Petit mot de l'autrice : je suis allée au restau avec mes parents et ma tante


Jour 11 : Morale

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Souvent, Amerei se dégoûtait.

Elle avait pourtant toujours assumé ses tendances pour les plaisirs de la chair. Qu'elle s'approche d'hommes ou de femmes, elle n'en avait jamais tiré aucune honte. Elle aimait l'amour, elle aimait en donner tout comme elle aimait en recevoir, où était le mal ? Nul part, à ses yeux. Alors elle enchaînait les passades, les amants, les amours éphémères, sans jamais repenser à deux fois à ce qu'elle faisait.

Son mariage avait tout bouleversé.

Elle avait essayé de se tenir à l'écart des tentations. De ne pas leur céder. Elle était une femme mariée, désormais, et était bien déterminée à rendre hommage à ce rôle.

Le problème, c'est que son époux ne l'avait jamais considérée comme telle. Jamais il n'était venue la visiter, l'honorer, faire d'elle sa femme. Amerei avait attendu, trépigné, patienté... en vain. Peut-être Lancel n'était-il pas intéressé par ces choses là. Peut-être que c'était sa condition de femme qui lui posait problème. Elle ne savait pas si le problème venait d'elle ou de lui, mais une chose était sûre : elle était lasse d'attendre. Sa jeunesse ne serait pas éternelle, elle se devait d'en profiter ! Et si son mari n'était pas déterminé à honorer son corps, alors tant pis. Elle trouverait bien d'autres désireux de le faire.

Elle avait alors reprit ses embrassades secrètes, avec la même volupté qu'autrefois. Il y avait cependant un détail qui faisait toute la différence : désormais, lorsqu'elle sentait des lèvres se poser sur son corps ivre de vie, elle ressentait de la culpabilité. Pour la première fois de sa vie, elle avait l'impression que ce qu'elle faisait était immoral. Et dans ces moments-là, elle en venait à détester son époux, qui lui aurait évité bien ces sentiments désagréables si il avait daigné s'intéresser à elle...

Mais elle ne le détestait jamais autant qu'elle se méprisait elle-même.