Fierté
Je regardai le dos de ma main droite. Si je portais vraiment attention, je pouvais encore discerner les traces des chaînes du Serment Inviolable. De ces marques, j'en fus toujours fière. À mes yeux, ils étaient mieux qu'une bague. En réalité, elles étaient mes plus belles cicatrices… Je me demandais si, du fait que j'avais toujours les marques et qu'Hermione était toujours vivante, bien que ça soit avant qu'elle me tienne le poignet durant un vendredi de février, mon Serment continuait de s'appliquer. Intéressante question dont je ne voulais pas tester la réponse.
Je relevai les yeux et je vis que les parents de ma conjointe — ou plutôt future épouse, ou plutôt possiblement future épouse — me regardaient perplexes. Ils se demandaient toujours ce que je leur voulais au sujet de leur fille.
« Votre fille est magnifique, dis-je en faisant signe vers la photo sur la petite table.
- Oh, elle l'est, répondit la mère cachant à peine sa fierté. »
Et elle avait de quoi à être fière bien qu'elle pouvait ne pas connaître les raisons. Elle ignorait à quel point sa fille était extraordinaire et capitale pour le bien dans le futur. Elle pouvait bien se vanter, je la comprenais que trop bien.
Moi aussi, je ne me cachais pas quand j'avais la main d'Hermione dans la mienne ou son bras autour de mes hanches. Elle était tellement magnifique et intelligente. Comment ne pas bomber le torse sous la fierté et parader partout avec elle à mes côtés ? Cette merveilleuse femme avait décidé de me prendre comme compagne de vie. J'étais tellement heureuse qu'elle m'eût choisie. Moi, parmi les millions de personnes vivant la Grande-Bretagne. Moi, parmi les milliards d'humains sur la Terre. Je me sentais exceptionnelle, car une femme exceptionnelle m'avait choisi, même si je n'en avais aucune idée sur ses raisons. Et ses raisons ne m'intéressaient pas… J'étais juste heureuse de son choix.
Été 2000,
Ça devrait suffire avec les photos, non ? Je suis seulement venue pour profiter de la soirée, pas pour me faire harceler. Juste pour prendre du bon temps avec l'équipe et fêter la fin de saison. Je comprenais la présence des journalistes et des photographes. Après tout, c'était leur travail de couvrir l'évènement. J'étais sûre que toutes les gazettes voulaient un fait croustillant sur l'équipe qui a remporté la Coupe de la Ligue. Ça, c'était tout à fait compréhensible. Moi-même, plus jeune, je me procurais les magazines dès qu'ils parlaient des vainqueurs. En particulier, si c'était à propos des Harpies. Mais franchement, je n'avais jamais pensé de ce que ça faisait de ce côté-ci. Il me semblait que les journalistes m'ont posé toutes les questions possibles. Ils m'ont demandé mon avis sur la Coupe d'Europe, si j'allais y participer. Ce que je ressentais comme joueuse étoile pour la première année chez les Harpies. Ce que ça faisait de jouer pour les Harpies. Ils ont demandé mes impressions sur le fait que j'avais la carrière que j'avais toujours voulue. Ils ont même sorti les statistiques du nombre de buts que j'ai faits et que j'ai participé à accomplir, le nombre de passes et le nombre de tacles. Bref, les statistiques que seulement les admirateurs et les recruteurs perdaient leur temps à connaître par cœur. Je n'ai rien contre les fans finis, étant moi-même une dans ma jeunesse. Cependant, je devais avouer que maintenant que je faisais partie de l'équipe, ce genre de détails m'intéressait moins. Cependant, je les consultais encore pour connaître les faiblesses de mes adversaires et formuler des stratégies. Non, dorénavant, je me préoccupais plutôt à m'amuser sur le terrain et à accomplir les tactiques d'équipe.
Il y a eu d'autres flashs qui m'aveuglèrent après que j'eus raconté que j'« empruntais » les balais de mes frères depuis l'âge de six ans dans le plus grand secret. Bon. Maintenant que j'avais raconté une anecdote amusante, je devrais être tranquille. Ces pies devraient être rassasiées maintenant, non ? Un journaliste me posa une question relative à mon histoire. ET non ! MERLIN ! Ça finissait-tu un jour ? Je retins mon souffle sachant que si j'ouvrais la bouche maintenant, ça ne serait pas pour répondre à une de leurs stupides questions qui n'en finissait plus. Merlin ! Ils étaient pires que des mégères ! En plus, ils n'arrêtaient pas de m'éblouir avec leur appareil. Merlin! je voudrais pouvoir continuer à voir d'ici la fin de la soirée. Je voudrais surtout enfin entrer et m'amuser avec mes coéquipières et Hermione. S'il vous plaît. Ça serait très aimable. Merci.
Alors que j'étais sur le point de perdre patience et de sortir ma baguette afin de détruire la prochaine caméra ou coller la langue au palais du prochain type qui posera une question. Je vis Hermione me sourire en coin. Ses yeux me disaient de rester calme et tout cela finira bientôt. Je lui souris rapidement et je me mis à me concentrer sur ma respiration. Après la guerre, elle aussi avait connu cet enfer. De tous ces journalistes toujours en train de te suivre partout, prendre en photo tout ce que tu faisais, noter la moindre parole prononcée. Elle me comprenait. Je vis aussi qu'elle était impatiente que nous passions à autre chose. Et moi donc ! Je ne vais pas passer ma nuit juste devant la porte où j'étais invitée. Ça serait complètement fou et idiot.
Je me calmai suffisamment pour continuer à sourire et à répondre de manière courtoise. J'avais hâte qu'un autre membre des Harpies me remplace. Allo, il y avait quelqu'un ? Qui voudrait être la prochaine ? Une volontaire ? … À l'aide ? Où était l'attaché de presse quand nous avions besoin de lui ? Pourquoi n'était-il pas là ? La quinzaine de journalistes, ce mur vivant — oui, mur parce que j'avais maintes fois essayé de partir, mais sans réussir — entre moi et la soirée, ne lui suffisait pas ? Ou avait-il pris ses jambes à son cou lorsqu'il avait vu la quantité ? Est-ce que je devais vraiment rappeler à cette bande de pies que je n'étais pas la seule joueuse ? D'accord, je comprenais l'engouement, le fait que c'était ma première année où je n'étais pas remplaçante et que cette même année, nous avions gagné la coupe, mais je n'étais pas la seule de l'équipe ! Toute la gloire ne me revenait pas.
Merlin… tout ce que je voulais, c'était de rentrer. Rentrer dans le salon ou n'était-ce que dans le hall d'entrée… ou même chez moi. Je m'en foutais… Je voulais juste ne plus être la cible de leur caméra. L'idéale serait de prendre la main de ma fiancée, la faire danser sur quelques chansons et prendre quelques verres avec mes amies. Ce n'était pas trop compliqué, non ? La réponse normale était : non.
Ok. S'ils n'avaient pas fini dans deux minutes, je leur dirai adieu et je rentrai, peu importait ce qu'il arrivât.
« Vous avez seulement 19 ans, ce qui fait de vous l'une des plus jeunes à avoir remporté la Coupe de la ligue. Quelle est votre recette pour que vous deveniez une joueuse étoile aussi jeune ? »
Les flashs s'arrêtèrent. Attendant une réponse. Merlin ! Merci. J'en pouvais plus. Mais ils continuaient d'attendre.
« Bientôt 20 ! Son anniversaire est dans deux semaines, cria une fille dans mon dos alors que je venais à peine d'ouvrir la bouche pour répondre. »
Oh. Non. Elle n'avait pas osé. Elle ne venait pas de rallonger mon temps devant ces pies ? Je me retournai et je vis qu'Alice Greyson avait toujours sa baguette à sa gorge afin d'amplifier sa voix. Oui, elle a osé. Je me retournai rapidement vers la foule. Je sentais déjà mes joues prendre des couleurs. Les journalistes se retournèrent entre eux, surpris par la nouvelle. De nouveau, les appareils se firent aller. Merveilleux ! Ensuite, j'entendis la foule se mettre à me chanter un joyeux anniversaire. Merlin ! Comment faisait-on pour les arrêter sans paraître discourtois ? Comment faisait-on ? Je croyais que c'était impossible. Merlin. Mes oreilles se mirent à me chauffer violemment.
Je voudrais les arrêter. Surtout partir. Mais tout ce que je réussis à faire c'était de suivre le rythme avec les mains, un peu comme les chefs d'orchestre avec leur baguette. Quand la chanson finit, je les remerciai. Merlin, que c'était embarrassant ! Tu ne payais rien pour attendre Alice. Je vais me venger, tu verras. Ce n'était qu'une question de temps.
Je savais bien que les journalistes étaient friands de ce genre de nouvelle, car alors les journaux et magazines se vendaient comme des petits pains chauds. Cela dit, pourquoi cela devait-il être à mes dépens ?
« Comment comptez-vous la fêter ? Vous changez tout de même de décennie.
- Quelque chose de simple et de privé. Avec quelques amis et surtout, passer du temps de qualité avec ma personne spéciale. »
Nouvelles vagues de flashs. Misère. J'allais finir aveugle et je ne pourrais plus jamais jouer au Quidditch. Que Merlin les maudisse si jamais ça arrivait. Je retins un gros soupir. Je savais quand j'avais signé le contrat pour les Harpies que j'avais aussi signé pour tout ça. Mais franchement, je n'étais pas une joueuse parce que j'étais à la recherche de gloire. Après tout, je ne fus pas envoyée chez les Serpentards. Ça. J'en ai eu mon quota, mais plutôt parce que j'aimais me retrouver dans les airs. J'étais joueuse professionnelle parce que c'était ma passion. Ce n'était non plus parce que j'étais populaire que tout à coup, je devais dévoiler ma vie privée sur un tapis rouge pour mes admirateurs. Je voudrais garder une certaine intimité. Si ce n'était pas trop demander. Il me semblait que j'étais raisonnable.
Alors que je replaçais une mèche rebelle derrière mon oreille qu'une nouvelle fois les flashs se firent aller. Merlin, qu'est-ce qu'il y avait encore ? C'était pour quoi cette fois-ci ? Comme si vous n'en aviez pas suffisamment pris ainsi. J'étais sûre que vous pourriez remplir un album complet de photo de moi avec ce que vous avez déjà pris ce soir.
« Vous êtes déjà mariée ? Qui est l'heureux élu ? Serait-ce Harry Potter ? »
À cette déclaration, j'eus tout mon mal pour ne pas rouler des yeux ou même partir à rire sachant que cela faisait plus de deux ans que je n'avais pas parlé au Survivant. Tout ce drame juste, car Monsieur n'acceptait pas le fait que je sois lesbienne et que je sortais avec Hermione. Non, franchement, actuellement, il m'inspirait plus de dégoût qu'autre chose. Même Ron s'est montré plus sensé et moins idiot.
J'entendis quelques personnes retenir leur souffle. D'autres poussèrent des gémissements de déception. De toute manière, pourquoi les pies commençaient à s'énerver autant à ce sujet ? Ce n'était pas comme si ça datait d'hier non plus… Je compris mieux lorsque je vis un reporter pointer ma main.
Ah. Oui… c'était vrai, ma bague… Ça faisait déjà presque six mois que je la portais. J'imaginais que ce n'était pas facile à remarquer sous une paire de gants. Déjà six mois. Le temps passa vite. Trop vite.
Une soudaine bouffée de fierté m'envahit. Je souris. Peut-être que j'allais étirer un peu mon temps ici. Le temps que je leur présentai ma plus que sublime fiancée. Après tout, j'ai attrapé toute une perle… Ou plutôt, elle m'a attrapé et j'en bénis chaque seconde. Je savais que j'étais extrêmement chanceuse quand je regardais toutes les choses que ma douce a dues sacrifiée pour être avec moi. Elle aurait très bien pu faire demi-tour et choisir de prendre la voie de la facilité. Se trouver un mari aimant qui pourra lui faire plein d'enfants et s'installer dans une petite maison avec une clôture blanche. Mais elle ne l'a jamais fait. Au contraire, ce soir, elle était là. À mes côtés. À m'encourager et à me donner calme et patience pour endurer ces pies. Je ne savais pas ce que j'ai fait pour mériter pour l'avoir, mais je ne m'en plaignais pas.
« Seulement fiancée, annonçais-je tranquillement. Et mon heureux élu ? Je vais vous le présenter. »
Sur ce, je me retournai vers là où se trouvait Hermione. Légèrement reculée dans l'ombre afin de rester discrète. Je lui fis signe de s'approcher et de me rejoindre. Hermione recula en me faisant discrètement non de la tête. Elle voulait éviter d'attirer l'attention et que les caméras se tournassent vers elle et lui demandèrent ce qu'un des membres du Fameux Trio faisait ici.
Lorsqu'on se sépara pour que je monte sur le stage, elle m'avait dit que c'était ma soirée et elle ne voulait pas me voler la vedette. Elle voulait surtout éviter l'enfer dans lequel je me trouvais l'ayant déjà expérimentée. Je riais à cette idée. Pour le meilleur et pour le pire. Ce qui était à moi était à toi.
De toute façon, je n'avais que faire de toute cette attention, la seule qui m'importait était celle de ma douce. Et ça, je l'avais, car à chaque fois que je tournais mes yeux vers elle, elle me regardait, me souriait et m'encourageait silencieusement avec des petits gestes discrets.
Je l'encourageai une nouvelle fois. Les journalistes essayaient de suivre mon regard, mais semblaient ignorer quels messieurs regarder. Avec quelques encouragements supplémentaires, Hermione abdiqua et me rejoignit. Avant de commencer à me rejoindre, je la vis pousser un gros soupir. Elle n'aimait pas cela. Ça risquait de me retomber ce soir, mais je ne pouvais pas rater l'occasion de montrer au monde que j'étais promise à la plus belle femme de la Terre. Hors de question que je ratais une telle chance. J'étais tellement fière d'elle. J'étais sûr que quand je vais partir d'ici, plusieurs se maudiront. De ne pas avoir courtisé Hermione pendant qu'elle était libre et que d'autres voudront être dans mes souliers. Je les comprenais. J'aimais ma place et je ne l'échangerais pour rien au monde.
Je lui tendis le bras pour qu'elle le tienne et le pris timidement. Je lui déposai un rapide baiser sur la joue. Ses joues rosirent. Elle n'aimait pas les marques d'affection publiques. Je comprenais sa réticence, avec toutes nos expériences passées. Son excuse officielle était qu'elle ne voulait pas ressembler à Ron et à Lavande. Je savais qu'au fond, elle était juste effrayée que ça se reproduise. Je comprenais parfaitement, mais je ne vais pas vivre pour les yeux des autres. Si ma propre famille n'a pas réussi à me faire changer d'idée, je ne verrais pas en quoi des étrangers auraient plus de droits de contrôler ma vie. Je ne vais pas me conformer bêtement à ce que les autres attendaient de moi pour leur plaisir, pas au point de sacrifier mon bonheur ou Hermione.
Mais Hermione n'était pas pareille, elle pensait différemment. Elle était plus consciencieuse de ce que les autres pensaient. Elle racontait qu'au travail les rumeurs allaient à une vitesse incroyable et la moindre vague pouvait provoquer un tsunami et noyer n'importe quelle carrière. Et c'était pour cette raison qu'au ministère, elle me donna la main de manière réticente. Kingsley savait pour notre relation et ne nous désapprouvait pas. Merlin, même le ministre était derrière nous ainsi que la Directrice de Poudlard ! Est-ce qu'elle se rendait compte que nous avions les deux sorciers les plus influents de la Grande-Bretagne de notre bord ? Jusqu'à ce jour, il y avait aussi le secrétaire de ma douce qui était dans le secret. Il avait failli perdre son poste lorsqu'il grogna alors que je venais de déposer une bise sur les lèvres de celle que j'aimais. Ma moitié avait explosé dans une colère noire que je n'avais jamais expérimenté et que j'espérais ne jamais en être la destinatrice. Elle lui fit savoir que si sa vie privée posait problème, il pouvait très bien partir et ne jamais revenir. Il avait changé aussitôt d'attitude et je n'avais jamais été autant aussi fière d'elle qu'à ce moment. Depuis, il avait changé d'attitude et blaguait en oscillant ses sourcils. Il ne voulait surtout pas perdre son emploi. Bien qu'il soit juste un assistant, le fait qu'il soit celui de Mlle Granger était prestigieux et espérait décocher une augmentation si Hermione se faisait promouvoir. Un vrai Serpentard. Et tout le monde savait que ce n'était qu'une question de temps avant que le génie obtienne un poste plus important. Je devais avouer que lorsque j'arrivais avec un bouquet de fleurs ou en habit de soirée, ce n'était pas subtil. Surtout quand parfois je pouvais prendre un temps étrangement long dans son bureau et par mes nombreuses visites. Bref, Hermione n'aimait pas étaler sa vie privée au bureau. Étaler étant un grand mot dans ce contexte.
Désoler Mione, mais ce soir, tout le monde saura que j'étais tienne et que tu étais mienne.
Peut-être que je pourrais finalement tenir sa main et lui voler quelques becs la prochaine fois que j'irai au ministère. Ça ne servira plus à grand-chose de cacher notre relation, demain matin toute la Grande-Bretagne le saura. Après tout, les Harpies viennent de remporter la coupe.
Les flashs se firent aller de nouveau tel un torrent. Cela prit plusieurs minutes avant qu'ils se calment. Ils posèrent leurs questions ou plutôt ils nous crièrent leurs questions tant que l'excitation était à son comble. J'étais sûre qu'ils ne s'attendaient pas à une telle primeur quand ils sont venus ce soir. Je voyais déjà les titres de demain : « La jeune joueuse étoile des Harpies, Ginny Weasley, fiancée à Hermione Granger. Photos et interview, page 3 ». Tous les exemplaires auront disparu dès la première heure. Je le savais. Je le sentais.
Je passais finalement mon bras autour de la taille de ma douce et l'attirai plus près de moi. Ce qui déclencha une nouvelle vague de flash. Quand ça se calma, je dis simplement : « Avouez qu'elle est sublime. », tandis que mon génie me chuchotait «hush, toi.» Ce simple commentaire fit comme une de ses grosses explosions dans les films d'action qu'Hermione me montrait. Elle les trouvait débiles ou plutôt elle trouvait débile que tout explosât, qu'ils ne dussent jamais recharger sauf aux moments importuns et leurs dialogues soient écrits sur le coin d'un bureau. Cependant, elle admettait que ça détendait. Ensuite, elle se mettait à rire en expliquant que l'unique façon de les apprécier, c'était de mettre notre cerveau de côté. Je ne savais pas trop. Certes, ce n'était pas comme un des films de Sherlock Holmes qu'Hermione adorait. Cela dit, je savais que si elle préférait écouter des films d'action plutôt qu'aller lire, c'était parce que je les aimais bien et elle profitait de l'occasion pour se montrer plus câline afin que je l'arrête. Ce qui était la raison de pourquoi j'en écoutais. Je croyais que j'en avais fini seulement quatre à ce jour.
« Depuis quand ? Qui a proposé en premier ? Pour quand sera le mariage ? Qu'est-ce que vos familles ont dit? Vos amis ? Est-ce que le monde a changé lorsque vous leur avez annoncé ? Est-ce que vous saviez qu'il est interdit de se marier avec les personnes du même sexe ? »
Après cette question, les choses semblèrent dégénérées. J'entendis que j'irais en enfer ou qu'on devait nous arrêter pour attentat à la pudeur, même nous arrêter et nous jeter en asile psychiatrique. Devais-je rappeler que l'homosexualité n'était plus considérée comme une maladie mentale depuis 1990 ? Les insultes ne se firent pas attendre. À ces mots, Hermione se tendit. Je sentis sa poigne se serrer autour de mon poignet. Un appel à l'aide silencieux. Je savais exactement pourquoi et je ne laisserai personne la blesser. Je la regardais intensément, espérant qu'elle pourrait lire mes dernières pensées et lui dire que je serais toujours là quoiqu'il arrive. Puis je la serrai plus contre moi. J'avais survécu et vaincu à la guerre au ministère et les deux à qui se déroula à Poudlard. Je m'étais battue contre plus de Mangemorts que je pouvais en compter. Merlin ! J'avais même survécu à Voldemort durant ma première année. Je ne resterais certainement pas les bras croisés tandis qu'ils blessassent Hermione avec leurs commentaires malvenus. Ils verront de quel bois un vétéran de guerre se chauffait. Je fronçais les sourcils et fis un pas avant, prête à les affronter. Tous, si cela s'avérait nécessaire. Vous allez voir qu'est-ce que ça faisait de m'attaquer, moi ou ma douce.
Au moment où je sortis ma baguette de ma sacoche, prête à décocher mes premiers sorts, je sentis une main sur mon épaule. Je me retournai rapidement prête à lancer un Chauve-Furie ou un quelconque autre sort, mais je me retenue quand je vis que c'était Gwenog, très vite rejointe par le reste de l'équipe. Mes coéquipières formèrent un rang serré à côté de nous. Elles étaient là pour nous supporter. Elles étaient là avec nous. Pour nous. Elles furent elles-mêmes rejointes par leur cavalier formant ainsi tout un front face aux journalistes.
« Aimer une femme alors que nous sommes une femme n'est pas une atteinte à la pudeur, cria Gayle, notre gardienne. Je suis même sûr que ça t'excite, petit con. »
Ce qui était très surprenant venant d'elle, car elle était du genre à toujours rester calme et à être la pacificatrice lors des tensions dans l'équipe. Elle me rappelait Hermione à être la voix de la raison… mais en moins douce. Cela dit, en réfléchissant bien, il ne fallait pas être surpris, car Gayle aussi était touchée de très près par le sujet. Étant elle-même pansexuelle. Dans l'équipe nous étions trois à l'être, ou du moins ressentir une attirance envers les femmes. Le reste des membres acceptait cela. Certes, elles rigolaient gentiment de nous à l'occasion et nous nous amusions à retourner leurs plaisanteries. Non, finalement, ce n'était pas étonnant que les Harpies montrent un tel esprit de fraternité et de soutien envers Hermione et moi.
Le meilleur moyen selon Gayle pour démontrer son point fut de prendre son amoureuse et de l'embrasser à pleine bouche. C'était manifestement très érotique. Elle le faisait exprès. Elle fut rapidement rejointe par la batteuse remplaçante. Je vis la bouche de plusieurs s'ouvrir et vouloir se décrocher. Ils ne s'attendaient pas à ce spectacle ce soir. Je ris à l'intérieur. Sacrée Gayle… elle avait réussi son coup. Elle avait fait taire la foule.
Je me retournai vers Hermione. Elle aussi elle avait la bouche béante. Je riais de son expression, mais ce fut de courte de durée quand je remarquai son froncement de sourcils. Ma douce devait désapprouver la méthode employée. Elle devait sûrement actuellement se retenir de sermonner. Quand je sentis qu'elle était sur le point de leur faire la leçon, je me suis mise à l'embrasser. Ah non ! Pas cette fois-ci !
Je pressai mes lèvres contre les siennes. Elles étaient douces. Elles l'étaient toujours. Je les adorai trop. Je passai rapidement mes mains derrière sa tête pour l'empêcher de se reculer. Une main perdue dans sa tignasse rebelle que j'adorais trop et une autre posée sur sa délicate nuque. Je mordillai sa lèvre inférieure avant de visiter sa bouche avec ma langue. Après tout, c'était pour le spectacle et si ça incluait embrasser passionnément Hermione, je n'allais certainement pas faire les choses à moitié. Puis je sentis ma fiancée mettre du sien. Et Ô Merlin ! Le baiser ! Mais quel baiser ! Je dus me faire violence pour ne pas lui arracher la robe et garder mes mains à des endroits acceptables en public. Car ceci, Hermione risquait de ne pas le pardonner de sitôt et par conséquent, j'allais de passé plusieurs nuits sur le canapé. Rappelez-moi, pourquoi devais-je assister à cette soirée? Merlin. Qu'est-ce que je ferais pour que nous soyons actuellement chez nous. Loin de tous les regards.
Finalement, nous arrêtâmes quand nous entendîmes Gayle dire :
« Ça. Ça serait un avant-goût d'un attentat à la pudeur. »
J'ignorais si ce commentaire nous visait ou parlait de la démonstration générale. Je voulais bien croire en la démonstration, mais l'étincelle que je vis dans les yeux de mon amie m'empêchait de le confirmer. Je priai juste que c'était parce qu'elle venait d'échanger un baiser très chaleureux avec sa copine et qu'elle était maintenant excitée. Car autrement je serais juste embarrassée et j'en entendrais parler pendant des semaines et des semaines. Quand je regardai de nouveau dans les yeux de ma fiancée, j'y vis les mêmes étincelles et ses iris étaient plus de couleur café noir plutôt que leur habituel café crème. Il n'y avait pas un sort pour me permettre de sauter la soirée ? Une sorte de retourneur de temps, mais pour le futur ?
Puis avant qu'un autre membre de l'équipe puisse ajouter quelques choses, on remarqua qu'il y avait quelques journalistes qui prenaient notre défense.
Je pris la main de ma douce et je la serrai fort. Elle me retourna la brève pression. Quand je la regardai de nouveau, ses yeux étaient humides bien qu'elle ne pleurait pas. J'ignorais si c'était dû à la tristesse ou si c'était un début de larmes de joie à cause de ce dénouement inattendu. Pour ma part, je me sentais extrêmement chanceuse d'être parmi les Harpies et que les filles soient aussi supers. Si je n'étais pas devant cette foule qui commençait à s'argumenter, je me serais mise à pleurer. J'imaginais que ça devait être pareil pour ma moitié. Elle aussi devait être heureuse. Je voudrais la re-embrasser. Je voudrais aussi faire beaucoup plus, mais je saurais me contenter de cela pour l'instant.
J'étais juste extrêmement heureuse que pour une fois l'histoire ne se fût pas répétée. Les choses changeaient. Enfin !
Comme je l'avais prévu à l'époque, nous fîmes les couvertures de tous les magazines. Hermione et moi nous embrassant à perdre haleine. Hermione acheta une copie afin de découper l'article pour le ranger précieusement dans notre album souvenir. Elle trouvait que cette soirée était toute de même digne de mention. Sur plusieurs points.
Je ne trompais pas non plus lorsque j'avais dit qu'ils allaient se vendre comme des petits pains chauds. Ça se vendait si bien que les journalistes et reporteurs nous harcelaient pour qu'on accepte une interview exclusive. Du fait que nous avions refusé, ils nous suivaient partout où on allait. Ils nous avaient suivis même jusqu'à l'épicerie, mais ils le firent juste une fois quand ils virent la colère que cela créa en Hermione.
Au début, nous reçûmes des beuglantes, mais ils arrêtèrent rapidement. La conférence ne fit pas trop de vague de mon côté. À part quand on m'interviewait après un match, ce n'était plus sur mes performances et celles de mes adversaires, mais plutôt sur ma vie privée. Cette fois-ci, notre attaché de presse intervint et força les journalistes de rester sur le Quidditch et le match. Pour les potins, les journalistes devaient d'abord lui soumettre leur liste de questions et prendre rendez-vous et pleins d'autres exigences pour les décourager et s'assurer de leur professionnalisme. Ces démarches eurent l'effet escompté, les journalistes arrêtèrent de nous importuner. Cependant du côté d'Hermione, ce fut moins évident. Déjà, elle n'avait aucun attaché de presse ou agent de liaison qui lui était affecté et du coup recevait courriers et visites impromptues de journalistes commères. Son assistant filtrait déjà une partie, mais il n'avait pas toute l'expérience et le savoir-faire de l'attaché des Harpies... Apparemment, elle reçut plusieurs menaces, mais jamais de personnes suffisamment influentes pour lui causer un réel tort. Son chef de département usa de son influence et réussit à calmer le jeu pour elle. « Je ne compte pas perdre mon meilleur élément pour des choses aussi banales, disait-il. » Il supportait notre relation. Il ajoutait même qu'à comparer plusieurs autres relations personnelles parmi ses employés, celle-ci n'empêchait pas Hermione d'être efficace et performante. Cela dit, son patron ne s'empêcha pas de la prier que ma douce lui remette une paire de billets pour le prochain match des Harpies. Ce que je lui offris le jour de son anniversaire et j'en profitai pour le remercier pour son support envers Hermione. Par contre depuis la soirée, les demandes d'aide furent moins nombreuses, même certains collègues préféraient arrêter de lui parler et d'autres commencèrent à l'ignorer tout bonnement, ce qui attrista Hermione. Mais avec la quantité de requête qu'elle continuait de recevoir, ma moitié n'avait pas le temps de s'ennuyer. Hermione utilisa même la nouvelle attention dirigée sur elle pour mettre en marche des projets moins conformistes, mais qui importaient aux yeux de ma douce.
Il eut un autre moment de silence rempli par le son des habitants de la maison buvant leur thé. Par où je commençai ?
Bonjour tout le monde,
Alors merci à Clexa, de m'avoir prévenu que le chapitre 8 et 9 étaient le même. J'image pas la déception arrivé au chapitre 9 et voir que c'est le même... =X.
et ouais, ce chapitre était dur à écrire... Si peu de dialogues et ça se passe au même endroit, même moment... et pas tant que cela d'actions. C'était un bon défi pour rendre ce passage intéressant.
Bonne semaine à tous =)
F0rtitude
