Salut, Salut,

Comment ça va ? Pour ceux qui sont partis en vacances, j'espère qu'elles sont bonnes ?

Bien, voici le premier chapitre de cette troisième partie.

Enjoy :)


Seul le bruit des gouttes, tombantes du plafond humide, se faisaient entendre dans la cellule.

La pièce était sombre voir même noir de toute éclairage ou d'une luminosité qui pouvait éventuellement venir de l'extérieur. Néanmoins, on était en mesure de deviner que le souterrain était vaste et s'étendait à perte de vue.

Le froid ambiant ne faisait que traduire l'aspect lugubre des lieux.

Une jeune femme rousse, adossée contre un mur de pierre, sur le sol, déglutit avec difficulté et tenta d'humecter ses lèvres asséchées.

Elle ne savait plus depuis combien de jours elle se trouvait ici, n'ayant eu aucune visite depuis son arrivée au Manoir Malefoy. Pas même de lui.

La faim la tiraillait au point que son estomac lui était extrêmement douloureux. Tout comme ses poignets, engoncés dans des menottes métalliques. Le même métal qui dissipait ses pouvoirs aussitôt qu'elle rentrait en contact avec.

Dorea Artwood closit ses prunelles, tâchant de ne pas fondre en larmes. Elle était toujours en vie et jusqu'à présent, le plan marchait. Mais c'était dur… très dur. Elle aurait pensé au moins avoir son soutien. Et depuis qu'ils l'avaient emmenée dans ce cachot morbide, il n'avait pas daigné y poser un pied ne serait-ce que pour voir comment elle allait.

Elle s'était parfois demandé s'il était toujours vivant et si Voldemort ne l'avait pas finalement éliminé. Mais elle avait écarté très vite cette hypothèse. Si Drago Malefoy n'était plus, elle l'aurait suivi dans la tombe tout juste après.

Une fois de plus, elle maudit le garçon intérieurement. Mais que lui avait-il pris de faire entrer les mangemorts à Poudlard ? Mettre la vie d'autrui en péril ? Était-il devenu fou ?

Dorea geignit et balança sa tête contre le mur derrière elle. À cet instant, elle perçut un froissement de tissu au loin devant, puis un gémissement ténu.

Ce bruit, elle l'avait auparavant, entendu, mais ne savait pas de qui cela provenait. Elle se doutait que c'était un prisonnier qui était là depuis un bon moment, au vu de l'odeur immonde des excréments et de l'urine qui enrobait la cellule.

L'envie de vomir la prit une nouvelle fois, mais elle tint bon et ravala sa bile pour finalement se courber et enfouir sa tête entre ses jambes repliées contre elle.

Elle resta ainsi plusieurs minutes, tâchant de respirer lentement et d'inhaler le moins possible l'air qui l'enclavait.

Brusquement, une porte grinça au-dessus d'eux et un filet de lueur filtra à travers les barreaux de la grille qui les refermaient.

Des pas, ou plutôt des talons résonnèrent dans les escaliers et descendirent mesurément. Quand Dorea éleva la tête, elle vit une ombre se dessiner près de l'entrée de la cellule et finalement, Narcissa Malefoy apparut.

La blonde sortit sa baguette de la poche de sa robe de sorcière et d'un coup sur le verrou, le grille s'ouvrit. Elle pénétra la cellule et chemina vers son centre pour tourner le dos à la rousse.

- Comment allez-vous aujourd'hui, M. Ollivander ? sollicita la femme avec un ton complaisant.

- B…bien, marmonna le vendeur de baguette alors que Dorea cessa de respirer.

- Queudver va vous apporter à manger dans quelques minutes.

- À… À b…boire, balbutia Ollivander.

- Et à boire, oui, affirma Narcissa.

- M…merci.

- Et ensuite vous serez interrogé par le maître.

Aussitôt, un petit couinement terrorisé résonna dans les cachots. Mais Narcissa Malefoy l'ignora et pivota lentement vers la jeune femme.

Elle s'approcha d'elle nonchalamment, puis lorsqu'elle fut assez près, elle la surplomba pour l'observer de toute sa hauteur. Dorea rehaussa ses prunelles émeraudes et crut déceler, même à travers la pénombre, une lueur d'éternelle reconnaissance.

- Vous avez sauvé la vie de mon fils, chuchota-t-elle d'une voix soudainement bouleversée.

- Comment va-t-il ?

Narcissa Malefoy continua à l'observer durant quelques minutes sans répondre pour autant. Tout compte fait, elle s'y décida.

- Pourquoi avez-vous fait cela ? réclama alors l'épouse Malefoy en esquivant sa question. L'aimez-vous réellement ?

- Oui, répondit Dorea dans un chuchotis.

- En ce cas, vous courrez tous les deux à votre perte.

- Pourquoi ne vient-il pas me voir ?

Aussitôt, la femme fit volte-face et se dirigea vers la porte. Dorea puisa le peu de force pour se relever, le visage soudainement déformé par la fureur.

- RÉPONDEZ-MOI ! POURQUOI ?! vociféra-t-elle, sa voix résonnant en écho dans les cachots.

Mais ce fut uniquement le claquement sec de la grille qui lui répondit et lorsque Narcissa Malefoy remonta les marches et referma l'autre porte, le noir total reprit ses quartiers dans les lieux.

0o0

Dorea s'était endormie sur le sol, épuisée d'avoir tant pleuré. Mais le froid souterrain la saisissant et la faisant légèrement grelotter, elle papillonna des yeux pour découvrir un plateau devant elle.

Elle resta immobile, considérant un instant les mets et l'odeur savoureuse qui s'y trouvait. Une cuisse de poulet avec des pommes de terre, fumaient dans une assiette de porcelaine. Sur le côté, une carafe emplie d'eau s'y trouvait et le plus étonnant fut la part de la tarte à la mélasse – son dessert préféré – qui était tout juste devant son nez.

Elle redressa son corps ankylosé avec une certaine difficulté pour reprendre une place, assise contre le mur tout en contemplant avec défiance le plateau.

- Ils ont parlé d'un interrogatoire qu'ils ont l'intention de vous soumettre, dit alors M. Ollivander à l'autre bout de la cellule.

- Qu'avez-vous entendu d'autres ? demanda Dorea.

Mais le vendeur de baguette ne répondit rien. Alors Dorea posa une tout autre question.

- Savez-vous quel jour nous sommes ?

- Le… le quinze juin, Lady Artwood.

À cet instant, des pas résonnèrent de nouveau dans les sous-sols et Peter Pettigrow vint se planter devant la grille, qui l'ouvrit d'un geste de baguette.

- Il désire à nouveau vous interroger, M. Ollivander, susurra Queudver.

Un sourire mielleux dévoila ses dents jaunâtres, dont sa protrusion dentaire en avant lui donnant l'aspect d'un harpagon.

Il se dirigea avec marasme vers Ollivander, ce dernier se reculant contre le mur derrière lui. Le mangemort le saisi alors par le bras et le leva pour le tirer derrière lui.

- Hé ! appela alors Dorea.

Queudver s'arrêta et se tourna vers la rousse, fronçant les sourcils.

- Je veux lui parler.

- Il n'est pas disponible, Lady Artwood, répondit Pettigrow.

Le mangemort et le prisonnier sortirent de la geôle, la grille se refermant violemment derrière eux.

Dorea baissa le regard vers le plateau avec une expression des plus méprisante.

Il la voulait en vie. Il tenait à ce qu'elle reste en vie.

La jeune femme contracta la mâchoire en comprenant une chose : si elle mangeait cette assiette, elle resterait ici pour le restant de ses jours, attendant qu'il l'utilise comme bon lui semble.

Dorea inspira profondément, puis se redressa, malgré la faiblesse de ses jambes qui chancelaient sous l'état d'asthénie qui logeait à présent son corps.

Elle saisit le plateau, et brusquement, le balança contre le mur. Un bruit de porcelaine et de verre brisé, ainsi qu'un entrechoquement de couverts chutant sur sol, résonnèrent dans les cachots.

Puis elle se réinstalla au sol, se couchant contre la pierre et ferma les yeux, calmant sa respiration quelque peu hachée.

0o0

Le jour d'après, Queudver vint avec le même plateau qu'il posa devant elle. À peine eut-il atteint la grille de la cellule que le plateau fut envoyé contre la cloison à sa gauche.

Pettigrow se retourna tandis que Dorea, qui était restée au sol, le dévisager avec mésestime.

- Dites à votre maître que s'il tient à me maintenir en vie, qu'il vienne lui-même me servir à manger ! cracha la rousse avec verve.

- Le… le maître a donné des indications pour vous traiter avec les convenances qui conviennent à une invitée, fit l'homme d'une voix ténue.

- Je veux lui parler, ordonna Dorea. Je ne mangerai pas tant que je ne l'aurais pas rencontré.

- Le maître est absent, susurra Queudver.

- Alors sortez de cette cellule espèce de traître, répliqua Dorea placidement.

Queudver déguerpit de la cellule sans demander son reste.

Plusieurs jours défilèrent alors, et Dorea refusa de manger, plateaux après plateaux qu'on lui présentaient. Tous finissant projetés férocement contre un mur.

Mais bientôt, Dorea s'encra dans un état second, l'aphasie prenant le pas sur ses motivations. Elle avait constamment la tête qui tournait et avait de plus en plus de mal à rester debout ou même assise. Elle passait ainsi des heures à somnoler ou bien à glapir de douleur, se tenant l'estomac tout en se tordant sur le sol.

M. Ollivander avait bien tenté de la convaincre d'avaler un morceau, mais elle refusait catégoriquement de toucher à la nourriture.

Ce fut donc un matin, alors qu'elle était couchée ventre au sol, les larmes s'échappant de ses yeux pour tomber et humidifier la pierre, que la grille s'ouvrit de nouveau.

Elle perçut à peine les pas qui s'approchaient d'elle et encore moins Severus Rogue s'accroupir pour la saisir par les bras. Ce fut lorsqu'il la porta contre lui, qu'elle ferma les yeux, s'évanouissant d'épuisement.

0o0

Drago était assis sur une chaise près d'un majestueux lit à baldaquin dans une immense chambre magnifiquement décorée. Le sol était recouvert d'une moquette sombre tout comme les murs en lambris où plusieurs tableaux représentant d'illustres batailles sorcières, de gobelins ou bien de géants. C'était sa chambre… jusqu'à il y a peu.

Le jeune homme ne cessait d'observer la jeune femme qui se trouvait étendue sur le lit et complétement inconsciente.

Severus Rogue, sous les ordres du Seigneur des Ténèbres, l'avait ramenée le matin même dans cette pièce que sa mère avait spécialement fait aménager pour elle. Un geste qui l'avait extrêmement touché après des jours de négociations.

Son visage émacié, ses joues creuses et ses cernes témoignaient des nuits blanches qu'il avait passé depuis son retour au Manoir. Il n'avait pas eu le droit d'aller la voir. Lui-même le lui avait interdit… Il voulait la mettre à l'épreuve souhaitant constater le « degré de ses motivations ».

Drago avait, dès lors, rejeté toute idée qu'elle ait fait ça pour lui. Qu'elle se soit quasiment sacrifiée pour le protéger lui.

Il ferma les yeux, la douleur se lisant soudainement sur son visage alors qu'il se rejouait la scène de son arrivé au Manoir, les mots de la jeune Artwood criant à l'adresse du Seigneur des Ténèbres avant de vaciller sous un énième coup de doloris, retentissant dans son esprit.

« Laissez-le en vie et je ferais ce que vous voudrez ! »

Puis alors qu'elle était à peine consciente Queudver avait saisi ses poignets pour les emprisonner dans des menottes de ce même métal qui atténuaient ses pouvoirs. Et il l'avait emmenée dans les cachots, la jetant dans une cellule comme un vulgaire déchet.

Et lui pendant tout ce temps, il était demeuré immobile. Il n'avait rien fait pour la sauver ou bien la sortir de là. Les sortir de là.

On pourrait penser qu'il lui aurait été éternellement reconnaissant, mais non… Il l'avait haï.

Il s'était donné un mal de chien pour l'écarter de tout ceci. Et elle, elle faisait exactement le contraire de ce qu'il lui avait imploré de ne pas faire.

Elle était là, dans son manoir, dans son ancienne chambre, dans son ancien lit, évanouie et à deux doigts de rendre l'arme à gauche à cause de son entêtement ridicule. Entêtement qui aura fini par payer.

« Espèce de folle » pensa Drago en secouant la tête avec humeur. Littéralement folle…

D'un geste machinal, il rangea une de ses mèches de ses cheveux roux ternes derrière son oreille alors qu'il la contemplait avec admiration.

Narcissa sortit de la salle de bain avec une bassine d'eau chaude, maintenant dans une de ses mains une serviette-éponge et s'immobilisa lorsqu'elle considéra la façon dont son fils unique observait la jeune Dorea.

Ne souhaitant pas s'attarder là-dessus, elle s'avança vers le lit et posa la cuvelle sur la table de chevet.

- Elle va s'en sortir Drago, rassura la mère dans un murmure.

- Je sais, répondit le fils avec agacement.

- Je lui serais éternellement reconnaissante de ce qu'elle a fait pour toi, ajouta Narcissa en trempant la serviette-éponge dans l'eau chaude.

Drago étouffa un rire désabusé. Un sourire narquois se glissa au coin de ses lèvres, alors qu'il n'avait cessé d'observer la rousse.

- Et dire que vous ne pariez pas une mornille sur elle.

- Oh… je l'ai toujours fait, réfuta la blonde en épongeant la serviette sur le front. Depuis ce jour où tu es revenu d'Higclere Castle avec ton père.

- La première fois que je l'ai rencontré, commenta Drago.

- J'ai su de suite que quelque chose s'était produit. Ton regard… s'était métamorphosé.

Un silence s'ensuivit, Drago inspirant profondément. Puis Narcissa interrompit la quiétude des lieux :

- Le maître attend beaucoup d'elle.

- Je sais, mais…

- Elle est forte. Elle survivra, fit Narcissa d'un ton déterminé.

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Une odeur enfumée vint à ses narines ce qui les titilla légèrement. Puis elle sentit son corps se réveiller quelque peu, la douleur des courbatures faisant de nouveau surface.

Elle papillonna des yeux malgré son mal de tête et prit conscience qu'elle se trouvait dorénavant dans un lit, chaud et confortable.

Dorea tenta de se redresser, mais un bras vint aussitôt la soutenir, et même l'aider à s'installer correctement. C'est à cet instant, lorsqu'elle leva les yeux, qu'elle vit qu'il s'agissait de nul autre que Drago Malefoy.

Tous deux s'examinèrent durant un long moment alors qu'elle tentait d'avaler le peu de salive qu'elle avait, sa bouche asséchée la faisant affreusement souffrir.

- Tu as une sale tête, chuchota Drago avec un ton railleur en s'installant sur la couche.

Dorea cligna des yeux puis rictus en coin.

- Ça veut dire que je ne… suis… - elle déglutit à nouveau avec une certaine difficulté – plus désirable ? termina-t-elle dans un souffle.

- Tu es au bord de la syncope et tu t'inquiètes de savoir si je te désire toujours ? dit Drago déconcerté.

La rousse eut un sourire timide devant la mine offusquée, mais non moins soulagée de son petit ami. Ce dernier attrapa un plateau qui se trouvait sur la table de chevet puis le posa sur ses genoux, prenant entre ses mains un bol de soupe.

- Tiny, notre elfe de maison, à préparer ça pour t…

- Je ne veux pas manger Drago, interrompit-elle à voix basse. Il me veut simplement en vie pour mieux m'utiliser après.

- Tu mangeras, ordonna le blond autoritaire. Tu dois être en forme avant de le rencontrer.

Le regard de la serpentard s'illumina brusquement. Drago plongea une cuillère dans le bol et l'avança vers la bouche de la jeune Lady. Celle-ci, la garda néanmoins close. Le blond roula alors des yeux, soupirant de lassitude.

- Je te dis la vérité Dott'. Il sera là demain.

Finalement Dorea entrouvrit la bouche et Drago introduisit la cuillère.

Durant plusieurs minutes, le jeune homme lui donna à manger, le silence les entourant dans une plénitude seulement dérangée par le crépitement des flammes dans l'âtre de la cheminée.

Quand elle eut fini le bol, Dorea se sentit un peu mieux et eut assez de force pour demander :

- Pourquoi tu n'es pas venu me voir ?

- J'en ai eu l'interdiction, répondit Drago. Aussitôt que Pettigrow t'a emmené, le Seigneur des Ténèbres m'a interdit de te rendre visite, sous peine de représailles et qu'il revienne sur sa décision de me laisser en vie.

- Je comprends, dit Dorea en hochant la tête.

Tous deux s'observèrent puis la rousse avança sa main pour la poser tendrement sur celle de Drago. Il la retira tout de suite, puis se leva pour reposer le bol sur le plateau qu'il avait déposé sur le drap à ses côtés. Dorea le regarda s'affairer de ses yeux confondus et ses sourcils froncés.

- Je te laisse te reposer, dit-il alors qu'il se tenait devant le lit, le plateau en main. Tiny viendra te donner un bain lorsque tu seras prête à te lever. Tu n'auras qu'à l'appeler.

Il se dirigea vers la porte d'entrée et avant qu'elle ne requière la moindre explication sur son comportement étrange, il partit de la chambre.

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Dorea, qui se sentait à présent en meilleure forme après un bain chaud et un repas savoureux, se trouvait assise dans un fauteuil auprès de la cheminée, plongeant son regard dans les flammes.

Depuis quelques heures, elle était restée immobile, pensant à toute sorte de choses : est-ce qu'Harry allait bien ? Est-ce que Théo, Daphné et Blaise étaient en sécurité avec leur famille ? En était-ce de même pour ses grands-parents ? Y-avait-il eu un enterrement pour Dumbledore ? Ou encore à quoi devra-t-elle s'attendre le lendemain en faisant face à Lord Voldemort ?

C'était principalement cette question qui l'empêchait de dormir. Et aussi… Pourquoi Drago lui était-il soudainement froid ? Lui en voulait-il de s'être mise en danger pour sa survie ? Certainement. Néanmoins, d'eux deux, c'était elle qui aurait dû être le plus en colère. Drago avait fait rentrer les mangemorts à Poudlard, mettant en péril la sécurité des élèves. Par quel moyen était-il arrivé à exécuter ce tour de force ?

Il allait falloir qu'ils s'expliquent tous les deux…

Malgré cela, elle ne préférait pas se pencher sur cette question pour le moment. Cela pourrait la distraire de ses objectifs. Et il était impératif qu'elle reste focus sur ses objectifs.

Elle vira le chef vers la pièce qui s'étendait devant elle.

Dorea examina la décoration luxueuse et se demandait pourquoi on l'avait mise dans une chambre aussi opulente, soit-elle, alors qu'elle était censée être une prisonnière ? Ou bien ne l'était-elle plus ?

Elle considéra l'imposant lit à baldaquin, ou bien, en face, la porte menant à la salle de bain recouverte, du sol au plafond, de marbre et où elle aurait presque pu se perdre dans la baignoire.

Ses yeux se posèrent enfin sur une table de travail disposée tout près de la porte d'entrée, et poussée par une soudaine curiosité, elle se leva pour se diriger vers le mobilier muni de plusieurs tiroirs.

Elle les ouvrit, un à un, jusqu'à tomber sur un petit carnet rouge ainsi que de l'encre et une plume. La jeune fille saisit le carnet, fronçant les sourcils avec perplexité et feuilleta les pages vide de toute écriture.

Se mordillant les lèvres alors qu'elle tergiversait durant quelques minutes, elle s'installa finalement sur la chaise, prit l'encrier et la plume, ouvrit le journal sur la surface et se mit à inscrire de son écriture fine et soignée :

« Ce journal appartient à Dorea. »

Puis elle tourna une page de plus et écrivit la date du jour.

« 22 Juin 1997 »