Jour 350
" Merci du fond de l'âme de m'avoir sauvé. Je me noyais et tu t'es jeté à l'eau sans une hésitation, sans un regard en arrière" Jean cocteau"
Ils n'avaient pas reparlé du baisé, ils n'avaient pas non plus reparlé de ce qu'ils s'étaient dit ce matin là. Ils avaient juste repris leur vie. Et ça allait parfaitement à Severus, de toute façon qu'est ce qu'il aurait pu lui dire ? Qu'il avait perdu le contrôle ? Que ça faisait des semaines , des mois qu'il rêvait de l'embrasser ? Qu'il avait cru la perdre et que son potentiel rejet lui avait fait perdre les pédales ? Non il ne pouvait pas dire ça, même si il le voulait il n'aurait de toute façon pas su trouver les mots pour exprimer ce qu'il ressentait. Alors rien n'avait changé. Pourtant parfois Severus avait l'impression qu'Hermione l'observait à la dérobé, il l'avais même surprise à frôler sa mains lorsqu'ils se croisaient. Et il était presque certains que l'espace qu'ils laissaient entre eux sur le canapé avait drastiquement réduit. Mais il préférait se taire et profiter de ses changements sans prendre le risques de tout gâcher.
Aujourd'hui était une belle journée et le soleil chauffait déjà à travers les fenêtres. Severus jeta un coup d'oeil à sa redingote posée sur la chaise de sa chambre et finalement la laissa à sa place et descendit seulement vêtu d'une chemise noire. Hermione était déjà dans la cuisine chantonnant un air de Queen tout en préparant le petit déjeuné. Severus resta un instant sur la dernière marche de l'escalier et dévorant la jeune femme du regard. Elle portait un t-shirt un peu trop court bien que très large et un short. Ce short que Severus maudissait depuis que le beau temps avait fait son retour.
Le soucis de ce short c'est qu'il semblait chaque jour un peu plus court. Et chaque jours le bord de celui ci semblait se rapprocher un peu plus de la courbures des fesses de la jeune femme. Et il ne savait pas vraiment si il voulait voir ce short franchir cette limite ou non. Et il était de plus en plus difficile pour rogue de détacher son regard des courbes d'Hermione et n'osait imaginer le savon qu'il se prendrait ci cette dernière s'en rendait compte.
Il tenta de détacher son regard de la jeune femme quand celle ci se mit alors à balancer ses hanches au rythme de la musique qu'elle chantait. Maudit short ! Il baissa la tête et se dirigea directement vers sa tasse déjà remplie de café brûlant. Il le but d'une traite.
- bonjour professeur, bien dormi ?
Il l'ignora et se contenta de prendre la Gazette du sorcier et de lire distraitement les gros titres
- et bien vous avez l'air de bonne humeur
Sans attendre de réponse Hermione se leva est voulu attraper un verre dans le placard se mettant sur la pointe des pieds. Son t-shirt se releva dévoilant le ventre de la lionne. Rogue avala son café de travers.
- que diable ! Vous êtes une sorcière, agissez comme tel ! Et par pitié mettez un pantalon !
Il se leva alors comme une furie et disparue dehors. Il n'entendit pas Hermione éclater d'un rire cristallin. Visiblement le vouvoiement revenait aussi quand il etait géné.
Et les jours continuèrent à défiler doucement.
Ce soir là , alors que Severus n'avait pas vu le temps passé absorbé par la modification de la potion anti douleur, il aperçu de la lumière sous la porte du grenier. Il s'approcha silencieusement et assista à une scène à laquelle il n'était pas prêt : Hermione dansait en tenant pattenrond dans ses bras et chantait à tue-tête. Le son était coupé par un sort mais lorsque Rogue retira le sortilège, il reconnu immédiatement la chanson.
Il resta un instant l'observant dans l'entre bâillement de la porte danser et chanter avec insouciance, et quand il voulu faire demi tour elle posa enfin son regard sur lui. Il allait s'excuser quand elle posa son chat et lui tendit une mains, puis l'attira à elle avec un rire mélodieux.
- ni compte même pas Hermione
Elle continua de danser un immense sourire aux lèvres
- Ooh. ooh ooh
Ooh ooh ooh
And i try. oh my god do i try
Il voulu résister, mais comment résister à la fille qui hante ses rêves ? Elle passa alors ses mains autour de ses épaules laissant sur rogue une marque brûlante, et continua à chanter et danser. Le coeur du maître des potions se mit à battre avec frénésie. Vaincu Severus fini par se laisser porter. Il attrapa une des mains de la lionne et la fit tournoyer. Le rire de la jeune femme fini par prendre toute la place, dans le coeur de Rogue. Merlin qu'elle était belle, ses cheveux volant autour d'elle, son sourire lumineux et ses yeux, Merlin, ses yeux d'or étaient plongés dans les ténèbres des siens. Severus aurait voulu se perdre une vie entière dans ce regard, dans ses bras. Il aurait voulu sentir la caresse de ses mains partout sur son corps, et sentir la douceur de sa peau sur la sienne.
La musique, se ralentie, changea, mais ils continuèrent de danser. Rogue laissa glisser sa mains droite jusqu'à la hanche de la jeune femme, leurs mains gauches étroitement enlacés. C'était une valse lente, bien loin du semblant de rock qu'ils avaient essayé de danser une minute plus tôt. Hermione avait toujours son regard tourner vers son professeur, ses yeux semblait pétiller. Et puis la musique se tue.
- vous êtes un bien meilleur cavalier que pattenrond. Merci
La réflexion arracha un sourire au sombre maître des cachots
- voilà un compliment que me réchauffe le coeur.
Hermione pouffa. Et le coeur de Severus se remis à battre plus vite. Il glissa son regard vers les lèvres souriantes de la lionne et il senti son estomac s'élever dans les airs. Merlin comme il rêvait en cet instant de lui voler un baiser et sentir de nouveau le miel de ses lèvres contre les siennes.
- vous êtes un excellent danseur.
Il porta son regard vers leurs mains toujours jointes et s'écarta gêné, amenant toujours plus de distances entre eux. La lionne ne le voyait pas comme ça, il ne devait pas. Il se tourna vers le velux cherchant à se cacher pour reprendre contenance
- j'ai passé 19 ans à apprendre à des cornichons sans cervelle à danser, je suppose que ça aide à anticiper tes pieds avant qu'ils n'écrasent les miens
Il sourie faiblement, Hermione, elle, baissa les yeux embarrassée ce qui arracha un petit rire à Severus. Ce son sonna agréablement aux oreilles de la jeune femme. Elle s'assit alors sur un amas de coussins et de plaids.
- danser m'aide à m'endormir
- insomnie ?
- la nuit les cauchemars sont maîtres
Rogue hésita un instant et fini par s'assoir aux côtés de la jeune femme.
- racontes moi
Elle tourna la tête vers lui étonnée
- il est tard, vous devriez déjà dormir, ne perdez pas de temps avec moi. Je vais bien
- Je crois que tu avais déjà remarqué, mais je ne dort beaucoup, alors j'ai tout mon temps
Elle lui lança un sourire qui encore une fois fit chavirer le Coeur de severus. Merlin si ça continuait comme ça il finirait par mourir d'une crise cardiaque.
- je …
Elle tortilla ses doigts, remis une mèches de cheveux derrière son oreille et lança des regards gêné à Rogue. Puis elle soupira et posa sa tête sur l'épaule de l'homme assit à ses côtés. Sa mains glissa en direction de celle du maitre des potions, elle entrelaça leurs doigts. Et le Coeur de rogue se remit à battre avec frénésie.
- à quoi penses tu ?
- A tellement de choses.
Il y eu un silence que severus laissa s'étirer il ne voulait pas brusquer la jeune femme. Machinalement sans qu'il ne s'en rende compte son pouce commença à caresser doucement la mains qu'il tenait.
- j'ai peur d'oublier
C'était un murmure prononcé du bout des lèvres Rogue accentua le mouvement de son pouce, pour lui faire passer un peu de courage.
- le soir où tout s'est fini, quand je suis aller me coucher, les images tournaient sans s'arrêter. Le sang, les hurlements, la peine. C'était comme une boucle sans fin. J'ai voulu graver chaque visages, chaque paroles… pour ne pas les oublier...ceux qu'on a perdu ce soir là.
La voix de la lionne était tremblante et elle se blotti un peu plus contre son ancien professeur, calant son nez dans son cou. Respirant son odeur rassurante d'herbes, de vieux parchemins et de café. Rogue était au supplice de ce contact. Merlin qu'il aurait aimer qu'elle pose ses lèvres à cet endroit, qu'il aurait aimer qu'elle lui chuchote de douces paroles.
- je commence à oublier professeur, ça n'est plus eux que je vois quand mes yeux se ferment.
Sa voix était basse, comme une confession honteuse.
Même si son corps et son âme voulait le contraire rogue se redressa et s'éloigna un peu de la jeune femme pour pouvoir plonger son regard dans le sien.
- c'est normal d'avancer, tu ne peux pas penser à eux sans cesse. Ça n'est pas ce qu'il voudraient. Tu dois continuer à avancer. Tu dois vivre, deux fois plus même, en leur honneur. Ses images ne partiront pas. Certains jours elles reviendront en force et de submergeront. Pas parce que tu les oublies, mais parce qu'au contraire ils restent là, ses moments atroces que tu as vécu font partis de toi. Mais ça n'est pas parce qu'ils sont présents qu'ils doivent tout contrôler. Tu as le droit d'avancer, tu as le droit d'être heureuse de nouveau, d'avoir des projets et de vivre. Rester bloqué dans le passé n'est pas la solution crois moi.
- Avez vous réussi à avancer ?
Il aurait pu s'offusquer à cette question, son ancien lui l'aurait fait. Mais maintenant il voyait l'inquiétude sincère dans le regard de la lionne. Leurs visages étaient si proches et pourtant si éloignés. Il baissa un instant les yeux, désarmé. Et dans un murmure mal assuré il répondit:
- Grâce à toi
Ils se fixèrent un instant. Il cru même la voir se rapprocher lentement et puis finalement elle se leva, lui tendit une mains pour l'aider à se relever. Il fixa un instant la mains et décida de se relever sans aide
- je ne suis pas si vieux que ça
Le rire d'hermione retenti. Elle remis de la musique et attrapa la main de Severus pour l'entrainer dans une nouvelle danse. Elle se colla à lui, entourant ses bras autour de sa nuque et posa son frond sur son torse. Alors Rogue déposa avec douceur ses mains sur les hanches de la lionne. Ils dansèrent lentement, en silence jusqu'à ce qu'Hermione reprenne la parole:
- moi aussi j'avance grâce à vous. Sans vous je n'y arriverais pas. Je retire ce que j'ai dit il y a longtemps, je ne partirais pas, je ne vous laisserai plus sortir de ma vie. Ne me demandez plus jamais ça.
Le coeur de Rogue cogna plus fort contre sa cage thoracique, et une nuée d'hippogriffes prit son envol dans son estomac. La musique jouait doucement autour d'eux, les étoiles brillaient au dessus d'eux, à travers le velux.
Il comptait pour elle, il avait un impact dans sa vie. Elle avait besoin de lui. Elle voulait qu'il reste.
- je ne vais nul part. Tant que tu voudras de moi, je resterais.
Jamais il ne s'était senti aussi important. Il repensa à sa vie de souffrance. Au manque d'amour de sa mère, aux coups de son père, à l'incompréhension de Lily, à sa colère contre lui, aux mépris de ses camarades et de toute personne qui croisait sa route, à la manipulation de dumbledore, au jugement de ses collègues, à la haine d'harry et Minerva après la mort du directeur. Sa vie n'avait été jonché que de douleur. Ado, il s'était cru maudit, adulte il s'était résigné. Il avait fini par éradiquer toute trace d'espoir d'une vie meilleure.
Et puis, un jour, il l'avait rencontré. Il la revoyait parfaitement, immobile face au vide, contemplant les landes, sa robe noire s'agitant dans le vent. C'était là, à ce moment que sa vie avait commencé. Toutes ses années avant ne comptaient pas. Toutes ses souffrances, sa haine, tout ça n'existait plus. Comment de tels sentiments pouvaient exister alors qu'il était là, tenant Hermione dans ses bras, dansant sur une chanson d'amour des années 70. Il s'était cru maudit, aujourd'hui il se sentait bénis. Elle faisait parti de son monde, mais mieu encore, lui faisait parti du siens. Il faisait parti des gens qu'elle aime. De cet amour inconditionnel, cet amour sans contre partie. Et être aimé ainsi, c'est la plus belle chose qu'il n'ai jamais eu.