Bonjour à toutes et à tous! On se retrouve aujourd'hui pour le dix-septième chapitre de SAMLD!
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tyffaine bally: Ravie que le chapitre t'ait plu! Et tu vas être récompensée de ton attente car c'est dans ce chapitre qu'a lieu le mariage =)
Sarah MAES: Avant que Molly n'accepte que Ginny ne fasse carrière dans le Quidditch, il faudrait déjà que Ginny lui fasse part de son projet professionnel XD Et ce n'est pas gagné… Pour Adrian, il est sur la bonne voie pour être admis chez le Club de Flaquemare, oui! Le voilà, le mariage tant attendu XD
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Merci à vous deux pour vos reviews! J'espère que ce chapitre vous plaira à tous! Je vous laisse le découvrir et je vous souhaite une agréable lecture =)
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17 - Mariage
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(jeudi 25/07) POV Sirius
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Il était un peu plus de huit heures quand une odeur alléchante de pain grillé titilla les narines de Sirius, qui était à moitié réveillé. Il ouvrit les yeux, et ce ne fut qu'au bout d'une quarantaine de secondes que l'événement du jour lui revint en mémoire. Il se leva d'un bond, enfila un short et un tee-shirt et se rua hors de sa chambre. Il n'avait pas une seconde à perdre, ayant une grosse journée devant lui. Il dévala les escaliers et alla au salon, où il vit Tonks lancer un sort de fraîcheur sur une carafe de jus de citrouille. Sa cousine était arrivée la veille au soir au Square, tandis que Remus, de son côté, était parti chez Severus avec un petit sac de voyage. Même si, pour les deux futurs époux, leur mariage n'était qu'une formalité qui permettrait à Remus d'adopter Harry, ils avaient tenu à ne pas être sous le même toit la nuit précédant le jour J. Ils se reverraient au parc, lieu de la cérémonie, où ils finaliseraient les préparatifs. Être seul au Square n'aurait pas dérangé Sirius, mais Tonks avait préféré être avec lui. «On aurait été trop nombreux chez Severus» avait-elle prétexté. Sirius n'avait pas bronché: il était en réalité ravi de passer une soirée rien qu'avec sa cousine. Et quelle soirée… Ils avaient discuté, mais ils avaient surtout beaucoup ri. Et Tonks ne faisait rien regretter à Sirius en ayant concocté un somptueux petit-déjeuner…
- Ah, te voilà debout! Assis-toi, je vais aller chercher les œufs et le bacon.
Sirius obéit et s'installa à la table. Tonks s'éclipsa et fut vite de retour avec un plat d'oeufs brouillés et de bacon cuit. En plus de cela, il y avait du pain, des toasts, de la confiture, du lait, des céréales, et du porridge.
- Je vais faire exploser mon costume avec tout ça…
- Ouais, dit celui qui est capable d'engloutir deux assiettes de rosbif et de pommes de terre sans que ça ne le fasse grossir…
- Oh, t'es pareil, hein… C'est la génétique des Black! Non, plus sérieusement, c'est hyper gentil de ta part d'avoir fait tout ça. Je vais me régaler!
Sirius se servit deux tranches de pain qu'il garnit de marmelade à l'orange et au citron, un œuf qu'il enroba de bacon, deux toasts avec de la confiture de fraises, un bol de céréales et un verre de jus de citrouille. C'était copieux, mais il avait une faim de loup et cela ne serait pas de trop pour affronter la journée qui l'attendait.
Après s'être restauré, Sirius alla se délasser avec une bonne douche. Puis il s'habilla avec ce qu'il avait acheté trois jours auparavant: une chemise blanche, une veste et un pantalon bleu marine, des chaussures noires, et il agrémenta le tout d'une vieille cravate grise et bordeaux. Elle était toutefois en parfait état, mais elle lui causa bien du souci. Il s'énerva, pesta et faillit ne pas entendre les trois coups qui furent frappés à la porte de sa chambre.
- Je peux entrer?
- Oui, tu peux.
Tonks se faufila à l'intérieur de la pièce.
- Ouh là, elle est un brin froissée, ta cravate…
- C'est parce que je galère depuis dix minutes avec!
- Bon, laisse-moi faire.
Tonks attrapa la cravate, la mit autour du cou de Sirius et la noua avec une déconcertante facilité.
- T'es une pro… Tu l'as acquise où, cette expérience?
- Avec deux mecs que j'ai eus et qui n'étaient pas doués avec les nœuds pap' et les cravates.
- Oh… Heureusement que Severus n'est pas là.
- Il se doute bien que j'ai eu une vie amoureuse avant lui. Tout comme lui en a eu une avant moi… Il est loin d'être l'homme le plus jaloux du monde. Il l'est un peu, mais pas plus qu'un autre mec… Bon, toi c'est bon, tu es prêt. Je me fais belle et on y va.
- Tu n'es pas obligée d'aller au parc avec moi… Le mariage n'est qu'à seize heures.
- Oui, mais il y a des trucs à faire, non? À trois, ça ira plus vite. Et je ne serai d'aucune utilité chez Severus.
- Bon, si tu insistes… Oh et tu as raison, à trois on sera plus efficaces.
- J'ai toujours raison.
- Prétentieuse.
- Non, juste une Black.
Sirius leva les yeux au ciel alors que Tonks s'en allait avec un sourire fier sur le visage. Il retourna au salon où la table était quasiment entièrement débarrassée. Il finit ce que Tonks avait bien entamé et il nettoyait la table quand sa cousine le rejoignit, vêtue d'une robe blanche et d'escarpins couleur crème. Elle avait harmonisé tout cela en troquant le rose vif de ses cheveux contre un rose pâle. Elle était étincelante.
- Tu vas nous faire de l'ombre, plaisanta Sirius.
- Ce n'est pas mon intention, et même si ce ne sera pas un mariage en grandes pompes, c'est un jour spécial, je ne vais pas y aller en souillons!
- Qu'est-ce que ce sera quand on se mariera «pour de vrai»…
- Je me ruinerai pour avoir la plus belle robe et les plus beaux bijoux.
- Mais bien sûr, ironisa Sirius. Ça ne te ressemblerait pas du tout. Tu ne ferais même pas ça pour ton propre mariage…
- Si je faisais ça, Severus s'enfuirait en courant. Ce serait trop de chichis pour lui! Bon, allons-y.
Sirius et Tonks quittèrent le Square, et comme Tonks ne connaissait pas le parc où se déroulerait le mariage, ce fut Sirius qui les fit transplaner. Ils atterrirent à une centaine de mètres du parc et firent le reste du chemin à pied. L'endroit étant très fréquenté, la zone réservée par Sirius et Remus avait été balisée afin que les promeneurs ne s'y aventurent pas, et pour éviter toute intrusion non désirée, elle avait subi un sort anti-transplanage. De plus, elle était protégée par deux officiers de la brigade de police magique qui étaient chargés de vérifier le nom de toutes les personnes qui souhaiteraient pénétrer dans la zone, grâce à la liste des invités que Sirius leur avait donnée.
- Mais ça ne va pas trop faire rouspéter les gens, qu'une aire du parc ne soit pas dispo? s'inquiéta la métamorphomage.
- Non, ce parc est l'un des plus grands de Londres, ils ont largement de quoi se balader en-dehors de cette zone… Et ce n'est pas la première fois qu'il y a un mariage ici. Ah, on y est.
Les deux cousins s'arrêtèrent devant les deux officiers qui leur barraient la route. Ils déclinèrent leur identité et furent autorisés à entrer. À peine eurent-ils fait trois pas que Sirius vit l'homme qui allait bientôt être son mari pour l'éternité. Il dut réprimer sa folle envie de courir vers lui. Au lieu de ça, il marcha sans se presser, tout comme Remus qui, Sirius le savait, était tout autant impatient que lui. Sirius n'avait pas tenté de deviner la tenue qu'aurait Remus, mais il ne fut pas déçu. Il était tout en beige, sauf sa chemise qui était blanche et sa cravate qui était grise. Il était magnifique. Ils auraient pu respecter la tradition jusqu'au bout en attendant le début de la cérémonie pour se revoir, mais ils avaient bien trop à faire pour que tout soit prêt à seize heures, et ce n'était pas très pratique de s'en occuper ensemble via Patronus… Dès qu'ils furent à quelques mètres l'un de l'autre, Sirius n'y tint plus et accéléra le pas. Remus l'imita et cinq secondes plus tard, ils échangeaient l'un de leurs plus beaux baisers.
- On n'a été séparés que quinze heures, mais tu m'as trop manqué, murmura Sirius.
- Et toi donc… Je n'avais pas mon grand chien fou avec moi…
- Mais tu avais Severus, Draco et l'adorable petit brun pour qui on fait tout ça…
- Oui, et ils ont bien égayé ma soirée! Et je présume que Tonks a fait de même avec la tienne…
- Oui, on s'est bien amusés. D'ailleurs, elle est avec moi. Elle s'est dit qu'un petit coup de main ne nous ferait pas de mal…
- Oh, c'est très aimable de sa part! Et elle n'a pas tort. Même si nous avons cinq elfes rien que pour nous…
La veille, avant de regagner le Square, Sirius avait demandé à Dumbledore si, le lendemain, Remus et lui pouvaient s'offrir les services de Dobby qui travaillait l'été à Poudlard pour garder le château propre. Le vieil homme avait évidemment accepté, et avait même suggéré à Sirius de prendre quatre autres elfes. Les pauvres créatures s'ennuyaient un peu, car sans les élèves et les professeurs, elles n'avaient que le ménage à faire à Poudlard. Sirius avait donc embauché cinq elfes pour apporter au parc le buffet confectionné par les employés du Chaudron Baveur. Il aurait pu confier cette tâche à de jeunes sorciers en guise de petit job, mais il aurait fallu faire une annonce dans la Gazette et faire des entretiens, et Remus et lui n'auraient clairement pas eu le temps pour tout cela. Et puis les elfes étaient plus habiles que les humains à transplaner avec des plats dans les mains, et ce, sans rien faire tomber.
- Bon, on s'y met, on a du pain sur la planche…
Sirius acquiesça et fit signe à Tonks de venir vers Remus et lui. Après s'être partagé les rôles, ils se mirent à l'oeuvre. Tonks dressa le buffet au fur et à mesure que les elfes fournissaient les victuailles, Remus fit la décoration, et Sirius, lui, agença les chaises et enregistra une cinquantaine de musiques sur la radio à ondes magiques que Remus s'était procurée sur le Chemin de Traverse, à la brocante de Cranville Quincey, et qu'il avait fait réparer à Pré-au-Lard chez Derviche et Bang. Pour remplir cette radio de musiques, Sirius s'aida d'une autre radio, à l'intérieur de laquelle il y avait toutes les chansons du monde sorcier. Il relia son esprit à cette radio qui capta tous les morceaux qu'il avait en tête, et il les transféra sur l'autre radio. Tout ceci exigeait de très solides compétences en sortilèges, et c'était bien pour cela que cette mission avait été déléguée à Sirius.
À quatorze heures, tout était fait. Les trois compères s'étaient octroyé une pause, vers treize heures, pour manger, mais s'il n'y avait eu que Sirius, il aurait volontiers sauté le repas. Mais ça n'avait pas été du goût de Remus et Tonks qui lui avaient confisqué les deux appareils ainsi que sa baguette et qui l'avaient forcé à avaler un sandwich. Sirius avait râlé pour la forme, mais entre deux bouchées, il s'était aperçu qu'il avait en réalité faim. Mais plongé dans ce qu'il faisait, il n'avait pas senti son estomac protester.
À quatorze heures quinze, les deux agents de la brigade firent entrer Filius, Pomona et Andromeda. Tandis que Tonks accueillait sa mère, Sirius et Remus firent de même avec leurs deux collègues. Ils furent vite pris dans une discussion très animée, n'ayant pu bavarder qu'une vingtaine de minutes à Poudlard, vingt-quatre heures plus tôt, après la réunion. Mais lorsque Sirius vit Tonks s'éloigner de sa mère pour se diriger vers Severus, Harry et Draco qui se faisaient contrôler par les deux officiers, il abandonna Remus, Filius et Pomona, fit appel à tout son courage, et s'avança vers Andromeda.
- Bonjour, Andromeda, je suis content que tu sois là.
- Bonjour, Sirius. Je te remercie de m'avoir conviée.
- Ça n'a pas été trop… incongru, pour toi? Car ça fait presque quinze ans qu'on ne s'est pas vus et un beau jour, je t'envoie une lettre pour que tu assistes à mon mariage…
- Je ne vais pas te cacher que j'ai été très étonnée, je ne m'y attendais pas, mais j'ai estimé qu'il n'y avait pas mieux comme occasion pour se revoir. Je préfère ça à un dîner où il aurait été difficile de briser la glace…
- C'est exactement ce que je me suis dit, avoua Sirius.
- Et ça ne devrait pas te surprendre que j'aie eu la même réflexion que toi… Ce ne sont pas quinze ans loin l'un de l'autre qui vont effacer notre connexion mentale…
Leur connexion mentale… C'était comme ça qu'ils avaient nommé le fait qu'ils avaient sans cesse les mêmes opinions. Ça, c'était avant Azkaban, mais comme Andromeda l'avait insinué, rien n'était assez puissant pour supprimer ce lien entre eux. Mais là où Andromeda avait évoqué les quinze ans où ils n'avaient pas eu la moindre communication, Sirius, lui, aurait franchement cité Azkaban. Et il souhaita que les choses soient dites à ce sujet:
- Ne t'empêche pas de prononcer le mot «Azkaban» devant moi. Je ne vais pas me crisper. Azkaban, c'est derrière moi, mais mes douze ans là-bas ont bel et bien existé, et je n'ai pas envie que ce soit un tabou. Et il faut bien qu'on en parle, toi et moi, sans s'éterniser là-dessus pour autant… Je peux tout entendre, alors ne te bride pas. Si tu as cru que j'étais coupable, dis-le, je ne t'en voudrais pas, car c'était l'avis de tout le monde… À quelques exceptions près.
- Eh bien je suis l'une de ces exceptions. J'ai toujours su au fond de moi que tu étais innocent. Mais j'ai dû faire comme si j'étais persuadée du contraire pour ne pas trop souffrir de la situation. Je t'ai même occulté de ma mémoire. Car c'était plus supportable pour moi de faire ça que de t'imaginer à Azkaban… Mais ça a joué en ma défaveur quand j'ai lu dans la Gazette que tu t'étais enfui. Ça a été très brutal. Ça avait été très dur et très long de t'oublier, et voilà qu'en un quart de seconde, tous ces efforts ont été anéantis… Car tu étais bien là, tu rôdais dans les environs, et tu faisais la une de tous les journaux… Je n'avais plus moyen de faire l'autruche. Tu as terrorisé toute la population pendant près d'un an, et quand la vérité a éclaté, quand tu as été réhabilité, j'ai été immensément soulagée. J'ai voulu te contacter, mais j'ai eu peur. J'ai eu peur que tu m'en veuilles de ne rien avoir fait pour te libérer…
- Comment aurais-tu pu? Tout était contre moi… Il n'y avait qu'un truc à faire: coincer Peter. Mais personne n'était au courant qu'il était un Animagus et qu'il se dissimulait sous sa forme de rat… À part Remus. Mais il aurait été seul contre le monde entier. Enfin, vous auriez été seuls. Je doute que vous auriez pu faire grand-chose… Des rats, il y en a des millions, et même si la singularité de Peter était de n'avoir que trois doigts à une patte avant, ça ne saute pas aux yeux au premier abord… On peut facilement rater ce petit détail. Ne te culpabilise pas, je suis libre à l'heure qu'il est, et c'est ça, le principal. Il vaut mieux qu'on se concentre sur tout ce qu'on a à rattraper…
- Oui, et j'espère bien t'avoir très prochainement à la maison pour un dîner ou un déjeuner! Avec ta petite famille, cela va de soi.
- Avec grand plaisir! Mais avant ça, ce serait bien que je te présente Remus et Harry… J'ignore si Dora te l'a dit, et je ne l'ai pas indiqué dans ma lettre, mais…
- Si c'est pour Remus et toi, Dora me l'a dit, oui.
- Ça ne t'a pas trop choquée?
- Choquée, non. Ou, du moins, pas dans le sens moral du terme. Mais pour être tout à fait honnête, si Dora ne m'avait pas vendu la mèche, je n'aurais jamais deviné que c'était avec un homme que tu allais te marier… Toi qui étais un sacré homme à femmes…
- Je te raconterai tout quand on aura plus de temps, mais je n'ai pas vraiment viré de bord.
- Ouh là, pourquoi ai-je l'impression que c'est une histoire rocambolesque?
- Parce que ça l'est.
- Bon, on se réservera toute une soirée et toute une nuit, dans ce cas…
- N'exagère pas! Quoique…
- C'était une blague, mais s'il le faut, on le fera, décréta Andromeda. Ce n'est pas une nuit blanche qui va nous effrayer!
- Oh ça non! Bon, je vais faire rappliquer mon futur mari et mon filleul.
Sirius héla Remus et Harry qui n'étaient pas très loin d'Andromeda et lui. Ils tournèrent la tête vers lui, et en le voyant avec Andromeda, ils s'excusèrent auprès de Severus et Draco qui étaient arrivés entre-temps, et vinrent vers les deux cousins.
- Andromeda, voici Remus, l'homme de ma vie, et Harry, mon filleul adoré. Remus et Harry, voici Andromeda, la meilleure de mes cousines.
- Enchanté, Andromeda, dirent Remus et Harry à l'unisson.
- Nous sommes plus que ravis de vous avoir enfin en chair et en os, ajouta Remus. Sirius ne tarit pas d'éloges sur vous…
- Oh, je veux bien avoir sept ans de plus et être une quarantenaire, mais je ne suis pas si vieille! Me vouvoyer va me faire avoir des cheveux blancs… Et dans une heure, nous serons officiellement de la même famille!
- Je te l'avais dit, Remus. Ma cousine a des manières, mais ce n'est pas une aristocrate!
Remus allait répondre, mais Harry le devança en s'adressant à lui:
- Euh… désolé si je suis un peu à côté de la plaque, mais… Andromeda et toi, c'est la première fois que vous vous rencontrez?
- Oui, on ne s'est pas croisés à Poudlard, car Andromeda a eu ses ASPIC deux mois avant que Sirius et moi n'y fassions notre première année, expliqua Remus. Et après Poudlard, il y avait trop à faire pour l'Ordre, Sirius et moi n'étions pas souvent à Londres… Et quand l'un y était, l'autre n'y était pas.
- Oh…
- Mais il n'y a pas de regrets à avoir. Ce qui compte, c'est que nous soyons tous là.
- Oui, approuva Andromeda, et j'aimerais bien en savoir plus sur vous…
Remus et Harry s'apprêtèrent à satisfaire la curiosité d'Andromeda, mais ils furent interrompus par Ted qui fit son apparition. Il fit la connaissance de Sirius, Remus et Harry, et après avoir révélé qu'il était en sixième année à Poudlard, qu'il affectionnait les sortilèges et la Défense Contre les Forces du Mal, qu'il détestait l'histoire de la magie, qu'il était attrapeur titulaire dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor, qu'il avait une chouette, Hedwige, qu'il avait toute une bande d'amis, qu'il avait un petit-ami, Draco, et que les problèmes étaient plus attirés par lui que les niffleurs par l'or, Harry dut s'en aller afin de retrouver Ron, Hermione et Ginny qui étaient là depuis une quinzaine de minutes et qui étaient avec Draco.
- Et toi, Remus? s'enquit Andromeda. Qui es-tu? Que fais-tu? Quels sont tes loisirs?
- Hé, doucement, si c'est un interrogatoire, Remus ne s'y soumettra qu'en présence de son avocat, prévint Sirius, feignant la menace.
- Pfff, t'es bête, répliqua Remus, amusé. Bon, sérieusement: je suis Remus John Lupin, j'ai trente-six ans, j'ai eu plein de petits boulots dans ma vie, dont celui de barman, baby-sitter, réceptionniste, homme de ménage, professeur particulier, j'ai eu une formation de coiffeur et de cuisinier, je traduis des ouvrages écrits en runes à mes heures perdues, j'ai été professeur de Défense Contre les Forces du Mal de 1993 à 1994, et depuis septembre 1995, je suis professeur de métamorphose à Poudlard. Quant à mes loisirs, lorsque j'ai du temps pour moi, je lis beaucoup, je concocte des plats, je vais à des événements culturels… Bon, là, cet été, je n'ai pas trop le temps d'aller où que ce soit, mais si ça se calme au mois d'août, j'essaierai d'aller au musée, à des librairies, à des conférences… Mon défi sera d'embarquer Sirius avec moi. Et Harry, bien sûr, mais il sera bien moins dur à convaincre que Sirius…
- Si tu réussis, tu auras réalisé un exploit! déclara Andromeda.
- Euh… ça va, je ne vous dérange pas? ironisa Sirius. Ce n'est pas de ma faute si je ne suis pas très emballé par tout ça car j'ai été traumatisé dans mon enfance… Oui, parce que quand j'étais petit, on m'a trop obligé à subir des trucs de ce genre qui me gonflaient au plus haut point…
- Oui, mais avec moi, ce sera différent, plaida Remus. Ce ne sera pas barbant. Je t'emmènerai à des trucs qui seront susceptibles de te plaire… Par exemple, des expos sur les créateurs de sortilèges… Oui, car Sirius est professeur de sortilèges à Poudlard, précisa Remus à l'intention d'Andromeda et de son mari. Mais vous aviez peut-être l'info…
- Effectivement, nous l'avons eue de la part de Dora, confirma Ted. Ça nous fait un point commun, Sirius…
- Oui, Dora nous a un peu parlé de ton métier… Poseur de sortilèges d'habitation, c'est ça?
- Il est même expert, ajouta Andromeda avec fierté.
- Tu as toute mon admiration, s'émerveilla Sirius. Ça a l'air très pointu, comme métier…
- Ça l'est, oui, mais après vingt ans de carrière, on ne s'en rend plus vraiment compte…
- Oui, tu jettes un sort d'isolation thermique comme tu jetterais un Recurvite ou un Expelliarmus… Mais ça ne te lasse pas trop?
- Non, je suis passionné par ce que je fais. C'est ce pourquoi je me lève le matin, entre autres. Mes clients, ce ne sont pas les propriétaires des maisons, des appartements, des studios dans lesquels je fais mon job, non, ce sont les locaux en eux-mêmes… Pour la plupart des gens, ce ne sont que des murs et des toits, mais pour moi, c'est bien plus que ça… C'est comme s'ils avaient une âme. Ils ont chacun leur histoire, et j'aime que l'on m'en fasse le récit. En fait, je les considère plus comme des patients que comme des clients… Avant mon intervention, ceux qui sont fraîchement construits ne sont protégés d'aucun sort, ils sont fragiles, faibles, vulnérables… C'est mon rôle de faire en sorte qu'ils soient forts et aptes à résister contre tous les dangers… C'est comme les enfants. S'ils ne sont pas vaccinés, ils n'ont pas d'anticorps pour lutter contre la rougeole, la coqueluche, la dragoncelle, la scrofulite… Eh bien les bâtiments, c'est pareil. S'ils n'ont pas subi de sort anti-transplanage, ils ne peuvent pas se défendre contre les intrusions indésirables. Ça doit vous paraître étrange, comme vision des choses, mais…
- Oh non, pas du tout! s'exclama Sirius. Au contraire, c'est beau, tu pourrais susciter des vocations chez n'importe qui rien qu'avec ces mots… Mais il y a tant de logements que ça à sécuriser?
- Plus qu'on ne le croirait, oui. Mais je ne suis pas cantonné qu'aux résidences d'Angleterre. Vu que nous ne sommes pas très nombreux, quand il y a un logis à traiter, on fait appel à tous les poseurs de Grande-Bretagne, qu'on soit à Londres, à Dublin, à Cardiff ou à Édimbourg. C'est le premier qui se désignera volontaire qui aura le contrat.
- Mais comment vous faites quand votre client est à plus de cinq cent kilomètres de chez vous? Car la limite des sorciers en termes de transplanage, en moyenne, c'est deux cent kilomètres. Trois cent kilomètres, c'est dur, quatre cent, c'est dix fois plus dur, et rares sont les sorciers qui sont capables de transplaner sur des distances de plus de quatre cent cinquante kilomètres…
- Nous avons des portoloins provisoires, payés par les proprios ou par les agences, qui sont valables sur toute la durée du contrat. Et nous avons également des logements de fonction.
- Donc parfois, tu es amené à t'absenter une semaine pour le boulot?
- Oui, mais ce n'est pas si fréquent que ça. C'est trois à quatre fois par an, à peu près.
- Pauvre Andromeda…
- Oh mais je n'ai pas de quoi m'ennuyer! Entre l'association, le jardin, la couture et l'entretien de la maison, je n'ai pas une seconde à moi…
Andromeda relata ainsi ce qu'était son quotidien: les journées avec les enfants de l'association, ce qu'elle faisait avec eux et ses collègues, ses heures de repos au potager où elle cultivait ses propres fruits et légumes avec l'aide partielle de la magie, ses créations vestimentaires…
- Mais c'est impossible de faire tout ça en vingt-quatre heures!
- Eh si.
- Tu es surhumaine, lâcha Sirius.
- Elle est surtout très organisée, rectifia Ted.
- Ah ça, c'est clair… Mais tes cultures et les vêtements que tu tricotes, ce n'est que pour toi? Tu ne les vends pas?
- Non, c'est pour mes besoins et mon plaisir.
- Tu n'as jamais songé à en faire un commerce? À en faire un marché et une boutique?
- Non, ce serait trop chronophage. Ou si je le faisais, ce serait avec un ou une associée… Mais pour l'heure, ma priorité, c'est l'asso.
Sirius n'insista pas: sa cousine se pencherait sur l'idée lorsqu'elle aurait du temps à s'y consacrer. Tout en continuant à papoter avec Ted, Andromeda et Remus, il observa autour de lui et vit que tous les invités étaient là. Ils étaient très ponctuels, car il restait trois quarts d'heure avant la cérémonie. Une bouffée de bonheur l'envahit. Il était heureux. Il y avait tous ceux qui étaient chers à son coeur, il y avait les amis de Harry, il y avait un buffet à faire saliver même les moins gourmands, ils étaient dans le plus magnifique des parcs… Tout était parfait. Sirius en était sûr: Remus et lui allaient avoir un mariage de rêve…
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Un quart d'heure plus tôt
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POV Harry
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Harry faisait un bref résumé de sa vie à Andromeda et Ted quand il aperçut Ron, Hermione et Ginny avec Draco. Il fut si abasourdi qu'il se détacha complètement de sa conversation avec les adultes. Ce fut la voix de Sirius qui le reconnecta avec la réalité:
- Tu peux aller avec eux, ce sera mieux que de les contempler de loin… À moins que tu ne t'exerces à la télépathie…
Harry rougit.
- J'étais stupéfait, c'est compréhensible, non? Ils n'étaient pas censés être là… Tu ne m'avais rien dit.
- C'était pour te faire la surprise. Elle te plaît?
- Tu n'aurais pu me faire meilleur cadeau. C'est mon anniversaire en avance, plaisanta Harry. Merci d'avoir fait ça pour moi…
- Mais de rien. Allez, va!
Harry ne se le fit pas répéter deux fois et courut vers ses amis. Hermione fut la première à le saluer:
- Harry, te voilà! Comment vas-tu?
- J'allais super bien depuis le début de la journée, mais maintenant que je suis avec vous, je suis sur un vrai petit nuage…
- C'est ton parrain qui a tout fait pour qu'on soit là.
- Il est génial… Mais comment as-tu fait pour te déplacer, Hermione?
- Alors, à la base, c'était prévu que ce soit Sirius qui vienne me chercher, mais comme je suis chez Terry actuellement, son père m'a proposé de me faire transplaner avec lui.
- Oh, c'est gentil de sa part… Mais c'est nul que le mariage ait lieu pendant ton séjour chez Terry…
- Ce n'est que pour un après-midi, relativisa Hermione. Et Terry va en profiter pour aller chez un de ses cousins.
- Bon, si ça ne gêne personne, tant mieux! Oh là là, je suis fou de joie de vous avoir avec moi… Et vous êtes de toute beauté! Mais je suis un peu déçu, Ron. Pourquoi n'as-tu pas mis la sublime robe de soirée que t'a offerte ta mère pour le bal de Noël à Poudlard?
- Oh, j'aurais bien aimé, prétendit Ron. Mais c'est bizarre, j'ai eu beau fouiller ma chambre de fond en comble, pas moyen de mettre la main dessus…
- Ah oui, très étrange, renchérit Harry, jouant le jeu. Mais tu ne l'aurais pas oubliée dans ton armoire du dortoir, par hasard?
- Aaaaah, peut-être… Si c'est ça, je ne l'ai absolument pas fait exprès…
Harry, Draco, Ron, Hermione et Ginny se regardèrent quelques secondes avant d'éclater de rire.
- En tout cas, il n'y a pas de jaloux chez les directeurs de maison: ils ont tous été conviés!
- Oui, ce sont les professeurs dont Sirius et Remus sont les plus proches…
- Oui, c'est logique qu'ils soient là… Mais ça fait tout drôle d'être avec eux ailleurs qu'à Poudlard, commenta Ginny. On n'est pas du tout dans le même contexte…
- Mais au moins, ça fait trois personnes qu'on connaît, souligna Hermione. En plus des deux futurs mariés… Mais c'est normal qu'il n'y ait pas grand-monde?
- Oui, Sirius et Remus voulaient un mariage en petit comité. Car ce n'est pas un mariage classique. Le but n'est pas de faire une grosse soirée, de marquer le coup, tout ça. Non, le but, c'est que Sirius et Remus soient administrativement mariés afin de consolider le dossier que va monter Remus pour avoir ma garde s'il arrive quelque chose à Sirius.
- Oooh… C'est une belle initiative, jugea Hermione. Ça explique tout. Car pour être franche, pour moi, ce mariage sortait un peu de nulle part…
- Ne t'en fais pas, tu n'es pas la seule à avoir eu cette impression!
Ron et Ginny appuyèrent les paroles de Harry en hochant vivement la tête.
- Et c'est naturel que vous l'ayez eue. À aucun moment Sirius et Remus n'avaient évoqué leur désir de se marier sous peu…
- Non, et c'est pour cela que ça nous a déstabilisés! Mais j'espère qu'il n'y a rien eu de grave pour qu'ils aient eu le déclic concernant le fait que Remus puisse avoir ta garde… C'est dommage qu'ils doivent se marier juste pour ça, regretta Hermione.
- Mais oui, enchaîna Ginny. Si on pouvait avoir deux parrains, tout serait tellement plus simple!
Harry se contenta d'acquiescer. Il aurait pu sauter sur l'occasion pour annoncer à Ron, Hermione et Ginny que Sirius était son père, mais il ne le fit pas. Cela leur ferait un choc, tout comme cela lui en avait fait un lorsqu'il l'avait lui-même su. Cela les empêcherait d'apprécier pleinement le mariage, et c'était tout l'inverse de ce que souhaitait Harry. Il le leur dirait plus tard. Ce n'était pas pressé.
- Dis, Harry, qui est le couple qui est avec Sirius et le professeur Lupin?
- C'est Andromeda et Ted Tonks. Andromeda est une cousine de Sirius, et c'est aussi la sœur de la mère de Draco. Et Ted est le mari d'Andromeda. Ensemble, ils ont eu une fille, Nymphadora. C'est la jeune femme aux cheveux roses qui est avec le professeur Snape. Mais elle déteste son prénom. Elle préfère qu'on l'appelle Tonks. Et en parlant de prénoms, ici, on n'est pas à Poudlard! Si vous appelez Sirius par son prénom, faites de même pour Remus.
- À vos ordres, chef! Désolée, c'est l'habitude, s'excusa Ginny. Mais on va faire un effort. Sinon, à part ça, c'est trop beau, ici. Et c'est très original, comme lieu de mariage.
- C'est un parc que mes parents aimaient beaucoup. C'était là où ils se promenaient quand ma mère était enceinte de moi. Se marier ici est une façon pour Sirius et Remus de leur rendre hommage, de faire comme s'ils étaient là, avec nous…
- Ils avaient très bon goût, tes parents. Mais ils auraient pu t'en faire hériter…
- Comment ça? s'intrigua Harry.
- Bah, disons qu'entre l'Allée des Embrumes, la Forêt Interdite et la Chambre des Secrets, tu es un peu trop attiré par les endroits glauques, fit Hermione.
- Hé, mais c'est gratuit, ça! protesta Harry. L'Allée des Embrumes, je n'avais pas planifié d'y aller. Si j'ai atterri là-bas, c'est parce que j'avais mal prononcé le nom du Chemin de Traverse. Et pour la Forêt Interdite et la Chambre des Secrets, ce sont les circonstances qui m'y ont conduit… Mais bon, vu de l'extérieur, c'est vrai que l'on peut facilement croire que j'affectionne ce genre d'endroits… Mais c'est faux! Ce parc est bien mieux que…
Harry s'interrompit brusquement dans sa phrase. Il avait vu un garçon qui lui était très familier, qui se dirigeait vers eux, et qui n'était autre que…
- Théo!
Il avait littéralement hurlé et fait sursauter tout le monde, ses amis comme les adultes, mais il n'en avait cure. Théo était là, et c'était tout ce qui comptait à cet instant-là. Théo leva la tête en entendant son nom crié, et il n'eut pas le temps de réaliser quoi que ce soit que la tornade brune qu'était Harry se rua vers lui. Il serra Théo dans ses bras et ne le relâcha qu'au bout d'une vingtaine de secondes.
- Mais qu'est-ce que tu fais là?!
- Eh bien, lors de notre dernière séance de duel, ton parrain m'a gentiment invité à son mariage avec le professeur Lupin. Il tenait à ce que les personnes qui te sont les plus chères soient là pour ce jour spécial.
Harry se retourna et ses yeux croisèrent ceux de Sirius qui lui sourit. Harry fit de même en essayant de lui exprimer toute la gratitude qu'il avait envers lui. Puis il reporta son attention sur Théo:
- Tu as pu te libérer?
- Je n'ai pas eu à le faire, je suis en repos, aujourd'hui.
- Oh, cool! Mais… et Justin? Tu l'as laissé seul?
- Non, il a son stage à Sainte-Mangouste, et il finit à dix-huit heures ce soir.
- Ah oui, j'avais zappé… Ça lui plaît, son stage?
- Jusque-là, oui. Et ça va durer, car la kinémagie, c'est vraiment son truc. Il a ça dans le sang. Bon, on ferait mieux d'aller avec les autres, sinon ils vont s'imaginer qu'on manigance quelque chose…
Harry et Théo rejoignirent Draco, Ron, Hermione et Ginny.
- Ça va, Théo? Tu as résisté à l'étreinte étouffante de Harry? s'amusa Draco.
- Oui, mais une seconde de plus et je tombais dans les pommes, argua Théo sur le même ton.
- Pfff, vous n'êtes pas sympas… Bon, et vos vacances? Qu'est-ce que vous faites de beau, hormis ce qu'on s'écrit dans nos lettres? Hermione, tu ne t'es pas trop ennuyée entre le départ d'Olivia et ton séjour chez Terry?
Lors de la première dizaine de l'été, Hermione avait effectivement reçu sa cousine chez elle.
- Non, j'ai eu de quoi faire. Car une excursion dans le monde sorcier, quand on est un né-moldu, ça se prépare! Mais c'était quand-même mieux quand Olivia était là.
- Il n'y avait qu'elle? Tu n'as pas eu la visite de tes autres cousins et cousines?
- Non, soit leurs parents travaillaient, soit ils étaient en voyage un peu partout dans le monde. Mes parents savent que je déteste mes autres cousines, ils évitent donc de me les faire subir quand je suis là…
- Pourtant, l'année dernière, tu as dû te les coltiner, pointa Ron.
- Oui, mais parce que ça faisait trois étés que je ne les avais pas vues, mes parents inventant tout un tas de prétextes pour décliner les sollicitations de mes oncles et de mes tantes pour des dîners ou des déjeuners… S'ils avaient fait la même chose un été de plus, leurs frères et sœurs auraient eu de très gros soupçons… Mais là, ce sont eux qui ne sont pas disponibles! Et moi non plus, puisque je suis chez Terry.
- Tu n'es pas trop désorientée? s'enquit Ginny.
- Si, mais ce n'est pas désagréable. Et je ne suis pas si perdue que ça. Ce n'est pas comme si j'étais totalement ignare du monde magique, après avoir étudié cinq ans à Poudlard… Mais une école, ce n'est pas pareil qu'un domicile où il n'y a que des sorciers. Il y a plein de trucs qu'ils font par magie au quotidien mais qu'on ne fait pas à Poudlard. Comme la vaisselle, le linge, la cuisine, le ménage, le rangement des courses, le réchauffage des plats… Tout n'est que découverte pour moi, mais c'est plus fascinant que dépaysant. Et les parents de Terry sont géniaux. On débat de tout, avec eux.
- Ça, c'est top. Et qu'est-ce que vous faites, Terry et toi, durant la journée?
- Eh bien, ça dépend des jours. On n'a pas de routine. Le premier jour, on est restés chez lui. Il m'a fait le tour du propriétaire, on a papoté tout l'après-midi dans sa chambre, j'ai défait mes valises, et le soir, j'ai aidé sa mère à faire le repas. C'est là que j'ai appris des sorts de cuisine. J'ai trop hâte de m'en servir quand j'aurai mon propre appartement! Le deuxième jour, avec Terry, on s'est baladés en ville, on est allés à une bibliothèque où j'aurais acheté tous les livres si j'avais pu, on est allés à une exposition sur les créatures magiques, et on a terminé la journée à la plage. Et enfin, hier, on a joué à des jeux sorciers, on a testé le pendu réutilisable, et on est allés de nouveau à la plage.
- Eh bien, c'est un beau programme, tout ça! Ça fait rêver, soupira Ginny.
- Ouh là, toi, ce n'est pas trop ça, devina Hermione.
- Oh, ce n'est rien. Si c'était moins tendu entre ma mère et moi, ça irait mieux. Elle s'obstine à tout faire pour que je renonce à mon poste de co-capitaine, car selon elle, ça fera trop avec mon rôle de préfète. Mais je ne céderai pas. Je me suis engagée dans ces deux rôles et je les assumerai.
- Peut-être qu'elle te lâchera un peu avec ça quand Blaise sera là, supposa Ron.
- Peut-être, oui… Mais je ne me fais pas trop d'illusions.
- Blaise va venir au Terrier? rebondit Hermione.
- Oui, à la mi-août, indiqua Ginny. Ce sera la meilleure période des vacances… Mais j'aurais aimé que ce soit moi qui aille chez lui, et non l'inverse… Ça m'aurait éloignée du Terrier le temps d'une semaine, ça m'aurait fait du bien… Mais bon, l'essentiel, c'est que je sois avec Blaise. Et c'est déjà bien que ma mère ait accepté de le rencontrer…
- Oui, ce n'était pas gagné, grimaça Ron. Mais elle s'est finalement dit qu'il n'y avait rien de mieux que de l'avoir en chair et en os pour juger si c'était un garçon bien pour Ginny…
- Oui, et c'est plus équitable comme ça. Car toi, tu as bien eu le droit d'accueillir Pansy…
- Le contexte n'est pas le même, mais c'est vrai que ça rétablit une certaine égalité.
- Au fait, en mentionnant Pansy… Félicitations pour tes rattrapages! se réjouit Harry.
- Oh mais oui, bravo, Ron! s'exclama Hermione.
Ron s'empourpra.
- Merci… Mais sans Pansy, je n'aurais pas réussi…
- Elle t'a bien coaché, certes, mais c'est toi qui as bossé dur pour avoir cette note, objecta Draco. Tu l'as amplement méritée… Mais si je me rappelle bien, tes rattrapages se sont déroulés le même jour où Pansy est allée à Sainte-Mangouste pour faire la connaissance de son petit frère? Cette journée a dû être riche en émotions, aussi bien pour Pansy que pour toi… Le soir, je parie que vous avez bien dû fêter tout ça!
- Euh… de qui? bredouilla Ron, paraissant soudain mal à l'aise.
- Ta famille et toi. Et Pansy, bien sûr…
Cette précision fit davantage rougir Ron, ce qui n'échappa pas à Harry.
- Ah euh… oui, on a bien mangé, on a bien ri, et on s'est couchés assez tard.
- C'était une chouette soirée, ajouta Ginny. Oh, quel beau chapiteau…
Tous les yeux convergèrent vers la tente qui flottait à quelques mètres du sol, prête à être installée. Harry profita de cette distraction pour entraîner Ron à l'écart.
- Dis-moi si je me fais des films, mais est-ce que ça va, avec Pansy?
- Oui, pourquoi?
- Parce que quand Draco a présumé que vous aviez dû fêter dignement tes rattrapages de potions et la naissance du petit frère de Pansy, tu as eu l'air gêné, comme si tu pensais qu'il parlait de Pansy et de toi, et pas des autres…
- C'est ce que j'ai cru, oui.
- Et c'est ça qui t'a embarrassé?
- Oui.
Ron jeta un coup d'oeil autour de lui, comme pour vérifier si personne ne les écoutait.
- Pansy et moi, on a bel et bien fêté tout ça de notre côté, après le dîner. Mais on l'a fait d'une autre manière. Au cas où ce ne serait pas clair, on… on a franchi le pas. On aurait pu le faire avant, mais avec les révisions et les séances de potions…
- Oui, vous n'aviez ni le temps, ni la tête à ça… Mais là, avec la pression qui est redescendue, vous étiez dans de bonnes conditions…
- C'est ça.
- Et… ça a été?
- Ce n'était pas parfait, mais quand on fait sa première fois avec quelqu'un qu'on aime, ce rapport a une saveur particulière, que rien ne peut égaler. Il est unique.
- Oui, c'est ce que j'ai ressenti avec Draco…
Harry n'avait jamais songé au jour où il aurait cette conversation avec Ron. Si, au début, ils avaient tous deux été hésitants, ils s'étaient par la suite vite déridés et leur timidité s'était dissipée. Harry se doutait bien qu'il était le premier de la bande à qui Ron se confiait à ce sujet, et il en était touché et honoré. Mais c'était somme toute naturel: les meilleurs amis étaient faits pour ça.
- Vous avez insonorisé la chambre, au moins?
La question avait surgi d'un coup dans son esprit, et elle fit sourire Ron:
- Oui, et on s'est protégés. On a été très sérieux! Mais si on avait oublié le sort d'insonorisation, ça m'étonnerait que mes parents nous en auraient fait la remarque au petit-déjeuner. Ils n'auraient pas voulu incommoder Pansy, eux qui ont tout fait pour qu'elle se sente bien au Terrier… Ils l'adorent, ils n'auraient vu aucun inconvénient à ce qu'elle passe tout l'été chez nous… Elle leur manque un peu.
- Mais pas autant qu'à toi.
- Non, ça, c'est sûr. Elle illuminait la maison.
Harry observa attentivement Ron.
- C'est si dur que ça, au Terrier?
- Oui, avoua franchement Ron. Mais je n'ai pas trop à me plaindre. Le jour où j'ai eu mes résultats, je suis allé sur le Chemin de Traverse et j'ai fait un saut à la boutique de mes frères. On a papoté, et de fil en aiguille, j'ai proposé mon aide pour les soulager, car victimes de leur succès, ils vont être amenés à agrandir la boutique avec le local qui la jouxte, et qui doit être nettoyé, repeint et agencé. Il a fallu que j'aie l'accord de mes parents, ce qui n'a pas été un problème pour mon père. Ma mère, en revanche, a d'abord été réfractaire, mais j'ai su la convaincre, et j'ai été autorisé à travailler à la boutique des jumeaux jusqu'à la fin de l'été.
- Ça ne va pas être trop la guerre, avec eux?
- Non, pas du tout. C'est paradoxal, mais depuis qu'ils ont quitté la maison, ça nous a ressoudés… Ils sont plus transparents dans leurs sentiments. Surtout Fred, qui a toujours été moins expressif que George… Ils font de leur mieux pour ne pas le montrer, mais le fait d'être en froid avec maman les fait souffrir, et ça leur a fait comprendre à quel point la famille, c'est important…
- Au moins, eux en ont conscience. Mais du coup, tu as commencé ton job à la boutique?
- Oui, j'ai fait mon premier jour hier.
- Et tu t'y plais?
- Oh oui, je n'aurais pas pu avoir mieux comme job!
- Que fais-tu exactement là-bas?
- Je conseille les clients, je les guide, je les renseigne, je fais des démonstrations…
- Ah oui, ce n'est pas rien, comme responsabilités…
- D'après les jumeaux, je suis comme un triton dans l'eau dans la sphère de la communication. Mais ça, c'est ce qu'ils disent…
- Ils ont entièrement raison, signala Harry. Lors de la grosse soirée avec toutes les maisons qu'on a faite à Poudlard, tu as captivé les trois quarts de ceux qui étaient là… La pub et le contact avec les gens, c'est ton truc. Il n'y a que toi qui ne t'en aperçois pas…
- C'est parce que je ne suis pas habitué à être pris au sérieux… Mais si Fred et George sont satisfaits de moi, c'est le principal. Bon, et si on allait avec les autres?
Harry acquiesça et rejoignit ses amis avec Ron.
- Ah, vous revoilà! Vous avez raté la mise en place du chapiteau, annonça Hermione.
- On a suivi de loin, certifia Harry.
Il ne mentait pas: tout en bavardant, Ron et lui avaient vu la tente s'abaisser progressivement vers le sol.
- Ah, tant mieux, fit Draco. Bon, et vos vacances à vous? Comment c'est, la vie de couple, Théo? Car c'est ce que tu es en train d'expérimenter avec Justin…
- On a eu un petit désaccord le tout premier jour, mais ça s'est vite réglé et depuis tout va très bien. Il a son stage à Sainte-Mangouste, moi j'ai mon job au Chaudron Baveur, ce qui fait qu'en semaine, on ne se voit que le matin et le soir, mais ce n'est pas gênant.
- Ça, c'est le lot de tous les adultes vivant en couple… Au moins, vous saurez ce que ça fait quand vous habiterez ensemble après Poudlard! Pour nous autres, ce sera nouveau. Car que ce soit Harry et moi, Terry et Hermione ou Ron et Pansy, nous sommes tous avec notre moitié toute la journée en cours… Par contre, pour Blaise et Ginny, c'est différent.
- Oui, nous, on sait déjà ce que c'est de ne pas se voir de la journée, à part quand on se croise dans les couloirs… Mais aujourd'hui, il y en a deux qui ont de la chance.
Harry et Draco surent que Ginny faisait allusion à eux quand tous leurs amis les regardèrent.
- Vous êtes le seul couple réuni, nota-t-elle.
- En même temps, on est un peu obligés d'être là, Harry est le filleul de l'un des deux hommes qui vont se marier, je suis son petit-ami et je suis moi-même le filleul d'un des deux témoins… Et nous sommes tous deux garçons d'honneur.
- Ooooh, vous ne nous l'aviez pas dit! Bon, on aurait dû s'en douter, car il n'y avait que vous pour avoir ce rôle… Mais vous n'avez pas des missions, en tant que garçons d'honneur?
- Si, mais pas tout de suite. Quoique…
Draco consulta sa montre.
- Ouais, dans dix minutes, environ.
- Qu'est-ce que vous aurez à faire?
- On réagencera les chaises, car là c'est un peu fouillis, on attribuera telle place à tel invité, on aura les alliances en notre possession qu'on donnera aux témoins quand ce sera l'heure, on s'occupera du buffet après la cérémonie, on animera la soirée, et quand tout le monde sera parti, on rangera et on fera un brin de ménage.
- Ah ouais, vous n'allez pas chômer… Ça ne va pas trop gâcher votre journée?
- Oh non, au contraire! Ça nous fait trop plaisir d'être autant investis dans ce mariage. Et faire tout ça avec son chéri, c'est trop bien.
- Ça, c'est un bon argument! Mais avant que vous n'alliez remplir vos fonctions, racontez-nous vos vacances, intima Ginny.
- Eh bien, comme vous le savez, durant les deux premières semaines, j'ai été huit jours chez Draco, il m'a fait visiter le coin, dont un lac qui m'a beaucoup plu, on a fait du Quidditch dans un stade, on est allés dans un centre commercial où il y avait plein de boutiques hyper intéressantes, dont une qui vend des objets magiques, comme Derviche et Bang…
- Ouais, vous étiez souvent dehors, quoi.
- Oui, on y était encouragés par le parrain de Draco. Sinon, quand j'étais au Square, j'ai dévoré les livres que j'ai eus dans une librairie où nous sommes allés avec Draco, et j'ai participé à organiser le mariage. J'ai aidé Sirius et Remus à choisir leurs costumes et j'ai été chargé de faire la sélection d'une cinquantaine de musiques.
- Et moi, j'ai été nommé maître de la déco, renchérit Draco.
- Oui, car ni Sirius, ni Remus, ni moi ne sommes très doués dans ce domaine, avoua Harry. Draco, lui, a du goût. Et comme on m'a confié la musique, il fallait bien que le deuxième garçon d'honneur ait une tâche à faire aussi…
- Eh bien quand Blaise et moi, on se mariera, on fera appel à toi pour la déco, Draco, décréta Ginny sur un ton taquin. Sinon, à part te triturer les méninges avec tout ça, et te balader avec Harry quand il était chez toi, qu'as-tu fait de ce premier mois de vacances?
- Pas mal de choses. J'ai lu, j'ai dessiné, j'ai secondé mon parrain dans la fabrication de potions qui sont de mon niveau, j'ai défié d'innombrables fois sa compagne, qui séjourne chez nous, aux cartes auto-battantes, j'ai rencontré sa mère, qui est également ma tante, et son mari…
- Eh bé, tu ne t'es pas ennuyé, commenta Ron.
- Non, et ce ne sera pas le cas du tout cet été! Car entre le mariage, Harry qui est chez moi jusqu'au trente juillet, son anniversaire, mon voyage en Irlande avec mon parrain, l'anniversaire de Ginny, et la journée qu'on va se faire avec toute la bande sur le Chemin de Traverse, mes vacances vont filer à toute vitesse!
- Ah ça, c'est sûr! Mais Harry est encore chez toi?
- Oui, mais la première fois, ce n'était pas prévu. Là, ça l'est. Mais je vous expliquerai ça plus tard, promit Harry. Bon, il est bientôt seize heures, on va accomplir notre rôle… Venez, on va vous dire où vous asseoir. Draco, tu les conduis? Moi, je vais aller chercher les adultes.
Draco acquiesça, déposa un bécot sur les lèvres de Harry et s'éloigna avec leurs amis. Harry, lui, se dirigea vers Andromeda et Ted et les mena à la tente où il leur désigna leurs places. Puis il ressortit et répéta la manœuvre avec le professeur Flitwick et le professeur Chourave. Une fois tous installés, Harry se posta devant Sirius, et se décala suffisamment pour ne pas cacher son parrain à la vue des invités. Tonks, en tant que témoin de Sirius, était à la gauche de celui-ci. Remus, de son côté, avait à sa droite le professeur Snape, et Draco, légèrement en retrait, à un mètre de lui, à l'instar de Harry vis-à-vis de Sirius. Mr Bowns, l'officier de l'État civil, se tint derrière tout ce beau monde sur une estrade d'une dizaine de centimètres de hauteur, et prit la parole:
- Bonjour à toutes et à tous! Nous sommes ici réunis en ce jour pour célébrer l'union de Mr Black et de Mr Lupin. Ils se sont connus il y a presque vingt-cinq ans, à Poudlard, ont été séparés pendant douze ans, se sont retrouvés il y a deux ans, et cela fait quatre mois qu'ils sont en couple. Ils sont un bel exemple d'une amitié qui se transforme en amour, et leur histoire prouve que la distance ne peut rien contre les sentiments et qu'elle n'est pas assez puissante pour affecter une relation, amicale ou amoureuse, quand elle est aussi profonde que l'est celle de ces deux hommes…
Harry estima que Mr Bowns avait très bien résumé les choses. Il n'aurait pas fait mieux. L'officier continua en lisant les divers articles du Code Civil, et après avoir interrogé Sirius et Remus quant à l'existence d'un éventuel contrat de mariage, et fait un petit discours, il s'adressa à Sirius:
- Mr Sirius Orion Black, souhaitez-vous prendre Mr Remus John Lupin pour époux?
- Oui, affirma Sirius sans hésiter.
- Mr Remus John Lupin, souhaitez-vous prendre Mr Sirius Orion Black pour époux?
- Oui, répondit Remus avec la même assurance.
Mr Bowns se tourna vers l'assemblée:
- Si l'un d'entre vous désire s'opposer à ce mariage, qu'il le dise maintenant, ou qu'il se taise à tout jamais.
Sans grande surprise, personne ne se manifesta. L'officier reporta son attention sur les deux époux:
- Je vous déclare unis par les liens sacrés du mariage.
Harry et Draco remirent discrètement les alliances aux deux témoins. Ce fut Remus qui reçut celle de Sirius en premier, de la main du professeur Snape. Il la passa au doigt de Sirius, les yeux ancrés dans les siens. Harry en eut le frisson, tant c'était émouvant. Puis ce fut à Tonks de tendre la bague de Remus à Sirius, qui la fit glisser autour de l'annulaire de son mari. Mr Bowns orienta alors très haut sa baguette vers le ciel et fit tomber sur Sirius et Remus une pluie d'étoiles argentées. Il n'eut pas besoin de préciser qu'ils pouvaient s'embrasser: les deux tourtereaux le firent d'eux-mêmes et échangèrent le plus beau des baisers qui avait été donné à Harry de voir. Une émotion sans nom le submergea. Les deux hommes qu'il considérait comme étant ses parents étaient désormais liés pour la vie, c'était acté, et nul ne serait en mesure de le réfuter. Lorsque Sirius et Remus se détachèrent, ils signèrent le registre, et furent imités par leurs témoins. Harry extirpa de sa poche ce qui lui avait été confié le matin-même par Remus, qui s'en empara. C'était une peluche qui représentait un chien et un loup emmêlés. Elle avait été miniaturisée pour que Harry puisse la mettre dans sa poche, mais dès que Remus la récupéra, il lui restitua sa taille d'origine. Il la leva au-dessus de sa tête et la lança fort en arrière, comme le ferait une mariée avec son bouquet. Tous essayèrent de l'attraper, mais la plus agile fut Ginny.
- Oups, fit Sirius. On va avoir un problème avec Molly…
Tout le monde éclata de rire. Mr Bowns mit fin à la cérémonie, et Harry s'empressa d'aller féliciter Sirius et Remus qu'il serra dans ses bras. Il fut très vite imité par tous les convives. Au bout d'une vingtaine de minutes pleines d'effusions, la voix magiquement amplifiée de Draco résonna dans le chapiteau:
- Mesdames et messieurs, si tout cela vous a ouvert l'appétit, sachez qu'il y a un somptueux buffet à votre disposition!
Comme en écho à ce signal, Sirius et Remus firent s'envoler le chapiteau. Tous purent ainsi profiter de la beauté du parc dont ils avaient été privés pendant la célébration, même si, en compensation, ils avaient eu une belle décoration dans la tente.
Alors qu'adultes et adolescents se servaient sur la table, Harry versa les boissons dans des gobelets qui avaient subi un sort de fraîcheur. Draco, lui s'attaqua aux gâteaux. Il en découpa une tranche et enchanta son couteau auquel il appliqua un sort de répétition afin qu'il fasse de même en faisant des parts régulières. Comme il n'y avait que des sorciers dans cette zone priorisée du parc, il ne risquait rien à faire usage de sa baguette. De plus, avec toute les ondes magiques qu'il y avait dans la zone, le ministère serait bien incapable de déterminer avec quelles baguettes étaient lancés les sorts.
Le couteau ensorcelé se débrouillant tout seul, Draco prêta main forte à Harry avec les boissons. À deux, ils vidèrent très vite toutes les bouteilles et tous les pichets.
- Beau travail, les enfants, les complimenta Sirius en venant vers eux. C'est parfait! Allez, amusez-vous, à présent, vous l'avez bien mérité. Et régalez-vous avec toute cette exquise nourriture…
- On y compte bien! Mais ça va être dur de commencer par quelque chose…
Il y avait effectivement toute une variété de mets salés et sucrés: toasts, mini-cakes, mini-cookies, tartelettes, gâteaux, cupcakes, brochettes de fromage et de fruits… Et il y avait aussi de quoi boire, avec du jus de citrouille, des jus de fruits, de la bièreaubeurre, de l'hydromel, des cocktails avec et sans alcool, du rhum groseille, des smoothies, des sirops… Tout n'allait pas être bu et mangé, mais rien ne serait perdu, car chaque invité s'en irait avec un sac contenant un peu de tout ce qui n'aurait pas été consommé.
Après avoir longuement hésité, Harry opta pour une tartelette à la mélasse et un cocktail de menthe, de citron vert et de sucre roux. Draco, lui, prit un cupcake et un smoothie aux fruits rouges. Tout en sirotant leurs verres, ils allèrent rejoindre leurs amis qui bavardaient gaiement quelques mètres plus loin. Ils se mêlèrent à la discussion, et ce fut dans la joie et la bonne humeur que se poursuivit cette journée qui demeurerait à jamais gravée dans la mémoire de tous ceux qui avaient assisté à l'union de Sirius et de Remus…
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POV Remus
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Voilà, ils étaient mariés. Remus avait du mal à réaliser. Si on lui avait prédit six mois plus tôt qu'il épouserait cet été-là un de ses vieux amis d'enfance, il aurait conseillé à cette personne d'aller se faire interner à Sainte-Mangouste. Et pourtant… C'était bien lui, Remus John Lupin, qui avait à son annulaire la même bague que Sirius avait au sien… Il n'avait jamais fait grand cas du mariage, mais il était tout de même extrêmement ému. Et heureux. Sirius et lui étaient déjà liés à vie par leurs statuts de loup-garou et compagnon attitré, mais là, c'était officiel. Et cela ouvrait le droit à Remus d'adopter Harry… C'était ce pourquoi ils s'étaient dit oui. Mais même si tout avait été organisé à la hâte, ils avaient su faire de l'événement du jour une belle fête. La journée avait été magnifique. Et sans accroc. Sirius avait renoué le contact avec sa cousine Andromeda, qui avait fait la connaissance de Harry avant la cérémonie, et tout s'était très bien passé. Harry, lui, avait été plus que ravi d'avoir eu ses amis avec lui, et il avait remercié mille fois Sirius avant de s'en aller avec Severus et Draco. Si le buffet avait eu un grand succès, il en avait été de même pour la musique. Tout le monde avait dansé: Remus avec Sirius, Harry avec Draco, Severus avec Tonks, Andromeda avec Ted, et parmi les célibataires et ceux qui n'avaient pas leur moitié avec eux, Filius avait valsé avec Pomona, Ron avec Hermione, et Théo avec Ginny. Les meilleurs duos avaient été sans conteste Severus et Tonks, et Théo et Ginny.
Il était un peu plus de vingt-et-une heures, et à l'exception de Severus, Tonks, Harry et Draco, tous les invités étaient partis. Sirius était censé ramener Hermione chez elle, mais Tonks s'était proposée de le faire, leur rappelant que c'était leur journée, à Remus et à lui. Harry et Draco avaient utilisé le même prétexte pour refuser que les deux époux participent au nettoyage et au rangement. Ils avaient en revanche accepté l'aide de Severus et de Tonks lorsque celle-ci fut de retour. À quatre, ils avaient tout remis en ordre en un rien de temps.
- Bon, on va y aller, annonça Tonks. J'ai une intervention à huit heures tapantes demain et Severus doit se lever tôt pour faire tout un tas de potions. En tout cas, c'était très chouette!
- Oui, pour un «petit» mariage, il y avait de l'ambiance et un buffet bien garni!
- On a fait les choses au mieux, avec le peu de temps qu'on avait…
- Et c'était très bien comme ça, attesta Severus. On aimerait bien rester un peu plus, mais…
- Ce ne serait pas très sage, acheva Remus. Et il ne faut pas que les enfants se couchent trop tard. Ils ont eu une grosse journée…
- Oh oui, ils vont s'endormir comme des masses! Et en parlant d'eux… on va les faire rappliquer.
Sirius héla Harry et Draco qui étaient à l'autre bout de la zone réservée du parc, assis dans l'herbe. Ils sautèrent sur leurs pieds et rejoignirent les adultes. Ils furent déçus de devoir s'en aller, mais ils avouèrent que cela leur ferait du bien, étant épuisés. La séparation fut difficile pour Sirius, Remus et Harry, et ce fut après une étreinte qui dura une bonne minute que Harry quitta le parc avec Severus, Tonks et Draco.
- Il va me manquer, dit Sirius. Je l'avais rarement vu autant épanoui que cet après-midi…
- Il avait de quoi l'être, souligna Remus. C'était l'union de deux des personnes qui lui sont les plus chères, l'aboutissement de dix jours de préparatifs auxquels il a largement contribué, il était entouré de son petit-ami et de ses plus proches amis… Ça aurait été inquiétant s'il avait tiré une tronche de six pieds de long!
Sirius éclata de rire.
- Tu n'as pas tort!
- Et jusqu'à ce qu'il revienne, c'est son air radieux que tu garderas en mémoire…
- Ça, c'est certain. Merci, Remus. Tu as toujours les bons mots pour me faire relativiser…
- Ce n'est pas pour rien si nous sommes liés à vie, que ce soit par l'anneau que nous avons au doigt ou par notre statut spécial…
Sirius acquiesça et réduisit l'espace entre Remus et lui. Leurs fronts se collèrent, et leurs lèvres ne tardèrent pas à faire de même. S'ensuivit un long baiser qui les déconnecta de la réalité. Remus n'y mit fin que lorsque Sirius tenta de déboutonner sa veste.
- Sirius, on ferait mieux de rentrer avant que ça n'aille trop loin…
Sirius grogna, mais il dut décider d'être sage, car il éloigna ses doigts de la veste de Remus.
- Oui, ce serait plus prudent…
Après avoir vérifié de ne rien avoir oublié, Sirius et Remus désertèrent le parc et transplanèrent. Ils atterrirent dans le salon du Square où ils se débarrassèrent de leurs sacs remplis de victuailles et de décorations, et une fois déchaussés, ils allèrent dans leur chambre où ils avaient la ferme intention d'honorer dignement leur nuit de noces… Tout en s'embrassant, ils se délestèrent de leurs vestes, et Remus ôta sa cravate dans la foulée. Mais Sirius, lui, batailla avec la sienne, si bien que Remus dût voler à son secours. Il la défit et poussa Sirius sur le lit, chutant avec lui, mais sans que leurs lèvres ne se lâchent. Sirius fourragea dans les cheveux de Remus qui caressa le torse de son compagnon à travers sa chemise. Estimant qu'elle était de trop, il en libéra Sirius, qui voulut faire de même avec celle de Remus. Mais il l'en empêcha en saisissant ses poignets:
- Si tu veux qu'on soit à égalité sur ce plan-là, il va falloir que tu le mérites… Sais-tu que quand on soupçonne un mariage d'être faux, les deux suspects subissent un interrogatoire sur leur partenaire?
- Oui, mais aux dernières nouvelles, le nôtre n'est pas faux…
- Non, mais ça m'intéresserait de savoir à quel point tu me connais bien… À chaque bonne réponse, tu auras le droit à un bouton en moins sur ma chemise.
- T'abuses, il y en a sept, geint Sirius.
- Ça ira vite si tu fais un sans-faute…
Remus prononça ces mots tout près de l'oreille de Sirius qui frissonna.
- C'est pas du jeu, Remus… Non seulement tu me frustres avec ta fichue chemise, mais en plus tu oses me chauffer…
- Tout à fait. Ce ne serait pas drôle, sinon. Allez, première question. Dans quelle ville suis-je né?
- À Goathland, dans le Yorkshire.
- Correct.
Sirius défit le bouton du haut.
- Quelles étaient mes trois matières préférées à Poudlard?
- Les runes, la Défense Contre les Forces du Mal et la métamorphose.
- Bien.
Tandis que Sirius s'attaquait au deuxième bouton, Remus, lui, fit balader lentement de bas en haut ses mains sur le torse de Sirius.
- Quelle plume affectionné-je le plus quand j'écris sur du parchemin?
- Les plumes de paon.
- Bien joué. À cause de quoi ai-je fait perdre des points pour la première fois à Gryffondor?
Sirius fronça les sourcils avant que la lumière ne se fasse dans son esprit:
- À cause d'un duel que tu as engagé contre des Serpentard qui m'avaient coincé dans un couloir et qui allaient me faire payer ma trahison envers ma famille et mon sang…
- Joli.
Sirius ouvrit un quatrième bouton.
- Quelle est la confiserie de Honeydukes dont je raffole le plus?
- Les chocogrenouilles.
- C'était donné, ça. Un peu plus dur: quel est le tout premier fantasme que je t'ai confié?
- Merlin, c'est moi qui vais être dur si tu me fais penser à ça! Plus que je ne le suis déjà…
- C'est un peu le but. Et donc, ce fantasme?
- Faire l'amour dans l'une de nos salles de classe, déballa Sirius en rougissant.
- C'est ça.
Remus se pencha à l'oreille de Sirius tout en faisant rouler ses tétons sous ses paumes:
- Et j'ai très hâte qu'on le réalise…
Sirius se cambra sous Remus qui fut fier de l'effet qu'il lui faisait. Son chéri était tant émoustillé à cause de lui qu'il faillit ne plus songer à sa récompense. Ce fut d'un geste très fébrile qu'il détacha le sixième bouton.
- Ultime question: quelles sont les quatre caractéristiques de ma baguette?
En temps normal, Sirius aurait fourni ces quatre informations sans la moindre hésitation. Mais il fut déconcentré par la bouche de Remus qui effleura des endroits de son cou qui ne le laissaient pas de marbre…
- Elle est en bois de cyprès…
- Oui…
Les lèvres de Remus s'aventurèrent derrière le lobe de Sirius qui frémit.
- Elle a en son coeur un crin de licorne…
- Oui…
- Elle est souple…
- Oui…
- Et… aaaah…
Remus venait de mordiller une zone très sensible du cou de Sirius.
- Quelle taille?
- Elle fait… vingt-cinq centimètres et demi… Non, vingt-cinq centimètres soixante-quinze, rectifia Sirius.
- Bravo, le félicita Remus. Tu as fait un sans-faute.
Sirius s'empressa de défaire le dernier bouton de la chemise de Remus qu'il jeta par terre. Comme un affamé, il parcourut avidement le torse de Remus qui fut très réceptif. Ils avaient tous deux une grosse bosse au niveau de leurs entre-jambes, ce petit jeu les ayant énormément stimulés. Remus se mut lascivement contre Sirius qui jura.
- Remus, arrête, fais pas ça…
- Je nous ai fait assez languir comme ça, on ne va plus tenir bien longtemps…
- Justement, on va devoir faire descendre la tension…
- Pourquoi?
- Parce que ce n'est pas comme ça que je veux jouir.
Remus dévisagea Sirius, perplexe.
- Qu'as-tu en tête, précisément?
Sirius plongea ses prunelles grises dans celles de Remus.
- Je voudrais qu'on fasse l'amour.
Remus se troubla. Ils ne s'étaient pas unis de la sorte depuis la fausse couche de Sirius, et il n'était pas sûr que ce fût le bon moment pour cela…
- Sirius, ça fait trois semaines qu'on ne l'a pas fait, tu vas avoir mal et j'ai peur que ça gâche notre nuit de noces… Sans compter que la pleine lune est dans cinq jours et qu'il vaut mieux ne pas faire l'amour durant la semaine qui la précède, le loup en moi m'incitant à être limite violent… Lors de la dernière pleine lune, on avait pris le risque quelques jours auparavant, mais on était bourrés, cela avait été plus facile pour toi d'encaisser un rapport plus rude que d'habitude… Là, on est sobres…
- Je sais tout ça, Remus. Mais je sais aussi ce que je fais. Quant à ton loup… tu sauras le contrôler. Mais sans trop te brider non plus. Je suis capable d'endurer un rapport fougueux, à condition que ça ne s'éternise pas trop. S'il te plaît, Remus… Je suis prêt depuis des jours, mais je me réservais pour ce jour qui est le nôtre…
Cet aveu émut Remus et eut raison de lui.
- C'est vrai qu'il n'y a pas meilleur jour que celui-là pour s'unir de la plus charnelle des manières…
- C'est ce que je me suis dit. Mais si tu n'es pas chaud…
- Je le suis tout autant que toi, Sirius. Et je vais te le prouver. Je vais tout faire pour te faire voir un millier d'étoiles…
Remus embrassa Sirius et fit descendre sa bouche dans son cou, puis vers son épaule, puis vers son nombril, et il stoppa sa course à la lisière du pantalon de Sirius. Il l'en délivra et il put ainsi admirer les jambes fines et galbées de son mari. Il s'arracha cependant à cette vision pour s'occuper de son propre pantalon. Une fois en sous-vêtement, il se réinstalla au-dessus de Sirius et abaissa son bassin vers le sien. Le contact les électrisa:
- Ah bon sang… Remus… Tu joues avec le feu…
- Désolé, c'était trop tentant…
Remus éloigna sagement ses hanches de celles de Sirius et comme pour se consoler de cette perte, il s'empara des lèvres de Sirius qu'il entraîna dans un baiser langoureux et enfiévré. Sirius y répondit avec ferveur, mais cela ne leur suffit pas. Leurs mains s'en mêlèrent et explorèrent tout ce qu'elles avaient à leur portée. Sirius se concentra entre autres sur le dos, les fesses et les cuisses de Remus, tandis que Remus, lui, s'intéressa particulièrement au torse, au ventre et aux hanches de son époux. Ils auraient pu faire cela des heures, mais leurs érections comprimées dans leurs prisons de tissu se rappelèrent à eux. Remus posa ses doigts sur l'élastique du caleçon de Sirius et le tira vers le bas. Il ôta ensuite le sien, révélant une hampe dure et épaisse qui capta l'attention de Sirius.
- Ce n'est pas humain d'être doté comme ça de la nature…
- Mais je ne suis pas totalement humain, nuança Remus.
- Ça a vraiment un lien?!
- J'imagine que oui, mais il n'y a pas d'études à ce sujet…
Remus attrapa sa baguette et lubrifia trois de ses doigts avec un sortilège informulé. Sirius ouvrit les jambes, offrant l'accès à son postérieur à Remus. Celui-ci humidifia l'anneau de chair et y inséra un premier doigt. C'était étroit, mais il n'y eut pas de signe d'inconfort sur les traits de Sirius. Remus fit remuer son index d'avant en arrière, et fut gratifié d'un soupir appréciateur de la part de Sirius. Il ajouta délicatement son majeur et vit la légère grimace que fit Sirius. Néanmoins, il ne s'arrêta pas, sachant que ce serait pire s'il faisait une pause. Mais il en fit une lorsque son doigt fut entièrement en Sirius. Ce dernier se relaxa vite, ce qui permit à Remus d'écarter ses doigts avec toute la douceur qui le caractérisait. Il fit aller et venir son index et son majeur et il sut qu'il avait percuté la prostate de Sirius quand un hoquet de surprise lui échappa. Il s'attela à la toucher le plus souvent possible et se régala des sons que produisit Sirius. Il aurait pu s'amuser longtemps avec cette protubérance qui faisait tant de bien à son mari, mais pour éviter qu'il ne jouisse rien qu'avec ça, il la laissa tranquille et insinua un troisième doigt en lui. Sirius était si détendu qu'il ne manifesta aucune trace de gêne. Remus ne fit d'abord que des va-et-vient en visant à chaque fois la prostate de Sirius, puis il alterna avec des mouvements de ciseaux afin d'assouplir le fondement de son compagnon. Lorsqu'il jugea qu'il était assez dilaté, il enleva ses doigts, reprit sa baguette et enduisit généreusement son sexe de lubrifiant. Il rangea sa baguette sur la table de chevet et guida son membre vers l'anus de son époux. Il ravit ses lèvres et commença à pousser. L'intimité de Sirius s'élargit difficilement, mais Remus ne se précipita pas et avança millimètre par millimètre. Il voulait ménager Sirius, mais celui-ci fut bien moins patient que lui:
- Remus, vas-y franco, ce sera mieux autant pour toi que pour moi…
- Tu es sûr?
- Oui.
Remus s'insista pas, recaptura les lèvres de Sirius et fit entrer d'une traite son gland en lui. Le cri de douleur de Sirius fut étouffé par la bouche de Remus qui flatta le sexe de son mari pour le distraire de la souffrance occasionnée par cette intrusion. Ce ne fut que lorsqu'il sentit les parois de Sirius se relâcher qu'il poursuivit sa progression. Durant tout le temps où il s'immisça en Sirius, ses lèvres ne quittèrent pas les siennes, sa main gauche masturba son Gryffondor adoré et sa main droite voyagea sur toutes les parcelles de peau qui lui étaient offertes. Quand il fut arrivé au bout, il s'immobilisa et les yeux gris de Sirius, qui s'étaient fermés, se rouvrirent, et Remus put y lire tout le désir, toute la confiance et tout l'amour qu'il avait pour lui. Tout cela chamboula Remus qui donna à l'élu de son coeur un tendre baiser. Il se mut lentement en lui, lui laissant tout le temps de s'adapter à sa largeur. Peu à peu, Sirius se décontracta et ce fut lui qui enjoignit Remus à aller plus vite. Remus exauça son vœu en se retirant et en se rengainant d'un coup, frappant de plein fouet la prostate de Sirius.
- Oh Merlin!
Remus ne lui tint pas rigueur de s'adresser à Merlin plutôt qu'à lui et répéta son geste. Sirius rejeta la tête en arrière et s'agrippa aux cheveux de Remus. Enhardi par le total abandon de Sirius, Remus entama des va-et-vient plus forts, faisant haleter Sirius qui tenta désespérément de garder pied avec la réalité. Mais Remus était bien décidé à l'envoyer très loin dans les étoiles, et pour cela, il dériva ses lèvres vers le cou de son amant dont il happa un morceau. Il exerça une pression jusqu'à ce que la peau cède entre ses dents. Sirius geint longuement et serra la tignasse de Remus entre ses doigts.
- Remus… Tu me rends fou…
Remus sourit dans le cou de Sirius et accéléra le rythme de ses coups de bassin.
- Ah bon sang…
Estimant que Sirius était encore trop lucide à son goût, Remus dévia sa bouche vers un de ses tétons qu'il lécha, aspira et mordilla. Il fit subir le même traitement à son jumeau, et récolta des plaintes de luxure de la part de Sirius. Il intensifia davantage le tempo et remonta ses lèvres vers celles de son mari. Il dût se maîtriser pour ne pas le pilonner avec la férocité que réclamait le loup en lui. Il aimait trop Sirius pour faire preuve d'égoïsme. Mais Sirius ne l'entendit pas de cette oreille:
- Remus, ne te retiens pas… Tu en as besoin, et… et moi aussi… Je t'en supplie, ne te retiens pas et marque-moi comme tien…
Les mots de Sirius firent tomber les dernières barrières de Remus. Il empoigna les fesses de Sirius et lui administra de puissants coups de rein qui le firent jurer. Mais ce ne fut apparemment pas assez pour Sirius qui croisa ses jambes autour de la taille de Remus. Celui-ci souleva alors les hanches de Sirius et le pénétra bien plus profondément. Sirius psalmodia des paroles qui n'avaient aucun sens, et se doutant qu'il n'allait plus tenir bien longtemps, Remus enroula ses doigts autour de l'érection gonflée de Sirius et les fit coulisser avec la même vigueur que ses mouvements en lui. Sirius n'était plus qu'une masse gémissante entre ses bras, et une bouffée d'amour sans précédent envahit Remus tout entier. Sirius n'était pas que son partenaire, sa moitié, son mari, son amant, il était l'homme de sa vie, l'homme pour qui il était prêt à tout, l'homme qu'il chérissait de tout son être, et il comprit, à cet instant-là, que c'était eux deux, ensemble, pour l'éternité, ou rien. Il accentua encore la cadence et murmura à son époux une litanie de «Je t'aime» qui n'avaient jamais eu autant de résonance que ce jour-là, le jour de leur union. Il martela la boule de nerfs de Sirius avec de plus en plus d'ardeur, le marqua d'un autre suçon dans la zone la plus érogène de son cou et ce fut cela qui fit jouir Sirius dans un cri de pure extase. Ses chairs se resserrèrent impitoyablement autour du sexe de Remus qui se répandit à son tour dans un râle libérateur. Sirius et lui demeurèrent un moment sans bouger, tant ils avaient été sonnés par leur orgasme. Remus fut le premier à retrouver ses esprits, et il en profita pour prendre sa baguette et les nettoyer, Sirius et lui, d'un sort informulé. Sirius ne tarda pas à sortir à son tour de sa léthargie, et la première chose qu'il fit fut d'attirer Remus à lui et de partager avec lui un baiser plein d'amour et de complicité. Ils le rompirent quelques minutes plus tard, et épuisés par leurs ébats, ils se glissèrent sous les draps et ils s'endormirent bien vite, tous deux bercés par la respiration de celui avec qui ils étaient désormais liés…
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Et voilà pour aujourd'hui! J'espère que ce chapitre vous a plu!
Je vous dis à dans quelques semaines pour le prochain chapitre, passez de bonnes semaines d'ici là, prenez bien soin de vous, je vous embrasse très fort, et tout plein de bisous tout le monde!
Ah et… joyeux Halloween pour tous ceux qui le fêtent! Savourez bien vos bonbons, qu'ils viennent de Honeydukes ou qu'ils soient moldus XD
