'ai réussi à gain de cause grâce aux dinosaures, des sortes de dragons sans ailes et qui ne crachaient pas de feu. J'ai appris leur existence lorsque Harry nous avoua que ça lui arrivait d'en emprunter secrètement un ou deux à Dudley durant son enfance, tandis que Ron jouait avec son stupide Boursouf. Quand je lui avais demandé plus d'information sur ces dinosaures, il me raconta que les moldus croyaient qu'ils étaient des créatures imaginaires, jusqu'au jour où des sortes de scientifiques, dont j'ai oublié le nom, bref des personnes payer à creuser le sol afin de trouver des trésors, découvrirent leurs ossements. Par la suite, Hermione donna plus de crédibilité à Luna, ou du moins s'emportait moins facilement, et cela a diminué la tension entre les deux. Même si Luna restait ignorante de toute la frustration que cela créait chez Hermione et que ma chérie finissait le plus souvent par relâcher sur moi majoritairement d'une manière qui m'était très agréable. Je ne m'en plaignais pas. Sauf, peut-être, d'une chose; ma douce ne me rendait vraiment pas la tâche facile de cacher tous les suçons et les morsures qui me furent infligés lors de nos échanges… passionnés - un terme faible pour décrire ce qui arrivait réellement. Par contre, cela valait tellement la peine lorsqu'Hermione se mettait dans un tel état. C'était matériel à Patronus.
« Je vais te faire écouter Jurassic Park. Tu verras à quoi un dinosaure ressemble, dit-elle en me faisant un clin d'œil. »
Je hochai la tête en déposant ma main sur son genou distraitement. Presque aussitôt, elle se retourna complètement vers moi et me demanda s'il me manquait quelque chose, avant même que j'aie pu lui dire qu'il ne me fallait rien, qu'elle se leva en disant : « Ah... Ta tasse est vide ? Je vais te la remplir. » Puis elle partit précipitamment en me souriant nerveusement et emportant ma tasse avec elle. Malgré ses yeux qui se voulaient chaleureux, ils me lançaient des alarmes. Elle réapparut quelques secondes plus tard en s'asseyant légèrement plus loin de moi. Je fis rapidement 2+2 et je regrettai immédiatement mon geste d'affection inconscient. C'était plus fort que moi. La toucher. La sentir près de moi. Je m'efforçai pour le reste de la conversation de mieux maîtriser mes gestes.
Ensuite, ils continuèrent à me demander quels étaient mes loisirs, si j'aimais lire notamment. Je n'en attendais pas moi des parents d'un rat de bibliothèque. Oui, je lisais et j'aimais cela, mais si je devais choisir entre un livre ou un balai, la question ne se posait pas. Mr Granger sembla alors comprendre que j'étais vraiment plus du type sportif. Il m'invita à participer à une partie de rugby avec d'anciens collègues universitaires, m'assurant qu'il allait jouer mollo, du fait que ça allait être mon premiet contact avec les sports moldus. Hermione roula les yeux et je l'entendis murmure : « Oh non ! ce n'est pas vrai… et le voilà reparti. ». J'eus beaucoup de mal à étouffer mon rire face à la réaction de ma copine. C'était la même que lorsqu'il était question de Quidditch. Hermione m'informa qu'il existait plein d'autres sports et se mit à me les énumérer tout en donnant une brève description. À partir du dixième, j'arrêtai de compter et lui fit signe de s'arrêter, car mon cerveau n'analysait plus rien. Je ne comprenais même pas la moitié de ce qu'elle racontait. Il en existait juste trop !
Ils étaient vraiment créatifs ces moldus avec leurs bouquins et leurs sports. Je compris mieux la fascination de mon père pour leur mode de vie.
Plus tard dans la soirée, lorsqu'il était temps d'aller dormir, juste avant qu'on ferme les lumières pour s'endormir, Hermione me félicita de m'être si bien débrouillée. Pour me récompenser, elle m'a embrassé d'une manière qui m'a fait frissonner d'extase très, très longtemps après. J'aimais ça quand Hermione était heureuse et fière de moi.
« Est-ce que tout va bien, mademoiselle ? demanda Mr Granger. » Je secouai la tête, essayant de reprendre mes esprits. Je dus rester concentré. Allez. Reprends-toi, Ginny.
« Oui. Merci, je viens bien. J'arrive d'un long voyage et... » commençai-je en cherchant des mots qui saura leur expliquer ma situation sans rien révéler. Ils sourirent en hochant doucement la tête. Ils semblaient comprendre à ce que je faisais référence, même si moi-même, je l'ignorais. Je leur souris reconnaissante.
Puis mes yeux se déposèrent sur le ventre de Mme Granger. Celui-ci possédait toujours la rondeur d'une femme enceinte. Pas énorme, mais visible.
Bonjour tout le monde!
Et un autre chapitre! Plus petit que les précédents et je m'en excuse. Le semaine prochaine, j'aurai pleins d'examens et je suis à écrire ceci et à traîner sur FF au lieu d'aller terminer mes lectures obligatoires ou à m'exercer à la physique. Donc, la semaine prochaine risque aussi d'être un petit chapitre, je m'en excuse d'avance.
Bonne réussite dans vos examens et travaux à tous ceux qui en ont prochainement :) Nous sommes capables!
À la semaine prochaine,
F0rtitude
