Anciennement Désir et Jalousie, cette histoire est en cours de réécriture :)
Avertissement aux lecteurs :
Ce roman explore des thèmes sombres et troublants, avec des passages susceptibles de heurter les sensibilités. L'histoire contient des descriptions explicites de violence, de manipulation psychologique, et de rapports non consentis. Ces éléments sont présents dans le cadre de la narration et ne sont en aucun cas approuvés par l'auteur.
Si vous êtes sensible à ces sujets, nous vous conseillons de lire ce livre avec prudence. Veuillez prendre soin de vous et faire passer votre bien-être avant toute chose.
Musique d'écriture : Matrix Theme - Clubbed to Death (MCTR Remix)
« Tout a commencé ce jour-là », lui avait dit James, et Albus avait senti la colère l'envahir dans l'instant. Une colère brûlante qui ne le quittait jamais, qui semblait dormante la plupart du temps, et pourtant toujours menaçante.
« Tout a commencé ce jour-là »... Comme si tout avait été de sa faute. Ou bien... Comme si tout était arrivé grâce à lui ? Chacun jugera de son rôle dans toute cette histoire.
Mais au souvenir de ce jour, de ce soir-là, Albus se sentait encore envahi d'une douce amertude. C'était avant les déceptions, avant les trahisons. C'était avant que tout ne change.
Est-ce que tout cela avait été de sa faute ? Peut-être. Mais il ne regrettait rien.
Cela aurait dû être un dîner réussi, une sortie en famille dans un nouveau restaurant français. C'était l'idée d'Harry Potter. Il avait réuni l'ensemble de la famille pour une dernière soirée d'été avant que les « enfants » ne retournent à Poudlard le lundi suivant. À cette occasion, il avait réservé la table ronde centrale.
Albus y était assis, parlant avec Rose, et se chamaillant de temps en temps avec James pendant que toute la famille profitait du dîner.
James et lui parlaient de Quidditch. Puisqu'ils supportaient la même équipe, les Vautours Hurlants, la discussion était civile et calme, une chose rare, puisque les deux capitaines des maisons de Poudlard se disputaient souvent à propos des matchs passés.
"Ils vont battre les Thorns cette année", dit James en se resservant de la bièreaubeurre.
- On avait déjà dit ça l'année dernière, répliqua Albus qui attrapa la bouteille des mains de son frère, voyant que celui-ci était décidé à la vider.
- Non, cette année, c'est la bonne, tu verras Al, dit-il en souriant, et cette année les Gryffondor vont faire pâlir de honte les Serpentards et les renvoyer croupir dans leurs cachots.
- Tu plaisantes, j'espère ? Je suis capitaine cette année, c'est moi qui constituerai l'équipe. Et tu peux être sûr que je les entrainerai à parer toutes tes techniques. Je les connais par cœur."
James scruta son frère de ses yeux brun sombre et brillants. Ce n'était plus amusant pour lui. Il aimait trop gagner.
"Tu ne connais pas le concept d'éthique entre frères ? demanda-t-il avec froideur.
- Hé, James, c'est à toi de recycler tes techniques si tu ne veux pas te faire contrer. Et tu ferais bien de le faire, sinon tu vas te prendre la honte devant tout Poudlard... et le monde des Sorciers," grogna-t-il, "puisqu'en apprenant que nous sommes tous les deux capitaines d'équipe, les médias se feront un plaisir d'être là.
- Les médias sont toujours là Al," dit James en indiquant de la tête les fenêtres du restaurant.
Albus se tourna et pâlit. Des journalistes et des photographes s'agglutinaient derrière les fenêtres. Le bruit des flashs crépitait.
- J'en peux plus, se désespérait-il, ils me rendent dingue. Ils sont toujours là à nous épier et pourquoi ? Pour des titres bidon dans les magazines people comme "Harry Potter et sa famille au restaurant, exclusivité James Potter aime les potages en entrée". Merlin, quel scoop !
- Calme-toi Albus, dit James, en posant sa main sur l'épaule de son frère, c'est le prix à payer pour être les fils d'Harry Potter. Une fois que t'as pigé comment les faire marcher, ça t'ouvre pas mal de portes et c'est plutôt divertissant.
- C'est facile pour toi, t'as le type "people", dit Albus en riant.
-Hé ! dit James en assenant un léger coup de poing sur l'épaule du jeune garçon aux cheveux noirs.
- Non sans rire, tu t'en sors mieux que moi. Je ne les supporte plus, je voudrais qu'ils disparaissent. Tu sais que trois magazines m'ont encore contacté pour que je fasse une interview pour eux, avec photos en exclusivité bien sûr.
- Et tu vas parler de quoi ?
- J'n'en sais rien. Ils veulent me demander mon avis sur la vie à Poudlard, sur les autres élèves, sur la jeunesse. Je suis parfait, tu ne le savais pas ? En tout cas, ils veulent que je sois parfait, dit amèrement Albus, parce que je ressemble à Papa.
- Tu penses encore à cette photo ? Ça fait plus d'un an Al. T'as été pris en train de fumer une cigarette moldue. Et alors ? La belle affaire… Passe à autre chose, dit James, visiblement agacé par son frère.
- Certaines personnes ont dit que j'étais un mauvais exemple pour leurs enfants, James," s'énerva Albus. "Et ils ont voulu que je fasse des excuses publiques. Pire encore, la plupart ont accusé mes amis d'avoir une mauvaise influence sur moi. Ça fait beaucoup pour une simple clope moldue!
- Je sais, ils sont lourds, mais faut que tu fasses avec. T'as une image, sers-t'en.
- Ah ouais ? Comment ? En ayant une fille différente au bras tous les samedis soirs comme toi?
- ça aide pour calmer les rumeurs qui disent que je couche aussi avec des garçons, dit-il en haussant les épaules.
- Mais la vérité… commença Albus.
- La vérité on s'en fout, s'exaspéra James, donne-leur ce qu'ils veulent". Il pointa la fenêtre en désignant les journalistes. "En apparence du moins. Derrière, fais ce qu'il te plait, sans te faire chopper et c'est tout."
Albus ne rajouta rien à cela. La liberté n'existe pas pour lui. Il devait éviter les scandales pour le bien et la réputation de son père et chacun de ses gestes était épié, il le savait. Il leva la main et appela le serveur.
"Monsieur, vous désirez quelque chose ?
- Oui, je sais que ce n'est pas conventionnel, mais pourriez-vous fermer les rideaux, nous voudrions dîner avec plus d'intimité", dit Albus en indiquant les photographes qui continuaient à se coller aux vitres.
Le serveur sourit et acquiesça avant de faire signe à d'autres serveurs de venir l'aider à fermer les rideaux rouges.
Albus respirait enfin.
Il s'apprêtait à reprendre sa conversation quand des bruits venant du hall d'entrée attirèrent son attention.
La porte principale du prestigieux restaurant s'ouvrit et des rires bruyants provenant du hall du restaurant se firent entendre.
Beaucoup de têtes se tournèrent vers l'entrée pour voir qui venait de pénétrer dans l'établissement si grossièrement.
Dorian Nott entra, un grand sourire sur ses épaisses lèvres rouges. Il tenait Scorpius Malfoy par la main et l'entraina dans la grande salle.
Il portait un costume gris dont la cravate était desserrée et une chemise noire. Ses cheveux bruns étaient en bataille, et les mèches sombres, plus longues devant, dissimulaient un peu ses yeux brillants. Il avait probablement bu. Il était pourtant ravissant, de la pointe de ses chaussures vernies à la fine, mais distincte cicatrice qui déchirait son œil gauche.
Short noir et bottes grises, Scorpius Malfoy portait une fine chemise blanche dont les derniers boutons ouverts révélaient un piercing au nombril orné d'un Scorpion d'argent.
Quand ils entrèrent dans la grande salle, le sourire de Dorian disparut lentement quand ses yeux croisèrent ceux de personnes familières ainsi que les regards furieux d'inconnus. Regardant avec défiance la famille Potter-Weasley, il enserra les épaules de Scorpius avec son bras gauche et fit signe au serveur de venir.
« Une table pour deux s'il vous plait, loin de ces gens si c'est possible. »
Scorpius, impassible, attendait que Dorian finisse de s'occuper de la réservation, quand ses yeux gris croisèrent de magnifiques yeux verts qui le dévisageaient intensément. Reconnaissant le jeune Potter, il détourna rapidement le regard et se concentra sur ce que disait Dorian au serveur.
Albus était troublé. Il n'avait jamais vu Scorpius Malfoy d'aussi près. Les Malfoy n'étaient pas revenus dans le Monde des Sorciers depuis longtemps, et il n'avait eu l'occasion de croiser Scorpius que très rarement, principalement Dragon Alley.
Mais Dorian était toujours avec lui et il n'avait jamais pu lui parler. Pourtant, depuis ses dix ans, Albus Severus Potter était obsédé par Scorpius Malfoy, par la manifestation de sa liberté, par son excentricité.
Car Scorpius était connu pour ses frasques, autant dans le Monde Moldu où il avait vécu six ans, que dans le Monde de Sorciers.
Il était fascinant de voir comment l'absence de la famille Malfoy avait enflammé les médias britanniques, soucieux d'épier chacun de leur geste, de sorte que les Malfoy avaient connu une médiatisation au moins aussi constante et invasive que celle des Potter. Cela avait empiré à leur retour.
Mais alors qu'ils subissaient une notoriété similaire en intensité, le traitement des journaux était bien différent, jamais sous un angle flatteur.
Pourtant Scorpius paraissait totalement indifférent à l'image qu'il renvoyait et Potter lui enviait cette liberté.
Quand il pensait à lui, cela lui donne la force pour se permettre d'être jeune, irresponsable et vivant.
Mais jamais, jamais il n'avait pu lui parler. Et il désirait le faire avant d'aller à Poudlard.
Il les observait discuter avec le serveur quand Scorpius indiqua une table, éloignée et intime. Le serveur les conduisit à la table désignée, et Albus en profita pour admirer les deux jeunes gens. La beauté de Scorpius lui avait permis de décrocher quelques contrats avec des photographes et designers Moldus. Par accident bien entendu, Malfoy n'avait rien demandé, tout lui était dû. Les railleries avaient enflé suite aux premières photos, mais Albus comprenait pourquoi il avait été abordé. Scorpius était très gracieux, à l'aise dans sa démarche. Il semblait irréel, trop pâle, trop mince.
« Une consanguinité bien dosée » auraient dit certains, mais Albus détestait ce préjugé, comme tous les autres.
Malgré son pas assuré, il semblait mal à l'aise alors qu'il traversait la grande salle où tous les regards des sorciers présents étaient braqués sur lui, le scrutant avec insistance.
Albus l'observait encore lorsqu'il fut tiré de sa rêverie par Rose :
« Comment a-t-il pu dire une chose pareille, et devant tout le monde ? Il s'est montré hostile alors qu'on ne le connaît même pas !
- Dorian Nott est connu son caractère difficile. Il est colérique, expliqua Teddy. Sauf quand il est avec Scorpius. Ce môme agit comme un calmant sur Nott. Heureusement qu'ils sont toujours ensemble. Dorian pourrait vite devenir violent.
- Avec ce qu'il a vécu, ce n'est pas étonnant, dit Harry.
- Quoiqu'il en soit, Minerva aura pas mal de soucis avec celui-là lorsqu'il sera à Poudlard, dit Ron.
Albus se demanda ce que voulait dire son père, mais Harry ne dit rien de plus sur le sujet. Il remarqua que James n'avait pas quitté Malfoy et Nott des yeux.
Pourquoi avait-il l'air si furieux ?
Albus s'apprêta à le lui demander, mais les serveurs arrivèrent avec les plats et James en profita pour se lancer dans une conversation sur Poudlard avec Rose et lui donner des astuces pour les classes qu'ils auraient cette année.
Le calme était revenu dans le restaurant après l'entrée remarquée de Dorian et Scorpius dans la grande salle. Des murmures traversaient la pièce comble, entrecoupés du son tintant de la porcelaine et le bruit étouffé des pas des serveurs. Les clients pouvaient se délecter du luxueux décor de l'établissement. Le plafond était gracieusement ouvragé, un blanc sculpté, entremêlé de rouge çà et là.
La moquette, rouge écarlate tout comme les fauteuils de velours, donnait un charme tamisé à la grande pièce. Partout brûlaient des bougies, des lustres brillants, qui pendaient du plafond, aux chandeliers d'or installés sur les nappes blanches de toutes les tables circulaires du restaurant. De lourds rideaux pourpres armaient les fenêtres, dissimulant le monde extérieur.
Toujours assis à la table centrale, les Potter-Weasley entamaient le plat de résistance. La table, digne d'un roi, parvenait à contenir l'ensemble de la « Grande Famille » ; chose plutôt rare dans un restaurant luxueux.
Albus se demandait si cette immense table ronde était une originalité grandiose du restaurant ou si la pièce avait été réorganisée de manière à accueillir le Grand Harry Potter. Albus n'en savait rien. Ce qu'il savait par contre, c'était que le nombre de serveurs qui leur étaient attribués était ridicule. Il avait compté : Deux pour la commande, deux pour servir les boissons, quatre pour servir les plats, et deux serveurs qui tournaient nonchalamment non loin de leur table au cas où un Potter ou un Weasley demanderait…du pain ? Ou où sont les toilettes ? Il n'en savait rien.
Perdu dans ses pensées, il piquetait avec insistance une gamba grillée dans son assiette.
James, à la fois agacé et amusé par l'attitude de son frère, lui enfonça sèchement le coude dans les côtes.
« Je ne sais pas si tu sais, mais elle est déjà morte," dit-il en en jetant un coup de tête en direction de l'assiette d'Albus. "Je ne crois pas que la triturer comme tu le fais avec ta fourchette va y changer quoi que ce soit.
- Pardon ? dit Albus, désorienté au sortir de sa rêverie. De quoi est-ce que tu parles ?
- Ta grosse crevette.
- Gambas.
- Si tu veux - c'est une grosse crevette, mais passons - pourquoi tu la charcutes depuis toute à l'heure.
- Je n'ai plus faim c'est tout.
- Au prix du resto, tu pourrais faire un effort…
- C'est mon assiette que tu veux?
- Bah non, elle ressemble plus à rien ta bouillie de crevettes. »
Mais quel imbécile, se dit Albus, il le fait exprès !
-Tu me prends la tête là. Lâche-moi.
-Qu'est-ce qui te turlupine comme ça ?
- Rien, je pense à quelque chose.
James se pencha vers son frère et lui susurra, en souriant :
- Il ne serait pas blond avec de longues jambes minces ce « quelque chose » ?
Albus dévisagea son frère puis se tourna vers à sa gauche et regarda au loin, vers la table excentrée et intime près du mur, où Dorian et Scorpius s'employaient à vider, à deux, une bouteille de vin français, au prix exorbitant, en attendant leurs entrées.
Nott remplissait à nouveau le verre du garçon qui riait doucement en lui demandant d'arrêter. Dorian n'écoutait pas et lui souriait, pencher en avant sur la table, raccourcissant la distance en eux, et le regardait intensément.
« Tu te fais des idées » dit Albus.
James ignora le commentaire.
« Ils sont plutôt proches, » dit-il, indifférent, faisant rapidement migrer une à une les gambas de l'assiette de son frère dans la sienne avec sa fourchette alors que celui-ci avait le dos tourné.
« Faut croire…», répondit Albus, absent, ne lâchant pas le « couple » des yeux.
- Ça va être marrant de les avoir à Poudlard. Marrant et intéressant. Des Serpentards sûrement, non ? Comme le reste de leur famille. Je ne sais pas comment Mc Gonagall a pu accepter de les prendre en 4ème et 5ème années. C'est une première. Qu'est-ce qu'elles sont bonnes tes crevettes !
- Hey ! » s'écria Albus, se rendant compte que James lui avait pris les ¾ de son assiette et l'avait transféré dans la sienne. « Je croyais que c'était de la bouillie ?
- Ça change pas l'goût, répondit James la bouche pleine, je croyais que t'avais plus faim. Choppe mes frites, j'en ai trop.
- Ça ira, merci…
- Tu sais, dit James lentement, il parait que Nott est bon en Quidditch…
Albus le regarda, puis prit une frite dans son assiette avant d'ajouter :
- Bon comment ?
- Doué… le genre qui pourrait être capitaine de Serpentard, ajouta James avec un sourire mauvais.
- Il manquerait plus que ça… soupira Albus.
- Tu ne peux pas l'empêcher de jouer s'il réussit les essais, dit James.
- Rien ne dit qu'il voudra jouer à Poudlard.
- C'est vrai," dit James en souriant. Il se pencha vers son frère.
"Mais tu sais," ajouta-t-il doucement, "s'il joue cette année, on fera tout pour que vous perdiez.
- Ça ne changera pas de d'habitude.
- Ouais, mais ça peut devenir mauvais. »
James regarda autour de lui pour vérifier qu'aucun membre de la famille n'écoutait leur conversation.
Oncle Ron et son père discutaient de la dernière affaire qu'on leur avait confiée en tant qu'Auror. Tante Hermione parlait de la nouvelle réforme qu'elle voulait mettre en place pour libérer les Elfes de Maison avec Grand-mère Molly et sa mère. Lily et Hugo écoutaient oncle Georges parler de ses aventures à Poudlard pendant que Rose tentait de les dissuader d'agir de la même façon et la femme de George riait en l'écoutant. Teddy discutait avec grand-père Weasley de son nouveau poste à Poudlard en tant que Professeur de Charme.
« Écoutes, reprit James, Nott méprise notre famille. C'est déjà assez atroce que tu sois à Serpentard, mais si en plus tu fais rentrer dans ton équipe le type qui nous snobe en public, en nous jetant sa haine en pleine tête… Je vous démolirai. T'es mon frère, mais la fierté des Potter passe avant tout.
Albus éclata de rire. Mais il n'était pas du tout amusé. C'était totalement absurde. James était beaucoup trop sérieux et jamais il n'avait entendu son frère lancer des menaces envers qui que ce soit, ce n'était pas son genre.
- La fierté des Potter ? Elle n'a rien à voir là-dedans, c'est ridicule. Et en quoi être un Serpentard est une honte ? Mon entrée à Serpentard ne pose aucun problème à Papa. Ni à Tante Hermione d'ailleurs. Mais vous autres, vous avez la tête bourrée des préjugés qu'Oncle Ron vous a mis dans le crâne.
- Oncle Ron ne m'a rien mis dans le crâne. J'ai vécu assez longtemps à Poudlard pour connaître les Serpentards. Je ne dis pas qu'il n'y a que des pourris dans ta maison, mais y'en a plus qu'ailleurs. Et si Nott et Malfoy y entrent, ça deviendra encore plus vrai.
- Arrête de m'insulter et d'insulter ma maison ! Et c'est pareil pour Nott et Malfoy, tu ne les connais même pas !
- Eux non plus ne nous connaissent pas et regarde quelle a été la réaction de Nott quand il nous a vu ! Ils ont eu le cerveau empoisonné par leur famille. Par les Malfoy. Nott passe pas mal de temps avec eux non ?
- Malfoy n'est pas comme ça. »
James détourna les yeux de son frère et murmura :
- Il est pareil, sinon pire
Albus s'étonna de la réaction de son frère, et ne rajouta rien. Pour lui, James avait toujours été un garçon sociable et apprécié. Il le percevait comme une personne ouverte et tolérante, qui ne se préoccupait pas des vieilles rancunes de la guerre. Maintenant il ne reconnaissait plus son frère, cet individu haineux et méfiant.
"Ne t'approche pas d'eux, Al, rajouta James. Ils sont appréciés comme le sont les gosses de riches qui ont de la notoriété et des entrées un peu partout. Mais à Poudlard, y'en a quelques-uns qui n'apprécient pas leur venue. Il ne faudrait pas que tu trouves dans le mauvais camp si ça devait clacher.
- Et tu fais partie de ces personnes James ? demanda doucement Albus, même celui-ci avait peur de connaître la réponse.
James sourit, mais ne répondit pas. Il regarda sa montre et se leva.
-Tu pars James? demanda Harry Potter en regardant son aîné appeler le serveur pour demander sa veste.
- Oui je t'avais prévenu Papa, je vais à une soirée d'ouverture d'un nouveau club et j'emmène Kristine.
- Ta copine s'appelle Kathleen, James ! dit Albus.
-Ouais peut-être, peu importe, répondit son frère en s'éloignant.
- C'est très classe ça, cousin ! dit Rose d'un ton réprobateur.
James se retourna et lui envoya un baiser avant de sortir de la Grand Salle.
- Ah celui-là, soupira Harry avec tendresse.
- Quand on change de petite-amie toutes les semaines, c'est difficile de se rappeler de son nom, dit Ron en riant.
- Je ne le laisse plus les amener à la maison. J'aimerais qu'il m'en amène une avec laquelle il sera sérieux, soupira Ginny.
- C'est désespéré, rajouta Harry.
- Il est encore jeune, laissez-lui le temps, il n'a pas l'âge pour avoir une aventure sérieuse, dit Hermione.
- Rappelle-moi quel âge tu avais quand tu étais avec Krum ? demanda Ginny.
-Hey !
- Du calme Ron. Il n'y avait rien de sérieux entre Krum et moi, à peine un baiser.
- Je crois que Hugo et moi on en a assez entendu maman, s'exclama Rose.
Les adultes éclatèrent de rire.
- Les jeunes refusent de croire que leurs parents ont été jeunes, dit Hermione en regardant sa fille avec tendresse.
Le départ de James oublié, les conversations reprirent à table.
Albus discutait avec Rose des cours de Potion qu'ils auraient cette année avec le Professeur Slughorn. Il essayait d'oublier les paroles de son frère, ce qui était difficile, car Albus était persuadé que les menaces de James n'étaient pas vides…
« Ce serait intéressant si toi et moi avions cours de Potion ensemble. Mais il est plutôt rare que ce cours se passe entre les Serdaigles et les Serpentards, dit Rose.
- Qui sait ? Cette année sera peut-être l'année où on aura le maximum de cours ensemble et donc le maximum de cours où je pourrais copier sur toi.
Rose lui lança un regard noir.
- Ou simplement profiter de ton infinie connaissance pour te demander des conseils, rectifia Albus.
Rose se mit à rire.
- Je te laisserais un peu copier, tu le sais bien.
- Une chance que tu ne sois pas totalement comme ta mère.
- Laisses ma mère tranquille Al, lança-t-elle et lui frappant affectueusement le bras.
Albus adorait sa cousine, sa cousine intelligente et « humaine » (comme disait Oncle Ron). Pourtant Albus savait qu'elle aurait préféré qu'il se retrouve à Gryffondor.
Ils n'en avaient jamais parlé, mais elle avait fait partie de ceux qui avaient demandé à Mc Donagall de le changer de maison. Sans doute avait-elle redouté qu'il ne trouve pas sa place au milieu des Serpentards.
Quand Albus avait déclaré qu'il désirait rester à Serpentard, Rose n'était plus intervenue dans l'histoire. Mais son cousin faisait toujours l'objet de répliques cinglantes de la part d'Oncle Ron, Oncle Georges, James, et parfois même, de Ginny.
Les moments les plus difficiles étaient les matchs de Quidditch, lorsque James et lui s'affrontaient lors des matchs. Les Potter et Weasley devaient alors décider quelle équipe ils supportaient et dans quelle tribune ils s'assiéraient pour regarder le match.
Ginny avait décidé qu'ils s'installeraient dans les tribunes de Gryffondor pour tous les matchs, par habitude puisque la plupart d'entre eux avaient été Gryffondor… par habitude elle avait dit…
Albus n'avait pas été furieux, mais peut-être un peu blessé.
Mais il se sentait seul, terriblement et douloureusement seul, à l'école, comme à la maison, malgré la présence de sa grande famille. Il était toujours comme un étranger parmi eux, toujours différent.
C'est pour cette raison que lorsqu'il avait entendu dire que les Malfoy étaient de retour et que Scorpius était admis à Poudlard, quelque chose avait changé pour lui. Peut-être qu'avec Scorpius, il pourrait se sentir… moins seul.
Et il ne savait pas pourquoi il avait ressenti cela, mais cette sensation ne l'avait jamais quitté.
La discussion sur Poudlard se poursuivait. Hugo et Lily avaient rejoint la conversation et demandaient à leurs aînés des informations sur leur troisième année d'étude à Poudlard. Albus participait à la conversation, mais ne pouvait s'empêcher de lancer des coups d'œil vers la table de Nott et Malfoy. Ils en étaient au plat principal, mais aucun d'eux n'y avait vraiment touché. Ils avaient commencé une nouvelle bouteille de vin.
Dorian parlait et Scorpius écoutait. Mais le sujet de la conversation ne devait pas être plaisant, car Nott avait le visage sombre et Scorpius était adossé à sa chaise, éloigné de la table, les bras et les jambes croisés. Il ne regardait pas Dorian. Ils ne se disputaient pas, mais ils n'étaient pas d'accord.
Scorpius se leva soudain et s'excusa auprès de Dorian avant de prendre la direction des toilettes.
Dorian appela le serveur. Sans doute pour demander la carte de dessert, car le serveur commença à débarrasser leurs assiettes.
Albus se leva soudain.
Dorian n'était pas avec Scorpius. Scorpius était seul. C'était le moment.
Rose le regarda avec surprise :
- Où est-ce que tu vas ?
- Aux toilettes, répondit Albus, pressé.
- Attends, on va avoir la carte des desserts.
- Commande pour moi, lui lança Albus en la regardant par-dessus son épaule en se dirigeant rapidement vers les toilettes.
Trop rapidement ! Contrôle-toi !
Il jeta un rapide coup d'œil à Dorian, mais celui-ci ne l'avait pas remarqué, occupé à feuilleter la carte.
Albus arriva devant la porte et s'arrêta. Il passa rapidement ses doigts dans les mèches noires de ses cheveux emmêlés, pour essayer de les peigner un peu. Puis il respira profondément et poussa la porte.
Fin du Chapitre 1
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