Mot de l'auteur
Bonjour à tous, je reviens après une très longue absence...les études ne pardonnent personne haha !
Je réalise que je n'ai toujours pas fini ma dernière fanfic et même si les commentaires me font plaisir, je n'ai pas encore la force de la reprendre mais j'espère retrouver la motivation à travers cette série d'OS que je souhaite vous proposer.
Le concept : une série d'OS avec une même situation qui se répète mais sur différents couples de l'univers d'Harry Potter.
Résumé :
Lorsque les jumeaux Weasley souhaitent lancer un nouveau produit, une phase de test est nécessaire ! Quoi de mieux que les élèves de Poudlard ?
Disclaimer : aucuns personnages de l'univers Harry Potter ne m'appartiennent.
Enjoy !
C'était une journée comme les autres à l'école Poudlard. La grande salle était toujours aussi brouillante, mêlée de plaintes sur les demandes bien trop exigeantes de celui qu'on surnomme la chauve-souris des cachots, de bavardages houleux des jeunes filles qui voyaient l'effet d'un été sur leurs camarades masculins et leurs corps et de commérages intenses sur l'Élu et ses amourettes.
Dans ce cadre qui prenait un malin plaisir à ne pas changer, Draco Malfoy dégustait son assiette sans réel appétit. Il ne savait même pas ce qu'il allait devenir cette année avec la montée en puissance du Seigneur des Ténèbres.
Comment pouvait-il encore trouver l'envie de vivre comme n'importe quel adolescent ?
Par Merlin, il devait satisfaire celui qui était devenu son Maître !
Son Maître... Il ne pensait pas à jour prononcer ces mots.
Lui, l'héritier de la fière et noble famille Malfoy.
Le grand sang-pur de la société sorcière.
Le meilleur parti de la noblesse.
À présent au sol, à supplier pour sa vie, cherchant par n'importe quel moyen de satisfaire les désirs tordus d'un sorcier aussi net que pourrait l'être les vêtements d'un elfe de maison : crasseux et malodorants.
Il se rappelait encore sa première rencontre avec ce serpent. Il n'avait jamais eu l'occasion d'observer de si près le sol de son manoir. Le parquet qui n'avait jadis connu que des chaussures, avait à présent des visages écrasés dessus, ses rainures leur tatouant la peau.
La vision de son père rampant sans dignité lui avait d'abord retourné l'estomac et son regard avait croisé celui carmin. Son sang n'avait fait qu'un tour et son corps avait répondit avec instinct, ses jambes se dérobant et son front s'écrasant brutalement au sol.
Tout pour se dérober à ce regard.
Ha ils étaient beaux les grands Malfoy. Leurs ancêtres devaient se retourner dans leur tombe. Tant de couardise dans une lignée de si grands sorciers.
Ses pensées furent soudainement perturbées par ce qu'il lui semblait être une beuglante. Qui oserait lui envoyer cette horreur ? Ce n'était certainement pas pour lui se dit-il, tentant de se replonger dans ses sombres pensées. Pourtant, l'enveloppe ne s'enveloppa pas plus loin.
Elle lui faisait bien face.
Ce devait être une blague !
Relevant son visage, il y fit face, la boule au ventre. Allait-il subir une humiliation publique ?
L'enveloppe se matérialisa comme en un visage en papier, l'observant un temps. Comme dans un moment de flottement.
Était-ce une nouvelle forme de beuglante ? Plus sadique, qui faisait durer la torture du destinataire.
Alors qu'il fronçait les sourcils d'appréhension, ce qu'il pensait être une beuglante s'approcha encore plus de son visage et déposa soudainement un baiser sur ses lèvres.
Il écarquilla les yeux, incrédule.
Par la fuc*ing barbe de Merlin ! Depuis quand une Beuglante embrassait ses victimes ?!
Il voulut l'envoyer valser mais la forme en papier l'évita et lui fit un clin d'oeil coquin avant de disparaître dans un nuage de papier parfumé à la rose.
Le silence régnait à la table des serpentards qui ne savaient pas comment réagir face à cette scène. Beaucoup voulurent rire, pourtant, ils firent le maximum pour se contenir. On parlait de Malfoy. Autant demander tout de suite de finir mort et enterré.
Ils ne devaient pas rire, surtout pas !
Cependant, les autres maisons n'avaient pas cette peur, notamment les Gryffondors qui se mirent à rire à gorge déployée.
Se réveillant de son violent mutisme, une rage sans nom prit possession de lui.
Qui osait se moquer de lui ?!
Ces foutus lions bien-sûr ! Bien trop courageux, ou plutôt, stupides à son goût. Furieux, son attention se reporta sur le fameux Trio d'Or et son regard rencontra celui qui faisait à présent de sa vie un enfer.
Tout était de sa faute !
Tout était toujours de sa faute !
Sa rage ne le quittant plus, il fit une chose de plus qui ne respectait pas son rang. Mais au diable les traditions, les manières et toutes ces conneries ! Il avait rampé au sol et avait appelé un sorcier "Maître", il avait déjà touché le fond !
Il passa par dessus sa table, écrasant et faisant voler des plats sur son passage. En quelques enjambées il fut près de lui, près de celui qui allait payer pour ne serait-ce qu'avoir l'audace d'exister.
Élu son cul ! Il n'était le sauveur de rien du tout ! Car sinon, pourquoi lui ne serait-il pas sauvé des ténèbres qui l'engloutissaient ?
Il attrapa le col d'Harry et colla son front fiévreux au sien, n'ayant pas un seul instant rompu le contact avec ces deux magnifiques émeraudes.
Magnifiques ? Depuis quand il les qualifiait de cette manière ?
Et pourquoi diable sentait-il une vague de chaleur traverser son corps ? Il était comme essoufflé, frappant le visage de son ennemi par son souffle brûlant.
Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais il s'en fichait ! Il devait frapper cet impertinent, ce conna...Potter avait-il toujours été aussi beau ? Il n'avait jamais remarqué cette peau qui semblait si douce. Avait-il bronzé cet été pour avoir un teint aussi halé ? Et quelle était cette odeur ? Depuis quand portait-il un si bon parfum ?
BORDEL !
Ce n'était pas le moment de reluquer Potter!
Par Salazar qu'est-ce qu'il lui arrivait ?
En plein dilemme intérieur, il ne put défouler sa haine que la citrouille ambulante l'attrapa par la taille afin de le faire lâcher. Ce contact soudain le gêna fortement et il colla finalement son poing à la figure de Ron, le couchant à terre.
La grande Salle cette fois était totalement dans le silence.
Et c'était mieux ainsi se fit-il la réflexion avant que Rogue fonde sur lui, l'entraînant dans son bureau pour une longue morale.
Mais Draco n'écouta rien, ses pensées ne pouvaient diverger que vers un seul et même point : Potter.
Les jours suivants ne furent que torture et lamentations. Il ne savait pas pourquoi mais il ne cessait de littéralement dévorer le brun des yeux. Tous ses gestes paraissaient soudainement si gracieux, sa voix si mélodieuse et son corps si divin.
Il faisait tout pour ne pas s'en approcher, mais il devinait sans peine que son parfum devait être aussi envoutant que la dernière fois.
De son côté Harry n'était pas totalement aveugle du changement de comportement de Malfoy. Il captait tous ses regards insistants qui l'observaient.
Il ne savait pas du tout ce qu'il tramait mais certainement un mauvais coup. Il ne serait pas étonné qu'il cherche en lui une faiblesse à exploiter pour la gloire de son Maître. Car oui, Hermione pouvait dire ce qu'elle voulait, il était persuadé que le blond était un Mangemort.
Il ne pouvait pas en être autrement !
Suspicieux, il tenta de ne rien laisser transparaitre de son malaise devant le serpentard pourtant, il devait faire quelque chose. Il n'était pas homme à rester les bras croisés face à un problème.
Il avait partagé ses craintes à ses deux amis mais seul Ron avait pris ses craintes au sérieux. Quelque chose se tramait et ils allaient découvrir quoi !
Ils n'avaient rien, absolument RIEN !
Rien qui pourrait prédire que Malfoy préparait quelque chose et Ron décida alors d'abandonner la mission. Il devait se concentrer sur ses BUSE au risque de se faire tuer par sa mère et certainement Hermione.
Pourtant, Harry ne pouvait pas abandonner !
Son instinct lui hurlait qu'il y avait quelque chose qui clochait !
Foi de Potter il trouverait de quoi il en retourne !
C'était le soir du bal de Slughorn. Il avait tenté de faire un effort dans sa tenue mais il n'avait pas prévu de gonfler autant cet été. En vue de son prochain combat avec Face-de-Serpent, il s'était entraîné sans relâche toutes les vacances. Il s'était surpris à s'observer dans le miroir, constatant un torse plus proéminent, des pecs plus dessinés et imposants, des épaules déjà plus larges et un dos qui se sculptait généreusement.
Il était plutôt agréable à voir et il s'en rendait compte maintenant.
Néanmoins, on ne guérissait pas de 16 ans de manque de confiance en soi en un claquement de doigt. Ces changements pourraient certainement le mettre au niveau passable, tout au plus.
Il se dirigeait rejoindre sa cavalière quand quelque chose attira son attention. Du coin de l'oeil il remarqua celui qui comblait toutes ses pensées ces dernières semaines : Malfoy !
Son sang ne fit qu'un tour. Ils n'étaient que tous les deux dans un couloir, le soir.
Tel un digne griffondor, il ne réfléchît pas une seconde de plus et sentit la force dans ses tripes prendre le dessus. Il n'avait jamais été très cérébral de toute façon. Il laissait ça à Mione.
Il fondit sur lui tel un aigle qui fauchait sa proie. Il ne lui laissait aucun moyen de l'échapper.
Il le plaqua fortement contre un mur, lui explosant presque crâne contre la pierre. Il ne savait pas pourquoi il avait toujours autant de violence envers le sorcier. Un feu de colère l'animait quand ça le concernait. Il représentant tout ce qu'il ne pouvait pas supporter. Toutes ces idées si moyenâgeuses qui régissaient sa vie lui retournait l'estomac.
Pourquoi ne pouvait-il pas ouvrir les yeux devant le monde qui lui faisait face ? Exclure ses semblables pour une question de sang était une aberration.
Ces grands sangs-purs qui ne voyaient pas ces si grands talents qui peuplaient leur société et qui se nourrissaient des moldus pour la faire progresser. Une source d'ingéniosité qu'ils enterraient sans l'ombre d'une hésitation.
Le blond était pourtant un bon sorcier. C'était dur à l'avouer, mais plus d'une fois il s'était fait la réflexion que Malfoy était talentueux. En revanche, si con. Il fallait dire les termes.
Et ça le faisait rager !
Pourquoi gâcher sa vie en la mettant entre les mains d'un psychopathe pareil ?! N'avaient-ils donc aucun instinct de préservation ? Et dire que les Serpentards se disent ingénieux et vifs, il en doutait fortement.
Il serra sa prise sur lui. "Maintenant ça suffit, tu vas me dire ce qui se passe Malfoy ! Pourquoi passes-tu ton temps à me regarder ? Quel sale coup es-tu en train de préparer ?!" Son regard dans celui argenté. Il était légèrement plus petit que son adversaire mais il n'en avait que faire. Il maintenait le regard, attendant une réponse.
Une réponse qu'il pensait agressive ou insultante.
Il pensait...
"Que...Po..tter...lâche...moi" réussit-il à balbituer d'un souffle douloureux sous les yeux éberlués du brun.
"C'est quoi ce cinéma Malfoy ? Tu ne sais plus parler ? Tu es malade ?" Il se rapprocha encore plus, le toisant avec force. Ce geste qu'il voulait conquérant lui fit remarquer un détail qui le frappa de plein fouet. Dans l'obscurité des couloirs en pierre, il discerna un rougissement.
Par Merlin, Malfoy rougissait !
Surpris, il le lâcha et voulut s'éloigner mais Draco n'était pas de cet avis. Depuis quand était-il émoustillé comme une adolescente ?! Son égo et sa fierté le permirent de reprendre la face.
C'était lui qui mènerait ce jeu !
"Tu veux vraiment savoir ce qui m'arrive Potter ?" Il le défia d'un sourire en coin avant de continuer "Tu veux vraiment savoir à quoi je pense depuis tout ce temps" lui souffla-t-il d'une voix arrogante.
"Éclaire-moi donc Malfoy" lui répondit le griffondor avec autant d'arrogance, grognant une nouvelle fois de la prise qu'il maintenait sur lui, ses deux poignets dans sa poigne.
"C'est toi qui l'a demandé" siffla-t-il tel un poison dans sa chaire en fixant étrangement ses lèvres gonflées par l'appréhension.
"Je regarde ce corps que tu t'es forgé, ces muscles que tu oses dissimuler sous ces couches de vêtements" Il souleva sa chemise lentement, laissant le temps au coeur d'Harry de sortir de sa poitrine.
"Malfoy qu'est-ce que tu...!" Il fut coupé par cette main qui toucha son ventre. Malfoy lâcha lui aussi un grognement. Il tremblait presque à ce contact qu'il désirait depuis tout ce temps. Il était si ferme, si lisse. Il se sentait plus à l'étroit dans son pantalon.
Par Merlin, comment ce simple contact pouvait le mettre dans cet état ?!
Harry de son côté était totalement perdu. Malfoy, THE prince des Serpentards le maintenait contre un mur et se mettait à toucher ses abdos. Et il...ne lui avait pas encore éclaté la figure...! Si tenté qu'il le pouvait bien-sûr, mais le voulait-il réellement ? Ce geste l'avait mis dans tous ses états. Il n'avait pas beaucoup d'expérience, repoussant la plupart de ces femmes qui lui tournaient autour. Il savait bien pourquoi elles le visaient.
Son nom, son statut, sa popularité... il ne voulait pas être un homme trophée...
Alors pourquoi accepter le geste de Malfoy ? Ce mage-noir, ce foutu mangemort !
"J'ai tant imaginé ton corps, de le toucher, de le lécher..." il fondit sur son cou, laissant sa langue tracer la ligne de sa nuque, envoyant de furieux frissons à son propriétaire. "Tu es si délicieux Potter, encore mieux que dans mes rêves"
Harry voulait répondre mais il sentait que sa voix ne serait plus aussi claire que précédemment.
"Et que dire de ces lèvres ? Ces lèvres qui m'appelaient, qui me demandaient de les ravager, de les mordre et les faire miennes" il exécuta ses paroles, au plus grand plaisir partagé de notre Élu. Il n'avait jamais ressenti un baiser aussi puissant et dominant. Il n'avait connu que des baisers maladroits et inexpérimentés. Il se sentait là totalement conquis.
Un gémissement.
Malfoy entendit un gémissement qui le fit chavirer.
Il l'avait fait gémir.
L'objet de tous ses fantasmes avait gémi et ça, grâce à lui !
Enhardi par cette réponse, sa main fut plus téméraire et plongea dans le pantalon de son désiré. Il franchit rapidement la barrière du caleçon et attrapa une queue qu'il n'aurait jamais cru un jour ne serait-ce que frôler.
Jamais au grand jamais il n'aurait pu penser qu'il prendrait en main le Survivant dans un couloir.
Un vent de panique l'anima et Harry eut un premier acte de rejet.
"Malfoy que...!" "Chhuuuttttttttt, détends-toi Potter. Je ne te veux que du bien" lui susurra-t-il dans son oreille tout en maintenant sa position.
Il fit de premiers va-et-vient.
Doucement, délicatement.
Il sentait son corps se tendre, se figer dans ce plaisir qu'il avait certainement laissé à d'autres avant lui. Il n'y en aurait pas d'autres après lui. Il s'en assurerait. Maintenant qu'il avait laissé tomber toutes ces barrières qu'il avait tenté de dresser ces dernières semaines, il savait qu'il ne pouvait plus donner Potter à un autre.
Il serait sien.
D'une manière ou d'une autre.
Un autre gémissement traversa la barrière de ses lèvres et Malfoy lui attrapa de nouveau ses lèvres, camouflant ses sons délicieux. Il voulait les garder uniquement pour lui. Il ne pouvait laisser quelqu'un d'autre l'entendre. Ça lui était insupportable.
Il accélera, envoyant progressivement Harry aux confins du plaisir.
Sa délivrance était proche, il le savait.
Dans un profond gémissement dont il se délecta, le brun venait de jouir dans sa main. Fasciné, il le lâcha enfin et observa la semence brillante.
D'une pulsion qu'il ne se connaissait pas, il se mit à la lécher, du bout de sa langue. Il avait son regard plongé dans celui encore brouillé par l'orgasme du brun.
Harry comprit ce qu'il faisait.
Il le goûtait !
Comme réveillé d'un rêve des plus étrange, il retrouva sa fougue et envoya tout simplement son poing dans son visage avant de s'enfuir à pleines jambes.
Il était venu dans sa main, par Merlin !
Rouge de honte et le cerveau totalement renversé, il se rendit jusqu'à la salle de réception après s'être rhabillé tant bien que mal.
Tous ses efforts pour être présentable à cet événement étaient fichus.
Il n'avait rien dit à ses deux amis.
De toute façon, que pouvait-il dire ?
Que Malfoy lui avait avoué fantasmer sur lui et lui avait donné un orgasme dans un couloir sombre de Poudlard ?
Ils ne le croiraient jamais !
Et il ne pouvait pas leur en vouloir. Lui non plus ne le croirait pas.
Comment le pourrait-il ? Cela ne ressemblait pas à Malfoy bordel !
C'était son ennemi ! Un petit merdeux de sang-pur raciste ! Un foutu mangemort qu'ils devraient prochainement enfermer à Askaban !
Alors pourquoi faisait-il maintenant ces rêves ?!
Il n'arrivait plus à fermer l'oeil sans le voir. Lui et son visage si bien sculpté ! Lui et ses yeux si intrigants ! Lui et son putin de sourire qui lui donnait maintenant la trique !
Il ne savait plus quoi faire !
Ça le hantait ! Et il n'avait personne à qui le dire...
"Alors mon vieux, tu as trouvé quelque chose sur Malfoy ?"
Ce nom rendit son visage bouillant.
"Pourquoi tu parles de lui ?!" Demanda-t-il, furieux.
Ron ne s'attendait pas à une telle réaction et leva ces deux mains en geste de paix.
"Wooww mon pote, calme-toi. Je demandais juste comme ça. Je sais juste que tu es plus têtu que moi. Tu as sûrement continué à le surveiller..."
"Non, pas du tout ! Je ne veux plus rien à voir avec cette fouine !"
Et il croisa son regard, l'observant de sa table. Il le fixait sans aucune honte et se passa sa langue sur ses lèvres, comme s'il repensait au goût de ses propres lèvres. Ce geste le rendit fou et il ne put faire qu'une seule chose : fuir.
Que pouvait-il faire contre son corps qui lui hurlait un second round ?
Il l'avait fait venir.
Ce sentiment d'accomplissement ne le quittait plus. Pas plus que l'envie dévorante de renouveler l'expérience.
Il désirait tant le toucher plus et le faire définitivement sien.
Mais il le savait. Sa réaction était celui d'un vierge.
Malgré toutes les rumeurs qui circulaient dans l'école des nombreuses conquêtes du Sauveur, il avait à présent la confirmation : il n'avait aucune réelle expérience.
Il semblait découvrir toutes ces sensations. Tous ces contacts.
Il tremblait à l'idée si charmante qu'il pouvait être le premier.
Maintenant qu'il avait cédé à ses désirs, il ne ressentait plus aucune honte à les vivre pleinement. Il ne ressentait plus de tension ou résistance. Il acceptait totalement ce qu'il ressentait pour lui : il en était fou.
C'était même très étrange. Les sentiments n'étaient pas quelque chose qui se développaient d'une minute à l'autre n'est-ce pas ?
Il n'avait jamais vraiment été amoureux avant. Sexuellement parlant, il avait déjà quelques expériences, apprenant à manier son corps afin de combler de plaisir sa ou son partenaire. Mais rien qui s'associait à de l'amour. Pourtant, il arrivait à discerner la différence entre ce qu'il ressentait pour Potter et tout ce qui avait pu le traverser pour ses conquêtes passées.
Ce n'était pas pareil, ça c'était sûr.
Mais alors pourquoi un développement aussi soudain ?
Il entendit un bruit de papier froissé dans son lit et y discerna une lettre affublée d'un logo qui lui semblait étrangement familier. Ce "W", il l'avait déjà vu quelque part.
Il sonda l'enveloppe avant de l'ouvrir. Il n'arrivait pas à mettre un mot sur l'envoyeur. Il ne lui restait certainement plus qu'à la lire.
"À notre cher cobaye et nous l'espérons, futur client,
Nous tenons à te remercier pour cette mise à contribution dans le test de notre nouveau produit. Dans une optique d'amélioration constante de nos produits, nous souhaitons te poser quelques questions.
Comment t'es-tu senti suite au baiser de notre Lovelysent ? Comment ton corps a réagi au contact de ton/ta futur.e bien aimé.e ? Te sens-tu malade, comme pris de vertige ou de nausées ?
Aurais-tu un point particulier à nous partager, un point positif ou négatif ?
Pour une légère présentation de ce fabuleux produit, celle-ci te fera ressentir un amour profond pour la première personne que tu toucheras. Mais attention, cela ne marchera pas avec n'importe qui. Seule une personne que tu connais et pour qui tu ressens déjà quelque chose de fort pourra te faire ressentir un profond sentiment d'amour.
Un moyen de ne plus tomber dans le bête et classique filtre d'amour. Bien trop dangereux et prévisible. Nous passons à l'étape supérieur avec notre Lovelysent.
Nous espérons en tout cas que l'expérience de la Lovelysent aura su apporter un peu d'amour et de joie dans tes journées mornes à Poudlard.
Toujours à votre service pour embellir vos vies,
Weasley, Farces pour sorciers facétieux."
Cette lettre le refroidit de plusieurs degrés. C'était telle une douche froide.
Il avait été ensorcelé...
Ces sentiments n'étaient que...des mensonges !
La honte prit possession de lui. La honte mais surtout, la colère.
Personne ne se moquait d'un Malfoy !
Il prit l'enveloppe avec lui et se rendit dans le bureau de son parrain. Il saurait certainement trouver un moyen de se débarrasser de cette atrocité !
Severus avait lu la lettre, blêmissant tout en observant son filleul. Ces Weasley auraient raison de lui. Lui qui pensait s'en être débarrassé à la fin de leur scolarité. Mais même diplômés, ils arrivaient encore à l'ennuyer.
"Hmmm cela serait donc une Lovelysent à l'origine de cet incident en début d'année ?"
"Peux-tu faire quelque chose ?" Demanda-t-il nerveux.
"Ne me dis pas que cela a vraiment eu un effet Draco."
"Bien-sûr que cela a eu un effet, je ne serai pas là sinon !" Explosa-t-il au visage du potioniste, se tenant le visage, transpirant.
"Par Merlin, c'est Potter que tu as..."
"OUIII, je suis au courant merci !"
Un silence s'installa.
Ils n'avaient vraiment pas besoin de ça... s'attrapant l'arête du nez, il soupira un coup.
Toujours Potter.
Il n'en avait pas marre d'être TOUJOURS au coeur de tous les ennuis ? Avait-il seulement une peur agonisante de s'ennuyer s'il n'avait pas le rôle principal ?
Un nouveau soupir qui assombrit d'autant plus le regard fatigué de Draco. Il prit sa baguette et murmura un sort qui enveloppa le blond dans une bulle argentée. C'était chaud et agréable.
Cette bulle devint aussi petite qu'une bille qui tomba dans le creux de la main du professeur.
"Je vais l'analyser. Je te préviendrai lorsque j'aurai trouvé un remède. Concentre-toi sur ta mission Draco. Tu ne peux pas le décevoir"
Sa mission...
Oui, il le savait.
Il n'avait pas droit à l'erreur.
Dans un grognement, il le remercia et sortit du bureau.
Il avait une mission à accomplir.
Harry avait fuit la compagnie de ses amis. Il n'arrivait plus à se concentrer sur rien d'autre que ses envies.
Il ressentait de violentes pulsions qu'il n'arrivait à contrôler. Il ne s'était jamais autant masturbé.
Toutes les occasions étaient bonnes, surtout lorsqu'il croisait l'objet de ses désirs.
Ou l'objet de tous ses problèmes.
C'était toujours Malfoy ! Malfoy et sa sale gueule, sa gueule de beau gosse arrogant !
Oui bordel il devait avouer qu'il était beau !
Il le rendait de plus en plus fou.
Il ne s'était jamais intéressé à un garçon avant lui. C'était...étrange pour lui mais pas déplaisant. Il n'avait aucun problème avec les homosexuels mais il ne pensait juste pas en être un aussi...
Dans un détour de couloir il aperçut celui qui lui faisait passer de courtes nuits. Il avait une expression bien sombre.
Il sentait que quelque chose se passait.
Repoussant toutes ses pensées dépravées, il n'écouta que son instinct. Il devait le suivre. C'était le moment ! Il savait bien que Malfoy tramait quelque chose ! Il allait enfin le démasquer, foi de Potter !
Il le suivit le plus discrètement possible. Cette direction...! Malfoy allait-il dans la Salle sur Demande ?
Les grandes portes de cette salle si mystérieuses se matérialisèrent et le serpentard les traversa.
Harry paniqua.
Est-ce que la salle allait le permettre de le suivre ?
Ne perdant pas plus de temps à réfléchir, il s'approcha des portes, posant sa main avec appréhension et l'ouvrit avec délicatesse. Il ne devait pas se faire prendre ! Mais il tomba dans un placard.
C'était bien trop beau...
Rien n'était perdu ! Il savait maintenant que quelque chose se passait. Il suffisait de trouver le bon moment.
Les jours passèrent et Harry ne pensait plus qu'à une chose : démasquer Malfoy.
Cette idée lui permettait de penser à autre chose qu'à ses mains, ses lèvres, ses yeux...HAAAA !
Qui voulait-il tromper ? Cela ne faisait que trouver une nouvelle forme d'obsession envers le blond. Ses nuits étaient de plus en plus enhardies par sa frustration. Son imagination s'emballait par l'attente douloureuse d'une suite.
Une véritable torture.
Mais il ne l'avouerait pas. S'il était fort à quelque chose, c'était bien de se voiler la face.
Exactement !
Il ne souhaitait que révéler la vérité sur les viles intentions du serpentard !
Il ne l'avait pas lâché, bien décidé à comprendre son emploi du temps. Malfoy s'enfonçait dans la Salle sur Demande dès qu'il le pouvait. Il y restait au moins une heure. Harry avait décidé que cette fois-ci il réussirait à le suivre.
Armé de sa cape d'invisibilité, il le suivit de près. Entrer à sa suite serait la solution. Le blond ouvrit la porte, avec la désagréable sensation qu'on le suivait. Et cette odeur...il la connaissait mais...ça n'était pas possible. Encore ses fantasmes qui prenaient le dessus. Il rejeta toute pensée et entra dans ce lieu qui abritait ses craintes.
Il caressa le bois de la porte de cette fichue armoire à disparaître. Il n'arrivait pas à la réparer. Il avait essayé tellement de sorts. Il savait que son parrain pourrait l'aider mais...il voulait tellement accomplir cette seule chose par lui-même. Prouver que même dans sa nouvelle condition de serviteur, il pouvait accomplir des choses...Ce n'était pas un raté !
Il frappa un coup contre la porte, frustré et mort de peur. Qu'allait-il lui arriver pourtant s'il raté cette mission ? Et sa mère ? Allait-elle en payer le prix ? Cette pensée le fit fermer durement les yeux. Il ne voulait pas que du mal lui soit fait. Elle était sa seule lumière dans ce sombre manoir englué dans la folie de son père. Ce père qui les menait à leur perte.
Il le savait et pourtant...ce regard rubis qu'il avait croisé l'avait traumatisé. Cette puissance étouffante qui l'avait terrifié.
Que pouvait-il faire contre lui ?
Devait-il mourir dans un geste totalement griffondor ? Mourir pour quoi ? La joie d'être un idiot qui ne savait pas reconnaître une écrasante défaite quand il en voyait une ? Non, très peu pour lui !
Mais voulait-il connaître le goût amer du sol que sa tête allait que trop bien souvent affronter ?
Une pression qu'il ne connaissait que trop bien le réveilla de ses pensées.
Une baguette s'enfonçait dans son dos.
"Qu'est-ce que tu fais Malfoy ?"
Cette voix ! Merlin, son corps réagit instantanément, lui coupant le souffle. Foutue Lovelysent ! Il leur découperait la tête à ces rouquins de malheur !
"Réponds !" Enfonçant un peu plus sa baguette
Il poussa un grognement rauque avant de répondre.
"Toujours à mettre ton nez là où tu ne devrais pas Potter"
"Moi au moins je ne m'amuse pas à humer le parfum des serpentards dans ton genre"
Ohhh il voulait tenter ce terrain glissant. Il émit un ricanement avant de répondre.
"Non, je confirme, le cou d'un certain griffondor est bien plus intéressant à mon goût."
Il ne répondit rien mais le blond pouvait bien imaginer son rougissement.
"Tais-toi Malfoy ! Tu n'en auras plus l'occasion, je t'assure !"
"Oh vraiment ? C'est bien dommage, mais...vu tes gémissements j'avais pensé à plusieurs prochaines fois. Comme lorsque tu es venu dans ma main, c'était si..."
"Ça suffit !"
Repenser à cet orgasme le perturbait. Il avait bêtement ramené la conversation sur ce registre et le regrettait déjà. Son corps tremblait presque d'appréhension. Il n'avait jamais remarqué que Malfoy pouvait avoir une voix aussi...délicieuse.
"Alors Potter, que proposes-tu ? Nous n'allons pas rester ainsi toute la journée ?"
"Que fais-tu avec cette armoire ? Elle ressemble étrangement à celle de Barjow et Beurk."
"Oh, ce n'est donc pas la première fois que tu me suis Potter. Je ne savais pas que même là je t'obsédais au point de me suivre. C'est...intéressant" finit-il dans un sourire narquois qu'imaginait bien Harry.
Rageux et embarrassé, Harry poussa Malfoy qui s'écrasa contre l'armoire, poussant un râle de douleur. Il se retourna, agacé. Il se redressa tout en repoussant ses cheveux en arrière.
"J'aime un peu de brutalité Potter, mais préviens-moi la prochaine fois que je me mette en condition."
"Tu ne veux pas arrêter de tout tourner autour du...du..."
"De quoi ? Du sexe tu veux dire Potter ?"
Ce mot provoqua un rougissement violent sur les joues de Harry.
"Oh par Salazar Potter, tu ne peux pas être innocent à ce point. Cette idée va me rendre dingue. Dingue à l'idée de tout te faire découvrir" dit-il en commençant à s'approcher de celui qui n'en menait pas large, baguette nerveusement tendue vers son prédateur.
"N'avance pas plus Malfoy !"
"Ou quoi Potter ?"
"Depulso !" Le sort frappa le serpentard qui fut projeté une nouvelle fois contre l'armoire, tombant à terre, sonné. Il sentit la présence de son adversaire proche de lui.
"Dis-moi ce que tu fais avec cette armoire Malfoy. Est-ce une mission pour Voldemort ?"
Ce nom l'électrocuta sur place. Il ne comprenait pas ce courage si inconscient. Où trouvait-il la force de le nommer alors même qu'il lui avait fait face ? Il l'avait affronté !
"Ne prononce pas son nom !"
Harry s'approcha et se pencha vers lui, baguette prête à l'attaque.
"Pourquoi Malfoy, tu as peur du nom de ton Maître ?"
Son Maître...
Le goût amer de cette réalité lui donna une forte nausée.
Il avait un Maître dont il ne pouvait pas se libérer.
Tout était si simple pour Potter.
Pour le Sauveur !
"Tu prends tes grands airs Potter, mais tu es totalement inconscient de ce qui va arriver. Tu n'as pas peur grâce à ta bêtise de griffondor."
"Qui a dit que je n'ai pas peur Malfoy ?! Qui serait assez fou pour ne pas avoir peur face à lui ? Bien-sûr que j'ai peur, mais quoi ? Je dois le laisser gagner ? Le laisser me prendre tout ce qui compte pour moi ? Encore une fois ?!"
Par ces mots, Harry en eut les larmes aux yeux. Ses émotions explosaient. Évidemment que la peur le rongeait. La peur qui le dévorait chaque jour à l'idée qu'il allait devoir l'affronter. Qu'il était l'Élu. Le seul et l'unique qui pouvait le vaincre.
Tout le monde comptait sur lui et ça le terrorisait.
"Tu crois vraiment comme tout le monde que c'est facile pour moi Malfoy ? Je n'ai jamais souhaité être l'Élu...j'aurai préféré être un sorcier banal avec une famille tout ce qu'il y a de plus normale. Rien d'extraordinaire. Une vie où j'aurais eu le choix. Et pas une vie où tout le monde fait des choix à ma place..."
Harry ne comprenait pas pourquoi il se mettait à déballer tout ça à Draco qui n'en menait pas large de le voir si fragile, si humain et accessible...Ses larmes pouvaient exploser d'une minute à l'autre.
Ils le savaient tous les deux.
Draco mourrait d'envie de le prendre dans ses bras. Une pulsion qu'il devait contrôler. Il ne voulait pas le faire fuir, une nouvelle fois.
Pas cette fois.
"Je ne pense pas que c'est facile pour toi Potter... Je ne sais pas comment tu fais pour trouver le courage de lui faire face... J'aimerais en faire autant..." Cet aveu fut comme un poids en moins pour lui. "Mais...je n'y arrive pas... Il est...trop puissant..." Continua-t-il piteusement.
Il se livrait à lui complètement. Il n'avait jamais prononcé ces mots à qui que ce soit. Ni à sa mère qui mourrait d'inquiétude pour lui, ni à son parrain qui tentait de le soutenir, ni à ses amis qui étaient fiers de lui et jaloux de cette opportunité de faire ses preuves.
"Ce n'est pas du courage Malfoy... juste mon envie de vivre dignement. Je pourrai m'enfuir dans un autre pays pas encore touché par sa menace et vivre quelques années, caché. J'y ai sincèrement songé...Ou je pourrai le laisser me tuer et enfin en finir avec toutes ces épreuves." Avoua-t-il, songeur. "Mais...mes parents ont donné leur vie pour moi. Cette vie si chèrement payée, ne peut pas se résumer à ça..."
"Et toi Malfoy, n'as-tu donc aucune raison de te dresser face à lui ? Aimes-tu le fait d'avoir un Maître ?"
Un silence pesant suivit cette question.
"Comment pourrais-je apprécier Potter ? Un Malfoy n'a aucun Maître, voilà ce qu'on m'a rabâché toute ma vie ! Tout ça pour quoi ?!"
Sans pouvoir contrôler quoique ce soit, il sentit ses joues s'humidifier.
Par Merlin, il pleurait et devant Potter en plus !
Le plus fou dans ton ça, c'était le contact chaud sur sa main qui s'ensuivit.
Potter lui tenait la main, dans un geste maladroit de réconfort. Une camaraderie entre élève de Poudlard. Ou le sens aiguë de la justice qui le poussait à sauver la veuve et l'orphelin. Il ne savait pas. Tout ce qu'il retenait, c'était que cette chaleur lui faisait un bien fou ! Il s'y accrocha, désespérément. Potter ne recula pas et le laissa s'aggriper à sa main.
"Si tu veux de l'aide Malfoy, il ne tient qu'à toi de le dire. Tu n'es pas seul"
Ces quelques mots lui allèrent droit au coeur.
Il n'était pas seul...
"Tu ne comprends pas Potter..."
"Je comprends parfaitement Malfoy. Je comprends tout à fait qu'on t'a, tout comme moi, embrigadé dans une histoire qui te dépasse totalement et dont tu n'as rien demandé. Je comprends que même si tu peux avoir des propos racistes et très limites, que tu n'en restes pas moins un sorcier mort de peur qu'on a jeté dans la gueule du loup sans aucune arme. Je comprends que si tu étais en train d'effectuer une mission pour Voldemort, il est encore temps de faire marche arrière et d'attraper une main qui t'est tendue."
Draco plongea dans son regard vert émeraude, si proche de lui.
Il était simplement magnifique.
Son ange gardien qui venait le délivrer de ses souffrances.
Dans une douceur qu'il ne se connaissait pas, il combla les quelques centimètres qui le séparait de ces lèvres tentatrices et les captura en un profond baiser.
À sa grande surprise, Harry ne le repoussa pas et se rapprocha même de lui afin d'en faciliter le baiser. Prenant ce geste comme une invitation, Draco passa une main derrière sa nuque et une autre qu'il plongea dans ses cheveux en bataille. Le baiser s'intensifia, arrachant un gémissement au griffondor pour son plus grand plaisir.
Plus rien ne comptait à ce moment précis. Toute son attention se dirigeait vers celui qui brisait toutes ses remparts, tous ses masques.
Enhardi par ses signaux de consentement, il renversa leur positions, prenant le dessus sur son brun. Il cessa tout baiser et eut le besoin de l'observer, d'être sûr que ce n'était pas un rêve. La Salle sur Demande pouvait-elle aller jusqu'à réaliser ces désirs là...?
"Malfoy, je...je ne..." le griffondor se perdait dans ses mots. Il ne repoussait pas l'idée de cet acte, bien au contraire, mais tout se chamboulait dans sa tête. Pouvait-il se permettre de céder à la tentation ? Puis, saurait-il être à la hauteur du Prince des serpentards ?
Une caresse s'apposa sur son visage.
"Tu n'as pas à avoir peur Potter...Harry, reprit-il finalement, marquant une étape dans leur relation, je ne te ferais aucun mal."
"Je ne pense pas en être à la hauteur...Draco, souffla-t-il, embarrassé. Je sais ce qui se dit sur moi et c'est..." Il fut coupé par le doigt de Draco.
"Je sais très bien que ces rumeurs ne sont que des rumeurs. Tout le monde veut se vanter d'avoir été dans les bras du Sauveur."
"Tout..comme toi...?"
Une panique enchaîna son coeur. Et si, comme tous les autres, Draco ne souhaitait qu'un moment de gloire ? Allait-il se vanter auprès de ses amis qu'il avait pris la première fois de l'Élu ?
La honte envahît tout son visage et son corps se mit à rejeter celui qui comptait le blesser. Quel idiot il était ! Bien-sûr que Malfoy se servait de lui ! Il était vraiment stupide !
"Je ne sais pas ce que tu es en train de t'inventer dans ta petite tête de griffondor, mais je ne fais pas partie de ces gens-là, lui assura-t-il, plongeant son regard dans le sien".
"Qu'est-ce qui me garanti ça ?" Sa voix était tremblante.
Draco n'eut pas de meilleure réponse que de l'embrasser de nouveau. Il souhaitait lui transmettre tout ce qu'il ressentait pour lui. Ces sentiments qui le rongeaient depuis la rentrée. Même s'ils étaient fabriqués par ces foutus Weasley, il n'en avait plus rien à faire.
Plus rien ne comptait plus que l'homme qui était dans ses bras.
Leurs baisers s'enchaînèrent, les laissant à bout de souffle. L'air était lourd, électrisant. Il ne pouvait plus attendre pour le goûter. Pourtant, il savait que son partenaire n'était pas prêt.
Il le serra contre lui, le menton dans sa tignasse et il prononça ces quelques mots qu'il ne pensait pas un jour dire.
"Je t'aime Harry"
Il écarquilla les yeux sous cette attaque. L'aimait-il lui aussi ? Harry ne pouvait pas le dire. Ce n'était peut-être pas de l'amour ou peut-être que si...tout ce qu'il comprenait dans tout ça c'est que le serpentard provoquait en lui une explosion de sensations nouvelles.
C'était toujours Malfoy.
Toujours lui qui savait le provoquer.
Lui pour le faire sortir de ses gonds.
Lui pour le rendre tout simplement fou.
Encore une fois, il n'était pas très cérébral. Il devait laisser son instinct le guider. C'est comme ça qu'il fonctionnait.
Il répondit alors à cette confession par un nouveau baiser, l'acceptant sans dire un mot. Draco comprit le message implicite et sentit une joie sans pareil. Il ne pouvait même pas imaginer ô combien ce geste comptait pour lui.
Ils passèrent la soirée à s'embrasser, se caresser et s'explorer sans jamais aller trop loin pour Harry. Ils apprenaient à se connaître d'une nouvelle manière.
À sa grande surprise, Draco ne le rejeta pas les jours suivants. Il était au contraire très en demande de sa présence.
Harry en était complètement retourné.
Chaque soir ils se retrouvaient dans cette salle.
Leurs premières soirées n'étaient que gémissements et souffles rauques.
Les soirées suivantes, Draco emporta une bouteille et ils se mirent à partager plus. Ils apprenaient à se découvrir d'une nouvelle manière. Harry lui confia son enfance, horrifiant le blond qui ne s'attendait pas du tout à une telle révélation. Tout le monde pensait que le Survivant avait eu une enfance relativement heureuse suite à la mort de ses parents.
Qui serait assez fou pour ne pas choyer celui qui les avait sauvé de ce malade ?
Il ressentait le vif besoin de rendre visite à ces foutus moldus.
Tous les mêmes ! Des êtres incensés, des bêtes qui ne...
"Je sais déjà à quoi tu penses Draco, mais tu te trompes. Tous les moldus ne sont pas comme les Dursley. Tu as juste peur de ce que tu ne connais pas et tu réagis en conséquence. Tout comme eux... C'est cette peur et cette incompréhension qui nourrit cette haine futile. J'ai rencontré de nombreux moldus. Beaucoup de personnes très bienveillantes. Et d'autres, plus fermées d'esprits, plus primaires dirons-nous...Ils sont tous différents et tu serais surpris de voir ô combien les moldus peuvent être ingénieux dans un monde sans magie. Ils savent créer leur propre magie."
Serré contre lui dans un canapé, Draco fronça les sourcils, légèrement mal à l'aise de la tournure de leur conversation. Cela entrechoquait tout ce qu'on lui avait appris. Il peinait à oser penser qu'il pourrait avoir raison. Qu'il n'avait été toutes ces années qu'un...imbécile...
Harry caressa son bras, tendant le blond qui sentait l'angoisse l'agripper. Il n'aimait plus ce bras. Le contact lui était difficile. Et il n'était pas le seul à le constater.
"Draco, tu n'es plus seul. Laisse-moi t'aider".
Il se releva brutalement, se tenant le bras, comme brûlé.
"Tu ne peux rien faire pour moi Harry. C'est...trop tard."
"Je crois que tu ne sais pas encore avec qui tu parles Draco. Il n'est jamais trop tard pour me choisir moi au lieu de lui."
"Tu crois que c'est facile ?! Il est bien trop puissant ! Puis...ma mère, elle..."
"L'Ordre peut vous protéger Draco."
Le blond siffla à ce mot. L'Ordre...Ces foutus gentils de la société, cette épine dans le pied du Maître.
Le Maître...
Sa gorge brûlait à ce mot. Son regard rencontra celui du brun.
Aucune animosité.
Juste...ce qui lui semblait être de l'amour.
S'était-il déjà senti aussi bien avec quelqu'un de toute sa vie ? Pouvait-il...?
Il redressa sa manche, révélant l'affreuse marque foncée qui pourrissait sa chaire. Il pensait le choquer, comme pour le tester. Il prendrait peur. Il l'abonnerait lui aussi.
Mais non.
Harry ne détourna pas le regard. Il ne fuyait pas.
"Tu penses vraiment que c'est ça qui va me faire peur ? Je sais maintenant que tu ne l'as pas accepté de ton plein gré. Tu n'avais pas le choix."
"J'avais le choix ! Je pouvais aller voir Dumbledore, lui demande de m'aider, de me protéger...J'aurais pu..."
"Tu aurais pu oui. Mais il n'est pas trop tard de le faire aujourd'hui. Il n'est pas trop tard Draco."
Harry se leva et s'approcha de lui avec précaution. Comme pour ne pas le brusquer. Il le prit finalement dans ses bras et le laissa exploser en larmes.
Non, Draco n'était plus seul.
Harry accompagna Draco lors de sa rencontre avec le directeur. Il leur avoua tout, quelque fois la tête bien basse. Il peinait à maintenir le regard avec le sorcier qui lui faisait face. Il ne voulait pas y voir de la déception ou du dégoût.
Mais Harry était là, l'encourageant à continuer. Sans aucun jugement.
Il leur révéla tout.
Il se sentit...léger.
Dumbledore à sa grande surprise, ne fut pas dans le rejet à son encontre. Il compatissait sincèrement, lui assurant qu'il ferait tout pour mettre sa mère en sécurité. Draco avait du mal à y croire. Sa mère ne trahirait jamais son mari...Mais elle avait fait son choix, il avait fait le sien.
Il voulait vivre dignement !
Il traversa la porte, le pas lourd.
Il devait régler ce problème. Il ne pouvait plus le mettre de côté et l'ignorer plus longtemps.
Il avança jusqu'au comptoire, la boule au ventre.
Il brandit la lettre. Celle qui avait bouleversé ses nuits.
"Une explication Weasley ?"
Fred et Georges le jugèrent, un grand sourire aux lèvres.
"Bienvenue cher cobaye ! Tu souhaites nous faire part de ton retour en direct, parfait !"
"Ne jouez pas à ça avec moi ! Ce foutu Lovelysent m'a...!"
"Réveillé des sentiments ?"
"Fait chavirer ton coeur?"
"Non bande d'imbéciles ! Ça va lui briser le coeur !" Se mit-il à crier, fou de rage.
Les jumeaux le toisèrent, incrédules. Ils se tinrent le menton, réfléchissant. Ils s'exclamèrent soudain. Ils avaient compris.
"Haaaaaaa tu penses que ces sentiments sont faux ?"
Un flottement.
"C'est votre foutu Lovelysent qui a..."
"Ha-ha-ha. Non non Malfoy. Notre Lovelysent ne va pas créer des sentiments. Elle va uniquement réveiller ce qui dormait, ce qui était refoulé. Elle aide à s'avouer ce que l'on ressent réellement pour quelqu'un."
"Mais la lettre disait..."
"Cela ne marchera pas avec n'importe qui...Tout ce que tu ressens est possible uniquement parce que tu ressentais déjà quelque chose de fort pour cette personne. Nous ne souhaitons pas reproduire un filtre d'amour. Bien trop prévisible. C'es la première personne pour qui tu ressens quelque chose et qui te touchera, pour qui tes sentiments fleuriront." Expliquèrent-ils.
"Ce n'est pas ce que vous aviez dit dans la lettre !"
"Vraiment...? Il faudrait peut-être Georges que l'on revoit notre modèle de lettre."
"Tout à fait d'accord Fred. Nous ne pouvons pas laisser nos clients comparer notre Lovelysent à un filtre d'amour !"
Sans plus de cérémonie, ils plantèrent Draco comme ça, s'enfonçant dans leur réserve. Le serpentard choqué, resta sur place un moment avant de finalement sortir du magasin.
Ses pas le menaient lentement jusqu'à Poudlard, prenant le temps de réaliser ce qu'ils venaient de lui dire.
Ses sentiments n'étaient pas fabriqués.
Ses sentiments étaient réels !
Un rictus s'étira.
Finalement, tous les Weasley n'étaient pas si nuls en fin de compte.
FIN
J'espère que ce premier OS vous aura plu !
Je vous laisse me dire en commentaire le prochain couple que vous souhaitez voir.
Choisissez entre les couples suivants :
- Ron x Luna
- Ginny x Blaise
- Neville x Pansy
- Severus x Hermione
Pour rappel, le principe ait que chaque couple vivra la même situation mais vous offrira chacun une histoire totalement différente. Car ils ont tous un vécu et un caractère différents, mais surtout, un rapport à l'autre qui peut tout faire changer.
À bientôt pour un nouveau OS Lovelysent !
Merci d'avoir pris le temps de lire ce premier OS.
