Informations importantes :
- Ceci est une Dramione.
- Cette histoire se passe après la fin de la guerre, donc à peu près à la fin des années 90. C'est pour cela qu'on n'y trouvera pas beaucoup de personnages de The magicians, comme Quentin et ses amis, car leur histoire ne se déroule qu'en 2016 (dans les séries).
- Les sorts et les théories sur la magie (enfin presque tous) que vous trouverez dans cette histoire sortent directement de mon imagination.
- J'ai repris certains passages de la série « The Magicians », notamment pendant les cours à Brakebills.
- Enfin, les personnages (sauf certains) et l'univers appartiennent à JK Rowling et à Lev Grossman.
1
Assis à la place de l'accusé, Drago Malefoy écoutait la sentence, presque sans sourciller.
Pendant les premiers jours de son procès, il avait tout tenté, avait montré tous les visages possibles.
D'abord en se montrant froid et distant, confiant, comme si le jugement lui importait peu. Mais personne ne semblait impressionné.
Alors il changea de technique, il se montra vulnérable, il se permit de montrer sa peine, ses peurs et sa honte. Mais personne ne compatit.
Tout le monde semblait déjà le condamner. Même son avocat n'y croyait pas, il ne faisait pour ainsi dire aucun effort pour le défendre. Alors, le Serpentard perdit espoir.
Il suivit le reste du procès comme dans une bulle, assistant à tout comme si on ne parlait pas de lui.
Les jours passèrent, puis le verdict finit par tomber. Le Ministre se leva et parla d'une voix remplit de fierté :
« - Le Magenmagot déclare donc l'accusé, Drago Lucius Malefoy, coupable de tentative de meurtre contre l'ancien directeur de l'école de Poudlard, le regretté Albus Dumbledore. Le Tribunal le déclare coupable de participation à un mouvement terroriste qui a provoqué une terrible guerre et la perte de nombreuses vies. Toutefois, comme il n'a commis aucun meurtre et qu'aucune preuve de crimes de tortures n'a été signalé. Il évite de ce fait, de justesse, l'enfermement à Azkaban. La cour le condamne à remettre sa baguette au ministère pour une durée indéterminée et à verser une amende de deux cent mille Gallions... »
Les sanctions étaient clairement exagérées, injustes. Mais Drago, las, ne voulaient plus se battre, il décida de ne pas faire appel et accepta son sort. Le monde sorcier était clairement contre sa famille, son père avait été condamné, quelques jours plus tôt, à la perpétuité. Même sa mère avait dû payer une grosse amende.
Mais le pire c'était le rejet. Drago s'était habitué à avoir un certain statut. Grâce à son argent, son sang, sa famille, son père, qu'on l'aimait, qu'on le craignait ou qu'on le haïssait, on lui montrait du respect. Aujourd'hui, à son grand désarroi, personne n'était plus de son côté.
Il jeta un œil à la salle et constata que presque personne n'avait assisté à son procès. A part sa mère et quelques journalistes, les sièges étaient désespérément vides, comme pendant tous les jours précédents.
C'était donc ainsi que finissait le règne du grand Drago Malefoy, le Prince des Serpentards.
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Vivre sans baguette magique, c'est-à-dire presque sans magie, n'était pas une chose simple. Surtout si comme Drago Malefoy, depuis toujours, on se définissait par le mot « sorcier ». Et qu'est-ce qu'un sorcier sans sa magie ?
Tous les petits gestes du quotidien devinrent compliqués et fatiguant. Chaque tâche plus laborieux et épuisant.
La lecture, une de ses plus grandes passions, lui était devenue insupportable. Lire sur une magie qu'il pourrait ne plus jamais pratiquer, revenait à revivre encore et encore le moment de sa chute. Et comme leur bibliothèque ne contenait que des ouvrages traitant de ce sujet. Il ne mit plus les pieds dans la légendaire bibliothèque du manoir Malefoy.
Bien sûr, il lui restait les potions, puisqu'il n'avait pas besoin de baguette pour en faire. Mais cette activité lui rappelait beaucoup trop son parrain. Il avait tellement admiré ce dernier. D'un côté, c'était toujours le cas mais d'un autre, il se sentait trahi. Et comme ses sentiments envers lui étaient, à ce moment-là, beaucoup trop mitigé, il préférait juste éviter d'y penser. Alors, il décida de ne se remettre aux potions que plus tard, quand il sera prêt.
De plus, le jeune homme se sentait plus seul que jamais. Narcissa Malefoy ne sortait presque plus de sa chambre. A part le manque dû à l'absence de son mari, elle supportait également assez mal de ne plus être dans les plus hautes sphères de la société. Si avant, les gens se bousculaient pour lui rendre visite, se battant bec et angle pour être invité aux fameuses réunions de Narcissa Malefoy. Aujourd'hui on l'évitait, on ne s'en cachait même plus et on n'hésitait pas à rependre des rumeurs par-ci par-là sur la santé mentale de l'ancienne grande dame.
Le manoir paraissait froid, trop grand et hanté.
Drago partageait donc ses journées entre l'apitoiement et le ressassement des souvenirs. Bientôt la rentrée pour Poudlard arrivera, mais lui ne pourra pas y aller. Ce qui voulait dire qu'il ne passera jamais ses ASPICS et que malgré toute sa richesse, il n'aura jamais vraiment une vie digne d'intérêt.
Mais il préférait ne pas y penser et s'adonna à la seule magie qui lui restait encore, voler sur son balai.
Ainsi les journées s'étirèrent et le silence se fit.
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Drago ne se souvenait plus exactement de comment il s'était mis à faire des petites balades du côté moldu. On lui avait toujours interdit d'y aller. Et de son côté, ce monde-là ne lui avait jamais intéressé. Un monde sans magie ne pouvait être qu'un monde sans intérêt. Mais depuis maintenant trois mois, depuis l'annonce de son verdict, il vivait dans un monde sans magie, ou presque. Cela ne voulait-il pas dire que maintenant, ce monde qu'il exécrait tant était aussi devenu, un peu, le sien ?
Alors sans vraiment s'en rendre compte, il avait commencé à y passer quelques temps.
Au début, il ne faisait que passer, sans trop regarder autour de lui, essayant autant que possible de ne pas se faire remarquer.
Puis il s'était mis à observer les paysages, les gens.
Et petit à petit, sans effort, il a commencé à participer à leur vie. Il mangeait dans des restaurants, faisait des courses, et surtout achetait des livres. Des livres qui l'éloignaient du monde qu'il connaissait, de son monde d'avant.
Et puis arriva le jour où il se rendit compte qu'il commençait à aimer le monde moldu. Oui il n'y avait pas de magie, et pourtant, tout y semblait possible. On pouvait rêver, croire en ce qu'on voulait. Ce monde-là semblait plus grand, plus libre. Dans ce monde, il n'était pas un mangemort, il n'était pas un Malefoy, il était juste Drago. Oui il paraissait à Drago que ce monde avait toujours été le sien.
Mais la magie lui manquait quand même, il la sentait toujours autour de lui. Etrange, il la sentait même beaucoup plus fort dans le monde moldu que dans le monde sorcier. Mais peut-être était-ce le manque qui la rendait plus présente que jamais.
Bref, le monde idéal serait, pour lui, un monde comme celui-ci mais où la magie existerait.
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Après avoir salué le libraire, devenu son ami, Drago prit un prospectus sur le comptoir et sortit de la boutique.
Particulièrement encombré ce jour-là, il eut beaucoup de mal à porter les nombreux livres qu'il avait acheté. Dans un faux mouvement, il faillit faire tomber ses précieux livres et en les rattrapant, le prospectus qui se trouvait au-dessus de la pile s'envola. Il essaya de le rattraper mais il l'échappa encore. Et sans trop savoir pourquoi il le poursuivit.
Le papier volait presque surnaturellement à travers la moitié de la ville. Le jeune homme, totalement hypnotisé par sa quête le suivit, essayait de l'attraper encore et encore. Jusqu'à ce que celui-ci s'envola au-dessus d'un grillage.
Drago aurait pu abandonner, il aurait pu se retourner et en prendre un autre à la librairie. Ce prospectus n'était pas si important que ça. Mais au fond de lui, il ne pouvait se résoudre à abandonner. Alors, il posa ses livres à même le sol et escalada le grillage...
Ses pieds touchèrent le sol. Mais au lieu de tomber sur du béton, ses chaussures rencontrèrent de l'herbe. Il regarda devant lui et au lieu de la forêt qu'il avait vu plus tôt, il vit un bâtiment, une école, une université.
Les lieux semblaient vides, mais en se rapprochant, mouvement dont il ne se rendit pas compte, il aperçut une jeune femme assise sur une chaise.
- Tu dois être Drago Malefoy ? Je suis Eleanor. Viens, suis-moi l'examen va bientôt commencer. Prononça-t-elle en se levant et se dirigeant vers l'entrée du bâtiment.
Elle n'était pas très grande, les cheveux d'un noir profond coupé juste au-dessus de ses épaules, habillé comme une moldue. Eleanor marcha vite. Drago eut du mal à la suivre, il faut dire qu'il était un peu perdu.
- Quel est cet endroit ? Finit par dire le serpentard, en la suivant du mieux qu'il pouvait.
- Brakebills ! La meilleure université de tous les Etats-Unis d'Amérique ! Répondit-elle simplement.
- Mais, ce n'est pas possible, il y a quelques minutes j'étais à Londres. S'expliqua Drago, comme s'il ne savait pas que la magie existait, parce que ce n'était pas possible qu'elle existe dans ce monde-ci.
- Eh bien, on dirait bien que rien n'est impossible. Dit la jeune fille en souriant et en ouvrant une porte, tout en invitant le jeune homme à entrer.
La salle était assez grande. Il y avait beaucoup de personnes déjà assis et certains cherchaient encore leur place.
- Vous êtes en retard. Fit un homme qui le remarqua. Prenez place, passez l'examen, et veuillez garder vos questions pour plus tard.
Drago s'assit et une copie apparu devant lui. Il fronça les sourcils, oui c'était bien de la magie, mais comment était-ce possible ?
Il lut la première question et sans surprise, il répondit correctement à toutes les autres.
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- Monsieur Malefoy, vos résultats aux examens ont été surprenants. Il est temps que vous nous montriez ce que vous pouvez faire.
Drago se crut dans un rêve. Que se passait-il exactement ? Pourquoi tout lui semblait être magique et pourtant il savait qu'il ne pouvait plus en faire. Etait-ce une illusion du ministère pour l'enfoncer encore plus.
- Monsieur Malefoy ? M'avez-vous écouté ? Je vous demande de faire de la magie. Insista l'homme en face de lui.
Il regarda toutes les personnes présentes. Ils étaient cinq. Deux femmes et trois hommes. Il sentait la magie autour d'eux. En fait, il sentait la magie partout et beaucoup plus clairement depuis qu'il était dans cet endroit. Ils avaient l'air terriblement sérieux. Mais il ne comprenait pas. Il ne pouvait pas faire de magie.
- J'aimerai bien, mais je n'ai plus de baguette. Répondit-il simplement, avec un peu d'amertume, prêt à se faire rejeter.
Les cinq professeurs semblaient étonnés, ils se regardèrent et au bout d'un moment, les quatre se levèrent et quittèrent la salle. Le dernier, celui qui lui avait demandé de faire de la magie se leva et se rapprocha de lui.
- Qu'entendez-vous pas « baguette » Drago ?
Surpris par sa familiarité, le blond hésita à répondre. Quelque chose clochait, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.
- Ma baguette magique. Celui que j'ai eu à mes onze ans. Lâcha-t-il finalement.
L'homme, la quarantaine, blanc, assez grand, le regarda intensément, c'en était presque perturbant.
- Êtes-vous un sorcier ?
- Oui, enfin, je l'étais, je ne crois pas qu'un sorcier sans baguette magique en soit vraiment un n'est-ce pas ?
Et à sa grande surprise, l'homme éclata de rire et repris sa place derrière le bureau. Drago le regarda, ne sachant plus trop quoi faire. Est-ce que cet homme se moquait de lui ?
- Bien ! Bien ! Fit l'homme quand sa crise de fou rire se calma.
Il fit un mouvement de sa main et une chaise avança devant son bureau.
- Veuillez-vous asseoir monsieur Malefoy.
Venait-il de faire de la magie sans baguette ? Drago un peu perdu prit place et décida d'arrêter d'y penser.
- C'est très rare. Vraiment très rare. Mais c'est déjà arrivé. Vous êtes un sorcier. Mais il semblerait que vous soyez également un magicien.
- Mais je ne comprends pas très bien. N'est-ce pas la même chose ?
- Pas vraiment. La frontière est mince, mais il y a quand même une différence. Voyez-vous, la magie est partout. Il existe même des êtres qui ne sont que pure magie, comme les elfes, les vampires, les nymphes. Je ne vais pas vous faire toute la liste, nous y passerons des jours entiers. Et puis, je suis sûr que vous en connaissez déjà beaucoup... Les sorciers font plus ou moins parties de ces êtres-là. Leur magie est dans leur sang. Ils utilisent leur baguette pour canaliser cette magie afin d'en user à leur guise. Les magiciens, en revanche, n'ont pas la magie en eux, ils ont seulement la capacité de la ressentir circuler autour d'eux. Pour l'utiliser à leur fin, ils n'ont pas besoin de baguette, il leur suffit de l'appeler à eux par des gestes.
- Mais pourquoi les sorciers ne pourraient pas faire ces gestes pour appeler leur pouvoir ? Je comprends que la baguette fasse partie du sorcier, qu'elle est un outil pour canaliser la magie, donc qu'un magicien ne peut pas l'utiliser. Mais pourquoi l'inverse ne serait pas possible ? Appeler la magie en soi équivaut à appeler la magie ambiante n'est-ce pas ?
- La magie d'un sorcier lui est propre, il n'a pas besoin de l'appeler, juste de la canaliser. Seule la baguette lui permet de faire cela. Un sorcier ne peut pas user d'une autre source de magie que la sienne, c'est pourquoi, les gestes ne marchent pas pour lui.
- Je vois. Je comprends... Ce que je ne saisis pas c'est pourquoi je n'ai jamais entendu parler des magiciens jusqu'à aujourd'hui.
- Les sorciers ont toujours pensé que les magiciens n'étaient que des sorciers de seconde zone. Ils ont toujours eu le jugement facile. Entre les moldus, les né-moldus, les cracmols... La tolérance n'a jamais été leur point fort. Alors ils ont juste décidé de nous écarter, jugeant notre proximité avec les moldus, inappropriés.
Face à ces mots, assez durs à entendre, le jeune homme baissa la tête. Il se sentait coupable. Il avait eu ces préjugés, et toute sa vie, il y avait cru. Aujourd'hui il en avait honte. Surtout que depuis qu'il était dans cette université, il ressentait un sentiment étrange. Comme s'il avait enfin trouvé ce qu'il n'avait jamais eu conscience de chercher. Il était, purement et simplement, enfin là où il aurait toujours dû être.
L'homme, en face de lui, semblait comprendre tout ce qui se passait en lui rien qu'en l'observant. Il sourit.
- Je suis Francis Gold, le doyen de cette université. Ecoutez Mr Malefoy, peu importe le passé. Le plus important, c'est maintenant, c'est l'avenir. Alors, la question est, voulez-vous intégrer Brakebills ou non ?
Drago jeta un regard aux papiers que le doyen venait de pousser vers lui. Après avoir perdu sa baguette, il avait cru que plus jamais il ne ferait de magie. Et pourtant à cet instant, il se sentait plus que jamais magicien.
Alors sans aucune hésitation, il signa.
Salut à tous !
Me revoilà avec une toute nouvelle histoire, j'espère qu'elle vous plaira.
A la prochaine !!
