Bonus: Baddock & Towler

Chapitre à caractère sexuel.

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Grant Towler avait fait une énorme connerie à Poudlard en attaquant Héméra Malfoy l'année passée. Il le savait, il voyait les conséquences de la vendetta de Lucius Malfoy sur sa famille. Mais il ne parvenait pas à regretter. Après tout ce n'était qu'une sale mioche de Mangemort qui allait suivre le même chemin que son père (seuls des crétins croyaient Malfoy lorsqu'il disait être victime de l'Imperium!)

De toute façon, tous les Serpentards étaient des Mangemorts en devenir et…

La gifle sauvage et puissante balancée par la cousine de Grant avait coupé court aux radotages de l'ancien Gryffondor. Croisant le regard furibond de sa cousine, Grant se hérissa. Les propos échangés furent violents et cruels et heurtèrent violemment l'égo du jeune sorcier.

Elle pensait qu'il était un crétin égocentrique, incapable de la moindre empathie dont les actions aveugles allaient détruire tous ce à quoi il tenait! Elle avait rajouté qu'il était un assisté qui se pensait intouchable de par la position de ses parents mais qu'il allait crever comme une merde si on lui coupait les vivres!

Grant était quelqu'un de fier. Et d'orgueilleux. Et il avait sauté à pied joint dans le piège de sa cousine.

Outré qu'elle remette ainsi en doute son intellect, il avait fourré ses affaires dans sa malle, l'avait rétrécie et était parti affronter le vaste monde! Il allait lui prouver tord et réussit! Et ce, sans utiliser le nom des Towler!

Le problème était que le monde magique était impitoyable et sans la protection offerte par son nom, Grant avait découvert la rudesse de la vie. Échecs après échecs, il avait fini par entrer, en désespoir de cause dans l'Allée des Embrumes. La ruelle sordide l'avait mené dans le quartier des Brumes et la révélation du lieu avait été une première claque pour le sorcier. Découvrir le pourcentage énorme d'êtres magiques qui vivaient là en avait été une seconde.

Il avait fini au Café de la Goule qui ne recrutait pas. Ils avaient déjà leur effectif complet.

«J'ai une collègue qui cherche a compléter son équipe», avait annoncé le gérant.

«Où puis-je la contacter?» avait demandé Grant qui voyait ses options fondre comme neige au soleil.

«Dans le monde moldu.»

Grant avait grimacé. Les moldus étaient des choses pitoyables incapable de magie. Ils étaient brutaux et ignares et malgré tout Grant n'avait pas le choix.

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Au début de l'automne Mordred avait ramené un gamin à peine majeur au Black Bee. Le mioche qui avait l'age d'Hermione était famélique et crade.

Pétunia avait bugué un moment avant d'insulter Mordred. Pendant ce temps, Sloan avait récupéré le jeune et l'avait traîné dans une des chambres inoccupées de l'auberge, lui ordonnant de prendre une douche et d'enfiler les vêtements propres empruntés à Max.

Mordred testait le nouveau cocktail sanguin créé par Pétunia lorsque Sloan était redescendu avec l'invité surprise du Seigneur Vampirique. Le gamin, une fois décrassé, avait révélé avoir des cheveux bruns qui ondulaient légèrement et un visage pale dont les pommettes étaient poudrées de petites taches de rousseurs. Ses grands yeux noisettes exploraient la salle, chargés de curiosité mais aussi de méfiance.

«Je suis Pétunia Granger, et toi?»

Le gamin, qui nageait dans les vêtements de Max (preuve qu'il n'était vraiment pas épais) s'assit sur l'un des tabourets du bar avant de répondre.

«Arnold Baddock. Vous êtes de la famille de Hermione Granger?»

«C'est ma fille», avait déclaré Pétunia avec un sourire avant de commencer à cuisiner le petit sorcier.

Entre les demi-vérités qu'il avait laissé échapper et le témoignage de Mordred (qui l'avait sortit de la rue), Pétunia avait un tableau incomplet mais déjà inquiétant de la situation. Le gosse était un sang-pur qui avait fugué (pour des raisons gardées secrètes) et vivait à la rue.

«On commence à manquer de mains les week-ends. Ça t'intéresse de bosser pour moi?»

Arnold avait accepté. Au début il ne travaillait que les week-ends lorsque le bar était bondé et lors des jours de repos de Sloan ou Max. Trois semaines après son arrivée au Black Bee Pétunia l'embauchait à plein temps. La paye était loin d'être fabuleuse, mais Arnold estimait que le logement gratuit qu'il avait à l'auberge compensait largement le salaire bas.

S'il avait su qu'il allait devoir supporter un colocataire qu'il ne pouvait pas encadré, il n'aurait pas été si enthousiaste.

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Max Liostro, cuisinier du Black Bee et cracmoll renier de l'une des grande famille sang-pur anglaise, avait regardé l'évolution de Arnold Baddock avec amusement. Le gosse avait plongé dans sa nouvelle réalité avec l'aisance d'un canard dans l'eau.

Le jeune Grant Towler envoyé par le gérant du Café de la Goule au début de l'année 1995 eut beaucoup plus de mal. Le blondinet aux yeux verts était une boule de nerfs et colère. Il avait des choses à prouver mais ne semblait pas savoir s'il voulait les prouver aux autres ou à lui même.

Pétunia avait interrogé Grant une trentaine de minutes avant de lui proposer un contrat. Lorsque Max lui avait demandé pourquoi elle avait accepté un gamin aussi tendu et furieux contre le monde, elle avait longuement soupiré.

«J'ignore ce qui se passe dans les familles Sang-purs, mais ca flingue ces gosses. Ce doit etre mon syndrome du héro, mais je ne peux pas les laisser repartir si je sais que je peux les aider.»

«Ne te brûle pas en voulant les aider», avait seulement déclaré Max avant de retourner en cuisine.

Grant avait eu du mal à s'habituer à la vie du Black Bee, à la clientèle moldue, à la clientèle magique non sorcière, au métier de serveur tout simplement. Mais il faisait des efforts. Pas pour les autres mais parce qu'il refusait d'admettre qu'il soit possible qu'il ne réussisse pas quelque chose que sa némésis fasse avec aisance.

Max se souviendrait longtemps de la réaction de Arnold lorsque Pétunia lui avait annoncé qu'il allait devoir partager son logement avec un autre jeune sorcier. Le brunet avait été neutre, ouvert sur l'idée. Puis Pétunia avait présenté Grant et là les deux jeunes s'étaient transformés en chats sauvages. Feulant, crachant, ils avaient manqué de se foutre sur la gueule au beau milieu de la salle.

Grant haïssait les Serpentards (pour des raisons idiotes) et Arnold haïssait Grant (pour avoir attaqué une gosse de onze ans et Max pouvait respecter cela.).

Max, Mordred, Sloan et même Marc avaient dit que c'était une très mauvaise idée de laisser ces deux là dans le même logement.

Pétunia n'en avait pas démordu. Soit ils créchaient dans le même appartement, soient ils se trouvaient un logement ailleurs. Vu leurs salaires, les deux gosses avaient fermé leur gueule et serré les dents.

Max, Mordred, Sloan et même Marc avaient commencé des paris sur le temps qu'il faudrait pour que l'un des deux jeunes pète un câble et tente de tuer l'autre.

Pétunia avait ricané et placé un autre pari sur lequel Jack l'avait suivie.

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Grant feula de colère.

Il ignorait ce qui avait déclenché cette énième engueulade. Il savait juste que cela avait commencé à la fin de sa journée alors qu'il était rentré dans le minuscule appartement qu'il partageait avec ce connard de Baddock depuis trois mois.

Arnold, le visage déformé par un rictus haineux, envoya son poing dans le visage de Grant. Quelque chose craqua sous sa main alors que l'ancien Gryffondor reculait d'un pas sous la violence du choc. Lorsque le blond releva le visage, du sang, frais et rouge vif coulait de son nez sur son menton, gouttant à grosses gouttes sur son tablier. Il essuya la coulée carmin, l'étalant sur sa joue avant de grogner sourdement à son assaillant. Ses dents, droites et alignées étaient désormais teintées de rouges.

Grant bondit sur Arnold et sous son poids ils basculèrent tous deux au sol. Il releva son poing, prêt à rendre la pareille au connard de serpentard.

Sa baguette, leurs deux baguettes avaient été oubliées depuis longtemps, ayant roulé au sol dès les premiers échanges de coups.

Arnold esquiva le coup in extrémiste et la main du gryffondor frappant violemment le sol. La douleur l'aveugla un court instant. Sa fureur redoubla. Il allait frapper de l'autre main, lorsque ce lâche de serpentard le déstabilisa et, d'un puissant coup de reins, inversa leurs positions.

L'arrière du crâne de Grant cogna le carrelage et il vit des étoiles. Un premier coup lui explosa la pommette. Il para le second.

Arnold était aussi furieux que lui. Cela se voyait à la grimace qui déformait son visage normalement si harmonieux. Ses yeux étaient noirs de rages et du sang coulait depuis son arcade sourcilière gauche que Grant avait heurté au tout début du conflit.

L'ancien Gryffondor parvint à attraper la main qui allait s'abattre sur lui dans sa main droite et envoya la gauche, un peu en désespoirs de cause, vers le visage de son assaillant. Il ne fut qu'à moitié surprit de sentir son poignet attrapé dans une main de fer dont les ongles courts et bien taillés mordirent dans la chaire tendre de son avant-bras.

Un cri de douleur lui échappa.

Cri qui mourut pitoyablement lorsque les lèvres d'Arnold s'écrasèrent sur les siennes. Une vague de chaleur le traversa de la tête aux pieds. Il mordit de toutes ses forces.

«Aie! Ça va pas?!» s'exclama Arnold, du sang coulant de sa lèvre inférieure

«Toi, ça va pas?! Crevard!» répliqua Grant.

«Salaud»

Arnold attrapa la main libre de Grant et fondit sur lui. Un gémissement échappa à Grant et une langue étrangère força le passage entre ses lèvres. Il batailla pour la dominance du… c'était trop violent pour être appelé baiser. Il n'y parvint pas et tenta de renverser la tendance en faisant basculer le Serpentard.

Leurs dents s'entrechoquaient et sa bouche était toujours pilonnée par une langue qui n'était pas la sienne. Son bas ventre était en feu. Ce crevard de Serpentard était beaucoup plus fort qu'il ne laissait penser et Grand était complètement cloué au sol, punaisé par le poids du brun assis sur ses cuisses.

Arnold, le souffle court finit par relâcher la bouche de Grant. Ses lèvres étaient mouillées de salive et de sang et ses pupilles dilatées cachaient presque entièrement le noisette pale de ses iris. Ce tableau envoya directement une nouvelle vague de chaleur dans le bas ventre de l'ancien Gryffondor.

«T'en veux plus?» haleta Arnold d'une voix rauque.

Grant grogna. Ses deux mains étaient bloquées dans celle de son adversaire. Il se rabattit sur la seule chose qu'il pouvait encore faire dans sa position. Son ondulation brusque du bassin pressa délicieusement son érection, électrifiant tous ses nerfs. Vu le hoquet surprit et le son obscène qui franchit les lèvres d'Arnold juste après, il n'était pas le seul.

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Arnold était très inconfortablement installé. Le tapis sur lequel il était allongé lui grattait le dos, frottant désagréablement sur les longues griffures laissées par les ongles de Grant. L'angle de la table basse lui rentrait dans la hanche, l'un de ses genoux le lançait douloureusement et c'était sans parler de son visage qui s'était pris plusieurs coups furieux.

Et pourtant, avec ses taux de dopamines, sérotonine et ocytocine dans son sang, il s'en foutait pas mal. Il était bien.

«T'es réveillé?» demanda Grant un peu plus loin.

«Ouais.»

«Tu l'avais déjà fait?»

Arnold lâcha un grognement interrogateur. Il avait bien trop d'hormones dans le sang pour réfléchir.

«Coucher avec un gars?» poursuivi le Gryffondor.

«Oh. Non. J'ai déjà eu des filles. Enfin, une. Mais pas d'homme.»

«Moi non plus.»

«Merlin! Ça va? Je ne t'ai pas… blessé?» demanda Arnold, alarmé par la réponse de son colocataire.

«Quand tu m'as collé ton poing dans la gueule, si.»

«T'as commencé.»

«Mais sinon, ça va», répondit Grant en se redressant sur ses coudes.

Il avait le nez enflé et plusieurs hématomes sur le visage. Du sang séché maculait sa joue et son menton. Il grimaça en se redressant.

«Plus jamais de sang et de salive comme lubrifiant», déclara l'ancien Gryffondor en se penchant pour récupérer son caleçon ayant atterri sur le dossier d'un fauteuil.

Arnold mata sans scrupule le cul pale qui se baladait juste à portée de mains. Et en parlant de cela, deux distinctes empreintes de mains décoraient les hanches étroites du blond.

«Attends, ça veut dire qu'il y aura une prochaine fois?» demanda le Serpentard lorsque les propos de son colocataire s'enregistrèrent.

Gant lui balançant son pied dans la jambe et Arnold jura.

«Habille-toi, on doit ranger, c'est le bordel. Et dégueulasse.»

Arnold prit sur lui pour ne pas faire un commentaire qui aurait été très mal pris. À la place, aussi dignement que possible (sachant qu'il avait la tronche couverte de sang, des bleus sur tout le corps, des griffures gigantesques dans le dos et des traces séchées sur le ventre qui étaient clairement pas du sang), il se dirigea vers la salle de bain.

Il avait besoin d'une douche et il n'allait même pas tenter de récupérer son sous-vêtement de la veille. Connaissant sa veine, son caleçon avait fini au milieu des tessons de feu le vase décoratif.

«Tu ne veux pas m'accompagner?»

Un lancer de chaussettes sales fut sa seule réponse.

Avec un soupire, l'ancien Serpentard se glissa sous la douche. L'eau chaude fit un bien fou à ses muscles noués. Il attrapa un pain de savon parfumé à la verveine et son regard s'arrêta sur ses mains. Des images flashèrent derrière ses paupières. Il revoyait Grant allongé sous lui, les joues rouges et le regard brumeux alors qu'il cisaillait précautionneusement son entrée.

Arnold sentit ses joues s'enflammer et il secouât la tête pour chasser ce souvenir parasite.

Merlin, comment allait-il réussir à travailler avec Grant maintenant?

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«Il se passe un truc pas net», commenta Sloan.

«Ah! Toi aussi tu as remarqué!» s'exclama Max.

«Difficile de ne pas le voir.»

Sloan et Max, depuis la porte menant aux cuisines regardaient leurs deux collègues interagir. Arnold était derrière le comptoir, comme d'habitude, préparant des verres. Grant était en salle et faisait des aller-retours entre les tables et le bar, apportant les commandes et récupérant les verres vides. C'était normal. Ce qui ne l'était pas étaient les échanges entre les deux jeunes.

Depuis qu'ils travaillaient ensemble, Arnold et Grant ne faisaient que se chercher des noises. Piques cruelles et commentaires mesquins, c'était une guerre couverte entre les deux durant tous leurs services.

(Max ne savait pas comment ils faisaient pour partager un logement sans s'entre-tuer.)

Or, depuis une poignée de jours, ils ne parlaient plus. Plus de commentaires cruels, de piques méchantes ou de mesquineries gratuites. Juste le nom des consommations. Tous échanges de regards étaient évités avec soins et si par malheur leurs yeux se rencontraient, les deux jeunes viraient aux rouges pivoines.

«Ils ont couché ensemble», déclara Max avec assurance.

«Je dirais bien enfin, mais comment peux-tu en être aussi certain?»

«Tu vois une autre raison qui expliquerait le fait qu'ils s'évitent avec soin et qu'ils agissent comme des midinettes timides lorsqu'ils ont un contact visuel ou pire, physique?»

«Pas faux.»

«Mais vous avez fini les deux commères?» demanda Pétunia, surgissant dans leur dos. «Allez, au boulot!»