Un sourire plus grand que le soleil
12 décembre 2024
La journée s'annonçait particulièrement belle ce matin-là.
Eddie se réveilla, profitant des premiers rayons de soleil qui pénétraient doucement dans la chambre. À ses côtés, Buck dormait paisiblement, les traits détendus, une main posée sur sa poitrine.
Eddie aurait voulu venir se nicher contre lui mais même si sa famille de cœur n'ignorait rien de leur relation, leur capitaine ne les laisserait jamais dormir ensemble dans le dortoir de la caserne.
Il observa le visage serein de son petit-ami quelque minute. Un sourire étira ses lèvres quand il se rendit compte qu'il aurait le droit de voir ce spectacle pour le restant de ses jours. Il était plus que satisfait de cette routine douce et sereine qui s'installait dans leur vie commune.
Il se leva silencieusement, s'habilla rapidement avant de préparer le café et de savourer l'odeur qui se répandait dans la cuisine alors que leur capitaine était en train de préparer le petit déjeuner. Quelques minutes plus tard, Buck les rejoignit, les cheveux en bataille, un sourire encore endormi sur le visage.
– Hey, murmura Buck, la voix encore enrouée par le sommeil.
– Salut, répondit Eddie en lui tendant une tasse de café, le regard plein de tendresse. Bien dormi ?
Buck acquiesça avec un sourire satisfait, prenant une gorgée de café avant de s'étirer.
– Pas aussi bien que à la maison, répondit-il en faisant bondir son cœur de fierté. Mais une nuit sans appel est une nuit qui mérite une bonne note.
Eddie ne put s'empêcher de sourire, touché par cette simplicité et cette honnêteté qui caractérisaient Buck. Il n'avait jamais ressenti autant de paix avec quelqu'un, et cela ne faisait que renforcer ses sentiments, chaque jour un peu plus.
La journée commençait avec un rythme tranquille, mais ils savaient tous deux qu'elle pouvait vite basculer et il n'était qu'à la moitié de leur garde de 24 heures.
Après un petit moment de détente à deux sur le toit de la caserne, ils retrouvèrent l'équipe, déjà occupée à préparer le matériel. Buck se mit immédiatement au travail, plaisantant avec leurs collègues et distribuant des sourires éclatants à tout le monde. Eddie le regardait, son cœur se réchauffant à la vue de son petit ami, aussi à l'aise et lumineux que jamais.
Pour le premier appel de la journée, ils eurent une intervention dans une école primaire pour une suspicion de fuite de gaz. Ils se mirent en route, l'adrénaline légère d'une nouvelle intervention parcourant leurs veines. À leur arrivée, un groupe d'enseignants les attendait à l'entrée, inquiets mais reconnaissants de leur présence.
– Merci d'être venus si vite, dit la directrice en les accueillant. Les enfants sont dans la cour, en sécurité, mais on a cru sentir une odeur étrange près de la salle de sport.
Eddie hocha la tête et expliqua calmement le protocole de sécurité aux enseignants. À ses côtés, Buck l'écoutait attentivement, puis il se tourna vers les enfants, qui les observaient avec une curiosité non dissimulée.
– Hey, les gars ! lança Buck en souriant aux enfants regroupés à l'écart. Vous savez pourquoi on est là ?
Les enfants secouèrent la tête, et Buck se mit à leur hauteur, un sourire rassurant aux lèvres.
– On est là pour vérifier que tout va bien, et une fois qu'on aura terminé, on pourra peut-être vous montrer un peu notre équipement. Ça vous dit ?
Les yeux des enfants s'illuminèrent, et certains applaudirent même.
Eddie observa cette scène, le cœur léger. Buck avait cette capacité unique à mettre tout le monde à l'aise, enfants comme adultes. Ce don naturel faisait naître un mélange de tendresse et d'admiration en lui, renforçant son désir de bâtir quelque chose de durable et de solide à ses côtés.
Pendant qu'ils se préparaient à inspecter les lieux, Eddie ne put s'empêcher d'observer Buck, qui lançait des regards complices aux enfants tout en restant concentré sur son travail. Ils commencèrent leur inspection, vérifiant les conduites de gaz et s'assurant qu'aucun risque imminent ne planait sur l'école.
Buck se montrait méticuleux, attentif, et Eddie ne put que se sentir chanceux de l'avoir à ses côtés. Ce désir qu'il ressentait depuis quelque temps devenait de plus en plus présent, prenant forme dans son esprit, jusqu'à ce qu'il réalise enfin ce qu'il voulait vraiment : un second enfant, un enfant qui aurait les yeux de son compagnon.
Il voulait un enfant de Buck.
La vérification terminée, ils retournèrent dans la cour, annonçant aux enseignants que tout était en ordre et qu'il n'y avait aucun danger pour les enfants. La directrice les remercia chaleureusement, et les enfants, eux, restaient fascinés par la présence de Buck. Il leur proposa alors de s'approcher, montrant son casque et ses équipements, expliquant leur utilité avec une aisance naturelle.
– Wow, vous êtes super fort, Monsieur Buck ! lança un petit garçon aux yeux émerveillés.
Buck rit doucement et lui ébouriffa les cheveux, visiblement touché par l'admiration du jeune garçon.
– Merci, mais je te parie que toi aussi, tu seras très fort quand tu seras pompier.
– Moi aussi, je veux être comme vous ! cria un autre enfant.
Eddie, qui observait la scène un peu à l'écart, sentit une chaleur intense dans sa poitrine.
Voir Buck avec ces enfants, si aimant, si patient, lui donnait envie de parler de ce désir enfoui en lui, de lui partager cette envie de créer ensemble une famille plus grande, de lui donner la chance d'être père.
Mais il se retint.
Ce n'était ni le moment ni l'endroit pour aborder un tel sujet. Pour l'instant, il se contenta d'apprécier la scène, de graver dans sa mémoire ce sourire éclatant de Buck, plus lumineux que le soleil lui-même. Eddie savait que, tôt ou tard, il aborderait ce sujet avec lui, mais pour l'instant, il préférait savourer cette journée simple mais si significative.
Lorsque l'intervention fut officiellement clôturée, ils retournèrent à la caserne. La journée avançait, et une routine agréable s'était installée. Pendant le déjeuner, Eddie ne put s'empêcher de repenser à ces moments partagés avec les enfants, se demandant comment Buck réagirait à son désir d'agrandir leur famille.
– À quoi tu penses ? demanda Buck, coupant court à ses réflexions en le fixant d'un regard curieux et doux.
Eddie sourit, légèrement gêné.
– Oh, rien de spécial, répondit-il, évitant soigneusement le sujet pour ne pas trop en dévoiler.
Buck haussa les sourcils, un sourire taquin aux lèvres.
– Allez, ça se voit que tu réfléchis à quelque chose. Je te connais trop bien.
Eddie rit doucement, levant les mains en signe de reddition.
– D'accord, d'accord, c'est vrai. J'étais en train de repenser à l'intervention, à toi avec les enfants… Tu es tellement à l'aise avec eux, ça me touche beaucoup.
Buck rougit légèrement, surpris par cette remarque.
– Ah, merci… J'aime bien les enfants, c'est vrai. Ils sont honnêtes, et… ils n'ont pas peur de dire ce qu'ils pensent. Avec eux, pas besoin de se compliquer la vie, ajouta-t-il en riant.
Eddie hocha la tête, son cœur battant un peu plus fort en entendant ces mots.
– C'est exactement ce que j'aime chez toi, répondit-il doucement. Cette capacité à rester toi-même, peu importe les circonstances.
Le reste de la journée se poursuivit tranquillement, entre les tâches de routine à la caserne et quelques interventions mineures. Eddie et Buck travaillaient côte à côte avec une synchronisation parfaite, chacun prenant soin de l'autre de manière instinctive.
Alors qu'ils rentraient enfin chez eux, la fatigue commençait à se faire sentir, mais une douce complicité les enveloppait toujours. Ils arrivèrent à la maison, où Christopher les attendait, impatient de les retrouver après sa journée d'école. Eddie se sentit immédiatement submergé de gratitude en voyant son fils et son compagnon échanger des sourires complices.
Plus tard dans la soirée, après avoir dîné ensemble, ils s'installèrent tous les trois dans le salon, profitant de ce moment de détente. Eddie observait Buck et Christopher, leurs rires se mêlant harmonieusement, emplissant la maison d'une chaleur rassurante. C'était un moment simple, mais pour lui, il valait plus que tout le reste.
À un moment, Christopher posa sa tête sur l'épaule de Buck, les yeux mi-clos, visiblement épuisé par sa journée. Buck sourit tendrement, lui caressant doucement les cheveux, son regard empli de cette affection sincère qui touchait profondément Eddie.
Il ressentit alors un élan irrésistible, une certitude ancrée au fond de lui : il était prêt. Prêt pour une nouvelle aventure, prêt à ouvrir son cœur encore plus grand pour accueillir un autre enfant, un être qu'ils aimeraient ensemble, sans réserve.
Il observa Buck, son sourire illuminant la pièce comme à son habitude, et se promit qu'il lui en parlerait. Un jour. Lorsqu'ils seraient seuls, dans un moment propice, il lui confierait ce rêve, ce désir de créer ensemble un foyer encore plus chaleureux.
Pour l'instant, il se contenta de rester assis, un sourire serein aux lèvres, savourant la présence de ceux qu'il aimait plus que tout. La certitude de son amour pour Buck, et de l'avenir qu'ils allaient bâtir ensemble, lui apporta une paix intérieure qu'il n'avait jamais ressentie auparavant. Et il savait, au plus profond de lui, que cet amour était plus fort que tout.
