« Je suis heureuse de l'entendre. Dans le même ordre d'idée, continueriez-vous d'aimer et d'encourager votre fille si elle fréquentait une personne qui ne répondrait pas à vos attentes ?

- D'aimer et supporter ? Certainement ! s'écria le père. » Il se redressa dans son siège, serrant l'accoudoir et la main de sa femme. « Mais que je sois très clair, je ne permettrais à personne, à personne, de la maltraiter ou de la négliger. »

J'espère juste que vous continuerez à dire le même discours lorsque j'arriverai dans la vie de votre fille en tant que copine et non plus en tant que meilleure amie.

« Et je n'en attends pas moins de vous, monsieur, dis-je en souriant et hochant la tête. Je suis avec vous pour cela. » Mes quelques mots le calmèrent. Je n'étais pas contre lui, même si je menais une bataille une vingtaine d'années plus tôt. Mon but n'était pas de les vaincre, mais d'en faire des alliés. Les alliés dont Hermione avait toujours voulu et avait tant besoin.

« Quand je disais : "ne réponds pas à vos attentes ou espérances", je pensais plutôt comme quelqu'un qui ne vous inspire pas confiance et je vous laisse imaginer le genre de personnage qui ne vous plaît pas. Si Hermione vous présente un de ses types comme son amoureux. Est-ce que vous continuerez d'aimer votre fille ?

- Oui, toujours, réaffirma le père en fronçant les sourcils. » J'étais incapable de savoir si c'était d'incompréhension ou parce qu'il était énervé. « Mais ça ne m'empêchera pas de ne pas aimer le garçon qu'elle a décidé de fréquenter.

- Même si ce n'était qu'une mauvaise impression ? Même s'il est à ses petits soins et que votre fille est heureuse avec lui. Continuerez-vous d'aimer votre fille ?

- Nous venons de dire oui, répondit la mère impatiente.

- Toujours ! enrichit le père. Et s'il s'avérait que c'était un bon garçon, nous en serons encore plus heureux pour elle. »

Je souris et je me mise à rire doucement. Sauf qu'Hermione vous présentera une fille et non un garçon. Il fallait dire que Mr et Mme Granger ne m'aimèrent pas non plus. Mon rire désarçonna le père un instant et surprit la mère. Quand je remarquai leur froncement de sourcils, je me contrôlai et dis :

« On n'attend pas moins des parents. Et selon les histoires, de tous beaux-parents. »

À ces mots, ils se relaxèrent et se mirent à rire à leur tour. Pas beaucoup, mais suffisamment pour que la tension tombât. Lorsqu'ils se retrouvèrent leur souffle, je continuai mon train de réflexion.

« Je comprends tout à fait que vous voulez que le meilleur pour votre enfant et vous souhaitiez la protéger, mais ne pensez-vous pas qu'en rejetant son compagnon, vous rejetez du moins indirectement Hermione ?

- Non, nous rejetons son choix. Pas elle, se défendit le père.

- Pourquoi le rejeter ? S'il s'est toujours bien occupé d'Hermione et qu'elle est heureuse avec ? N'est-ce pas ce que vous voulez ?

- Oui. C'est certainement ce que nous voulons, commença le père. Mais

- Nous ne voulons pas qu'elle ait d'ennuis, continua Mme Granger. Nous voulons quelqu'un qui saura bien s'en occuper, vous savez. Nous ne voulons pas qu'elle se retrouve impliquée dans des problèmes qui la dépassent ou qu'elle nous revienne seule et le cœur brisé. »

Faites-moi rire, s'il vous plaît. Je n'avais jamais abandonné votre fille. J'avais aimé chaque instant que j'étais à ses côtés, même quand j'étais fâchée contre elle. J'avais toujours essayé de la combler et de la rendre joyeuse, mais vous, vous aviez fait de ceci une croisade quotidienne. C'était vous qui lui avez brisé le cœur et qui l'avez laissée seule.

« Contrôler les liaisons de son enfant est loin d'être une tâche facile, dis-je avec un petit sourire. » Oui, pour ça, j'en ai fait voir de toutes les couleurs à Ron, avec mes histoires. « Dans ma jeunesse, aujourd'hui encore — dois-je ajouter — mes parents et mes frères n'ont jamais eu de contrôle de mes fréquentations. Il m'est arrivé de sortir avec de véritables idiots. Certains m'ont brisé le cœur et m'ont blessé. En bout du compte, ce n'était pas plus grave, car j'avais mes parents qui continuaient de m'aimer, sur qui je pouvais me reposer. » Je haussai les épaules. Ce n'était pas plus grave. J'avais un solide réseau pour me remettre sur les pieds. J'avais mes amis. J'avais parents. J'avais mes frères. Le souvenir de comment George et Fred avaient utilisé Michael comme bouc émissaire après notre séparation, me revins et m'amusa. Je ne leur avais rien dit pour leur donner l'idée… mais je n'avais rien fait pour les arrêter, non plus. Et jusqu'à un certain point, c'était grâce à Michael que je me rapprochai d'Hermione, me rappelais-je, sentant un léger sourire naître sur mes lèvres, avant de disparaître, me rappelant où j'étais et surtout pourquoi j'y étais.

« Un jour, je leur ai présenté mon amour… ils ne l'ont pas du tout accepté. Ils l'ont rejeté… ainsi que moi… » Je sentais une boule commencer à se former. Je retins ma respiration ; je devais me maîtriser afin de dire la suite. « Simplement, je fus déshéritée et nous nous parlons plus, réussisse-je à dire dans un souffle. »

La boule était maintenant si grosse que j'étais incapable de parler. Je haïssais en parler ou même le mentionner. C'était un moment de ma vie que je préférais fouir au plus profond de mon être. À cette annonce, les parents firent des « Oh... ». Le père me regarda d'un air désolé en murmurant : « J'en suis désolé». Tandis que la mère me serra brièvement la main pour me signifier son soutien tout en me disant de prendre mon temps. Je hochai la tête. Ce fut seulement après quelques respirations que la boule diminuât de grosseur pour que je reprenne.

« Pourtant. » Merlin. Un mot ! J'avais à peine prononcé un mot avant que je sois de nouveau incapable de parler. Je sentis mes yeux me piquer. Merlin. Je sentais un tumulte d'émotions qui voulait sortir. Autant que j'étais triste par les souvenirs, que j'étais fâchée avec moi-même d'être aussi émotive. J'avais les yeux pleins d'eau, mes yeux me piquaient tellement. Des larmes coulaient fort probablement. Je me mordis l'intérieur de la joue, pour que la douleur me ramène au moment présent. La mère me répéta de prendre mon temps. Je hochai la tête et pris quelques respirations. Lorsque je fus de nouveau suffisamment solide, je continuai en leur offrant un sourire qui ne pouvait s'empêcher d'être mélancolique : « Mon amour était une excellente personne, vous savez ? M'a toujours aimée, appuyée et encouragée, même dans mes mauvais jours. Il m'a toujours bien traitée, mieux que personne. Je me sentais spéciale et aimée. Mais puisque mon amour ne correspondait pas à l'image de mes parents, j'ai arrêté d'être leur fille, soufflai-je en sentant mon menton trembler. » Je pleurais définitivement.


Été 1997

J'arrivai dans la cuisine, suivie par Hermione. Ma mère rangeait la cuisine afin qu'elle soit propre et fonctionnelle pour demain matin. Mon père était là aussi, en train de lire la gazette. Les deux s'échangeaient joyeusement les nouvelles de la journée. Quand ma mère nous remarqua, elle se retourna et nous demanda :

« Ça va les filles ? Est-ce que vous voulez une collation aussi ? Je viens de finir des sandwichs pour Ronald et Harry, il suffit que je les appelle. »

Ensuite, elle ajouta comme sur le ton d'une plainte qu'ils ne semblaient jamais arrêter de manger. Je savais, à la lueur de ses yeux, qu'elle aimait cela. Elle me répétait régulièrement que le meilleur compliment pour une cuisinière, c'était lorsque les personnes revenaient te voir pour que tu leur cuisines quelque chose.

« Non, c'est pas pour cela. C'est pour… » Je n'arrivai pas à finir. Je lançais un appel à l'aide silencieux à Hermione. Elle le vit et s'approcha de moi, mais ne me prit pas la main. J'aurais tellement voulu. J'en avais tellement besoin, mais je compris aussi pourquoi elle ne le fit pas. Pas pour l'instant. Elle le fera le moment où j'aurais annoncé ma nouvelle.

Ma mère comprit ce que j'essayais de dire. Lorsque je suis revenue de chez Hermione alors que j'étais supposée rester chez elle jusqu'au début de l'école, ma mère était paniquée et avait demandé des explications sur ce qui était arrivé. À ce moment-là, je n'en avais donné aucune. J'étais juste trop en colère et morte d'inquiétude pour ma copine pour répondre cohéremment, mais je lui promis que je le lui dirais. Tout. Cela sembla la calmer et me dit que je pouvais la retrouver n'importe quand pour lui en parler ou lui demander de l'aide. Deux jours plus tard, Hermione arriva en larme à notre porte. Aussitôt, ma mère l'accueillit à bras ouverts, tout en lançant un de ces regards m'indiquant que je devais m'expliquer rapidement. Du moins dans les prochains jours, quand Hermione se sera calmée.

Cela faisait déjà presque deux semaines depuis que ma copine partageait ma chambre et je sentais ma mère devenir impatiente. Bref, après mon début boiteux, 'Ma s'assit à la table, au côté de 'Pa qui avait plié et déposé le journal, et nous proposa de prendre les deux places en face. Ce qu'on fit sans discuter.

« Alors, commençais-je. » J'avais un semblant de conversation avant de venir ici. J'avais préparé des réponses à différents scénarios, mais j'avais malheureusement tout oublié. Hermione me regardait nerveusement, on s'était dit que ça serait moi qui raconterai tout. Elle était là principalement comme support et pour détailler mon histoire.

« Avant, mes filles, sachez que vous aimes et je ferais tout pour vous aider, dit-elle en nous souriant et prenant nos mains dans les siennes. Ensemble, nous trouverons une solution, peu importe quel est votre problème. »

Nous n'avions pas de problèmes. Nous n'avions pas besoin d'aide. Juste que tu nous acceptasses comme nous étions. Elle nous lança un sourire bienveillant. Je lui souris et je me retournai vers ma copine. Hermione, bien que nerveuse, sourit et se redressa sur la chaise. Quand mon père passa un bras derrière ma mère pour le reposer sur son dossier, ça me calma. En partie. Ça ira bien. Ils n'étaient pas comme les Granger. C'étaient mes parents et il n'y avait rien de plus important que la famille pour nous. J'inspirai un grand coup et je me lançai.

« Merci, maman, soufflai-je en retirant ma main de la poigne de ma mère. Si, je suis revenue ici plus tôt que prévu, c'est parce que les Grangers m'ont chassée de chez eux. » Je vis ma mère ouvrir la bouche pour sûrement me demander ce que j'avais fait, mais mon amoureuse fut plus rapide qu'elle.

« Durant tout son séjour, elle avait un comportement exemplaire. Très polie et serviable. Vous pouvez être fière d'elle. » Aussitôt, cela ferma la bouche de ma mère, qui semblait rayonner de fierté, maintenant qu'elle savait que mes mauvaises habitudes n'avaient joué aucun rôle dans mon retour à la maison. Je pus continuer mon histoire, après avoir remercié Hermione du regard.

« Et si Hermione est ici, c'est parce qu'elle s'est enfuie de chez elle.

- Et je ne compte pas y retourner. »

La fermeté de l'affirmation de ma douce surprit ma mère. Je savais que ça sonnait extrême comme décision, mais il n'y avait pas d'autres solutions. Ses parents ne voulaient pas seulement mettre fin à notre relation, mais couper tout lien avec le monde magique. La source de la corruption. Et ça, c'était juste impossible. Gênée, Hermione se mordillait la lèvre tout en jouant avec ses mains.

« Du moins, pas tant qu'ils n'ont pas changé. »

Je voyais que ma mère était folle d'inquiétude, tout comme mon père, et qu'ils se demandaient ce qui s'était passé là-bas. Je me permis de prendre la main de mon génie, afin qu'elle arrête de se les tordre avant de leur répondre. Hermione sembla d'abord surprise puis retourna ma pression. Je savais que mes parents n'en pensaient rien d'autre que moi qui essayait de rassurer ma meilleure amie. Ce qui n'était pas exactement le cas, mais ils n'en étaient pas loin. Voyant le visage de mes parents devenir de plus en plus inquiet, je me remise à mon récit sans plus attendre.

« S'ils ont réagi ainsi, c'est parce que… » Merlin. Ce n'était pas évident. Maudite boule dans gorge! Et mes mains étaient moites. Je les essuyai rapidement sur ma cuisse. Merlin. «Hum… Parce que. » Je n'y arrivai pas. Et s'ils étaient comme les Grangers? Non, Ginny. Concentration. Allez! Comme un sparadrap! «S'ils ont réagi ainsi, c'est - .» De nouveau, la boule apparut et même, grossit. Allez. Reprends-toi. Inspire. Ce sont tes parents, par la barbe de Merlin! Ils vont continuer à t'aimer. La famille; c'est sacré. Je me passai une main dans la nuque. «Parce que - ». Je soupirai. Pourquoi n'en suis-je pas capable?

Une pression s'appliqua à ma main. Hermione. Je la regardai surprise. Ses yeux me parlaient des volumes. Elle comprenait et savait que ce n'était pas facile, mais peu importait ce qu'il arrivera, elle restera avec moi. Ses pupilles couleur café au lait me racontaient à quel point elle m'aimait. J'inspirai profondément avant de concentrer toute mon attention sur mes parents. J'avais Hermione, donc tout allait bien. C'était ça l'important. «Allez. Encore une fois. Elle croit en toi. Elle sait que je peux le faire, m'encourageai-je mentalement.»

« Parce qu'ils ont appris qu'Hermione et moi sommes un couple. Et ils n'ont pas accepté ce fait. Hermione est ma copine et je l'aime. Profondément.» Ouf. C'était enfin sorti. Le cœur se débat dans la poitrine et mes doigts me picotent, mais c'était enfin dit.

« Et j'aime votre fille tout autant, murmura ma douce. »

Je me retournai vers mon amoureuse et je lui souris de toutes mes dents. Voilà, le plus gros était dit. Dorénavant, nous aurons plus à nous cacher. Avant que j'aille le temps de me retourner vers mes parents, jauger leurs réactions et leur demander de continuer de m'aimer et de m'accepter, j'entendis un sonore : « Quoi ?! » Je me retournai vers le son de la voix pour y découvrir Ron rouge pivoine avec à ses côtés un Harry choqué.

Merlin ! Je ne voulais pas qu'ils ne le sachent, du moins, pas encore. Ils étaient les prochains sur la liste. Merlin, je venais de faire du deux pour un.

« C'est dégoûtant ! s'écria mon frère.

- Et est-ce que je peux savoir ce que vous faites ici ?! demandai-je en levant les sourcils. »

Je sentais mon sang bouillir et j'eus de la difficulté à ne pas lui sauter dessus pour le forcer à ravaler son commentaire. Il n'avait pas le droit de nous juger.

« On avait faim ! se défendit-il. Ça faisait un moment qu'on avait demandé pour nos sandwichs et qu'on avait toujours pas de nouvelle, on était venu voir où maman en était rendue avec. »

« Donc ça veut dire que tu es gaie, Ginny ? me demanda Harry. » Je soupirai. Meilleure réaction jusqu'à présent. Hormis Luna. Mais Luna était Luna. Quand une personne croit aussi fermement qu'elle dans l'existence de Nargole et de Ronflacke Cornu, nous savions tout de suite qu'elle serait ouverte d'esprit.

« Si ça signifie aimer Hermione. Oui, je le suis, dis-je presque en soupirant. » Mi-chemin entre le soulagement et l'exaspération. J'avais été difficilement plus claire, mais au moins, il le prenait bien.

« C'est dégoûtant ! répéta mon frère. Ça se fait pas !

- Oh ! mais ta gueule, toi ! J't'ai pas demandé ton opinion, m'écriai-je en grognant. »

Cette fois-ci, je ne réussis pas à me contenir. Je sautai sur mes pieds et presque instantanément, je sortis ma baguette de ma manche pour la pointer sur le nez de mon frangin. Oh que non ! On ne me la fera pas deux fois le même coup. La première fois, j'avais vraiment regretté de ne pas posséder ma baguette à porter de main, mais j'avais appris de mes erreurs. Je m'étais préparée tout comme Hermione, sauf que celle-ci n'avait toujours pas réagi. Du coin de l'œil, je remarquai qu'elle s'était remise à jouer avec ses mains nerveusement, attendant un futur développement. Elle ne voulait pas créer plus de tensions qu'il y en avait déjà. Elle fut toujours plus posée que moi et cette pensée, me remplissait de fierté.

« Ça suffit ! vociféra ma mère en se levant à son tour de sa chaise. »

Cette interjection ferma autant ma bouche que celle de mon frère. On se jaugea du regard un instant. Méritait-il un Chauve-Furie ? Oh que oui! Cela dit, nous nous retournâmes vers notre figure maternelle. Nous savions qu'il était préférable de l'écouter lorsqu'elle utilisait un tel ton. Puis je remarquai qu'elle avait fixé son regard sur moi. Je rangeai ma baguette et me rassis calmement sur ma chaise. Ne pas oublier que j'essayai toujours d'avoir l'approbation de ma mère au niveau de ma relation avec Hermione. Je pourrais toujours me venger auprès de mon frère plus tard. Sans un mot, ma mère prit les deux assiettes qu'elle avait préparées pour les garçons et les fit remonter.

Cependant, elle ne revint pas s'asseoir à la table à côté de papa, toujours choqué par la nouvelle. Hermione posa discrètement une main sur ma cuisse pour me montrer son soutien moral ; qu'elle était toujours là. Je n'étais pourtant pas plus rassurée. Si j'avais Hermione, alors tout allait bien, non ? Si j'avais Hermione, alors j'avais tout ce qu'il me fallait, non ? Non, tout n'allait pas bien, mais, oui, j'avais tout ce qu'il me fallait pour être heureuse.

« C'est quoi ça, Ginny ? me demandai ma mère, mais elle n'attendit pas de réponse. Tu vas toute de suite arrêter ton petit jeu, qui est TOUT sauf amusant.

- Ce n'est pas un jeu, maman. Je l'aime, dis-je essayant de garder mon ton le plus doux possible, mais ferme. Je l'aime vraiment. »

Elle devait comprendre que j'étais sérieuse. Ma mère continua comme si elle ne m'avait pas entendu.

« Je ne veux pas de ça sous mon toit. Tu vas arrêter ceci et maintenant. Je sais que je ne fus pas très présente et attentionnée envers toi après la mort de Fred, mais je vais changer. Je vais m'occuper de toi maintenant.

- Ce n'est pas par manque d'attention que je suis tombée amoureuse de Mione. Ce n'est pas une tactique pour que tu me remarques parmi tous mes frères. Ce n'est pas non plus la guerre qui m'a rendue confuse, lançais-je rapidement. »

Ceci, la relation qui m'unissait à Hermione, n'était pas une de ces tactiques ou raisons branlantes. Je l'aimais. Elle m'aimait.

« Nous étions ensemble bien avant son expédition !» Je me levai afin de mettre plus d'effet à mes paroles.

« Et Har

- Ce fut jamais Harry, dis-je en roulant des yeux. Ce fut toujours elle. »

Pourquoi si j'étais un garçon, ça aurait été compréhensible ? Je pris fermement la main d'Hermione dans la mienne en y croisant nos doigts. Mes parents semblaient tout juste recevoir une soupe chaude sur la tête. Je regardai mon père, espérant y trouver un certain support. Je n'y vis que de la déception et de l'incompréhension alors je retournai mon regard à ma mère. Je la voyais fulminer. Si elle était dans le comique que ma copine m'avait montré pendant mon séjour chez elle, de la fumée sortirait de ses oreilles.

« Ginevra, est-ce que tu t'écoutes ?

- Pourquoi n'ai-je pas le droit de fréquenter Hermione ? Elle est pas assez bien ? C'est drôle, je sais à quel point tu espérais que Ron avoue ses sentiments. C'était évident que tu l'as toujours voulu l'avoir dans la famille. Et quoi ?! Du fait que c'est par moi, tu n'en veux plus ?»

Ma mère se positionna derrière à l'extrémité de la table, s'appuyant sur la chaise. Les sourcils froncés et le visage rouge. Je sentis Hermione se tendre à mes côtés. Je serrai ma poigne autour de sa main. Elle ne te fera rien. J'étais là. Ma mère était prête à répondre, mais je repris rapidement, l'empêchant.

« Mais même avec toute ma volonté, je ne pourrais jamais aimer Harry autant que j'aime Hermione, 'Ma. Ni de la même manière. Est-ce que tu comprends cela ? demandai-je, presque suppliante.

- Absurdité ! C'est complètement absurde !

- Mme Weasley, interrompit calmement Mione. Vous aviez dit plutôt que vous alliez continuer à nous aimer et nous aider. C'est tout ce que nous souhaitons. »

À ce commentaire, ma mère prit Hermione par le bras et la jeta dehors. J'essayai de l'empêcher, mais ce fut peine perdue. Ensuite, je la vis jeter un sort à la porte. Je reconnaissais ce sort, c'était le même lorsqu'elle nous enfermait dans notre chambre.

«'Ma ! Ce n'est pas parce que tu la mets à l'extérieur qu'elle a moins raison !

- La solution à votre problème, c'est que vous ne vous voyez plus. Voilà !»

J'entendis Hermione agiter la poignée pour essayer de rentrer de nouveau et venir m'aider, mais ce fut en vain. Les rayons lumineux m'indiquaient qu'elle tentait de trouver le contre-sort. Je ne pouvais même pas l'aider, moi-même, je l'ignorais. Sans plus attendre, ma mère lança le sort sur toutes les fenêtres de l'étage.

«Qu'est-ce que tu fais 'Ma !? On ne peut pas rester ici indéfiniment ?!»

Sa seule réponse fut de couper la connexion de la cheminée aux réseaux de cheminettes.

«'Pa ! Fais quelques choses, hurlai-je en me tournant vers lui.

- Oh que non ! Si tu penses que tu

- Molly chérie, interrompit calmement mon père en se levant lentement.

- Ne te mêle pas de ça, Arthur, ordonna 'Ma les dents serrées.»

Aussitôt, mon père se rassit. Il était tellement blême. Toute autorité qu'il aurait pu détenir sur ma mère s'était envolée. Il nous regardait étonner comme s'il ne nous connaissait pas. Aucune de nous deux.

Puis ma mère monta à la vitesse de l'éclaire les escaliers en répétant qu'elle n'allait pas permettre un tel comportement sous son toit. Je la suivis paniquée. J'ignorais ce qui lui traversait l'esprit, mais ça n'annonçait rien de bon. Elle fit tant de raffut que lorsque je rejoignis enfin ma mère à l'étage de ma chambre, je vis la tête des garçons au fond du couloir se demandant ce qu'il se passait. J'étais sûre qu'Hermione pouvait aussi suivre ses déplacements depuis l'extérieur. Je n'eus pas le temps de les chasser quand je vis ma mère fouiller sous mon matelas pour y trouver mon journal intime. Aussitôt, je sautai en avant afin de lui reprendre.

«Hey ! Tu n'as pas le droit de lire ça ! criai-je.» Mais ma mère se tourna pour m'éviter. Je la vis rapidement scanner les pages pendant que je me débattais avec elle pour essayer de le reprendre.

«GINEVRA MOLLY WEASLEY ! C'est quoi ses obscénités !? cria ma mère.» Et Merde.

«Je ne permettrai à aucun de mes enfants à avoir un comportement aussi déshonorant. Tu me déçois énormément.

- 'Ma ! Tu ne peux pas contrôler qui j'aime !

- Ce n'est pas ainsi que je t'ai éduqué.

- Peu importe ce que tu me diras, tu ne me feras pas changer d'avis.»

Je vis ses lèvres devenir qu'une simple ligne et ses yeux doublèrent de taille. Ça n'annonçait rien de bon. Non vraiment. Rien de bon. Même contre Bellatrix Lestrange, elle affichait un plus grand calme et contrôle. C'était de la chance qu'elle ne me jetât actuellement pas de sorts.

«Si c'est comme cela, jeune fille. Tu n'es plus la bienvenue ici. Tu n'es plus ma fille !

- Très bien !»

Si elle pensait qu'elle pouvait m'intimider avec son ultimatum, elle se trompait. Je n'abandonnerai pas Hermione quand je savais que nous avions le droit d'être ensemble. Je l'aimais. Elle m'aimait. Nous ne faisions du mal à personne. En quel droit elle pouvait m'arrêter et contrôler ma vie ? Je savais qu'elle était ma mère, qu'elle m'a éduqué, vêtu et nourri, mais j'étais grande et j'étais maintenant en âge pour faire mes propres choix. Et je choisis, sans hésitation, ma douce et brillante Hermione.

«Comme tu le voudras, dit-elle calmement, une touche de déception dans la voix.»

Puis elle lança mon journal par la fenêtre. Je courus jusqu'à ma fenêtre pour essayer de le rattraper en poussant un cri de surprise. J'arrivai au bord de la fenêtre et vit ma copine le ramasser et me crier qu'elle l'avait. «T'es trop bonne, Mione, pensais-je rassurée.» Avant que je puisse me retourner et dire à ma mère ce que j'en pensais de lancer les choses des autres par la fenêtre, je la vis faire pareil avec un tas de linge. Je compris rapidement qu'elle comptait vider entièrement ma chambre ainsi. Je criai, penchée de nouveau à la fenêtre, en tendant les bras :

«Vite ! Ton sac !» Aussitôt demandé, aussitôt reçu.

Ma copine me demanda pourquoi maintenant mes vêtements se faisaient lancer par la fenêtre, mais comprit que ce n'était pas le moment. Avant que je retourne à mon plus gros problème du moment, c'est-à-dire : ma mère qui balançait tout, je vis mon amoureuse contrôler la chute de divers objets et de les mettre dans une tentative de pile ordonnée.

J'engouffrai rapidement toutes mes choses personnelles et celle de mon amoureuse dans sa sacoche. Ensuite, les livres. Hermione ne serait pas joyeuse si elle recevait un de ses gros bouquins sur la tête. Je pris nos vêtements, ainsi que les choses pour l'entretien de Pattenrond. Par la suite, j'essayai de mettre le premier coffre dans le sac, ce ne fut quelque chose de vraiment pas évident. Puis je vis ma mère prendre la valise d'Hermione et la balancer par la fenêtre. J'entendis Hermione hurler avant de me crier qu'elle allait bien. Je ne m'arrêtai pas pour autant. Je ne ralentis aucunement la cadence, non plus. Au contraire, je me mise à ma tâche avec plus de vigueur. Quand je remarquai que la chambre était vide, je partis rapidement avant que ma mère choisisse que je sois la prochaine chose à être lancée. En sortant de mon ancienne chambre, je bousculai Ron et Harry qui regardaient la scène, la bouche pendante, mais je n'en avais que faire. Je voulais juste partir et je rejoindre ma douce. Je partis en bas, mais je fis rapidement demi-tour, me rappelant que ma mère avait barré la porte et que mon père devait toujours être dans la cuisine. Alors il faudra que j'use d'un peu d'imagination. Ce n'était pas très compliqué.

Cette fois-ci, les garçons s'écartèrent de mon chemin quand je passais. J'entendis mon frère murmurer à Harry : «Elles sont complètement folles !» Je m'arrêtai devant ma chambre. C'était la seule pièce où je pouvais sauter de la fenêtre sans me blesser gravement. Toutefois, ma mère y était… et venait de finir de vider ma chambre. Je repartis, montant les escaliers deux par deux.

«Oh que non. Tu ne vas pas la rejoindre.

- Tu n'es plus ma mère, criai-je.

- Ginevra !

- C'est toi qui l'as voulu ainsi !»

Grâce à mes réflexes, je réussis à éviter un sort. Merlin ! Venait-elle vraiment de m'attaquer ?! Dans un rapide coup d'œil, c'était bien ma mère qui venait de me lancer un sort. Merlin. Je devais sortir d'ici au plus vite ! J'ignorais la nature de celui-ci, mais je n'étais pas curieuse à le découvrir. Je pressai alors le pas et montai de plusieurs étages. Tout en évitant les divers sorts que ma mère me jetait. Je me mis le sac d'Hermione dans ma poche arrière et Accio mon balai.

J'entendis la femme qui m'a mise au monde arriver dans la pièce dans laquelle je m'étais engouffrée. La toute dernière, la chambre de Ron. Je n'attendais plus que mon balai qui devrait arriver dans les prochaines secondes. Si Hermione pensa à ouvrir la porte du placard à balai. Merlin. Faites qu'elle l'ait ouverte ! Faites qu'elle l'ait ouverte !

Finalement, ma mère arriva dans la pièce avec le visage rougi par l'effort. Oui, effectivement vider une pièce en tout balançant, c'était exigeant. Par chance, mon balai arriva en même temps. Enfin ! Merci Hermione ! Je l'enfourchai rapidement et partis sans regarder derrière. Cela dit, je vis un sort me passer à quelques centimètres de la tête, me forçant de voler de manière aléatoire tout en changeant rapidement la façade la maison pour éviter les prochaines attaques. Quand je survolai Hermione, je laissai tomber son sac afin qu'elle puisse y ranger le reste de nos possessions, tandis que je gardais ma mère occupée. Et Merlin, c'était effrayant.

Quand je rejoignis enfin Hermione, aucune de nous n'était présentement en état de transplaner. Conséquemment, elle ne se fit pas prier à monter derrière moi. Elle m'écrasa les côtes dans son étreinte, mais cela ne me gêna aucunement à décoller d'un coup de pied vigoureux.


Quand j'arrivai chez Luna, cette soirée-là, Hermione était en pleur et moi, je fulminais trop pour verser une larme supplémentaire. Lorsque ma meilleure amie nous ouvrit, elle comprit aussitôt et nous invita chez elle. Elle et Mr Lovegood nous offrirent un moment de répit. Le thé était horrible et la nourriture étrange. Par chance, nous mangions quasiment que du pudding et au moins, ils excellaient dans la préparation. Nous ne nous plaignions pas, nous avions un toit et ils nous acceptaient les bras ouverts. Ce qui était beaucoup plus que nos familles. Le surlendemain, ma mère fit une visite, se doutant qu'on se trouverait là. Elle demanda à nous voir, mais Mr Lovegood refusa. Je ne l'avais toujours pas suffisamment remercié pour avoir tenu son bout face à ma mère. Je savais qu'elle pouvait devenir vraiment effrayante et qu'elle pouvait vraiment être têtue. Nous partagions bien ce trait de caractère.

Après cette visite, il me remit une lettre m'informant je serai, dans les prochains jours, officiellement déshéritée et du coup, je perdais tous les privilèges qui revenaient à ma famille. Je n'avais pas le droit non plus de traîner sur le terrain du Terrier, ni même de rentrer en contact avec ma famille. Ça m'a mise dans une colère qui me resta plusieurs mois. Je partais régulièrement faire des balades en balai afin de sortir mon trop plein. Hermione comprenait et ne chercha pas à m'arrêter, elle-même s'était lancée dans une étude intensive dont les noms de sujet étaient aussi longs que mon bras.

L'humeur d'Hermione basculait entre l'exaspération due aux idées saugrenues des Lovegood et la dépression. Elle pleurait toutes les larmes de son corps en répétant qu'elle ne comprenait pas pourquoi on nous rejetait ainsi. On ne faisait que nous aimer. Se demandant à quel moment elle avait échoué. À maintes reprises, elle a pensé à me quitter espérant rétablir la situation avec les parents, mais ensuite, elle se reprenait, se disant que ce n'était pas ainsi qu'il fallait mener une vie. Que ce n'était pas ainsi qu'elle allait mener sa vie. C'était une boucle infinie de questionnements. J'avais bien réussi à lui offrir quelques semblants de réponses. Ces dernières la calmèrent un peu, mais ne la satisfaisaient pas. Luna l'aida aussi. Ma meilleure amie, bien qu'étrange dans ses analogies, avait le don de l'écoute et de calmer les âmes tourmentées.

Quand Harry se mit à fréquenter Luna, quelque temps après notre retour à l'école. Nous comprîmes qu'il nous était maintenant impossible de retourner chez les Lovegoods pour le temps des fêtes ou même, pour le prochain été. Nous devions trouver une autre solution, qui se résuma en trouvant un appartement. Harry aurait sûrement agi plus raisonnablement face à notre homosexualité, si à l'époque, n'était pas convaincu que tout ceci était juste une tactique pour me rendre indisponible et par conséquent, plus attirante afin qu'il me remarque. Donc il décida de jouer au même jeu, en sortant avec Luna, multipliant les attentions et les cadeaux.

Aux dires de Ron, finalement Harry tomba réellement amoureux de Luna, avant de poser le genou à terre et lui demander sa main. Luna lui avait fait grand bien. Aux dernières nouvelles, selon Luna, Harry nous inviterait à passer des soirées ensemble, si ce n'était pas une question de fierté… Apparemment, il ne se donnait pas le droit de demander pardon et il ignorait comment se faire pardonner pour tout ce qu'il avait fait. Ou plutôt, pour tout ce qu'il n'avait pas fait.


Bonjour tout le monde!

Yeah! Un nouveau chapitre! =D Je suis contente de moi et contente pour vous ^^. Je pensais le sortir plus tôt, mais à chaque fois que je le lisais je voyais quelques choses à modifier. Puis il y a un problème où mon éditeur de texte à transformer tous les 'Ma et 'Pa en «Ma et «Pa et remplacer tous mes "« »" en " ' " -_-' et le ctrl+z était impossible. Bref, ça m'a gobé beaucoup de temps.

Mais ahhh... C'est triste. =( . Mais prochain! Il sera plus joyeux et léger ! =D (J'en ai autant besoin que vous _ ).

Au début, j'avais mis Angst/Romance, sauf que vu comment mon histoire avance, je crois que je vais changer pour Angst/Drama? ou Drama/Romance? je ne sais pas. Pour le genre, vous la considérer comment? Vous mettriez quoi?

et j'avais mit Ron comme 3ième personnage et rien pour le 4ième. Ça a de l'allure? J'hésite sérieusement à changer perso 3 et 4 pour Mr et Mme Granger =/. C'est les seuls perso récurrents avec notre adorable couple =3

F0rtitude

Hey1234; And I'm really happy to see that you keep reading! Thank you! =D For how the Grangers can be so kind and accepting and be so terrible and close minded at the sime time... Well... People can be really kind and generous. Regarding some specific subjets, they can be really close minded. And to disagree with them on these means that you're against them and so, they stop to be the great people you knew them to be. Futhermore, this story take place in 1979 (and when Hermione and Ginny did their coming out, it was in 1997), they were even less accepting than today. Plus, Mr and Mme Granger were educated while it's was illegal before it change to a "sickness that need to be medicaly treated" (as believed by 93% UK's population in 1965) . Well... this is how I explain their behavior with a mix of what I believe and a (big) spoon of drama... =)