Dorea, après avoir erré le long des remparts pour soulager son esprit, rentra juste à temps pour le dîner. Ce repas se déroula dans un silence pesant, tandis que les jeunes gens échangeaient des regards furtifs et chargés de tension. L'atmosphère était palpable, marquée par la froide animosité entre Harry et Drago. Lorsque le dessert fut terminé, les adultes et William quittèrent la pièce, les invitant à les rejoindre dans le salon. Ils restèrent tous autour de la table un bref instant.
Ne pouvant contenir son anxiété plus longtemps, la jeune Artwood prit la parole, mais son frère fut plus rapide.
- Écoutez, je suis parfaitement conscient que ce qui s'est passé cet après-midi a tendu l'atmosphère. Mais notre objectif reste le même : détruire les Horcruxes. Hermione a raison de dire que Dumbledore ne voulait pas que nous nous préoccupions des Reliques de la Mort. Ce n'est pas notre priorité. Donc, j'ai besoin de savoir si vous êtes toujours prêts à nous aider, Dott', Hermione, Ron et moi, pour mettre fin à tout cela.
- Harry a raison, ajouta Dorea. Peu importe les Reliques, ce n'est pas ce qui doit retenir notre attention.
- Tu veux toujours braquer Gringotts, Potter ? demanda Drago, une note de méfiance dans sa voix.
- Évidemment. Si Gripsec accepte de nous aider, je ne raterai pas ma seule chance de récupérer l'Horcruxe qui se trouve dans le coffre des Lestrange.
- Si Dorea fait partie de l'opération, alors je veux en être également.
- Oui, ça, on sait…
- Non, Potter, je crois que tu n'as pas compris, coupa froidement Drago. Je ne veux pas seulement vous aider à mettre le plan en marche. Je veux être là, avec Dott' et toi.
Harry recula légèrement, surpris par le ton autoritaire du blond. Il jeta un coup d'œil à Ron et Hermione, qui haussèrent les épaules.
- Dorea a fréquenté Lestrange pendant des mois, expliqua Hermione. Elle sera parfaite.
- Sans compter que… qui de mieux qu'un Mangemort pour jouer le rôle d'un Mangemort ? pouffa Ron avec un dédain manifeste.
- Je t'emmerde, Weasley, rétorqua Drago.
Puis, le jeune Potter planta son regard dans celui de sa sœur. Elle acquiesça, et il répondit par un signe de tête.
- Bien, c'est entendu. Attendons la réponse de Gripsec, et nous déciderons ensuite de la marche à suivre, conclut Harry.
Les jeunes gens se levèrent alors, imités par les Serpentards, et se dirigèrent vers le salon, où les conversations avaient déjà bien débuté.
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Une heure plus tard, Dorea rejoignit sa chambre, soulagée de retrouver son lit. La journée avait été éprouvante, et elle se sentait vidée de toute énergie.
Alors qu'elle tournait à l'angle d'un couloir, une main inattendue la tira dans un recoin, la plaçant contre un torse musculeux. Une odeur musquée lui parvint aux narines, et, malgré la pénombre ambiante, Dorea distingua deux orbes métalliques qui la contemplaient avec une intensité familière.
Drago se jeta presque sur ses lèvres, engageant un baiser avide, presque affamé. Son bas-ventre se réveillant, elle enroula ses bras autour de sa nuque, saisissant une touffe de cheveux entre ses doigts et approfondissant le baiser, enroulant sa langue autour de la sienne.
Le jeune homme, qui avait saisi ses hanches, la plaqua brutalement contre le mur, et ils gémirent en chœur. Il colla son bassin au sien, lui témoignant tout le désir qu'il éprouvait à cet instant précis.
Essoufflés, ils furent contraints de mettre fin au baiser, mais Drago ne s'arrêta pas pour autant et se pencha pour mordiller et embrasser sa jugulaire, descendant jusqu'à l'encolure de sa robe.
Sa prise se resserra autour de sa taille, sa mâchoire se contracta, et il releva le regard pour l'ancrer dans le sien.
- J'ai vraiment envie de toi, chuchota-t-il.
- Moi aussi, murmura-t-elle avec la même ferveur.
Ils s'observèrent un instant, avant de s'embrasser de nouveau, cette fois avec une passion exacerbée, bien plus intense que quelques secondes auparavant. Ils entendirent des voix approcher et, reconnaissant celle d'Harry, Dorea repoussa brusquement Drago et sortit de leur cachette, légèrement haletante.
À l'apparition subite de la rousse, Harry, accompagné de Ron et Hermione, se figea dans le couloir.
- Dott', tu vas bien ?
- Tu as l'air d'avoir couru un cent mètres ? nota Hermione.
- Euh… je… je…
À cet instant, Daphné, Blaise et Théo arrivèrent à leur tour.
- Oh bah tiens ! pouffa Blaise. Où se cache Drago ?
Dorea ferma les yeux, lançant un regard suppliant à son meilleur ami. Enfin, Drago fit son apparition, l'expression impassible, prenant une pose nonchalante.
Hermione et les trois Serpentards se retinrent de rire, tandis que Ron écarquillait les yeux de surprise et qu'Harry fronçait les sourcils, mécontent.
- On… on discutait de…
- On discutait de Gripsec, coupa calmement Drago.
- C'est ça, s'esclaffa Théo. Avec ta langue dans sa bouche ?
- Théo ! réprimanda Dorea.
Harry soupira et secoua la tête de dépit. Puis il reprit sa marche, les dépassant d'un grand pas.
- Harry…
- Je ne veux pas savoir ! fit-il presque en levant les mains, sans même leur lancer un regard.
Tous le suivirent pour rejoindre leurs chambres, riant sous cape. Seul Ron avait les oreilles aussi rouges qu'une tomate.
Dorea inspira profondément, puis se dirigea vers sa chambre, talonnée de près par Drago. Lorsqu'elle se retrouva devant sa porte, elle s'arrêta, lança un rapide coup d'œil au blond avant d'entrer dans la pièce et de refermer la porte derrière elle, s'accolant à lui, soupirant sa frustration.
C'est en ouvrant les yeux qu'elle vit Hermione se préparer pour aller au lit.
- Tu crois qu'Harry m'en voudra ? grimaça Dorea en se dirigeant vers son armoire pour attraper un pyjama en flanelle.
- Je pense surtout qu'il faut qu'il s'habitue, répondit Hermione avec un sourire compatissant.
Dorea hocha la tête, puis se dirigea vers la salle de bains. Mais Hermione poursuivit :
- Tu sais, pour nous, c'est très étrange de voir cette facette de Malefoy. Il… il a toujours été… lui. Enfin… tu vois ce que je veux dire…
- Un petit con raciste, arrogant, dédaigneux, hautain… égoïste aussi. Coureur de jupons par-dessus le marché, qui prend, qui jette ou même qui écrase et humilie si ça ne lui convient pas, énuméra Dorea.
- Oui… oui, je crois que tu as compris ce que je voulais dire, acquiesça Hermione en grimaçant.
- Il était comme ça quand je l'ai rencontré pour la première fois il y a près de trois ans. Et franchement, il était insupportable. Il m'a couru après pendant des semaines, et je soupçonne qu'il l'ait fait parce qu'il voulait simplement ajouter mon nom à sa liste longue comme un bras. J'étais une Artwood, personne ne savait rien de moi hormis le fait que j'étais la fille d'un des plus riches sang-pur de Grande-Bretagne.
- Qu'est-ce qui s'est passé alors pour qu'il change à ce point ?
Dorea ouvrit la bouche, puis s'approcha du lit, posant ses affaires avant de s'y asseoir.
- Plein de choses… je… je ne saurais pas te dire comment il a changé.
- Il… il te l'a dit… qu'il était amoureux de toi ?
- Une fois.
- Juste… une fois ?
- Une seule fois. C'était dans une église et… bien qu'il ne me l'ait jamais redit ensuite, il n'a pas cessé de me le montrer. Ce jour-là, j'ai compris que ce serait lui et pas un autre, même si je ne suis pas particulièrement sensible aux preuves d'amour.
Hermione afficha un mi-sourire, et Dorea comprit pourquoi elle lui posait toutes ces questions.
- Ne t'inquiète pas, dit la jeune Artwood en se relevant. C'est souvent quand ils se retrouvent dos au mur qu'ils choisissent ce moment pour se déclarer.
- Je n'ai rien dit…
- Tu n'as pas besoin de dire quoi que ce soit, Hermione, souffla Dorea.
Puis elle lui adressa un clin d'œil avant d'attraper son pyjama et d'entrer dans la salle de bains.
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Dorea avait tiré les rideaux de son baldaquin, et la respiration lente et profonde d'Hermione un peu plus loin dans la chambre finit par avoir raison d'elle. Ses paupières s'alourdirent, sa respiration ralentit… Son matelas s'affaissa… Son matelas s'affaissa ?!
Ses yeux se rouvrirent instantanément, tout comme la baguette de Lestrange qu'elle avait saisie sous l'oreiller.
- Lumos ! chuchota-t-elle.
Devant elle, seule la tenture de velours de son baldaquin l'accueillait. Puis soudain, une forme bougea, et Drago apparut au pied de son lit. Souriant de toutes ses dents, il avança vers elle à quatre pattes, tel un félin, pour finalement la surplomber, alors qu'elle s'allongeait sur ses oreillers.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? murmura Dorea, mimant presque les mots avec sa bouche.
- Je suis venu te voir, répondit le blond sur le même ton.
- Me voir ? Simplement me voir ?
- Oui. C'est si étonnant que ça ?
Dorea, connaissant Drago par cœur, fit défiler sa baguette sur sa tenue. Il portait un t-shirt et un jogging assez large. Sans la moindre gêne, ayant dépassé ce stade avec lui depuis longtemps, Dorea posa une main sur son entrejambe et pu constater que l'érection du jeune homme était toujours aussi présente depuis qu'il l'avait embrassée dans le couloir.
- Ne me dis pas qu'un simple baiser t'a mis dans cet état ?
- C'est de ta faute, je te signale.
La jeune femme commença à sourire, massant l'érection du blond, qui ferma les yeux. Alors qu'il balançait son bassin vers sa main, Dorea la retira, son sourire s'agrandissant devant l'air offusqué de son petit ami.
- Je ne suis pas seule dans la chambre. On n'est pas des sauvages, tout de même.
- Après sept mois sans te toucher, je peux t'assurer que la sauvagerie est la seule forme de sexe à laquelle j'aspire avec toi.
Dorea émit un souffle tremblant à l'idée que cela pourrait enfin se produire.
- Ça me met trop mal à l'aise, alors qu'Hermione dort juste à côté.
- Tu proposes quoi ? Qu'on aille dans ma chambre ? Ton frère serait ravi !
Dorea lui envoya un regard menaçant, puis consulta sa montre. Il était plus de onze heures du soir, ce qui voulait dire que les domestiques avaient fini leurs services et que sa tante et ses grands-parents étaient déjà dans le pays des rêves depuis un bon moment.
Elle se redressa et poussa légèrement Drago pour tirer les rideaux avant de se lever. Elle tendit la main au jeune homme.
- Viens.
- Où va-t-on ? demanda Drago, saisissant tout de même sa main pour la suivre.
- Un endroit que je pense que tu vas apprécier.
Ils sortirent tous les deux de la chambre, claquant doucement la porte. Ils coururent le long de la galerie pour rejoindre les escaliers centraux. Ils les descendirent pour atteindre le hall. Dorea tourna alors à droite, empruntant une petite porte. Lorsqu'elle la referma, elle jeta un sort d'impassibilité et la verrouilla, puis ils dévalèrent une autre volée de marches avant de franchir un passage menant à un immense hall où se trouvait une double porte sur la droite. Dorea passa devant, l'ignorant, se dirigeant directement vers les escaliers à l'autre bout de la salle.
Ils remontèrent les marches et ouvrirent une nouvelle porte, arrivant enfin sous une grande verrière où le ciel étoilé scintillait au-dessus d'eux. Les rayons de lune se faufilaient dans la vaste pièce, se reflétant dans l'eau lumineuse de la piscine qui se trouvait au centre. De part et d'autre, on pouvait voir des chaises longues ornées de coussins beiges et crème, tandis que seul le bruit des vagues se projetant contre le rocher en contrebas rythmait le silence apaisant des lieux.
Drago ne perdit pas une minute ; il attrapa la taille de la jeune femme pour la retourner vers lui, happant ses lèvres dans un baiser avide et empressé.
Dorea, se détachant légèrement, sentit ses mains tremblantes alors qu'elle lui enlevait son t-shirt, le jetant au loin. Elle reprit le baiser, et le jeune homme s'attaqua au bouton supérieur de son pyjama. Voyant que cela avançait trop lentement à son goût, il déchira finalement sa chemise, la faisant hoqueter de surprise. Il découvrit avec ravissement sa poitrine rebondie. Plaquant sa bouche sur son sein, il lécha et mordilla le téton qui durcissait progressivement. Dorea, s'accrochant à lui, rejeta la tête en arrière en laissant échapper un gémissement de plaisir. Drago, tenant toujours Dorea par la taille, saisit son autre sein de sa main libre et le malaxa, caressant le mamelon de son pouce.
La rousse, n'étant pas en reste, introduisit sa main dans le jogging du jeune homme, saisissant son membre pour enrouler ses doigts autour et amorcer des mouvements de va-et-vient. En caressant le bout, elle pu récolter quelques gouttes de liquide pré-séminal qui s'écoulaient. Amenant alors son doigt à sa bouche, elle le pourlécha comme s'il s'agissait d'une friandise délicieuse. Drago comprenant ce qu'elle faisait, s'arrêta net, la fixant d'un regard rond comme des billes.
- Bordel… tu veux ma mort ? grogna-t-il d'une voix gutturale.
- Prends-moi, Drago, murmura Dorea.
Le jeune homme ôta son jogging, tandis que Dorea fit de même avec son pyjama et sa culotte, qui, il faut le dire, était totalement trempée. Puis Drago l'allongea sur le carrelage froid et s'appuya juste au-dessus d'elle, saisissant son sexe pour le guider vers le sien.
- Tu es d'accord pour dire qu'on se concentrera sur les préliminaires plus tard ?
- Tout à fait d'accord, haleta Dorea en l'attrapant par les épaules. Maintenant, arrête de parler et fais-moi l'amour, finit-elle d'un ton autoritaire.
Drago sourit davantage tandis que Dorea écartait un peu plus les cuisses. Il la pénétra brusquement, provoquant un gémissement plus fort de sa part. Puis il ressortit pour la pénétrer à nouveau. La jeune femme réalisant quelque chose, attrapa sa baguette qui avait glissé sur le côté et la pointa sur son bas-ventre.
- Qu'est-ce que tu fais ? demanda le blond en s'immobilisant.
- Protectus Contraceptum, fit-elle sans se soucier de la remarque de ce dernier. Je n'ai pas pris ma potion depuis décembre… J'ai tout laissé à Belgrave Square.
Elle reposa alors la baguette, ne voyant pas que Drago avait soudainement le regard perdu au loin. Ce n'est que lorsqu'il sentit les mains de la jeune femme entourer sa nuque qu'il revint à la réalité. Il reprit son va-et-vient, et Dorea gémit encore plus fort.
- Hors de question d'avoir un môme dans les pattes dans neuf mois, dit-il en se balançant de plus en plus rapidement contre elle.
- Oh mon Dieu… Non… pas… d'enfants… Plus vite !
Drago accéléra le mouvement et, sans qu'ils ne l'anticipent, Dorea se serra subitement autour de lui. Il jouit aussitôt, tous deux poussant un cri de soulagement. Puis Drago se relâcha et roula sur le côté pour éviter d'écraser la rousse. À présent, leur souffle haletant se mêlait au son apaisant des vagues projetées contre les rochers. Ils restèrent ainsi, plusieurs minutes, jusqu'à ce que Dorea reprenne la parole, toujours essoufflée.
- Ça… n'a jamais été… aussi court.
- Sept… mois…, fit Drago sur le même ton.
Ils tournèrent la tête l'un vers l'autre, puis Dorea se mit à sourire. Un sourire lumineux auquel Drago ne pouvait jamais résister. Il attrapa son visage en coupe, revenant au-dessus d'elle pour l'embrasser avec lascivité et lenteur, l'empressement ayant laissé place à la douceur de leurs retrouvailles.
0o0
Blaise jura dans sa barbe en entrant dans la pièce. Il se doutait que les deux amants s'étaient échappés pour une nuit pleine de volupté, comme ils avaient, à plusieurs reprises, aimé s'adonner. Mais là, ils étaient dans de beaux draps.
Le jeune homme s'approcha de Drago et Dorea, qui dormaient paisiblement sur une chaise longue, seulement couverts d'une serviette blanche qu'ils avaient trouvée dans un placard de l'autre côté de la piscine. Il grimaça à l'idée de devoir les réveiller. Mais il n'avait pas le choix. Sinon, Mrs Feldmann et Lady de Beaumont allaient considérablement péter un câble.
- Hé, Drago, fit le jeune homme en se penchant pour secouer l'épaule de son meilleur ami.
Ce dernier se réveilla et put voir Blaise lui sourire timidement.
- Potter vous cherche, murmura le brun.
Dorea, appuyée contre son torse, bougea légèrement.
- Il… il est quelle heure ?
- Huit heures.
Drago ferma les yeux de dépit, soupirant à l'idée de devoir trouver une excuse valable pour leur retard au petit-déjeuner. La nuit avait été si mouvementée qu'ils s'étaient endormis, épuisés, alors que le soleil s'était déjà levé depuis un bon moment. Il baissa le regard vers la rousse, puis la secoua à son tour, ce qui finit par la réveiller.
- Il faut qu'on parte d'ici, expliqua le blond à la jeune femme qui leva un regard mi-endormi, mi-interrogateur vers lui. Potter nous cherche.
- Il est quelle heure ? bailla la rousse.
- Huit heures, répondirent les garçons d'une seule et même voix.
- Merde ! fit la jeune femme en se redressant, cachant sa poitrine nue de la serviette qui les recouvrait.
- Allez, vite, prenez une douche. Vous sentez le sexe à plein nez, dit leur ami sur un ton d'avertissement.
Blaise repartit, leur laissant l'intimité nécessaire pour se rhabiller. Ce qu'ils firent en quatrième vitesse, réussissant à courir jusqu'à leurs chambres sans se faire alpaguer par Lady de Beaumont ou la tante Deirdre, qui étaient déjà dans la salle du petit-déjeuner.
Ils arrivèrent devant la chambre de la rousse, mais avant qu'elle n'y pénètre, Drago la retint par le coude. Elle se retourna et il se pencha, lui chuchotant à l'oreille d'un ton lascif :
- Je vais avoir du mal à ne pas penser à cette nuit et à ce qu'on a fait.
- N'y pense pas trop, ça pourrait se voir, répondit Dorea, ses joues rougissant instantanément.
Puis elle lui adressa un sourire enjôleur avant d'entrer dans la pièce et de refermer la porte.
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Dorea ressortit de la douche dix minutes plus tard. Il lui fallut cinq minutes de plus pour s'habiller d'un pantalon et d'une chemise, avant de descendre pour rejoindre les autres, qui se trouvaient sans doute déjà dans la salle à manger.
- Bonjour tout le monde, chantonna-t-elle en entrant dans la pièce.
- Dorea, salua sa grand-mère. Tu as bien dormi ?
Émilie releva les yeux vers sa petite-fille et fronça le front.
- Tu as l'air épuisée, ma chérie.
- Je… j'ai passé une nuit blanche… à… gamberger…
- La nuit, c'est fait pour dormir, dit Deirdre.
Elle perçut ses trois meilleurs amis se retenir de pouffer de rire dans son dos. Préférant les ignorer, elle se servit un chocolat chaud dans un bol en porcelaine, puis saisit un croissant avant de s'installer à bout de table. C'est ainsi qu'elle fut confrontée au regard suspicieux de son frère.
- Bonjour à tous, salua Drago en entrant à son tour dans la pièce.
- Oh Drago, vous avez une mine affreuse ! s'exclama la grand-mère. Avez-vous mal dormi vous aussi ?
- Ne vous inquiétez pas pour moi, Lady de Beaumont, assura Drago en se dirigeant vers le buffet. J'ai simplement un peu trop… gambergé… voilà tout.
Cette fois, les trois autres Serpentards ne purent retenir leur hilarité et se cachèrent derrière leur main pour tenter de réprimer leurs éclats de rire.
- Qu'est-ce qui leur prend ? demanda Ron entre deux bouchées de porridge.
- Va savoir, intervint Dorea. Seuls eux peuvent en connaître la raison. Mais peut-être sont-ils atteints d'une déficience mentale telle, que je me ferai un plaisir de leur permettre de recouvrer leurs esprits, siffla-t-elle, menaçante entre ses dents.
Daphné essuya une larme qui avait coulé sur sa joue, et tous trois tentèrent de se calmer. Elle lança un regard à Drago, qui affichait le même dépit qu'elle.
- Bien, je vais me mettre au travail, annonça Deirdre en se levant. Je vais conclure le rapport sur la société de transport des dragons, dont tu m'as parlé, Dott'. Si tu veux y jeter un œil plus tard ?
Dorea hocha la tête pensivement, et sa tante leur souhaita une bonne journée avant de sortir de la salle. Lady Émilie la suivit quelques minutes après, et enfin, ils se retrouvèrent entre eux.
Harry se leva et ferma la porte, puis alla reprendre place, tous à son écoute.
- Bien, puisque Dott' et Malefoy nous ont enfin fait l'honneur de leur présence, commença-t-il d'un air agacé, il faut que vous sachiez que Gripsec a accepté de nous aider.
- Super ! s'exclama Théo.
- Pas si vite, Nott, attends la suite, soupira Ron.
- En échange de l'épée de Godric Gryffondor.
- Quoi ?! dirent les Serpentards, stupéfaits.
- J'ai accepté le marché.
- Non, mais tu es complètement fou, Potter ! s'exclama Daphné.
- On ne passe jamais un marché avec les gobelins, ajouta Blaise. Quel qu'il soit.
- C'était le seul moyen pour qu'il accepte de nous aider, dit Harry. J'ai pris mes précautions. Je tiendrai ma parole, je lui donnerai l'épée, mais seulement lorsqu'il nous aura aidés à accéder à la chambre forte des Lestrange. Mais je ne lui ai pas dit quand je lui remettrai l'épée.
- Potter, soupira Drago, tu seras obligé de la lui donner en sortant de la chambre. Sinon, il ne te lâchera jamais. C'est bien pour ça qu'on te dit de ne jamais passer un marché avec un gobelin. Un gobelin qui travaille à Gringotts de surcroît. Ils n'ont pas la même perception de la propriété que nous.
- Ce n'est pas le problème qui doit nous préoccuper aujourd'hui, objecta Hermione. Pour l'instant, nous devons élaborer un plan pour que vous puissiez, tous les trois, récupérer l'Horcruxe qui se trouve dans la chambre forte des Lestrange.
Tous se regardèrent, légèrement perplexes, puis finalement Dorea se leva et se dirigea vers la porte.
- Suivez-moi, leur demanda-t-elle.
Ils se levèrent à leur tour, faisant grincer leurs chaises contre le sol, et la talonnèrent alors qu'elle cheminait vers les escaliers. Drago put constater qu'au dernier moment, elle tourna à droite et ouvrit la même porte qu'ils avaient empruntée la veille au soir. Ils dévalèrent les marches de pierre, mais au lieu de se diriger tout droit devant eux, Dorea ouvrit la double porte qui se trouvait sur le mur de droite. En l'ouvrant, ils découvrirent une immense salle en pierre où les murs étaient entièrement recouverts d'épées de tous genres. Fines, élancées ou larges… il y avait toutes les tailles. Au fond, des mannequins en acier étaient alignés en rangée, pouvant se déplacer sur roulettes. Derrière, se trouvait une autre porte que la rousse ouvrit à son tour, révélant une grande table en bois centrale, seulement éclairée par le chandelier qui pendait au-dessus. Des étagères accrochées aux murs étaient garnies de vieux grimoires et de parchemins en tous genres.
- Whaou…, souffla Ron en levant les yeux pour admirer le haut plafond.
- Ça me fait penser à la salle sur demande que nous avions pour nos entraînements pendant nos réunions de l'A.D. ajouta Harry.
Hermione était déjà en train d'examiner les titres des ouvrages placés en hauteur.
- Bienvenue dans la salle d'armes, annonça Dorea. C'est ici que je vous propose de travailler sur les plans de Gringotts ces prochaines semaines, et aussi de nous entraîner pour renforcer notre cohésion.
- Bien, fit Harry en se tournant vers les autres, on s'y met ?
