Hello à tous ! Désolé de ce petit retard de 24h, mais je n'ai pas pu me connecter hier. Donc voici le chapitre de ce week-end. Sachez que les passages en caractères gras son tirés du livre "Harry Potter et les reliques de la mort" de J.K Rowling. Aussi, sachez qu'à partir de ce chapitre, je dévie réellement de l'histoire originale. Donc ne soyez pas choqué par la "modification" des événements.
Bonne lecture à tous !
Drago s'observait dans le miroir de sa salle de bain. S'appuyant sur le rebord du lavabo, il ferma les yeux, des éclairs de mémoire de son baiser avec Astoria Greengrass lui revenant en pleine face, tels des boulets de canon.
Mais par Salazar, que lui était-il donc passé par la tête ?
Il n'en savait rien… strictement rien. À cet instant, il avait été poussé par le désir d'oublier, ne serait-ce qu'un court moment, le visage de sa défunte petite amie, Dorea Artwood. Pourtant, alors qu'il embrassait la brune, il n'avait vu qu'elle, entendu qu'elle, ressenti qu'elle. Une impression de trahison l'envahit et Dorea s'imposa à lui, sans pitié, le punissant pour sa tromperie. Il interrompit immédiatement ce qu'il s'apprêtait à commettre : l'irréparable.
Le matin même, il avait rapidement rassemblé ses affaires et s'était dirigé vers le hall d'entrée pour attraper une calèche qui le mena à Pré-au-Lard. Le Poudlard Express attendait d'être rempli par les élèves regagnant leur foyer pour les vacances de Pâques. Il s'était enfermé dans un compartiment, baissant les stores, dans l'espoir d'oublier son erreur de la veille, tout comme il tentait de le faire à cet instant. Fort heureusement, il n'avait pas eu à croiser la jeune femme. D'ailleurs, il se promit de l'éviter soigneusement dès lors. Cela serait bien mieux pour tous deux. Il avait du respect pour la jeune Greengrass, malgré leur passé tumultueux, et il ne pouvait se permettre de lui donner de faux espoirs. Car jamais rien de plus ne pourrait se passer entre eux.
Des coups brutaux frappés à la porte le tirèrent de sa rêverie. Il grogna d'exaspération, conscient de l'identité de son visiteur derrière la porte de sa chambre.
Il l'ouvrit et se trouva face à Bellatrix Lestrange, qui, soit dit en passant, était redevenue fidèle à elle-même, sans son malheureux ventre arrondi.
- Tante Bella, salua le jeune homme d'un ton nonchalant.
- Drago, comment vas-tu ? demanda Lestrange, s'introduisant dans la chambre de son neveu sans y être invitée.
- Je me porte plutôt bien, répondit-il, maintenant la porte ouverte, bien qu'il la suivît des yeux.
- Bien… c'est bien, dit-elle en observant sa chambre d'un air songeur.
Puis elle se retourna vers lui, arborant un sourire goguenard.
- Il tient à te féliciter pour tes récents rapports.
- Je ne fais qu'exécuter ses ordres, répondit le blond, simplement.
- Oui…
Un silence s'installa, et Drago enfonça une main dans la poche de son pantalon, saisissant sa baguette au passage. C'était un geste automatique, un réflexe face à l'arrivée d'un danger, même en présence de sa tante. Toujours en présence de sa tante.
- Autre chose ? demanda-t-il d'un ton morne.
- Le Maître souhaite te voir à la prochaine réunion qui se déroulera demain.
- Suis-je réellement obligé ?
- Étant donné que tu n'as pas assisté à celles tenues lors de ton dernier passage ici, à savoir à Noël, il est préférable que tu y sois, souffla Bellatrix d'un ton un brin menaçant.
- Bien.
La mangemort s'approcha du blond, puis posa une main sur sa joue, la caressant d'un geste doux. Drago eut un mouvement de recul, écœuré que sa tante ose le toucher ainsi. Elle éclata de rire avec hystérie avant de quitter la pièce, son éclat résonnant encore dans l'air.
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Tous les mangemorts étaient réunis autour de la grande table centrale, Lord Voldemort trônant à son bout. Un silence pesant régnait dans la pièce, le Mage Noir scrutant un à un les mangemorts qui baissaient les yeux sous le regard rougeoyant du Seigneur des Ténèbres, alliant frayeur et respect.
- Je suis… extrêmement déçu de vous tous, déclara Voldemort d'une voix sifflante et doucereuse.
Un nouveau silence s'installa.
- J'ai commis une erreur en vous accordant ma confiance.
Drago releva la tête, le froncement de son front traduisant son incompréhension. Que se passait-il ?
- Vous êtes incapable de mettre la main sur un adolescent de seulement dix-sept ans. Il est en fuite depuis plus de six mois à présent. D'autres l'auraient déjà mis hors d'état de nuire. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?
Il était évident que la colère, la fureur même, imprégnait le ton de Lord Voldemort.
- Travers ? Avery ?
Les deux hommes côtes à côtes se ratatinèrent sur leurs chaises, et le Seigneur des Ténèbres continua.
- J'ai appris que ce pauvre fou de Xenophilius Lovegood vous a appelés, affirmant que Potter se trouvait chez lui.
- Une… une fausse alerte, mon Seigneur, bégaya le premier mangemort.
Le Mage Noir inspira lentement, puis expira, reportant son attention sur l'assemblée.
- Je vais partir en voyage demain. Trouvez-le-moi.
Puis, il se leva lentement, les mangemorts l'imitant par respect, se courbant devant son passage alors qu'il se dirigeait vers l'escalier. Soudain, il s'arrêta et se retourna vers eux.
- J'allais oublier… Endoloris !
Le corps de Travers chuta durement au sol, l'homme hurlant sa douleur dans un cri déchirant. Voldemort partit, suivi de près par Bellatrix.
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Prenant une profonde inspiration, Drago détourna ses orbes métalliques vers cette paisible soirée. Aucun bruit ne troublait le Manoir. La nuit avançait déjà, et un désir impérieux de s'éloigner le titillait. Non, en réalité, il voulait la voir.
Il quitta le Manoir, le contournant pour se diriger vers la forêt qui bordait le parc environnant. S'engouffrant dans la broussaille, il prit un chemin caillouteux menant à la chapelle. Cette fois, il tourna à gauche pour évoluer juste derrière.
À travers les feuilles et les hautes herbes, il aperçut plusieurs dizaines de stèles à la mémoire de ses ancêtres. Les noms d'Armand et d'Abraxas Malefoy étaient gravés dans la pierre, témoignant de l'immortalité de leur héritage familial. Il poursuivit quelques pas avant de s'arrêter devant une stèle, légèrement à l'écart des autres. La pierre, bien plus blanche et moins polie que les autres, et affichait le nom qui serait à jamais la cause de la perpétuelle douleur qu'il éprouvait.
« DOREA ARTWOOD
1980-1997 »
Bien qu'aucune inscription ou phrase n'ait résumé la vie de la défunte, il était infiniment reconnaissant à sa mère, avec l'accord de son père, d'avoir érigé cette stèle.
- Salut, murmura-t-il.
Puis il esquissa un sourire, imaginant la jeune femme lever les yeux au ciel, là où elle se trouvait.
- Ouais… tu dois me trouver ridicule.
Un silence s'installa, puis Drago reprit, sa voix s'étranglant sous l'émotion.
- Tu me manques… Tu me manques tellement. C'est comme…
Il essuya son nez et renifla. Il n'avait pas l'habitude d'exprimer ses sentiments. On lui avait toujours enseigné qu'un Malefoy ne devait montrer aucune faiblesse. Mais il avait changé. Grâce ou à cause d'elle, il l'ignorait. En tous cas, il n'était plus le même petit garçon arrogant et fier qu'elle avait rencontré pour la première fois dans cette bibliothèque d'Highclere Castle.
S'il avait su, ce jour-là, en accompagnant son père... Non, en fait, il recommencerait tout. Sans hésiter. Sans regret.
Inspirant à pleins poumons, il ferma les yeux, humant l'air autour de lui. C'était bientôt l'heure du dîner. Il devait rentrer.
Il se détourna alors de la stèle, essuyant les larmes qui avaient commencé à couler sur ses joues froides.
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Le dîner se déroula dans un relatif silence. Alors que Drago s'apprêtait à remonter dans sa chambre, son père l'interpella :
- Drago, puis-je te parler un moment ?
Le jeune homme hocha la tête, tandis que Narcissa et Bellatrix demeuraient ensemble, et Queudver débarrassait la table.
Le père et le fils se dirigèrent vers le salon attenant, prenant place devant la cheminée. Un silence chargé d'attente s'installa dans la pièce, jusqu'à ce que Lucius commence enfin.
- Nous sommes très fiers de toi, tu sais.
- Tante Bella m'a dit que le maître était satisfait.
- Tes rapports sont précis, m'a-t-il dit.
Il tourna alors son regard vers les flammes crépitantes de la cheminée.
- J'avais craint que la mort de cette jeune fille te fasse perdre la tête. Mais tu as agi comme un Malefoy devait le faire.
Drago serra les poings, sentant la colère monter en lui. Soudain, une sonnette retentit dans la demeure.
Les deux Malefoy échangèrent un regard interrogateur, tandis que Narcissa, restée dans la salle à manger, apparut dans la pièce, les sourcils froncés.
- Qui cela peut-il être ?
- Certainement un rafleur qui rapporte son maigre butin, croyant qu'on va lui offrir une récompense, répondit Lucius d'un ton hautain.
Narcissa soupira d'exaspération et se dirigea vers les escaliers pour rejoindre les visiteurs malheureux qui se tenaient devant la grille, prêts à retourner chez eux les mains vides.
- Je disais donc, poursuivit Lucius comme s'ils n'avaient pas été interrompus, qu'il faut que tu sois conscient que si nous remontons dans l'estime du maître, tout sera pardonné. Tu es notre seule chance de sortir de ce contexte malheureux dans lequel je vous ai plongés. Tu comprends ?
- Tout ce que je comprends, père, c'est que vous ne cessez de me bassiner avec ces balivernes depuis des années.
- Drago, surveille ton langage…
- Non, père. Vous, surveillez le vôtre.
Puis il éclata de rire, une tristesse subite s'emparant de ses traits.
- Je peux savoir ce qui te fait rire ? demanda Lucius sur la défensive.
- Je repensais à ce qu'elle m'a dit une fois.
Lucius demeura silencieux, jaugeant son fils avec méfiance.
- Elle prenait sans cesse votre défense, continua Drago. En m'assurant que, bien que vous soyez pourri jusqu'à la moelle, vous n'en demeuriez pas moins mon père. Elle était certaine que vous regrettiez.
À cet instant, Narcissa fit irruption, accompagnée de Greyback et de plusieurs rafleurs, dont un que Drago savait se prénommer Scabior. Alors qu'il se levait et que son père demandait ce qui se passait, le jeune homme se figea de stupeur en reconnaissant les prisonniers qui se tenaient devant lui : Hermione Granger, Ron Weasley, Gripsec, le gobelin de Gringotts, et enfin un jeune homme, bouffi, au visage rose aux traits déformés, avec des cheveux noirs de jais tombant jusqu'à ses épaules, ainsi qu'une barbe naissante qui prenait une partie de sa mâchoire. Lorsqu'il leva légèrement les yeux, Drago sut immédiatement qu'il s'agissait de Harry Potter, dont la tête mise à prix à dix mille gallions avait été capturée et amenée dans son salon, certainement pour être livrée au maître.
Il aurait reconnu ces yeux pour rien au monde.
- Drago ? appela sa mère.
Le jeune homme sortit de ses rêveries et vit sa mère lui faire signe de s'approcher. Hésitant un court instant, il obéit et s'avança vers les célèbres Gryffondors, s'agenouillant juste devant Harry, aussi près que possible, c'est-à-dire nez à nez.
Jetant un coup d'œil au front de Potter, il constata que la cicatrice du jeune homme était déformée. Un sortilège cuisant.
« Granger », devina-t-il.
- Alors ? demanda Greyback d'une voix âpre.
Drago leva le regard vers le lycanthrope avant de retourner à sa contemplation de Potter, qui tâchait d'éviter son regard.
Son père, se rapprochant, posa une main sur son épaule, la serrant.
- Eh bien, Drago ? demanda Lucius d'un ton impatient. C'est lui ? C'est Harry Potter ?
Il pensa à Dorea et à ce qu'elle aurait fait : gagner du temps.
- Je ne… je ne suis pas sûr, dit-il.
- Examine-le attentivement ! Rapproche-toi ! insista son père, fébrile.
Drago fronça les sourcils et tourna son regard vers son père.
- Je suis aussi proche que je devrais l'être, père ! répondit le jeune homme brusquement.
- Drago, n'oublie pas ce que je t'ai dit tout à l'heure. Si nous livrons Potter au Seigneur des Ténèbres, tout sera pardo…
- Allons, j'espère que nous n'allons pas oublier qui l'a réellement capturé, Mr Malefoy ? l'interrompit Greyback d'un ton menaçant.
Alors que son père allait rétorquer, Drago se leva de son siège.
- Tu as surtout gagné le droit de sortir vivant de cette maison, Greyback.
- Dommage que ta copine ne soit plus là. Je m'en léchais les babines chaque fois que je la voyais, sourit-il goguenard.
Drago sortit aussitôt sa baguette et lança un sortilège qui fit voler Greyback dans les escaliers. Il retomba mollement, chutant aussi lourdement que si une armoire s'était écroulée sur lui.
- Drago ! cria Narcissa, scandalisée.
Mais Lucius leva la main pour interrompre son épouse. Le jeune homme se tourna vers ses trois anciens camarades et le gobelin, qui l'observèrent tous, bouche bée, alors que le reste des rafleurs restait figé, abasourdi.
Bellatrix choisit ce moment pour pénétrer le salon.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui s'est passé, Cissy ?
Puis la mangemort s'immobilisa au milieu du salon, examinant la scène devant elle. Souriant lentement, elle jeta un coup d'œil à son neveu.
- Ma parole, dit-elle à mi-voix, c'est la Sang-de-Bourbe ? C'est Granger.
- Drago ? fit alors son père.
Le jeune homme, légèrement essoufflé par la fureur qui l'habitait après les propos indécents de Greyback, se tourna vers la jeune femme à genoux, juste à côté de son ami Potter. Tout comme lui, elle avait les mains liées et sa lèvre ensanglantée, tremblait de peur.
- Je… je ne sais pas, marmonna-t-il.
- C'est elle ! s'exclama alors Narcissa, qui avait quitté la pièce pour chercher une Gazette laissée sur le buffet de la salle à manger. Il y a sa photo dans le journal.
Bellatrix lui arracha le journal et Lucius y jeta un œil.
- Oui, oui, c'est Granger ! confirma Lucius.
Bellatrix lança presque le quotidien contre la poitrine de son beau-frère et s'avança jusqu'à se trouver aux côtés de Drago.
- Granger, répéta-t-elle d'un ton doucereux.
Elle posa ensuite son regard sur Ron.
- Et toi, tu dois être Weasley, devina Lestrange.
Puis elle braqua son regard sur Harry. Son sourire s'effaça soudain.
- Que lui a-t-on fait au visage à celui-ci ?
- Nous pensons que c'est Potter, dit Lucius.
- Un maléfice cuisant, ajouta Bellatrix. C'est toi, ma jolie ? demanda-t-elle en s'adressant à Granger.
Derrière elle, un rafleur se tenait debout, les cheveux gras dégageaient une odeur insoutenable, vêtu d'une tenue terreuse. C'est ainsi que Drago remarqua le bout argenté qui dépassait de son long manteau. Tout comme Bellatrix. Il ferma les yeux de dépit.
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
Le rafleur baissa la tête vers le manche avant de répondre aussi naïvement qu'un élève face à son enseignant.
- Une épée, grogna le rafleur.
- Donnez-la-moi.
- C'est pas à vous, m'dame, c'est à moi. C'est moi qui l'ai trouvée dans leur tente.
Le coup partit seul ; Bellatrix stupéfixa le rafleur avant de faire léviter l'épée jusqu'à elle, qu'elle récupéra dans les airs. Les autres rafleurs poussèrent un rugissement de fureur et Scabior tira sa baguette.
- À quoi vous jouez, ma petite dame ?
- Stupéfix ! hurla-t-elle. Stupéfix !
Tous tombèrent un à un, tandis que Drago se reculait jusqu'à la cheminée pour se mettre hors de la ligne de tir. Lorsque tout fut terminé, le silence tomba dans la pièce, et Bellatrix, haletante, pivota vers les trois Malefoy.
- Drago, fiche-moi cette vermine dehors, lança-t-elle en désignant les rafleurs inconscients. Si tu n'as pas assez de courage pour les achever, laisse-les-moi dans le jardin.
Narcissa s'interposa, scandalisée.
- Ne parle pas à Drago sur ce…
- Tais-toi ! s'écria Bellatrix. La situation est plus grave que tu ne peux l'imaginer, Cissy ! Nous avons un problème très sérieux !
Elle s'interrompit, examinant le manche de l'épée incrustée de rubis.
- Si c'est vraiment Potter, il ne faut pas lui faire de mal, marmonna-t-elle plus pour elle-même que pour les autres. Le Seigneur des Ténèbres souhaite s'en débarrasser lui-même… Mais s'il découvre… Il faut… Il faut que je sache…
Lestrange reporta son attention sur sa sœur.
- Les prisonniers doivent être enfermés dans la cave pendant que je réfléchis à la façon dont il convient d'agir !
Elle avait l'air à son paroxysme : effrayante, folle, hystérique. Un mince jet de feu jaillit de sa baguette et brûla le tapis, y laissant un trou noir.
Narcissa hésita un instant, puis tourna son regard vers Drago :
- Drago, dit-elle doucement.
La façon dont elle le regardait lui signifiait qu'il devait absolument écouter sa demande.
Le jeune homme ne protesta pas et rassembla les corps qu'il fit léviter sur des civières, tandis que sa mère appelait Queudver pour emmener les prisonniers dans les cachots.
- Attends, coupa sèchement Bellatrix. Tous sauf… sauf la Sang-de-Bourbe.
Drago se figea, tout comme Granger, Potter et Weasley. Le souffle court, il réfléchit rapidement à la situation et continua son travail, se dépêchant de descendre au rez-de-chaussée, suivi des corps inertes des rafleurs, tandis que Queudver entraînait les deux Gryffondors.
Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la porte d'entrée, Potter passa à ses côtés, tiré par le sale rat de mangemorts qui les emmenait dans les sous-sols.
Tous deux échangèrent un regard, et Drago lui adressa un imperceptible signe de tête. Il avait un plan.
Le Serpentard sortit du Manoir, dirigeant toujours les corps derrière lui. Il courut presque le long du chemin de gravier, ouvrit la grille et balança son bras, ce qui eut pour effet de jeter les rafleurs à l'extérieur de la demeure. Puis il referma la grille d'un coup de baguette et courut de nouveau à l'intérieur.
Son temps était compté. Son père avait peut-être déjà appelé le maître.
Au lieu de retourner dans le salon, il tourna sur la droite, constatant que Queudver remontait déjà dans les étages, et emprunta la porte pour dévaler les escaliers.
- Lumos ! fit-il dans une exclamation fébrile.
Il put voir la grille, pile en face des marches, et la tête de Potter se coincer entre deux barreaux.
- Malefoy…
- Je peux vous libérer, mais il faut faire vite, répondit ce dernier en se postant devant l'entrée.
Il tapota sa baguette dans la serrure et entra dans la cellule où se trouvaient déjà Luna et M. Ollivander. Tous l'observèrent, les yeux écarquillés.
Un cri déchira alors le mutisme oppressant du lieu.
- Hermione ! appela Ron en levant la tête vers le plafond voûté.
- Il ne faut pas perdre de temps ! s'impatienta Drago. Le Seigneur des Ténèbres est peut-être déjà en route.
- Si tu crois que nous allons tomber dans ton piège, Malefoy ! Nous ne partirons pas sans Hermione ! dit Weasley rageusement en s'approchant de lui.
- Je veux simplement vous aider, Weasmoche ! rétorqua le blond, sur la défensive.
- Appelle-moi encore comme ça et…
- Ron, ça suffit ! ordonna Potter d'un ton sec.
Puis il se tourna vers le blond.
- Qu'est-ce que tu proposes ?
Ron se tourna vers son meilleur ami, l'air tout à fait ahuri.
- Tu es devenu fou. Harry, tu ne vas pas…
Granger hurla de nouveau.
- Je vous en prie, aidez-moi ! AAAAAAAHHHHH !
La Gryffondor ne cessait de crier. Bellatrix la torturait, certainement avant de l'achever.
- Je ne peux pas vous faire transplaner de l'intérieur, souffla Drago. Nous n'avons plus d'elfes de maison…
- Un elfe, répéta Potter, son regard s'illuminant. Il nous faut un elfe.
- C'est bien ce que je dis, mais le dernier qui se trouvait à notre service a été tué par le maître.
Mais Potter l'interrompit d'un geste de la main. Drago eut un léger mouvement de recul et fronça les sourcils, scandalisé au premier abord par l'attitude du brun. Toutefois, en constatant son attitude inébranlable face aux circonstances, il ne put s'empêcher de ressentir une pointe d'admiration.
- Dobby ! appela alors Potter.
Un petit elfe apparut aussitôt au centre de la cellule. Drago reconnut son ancien elfe de maison qu'il s'était tant amusé à persécuter dans une autre vie. La créature observa les alentours, posa son regard sur Drago, puis le détourna vers Potter.
- Harry Potter…
- Je n'ai pas le temps de te l'expliquer, mais peux-tu nous faire sortir d'ici ?
- Bien sûr, Harry Potter. Dobby est si heureux d'aider Harry Potter.
- C'est ça, répondit Harry avec empressement.
Puis il se tourna vers les autres prisonniers.
- Luna, M. Ollivander, vous – il pointa le doigt vers le gobelin – et Ron, vous partez avec Dobby.
- Mais je ne vais pas te laisser ici tout seul !
- Fais ce que je te dis, Ron ! s'emporta Harry. Je ne suis pas seul, ajouta-t-il en lançant un coup d'œil à Drago. Ensuite, Dobby, tu reviens nous chercher avec Hermione.
Dobby hocha la tête, signifiant qu'il avait compris les instructions.
- Vous pouvez vous lever, M. Ollivander ? demanda Luna en aidant le vieux vendeur de baguettes à retrouver ses appuis.
- Oui, Miss, ça va aller, répondit le vendeur de baguettes, un sourire reconnaissant sur le visage.
Dobby attrapa la main de Luna ainsi que celle de Ron.
- Où dois-je vous emmener ? demanda-t-il avec une voix enjouée.
Harry et Ron échangèrent un regard.
- Chez Bill et Fleur, à la Chaumière aux Coquillages, près de Tinworth, répondit Ron.
Aussi brusquement que l'elfe était apparu, il disparut, laissant les deux meilleurs ennemis seuls. À cet instant, les cris se turent, et Drago et Harry levèrent la tête, retenant leur souffle. Des pas résonnèrent, puis s'approchèrent lentement, résonnant dans les marches qui menaient au rez-de-chaussée.
Drago ferma la grille et lui-même et Potter se dissimulèrent derrière un mur, attendant l'arrivée de Queudver, qui venait certainement chercher un autre prisonnier.
La porte s'ouvrit dans un grincement sonore, et la démarche chaloupée de Peter Petitgrew descendit les marches. Comme Drago l'avait fait dix minutes plus tôt, le mangemort ouvrit la grille avec sa baguette, qui était maintenant tenue par sa main d'argent.
Il s'arrêta immédiatement, réalisant que la cellule était vide. Drago profita de cet instant d'hébètement pour sortir de sa cachette.
- Avada Kedavra ! murmura-t-il d'une voix basse, mais pleine de colère.
Queudver tomba inerte au sol, son corps sans vie abandonné dans la poussière. Potter releva la tête, outré que le jeune homme ait eu l'audace de lancer un tel sort.
- Je n'ai jamais dit que j'étais un enfant de chœur, Potter. Allez, viens, nous allons libérer ta copine.
Harry suivit Drago qui remontait déjà les marches, attrapant la baguette de Petitgrew au passage. Lorsqu'ils atteignirent le deuxième étage, ils tendirent toutes deux leurs baguettes en joug, se mettant en position de défense tout en ralentissant le pas.
- Comment tu vas faire après ? lui chuchota Harry.
- T'occupes, Potter, c'est mon plan.
Ils montèrent les dernières marches et s'accroupirent pour ne pas se laisser surprendre. Soudain, Harry grimaça de douleur, portant sa main à sa cicatrice.
- Potter, ce n'est pas le moment d'être une mijaurée, siffla Drago entre ses dents.
- Il… il est en colère, murmura Harry, la voix tremblante.
- Qui est en colère ?
- Voldemort…
Drago fronça encore plus les sourcils, mais n'eut pas le temps de se demander comment Harry pouvait ressentir la colère du Seigneur des Ténèbres. Bellatrix s'avança lentement vers le centre du salon, ses talons résonnant comme une menace.
- Où est Queudver ? demanda-t-elle, essoufflée.
- Il est allé chercher Gripsec, répondit Narcissa.
- Ça, je le sais bien, cracha la mangemort. Mais il ne faut pas dix plombes pour aller chercher un malheureux gobelin.
- Je pense que cette épée est la vraie, intervint Lucius d'un ton songeur.
Drago aperçut le reflet du manche de l'épée du coin de l'œil. Son père était tout près, mais celui-ci se déplaça pour rejoindre sa belle-sœur qui examinait de nouveau l'arme.
- Attendons le retour de Queudver avec le gobelin… AAAAAAHHHHH !
Brusquement, des jets de lumière fusèrent. Si Drago se penchait un peu plus pour voir ce qui se passait vraiment, il se ferait repérer. Mais c'était sans compter sur l'idiotie qui caractérisait le jeune homme derrière lui.
Potter se redressa brusquement et monta les dernières marches pour se joindre à la lutte qui faisait rage. Drago put apercevoir les cheveux roux de Ronald Weasley qui avait manifestement transplané avec Dobby directement dans le salon.
Comment avait-il réussi à se procurer une baguette, celui-là ?
Grognant contre l'idiotie des deux Gryffondors, le blond se releva et courut directement au fond de la salle, contournant ses parents et sa tante, qui prenaient le dessus sur Potter et Weasley. Il s'agenouilla alors près de Granger, à demi-consciente.
- Granger, tu peux te relever ? souffla-t-il, haletant.
- Mmmh…, gémit-elle.
Sans perdre une seconde, il saisit son bras pour le mettre sur son épaule et la releva. Heureusement, elle, ayant quelque peu repris conscience, se tint sur ses jambes, hoquetant de douleur.
- STOP ! hurla Bellatrix.
Le combat cessa d'un coup et tous se figèrent, tournés vers Drago et la rouge et or. Le jeune homme releva le regard et c'est avec horreur qu'il vit que Bellatrix tenait Weasley contre elle, sa dague appuyée sur sa gorge, tandis que Lucius avait désarmé Potter et le tenait en joug avec sa propre baguette.
- Drago…, murmura Narcissa.
- Lâche-la, ordonna Bellatrix. Ou je le tue ! Ensuite, viendra le tour de Potter.
Un silence pesant demeura dans la pièce puis la mangemort poursuivit.
- Tu es tombé bien bas, mon neveu, pour venir en aide à cette racaille.
- Et vous, vous êtes idiots de croire une seconde que je resterai sans rien faire !
- Drago, je t'en prie, dit sa mère, tu ne sais pas ce que tu fais.
- Oh, je sais parfaitement ce que je fais, mère. Depuis le début.
- Cette fille t'a perverti l'esprit ! hurla Lestrange.
- Drago, siffla son père. Reviens ici. Tout de suite.
- Non ! s'exclama le blond.
Puis, il tourna à nouveau son regard vers sa tante. Il ne l'avait jamais vue aussi… interdite. Comme prise au dépourvu.
- Cette fille, comme vous dites, m'a ouvert les yeux. Et je ne peux accepter une minute de plus ces balivernes. Nous avons été faits prisonniers dans notre propre maison. Si vous—il se tourna vers ses parents—vous avez trop peur pour vous rebeller, pour moi, c'est fini. Je ne m'écraserai pas plus longtemps.
- Tu ne sais pas ce que tu dis…
- Je sais parfaitement ce que je dis, mère. Sachez que vous vous êtes fait berner. Depuis le début.
- Qu'est-ce que tu dis ? s'énerva encore plus sa tante.
Weasley poussa un couinement, la dague s'enfonçant un peu plus sur sa gorge. À cet instant, Drago leva rapidement son regard, percevant une ombre qui le surplombait. Dobby était là, suspendu au-dessus d'eux, cherchant à dévisser le lustre pour le faire tomber. Pour le moment, ses parents et sa tante n'avaient rien remarqué.
Il devait gagner du temps.
- Dorea n'a pas seulement intégré les Mangemorts comme monnaie d'échange. Elle a également vendu son âme pour vaincre le Seigneur des Ténèbres. Et vous savez quoi ? Je suis bien décidé à ce qu'elle ne soit pas morte en vain. Cette épée—il esquissa un signe de tête vers l'épée de Godric Gryffondor que tenait sa tante entre ses mains—est bien la vraie. C'est moi qui vous ai donné la copie que Dorea avait faite lorsque nous sommes allés la chercher au ministère.
- Sale fils de…
- De quoi, ma tante ? Hein ?
Un léger grincement s'éleva au-dessus d'eux, et Drago afficha un sourire satisfait.
- Allez tous vous faire foutre ! s'exclama-t-il en levant sa baguette.
Tout se déroula en un instant. Drago projeta Bellatrix contre le mur d'en face, sa dague effleurant à peine la fine peau du jeune Weasley. Celui-ci se redressa rapidement, saisissant l'épée ainsi que la baguette de Lestrange qui était tombée à côté de lui. Pendant ce temps, Harry prit les avants-bras de Lucius Malefoy et lui porta un coup de pied dans l'estomac, le coupant net dans sa respiration. Harry, prenant ainsi possession de la baguette de Malefoy, courut vers Drago et Hermione, tout comme Ron.
Ils n'eurent guère le temps de réagir lorsque le lustre s'écroula au sol, projetant des éclats de verre partout. Tous se baissèrent, s'efforçant d'éviter d'être blessés.
Pantelant, le silence retomba lentement dans la pièce. Drago sentit Granger s'accrocher à lui de toutes ses forces, se demandant si elle n'allait pas déchirer sa veste.
Bellatrix se releva alors que Dobby apparut derrière les quatre jeunes gens.
- Elfe débile ! Tu as failli nous tuer ! brailla Bellatrix.
- Dobby n'a jamais voulu tuer. Il voulait simplement… mutiler ou… blesser très gravement, expliqua l'elfe avec son ton aigu.
Narcissa leva sa baguette, mais Dobby la désarma d'un simple claquement de doigts.
- Comment oses-tu désarmer une sorcière ?! Comment oses-tu défier tes maîtres ?! vociféra Lestrange.
- Dobby n'a pas de maître ! répliqua l'elfe d'une voix déterminée. Dobby est un elfe libre et Dobby est venu sauver Harry Potter et ses amis !
Potter émit un hoquet, plaquant sa main sur sa cicatrice. Drago sentit la main de Dobby attraper son épaule, tandis qu'il serrait Granger contre lui. De l'autre main, il attrapa le bras de Potter. Weasley, quant à lui, s'accrochait à la brune.
En un instant, tout devint flou. Cependant, Drago aperçut une forme allongée et sombre se diriger vers eux, et finalement, le salon du Manoir Malefoy disparut.
Bon, là je crois qu'une petite review s'impose ! Hâte de connaitre vos réactions !
