Bonjour à tous,
Nouveau chapitre, cette fois ci on change de point de vue.
Bonne lecture !
Disclaimer : Les personnages et l'univers ne m'appartiennent aucunement, ils sont la propriété de J.K Rowling. Seuls certains personnages, tous secondaires seront de mon invention.
Salazar et Godric, bien qu'amis depuis l'enfance, étaient singulièrement différents. Salazar était discret et peu bavard lorsque Godric était voyant et exubérant. Salazar était plutôt fin alors que Godric lui avait une carrure beaucoup plus imposante. Salazar préférait la compagnie des animaux à celle des hommes tandis que Godric avait un nombre incalculable de connaissances avec qui il aimait partager un verre d'hydromel ou un bon repas. Salazar évitait le conflit, Godric lui ne perdait jamais une occasion de se battre, avec sa baguette, à l'épée ou avec ses poings, selon l'adversaire qui se présentait à lui. Et justement, les deux adversaires du moment étaient des bandits moldus de grand chemin. Salazar s'en serait rapidement débarrassé avec un sortilège de confusion, mais Godric était la, et ses poings le démangeait. Il soupira en regardant son ami mettre une raclée aux deux énergumènes qui avait tenté de leur soustraire leurs bourses. Il eut presque de la peine pour eux. Presque. Puis il s'était rappelé de quoi les moldus étaient capables, et serrant les mâchoires, son regard s'était assombri.
«Tu as bientôt fini ?» demanda-t-il d'une voix d'où suintait l'ennui
«Patience mon ami. Ces bougres doivent apprendre la politesseet la bienséance. »
«Pitié messire» parvint à articuler l'un d'eux, un œil au beurre noir et la bouche en sang où manquaient deux dents, qui, assurément, étaient en place avant le combat. Son camarade gisait inconscient deux mètres plus loin.
«Tu as de la chance, je suis de bonne humeur aujourd'hui, vous vous en tirez avec une bonne leçon. Mais que je ne vous reprenne plus à voler dans le coin. Sinon, je m'occuperai de votre cas.» gronda Godric, menaçant. Du haut de ses vingt-huit ans, il pouvait être drôlement impressionnant.
«O-oui messire» trembla le bandit.
«Bien» sourit le jeune homme. Et sur ces paroles, il lui asséna un coup de tête bien placé, qui l'assomma sans plus de cérémonie.
S'assurant que les deux hommes étaient bien endormis et qu'aucun moldu ne traînait autour, il lança un sortilège d'oubli afin que les deux brigands n'aient aucun souvenirs de l'incident.
« Était ce vraiment nécessaire ? »
«Une bonne bagarre n'a jamais tué personne» répondit Godric en haussant les épaules.
Salazar sourit à cette réponse. Oui, vraiment, ils étaient différents, pensa-t-il. Pourtant il se sentait bien avec son ami, apaisé après les événements des derniers jours. Ils avaient pris la route la veille, après une bonne nuit de sommeil dans le manoir des Griffindor, où Salazar avait été accueilli avec affection. Les Griffindor lui avaient posé mille questions auxquelles il s'était efforcé de répondre le plus poliment possible, détestant être le centre de l'attention. Les petites sœur de Godric l'avait entouré, le pressant de venir jouer avec elles, et ses parents avaient même organisé un banquet en son honneur regroupant l'ensemble de la population sorcière du coin. Tout au long de la soirée, Salazar avait voulu disparaître. Il détestait les mondanités et jamais ses marais ne lui avaient autant manqué.
Ils avaient enfin quitté Glastenbury à l'aube avec un sac léger chacun et deux belles bourses pleines de galions et d'argent moldu, au cas où.
Le voyage jusqu'aux vallons du Yorkshire prendrait presque une semaine. Ils suivraient la grand route jusqu'à Birmingham où Godric devait assister à un tournoi de duel, puis bifurqueraient vers York, puis le comte de Leeds, où vivait les Hufflepuff. Les deux amis avaient choisi d'aller à pied, et non de transplaner. Pour éviter la prise de risque auprès des moldus tout d'abord, puis pour Salazar, il s'agissait d'un pèlerinage intérieur, en hommage à sa chère Hoela. Et puis le transplanage n'était pas encore tout à fait au point et rares étaient les sorciers parvenant à le pratiquer correctement. Salazar et Godric étaient de ceux là. Néanmoins, le Conseil des Sorciers mettaient particulièrement en garde contre cette méthode de déplacement.
Le matin du troisième jour, ils entrèrent dans Birmingham. La ville était scindée par quartiers, et afin d'arriver aux riches, il fallait traverser les pauvres. Les rues étaient sales et boueuses et nombreux étaient les moldus décharnés qui faisaient la manche. Ils vous agrippaient les pans et ne les lâchaient que lorsque vous les gratifiait d'une pièce ou deux, pour les plus généreux, ou d'un quignon de pain.
«Regarde ces miséreux Salazar» dit Godric d'un air attristé. «Ils tueraient père et mère pour un bol de soupe»
«Cela ne nous concerne pas Godric»
«Mais enfin, reconnaît que cela serre le cœur de les voir comme ça, alors que nous sommes si privilégiés» continua Godric. «Ce sont certes des moldus, mais ils restent humains»
«L'humain est mauvais» répondit Salazar. «La plupart d'entre eux du moins. Et puis tu ne peux pas sauver toute la misère du monde mon ami» dit il en riant. «Concentrons nous déjà sur notre projet d'aide à la communauté sorcière. Pour le reste, on verra plus tard»
Après un long regard vers une jeune fille, a peine sortie de l'enfance, tenant dans ses bras un bébé, qui était entrain de faire la manche, Godric se détourna enfin et reprit la parole :
«Tu as raison oui»
Ils continuèrent leur route jusqu'au centre de la ville, un quartier aisé, surélevé, contenant des maisons en pierre cossues et où les miséreux se faisaient de plus en plus rare à mesure qu'ils avançaient.
Godric marchait d'un bon pas, connaissant parfaitement le coin, saluant ça et là des connaissances. Salazar le suivait tant bien que mal. Il avait laissé ses serpents à l'orée de la ville, ne souhaitant pas se faire remarquer, il leur avait dit d'en profiter pour chasser et se reposer, car le lendemain, ils reprendraient la route.
Godric l'emmena dans un dédale de ruelles dans lesquelles il aurait été incapable de se repérer et pénétra soudain dans un petit bar obscur. Il salua le tenancier et passa dans l'arrière boutique. Tapotant deux lanternes tour à tour, un passage se forma dans la pierre.
Comme pour le chemin de traverse ! pensa Salazar en écarquillant les yeux.
«Ah ah !» s'écria Godric en voyant l'air surpris de son camarade. «Tu ne t'attendais pas à ça !»
«Eh bien pas vraiment non, je vais rarement en ville»
«Attends de voir l'arène alors !Elle est immense, et il y a tout un tas de sorciers venant du monde entier qui s'y retrouvent pour les tournois de duels ! Il y a même de quoi parier et de quoi se sustenter»
Si Salazar paru dubitatif, il n'en montra rien, se contenant de suivre son ami à travers le passage. Une immense allée remplie de sorciers s'ouvrit devant lui. Plus petite toutefois que le chemin de Traverse, elle offrait tout ce dont un sorcier pouvait avoir besoin à proximité : botanique, potions, créatures magiques, et livres. L'achat de baguette magique, lui, ne pouvait s'effectuer qu'à Londres, dans la boutique d'Ollivander, très célèbre et en place depuis plusieurs siècles déjà.
Ils pénétrèrent enfin dans une grande salle, à la lumière tamisée, et où d'innombrables sorciers se bousculaient de tous les côtés. L'arène était au centre, faite de bois protégé par des sortilège afin qu'aucun sort lancé en duel ne la détruise. Tout autour s'élevaient des sièges avec une vue imprenable sur la scène. Deux sorciers combattait ardemment, tandis que la foule scandait tantôt un nom, tantôt un sort. Une file interminable s'étendait devant le stand des paris, et deux autres non moins longues qui partaient des stands de boissons et de nourritures. On ne s'entendait plus parler. Godric avait le large sourire de ceux qui se sentent parfaitement à l'aise, dans leur élément, mais lorsque Salazar se fit bousculer par un petit sorcier qui s'excusa vivement, il se sentit soudain à l'étroit. Il regrettait d'avoir suivi son ami dans cet endroit, et aurait donné cher pour se retrouver au calme, dans la forêt, auprès de ses deux serpents qu'il enviait avec force à ce moment là. Il soupira et décida de prendre son mal en patience. Après tout, les nouvelles expériences n'étaient pas toutes mauvaises, et s'ils voulaient fonder cette école dont ils parlaient tant lorsqu'ils marchaient et enseigner à de jeunes enfants, ils avaient intérêt à en apprendre le plus possible. Et ces sorciers venant tout droit de contrées lointaines étaient un excellent début.
«Viens, allons nous servir à boire» l'entraîna Godric à travers la foule. «Une bonne chope d'hydromel nous fera du bien».
Salazar le suivi sans discuter. Il espérait qu'on servait autre chose que de l'hydromel, et lorsque le sorcier de service lui demande ce qu'il voulait boire, il fut déçu que la tisane d'ortie, sa boisson favorite, ne sois pas à la carte. Il opta alors, comme son comparse, pour une chope d'hydromel, qu'il n'était pas certain de pouvoir terminer.
Installés dans la gradins, à bonne hauteur, ils purent admirer les participants au tournoi tout en dégustant leur boisson. Salazar fut relativement impressionné par certains des sorciers en lice, se battant férocement et avec ingéniosité. C'est une qualité qui lui avait toujours plu. Il repensa à l'institution qu'il avait pour projet de créer avec Godric. Il se dit qu'il aimerait avoir des élèves ambitieux et ingénieux, comme lui. Sur cette pensée, il sourit. Godric se leva soudain.
«C'est bientôt mon tour» lui annonça t'il. «Je vais me préparer»
«Oh, eh bien bonne chance alors, écrases les!» répondit le mince sorcier, un sourire carnassier se dessinant sur son visage.
Quelques instants plus tard, Godric entra dans l'arène. Malgré son jeune âge, c'était un duelliste accompli et possédait à son panel nombre de sortilèges d'attaque et de défense. Il défit son premier adversaire d'un tour de main, puis le second, et enfin le troisième, lorsque l'arbitre décréta une pause. Les pauvres sorciers vaincus, certains sérieusement blessés, se dirigeaient clopin clopant vers le medicomage sur place, et pour un meilleur remontant, vers le stand d'hydromel.
Les combats reprirent. Godric vainquit un quatrième, puis un cinquième adversaire. La foule scandait son nom, et il était en passe de devenir une légende du duel. Salazar se prit au jeu et se surpris à se lever et à applaudir avec force, en même temps que la foule. Finalement, ça lui faisait du bien. Il avait presque oublié les sombres événements des semaines passées.
Le jeune Griffindor semblait imbattable. Il levait les bras en signe de victoire, encourageant la foule à le supporter encore et encore. Jusqu'à ce qu'un nouvel arrivant, fit se tarir les cris et les transforma en murmures sur son passage, à mesure qu'il avançait vers l'arène. Semblant très âgé compte tenu de sa longue barbe grise, il se dégageait de lui une aura de sérénité et de calme confiance.
«Ulfric le Combattif» glissa le voisin à l'oreille du jeune Slytherin, se penchant vers lui, voyant son air interrogé. «C'est le champion en titre.»
«Ah ?» répondit-il plus par politesse que véritablement intéressé, gêné par la soudaine proximité avec cet inconnu.
Prenant cette réponse pour un encouragement, celui-ci continua :
«Oui. À ce qu'on dit, il possède une baguette qui le rend invincible. Il semblerait qu'il ai canalisé son énorme pouvoir dedans. Oh je sais ce que vous pensez, ce n'est qu'un légende, mais attendez de le voir à l'œuvre, je ne donne pas cher de la peau de votre ami»
À la mention de la baguette Salazar se redressa et fut cette fois, véritablement captivé. Voilà qui est intéressant, pensa-t'il. Une baguette ultra puissante, vraiment ? Il se demanda comment le mage s'y était il prit afin d'étendre son pouvoir à une baguette. Il faudrait qu'il consigne tout cela dans un carnet, se dit-il. Cela pourrait s'avérer fort utile à l'avenir. Non qu'il prévoyait d'être attaqué, mais Salazar avait envie de pouvoir léguer à ses descendants, ou à défaut ses futurs élèves, autant de connaissances qu'il pourrait sur les arcanes de la magie.
Godric ne fut pas le moins du monde impressionné par Ulfric, et ce fut peut être ce qui le perdit. Le combat fut acharné, et pour la première fois depuis longtemps, peut être même depuis toujours le jeune Griffindor essuya une défaite. De peu, certes, et s'il ne fut pas blessé physiquement, il le fut sérieusement dans son amour propre. Ce jour là, une première leçon d'humilité se grava en lettre de feu dans son esprit : ne jamais sous estimer son adversaire.
«Ulfric reste le champion en titreeeee, invaincu depuis dix ans» scandait maintenant l'animateur des combats, sa voix amplifiée par un sortilège.
«Ça va ?» demanda Salazar lorsque son ami le rejoignit enfin.
«Oui.» répondit Godric, un peu bourru, vexé d'avoir perdu, mais aussi impressionné par la vélocité et le talent de son adversaire.
« Tu as vu ça ? » continua-t-il soufflé
Il décida d'aller féliciter Ulfric, et celui l'accueillit en souriant, un calme impressionnant se dégageant de lui, humble malgré sa victoire. Godric se sentit tout petit à côté de lui, tant l'aura de puissance qui se dégageait du sorcier, pourtant d'une taille inférieure, était grande.
«Je te remercie pour ce combat jeune homme» dit-il d'une voix profonde. «J'espère avoir à nouveau l'occasion de disputer un duel contre toi bientôt.»
«Merci à vous» répondit le jeune homme, timide pour la première fois.
Et Salazar comprit. La baguette n'avait rien à voir la dedans. La puissance de ce sorcier venait de la façon dont il appréhendait la magie, le temps, et les éléments qui l'entourait. Il se servait du pouvoir de son environnement pour s'élever. Il en fut doublement impressionné et décida de noter dans un coin de sa tête le nom de cet homme illustre. Un professeur comme celui ci serait précieux dans leur école, si elle voyait le jour.
Cependant, l'idée d'une baguette surpuissante le séduisait tout de même, et se promit de faire de plus amples recherches sur cette forme de magie.
Après un bon repas dans une auberge sorcière, une bonne nuit de sommeil bien méritée dans un lit, et Godric remit de ses émotions de la veille, ils reprirent leur route. Salazar fut heureux de retrouver la nature, ses serpents et le doux bruit du vent dans les feuilles et du clapotis de l'eau des ruisseaux qui courraient à travers la forêt. Ils marchèrent toute la journée en silence, chacun plongé dans ses pensées.
Le jeune Slytherin tout à ses pensées de grandeur et de puissance, les recherches qu'il passerait un temps fou à effectuer, par passion et pas ambition, sur les limites de la magie, et comment les repousser, sur ce qu'il pourrait encore et encore enseigner aux jeunes sorciers, afin que plus jamais ils ne soient un danger pour eux et leur famille, auprès des moldus.
Godric, qui avait été extrêmement impressionné par son adversaire de la veille ne cessait d'y penser. Il jetait de temps à autre un coup d'œil en direction de son ami qui avançait à côté de lui, tranquillement. Y songeait il lui aussi ? Pensait il a cette puissance inégalée ? Après cette rencontre, Godric avait décidé d'être aussi humble que son tempérament le lui permettait. Cet homme avait induit chez lui un sentiment de calme puissance, qu'il cherchait à tout prix à retrouver, et mieux encore, à atteindre pour lui même. Après sa mission auprès des Hufflepuff, le jeune homme se promit de retrouver cet homme et de lui parler de son projet. Il avait le sentiment qu'il pourrait les aider, les aiguiller, et plus encore, leur apprendre.
Ils atteignirent le comté de Leeds à la nuit tombée. Le paysage avait peu à peu changé. De forets et chemins touffus ils étaient passés à collines verdoyantes et vallons fleuris. Ils décidèrent d'un commun accord de s'arrêter pour la nuit, afin d'arriver au petit matin chez les Hufflepuff. Salazar lui insista pour dormir à la belle étoile, en compagnie de ses serpents, sa solitude lui manquait. N'y trouvant rien à redire, Godric se dirigea vers l'auberge moldue la plus proche, une bourse pleine à la main. Ils convinrent de se retrouver le lendemain matin, deux heures après le lever du soleil pour le dernier bout de leur voyage.
Un frais soleil d'octobre brillait lorsqu'ils reprirent leur chemin en direction du cottage d'Aneurin. Salazar admira les rayons sur les feuilles dorées des arbres et sur le vert des collines. Quelques fleurs subsistaient. Godric, moins sensible à la beauté de la nature que son ami, se prit tout de même au jeu.
«La magie est forcément à l'origine de tout cela» murmura Salazar. «C'est si beau»
«Je ne peux te contredire» lui répondit Godric en souriant
Ému, il eut une pensée pour Hoela, elle aurait apprécié le spectacle, elle qui ne s'était jamais aventurée plus loin que son village et les marais où ils avaient vécu. Salazar regretta de ne pas l'avoir fait voyager, de ne pas l'avoir emmené loin, s'il l'avait fait, peut être que… Allons. L'heure n'était pas eux regrets. Il se reprit et avança.
Bientôt, les deux amis atteignirent le haut d'une colline, et en contrebas, aperçurent un petit cottage chaleureux, entouré d'un potager et d'un champs d'herbes en tout genre, bordé par une petite forêt s'étendant sur deux ou trois lieues. Le début d'un village était également visible, plus loin, à l'est. Trois femmes les attendaient debout devant la maison, tournées dans leur direction. La plus âgée d'entre elles leur fit un signe de la main, auquel Godric répondit tout en soufflant à son ami :
«Tiens c'est drôle, je pensais qu'Hufflepuff n'avait qu'une fille… Enfin, allons y»
Il entamèrent leur descente.
ᛗᚢᚱᛁᛀ᛫ᚺᛖᛁᚱ
En espérant que cela vous a plu.
Joyeux Halloween 🎃
