Le lendemain, nous avions rendez-vous à la première heure avec le général Mills et le colonel Swan. Lexa semblait légèrement tendue, anxieuse quant aux répercussions de son accès de colère de la veille. Elle savait que son comportement face au président pourrait avoir des conséquences, mais elle n'avait pas le choix. Il fallait affronter la situation.

Lorsque nous sommes entrées dans la salle de réunion, le général Mills nous interpella immédiatement.

Capitaine Woods, Lieutenant Griffin, un mot s'il vous plaît.

Nous échangeons un regard avant de nous approcher. Lexa gardait un visage impassible, mais je pouvais sentir la tension dans sa posture.

Woods, votre comportement d'hier était inacceptables, commença le général, le ton dur. Le président est une cible, une victime. Vous en prendre à lui de cette manière aurait pu avoir des conséquences désastreuses.

Lexa tenta de s'excuser, ses mots hésitants : Je suis désolée, Général. Je...

Je ne veux pas entendre d'excuses, la coupa-t-il d'une voix tranchante. Je sais que vous avez eu peur pour le lieutenant Griffin, mais votre relation personnelle ne doit en aucun cas interférer dans vos missions. Si cela venait à se reproduire, je n'aurais pas d'autre choix que de vous séparer. Ses yeux se firent perçants, nous scrutant tour à tour. Est-ce bien compris ?

Oui, général, avons-nous répondu à l'unisson, la voix basse, mais ferme.

Le général nous fit signe de rejoindre les autres pour commencer la réunion. Nous nous installâmes, Lexa toujours un peu crispée à mes côtés, mais déterminée à prouver sa valeur.

Très bien, passons à la situation actuelle, annonça le colonel Swan en prenant la parole. La situation est encore plus grave que ce que nous imaginions. Le suspect que nous avons appréhendé hier n'a rien révélé lors des interrogatoires, comme on pouvait s'y attendre. Il va falloir creuser plus profondément pour établir des connexions entre lui et l'organisation qui menace le président.

Il se tourna vers Raven, confiant : Reyes, je compte sur vous pour mener à bien ces recherches. Nous devons découvrir qui travaille encore dans l'ombre.

Raven acquiesça, le regard concentré.

Le général Mills reporta alors son attention sur Lexa : Capitaine Woods, qu'en est-il de l'organisation de la sécurité autour du président ? Que proposez-vous ?

Lexa prit une grande inspiration avant de répondre avec assurance : Je pense qu'il est nécessaire de refaire un check-up complet de tout le personnel ayant accès au président, de sa garde rapprochée à son équipe administrative. J'ai entièrement confiance en Raven pour mener cette vérification approfondie. Hier, je n'ai reconnu personne d'autre dans l'entourage du président, mais je doute que le suspect agisse seul. Ce n'était pas son mode opératoire à l'époque, et je ne pense pas que cela ait changé.

Elle marqua une pause, puis continua avec fermeté : Je propose que les lieutenants Ray et Griffin, ainsi que moi-même, formions la garde rapprochée du président pendant toute la durée de l'enquête. Nous serons à même de repérer d'éventuels intrus et de réagir immédiatement en cas de menace.

Le général hocha la tête, encourageant Lexa à poursuivre.

Je souhaite aussi que les Blake se chargent de la coordination à distance, en assurant une surveillance globale. Quant aux protocoles de sécurité actuels, ils doivent être entièrement révisés avant que nous ne prenions nos fonctions auprès du président. Je propose de diviser l'équipe en deux groupes, chaque lieutenant dirigeant l'un des groupes, tandis que je superviserai l'ensemble des opérations.

Le général réfléchit un instant avant de répondre : Très bien, Capitaine. Si vous êtes sûre de votre plan, je vous fais confiance. Cependant, je vous préviens : plus d'esclandre. La prochaine fois, je n'hésiterai pas à vous retirer de cette mission.

Lexa se raidit, mais acquiesça. Son regard était résolu, sans trace d'hésitation.

Compris, général. Il n'y aura plus de problème.

Parfait. Maintenant, mettez-vous au travail. La sécurité du président est entre vos mains.

Quelques heures, plus tard, nous étions dans le bureau de la vice-présidente pour lui présenter notre plan.

Bonjour, Madame, la Vice-présidente, dis-je en lui serrant la main.

Mesdames, quel est votre plan ? Demanda-t-elle d'un ton sobre mais attentif.

Tout d'abord, avec les lieutenants Griffin et Ray, nous nous chargerons personnellement de la sécurité rapprochée du président, expliqua Lexa. De cette manière, nous sommes certaines que sa garde la plus proche sera sans faille.

La vice-présidente haussa un sourcil, légèrement sceptique. Juste à trois ? Habituellement, ils sont cinq.

Lexa répondit avec assurance : Vous avez devant vous les meilleurs éléments possibles. Trois suffiront dans ce contexte.

La vice-présidente acquiesça, mais son froncement de sourcils trahissait son doute.

Très bien... Dit-elle prudemment.

Je pris alors le relais : Concernant le reste du personnel, notre équipe passe en ce moment au crible tous les employés de la Maison Blanche de manière encore plus approfondie. De l'agent d'accueil aux snipers, en passant par les cuisiniers. Toute personne susceptible d'avoir un lien, direct ou indirect, avec le président sera analysée minutieusement. Et si le moindre doute persiste, ils seront interrogés par nos soins.

Quant aux protocoles de sécurité, ajouta Lexa, nous les avons intégralement révisés. Ceux en place étaient obsolètes et comportaient bien trop d'incohérences. De plus, si vos services ont été compromis, il est probable que ces protocoles aient été divulgués.

Je pris une inspiration avant de conclure : En résumé, nous serons trois à assurer la garde rapprochée du président. Deux de nos agents se chargeront de la coordination à distance — ils superviseront les snipers, les équipes de sécurité internes, ainsi que toute la logistique autour de la Maison Blanche.

La vice-présidente resta silencieuse quelques instants, réfléchissant à notre proposition. Lexa reprit la parole, son ton ferme mais respectueux.

Avez-vous des questions ?

La vice-présidente croisa les bras, fixant Lexa et moi d'un regard calculateur. On pouvait sentir qu'elle pesait chaque mot, chaque détail que nous venions de lui exposer.

Je dois admettre que votre approche est... Directe, dit-elle enfin, une note de scepticisme dans la voix. Cependant, je suis prête à vous faire confiance, étant donné la situation.

Elle se redressa légèrement sur sa chaise, l'air de prendre une décision définitive.

Votre équipe semble compétente, et je comprends l'urgence de la situation. Mais sachez que je garderai un œil attentif sur la moindre de vos actions. Son regard perçant se posa sur Lexa, qui soutint sans faillir.

C'est tout ce que nous demandons, madame, répondit calmement Lexa, son visage de marbre, cachant parfaitement la tension palpable. Nos priorités sont claires : protéger le président et éliminer la menace.

La vice-présidente hocha la tête, mais quelque chose dans son attitude indiquait qu'elle n'était pas encore totalement convaincue. Elle se leva ensuite, marquant la fin de l'entretien.

Très bien. Faites ce que vous avez à faire, mais n'oubliez pas que vous avez maintenant une grande responsabilité entre vos mains. Elle nous accompagna vers la porte, puis s'adressa à nous une dernière fois. Je vous tiendrai personnellement responsables en cas de manquement.

Lexa hocha la tête et nous sortîmes du bureau. À peine la porte refermée derrière nous, je vis Lexa serrer la mâchoire, encore tendue par les événements de la veille et le poids de ses nouvelles responsabilités.

Elle ne nous fait pas totalement confiance, dit-elle en soupirant. Alors qu'on a déjà montré plusieurs fois que nous avions raison.

Ça viendra, répondis-je, posant une main sur son bras pour la réconforter. Pour l'instant, on doit juste se concentrer sur le président.

Lexa acquiesça, son regard s'adoucissant légèrement. Mais le poids des responsabilités restait perceptible.
Nous étions de retour dans la salle de briefing avec le général Mills et le colonel Swan. Cette fois-ci, l'atmosphère était plus détendue, mais l'urgence n'en était pas moins présente. Lexa prit la parole en premier.

Raven, où en sommes-nous avec l'analyse du personnel ? Demanda-t-elle en se tournant vers la technicienne.

Raven, qui était assise devant son ordinateur portable, releva la tête.

Je suis en plein dedans. J'ai déjà éliminé plusieurs candidats qui étaient sans histoire, mais j'ai trouvé quelques anomalies dans certains dossiers, des détails qui ne collent pas. Elle tourna l'ordinateur pour nous montrer des profils. Je suis en train de creuser davantage, mais il va me falloir un peu plus de temps pour confirmer quoi que ce soit.

Lexa hocha la tête.

Continue comme ça. On a besoin d'une analyse complète et précise. Tu es la seule à qui je confie cette tâche.

Raven fit un signe de tête, avant de replonger dans son écran. Bellamy et Octavia étaient également présents, impatients d'avoir leurs nouvelles instructions.

Bellamy, Octavia, reprit Lexa en s'adressant aux deux. Je veux que vous soyez nos yeux sur le terrain. Analysez chaque détail des lieux où le président sera amené à se déplacer. Points d'entrée, faiblesses dans la sécurité, tout.

Bellamy hocha la tête, son visage sérieux.

Compris, Capitaine.

Le briefing continua, chacun recevant des consignes précises pour la suite. Après avoir établi les bases de notre plan, Lexa et moi prîmes un moment pour discuter en privé avec Mills et Swan.

Je pense qu'il est impératif que nous soyons affectées à la garde rapprochée du président dès à présent, commença Lexa. Clarke, Anya et moi devons être présentes en permanence à ses côtés, pour repérer le moindre signe de danger et éviter toute faille.

Mills observa Lexa avec attention avant de répondre.

C'est une idée solide, Capitaine. Avec vous trois sur place, je serai plus tranquille. Cependant, il faudra faire preuve d'une vigilance de tous les instants. Ce réseau que nous traquons est puissant, et il est probable qu'il ait des taupes en place depuis un moment.

C'est pour ça que je veux une équipe resserrée, sans failles, confirma Lexa. Et une coordination sans faille avec le reste de l'équipe à distance.

Très bien, répondit Swan en prenant des notes. Nous officialiserons cette configuration dès cet après-midi.

Alors que nous sortions du bureau après la réunion, Lexa était tendue, mais concentrée.

On se prépare au pire. C'est maintenant que tout se joue, dit-elle d'un ton grave.

Je posai une main sur son épaule pour la rassurer.

On est prêtes, Lex. Ensemble, on ne laissera rien nous échapper.

Elle sourit doucement, son regard perçant retrouvant une lueur de détermination.
Quelques heures, plus tard, nous nous trouvions devant le président, dans ses appartements privés. L'atmosphère était solennelle, et bien que nous soyons ici pour garantir sa sécurité, je pouvais sentir une certaine tension dans l'air.

Capitaine Woods, Lieutenant Griffin, Lieutenant Ray, je vous écoute. Comment allez-vous procéder pour assurer ma sécurité ?

Lexa, calme mais déterminée, répondit sans hésiter :Monsieur le Président, avec votre permission, nous souhaitons d'abord vous expliquer notre manière de fonctionner. Pour garantir votre sécurité de manière optimale, il est crucial que nous puissions nous coordonner avec l'ensemble de votre personnel. Chaque mouvement doit être contrôlé, chaque protocole vérifié.

Le président hocha la tête, pensif: Bien, je comprends. Et quels sont vos prochains pas ?

Je pris la parole, le ton assuré: Nous aimerions, avec votre autorisation, inspecter vos appartements. Ce genre de vérification nous permettra de garantir qu'aucun détail n'a été négligé. Cela inclut une analyse des points d'accès, des systèmes de sécurité, et une vérification discrète du personnel qui entre et sort de cet espace.

Le président croisa les bras, un léger sourire sur les lèvres, mais quelque chose dans son expression semblait indiquer une certaine réticence. Inspecter mes appartements... ? Il marqua une pause. Vous n'avez pas l'impression que c'est un peu... Excessif ? Mes équipes de sécurité s'en chargent déjà, non ?

Lexa échangea un regard rapide avec moi avant de répondre d'une voix ferme, mais polie : Monsieur, votre sécurité est notre priorité absolue, et nous avons des raisons de croire que le protocole actuel pourrait être compromis. Notre inspection vise à renforcer ce qui est déjà en place. Ce n'est pas une question de remettre en cause votre équipe, mais de nous assurer qu'aucun détail ne nous échappe.

Le président, visiblement plus détendu, finit par céder. Hm... Très bien, je suppose que vous savez ce que vous faites. Allez-y, je vous autorise à inspecter mes appartements. Mais faites ça rapidement, je n'aime pas qu'on chamboule mes habitudes.

Je lui adressai un sourire professionnel: merci, monsieur. Nous serons aussi discrets que possible.

Pendant ce temps-là, le lieutenant Ray, restera avec vous. Nous commençons votre protection dès maintenant. Souligne Lexa
Alors que nous commencions à organiser l'inspection, un détail me frappa : la présence inhabituelle d'un garde à l'entrée des appartements, quelqu'un que je ne reconnaissais pas.

Je murmura à Lexa: Lex, ce garde... Tu le reconnais ?

Lexa plissa les yeux, analysant l'homme. Puis elle me lança un regard préoccupé. Non, il n'était pas là lors de notre premier briefing avec la garde rapprochée du président.

Lexa et moi échangeons un regard rapide avant de nous diriger discrètement vers ce garde inconnu. Son attitude semblait trop rigide, presque comme s'il essayait de dissimuler quelque chose. Cela ne correspondait pas à l'attitude habituelle d'un membre de la garde présidentielle.

Lexa à voix basse, en me fixant : Clarke, reste sur tes gardes. Quelque chose cloche.

Nous approchons du garde, et Lexa prend la parole d'une voix autoritaire, son ton laissant peu de place à la réplique.

Lexa avec froideur : Nom, grade et fonction ?

L'homme se redressa, son regard légèrement nerveux, mais il tenta de garder une expression impassible.

Sergent... Morgan, madame. Affecté ici... À la garde du président, dit il en bégayant légèrement

Lexa plissa les yeux, sceptique : Vous êtes nouveau ? Je ne me souviens pas de vous avoir vu lors du briefing.

Le garde déglutit, visiblement mal à l'aise sous le regard perçant de Lexa: Je... J'ai été transféré hier matin. Dernière minute. Vous pouvez vérifier avec mon supérieur.

Lexa, froide et implacable, riposta immédiatement : Transféré hier matin, vous dites ?

Elle se tourna vers moi, avant de reprendre :

Je vais vous demander de quitter les lieux pour vérification. Maintenant.

L'homme hésita, cherchant visiblement une échappatoire.

Je renchéris calmement : Vous avez entendu, Sergent. Nous devons vérifier votre dossier. Veuillez partir.

À contrecœur, il finit par obtempérer, mais son expression crispée me mit mal à l'aise. Une fois hors de vue, Lexa soupira et murmura : Il y a quelque chose qui cloche. Je ne le sens pas.

Je tentai de la rassurer, bien que le doute me tenaillât également : On va vérifier avec Raven. Il a peut-être été affecté en urgence.

Lexa secoua la tête, obstinée : Peut-être. Mais j'ai un mauvais pressentiment. On a déjà été dans ce genre de situation avant. J'ai besoin de savoir. Maintenant.

Elle sortit son téléphone et envoya un message à Raven, lui demandant de fouiller le dossier de ce soi-disant Morgan.

Quelques minutes plus tard, alors que nous commencions l'inspection des appartements, Lexa reçut une notification. En lisant le message, son expression se durcit.

Clarke... Il n'y a aucun Morgan enregistré dans la base de données du personnel de la sécurité. Aucun.

Mon cœur s'emballa. Nous échangeâmes un regard lourd de sens, le poids de la situation s'abattant sur nous.

Il est ici pour quelque chose, murmurai-je en serrant la mâchoire. C'est forcément lié à la tentative contre le président. On doit l'arrêter. Maintenant.

Sans hésiter, Lexa prit les devants, donnant des ordres à travers son oreillette.

Anya, arrête immédiatement un garde du nom de Morgan. Faux nom. Il est armé et dangereux. Retenez-le avant qu'il ne s'échappe.

Nous nous précipitâmes hors de la pièce pour retrouver cet homme, l'adrénaline montante. Mais une pensée me traversa soudain l'esprit, un frisson glacial parcourant ma colonne vertébrale.

Et si c'était plus qu'une simple infiltration ? Et s'il visait quelqu'un de plus personnel ?... Demandais-je en chuchotant

Lexa fronça les sourcils, ses pensées allant probablement dans la même direction. Il pourrait être ici pour toi... Ou même à cause de ton père.

L'idée me terrifia, mais nous n'avions pas le luxe de céder à la peur. Nous devions agir vite, et avec précision.
Lexa et moi déboulons dans le couloir, l'adrénaline pulsant dans nos veines. Nos esprits sont en alerte maximale, chaque bruit ou mouvement suspect déclenchant un signal d'alarme. Lexa ne ralentit pas, sa détermination visible dans chaque pas rapide qu'elle prend.

Lexa (dans son oreillette) : Anya, statut ?

Un léger grésillement, puis la voix d'Anya résonnent dans nos oreillettes.

Anya répondit d'un ton tendu mais maîtrisé : Le suspect est dans le hall principal. J'ai deux agents avec moi, mais il semble nerveux. Je pense qu'il a compris que quelque chose cloche. Je l'encercle. Dépêchez-vous.

Nous nous précipitons vers l'ascenseur, mais à mi-chemin, Lexa change d'avis et attrape ma main. Non, par l'escalier. Il pourrait essayer de nous bloquer dans l'ascenseur.

Je hoche la tête, la suivant sans discuter. Nous dévalons les marches quatre à quatre, nos esprits focalisés sur une seule chose : capturer cet homme avant qu'il ne puisse faire plus de dégâts.

Arrivées dans le hall principal, nous apercevons Anya, les bras croisés, tenant sa position à côté de deux autres gardes. "Morgan" est là, sa nervosité palpable. Il lance des coups d'œil rapides autour de lui, prêt à fuir à tout instant.

Lexa s'avança, glaciale : Sergent Morgan ! L'homme se fige, puis tourne lentement la tête dans notre direction. Son regard se durcit, et c'est à ce moment précis que je le vois poser la main sur la crosse de son arme, dissimulée à moitié sous sa veste. Anya et moi réagissons instinctivement, mais Lexa est la plus rapide. Lâche ton arme. Maintenant.

Le sergent hésite, ses yeux cherchant désespérément une échappatoire. C'est alors qu'il fait une erreur fatale : il attrape son arme, la sortant à une vitesse folle, mais pas assez rapide pour battre Lexa.
En une fraction de seconde, Lexa tire, visant son épaule pour le neutraliser. Le coup résonne dans tout le hall. "Morgan" s'effondre, lâchant son arme sous l'impact. Un des gardes d'Anya s'avance rapidement et le plaque au sol, lui passant les menottes.

Essoufflée, je m'approchai de Lexa, l'adrénaline battant encore dans mes tempes.

Lexa, ça va ?!

Elle releva la tête, me lançant un regard vif, encore portée par la tension de l'affrontement. Elle hocha la tête, sans perdre son sang-froid.

Il va parler, répondit-elle d'un ton calme, mais glacial. Quoi qu'il ait prévu, il n'était pas seul.

Autour de nous, les autres agents sécurisaient le périmètre, leurs armes prêtes au cas où la situation dégénérerait encore. Lexa et moi avançâmes vers "Morgan", désormais cloué au sol, une grimace de douleur déformant son visage ensanglanté.

Anya s'approcha, son expression froide comme l'acier. Je l'emmène en détention, déclara-t-elle sèchement. On va lui faire cracher ce qu'il sait.

Alors qu'elle s'apprêtait à le traîner vers les cellules sécurisées, "Morgan" releva doucement la tête. Un sourire tordu, teinté de défi, se dessina sur ses lèvres.

Vous êtes déjà trop tard, murmura-t-il, sa voix étrangement calme, presque provocante. Ce n'est que le début.

Un frisson glacial me parcourut. Lexa s'abaissa légèrement, son regard perçant s'ancrant dans celui de l'homme. Son ton, coupant comme une lame, fendit l'air :

Trop tard pour quoi ? Qu'est-ce que vous préparez ?

Vous verrez bien, ricana-t-il, la lueur de son regard vacillant dans un mélange d'arrogance et de triomphe. Puis, lentement, ses yeux se tournèrent vers moi.

Mais vous, continua-t-il, vous devriez déjà vous inquiéter pour elle.

Le poids de ses mots s'abattit sur moi comme une pierre. Lexa se figea. Je vis ses mâchoires se contracter, ses poings se serrer si fort que ses jointures blanchirent.

Lexa, murmurai-je doucement, sentant sa colère monter comme une vague. Ne le laisse pas te déstabiliser...

Mais même avec ma tentative de réconfort, je pouvais voir que Lexa restait tendue, son esprit déjà absorbé par les implications de ce que "Morgan" avait dit. Elle baissa les yeux sur nos mains jointes, puis releva la tête pour balayer la pièce du regard, cherchant des réponses là où il n'y en avait pas.

On ne peut pas prendre ça à la légère, murmura-t-elle. S'ils savent pour toi… ou pour ton père… ça veut dire qu'ils surveillent bien plus que le président.

Je sentis un frisson me traverser. Elle avait raison. Ce n'était pas seulement une question de sécurité nationale ; c'était devenu une menace directe contre nos vies.

On en parlera à Raven, répondis-je doucement, essayant de rester pragmatique malgré l'inquiétude qui grondait en moi. Elle trouvera quelque chose. On doit creuser.

Lexa hocha la tête, mais je pouvais encore sentir l'orage en elle, cette lutte intérieure entre son besoin de rester professionnelle et son instinct protecteur qui semblait prendre le dessus dès qu'il s'agissait de agent de sécurité s'approcha, saluant rapidement avant de donner un rapport à Lexa.

Capitaine Woods, le suspect a été placé en détention. Une équipe est déjà en train d'examiner ses effets personnels. Nous attendons votre feu vert pour entamer l'interrogatoire.

Lexa lui fit un signe affirmatif, sa voix retrouvant sa froideur militaire.

Bien. Ne commencez rien sans que le lieutenant Griffin et moi soyons présents.

L'agent acquiesça et repartit aussi vite qu'il était venu. Lexa se tourna vers moi, son expression toujours grave.

Il va falloir qu'on fasse vite. Plus ils ont d'avance sur nous, plus ça devient dangereux.

Je serrai légèrement sa main, captant son regard un instant.

Lexa, on va trouver ce qu'ils préparent. Et quoi que ce soit, on les arrêtera. Ensemble.

Elle me fixa, ses yeux trahissant une vulnérabilité qu'elle ne laissait presque jamais paraître. Puis elle hocha lentement la tête, relâchant une partie de la tension dans ses épaules.

D'accord, dit-elle finalement. Mais reste près de moi, Clarke. Promets-le.

Toujours, répondis-je sans hésiter.

Nous quittâmes le hall principal pour rejoindre la salle d'interrogatoire, nos esprits focalisés sur la prochaine étape. Mais au fond de moi, je savais que cette menace n'était qu'un fragment de quelque chose de bien plus grand. Et pour la première fois depuis longtemps, je craignais que cette mission ne nous dépasse.