Sa place dans le monde

Le 27 décembre 2024

Le moteur du camion ronronnait doucement alors qu'Eddie se gara dans le parking de la caserne. À côté de lui, Buck dégageait cette énergie tranquille qu'il avait adopté ces derniers temps, comme si un poids invisible s'était envolé de ses épaules. Eddie jeta un regard en coin, un sourire discret étirant ses lèvres. Son fiancé, le mot résonnait encore comme une douce mélodie dans son esprit, paraissait tellement à sa place.

– Prêt pour une nouvelle journée de boulot, mon fiancé ? taquina Eddie en coupant le contact.

Buck lui adressa un sourire éblouissant avant de se pencher pour déposer un baiser rapide sur ses lèvres.

– Toujours, mon futur mari.

Eddie secoua la tête, amusé, tout en attrapant son sac à dos. Ils descendirent du camion, et il ne put s'empêcher de remarquer la légère hésitation de Buck lorsqu'ils s'approchèrent de l'entrée.

– Tu stresses ? murmura Eddie, glissant sa main dans la sienne.

– Non… enfin, peut-être un peu, avoua Buck. Je veux dire, c'est la première fois qu'on revient au boulot en tant que… tu sais.

– Fiancés, compléta Eddie avec un sourire malicieux.

Buck hocha la tête, mordillant sa lèvre inférieure.

– Oui, ça.

Eddie serra sa main brièvement, une simple pression rassurante.

– Ils vont être heureux pour nous. Et si quelqu'un a un problème, il devra passer par moi.

Buck éclata de rire, sa nervosité se dissipant légèrement.

– Oh, je n'en doute pas, mon protecteur.

Eddie lui sourit avec amour.

Ils entrèrent ensemble dans la caserne, les effluves familiers de café et de détergent les accueillant. Chimney, qui feuilletait un magazine en sirotant son café, fut le premier à lever les yeux.

– Eh bien, regardez qui voilà ! Les tourtereaux en retard, lança-t-il avec un sourire narquois.

– On n'est pas encore en retard, répondit Eddie en jetant un coup d'œil à l'horloge.

– Oui, mais ça sonnait mieux, rétorqua Chimney avant de plisser les yeux. Attendez une seconde… c'est une bague que je vois là ?

Buck sentit la rougeur lui monter aux joues alors qu'il levait sa main gauche instinctivement.

– Oh, mon dieu, vous vous êtes fiancés ! cria Chimney, sa voix portant à travers la caserne.

En quelques secondes, Hen, Bobby et Ravi apparurent, attirés par le bruit.

– Ils se sont fiancés ? demanda Hen, l'air ravi.

– Eh bien, il était temps, ajouta Bobby avec un sourire satisfait.

Buck ouvrit la bouche pour protester, mais Hen leva une main pour l'interrompre.

– Attends, attends. Bobby, tu avais parié qu'ils se fianceraient avant la fin de l'année, pas vrai ?

Bobby hocha la tête, son sourire s'élargissant alors qu'il tendait la main.

– Et je crois bien que ça fait de moi le gagnant.

Hen soupira dramatiquement, plongeant dans sa poche pour en sortir un billet qu'elle tendit à contrecœur à leur capitaine.

– Je déteste perdre, grogna-t-elle.

Buck, les bras croisés, les regarda avec incrédulité.

– Attendez une seconde. Vous avez encore parié sur notre relation ?

– Bien sûr, répondit Hen avec un clin d'œil. Votre relation à elle toute seule alimente mon pool de pari.

Avant que Buck ne puisse répliquer, Eddie glissa un bras autour de sa taille et l'attira contre lui.

– Laisse tomber, murmura-t-il doucement à son oreille. Ils sont heureux pour nous. C'est tout ce qui compte.

Buck soupira, se détendant légèrement contre Eddie.

– Je suppose que tu as raison.

Hen, observant la scène avec un sourire tendre, s'avança pour les prendre tous les deux dans une étreinte rapide.

– Félicitations, les gars. Vous êtes parfaits ensemble.

Les félicitations continuèrent un moment, chaque membre de l'équipe trouvant une façon unique de taquiner ou de complimenter le couple. Finalement, Bobby frappa dans ses mains pour ramener l'ordre.

– Allez, au boulot. Les corvées ne vont pas se faire toutes seules.

Eddie déposa un doux baiser sur sa joue, avant de se diriger vers le vestiaire.

– Je vais commencer mes tâches. Je te rejoins après.

Buck hocha la tête, le regard suivant son fiancé jusqu'à ce qu'il disparaisse de sa vue.

Il baissa ensuite les yeux vers sa main, l'anneau brillant doucement à la lumière. Un sourire nostalgique étira ses lèvres alors qu'il le retirait doucement pour le glisser sur la chaîne autour de son cou, juste à côté de la médaille de saint Christophe qu'il portait depuis presque un mois.

L'anneau semblait à sa place ici, proche de son cœur, un symbole tangible de l'amour et de la stabilité qu'il avait trouvés.

– Tout va bien, Buckaroo ? demanda Chimney en passant à côté de lui, un seau dans les mains.

– Oui, tout va bien, répondit Buck avec un sourire sincère. Je vais appelé Maddie avant que tu ne fasse une gaffe.

– Sage décision, rit-il. Je ne sais pas garder un secret.

Il attrapa son téléphone, un sentiment de stress enserrant son cœur dans sa poitrine. Il devait partager cette nouvelle avec Maddie, sans savoir ce qu'elle penserait de la rapidité avec laquelle ils s'engageaient l'un envers l'autre.

Dans un coin tranquille, il composa rapidement le numéro de sa sœur. Elle répondit au bout de quelques sonneries. Juste assez pour que son angoisse atteigne le summum de son intensité.

«Hey, Buck ! Comment ça va ?»

– Ça va super, Maddie. J'ai quelque chose à t'annoncer.

Sa voix tremblait légèrement, mais il ne put retenir le sourire dans son ton.

– Eddie et moi… on s'est fiancés à noël.

Il y eut un silence de l'autre côté de la ligne, suivi d'un cri aigu.

«Oh mon dieu, Buck ! C'est incroyable ! Félicitations !»

Il rit, touché par son enthousiasme.

– Merci, Maddie. Ça me rend tellement heureux.

«Et tu es ok avec ça?»

– Plus que jamais.

«Alors je suis vraiment heureuse pour toi. Pour vous deux.»

– Merci Mads et merci aussi de ne pas m'avoir dit que c'était trop tôt.

«Buck, Eddie et toi êtes essentiellement un couple platonique depuis des années maintenant, il était temps que vous passiez à la chose amusante de votre relation.»

– Mads, arrête, souffla-t-il rouge écrevisse. Ne dis pas des choses comme ça!

Sa sœur éclata de rire.

Ils continuèrent à parler un moment, Maddie lui posant des questions sur la demande, la bague, et tout ce qui s'ensuivait. Quand ils raccrochèrent finalement, Buck sentit une chaleur réconfortante envelopper son cœur.

Il rangea son téléphone et retourna dans la grande salle. Eddie était là, en train de balayer le sol avec une efficacité tranquille.

Buck s'arrêta un instant pour l'observer, un sourire tendre sur les lèvres. Eddie leva les yeux, remarquant son regard, et lui adressa un clin d'œil.

Dans cet instant, Buck réalisa une fois de plus qu'il était exactement là où il devait être. Cela lui avait pris quinze ans, des détours et des batailles, mais il avait enfin trouvé sa place dans ce monde.

Juste ici, avec Eddie.