Puis mes yeux se déposèrent sur le ventre de Mme Granger. Celui-ci possédait toujours la rondeur d'une femme enceinte. Pas énorme, mais visible.
« Pardon, quel jour sommes-nous ? demandai-je.
- 27 septembre. Il devait vraiment être long votre voyage, blagua le nouveau père.
- Vous ignorez à quel point, monsieur, souris-je. »
Oui, effectivement, mon voyage dura très longtemps. Presque 27 ans en réalité. Ça faisait long. Je souris. Quand je réfléchissais bien, mon frère Ron n'était même pas encore né. Moi, la benjamine, étais en vie avant Ron ! C'était la meilleure ! Alors grand frère, qui était le bébé de la famille, maintenant ? Mais une voix dans mon cerveau me disait que ce n'était pas logique, car théoriquement, je n'étais toujours pas vivante, puisque je ne suis toujours pas née, voire conçue ! À l'âge de 26 ans, je vivais, littéralement, avant même que je sois au monde, même avant mon grand frère. OK… Ça faisait vraiment drôle de penser ainsi…
… Et Hermione était née depuis 8 jours. Ma gorge se serra et mes yeux me piquèrent. Ma douce moitié était née à peine depuis une semaine. Elle devait être tout simplement adorable et craquante. Comme sur les photos lorsque j'étais venue. Je me souvins encore des albums photo remplis de parcelles de l'enfance d'Hermione.
Été 1997.
« Qu'est-ce que vous faites ? » demanda quelqu'un derrière moi. Reconnaissant la voix, je savais que c'était celle qui hantait mes rêves. Elle m'a sûrement entendue rire et avait descendu pour savoir le pourquoi. C'était une personne curieuse de nature. Je n'en attendais pas moins d'Hermione.
« Oh ! Rien de spécial, ma chérie, répondit Mme Granger qui était assise juste à mes côtés sur le canapé beige.
- Ta mère me montre des photos de toi quand tu étais jeune et me raconte quelques anecdotes de ton enfance, complétai-je tout sourire. »
J'aimais ça apprendre plus sur celle avec qui je voulais partager ma vie. Elle me parlait très peu de sa vie avant Poudlard, disant que c'était banal et inintéressant. Ses yeux s'ouvrirent de stupeur et elle sauta presque par-dessus le dossier pour nous rejoindre, mais se contenta de rapidement faire le tour. Aussitôt, l'album à sa portée, elle essaya de le prendre et de le fermer, mais mes réflexes de chasseuse me permirent de garder le livre et de chasser les mains indésirables.
« Voyons Hermione chérie, tu ne devrais pas avoir honte. Tu es à croquer.
- Oui, Mione chérie, tu es à croquer, dis-je en lui tirant la langue. »
Mon ton moqueur déclencha un léger rire chez la dentiste. Quand je vis les yeux de ma douce et que je remarquai que ses bras étaient croisés sur son torse, je sus qu'en ce moment, elle me trouvait tout sauf drôle. Je sus aussi que ce soir, elle ne sera pas d'humeur à la taquinerie et aux embrassades. Elle allait me bouder et me le fera regretter amèrement. Du moins… si je ne me rattrapais pas rapidement. Et avec un peu de chance.
Je baissai les yeux sur mes genoux et déposai l'album à sa place entre moi et sa mère. J'enlevai une poussière imaginaire sur la pellicule de protection et je dis :
« Non vraiment, Mione, je crois vraiment que tu es adorable sur toutes ces photos. » Je regardai à nouveau mon amoureuse. Elle sembla s'adoucir. Rapidement, je regardai la mère. Oh ! pourquoi elle devait être là celle-là ? Elle m'empêchait de dire la moitié des choses que j'avais en tête. Hermione suivit mon regard et sembla comprendre.
« Si un jour, j'ai à avoir des enfants, je voudrais qu'ils aient une aussi belle frimousse, terminai-je par dire en regardant mon génie dans les yeux. »
Maintenant, ma gorge était très sèche et je ne réussis pas à garder le contact plus longtemps. Merlin, demande-lui de t'épouser, tant qu'à y être Ginny ! Et je me concentrai très fort pour que le rouge ne me monte pas aux joues. Lorsque je regardai à nouveau Hermione, ses yeux avaient grossi et elle s'était décroisé les bras. Je lui souris timidement, mais elle détourna aussitôt les yeux en se mordant la lèvre pour ne pas rougir à son tour. Si sa mère n'était pas dans la pièce, je crus que j'aurais mérité un baiser. Sinon c'était moi qui l'aurais embrassée. Elle était juste trop, trop désirable quand elle affichait cette moue. Pourquoi sa mère devait être là ?
Lorsque nos regards se croisèrent de nouveau, elle ne put s'empêcher de rouler les yeux et de soupirer bruyamment. Puis, elle s'assit à mes côtés. Je souris. Ouf, j'étais sauvée ! Peut-être, finalement, ce soir, elle pourrait se sentir câline. Je tournai les pages et je tombai sur les premiers moments de sa vie. Des photos d'elle ; dans les bras de sa mère et de son père dans la salle d'accouchement. Mme Granger devant la porte de la maison, juste avant qu'Hermione entre pour la première fois chez elle. Mr Granger berçant son enfant dans la chambre bleu et jaune d'Hermione. Hermione qui dormait dans son berceau avec des petites mitaines rose et jaune aux mains.
Je crus que mon cœur a fondu à ce moment. Lorsque je regardai Hermione qui était juste à ma gauche, j'aurais voulu l'embrasser passionnément. Je crus qu'elle l'a remarqué, car aussitôt elle dévia le regard et ajouta d'autres commentaires à ceux de sa mère à propos des photos avant de tourner la page.
D'autres photos dans la même tranche d'âge, mais il y avait une grande enveloppe brune entre les pages.
« Oh ! Qu'est-ce que c'est ? demandai-je en la prenant.
- Elle contient les photos de l'échographie, expliqua la mère.
- Les photos de quoi ?
- Échographie. Une échographie, c'est lorsqu'on envoie des ondes sur le ventre d'une femme enceinte afin de former une image avec, expliqua ma douce. Cette technique permet de voir le bébé… avant qu'il soit né.
- Hein ! C'est possible !? Je veux trop voir ! »
Les moldus étaient capables de voir les bébés dans le ventre des mères ? C'était trop cool ! Quand je vais raconter cela à mon père, il voudra s'acheter une de ses machines. Je me demandai si ça coûtait cher… Hermione prit l'enveloppe et sortit les photos délicatement et avec la même précaution, elle me les tendit. Elle était toute noire et avec une sorte de cercle déformé blanc. « C'est le placenta, m'informa la mère. » Je continuai d'ignorer ce que c'était. Au milieu, il avait ce qu'on pouvait deviner le profil d'un bébé, Hermione. Question qualité image, ce n'était pas top. Je voyais bien un bras et une jambe, mais l'autre jambe et l'autre main étaient, selon la mère, les petits points blancs disparates sur le fond noir.
« Il faut avouer que le photographe, cette fois-ci, n'était pas fameux, laissai-je échapper. »
La mère s'esclaffa et Hermione aussi et elles ont ri pendant longtemps.
« Ce sont les répercussions d'onde attrapées par une sonde, répondit Hermione quand elle retrouva assez de souffle pour parler. À quoi pensais-tu ? L'option couleur n'est pas offerte. L'intérieur d'une personne est très sombre. Il y a très peu de lumière qui arrive à s'y infiltrer. »
Je regardai Hermione surprise. Oui effectivement, c'était logique… Je rougis en haussant les épaules. Je ne savais pas à quoi m'attendre. Je me passais une main sur la nuque. Hum… Je me sentais un peu idiote maintenant. Hermione remarqua ce geste. Un soir, elle m'a déjà dit que je le faisais à chaque fois que j'étais gênée ou incertaine. Mignon, disait-elle. Personnellement, je ne voyais pas en quoi c'était mignon. Mais hey ! Si ça faisait craquer Hermione pour moi ? Qui étais-je pour m'en plaindre ?
Elle colla ses genoux contre ma jambe et me murmura un « Désolée. » au creux de l'oreille. Mme Granger l'avait fort probablement entendue, mais certainement pas le « Vixy » à la fin. Je crus qu'elle n'avait pas vu que sa fille venait de me mordiller gentiment le lobe de l'oreille. Mais avant que je puisse réagir, elle se retira et me poussa moqueusement en riant. Je savais qu'elle venait de faire cela pour éviter que je prenne des couleurs. Du moins, trop de couleurs pour pas que sa mère se doute de quelque chose. Hermione continua ses explications, tout bonnement, pour m'aider à me changer les idées. Autrement, elle savait que je me serais seulement concentré sur la chaleur réveillée dans le bas de mon ventre. Pourquoi avait-elle fait ça ? Elle savait pourtant que j'étais extrêmement sensible des oreilles. Elle me rendait la tâche difficile de ne pas la trouver désirable et constamment la sentir contre moi. Malgré tout, je sentis la température de mon corps monter et moi, porter plus d'attention aux mains d'Hermione qu'aux photos qu'elle me pointait, pensant à toutes les merveilles qu'elles pouvaient faire. Serait-ce possible d'être déjà le soir ? Ou que la mère parte un suffisant long moment afin que je puisse rappeler à Hermione que c'était un coup bas de jouer avec mes désirs sexuels et mon attraction envers elle ainsi et à quel point je la trouvais sensationnelle ?
« Un peu comme les chauves-souris. Ils envoient des ondes et ce qui leur revient leur indiquant ce qui se trouve devant eux. C'est ainsi qu'ils chassent. »
Oui, vraiment Hermione avait un fait divers pour n'importe quoi. Je hochai la tête pour lui indiquer que j'avais compris alors que je venais tout juste de me rappeler qu'il y avait une conversation en cours.
« Si on met l'appareil sur l'estomac, est-ce qu'ils peuvent voir ce que la personne vient de manger ? demandai-je dans une ultime tentative de me changer les idées. »
Hermione éclata de rire. Je savais ce qu'elle pensait : « La nourriture et les Weasley. Les inséparables. », sinon : « Tu es vraiment une Weasley... ». La mère rit plus doucement. Hermione l'avait prévenue pour notre passion pour la nourriture. Mais comment ne pas aimer la nourriture quand ta mère était Molly Weasley ? Impossible.
« Non. Pour ça, nous avons d'autres moyens… et te connaissant, tu préférais ne pas savoir. Sache juste que les moldus ont créé plusieurs outils et machines pour remplacer la magie.
- Comme les machines que tes parents ont utilisées pour me nettoyer les dents. C'était vraiment désagréable comme sensation. J'avais l'impression qu'on me perçait un trou dans le crâne.
- Ce n'était que la pointe de l'iceberg, fit doucement Hermione en me tapotant la main, tandis que je me retenais de ne pas dévisager sa mère tandis que cette dernière riait distraitement. Que la pointe. »
D'accord. Merci. Je ne voulais pas en savoir plus. Les moldus étaient peut-être malins et créatifs, mais parfois ils me semblaient barbares avec leurs méthodes. Peut-être que mon père aurait voulu en apprendre plus sur le sujet, mais cette fois-ci, je passai mon tour.
« Est-ce que ça fait mal lorsqu'ils ont pris la photo ? demandai-je à la maman de ma copine.
Pas du tout. Il y a quelques inconvénients, expliqua celle-ci. Le gel que le docteur applique est légèrement froid et ça chatouille lorsqu'il déplace la sonde. Évidemment, il ne faut pas rire, car cela embrouille l'image. Le pire est l'urgente envie d'aller à la toilette quand il découvre que le meilleur angle pour voir le bébé est à la hauteur de la vessie. »
Je souris et remis les photos à Hermione pour qu'elle les range. C'était sûr plus tard, je voulais avoir des pleins de mini-Hermione autour de moi. Même de ses images moches. En fin de compte, elles étaient cools.
« Chez les sorciers comment ils font pour savoir l'état du bébé ? s'enquit la mère, tandis que je regardais une photo de ma douce emmitouflée dans une serviette après un bain. »
Je me mis à lui expliquer ce que je savais. C'est-à-dire très peu. Juste que je savais qu'il y avait un sort pour connaître l'état du bébé ainsi que son sexe, mais à part cela… Jusqu'à ce jour, je ne me suis jamais intéressée à ce sujet. Quand je regardai Hermione, je savais qu'aux pétillements dans ses yeux, qu'elle voulait sûrement faire une tonne de recherche pour en savoir plus… ou m'embrasser à en perdre haleine. J'espérais que c'était la deuxième option. Rahh ! Pourquoi y avait-il Mme Granger avec nous ?
« Pardonnez-moi, mais je n'ai toujours pas compris ce que vous nous voulez, s'enquit Mme Granger. » Le père la regarda un instant. Je voyais qu'il fouillait sa mémoire pour essayer de trouver la raison de ma présence. Mais jusqu'à présent, je n'avais rien dit à ce sujet.
« Oui. Je suis venue pour vous parler de votre fille, Hermione. » Comme s'ils avaient d'autres enfants ou qu'ils allaient en avoir d'autres.
Les parents se regardèrent de nouveau, inquiets, cette fois-ci.
Bonjour tout le monde!
Un autre petit chapitre. Cette semaine, j'ai eu des examens toutes la semaine, donc je passais le plus clair de mon temps à étudier... (Je n'ai pas complètement échoué physique. Ouf.)
En tout cas, le prochain sera plus long. J'ai déjà commencé à travailler dessus, mais je me pose des questions sur comment le mener (malgré mon plan). Je vais trouver =).
F0rtitude
