Voyant mon état de détresse, les parents affichèrent une mine inquiète. Ils m'invitèrent à m'asseoir dans leur salon.
Mme Granger partit préparer du thé pendant que j'essayais de reprendre contrôle de mes émotions. Quand je réfléchissais bien, c'était grâce à Hermione que j'étais ici à partager de nouveau un thé avec ses parents. Ce qu'elle cherchait désespérément à faire ses derniers mois, voire années, et j'étais là, sans elle. J'avais l'impression que je ne devrais pas, c'était Hermione qui souhaitait une telle rencontre, pas moi. Enfin oui, mais juste parce qu'elle le désirait. Mais c'était idiot, car maintenant c'était 26 ans plus tôt et théoriquement, en ce moment, je n'étais même pas née et Hermione était bébé d'à peine une semaine.
Ma douce avait finalement trouvé un moyen pour contourner « le problème des 5 heures ». Elle pensait avoir trouvé, avec raison, une manière pour retourner aussi loin dans le passé qu'on le désirait, même si on n'était pas vivant à cette époque. Elle s'émerveillait à cette pensée. Répétant qu'on pourrait, théoriquement, rencontrer des personnes comme Einstein, Shakespeare ou même Galilée. Ces personnes qui n'étaient, de toute évidence, pas des sorciers, mais qui devaient être très importantes dans la culture moldue pour qu'Hermione en parle avec une telle passion. Je les avais entendus durant mes cours d'Études de Moldu, mais ils me semblaient si loin dans ma mémoire quand ma douce m'en parlait. Quand elle me fit part de ses découvertes et de ses avancées, elle m'avait dit que tout cela resterait juste de la théorie au final. Je lui ai demandé alors pourquoi. Elle m'avait répondu qu'elle voyait mal expliquer à quelqu'un comment elle s'était retrouvée en possession d'un retourneur de temps sans devoir passer devant un tribunal.
« Je ne peux certainement pas l'essayer, d'autant plus que je suis enceinte, et je sais que tu ne me le permettras pas. Tout comme je ne te permets pas de l'essayer. Nous allons être bientôt parents, ce n'est pas le temps de faire des folies », expliqua-t-elle. Si effectivement ça fonctionnait sans tuer l'utilisateur ou le rendre fou, elle n'avait toujours pas trouvé de moyen de revenir au temps présent. Elle m'exprima aussi sa peur de créer une déchirure temporelle et à tout le mal que ça pourrait causer. Le temps était une variable très instable et très dangereuse à jouer avec.
Dire que j'étais en train de remplir l'un des vœux les plus chers d'Hermione, peut-être sans elle, mais tout de même grâce à elle et elle ne le saura jamais.
Je profitai pour mieux observer autour de moi, la mode moldue de l'époque était très différente de celle que je connus lors de ma première visite, bien que je reconnais les objets. Les couleurs utilisées, wouach ! Les tapisseries n'étaient franchement pas mieux. Je préfèrais après. Même chez moi, le mauvais goût n'était pas aussi criant. Leur télévision bien qu'elle prenait plus de place, l'écran était plus petit et il y avait des roulettes sur le côté. Je me demande c'était en quelle année qu'ils avaient acheté celle que j'avais vue. Je remarquai qu'un téléphone à roulette avait pris la place de l'ancien… qui était en réalité sera leur nouveau… Ça commence vraiment à devenir dur à suivre pour mon cerveau… On dit qu'un des effets secondaires du retourneur de temps, c'était la folie. Était-ce que ce genre de réflexion qui en serait la cause ?
Quand Mme Granger arriva avec le plateau à thé ainsi que des biscuits secs, je remarquai qu'ils étaient les préférés de ma moitié. Puis je compris pourquoi elle en achetait toujours durant sa grossesse, ils lui faisaient rappeler ses parents. Elle se sentait plus proche d'eux ainsi…
Hiver 1999,
« Ronald… Qu'est-ce que tu fais ici ? demandai-je sèchement lorsque j'ouvris la porte pour y découvrir mon plus jeune frère.
- Ah… Ginny… Heu… bonjour ? »
Je levai un sourcil. Loin d'être impressionnée par sa présentation, mais surtout je me demandais pourquoi il avait cogné à la porte de la nouvelle demeure que je partageais avec ma copine.
« Qu'est-ce que tu veux ? demandai-je. »
Je n'aimais pas le voir traîner sur mon palier sachant que Molly m'avait clairement interdit d'essayer d'entrer en contact avec n'importe quel membre de la famille. Je me suis toujours assurée que ma mère pouvait facilement me retrouver si elle le souhaitait, mais je m'attendais à sa visite, pas celle de mon frère.
« Je… heu… voudrais te parler. À toi et à Hermione. Si elle est là, expliqua-t-il en essayant de voir par-dessus mon épaule. »
Je refermai un peu plus la porte, essayant de protéger le havre de paix que j'y avais construit avec Hermione. Ron n'avait pas à savoir les allées-venues de sa supposée « meilleure amie ». Certainement pas après un an de silence radio. Remarquant ce geste, il concentra aussitôt son attention sur moi en prenant une teinte rouge. Je plissai les yeux et contractai ma mâchoire, l'incitant fortement à me dire ce qu'il me voulait. Merlin ! Pourquoi je ne n'avais pas fermé la porte aussitôt que j'avais vu sa tronche ?
« S'il te plaît. Si elle n'est pas là… Je pourrais toujours repasser ou on pourrait s'arranger une rencontre, dit-il rapidement, me suppliant du regard. Je voudrais vraiment vous parler. À vous deux.
- Est-ce que Molly sait que tu es ici ? demandai-je en arquant un sourcil de méfiance.
- Non. Pas du tout, répondit-il rapidement »
Je levai les sourcils de surprise avant de reprendre une expression neutre. Sachant ceci, maintenant, parler avec Ron était plus intéressant. S'il disait la vérité, évidemment. Je me demandai surtout de quoi il voulait me parler, au point de briser un interdit. Ronald se balançait d'un pied à l'autre nerveusement en attendant ma réponse tardive. Si ma mère envoyait Ron comme espion pour savoir si oui ou non j'étais toujours avec Hermione, elle serait déçue du résultat. Si elle voulait savoir si j'étais dans la misère et estimer dans combien de temps je ramperais pour demander pardon, ça ne sera certainement pas de sitôt. Je serrai la poignée et les dents à cette pensée. Ce fut un frisson glacial qui me parcourra le corps qui me rappela ma situation. Dire que je pourrais être au chaud et lovée contre Hermione avec un chocolat chaud ou un thé. Profiter de mon congé sans tracas avec Mione ou écouter mon frère qui défiait un ordre ? Les deux étaient intéressants, pour différentes raisons… et je penchais exceptionnellement pour Ronald. Pourtant, il continuait à ne pas inspirer confiance. Pour tout ce que je savais, il pourrait me mentir depuis le début.
« Et qu'est-ce qui me garantit que tu dis la vérité ? demandai-je en arquant un sourcil.
- Rien, avoua rapidement mon frère en regardant la fine couche de neige accumulée à la pointe de ses souliers avant de me regarder de nouveau dans les yeux avant de se remettre à l'observation du sol. Mais je suis bien Ron et je ne suis pas ici pour le compte de 'Ma. Tu peux me poser toutes les questions que tu veux et me faire passer tous les tests que tu le souhaites. Verasitum, Legilimens —
- Pourquoi es-tu venu, le coupai-je désintéressée par son verbiage en levant la main. »
Molly ne serait pas mise à sortir un flux de paroles semi-inintelligibles. Elle aurait gardé son calme et aurait sûrement souri à un moment ou l'autre pour me calmer et essayer de gagner ma confiance. Merlin, combien de fois avait-elle commencé à nous crier dessus avant de se tourner vers Harry, toute souriante, et se mettre à lui parler avec une voix douce ? Si on m'annonçait qu'elle était bipolaire, je l'aurais cru. Sans problème. Je soupirai en appuyant ma tête contre la porte. Merlin…
« Est-ce que, commença-t-il lentement avant de se raviser. » Ses joues devinrent encore plus rouges qu'elles ne l'étaient à cause des morsures du froid. Son balancement se fit plus intense. « Est-ce que je pourrais entrer ? Je ne voudrais pas que quelqu'un nous surprenne et le rapporte à 'Ma. et il fait froid. »
Je fronçai les sourcils. Je ne voulais pas qu'il entre dans mon cocon personnel, mais de toute évidence, je ne pouvais pas le laisser au pas de la porte. Comme lui, j'étais parfaitement consciente du réseau social étendu que ma mère avait développé depuis des années, initialement pour surveiller les jumeaux. Si mon plus jeune frère traînait trop longtemps devant ma porte, l'information remonterait nécessairement jusqu'à elle, même si ça devait auparavant remonter jusqu'en Irlande à Grande Grande Tante Murielle.
« Ginny ? Tout va bien ? demanda Hermione dans mon dos. » Ron avait sûrement entendu aussi sa voix, car il étira le cou pour voir ma copine. « Qui est-ce ? demanda-t-elle. »
J'entendis ses pas se rapprocher avant de sentir sa main se déposer au creux de mon dos.
« Oh ! Ronald… Bonjour » fut tout ce qu'Hermione prononça.
« Hermione, souffla mon frère. » Son visage prit les mêmes traits d'admiration que lorsqu'il était devant les Canons de Chudley, mais je me doutais qu'il continuait à ressentir plus que de l'admiration pour ma douche. J'avais remarqué les pétillements dans ses yeux.
« Tu es encore plus belle, échappa-t-il. » À ce commentaire, je me raclai la gorge et Hermione rougit légèrement. S'il voulait nous parler, ce n'était pas la meilleure introduction et le pire argument qu'il aurait pu me donner pour me faire changer d'idée.
« Heu, je suis venu pour parler, à toi et à Ginny, expliqua-t-il rapidement. Est-ce que je peux entrer ? »
Je n'étais plus chaude à l'idée de le laisser faire… Je me retournai vers ma copine pour savoir ce qu'elle en pensait. Je n'étais pas la seule concernée et si Hermione refusait de le recevoir, alors tant pis pour lui. La seule réaction d'Hermione fut de partir. Juste avant qu'elle disparaisse à l'intérieur, je lui attrapai la main et lui offris un petit sourire. Elle me le rendit en haussant les épaules. Ok… Donc, Hermione ne s'opposait pas. J'imaginai qu'ultimement, c'était moi qui décidais.
Je regardai à nouveau mon frère. Son visage qui était si brillant l'instant d'avant semblait s'être écroulé. Il ne croyait plus en ses chances de nous parler. Pourtant, même si ma mère nous avait interdit de nous parler, il continuait d'être mon frangin et il continuait d'attendre devant ma porte.
« Ok, dis-je finalement. » Aussitôt Ron me regarda optimiste. « Mais je te préviens. À la moindre parole déplacée envers Hermione ou moi, je te fous à l'extérieur avant même que tu aies le temps de dire "désolé".
- Oui. D'accord. Tout ce que tu veux.
- Et ! Ne t'avise pas non plus à faire du charme à Hermione. Si tu es venu pour essayer de la regagner, tu peux toute de suite faire demi-tour. Ça sera moins douloureux que le sort que je réserve.
- C'est bon Ginny. Ce n'est pas mon intention. »
Je le jaugeai encore un instant, essayant de voir à quel point, il était honnête. Ce dernier n'avait aucun de ses tocs lorsqu'il mentait. Je le laissai entrer, rapidement, je jetai un rapide coup d'œil aux passants. Après tout, ma mère pouvait très bien prendre du Polynectar pour savoir si j'allais accepter Ron chez moi. Je refermai la porte derrière lui. Ron pouvait être ma mère transformée pour s'informer du temps que je prendrai à retourner me cacher dans ses jupes ou pour saboter notre couple, mais sa bourbe du : « Encore plus belle. », bien que ça ne m'enthousiasme aucunement, me confirmait son identité. Je lui dis d'enlever ses souliers à l'entrée et d'accrocher son manteau après un crochet libre, ce qu'il fit précipitamment, avant de le conduire au salon. Hermione y était déjà, confortablement assise sur le canapé. Elle avait même préparé du thé avec trois tasses. Merlin, elle devait sûrement savoir que j'allais accepter son offre. J'indiquai le divan rouge à oreillette à Ron, tandis que je rejoignis ma copine sur la causeuse, me collant bien contre elle. Elle me sourit rapidement sachant que la conversation qui allait sûrement suivre allait être chargée d'émotion. Elle déposa une main sur ma cuisse et la serra légèrement pour me montrer son support. Qu'elle était avec moi. À mes côtés.
« Je… hum… Bonjour, fit gauchement Ron avec un petit sourire dans le coin. »
Hermione lui sourit faiblement en hochant la tête. Pour ma part, je me croisai les bras et me retins de soupirer. Il était tellement stressé. Voyant que nous n'allions pas réagir plus que cela, il se racla la gorge avant d'enchaîner :
« Ça fait longtemps, non ? »
Oui, effectivement. C'était le moins qu'on puisse dire. Ça faisait quoi 1 an ? Peut-être 2… Quelques choses dans ces eaux-là. Ça faisait des années qu'il ne m'avait pas parlé. À vrai dire, il était le premier à entrer en contact avec moi depuis que mère m'a chassé de la maison. Si on omettait Fleur, mais elle, elle a toujours joué dans une catégorie à part.
« Arrête de tourner autour du pot. De quoi veux-tu nous parler ? Qu'est-ce qu'il y a de si important pour défier Molly, demandai-je.
- Ginny, m'interpella Hermione me réprimandant de mon impatience avant de se retourner vers Ron et de lui sourire. Oui, ça fait longtemps que nous nous ne sommes pas vus… ou même parler. Tu as toi-même beaucoup changé. Tu me sembles être mieux qu'avant. Beaucoup plus mature aussi. »
Les prunelles bleues de mon frère se posèrent rapidement sur moi pour s'assurer que je n'allais pas le mettre à la porte. Je ne savais pas trop ce que j'ai fait, mais cela sembla le calmer. Pourtant tout ce que je me souvins ce fut de prendre la main de ma douce qui était posée sur ma cuisse. Je n'allais certainement pas chasser mon frère ou m'énerver quand ma copine prenait des nouvelles de lui. De plus, je savais qu'Hermione pensait présentement à la guerre. Effectivement, mon frère semblait s'être remis du traumatisme de celle-ci et de la mort de Fred.
« Hum… Merci. Ça fait quoi presque un an ? Merlin, s'exclama Ron. Avant, on se voyait presque quotidiennement.
- En réalité, cela fait deux ans et 7 mois ce lundi, annonça tristement ma copine. »
Je serai la main d'Hermione. Merlin, elle a tenu le compte. Le regard de Ron alla au plancher. Je ne voudrais tellement pas être à sa place. Sentir de ne pas avoir répondu aux attentes du génie était une des sensations les plus désagréables. Qu'est-ce que tu pourrais ajouter après cela ?
« Mais comme Ginny, je ne peux m'empêcher de me questionner sur la raison de ta visite, continua Hermione dans sa voix douce. Et tu piques encore plus mon intérêt sachant que Molly est ignorante de cette rencontre.
- Je suis venu pour m'excuser et –
- Comme si j'en voulais de tes stupides excuses, m'exclamai-je irritée. »
Ce n'était pas d'excuse que nous avions besoin. C'était de support et il semblerait que nos familles en soient incapables. Je demandais juste qu'elle continue de m'aimer. Pas forcément mon choix de relation, ni mon choix de vie, ni mon choix de partenaire, je voulais juste qu'elle m'aime. Moi. Tout cours. Mais, apparemment, elle en était incapable. J'étais une si grande déception qu'elle m'enleva le droit d'exister.
« Ginny, me réprimanda de nouveau Hermione en me serrant la main. Il est venu ici malgré ta mère. Écoute-le au moins. Si à la fin, ça ne te satisfait toujours pas, alors tu pourras te plaindre. »
Je soupirai bruyamment en roulant des yeux. Je regardai les prunelles café de ma copine, elles étaient suppliantes. En fait, tout son corps me demandait que je donne une chance à Ronald pour qu'il s'explique. Elle ne me l'ordonnait pas, son dos n'était pas droit et le menton légèrement surélevé avec le léger froncement de sourcil qui accompagnait normalement une telle demande ; elle me laissait choisir. Ses yeux me disaient autant : « C'est mon meilleur ami, je voudrais savoir. », que : « C'est ton frère, tu as le mot décisif. ».
« S'il te plaît Vix, laisse-le parler, continua ma chérie. »
Je soupirai de nouveau et m'enfonçai dans le dossier en me croisant les bras, encore moins contente que ma copine m'ait chicané ainsi devant mon frère. Je savais que j'agissais comme une enfant gâtée avec ma crise, mais c'était la première fois que je pouvais déverser toute la rancune que je ressentais contre ma famille. Sur le fait qu'elle m'avait tourné le dos. C'était plus fort que moi. Je voulais qu'il sache c'était quoi de se faire ignorer et mépriser par les siens. Paradoxalement, et malgré moi et mon désir de lui faire goûter à sa propre médecine, je me retrouvais pendue aux lèvres de mon frère.
« Désolée Ron. Je t'en prie, continue, encouragea Hermione lorsqu'elle comprit mon silence.
- Oui… hum… oui, je… Je suis désolé. Je suis désolé pour ma mauvaise attitude et pour vous avoir ignoré. Désolé que j'aille pris autant de temps pour vous reprendre contact avec vous. J'ai toujours été lent, dit-il en riant jaune. »
Si c'était une blague, elle n'était pas drôle. Cela dit, Hermione l'a gracié d'un sourire tandis que je levai les yeux au plafond. Elle encourageait ses efforts. Je voyais aussi, comme elle, les efforts que mon frère mettait, mais je refusais d'admettre qu'une telle chose existait et se produisait. Car si je l'admettais, je devais par conséquent, me montrer plus tolérante et plus gentille. Ce que je n'avais pas la moindre envie de faire.
« Mais je suis finalement venu à la raison. Quand j'ai suivi Harry, c'était pour arrêter la discrimination. Toute cette folie autour de la pureté du sang, de qui marie qui, car il est descendant de tel, de qui est ridiculisé et banni parce qu'il est descendant de tel autre alors qu'on devrait offrir l'univers sur un plateau d'argent juste parce que son père ou sa mère fut quelqu'un avec un grand nom, dit Ron en un seul souffle avant de lever les yeux pour nous regarder et juger notre réaction. » Apparemment, nous l'encourageâmes à continuer alors il reprit moins nerveusement. « Je me suis battu contre cela. Et c'est seulement récemment que j'ai compris que j'étais en train de faire pareil à ma sœur et ma meilleure amie. Que je n'étais pas mieux que les Mangemorts ! Que les Malfoys. »
Au nom des Malfoys, il grinça des dents et serra les poings sur l'accoudoir. J'expirai bruyamment en roulant des yeux. Hermione prit un air sévère en me fixant. Me demandant silencieusement de me modérer. De me calmer. Mais comment pouvais-je ? Comment pouvais-je ? Hermione non plus ne comprenait pas ce que je ressentais. Apparemment, je n'avais pas d'autres choix que de m'expliquer. Je me redressai, chassa la main d'Hermione, m'assis sur le bord du divan et commença à cracher ce que j'avais sur le cœur.
« Comme les Mangemorts ? Comme les Malfoys ? Tu ne leur ressembles pas. Nah… Pas du tout ! Non, Ron. Tu es quelque chose d'encore plus horrible. Quelques choses d'encore plus dégueulasses. Contrairement à toi, je n'ai jamais douté de leurs actions ou de leurs intentions. Dès le départ, je savais qu'ils voulaient ma peau, qu'ils me haïssaient. Simplement parce que je suis née Weasley. Parce que je suis née dans une famille de traître. Parce que je fraternisais avec ces sang-de-bourbes et étais intéressée par ces moins que rien de moldus. Parce que je refusais de me soumettre à Voldemort. Jusqu'à un certain point, cela était normal. Ils travaillaient pour le Seigneur des Ténèbres et je me battais contre lui. Alors c'est normal qu'ils souhaitassent me voir disparaître. »
Je vis Hermione lever les sourcils d'étonnement, elle essaya de poser sa main dans mon dos. Sûrement pour me le gratter afin de me calmer ou me ramener auprès d'elle. Je la chassai rapidement grâce à un coup d'épaule et lui lançai un regard disant que ce n'était pas le moment. Elle reposa ses mains sur ses cuisses. Au moins, elle semblait comprendre que je ne voulais plus être calme. Non, pas quand enfin ma famille me donnait une voix pour m'exprimer.
« Mais toi, continuai-je en retournant mon attention sur mon frère sentant l'adrénaline me picoter le bout des doigts. Contrairement à eux, tu étais censé être mon allié. Une personne qui me soutiendrait. Qui couvrirait mes angles morts. Tu devais normalement m'offrir un toit et une protection si j'en avais besoin. Tu as même juré à 'Ma que tu allais prendre de soin de moi ! Ne te souviens-tu pas de ta promesse que t'as faite à 'Ma juste avant que tu voles la Ford Anglia ? Promesse que tu as renouvelée lorsque tu as découvert que je fus possédée par Voldemort. L'aurais-tu oublié ? Comme que tu as oublié que j'étais ta sœur au cours de ces dernières années ?
- Deux ans et sept mois, rectifia-t-il faiblement.
- Va te faire foutre ! Ronald, lui hurlai-je maintenant debout. C'est du pareil au même ! Ouuuh ! Deux ans et 7 mois, c'est pas 3. C'est guère plus glorieux ! Alors sérieux, va te faire foutre ! Ronald Billius Weasley ! Merde... Comment as-tu réussi à oublier ton unique sœur ? Je pensais que nous étions une famille ! Qu'on était uni envers et contre tout ! C'est assez pitoyable quand grand-tante Murielle démontre un plus grand sens de la famille envers moi que mon propre frère alors qu'elle déteste tout le monde. Donc, Ronald, va te faire foutre avec ton un et sept mois et tes excuses de merde.
- Je ne t'ai pas oublié, chuchota-t-il maintenant blafard. »
Son visage avait perdu toutes les couleurs. Il me regardait intensément, apeuré, honteux. Je voyais ses doigts agripper les accoudoirs. S'empêchant peut-être de s'enfuir en courant. Je le regardais furieuse. Il osait à l'occasion lancer un regard à ma douce. Lui demandant sûrement silencieusement de l'aide. De me retenir. De me calmer. De me taire. Mais Hermione ne fit rien autre que jouer nerveusement avec ses doigts et de se mordre la lèvre inférieure. Alors je repris de plus belle, me mettant entre lui et elle.
« Tu es encore pire que Percy, crachai-je en me plantant devant lui, tremblante d'émotions. Percy se bornait seulement à ne pas croire au retour du Seigneur des Ténèbres et refusait de se préparer en conséquence. Mais toi et tous les autres ! vous m'avez volontairement tourné le dos. Vous m'avez abandonnée ! Vous m'avez tuée. Vous m'avez tuée et enterrée ! Même Fred est plus vivant pour vous que je le suis ! Sais-tu à quel point ça fait mal de savoir que l'opinion d'un mort est plus importante que la sienne ? Et qu'est-ce Fred aurait pensé de tout cela ? Hum ?! Tu penses qu'il te regarde ? toi et toute la famille, avec fierté ? Qu'ils vous auraient donné une bonne claque dans le dos tandis que vous me faites passer pour une créature atroce... alors que je ne faisais qu'aimer et que je demandais juste à être aimée ! J'espère que tu as honte, Ron. »
Ron leva enfin de nouveau les yeux vers moi, espérant que je m'aille adoucie, comme mon ton s'était pacifié. Non parce que je m'étais calmée, mais parce que je n'avais plus d'air à expulser. Je gardai les sourcils froncés et mon visage dur pour pas qu'il se fasse berner par l'eau accumulée au coin des yeux que j'essuyai hâtivement. Mon expression le découragea de prononcer le moindre son.
« Je voulais juste qu'on m'aime, avouai-je sèchement. Donc Ron, je te rassure, tu n'es pas comme les Mangemorts. Tu es plus horrible qu'eux.
- Et j'en suis désolé Gin… » murmura Ron lorsque je semblai avoir fini alors qu'en réalité je n'essayais juste de rattraper mon souffle. Mon supposé frère avait les yeux ronds de surprises. Il s'était recroquevillé sur lui-même, la tête basse, les épaules affaissées, le dos bien collé contre le dossier, les jambes serrées. Je n'étais même pas sûre qu'il osait respirer. Il me semblait complètement découragé. Et qu'est-ce que cela pouvait me laisser indifférente ! Il comprenait enfin à quoi ressemblait ma douleur.
« Et que veux-tu que je fasse de tes excuses ? Elles ne font rien. Nothing. Niente. Nada. Elles ne changent rien du tout, m'exclamai-je en me penchant au-dessus de lui, approchant mon visage à 5 cm du sien. » Toute trace de précédente faiblesse chassée. J'entendis mon frère gémir comme lorsqu'il voyait une araignée, tandis que ses yeux essayaient de soutenir mon regard furibond sans y parvenir. S'il avait pu s'enfoncer plus profondément dans le fauteuil ou disparaître à ce moment-là, il l'aurait sûrement fait.
« Ginny, gronda calmement Hermione. S'il te plaît ?
- Quoi, m'exclamai-je en me redressant et me tournant vers mon amoureuse. »
Hermione garda le silence alors je me retournai vers mon frangin avec un air de dégoût non dissimulé. J'étais loin d'avoir fini de déverser ma rancœur.
« Il arrive ici. Fais les beaux yeux. Demande pardon. Et c'est tout, demandai-je en levant les mains au ciel. Je devrais tout pardonner et tout oublier ? Non. Désoler. Ça ne se fait pas. Je ne fonctionne pas ainsi. Ce n'est pas aussi simple. Je ne lui donnerai certainement pas la conscience tranquille aussi facilement. Et, en plus, ses excuses étaient pitoyables ! Sérieux ! Ah-ah-ah, je suis lent à la détente. Pardon. Redevenons amis ! Sérieusement ?! Tu veux que je le pardonne après des excuses aussi minables que ça ?!
- Ginny, répéta Hermione en se levant à son tour. S'il te plaît.
- Non ! Merlin ! Ça fait deux ans et sept mois qu'il ne nous a pas parlé ! Tu te rends compte, Mione ? Plus de deux ans ! Et tu sais quelle est la dernière chose qu'il m'ait dite, demandai-je en fusillant Ronald des yeux. »
Je gardai le silence pendant quelques secondes. Je le voyais chercher la réponse sans la trouver. Il me semblait paniqué. Je lui souris, mais mon sourire n'avait rien d'amical. Je pris presque du plaisir à détacher les sons de la réponse. Je voyais Hermione secouer la tête, mais je n'en avais rien à foutre.
« C'est dégoûtant. Voici la dernière chose qu'il m'ait dite. Par la barbe de Merlin ! C'est dégoûtant. Merde. Il n'a même pas essayé d'arrêter 'Ma quand elle nous a chassées. De la retenir ou de la calmer. Et qu'as-tu fait, Ron, entre-temps ? Laisse-moi deviner… rien ? Alors tes excuses, alors que tu n'as rien fait pour rectifier la situation, tu peux les garder. Arrête de parler et agis ! »
Je le regardais encore une fois, le souffle court. Je tremblais littéralement. Je voulais tout frapper, tout détruire. Et mon frère était là, devant moi, ne disant rien et ne faisant rien.
« Putain ! Sois le Gryffondor que tu es censé être, hurlai-je en prenant une tasse de thé et la lançant contre le mur de toutes mes forces. »
Sans surprise, elle se fracassa, salissant mur et plancher de thé. Ron sursauta si haut dans la chaise que Aragog apparaissant juste derrière moi aurait déclenché le même résultat. Un peu plus et il finira par se pisser dessus, mais je m'en contrefichais.
« Ginevra, répéta plus fermement ma copine en me serrant le coude, tandis que j'essayais toujours de reprendre mon souffle. Suis-moi. S'il te plaît.
- Puis un beau jour, il cogne à notre porte et on devrait l'accueillir à bras ouverts ? Lui dire que c'est de l'histoire ancienne ? C'est trop tard ! Trop tard, hurlai-je en essayant de me libérer le coude de la prise de ma copine, mais elle tenu bon. »
Puis avant que j'aie pu ajouter quoi que ce soit, Hermione m'emmena brutalement plus loin avec elle. Elle m'emmena à la cuisine, mais dans un de ces recoins où Ron ne pouvait plus nous voir. Une fois arrivée, je me dégageai violemment, Hermione n'essaya pas de me rattraper. Je venais de me faire tirer comme une gamine par ma copine. En plus, devant mon frère. Sur qui je venais de crier. C'en était gênant, voire humiliant.
« Ginny, commença-t-elle sur le ton du reproche.
- Quoi ?! Qu'est-ce qu'il y a ?
- Tu vas d'abord te calmer.
- Je veux pas, répondis-je en serrant les dents. »
Hermione soupira et roula des yeux. Je soufflai bruyamment, me retenant de ne pas lui crier dessus à son tour. Elle n'avait pas à subir ma colère, elle était, après tout, mon unique alliée dans cette histoire, la seule qui était restée près de moi. Elle prit un verre dans le placard et le remplit d'eau du robinet avant de me le tendre. Je le regardai les sourcils froncés et les bras croisés sur mon torse. Je n'en voulais pas de ton verre.
« Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé, me demanda-t-elle calmement. Pourquoi tu ne m'as jamais dit de ce tu ressentais ?
- Parce que.
- Parce que n'est pas une réponse complète Ginny. »
Je la regardais, les sourcils froncés. Je me sentais remontée et en colère, mais j'ignorais si c'était contre elle. Sur le fait qu'elle corrigeait mes phrases ou qu'elle me menait comme une marionnette. Ne fait pas ci, Vix. Fais ça, Vixy. Ne dit pas ceci, Gin. Dis cela, Ginny. Quand elle me sortait un Ginevra, je devais alors obéir sur-le-champ. Merlin ! Je n'étais pas une putain de marionnette.
« Hey Vixy… Je ne suis pas fâchée contre toi. Je ne te gronde pas, murmura-t-elle en posant sa main sur mon bras que je chassai en me reculant.
- Et bien, ça ne paraît pas, murmurai-je les dents serrées. »
Je perçus de la tristesse dans son regard après que je m'aille éloignée. Elle la cacha rapidement en inspirant profondément. Elle déposa le verre d'eau sur le comptoir près de moi. Super, maintenant, je n'étais même plus capable de la regarder sans me culpabiliser. Je n'aimais pas la savoir triste. Encore moins lorsque je savais que j'en étais la raison, mais maintenant, j'étais trop fâchée pour réagir autrement. Donc je me contentai de regarder le comptoir et les dalles de céramique du plancher.
« C'est juste que, recommença-t-elle de sa voix douce. » Elle s'arrêta pour prendre une autre grande inspiration et continua. « J'essaye de comprendre pourquoi tu ne t'es pas confiée… qu'est-ce qui t'a bloquée à le faire. »
Ensuite, il y eut un silence. Un long silence. J'entendais quelques craquements que Ronald produisait en bougeant dans le sofa. Je finis par risquer un regard dans la direction de ma copine. Ses yeux étaient humides, elle était sur le point de pleurer. Presque aussitôt je larmoyai à mon tour. Merlin que je haïs la voir ainsi.
« Je pensais te comprendre et te connaître, mais apparemment pas tant que cela. J'ignorais que tu gardais encore toute cette colère… haine… Je pensais que tu l'avais surmontée, pas refoulée ainsi, chuchota-t-elle en risquant un pas dans ma direction après que j'aie finalement décroisé les bras. »
Je ne la repoussai pas. Merlin. Pas dans son état.
« Je t'aime Vix… et je n'aime pas te voir dans ainsi… J'ai mal quand tu as mal… Je veux que, dit-elle en me prenant mes mains entre les siennes et en me les serrant doucement. Je veux que tu puisses te confier librement auprès de moi… que tu partages tes problèmes pour qu'ensemble on trouve une solution… que tu aies confiance en moi…
- J'ai confiance en toi, répliquai-je faiblement.
- Alors pourquoi ne me parles-tu pas de ce que tu ressens ? »
Je sentis une pression à mes paumes. Elle était là. Avec moi. Pour moi. Quand je regardai de nouveau ses yeux café crème, je me rendis compte qu'elle ne m'en voulait pas. Ce n'était pas des reproches. Elle se questionnait. Elle cherchait à comprendre… À me comprendre. Une boule se forma dans ma gorge, je voulais lui donner une réponse. Lui dire pourquoi. Lui raconter tout, bien que je n'aille aucune idée par où commencer. Je n'étais même pas sûre de la raison qui m'avait retenue. Juste au moins, lui dire que ce n'était pas à cause d'elle que je ne me confiais pas, que je voulais gérer cela seule, car Hermione était déjà bouleversée par l'abandon de sa famille et puis, je pensais avoir réussi.
Cela dit, ma stupide boule m'empêcha de trouver ma voix bien que ma bouche formait les mots. Je sentis mes mains devenir moites. Hermione sembla comprendre que je voulais m'ouvrir et son petit sourire libéra les larmes qui s'étaient accumulées au coin de ses yeux.
« Je ne te demande pas tout me raconter tout cela maintenant. Et, peut-être, est-il préférable de garder cette conversation pour quand Ron sera parti, me rassura-t-elle. »
Quelques larmes coulaient dorénavant sur ses joues, bien qu'aucune autre ne semblait vouloir les suivre et c'était pareil de mon côté. Elle me rassura en me souriant de nouveau et en embrassant mes poings. Je lui souris à mon tour. Bien qu'encore en colère contre ma famille, je me sentais plus calme, sachant que mon amoureuse me supportait.
« Et on va s'en reparler. Tu peux compter sur moi, me dit-elle presque joyeusement. Aujourd'hui. Pour l'instant, calme-toi et rejoins-nous au salon quand ça sera fait. »
Sur ce, elle me lâcha les mains, mais je l'empêchai de partir en l'attrapant par l'épaule. Je ne voulais pas être seule… non. Plutôt, je ne voulais pas laisser Hermione seule avec Ron. Surtout après son commentaire de : « Encore plus belle ». Mon frère ressentait encore des sentiments pour ma douce et je n'avais aucunement confiance en lui. Il m'a bien trahi une fois…
« Hey… Gin, tu n'as rien à craindre. Nous allons être juste dans la pièce d'à côté. Tu pourras facilement nous entendre et nous voir, dit-elle en retournant la pression devinant mes pensées. N'as-tu pas confiance en moi ?
- Oui, soupirai-je. Mais Ron reste tout de même ce que tu trouveras le plus proche de moi, version garçon, et ça serait tellement plus simple si — »
Hermione m'interrompit en m'embrassant. Un baiser sur les lèvres. Simple et court, mais suffisamment long pour me taire.
« Oui, je sais déjà tout cela. Mais c'est toi, Vixy, que j'aime et c'est toi que j'ai choisi. Alors oublie Ron. Actuellement, il essaye juste de renouer contact avec nous. Surtout avec toi. Il est venu malgré Molly. C'est extrêmement courageux de sa part. »
Sur ce, elle m'embrassa le front et me répéta de les rejoindre quand je me serais calmée. Je la pris aussitôt dans mes bras, la serrant contre moi. Elle me serra à son tour dans ses bras, glissant dans ses doigts dans mes cheveux, et me murmura un : « C'est toi que j'aime. ». Nous restâmes un moment ainsi. D'une main, elle me flattait les cheveux et de l'autre me grattait le dos. Merlin… Qu'est-ce que je ferais sans elle ? Lorsqu'on se sépara, elle me tendit de nouveau le verre d'eau avec un mouchoir pour m'essuyer les larmes qui coulaient abondamment sur mes joues maintenant en me précisant que c'était pour faire disparaître la boule dans la gorge. C'était une délicate pensée de sa part qui fit chavirer mon cœur une fois de plus. Maintenant que je savais pour le verre d'eau, je le prendrais bien volontiers.
Je restai dans la cuisine le temps de me calmer, tout en tendant l'oreille. Comme Hermione me l'avait dit, je pouvais facilement suivre le fil de leur conversation.
« Tant mieux. Je suis heureuse pour toi que ton travail aille aussi bien et que tu aies rencontré quelqu'un. Elle me semble gentille, dit mon génie. Et Harry ? Comment va-t-il ?
- Elle l'est ! Elle est médicomage. Tu l'adorerais, tu sais ! Elle ne m'a jamais permis de prendre un faux congé de maladie, dit-il, le sourire dans la voix. Tant quant à Harry est toujours avec Luna. Leur histoire semble assez sérieuse. Ils font une meilleure combinaison de ce que je croyais initialement. Un peu étrange, mais ils prennent soin l'un de l'autre.
- Nous parlons tout de même de Luna. Elle et ses grenouilles lunaires. C'est bien la chose la plus ridicule que j'aie entendue.
- Si tu crois que c'est ridicule, tu n'as encore rien entendu sur sa dernière créature. Justement, elle compte partir dans les prochaines semaines à sa recherche… Son trek va durer presque six mois, Harry compte l'accompagner pour la première moitié.
- Vraiment ? Ils vont aller où ? Et qu'est-ce sa dernière création, demanda Hermione moqueusement.
- Elle est à la recherche d'un troupeau de… c'est quoi déjà le nom qu'elle avait utilisé… hum… Ah oui ! un troupeau de Boucadamas. Une sorte de chèvre qui vit dans les creux des volcans récemment éteints. Apparemment, ce sont leurs excréments qui créent les diamants et ils sembleraient que leurs poils offriraient une excellente protection contre la chaleur et le feu, expliqua Ronald.
- Donc elle va aller aux cœurs d'un volcan pour ramasser leur peau et leurs excréments ? Ça ne lui ressemble pas tant...
- Pas du tout ! C'est pour prélever les gouttes de condensation qui perlent de leurs cornes, apparemment cela donne un excellent goût aux thés en plus d'avoir des propriétés plus obscures. J'aurais compris si c'était pour ramener une chèvre qui te chie des diamants, mais pour des gouttes d'eau à mettre dans le thé… »
Je bus l'eau tranquillement et me servis même un second, pris quelques grandes respirations et parcourus, je ne savais pas combien de fois, la cuisine. Quand je suis finalement revenue, j'avais conclu que le « méchant » dans l'histoire n'était pas mon frère, mais ma mère. Après tout, c'est elle qui m'avait chassée.
« Ce fauteuil… il me rappelle ceux qui avait dans la salle commune, commença Ron en flattant les accoudoirs. » Le pauvre, il essayait surtout de meubler le vide.
« N'est-ce pas, dit Hermione en hochant la tête. C'est un cadeau de Ginny.
- Un cadeau ? C'est un gros et beau cadeau. Est-ce qu'elle avait quelque chose à se faire pardonner, demanda-t-il à la rigolade.
- Pas du tout —
- C'était ce que femme veux, dis-je lorsque j'entrai dans le salon.
- Oh. Te revoilà, me dit Hermione en me souriant de toutes ses dents lorsqu'elle me vit. »
Je me contentai de hocher la tête et de la rejoindre sur le canapé. Elle me servit une nouvelle tasse de thé, que je reconnus être celle que j'avais lancée à bout de bras, et m'embrassa la tempe. Lorsqu'elle se retourna vers Ron pour conclure leur conversation, elle posa sa main sur ma cuisse. Cette fois-ci, ce simple était plus apaisant qu'oppressant et il était bienvenu. C'était étrange… Depuis la conversation dans la cuisine, bien que la situation soit identique, je ne ressentais plus le bouillonnement explosif en moi, cette volonté de tout frapper et de tout détruire.
« Ron… Pour tout à l'heure… Je me suis énervée et je ne pensais pas toutes les choses que je pensais et… hum… je —
- C'est bon, Ginny, dit-il souriant faiblement. Tu n'as pas à t'excuser ni à t'expliquer, c'était à moi de le faire... Il y avait du vrai dans ce que tu avais dit. Sûr que c'était effrayant, mais je suis toujours en vie. Je te demande pardon. Pour ne pas avoir été présent. Et de ne pas t'avoir protégée et défendue. Et de t'avoir abandonnée. Mais je compte me racheter. Si tu acceptes de me donner une autre chance, je ne te décevrais pas, Ginny. Pas cette fois-ci.
- Et c'est quoi ta véritable raison pour venir ici ? Après tout ce temps, demandais-je calmement maintenant réellement intéressée par sa réponse.
- Je voulais juste vous revoir. Vous me manquiez. J'étais en train de réfléchir à la liste de cadeau pour Noël et les seules idées qui me venaient en tête étaient pour vous. Et je me disais que ça ne devait pas amusant de fêter Noël ainsi. Couper de la famille et tout… Et je me sentais coupable de n'avoir rien fait et de continuer de ne rien faire… Encore désolée pour que cela m'aille prit autant de temps pour trouver le courage de venir vous voir. Puis j'ai vu une vieille enveloppe d'une des lettres que tu avais écrites à 'Ma qui n'attendait juste à être brûler et tu sais — »
Je lui souris et je me levai, aussitôt Ron se tut et se figea dans sa chaise. Hermione aussi se leva surprise, alarmée, mais elle se calma quand elle vit mon sourire. Je croyais que j'avais vraiment effrayé mon frère. Intérieurement, je ris. Il fut toujours un poltron. Mais un courageux poltron, car bien qu'il aille de nombreuses peurs, il leur a toujours fait face. Je l'encourageai à se lever et lorsque ce fut le cas, je le pris dans mes bras. Premier câlin à un membre de ma famille depuis qu'on m'a chassé… Ça me faisait plus de bien que je le crus. J'avais pensé à lui donner un coup de genou dans l'entre-jambes aussi, mais après tout, ce n'était pas lui le méchant, c'était ma mère. Il me retourna l'accolade sans réserve.
Après un moment, je me reculai suffisamment de lui pour inviter Hermione à se joindre à nous. Elle accourra nous rejoindre pour former un câlin collectif. Puis pour aucune raison, on se mit à rire. Je crois que nous étions juste heureux des retrouvailles. Bien que je sentais ma copine émotive et proche des larmes, je la sentais heureuse tout comme je l'étais. Ceci pouvait être l'un des meilleurs cadeaux de Noël. À vie. Être acceptées et recevoir de l'amour. Merlin… C'était ce qu'on demandait depuis le début et enfin ! après 2 ans et 7 mois, on venait enfin de le recevoir. Non, il n'y avait pas plus beau cadeau de Noël.
Après, on retourna à nos places et on continua à parler. L'atmosphère était beaucoup plus détendue et joyeuse. Lorsque Ron dû partir, je l'invitai à prendre un thé avec nous un de ces jours.
«On pourrait se retrouver à un café ? Moldu ? Je ne crois pas que 'Ma va nous chercher là-bas, proposai-je.
- Excellente idée. Et si tu veux me communiquer, tu n'as qu'à utiliser le hibou d'Hermione, 'Ma ne l'a jamais vu. Elle ne saura pas que cela provient de vous.
- Nous venons tout juste de l'acheter, expliqua Hermione. Voici Daedalus, un Grand Duc. Elle est brillante et voyage rapidement. Vus au nombre de lettres que je dois envoyer pour le travail, c'était plus avantageux d'acheter un hibou plutôt qu'aller à la volière communautaire.
- Et princesse, ajoutais-je. J'ai jamais connu un hibou aussi capricieux. Je te conseille de ne pas oublier les friandises avec elle. Elle peut rapidement devenir féroce, moindrement qu'on la néglige.
- Oh. Arrête. Elle n'est pas si princesse. Elle veut juste qu'on la félicite pour son bon travail. Qu'on ne la traite pas comme une chose.
- En tout cas… Comment tu veux que je signe la lettre, demandai-je à Ron. Ginny ? Ginevra ? Ou avec mon initiale ? 'Ma est loin d'être bête. Elle va deviner dès qu'elle verra la lettre.
- Signe-la V. Je vais savoir que c'est toi, me rassura Ron confiant.
- V ? Pour quoi ? Virginia, demandai-je en rigolant.
- Pour Vixy évidemment, me répondit-il en me graciant d'un clin d'œil.
- Ah ! Non ! Tu n'as pas le droit de m'appeler ainsi, répliquai-je aussitôt, le rouge aux joues.
- Effectivement, il y a seulement moi qui ai le droit, confirma Hermione en haussant les sourcils de manière suggestive. »
Je crus qu'à ce moment ma mâchoire me voulait se décrocher, tandis que Ron prenait une teinte de rouge qui pouvait concurrencer la mienne. C'était tellement gênant. Il avait sûrement dû entendre Hermione l'utiliser lorsque nous étions dans la cuisine. Merlin. Que c'était juste embarrassant ! Hermione se tenait le ventre tant qu'elle riait, appuyée contre le cadre de porte pour ne pas tomber. Elle nous lança un autre regard avant de se mettre à rire encore plus fort. Merlin…
Bonjour tout le monde!
Alors je crois que c'est inutile de mentionner que ça m'a prit 2 semaines au lieu d'une pour sortir ce chapitre. C'est à cause de 2 principales raisons. La première: je viens de finir mes examens... mais après, les remises des travaux longs se mirent à pleuvoir =.= (au final, je n'ai pas eu de répits...) et la deuxième : mon bêta-lecteur Evanian qui m'a aidé depuis le tout début n'a pus m'assister que pour la première moitié de ce chapitre... (à cause de l'école aussi... et son prochain moment libre ne semble être que pendant les vacances d'hivers)...
Donc pour cette raison, je vais ralentir le rythme de publication de chapitre. Je vais tenté au 2 semaines, mais je ne garantie rien. Et est-ce qu'il y a des personnes qui sont intéressées à m'aider et être mon bêta-lecteur? =x Si vous êtes intéressés, envoyez moi un message privé et on va s'arranger de quoi =). sinon, comment fonctionne le système de bêta sur ff?
et aussi!
UN SUPER GROS MERCI =D
à tous ceux qui prennent de la lire et de me laisser un review! J'adore vous lire =D Vous me faites ma journée.
(et pardon pour les fautes =x. J'essaie d'en corriger le plus possible, mais de toute évidence, j'en rate.)
Donc à la prochaine fois (= (Cette histoire est loin d'être morte.)
F0rtiude
