Je ne possède aucun des personnages des différents fandoms.
Recueil de textes tous fandom confondus dans le cadre du Comfy-November 2024. Des moments de réconforts et de fluff pour se remettre du drama du mois précédent ;)
En espérant que cela vous plaise
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
Tout réapprendre (Supercopter)
Jour 13 : Réapprendre une compétence — Compliment surprise — Linge frais
L'aube se levait doucement sur le lac, ses rayons dorés dansant sur la surface de l'eau. Stringfellow ouvrit lentement les yeux, émergeant d'un sommeil agité. Il resta immobile un moment, savourant la sensation des draps frais contre sa peau. L'odeur de lessive lui rappelait la maison, un parfum familier et réconfortant qui contrastait vivement avec les souvenirs âcres de la jungle vietnamienne qui hantaient encore ses nuits. String inspira profondément, s'imprégnant de cette fragrance rassurante. Pour un bref instant, il se sentit en paix, mais ce moment fut de courte durée. Dès qu'il tenta de bouger, la réalité de sa condition le frappa de plein fouet. Ses muscles endoloris protestèrent, lui rappelant brutalement les épreuves qu'il avait traversées.
Il se leva péniblement, chaque mouvement semblant demander un effort surhumain. Le miroir lui renvoyait l'image d'un homme qu'il peinait à reconnaître. Ses yeux, autrefois vifs et alertes, semblaient maintenant enfoncés dans leurs orbites, assombris par les horreurs dont ils avaient été témoins. Sa barbe de plusieurs jours accentuait ses traits tirés, lui donnant l'air plus âgé qu'il ne l'était réellement. Le jeune homme se dirigea vers la cuisine, ses pas lourds et hésitants. Il prépara machinalement du café, ses gestes automatiques, vestige d'une routine qu'il essayait désespérément de retrouver. Le liquide noir et fumant entre ses mains tremblantes était comme une ancre, le rattachant à un semblant de normalité.
Dehors, le lac l'appelait. La pêche avait toujours été son refuge, sa thérapie. Avant la guerre, il pouvait passer des heures sur l'eau, trouvant la paix dans le silence et la solitude. Aujourd'hui, il espérait que cette activité familière pourrait l'aider à retrouver une partie de lui-même qu'il avait laissée au Vietnam. Il s'installa sur le ponton, sa canne à pêche à la main, mais lorsqu'il tenta d'attacher l'hameçon, ses doigts refusèrent de coopérer. Ses mains tremblaient violemment, rendant la tâche impossible. Frustré, il laissa échapper un juron, la colère et le désespoir menaçant de le submerger.
Ce fut à ce moment que Dominic apparut comme une apparition surgit de nulle part. Le vieil italien, qui était devenu pour String une figure paternelle depuis la disparition de ses parents, s'approcha silencieusement. Sans un mot, il s'assit à côté de son gamin et prit doucement ses mains dans les siennes. Le contact était chaud, rassurant. Dominic ne dit rien, se contentant d'être là, sa présence solide et rassurante. Peu à peu, les tremblements de String s'atténuèrent. Ses mains, guidées par celles de Dominic, retrouvèrent leur stabilité.
- Voilà, mon garçon, murmura enfin Dominic. Prends ton temps. Respire.
String hocha la tête, reconnaissant et avec une concentration intense, il réussit à attacher l'hameçon. Ce geste simple, qu'il avait effectué des milliers de fois auparavant, lui sembla soudain être une victoire monumentale.
- Bien joué, String, dit Dominic avec un sourire chaleureux. Tu n'as rien perdu de ton adresse.
Ces mots de compliment, si simples, prirent le jeune homme par surprise. Il regarda son ami, cherchant dans ses yeux une trace de pitié ou de condescendance, mais c'était Dominic, alors il n'y trouva que de l'affection sincère et de la fierté. Submergé par l'émotion, le jeune homme sentit ses défenses s'effondrer. Toute la douleur, la peur et la confusion qu'il avait refoulées depuis son retour remontèrent à la surface. Sans réfléchir, il bascula dans les bras de Dominic. Le vieil homme l'accueillit sans hésitation, l'enveloppant dans une étreinte paternelle pleine d'amour et de compréhension. String s'accrocha à lui comme à une bouée de sauvetage, laissant enfin couler les larmes qu'il avait retenues pendant si longtemps.
- Ça va aller, fiston, murmura le vieil italine en lui frottant doucement le dos. Tu es à la maison maintenant. Tu es en sécurité.
Dans ce moment de vulnérabilité partagée, String sentit quelque chose se débloquer en lui. La chaleur de l'étreinte de Dominic semblait fondre la glace qui s'était formée autour de son cœur. Pour la première fois depuis son retour, il se sentit vraiment vivant. Ils restèrent ainsi un long moment, le silence brisé uniquement par le clapotis de l'eau et le chant des oiseaux. Lentement, le jeune homme se calma, sa respiration retrouvant un rythme normal. Quand il se redressa enfin, ses yeux étaient rouges mais plus clairs, comme si un voile s'était levé.
- Merci, Dom, dit-il d'une voix rauque.
Celui-ci lui serra l'épaule.
- Pas besoin de me remercier, String. C'est à ça que sert la famille.
String hocha la tête, un faible sourire se dessinant sur ses lèvres. Pour la première fois depuis des semaines, il sentit une lueur d'espoir s'allumer en lui. Le chemin serait long et difficile, il le savait, mais il n'était pas seul. Il avait Dominic et ensemble, ils affronteraient les démons que la guerre avait laissés.
Ils se tournèrent vers le lac, leurs lignes plongeant dans l'eau calme. Le soleil montait dans le ciel, chassant les dernières ombres de la nuit. Une nouvelle journée commençait et avec elle, peut-être, le début d'une guérison. String inspira profondément, savourant l'air frais du matin. Les souvenirs de la guerre étaient toujours là, tapie dans un coin de son esprit, mais à cet instant, sur ce ponton, avec Dominic à ses côtés, il se sentait subitement plus fort, plus capable d'affronter ces souvenirs, de les apprivoiser plutôt que de les fuir.
Il savait que le chemin serait long. Que certains jours seraient plus difficiles que d'autres. Qu'il y aurait encore des nuits où il se réveillerait en sueur, hanté par les fantômes du passé, mais pour la première fois depuis son retour, il sentait qu'il avait une chance. Une chance de réapprendre à vivre pour continuer à avancer.
