Je suis désolé pour ces vingt quatre heures de retard. Hier j'étais en transit et je vous avoue que je n'ai pas eu vraiment le temps de me connecter. Mais voilà le chapitre 4.
Enjoy :)
La chaleur du rayon de soleil se posa sur le visage de la jeune femme endormie sur le lit dans le coin de la pièce. Elle gigota un peu, tâchant de reprendre une position plus confortable, mais finalement papillonna des yeux pour tomber sur une salle totalement différente de sa chambre.
Le mur était recouvert d'un papier peint uni d'une couleur vert bouteille. Le parquet en noyer ciré renvoyait le reflet du lustre en cristal accroché au plafond à caisson du même bois. Plusieurs peintures représentaient des angelots munis d'une lyre ou bien même des scènes de l'antiquité comme les douze travaux d'Héraclès – sauf que ce dernier était muni d'une baguette – ou même encore ici et là, quelques femmes nues posant dans une position suggestive gloussant tout en l'observant dans sa direction.
Dorea se redressa légèrement et examina un peu plus méthodiquement les lieux : sur sa droite une imposante cheminée où crépitait un feu dans l'âtre, ce qui renvoyait une douce chaleur dans les lieux. Face à elle, sur le mur traversant, se trouvait une porte où les clapotements de l'eau de la douche s'élevaient en fond sonore. Puis elle glissa son regard sur la gauche où une autre porte se trouvait – certainement la porte d'entrée – puis tout juste à côté, un bureau semblable à celui qui était disposé dans sa propre chambre. Un miroir sur pied avait été placé non loin du lit, où elle pouvait à demi-voir son reflet et constata qu'elle était toujours habillée de sa robe de la veille. Au centre, quatre fauteuils en cuir vert entouraient une table basse en cristal.
Elle jeta donc un coup d'œil sur la table de chevet à sa droite et pila quand elle vit un cliché, de Drago et sa mère, placé dans un cadre en argent. Elle se saisit du cadre pour l'examiner de plus près. Il était relativement jeune sur cette photo. Peut-être dix ou onze ans.
La porte de la salle-de-bain s'ouvrit à cet instant. Dorea sursauta et reposa précipitamment la photo sur la table, alors que Drago sortait de la pièce, seulement une serviette nouée à la taille. Les goutes tombant de ses cheveux blond mouillés et ruisselantes sur son torse musculeux lui donnèrent aussitôt chaud. Elle resserra machinalement ses cuisses, sentant son bas-ventre se contracter.
- Bonjour, salua-t-il d'un ton morne, en se dirigeant vers une porte face à lui que Dorea n'avait pas remarqué.
Sûrement le dressing. Il n'attendit pas de réponse que déjà, il s'enfermait dedans.
Dorea resta immobile un instant, ne sachant que faire face à ce comportement indifférent. Finalement, au bout de cinq longues minutes, elle se résolut à bouger et se leva du lit, attrapa ses chaussures, entrepenant de se diriger vers la sortie. Lorsqu'il était sur la défensive comme cela, ça ne servait à rien d'engager une discussion posée avec lui, quel que soit le sujet.
« Ça lui passera bien un jour », se dit-elle dans un soupir las.
Elle posa sa main sur la poignée, mais la retira brusquement, sa chair torréfiée par la brûlure qui l'avait saisi. Elle retourna sa main pour voir sa paume légèrement rougie.
- Tu ne peux pas sortir sans ma permission, déclara Drago.
Elle releva le regard vers lui et fut surprise de son accoutrement. Il était habillé d'un pantalon de costume, mais au lieu d'avoir revêtu une chemise comme à son habitude, il s'était habillé d'un t-shirt blanc, laissant apparaître le dessin de son torse au-dessous.
- Tu veux dire que tu me retiens prisonnière ici.
- J'affirme simplement que j'ai scellé cette porte durant la nuit. Personne ne peut y entrer ou sortir sans la permission du maître des lieux. C'est-à-dire moi.
Dorea haussa un sourcil, mais Drago esquissa un nouveau signe de tête vers la porte. La rousse avança de nouveau sa main, avec une certaine hésitation, puis posa sa main sur la poignée, la tourna et la porte, cette fois, s'ouvrit sans aucune difficulté.
La rousse vrilla son regard sur le blond, mais celui-ci était déjà occupé à remettre un livre dans la petite table de chevet.
L'attitude du blond commençait réellement à l'agacer.
- Que s'est-il passé hier soir ? Je… Je ne me rappelle plus.
- Tu as pleuré jusqu'à l'épuisement et tu t'es endormie sur moi, dit-il sans même lever, ne serait-ce qu'une œillade vers elle. Je t'ai amené ici pour que tu y dormes plus confortablement.
- Merci, gratifia Dorea dans un murmure.
Drago, qui était à présent en train d'attacher sa montre autour de son poignet, ne lui répondit que par son mutisme et son ignorance. Néanmoins, voyant que la jeune femme n'était toujours pas sortie, il fut contraint – alors qu'il observait son reflet à travers le miroir – de lui demander :
- Autre chose ?
Dorea eut un léger ricanement et le mot « connard » s'imposa dans son esprit. Puisqu'il le prenait ainsi.
- Non, je crois que c'est tout. C'était sympa en tout cas entre nous.
Elle sortit de la chambre et claqua avec violence et brutalité la porte derrière elle. Un sourire fendit alors le visage de la rousse. L'expression du blond valait son pesant de gallion à la dernière remarque au vu de ses yeux écarquillés d'horreur avant qu'elle ne sorte de la pièce. Elle ne lui donnait pas une demi-journée avant qu'il n'explose une bonne fois pour toutes.
Il était en colère contre elle, ça, elle l'avait bien compris. Mais ne croyait-il pas qu'elle devait l'être aussi ? Après tout, il avait tout de même fait rentrer des Mangemorts dans Poudlard, mettant ainsi la vie des élèves en danger. Pour quoi ? Pour sa propre gloire ? Pour se faire « mousser » auprès de cet enfoiré de psychopathe ? Son inconscience l'étonnera toujours.
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Dorea se délassait dans l'eau tiède de son immense baignoire alors que la soirée touchait à sa fin. Une fois n'était pas coutume, elle n'était donc pas descendue dîner comme elle l'avait fait la veille. D'ailleurs, elle avait passé l'entièreté de la journée dans sa chambre, rythmée par les plateaux-repas que lui apportait Tiny.
Elle avait mis de l'ordre dans ses affaires, se résolvant enfin à investir la pièce en rangeant ses habits dans l'armoire ou bien remplir les étagères de ses livres personnels et poser quelques cadres photo sur le coin de son bureau.
Dorea soupira d'aise, posant sa tête sur le rebord de la baignoire derrière elle, un parfum vanillé s'évaporant dans toute la pièce. Elle ferma, dès lors, les yeux, se laissant porter par la quiétude du moment.
Sa respiration s'apaisa, les battements de son cœur ralentirent et bientôt, la chaleur de la pièce la fit somnoler.
Lorsqu'elle émergea, elle ne savait pas si ce fut le froid de la lame sur sa gorge ou bien la puanteur qui se dégageait de la gueule de Fenrir Greyback tout juste derrière elle.
Son estomac fit un tour sur lui-même, lui donnant l'envie aussitôt de vomir et un frisson d'effroi traversa son échine jusqu'à relever ses petits cheveux sur sa nuque.
- Surprise, grogna le loup-garou.
Dorea avala avec pénibilité sa salive, totalement immobile. Son corps refusait tout simplement de bouger ou même d'obéir à son cerveau. Et pourtant, celui-ci lui criait de fuir, hurler ou bien même se servir de ses pouvoirs. Seulement l'effroi s'était emparée de chacun de ses membres, la glaçant jusqu'à ses entrailles.
- Que… que voulez-vous ? bredouilla Dorea d'une voix laconique.
- Je vois que l'on fait moins la maligne à présent.
Dorea contracta la mâchoire, se morigénant à présent d'avoir été si idiote. Elle comprit, que bien trop distraite par ses pensées depuis le matin même, elle avait, cette fois, totalement oublié de lancer les sorts d'usages sur sa porte.
- On m'a expressément demandé de ne pas t'approcher, fit alors Greyback. Mais tu penses bien qu'avec un corps pareil dans les parages, je n'ai pu m'empêcher d'examiner cela de plus près. Alors, comme chaque jour, j'ai profité qu'ils dînent tous en bas pour m'introduire chez toi. Et cette fois, j'ai pu enfin pénétrer ta chambre.
Il se pencha et effleura son nez contre son cou. Dorea gémit d'épouvante, mais il mit sa main crasseuse sur sa bouche. Il remonta alors à son oreille et chuchota :
- Je me demande si Malefoy voudra toujours de toi après ce que je te ferais.
Les membres de la jeune femme commencèrent à trembler puis elle se mit à sangloter.
- Je vais te baiser Artwood, de la plus sauvage des manières. Et tu vas aimer ça…
Dorea secoua le chef, mais il saisit sa mâchoire, maintenant son visage.
- Et ensuite, je vais enfin goûter ce sang qui me fait tant envie depuis longtemps.
- Je… Je vous en supplie…, pleura Dorea.
- Oh, tu me supplies, grogna le lycanthrope. Si tu savais comme ça m'excite… Regarde-toi… Affriolante à souhait… J'en ai les papilles qui se réveillent.
- N… Non, sanglota Dorea.
Mais elle n'eut le temps de dire autre chose, qu'il la tira du bain par les cheveux. Elle se mit à hurler de toutes ses forces, alors qu'il la traînait dans la chambre et la jeta sur le tapis près de la cheminée.
Elle se retourna alors sur le dos et se recula tant bien que mal vers le coin de la pièce tandis que le loup-garou avançait mesurément vers elle, la surplombant de sa hauteur.
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Drago qui écoutait d'une oreille distraite, les suggestions de son parrain pour l'aménagement des cellules dans les caves, touillait son assiette sans grande conviction.
Ayant un infime espoir que la rousse apparaisse, il jeta un énième coup d'œil vers l'entrée de la salle à manger depuis le début du dîner.
Il inspira puis expira, l'air contrit.
Elle ne viendra pas, et ce, à son plus vif regret. Vraisemblablement avait-il été trop dur avec elle ? Après tout, elle s'était donnée à ce grand malade comme monnaie d'échange. Seulement, cela l'avait fait passer pour un faible.
Mais ce n'était pas la principale raison de sa colère.
Lui qui avait tout fait pour l'écarter de son monde, et par conséquent la protéger, elle, avait tout simplement fait le contraire de ce qu'il lui avait implorait de ne pas faire : se tenir à distance de tout ceci.
En même temps, l'angoisse de la perdre à présent passée, la joie qu'il avait éprouvé de l'avoir auprès de lui avait été sans précédent.
Elle était là. Avec lui. À ses côtés. Il en avait pris conscience lorsqu'il l'avait contemplé dormir la nuit dernière. Il n'avait pu s'empêcher de se dire ô combien il avait été chanceux de s'être épris d'une fille pareille. Belle, intelligente, forte… Et si vulnérable en même temps.
« C'était sympa entre nous en tout cas. »
Il sourit, pensif, à cette phrase qu'elle lui avait lancé le matin même, avant de partir, telle une tornade, de sa chambre. Elle ne manquait pas d'audace de lui dire cela. Et il savait qu'elle avait simplement dit cela pour la provoquer. Mais il la connaissait assez bien pour savoir que la faire mariner était le meilleur moyen d'arriver à bout de sa patience.
Il redevint sérieux en considérant qu'il fallait absolument qu'ils aient une franche discussion. Car peut-être qu'elle avait convaincu les autres de son soudain changement d'opinion, mais lui n'était pas dupe pour autant. Il la connaissait par cœur, pour l'avoir observée, étudiée même, des heures durant, ces deux dernières années. Il connaissait la signification de chacun de ses regards, ou de chacune de ses expressions, ou bien même de chacune de ses respirations.
Elle bluffait… C'était évident.
C'est sur cette pensée que brusquement un tumulte résonna à l'étage au-dessus, puis un cri aigu qu'il reconnut comme étant celui de la rousse.
Tous échangèrent un coup d'oeil apeuré, puis ni une ni deux Drago se leva, renversant sa chaise au passage et s'élança vers le salon et l'escalier pour atteindre l'étage supérieur, talonné de près par son parrain et sa mère. Lorsqu'il ouvrit la porte de la chambre, une vision d'horreur s'imposa à lui : Dorea recroquevillée, nue, dans un coin de la pièce et Greyback, inerte, plaqué contre l'armoire éventré au sol.
Drago se précipita vers la jeune femme et s'agenouilla devant elle, constatant qu'elle tremblait de tous ses membres et sanglotait nerveusement.
- Dott', il… Il…
Celle-ci releva son regard émeraude brillant de larme vers lui et le fixa si intensément, qu'il crut défaillir en imaginant ce que cette bête venait de lui faire. Mais elle secoua mollement la tête et le blond expira un long souffle de soulagement se rendant compte qu'il avait retenu sa respiration durant plus d'une minute.
- Drago, couvre-là, intervont sa mère qui lui avait apporté la robe de chambre de la jeune femme.
Le jeune homme aida Dorea à se recouvrir, puis lorsqu'il se tourna vers la pièce, il vit son parrain sortir le corps de Greyback de la chambre, le faisant voleter de sa baguette. Rogue s'enfonça alors dans le couloir, faisant cogner volontairement la tête de Greyback contre le chambranle de la porte.
Le jeune Malefoy, frottant machinalement les bras de la serpentard pour la réchauffer et surtout la rassurer, reporta son attention vers sa mère.
- Elle dort chez moi, ce soir.
Mrs Malefoy ne chercha même pas à protester, bien trop choquée par ce qu'il venait de se passer. Elle contempla alors son fils, d'un œil hagard, porter la jeune femme dans ses bras et sortir de la pièce.
Elle pensa alors que Lucius n'allait vraiment pas aimer la proximité qu'entretenaient les deux jeunes gens. Vraiment pas.
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- Tu… tu devrais prendre une douche. Tu es en sécurité ici.
Dorea opina de la tête, mais resta immobile sur le lit, là où le blond l'avait déposée.
- Dott' ? appela Drago doucement.
- R… Reste avec moi, murmura Dorea à travers un sanglot.
- Je suis là, je ne bouge pas, affirma le jeune Malefoy d'une voix ferme.
Elle cala sa tête sur son torse, humidifiant sa chemise au passage, tout comme la veille au soir, et Drago l'enserra fortement dans ses bras, patientant jusqu'à ce que ça passe.
Lorsqu'il mettra la main sur Greyback… Il allait payer pour ce qu'il venait de faire.
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Le lendemain matin, alors que Dorea sortit de la douche, elle s'essuya distraitement les cheveux lorsqu'une vive douleur apparue sous son crâne.
- Aïe ! s'exclama-t-elle fortement.
Elle se massa alors la tête, grimaçant sous le coup de l'algie. Elle ferma les yeux de dépit et inspira profondément. Rien ne s'était passé de plus, se dit-elle. Et elle était certaine que cela ne se réitérerait pas, puisqu'elle allait personnellement s'occuper du lycanthrope et lui faire payer ce qu'il avait tenté de faire.
La jeune femme, forte de cette détermination, sortit de la salle de bain, mais se stoppa net quand elle vit sa malle rangée dans le dressing ouvert. Elle se dirigea donc vers la pièce et entrouvrit la bouche de stupéfaction lorsqu'elle s'aperçut que ses habits étaient rangés aux côtés de ceux du blond.
Alors ça, c'était bien du Malefoy tout craché : prendre une décision sans demander son opinion à elle. Qu'est-ce qu'il croyait ? Que c'était une petite chose fragile qui avait besoin d'être protégée vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? Elle avait été imprudente en omettant de fermer sa porte, cela ne se reproduira plus.
Dorea soupira, sachant pertinemment qu'elle se cherchait des excuses. Toutefois, en son for intérieur, elle était touchée par le geste de Drago. Malgré sa froideur des derniers jours, il se préoccupait toujours autant de son sort.
Néanmoins, il était essentiel qu'ils crèvent tous les deux l'abcès. C'est donc sur cette pensée, prête à confronter le jeune Malefoy, qu'elle s'habilla d'un tailleur pantalon et descendit déjeuner, espérant y trouver ce dernier, qu'elle n'avait d'ailleurs pas aperçut de toute la matinée.
Seulement, quand Dorea déboucha dans la salle à manger où se tenait habituellement les dîners, la pièce était vide.
C'est alors qu'elle entendit un bourdonnement sous ses pieds et des raclements de chaises. Fronçant les sourcils, elle fit demi-tour se dirigeant à grande enjambée vers les escaliers qu'elle dévala précipitamment. C'est uniquement quand elle atteignit le premier étage, qu'elle ralentit le pas.
Devant elle, la quasi-totalité des mangemorts existant, était assis autour de la table qui s'allongeait jusqu'à un Lord Voldemort assis tout au bout.
Le silence se fit peu à peu pendant qu'elle descendait les dernières marches et tous portèrent leur attention sur elle.
- Dorea, fit le Seigneur des Ténèbres de sa voix sifflante. Quelle joie de te voir en si bonne forme.
Quelques mangemorts ricanèrent grassement à cette dernière remarque. Ils étaient au courant des évènements survenus la veille au soir.
- Je te prie, viens t'asseoir, proposa le Lord en désignant une chaise tout juste à côté de Drago, au centre de la table.
C'est ainsi qu'elle remarqua la présence de Lucius Malefoy.
Amaigrie, cernée, aphasique, apeuré… Voilà les mots qui lui vinrent en tête lorsqu'elle l'aperçut. Il n'était plus que l'ombre de lui-même. Son visage en pointe, semblable à celui de son fils, était creusé par les joues saillantes et une barbe naissante lui donnait l'air négligé.
Digne, et ne souhaitant pas donner le plaisir aux autres fidèles de la voir tout simplement s'écrouler, elle marcha avec élégance, ses talons battant le sol et résonnant mesurément dans la salle, elle arriva finalement à la hauteur des Malefoy, placés au centre de la table.
D'un geste désinvolte de la main, elle fit reculer la chaise pour s'y asseoir. Lorsqu'elle se cala enfin, elle parcourut de ses yeux l'entièreté de la table. Certains la fixaient avec une méfiance manifeste, d'autre avec curiosité et pour le dernier tiers, un brin d'effroi se reflétait sur leur visage.
- Nous sommes tous ici aujourd'hui pour souhaiter un agréable retour à nos chers prisonniers, sortis d'Azkaban cette nuit, siffla Lord Voldemort.
Les mangemorts concernés se voûtèrent et baissèrent le regard sous les ricanements moqueurs de leurs congénères.
- Je vous annonce donc que les détraqueurs sont dorénavant nos alliés. Le ministère n'ayant plus aucun contrôle sur la prison d'Azkaban, nous en avons pris le pouvoir.
Les fidèles, pour certains applaudirent, d'autres s'exclamant victorieux. Voldemort leva légèrement la main, et le silence se fit aussitôt.
- Mais ne relâchons pas nos efforts. Nous devons prendre avant tout le contrôle du Ministère lui-même. Et quand le Ministère sera sous notre joug, alors le collège Poudlard et Gringotts suivront. Yaxley, Travers, Selwyn, nous comptons sur vous pour rallier le plus de monde à notre cause.
- J'ai approché Pius Ticknesse, ajouta Selwyn. Une rencontre se fera incessamment sous peu, mon maître.
- Bien…, approuva Voldemort.
Dorea compris alors que les trois mangemorts avaient infiltrés le ministère en toute légalité.
- Et que faisons-nous pour Potter ? demanda Macnair.
L'homme était face à Dorea et son sourire malveillant n'augurait rien de bon.
- Il est chez son oncle et sa tante. Donc nous ne pouvons l'approcher pour le moment, dit Voldemort.
- Il sortira bien de cette maison, un jour ou l'autre, intervint Dorea pensivement.
Tous tournèrent la tête vers elle, la mine choquée.
- Nous n'interrompons pas le maître ! cracha Bellatrix à la gauche de ce dernier.
- Je vous prie de m'excuser maître, dit la rousse en soutenant le regard flamboyant de Lord Voldemort. Mais il est évident qu'à un moment ou un autre, Potter sera transféré vers le Quartier Général de l'Ordre, qui n'est autre que la maison des Weasley. Il a passé la plupart de ses vacances là-bas depuis sa deuxième année. Et avec le mariage de Bill Weasley et Fleur Delacour…
Elle laissa sa phrase en suspens, laissant au Seigneur des Ténèbres ingérer les informations qu'elle venait volontairement de lâcher. C'était le moment pour elle de faire ses preuves et de gagner la confiance du Mage Noir. Elle évita, néanmoins, de tourner son regard vers Severus Rogue.
Des chuchotements parcoururent l'assemblée des fidèles.
- Tu dis… - le silence s'abattu sur la pièce – que Harry Potter sera transféré sous peu au Terrier ?
- Exactement. Sous bonne garde, je le pense. Mais oui, il passera certainement le reste de son été chez les Weasley.
- Et sais-tu quand est le mariage de ce bâtard de Weasley ?
- Le faire-part que j'ai reçu indiquait la date du 1er août.
Les mangemorts parlèrent alors entre eux, un bourdonnement de protestations s'élevant au-dessus d'eux.
- Puis-je vous faire une suggestion maître ? dit alors Dorea, saisissant l'opportunité d'avoir l'oreille de ce dernier.
Les mangemorts se turent brusquement.
- Parle, fit Lord Voldemort de sa voix sifflante.
- Il serait opportun de profiter de ce mariage pour justement s'emparer du ministère… faire en quelque sorte un coup d'état. La plupart des hauts fonctionnaires seront présents à ce mariage ainsi que l'Ordre. Leur distraction passagère nous serait justement utile.
- Tu suggères que nous profitions de leur absence pour prendre le contrôle du ministère ?
Dorea se sentit sondée de tous les côtés et ravalant sa salive, elle opina du chef. Elle vit Voldemort la jauger durant un long instant. Tous retinrent leur souffle. Mais Dorea ne baissa pas les yeux pour autant.
- Tu es… étonnante, murmura Voldemort avec lenteur.
- Je vous l'ai dit, je suis dorénavant à votre service, mon maître, ajouta la rousse d'une voix déterminée.
- Nous avons déjà pensé au coup d'état, dit Yaxley sur la défensive.
- Et bien ? Qu'attendez-vous ? rétorqua sèchement Dorea en se tournant vers lui. Il faut bien passer à l'action un jour ou l'autre, non ?
- Tu viens d'arriver Artwood, alors tu devrais la mettre en veilleuse.
- Sinon, quoi ?
- M… Maître ? intervint un homme à l'autre bout de la table.
Mais Voldemort ignora le mangemort et tourna sa tête de nasique vers Severus Rogue, qui n'était autre qu'à sa droite. Ce dernier hocha légèrement le chef, puis le Seigneur des Ténèbres reporta son attention vers la rousse.
- Tu suggères une excellente idée, Dorea. Nous allons donc mettre en place cette mission spéciale.
- M… Maître ? intervint alors Bellatrix.
Le Seigneur des Ténèbres vira son attention vers la femme mangemort à sa gauche.
- Puis-je savoir qui fera partie de cette mission… spéciale ?
- Nous devons agir en toute discrétion, je ne sais pas encore comment nous allons procéder.
- Bien maître, fit Lestrange en se penchant dans une légère révérence tout en le regardant avec adoration.
Un sifflement aigu se fit entendre et Nagini apparue derrière Lord Voldemort, glissant sur ses épaules.
- Il faudra également, que nous puissions accéder aux renseignements du transfert de Potter au QG de l'Ordre.
- Je m'en occupe, maître, fit Yaxley. Le département des transports magique m'en doit une, ricana-t-il.
- Je peux également avoir des renseignements précieux, maître, intervint Rogue.
- Bien alors, j'attendrai ces informations avec impatience. Parlons à présent de Greyback, annonça Voldemort.
Dorea se crispa instantanément, retenant son souffle. Le regard flamboyant du Mage Noire se braqua alors sur elle. La rousse abaissa cette fois le regard, attendant qu'il s'adresse à elle. Néanmoins, à la surprise générale, Drago prit la parole :
- Queudver le garde en ce moment même dans une cellule sous nos pieds, maître, déclara-t-il d'une voix forte et posée.
- J'espère que tu ne l'as pas trop amoché ?
Sous le choc, Dorea braqua ses prunelles sur le blond. Elle crut déceler une lueur dangereuse se reflétant dans ses prunelles grise. Elles étaient dilatées par la colère qui s'évaporait de chacun de ses pores.
- Disons qu'il aura retenu la leçon, fit-il d'un ton fier et narquois.
Tous éclatèrent de rire à cette remarque.
La jeune femme le voyait tout à fait différemment. Et ce pour la première fois depuis qu'elle le fréquentait. Habituellement hautain, condescendant, froid, mais qui était dans l'intimité, passionné et plus qu'autre chose attentionnée à son égard… Elle n'avait jamais considéré le jeune homme comme un être menaçant, redoutable, voire même agressif. Seulement, ce Drago, qui était tout juste à côté d'elle, respirait la commination à l'état pur. Cela lui faisait peur et… l'intimidait également.
C'est à cet instant qu'elle vit quelques éclaboussures de taches de sang sur sa chemise. Drago encra donc son regard dans le sien et Dorea avala avec pénibilité sa salive, sa respiration se saccadant par la même occasion.
Drago avait torturé Greyback pendant toute la nuit. Drago avait torturé un loup-garou pendant toute une nuit. Drago avait torturé un loup-garou pendant toute une nuit à cause d'elle… Non, en fait, Drago avait torturé Fenrir Greyback, lycanthrope de son état, pour elle.
C'était comme si en une nuit, le jeune homme s'était complétement métamorphosé.
La jeune femme, le souffle court, reporta son attention sur la conversation qui était en train de fuser d'un bout à l'autre de la table.
- Je pense que Greyback est dangereux pour tout un chacun, disait Selwyn.
- Il est incontrôlable, fit Macnair.
- Il n'a même pas la marque. Il ne devrait même pas faire partie de nos rangs, ajouta Amycus Carrow.
- Il nous ait utile, contra alors Rockwood. Sans lui, nous ne pouvons compter sur le clan des loups-garou dans ce pays.
- Malefoy a fait une erreur en le torturant, intervint Rowle.
- J'ai fait ce que j'avais à faire Rowle, interrompit Drago sèchement. L'acte que Greyback projetait de commettre était ignoble. Même pour un sale mangemort de ta trempe !
- Qu'est-ce que tu viens de dire ?! s'énerva le mangemort en se levant de sa chaise. Espèce de petit con ! Tu tétais encore le sein de ta mère que je torturais par dizaine les moldus aux alentours, dit Rowle en pointant un doigt menaçant vers le blond. Tu devrais baisser les yeux et faire profil bas. Tu n'es rien. Tu comme ton père ! Regarde-le, il a compris où était ta place, termina-t-il véhément en désignant Lucius Malefoy d'un signe de tête.
Tous éclatèrent de rire à nouveau en se tournant vers ce dernier, tremblant sur sa chaise, sa main agrippant sa canne avec force.
- Je pense qu'en effet, Greyback nous est très utile, déclara Rogue.
Le silence se fit, tous à l'écoute du bras droit de Lord Voldemort.
- Mais il peut nous être utile à l'extérieur.
- Tu as raison Severus, approuva le Seigneur des Ténèbres d'une voix sifflante. Greyback peut nous être utile à l'extérieur. Nous verrons alors quel rôle nous lui assignerons. En attendant, il sera maintenu en cellule. Ce sera tout pour aujourd'hui.
Un tumulte de raclement de chaise et de conversations grandissante sonorisa la pièce. Alors que Dorea entreprit de se lever à son tour, le sifflement de Voldemort s'éleva et tous s'interrompirent :
- Drago, j'aimerais te parler. Seul à seul.
Le jeune homme finit de se lever, reculant sa propre chaise, tandis que Lord Voldemort passait derrière eux, son serpent rampant à ses pieds.
- Attends-moi dans la chambre, ordonna le jeune homme à l'adresse de la rousse.
Puis il talonna le Mage Noir de sa démarche nonchalante.
Dorea et Narcissa Malefoy échangèrent un regard d'effroi, puis cette dernière détourna son attention vers son époux. Lucius Malefoy fixait intensément la serpentard ou plus particulièrement sa main gauche où se trouvait la bague que lui avait offert Drago, quelques mois plus tôt.
Elle le vit contracter la mâchoire puis faire volte-face, suivit de sa femme, pendant qu'un à un, les mangemorts quittaient la pièce.
