Jour 1

"L'enfer est vide, tous les démons sont ici" - William Shakespeare the tempest


Il y eu d'abord un bruit, sourd, vibrant, celui qui vous fait trembler et qui raisonne au plus profond de vos entrailles.

Il eu le silence, épais, étourdissant, celui qui survient juste après la mort.

Et enfin il y eu un cri, déchirant, suintant de désespoir.

Tout semblait se dérouler avec une lenteur méthodique, permettant d'enregistrer chaque particules d'horreur. L'air était lourd, chargé de l'odeur de la mort.

Hermione était figée, paralysée, incapable d'analyser la situation. Ses sens reprirent un à un, le temps semblait s'étirer. Elle senti d'abord la mains d'Harry dans la sienne, puis le goût du sang inonda sa bouche et la douleur se propagea dans son corps. Les sons l'assaillent, des Cris, des sanglots, des sorts qui fusaient autour d'elle comme des milliers d'aiguilles. Sa vue était flou, Harry lui parlait mais elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'il lui disait. Il accrocha son regard au sien, elle s'encra dedans, se concentra sur Harry, uniquement Harry. Ils se mirent à courir et ce n'est que lorsqu'ils se dissimulèrent derrière une tapisserie qu'elle pu reprendre pieds. Son cerveau se remit à fonctionner. Sa première pensé fût pour Ron.

Elle leva son regard et croisa les yeux bleu de celui à qui elle avait enfin avoué ses sentiments. Son coeur se calma. Ils étaient tous les deux là, vivants.

Un flash apparu dans son esprit des cheveux Roux, un visage figé dans un dernier sourire. Elle serra étroitement ses paupières, et enfouie cette image, loin, très loin dans un recoins dans son esprit. Ils devaient agir et mettre fin au combat. Les larmes pourraient attendre.

Mais Ron, lui n'y arriva pas. Il hurlait et pleurait essayant de faire céder la mains d'Harry qui l'avait saisi. Hermione posa une mains sur son épaule.

- écoute moi... ÉCOUTE MOI, RON !

- je veux aider... Je veux tuer des Mangemorts

- Ron, nous sommes les seuls à pouvoir en finir ! S'il te plaît ...Ron ... Il nous faut le serpent... Nous devons tuer le serpent ! Et après seulement on pourra en finir.

Elle avait voulu insuffler de la force et de l'espoir à sa voix mais seul le désespoir perçait. Ron s'immobilisa. Tournant son regard vers Harry, la jeune fille repris :

- il faut que tu saches où se trouve Voldemort, vas y Harry... Regarde ce qui se passe dans sa tête !

Harry semblant lointain, la souffrance se lisait sur son visage.

- il est à la cabane hurlante.

Le coeur d'hermione rata un battements. Mais la force et la rage continuait de gronder en elle. Ce soir il fallait que ça s'arrête, ce soir ils seraient libres ou alors ils seraient morts. Il n'y avait plus de retour en arrière possible.

- allons y, ensemble, nous trois contre le reste du monde

Elle leva les yeux vers les deux garçons, Harry hocha la tête, mais pas Ron. La rage, et la douleur profondément encrée en lui à cet instant ne s'apaisa pas. Les mots n'étaient plus suffisant. Il saisit Hermione par les bras, les larmes dessinaient sur ses joues des sillons pâles.

- je suis désolée Hermione, il faut que je le fasse, il faut que je protège ma famille. Je vous rejoindrait. Je reviens, je te le promet

Il l'embrassa et parti en courant. Hermione serra les poings et mordit sa lèvre au sang. Les sentiments n'avaient pas leur place. Maintenant il fallait se battre, alors elle saisit la mains d'Harry et se mit à courir en direction de la cabane hurlante.

L'horreur était partout sur leur chemin. La mort s'enroulait autour d'eux. L'enfer était sur terre. Hermione ne voulait pas analyser tout ce qu'elle voyait mais elle savait que son cerveau, lui notait chaque détails, retenait chaque hurlements de terreur, chaque sanglots de désespoir, chaque vision des corps mutilés. Elle accéléra, la main d'Harry toujours serrée dans la sienne.

Lorsqu'ils arrivèrent devant le saule cogneur, Harry saisit Hermione par les épaules et l'enlaça. Une boule se forma au creux de l'estomac de la lionne. Et puis le froid s'installa en elle, il était glacial, nappé de désespoir. Elle n'était pas prête à le laisser seul. Il était son frère, sa famille et elle se battrait jusqu'à la mort pour lui.

- non ...Harry, ce n'est pas un adieu, je ne te laisserai pas y allé seul !

Harry caressa doucement ses cheveux. Il était calme, son visage reflétait une image de sérénité qui poignarda Hermione.

- je sais mione. Tu dois tuer nagini ... Et moi...

Et lui devait mourir. Ils n'en avaient jamais parlé, mais Harry était suffisamment intelligent pour l'avoir deviné lui aussi. Tous deux savaient, sans même jamais l'avoir évoqué, parce que s'ils l'avaient fait, cela serait devenu bien trop vrai et réel.

Elle plongea son regard dans les yeux émeraudes de son ami, son frère.

- peut être... Peut-être qu'on se trompe ?

Il eu un sourire triste qui lui brisa le coeur et fît non de la tête. Elle étouffa un sanglot, elle ne pouvait pas, il fallait qu'elle tienne, elle devait être forte.

- je t'aime mione

Elle le serra un peu plus fort contre elle. Une douleur plus intense et plus brutale que le doloris la saisit. Elle sentait qu'on lui arrachait une partie de son coeur, de son âme, de sa vie.

Il n'y eu pas de larmes, elles n'avaient plus leur place. La douleur qu'ils ressentaient était déjà trop forte pour qu'elle puisse encore s'exprimer. Leurs regards se croisèrent une dernière fois, puisant dans la force de l'autre, suffisamment de courage pour affronter la mort.

- tiens, prend la cape et ne sort que lorsque Voldemort se pensera hors de danger.

Elle acquiesça, incapable d'émettre la moindre parole.

Harry appuya alors sur les racines noueuses du saul, les branches s'immobilisèrent.

Quand ils arrivèrent, Voldemort était assis à une table, il parlait à nagini qui était à l'abris dans sa sphère d'étoiles. Et puis Rogue fît son entrée. Il semblait incertain, et c'était étrange de voir sur le visage de ce personnage autre chose que de la haine et du mépris. Il semblait obsédé par le fait de ramener Harry.

- la baguette de sureau ne peut m'obéir pleinement Severus, parce que je ne suis pas son vrai maître.

Et soudain, Hermione compris. Les reliques de la mort existaient réellement et Dumbledore les avait toutes trouvées pour être sûr que Voldemort ne puisse pas les posséder.

-il ne peut en être autrement, je dois maîtriser cette baguette. Tue le Nagini

Le serpent allait attaquer. Au même instant Hermione lança un sort qui fît exploser toutes les fenêtres. Voldemort fît volte face et tomba nez à nez avec Harry qui avait jaillit de leur cachette, profitant de la diversion qui lui avait été offerte.

- et bien, et bien

Il eu un rire à glacer le sang.

- tu vois Severus je n'ai pas besoin que tu m'amène le garçon, je savais qu'il viendrait de lui même

- c'est fini Tom, tout s'arrête ici

Voldemort rie de nouveau et appuya sur sa marque, dans les secondes qui suivirent, les Mangemorts tranplanèrent. Tous se mirent à rire. Harry lui se tenait droit et fier. Voldemort fît quelque pas dans la pièce se réjouissant de l'arrivé de spectateurs.

- lève ta baguette Harry, je ne me battrai pas contre un sorcier désarmé.

Harry leva sa baguette et tourna son regard dans la direction d'hermione, il aurait aimé y voir une dernière fois ces yeux chaleureux mais seul le vide s'étendait devant lui. L'espace d'un instant il pensa à renoncer, tout abandonner et transplaner. Il se remémora les meilleurs instants de sa vie, Hermione, Ron, Ginny. Ils étaient là prêt à donner leur vie pour lui. Maintenant Il était prêt, prêt à se battre. Il regarda de nouveau Voldemort, son regard était sans faille. Il n'avait pas peur et l'instant se suspendit. Voldemort eu un infime tressaillement.

Tout se passa en une fraction de seconde, pourtant aux yeux d'Harry tout se déroula avec une lenteur insoutenable. Il vit d'abord l'éclair vert, foncer vers lui. Puis un rouge qui le heurta en premier, sa baguette s'échappa de ses doigts et enfin Hermione qui se matérialisa devant lui, rattrapa sa baguette et lança un puissant sort de protection sur eux deux faisant dévier le sort vert.

Le coeur de Rogue rata un battement, il connaissait l'inévitable et voir ainsi Hermione s'interposer le mit dans une colère folle. Oui Potter devait mourrir mais cela ne voulait pas dire que tout les autres devaient être sacrifier. Elle était intelligente, la sorcière la plus brillante de sa génération et pourtant elle venait d'agir comme la plus stupide des Gryffondor.

Voldemort et ses Mangemorts furent d'abord surpris de cette apparition et puis le lord noir se mit à rire comme un dément.

- voilà que même tes alliés te trahissent. Une sang de bourde à plus de bon sens que toi potter. Elle sait qui est son maître. Donne moi cette baguette petite fille.

L'orgueil, la vanité, tous ses sentiments biaisent votre façon de voir le monde. Hermione fît un pas en direction de Voldemort, le regard haut et fier, elle était l'arrogance pure. Voldemort eu un rictus de dégout quand il vit la mains de la jeune fille saisir celle de Potter.

- non... Ça n'est pas une trahison. C'est bien plus pitoyable que cela.

Les traits déjà hideux et inhumain de Voldemort se déformèrent un peu plus. Une colère sourde montait en lui. Le jeu ne l'amusait plus.

- combien de fois encore vas tu laisser des sang de bourbe se sacrifier pour toi ? Savoir que ton impure de mère a perdu la vie à cause de toi ne te suffit pas

Harry se tendit, il savait que Voldemort cherchait à le mettre en colère, mais cela ne marcherait pas. Il serra un peu plus fort la mains d'hermione et quand il senti une pression en réponse il la lâcha. Il avait fuit la mort depuis trop longtemps déjà. Trop de personnes étaient mortes pour lui. Il était temps, il fallait qu'il affronte son destin.

- Hermione, pousse toi

La jeune fille se mit un peu plus devant Harry, faisant barrière de son corps. Les Mangemorts jubilaient devant ce spectacle pitoyable, Voldemort lui commençait à s'impatienter. Et Severus vit à cet instant, dans le regard de la lionne qu'elle était prête à se sacrifier pour son ami. Il senti sa poitrine se serrer.

« Lily avait-elle le même regard ce soir d'Halloween 17 ans plus tôt ? »

Le maître des potions senti son cœur se serrer. Stupide Gryffondor et leur loyauté insensé. Il avait espéré qu'elle comprendrait par elle même, qu'elle verrait les indices et en conclurait que Potter était lui aussi un horcruxe mais visiblement il l'avait sur estimé, et elle en paierait le prix fort. Il voulu trouver un moyen de lui dire mais n'en trouva aucun. Il fixa son regard sur la jeune femme qui défiait le lord noir avec fougue.

-Hermione

La peur s'écoula dans ses veines, faisant battre son coeur à une vitesse douloureuse. Harry devait mourir, elle le savait, mais elle ne pouvait se résoudre à le laisser partir. À quoi ressemblerai un monde sans Harry ? Sans celui qui était sa famille. Elle avait peur, car peut importe le dénouement, qu'ils gagnent ou qu'ils perdent, elle ne pourrait plus jamais voir les beaux yeux verts d'Harry ou son sourire. Alors elle chercha au plus profond d'elle même le courage, elle chercha la force de le laisser affronter son destin.

Elle ferma les yeux, et quand elle les ouvrir elle les plongea dans ceux noirs de son ancien professeur de potion. Il était là, derrière son maître. Le regard impénétrable. Il la regardait lui aussi, et fût submergé par l'océan en fusion qui lui faisait face, toute sa colère se dissipa.

"Mais qu'es-tu en train de faire petite lionne ? "

La Gryffondor baissa sa propre baguette et la tendit à Harry, puis s'écarta, gardant bien serré contre elle la baguette d'Harry.

- c'est toi contre moi Tom, laisse la partir

Il eu un bref hochement de tête. Mais Voldemort n'avait pas de principes autres que ses propres intérêts. Harry savait qu'à la seconde où son coeur aurait cessé de battre Hermione serait en danger.

Le survivant se tourna vers Hermione et l'embrassa sur le front. Les adieux avaient déjà été prononcer. C'était la fin. Il eu un éclair vert, il y eu un bruit sourd et il y eu des rires. Une joie malsaine et nauséabond se rependit dans la cabane hurlante. Tous les Mangemorts se réjouissaient, tous sauf un. Caché sous ses longs rideaux de cheveux noir, Severus Rogue fixait Hermione Granger qui le regardait sans ciller, la tête haute.

" J'ai mis un certain temps à comprendre ce qui c'était réellement joué devant moi ce soir là. Je mis un certain temps à comprendre pourquoi tu ne t'étais pas effondrée. Pourquoi tu avais ton regard si farouchement encré dans le miens. Je n'avais pas compris parce que tes yeux qui me transperçaient m'empêchait de réfléchir. Ses yeux d'où transpirait une rage, une rage de tout détruire mais surtout une rage de vaincre. Alors, ce n'est que bien plus tard que j'ai compris que tu étais devenue le maître de la baguette de sureau, parce que tu étais une miss-je-sais-tout, et que tu avais compris les enjeux bien avant nous tous. J'ai fini par comprendre que bien que cela t'ai arraché le coeur, tu savais que potter devait mourir, et que toi tu devais survivre et en finir. Mais sur le moment tes yeux m'avaient paralysé et j'étais incapable de comprendre ça. "

À l'instant même où le corps d'Harry s'effondra au sol, Voldemort paru diminué, il s'assit à la table, tremblant, le dos voûté tel un vieillard. La protection de nagini se brisa et elle se rapprocha de son maitre, glissant le long de la table. Les Mangemorts à ses côtés étaient redevenu silencieux, incertain de la conduire à tenir, et soudain Bellatrix se précipita sur Hermione la saisissant à la gorge.

- À nous deux sang de bourbe

- lâche la !

Ron venait de faire son entrée, il tenait entre ses mains l'épée de Gryffondor. Bellatrix se mit à rire, un rire dément qui glaçait le sang.

- mais que de charmantes et touchantes démonstrations d'amour

Elle appuyait sur chaque syllabe avec un dégout prononcé. Ron resserra sa prise sur le pommeau de l'épée, les mâchoires contractées. Il baissa alors son regard sur le corps qui était étendu à leurs pieds.

-c'est fini gamin, Potter est mort et vous n'êtes que deux.

Le désespoir se lu alors clairement sur le visage du Roux. Hermione regarda, impuissante, son amant se briser de chagrin. Pourtant Ron releva la tête et parla d'une voix roque :

- alors prenez moi à sa place. Je suis un sang pur je pourrait vous servir.

-Ron non ...

Hermione voulu se débattre mais Bellatrix assena un coup violent dans l'estomac de la Gryffondor et lui jeta un doloris qui l'a fît s'écrouler au sol. Ron voulu se ruer vers elle. Et d'un coup Voldemort sembla perdre totalement patience, l'air se mit à vibrer. Il se leva et lança vers Ron un sort.

Le sang jaillit.

Un premier bruit retenti, le visage de Ron se retrouva sur le sol à la même hauteur que celui d'Hermione, le regard figé d'horreur. Et puis un second bruit, un bruit qui hantera jusqu'à la fin la jeune Lionne, le bruit d'un corps qui tombe sur un sol déjà recouvert de sang.

Et tout se brisa. Elle voulu hurler, elle voulu se ruer sur Ron, le prendre dans ses bras, espérer. Espérer l'impossible. Elle cru mourir, parce que sans eux, sans Ron plus rien n'avait d'importance. Elle voulu mourrir, elle voulu que tout s'arrête. Elle senti quelque chose se briser en elle. Et pourtant son coeur continuait furieusement de battre. Sa magie crépitait autour d'elle. Et un feu brûlait dans son âme.

Autours d'elle les Mangemorts restaient interdit devant tant d'horreur. Certains sentir leur estomac aux bords des lèvres, les visages maculés du sang pur d'un sorcier de 18 ans qui venait d'être brutalement assassiné par leur maître.

Severus Rogue cru que c'était fini, la lumière venait de perdre. Le trio d'or n'était plus. Il ressenti alors une tristesse infinie, pas pour lui, non lui, cela faisait bien longtemps qu'il vivait dans les ténèbres, il saurait survivre. Mais cette femme, effondrée à ses pieds, elle n'était que lumière et l'avait toujours été. Mais le seigneur des ténèbres n'aurait pas de repos temps que tout n'aura pas été détruit. La haine gonfla en lui. Il lui avait enlevé Lily et aujourd'hui il venait d'enlever Weasley à son âme soeur, alors que elle avait toujours fait les bons choix, elle avait toujours été droite. Il serra les poings. Il avait mal, mal à en crever pour cette fille qu'il n'avait pourtant jamais appréciée, mais qui comme lui venait d'être brisée de la pire des façons. Il lui sembla alors que son propre chagrin se superposa à celui de la lionne.

Hermione tenta de se relever, elle s'assit, ses mains glissant dans une marre écarlate, le visage baissé, caché par ses cheveux constellé du sang de son amant. Elle était pitoyable. Elle n'était qu'une faible chose aux pieds d'un impitoyable tyran, un chatons tremblant devant le menaçant Python.

Tout était perdu.


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Dans les ténèbres qui m'enserrent

Noires comme un puits où l'on se noie

Je rends grâce aux dieux, quels qu'ils soient

Pour mon âme invincible et fière.

Dans de cruelles circonstances

Je n'ai ni gémi ni pleuré

Meurtri par cette existence

Je suis debout, bien que blessé.

En ce lieu de colère et de pleurs

Se profile l'ombre de la Mort

Je ne sais ce que me réserve le sort

Mais je suis, et je resterai sans peur.

Aussi étroit soit le chemin

Nombreux, les châtiments infâmes

Je suis le maître de mon destin

Je suis le capitaine de mon âme.

William Ernest Henley (1843-1903)