Bonjour à tous ! On se retrouve ENFIN pour un nouveau chapitre.
Et franchement, merci. Merci à tous et à toutes. J'ai fait une véritable danse de la joie en voyant les dix-sept personnes qui ont prises le temps de me laisser un petit mot pour donner leur avis sur cette série. Vous ne pouvez pas imaginer la bulle de bonheur dans laquelle j'ai flotté pendant des jours grâce à vous. Et pour cela, je ne le dirais jamais assez, mais je vous adore tous autant que vous êtes, petit, gros, maigre, grand, jaune, noir, blanc, rose... vous êtes tous géniaux et je vous aime *énorme câlin aux lecteurs*
Donc, merci à Lun'Art (je suis heureuse de savoir que je suis dans tes favoris, ça fait extrêmement plaisir /ça sera pas très marquant cette affaire d'apropriation de corps, mais oui, c'est sûre que c'est pas vraiment un changement de sexe banal/ Pour Marco, on va passer un bon moment a ne faire que le mentionner, mais j'ai prévu de le faire apparaître de façon sympatoch / Ce n'est pas parce que la reine d'Angleterre ne dirige pas vraiment qu'elle n'est pas apte à faire des manipulations dans l'ombre)Missykata; Dragonnotte (ah ba, tu verras, les choses sont pas aussi simple).Arya39 (j'imaginais pas que je pouvais provoquer ainsi une crise d'hystérie O.O/ disons que c'est normal que tu vois plus Ace que Ann dans la fuite parce qu'il n'a pas encore réalisé le changement à cet instant/ Eaxct, le monde est tout petit/ C'est sympathique comme tour de magie accidentelle, après tout / Oui, élevé Luffy quand on a juste trois ans de plus, ça donne de l'expérience pour aider à environ tout/ C'est pas évident, ce qu'elle va faire ? Viser le sommet, bien entendu !/ Oui, petit Harry est choupi, mais il grandit vite/ McGonagall ? Dafuq ? /non, je connais pas, mais pour l'instant,j'ai pas mal sur le feu là...)liona29 ; Rouge-365 (des étincelles, on en aura beaucoup) ; Elfe Lunaire (merci pour l'encouragement!) / Tindazerty (ah ba, Ace en a pas fini avec son "chaton") ; Oriane Wyllt (contente de la validation de l'histoire de ta part, miss) ; Artemis6666 (nop, désolée, je sais pas accélérer le temps. Il se fera tout seul quand j'aurai écrit les 7 livres. Indice, j'aborde le 4) ; Lilireyna (la Reine restera dans le background, c'était juste une micro-apparition pour donner la mission. Mais je verrais peut-être pour la faire apparaître de nouveau) ; Maud (l'introduction au monde sorcier sera différente, c'est certain) ; Evanae (qui parle de devenir pirate ? va pas trop vite, Miss c'est pas bon pour toi / résurrection était une bonne idée aussi/on verra pour Marco et j'ai déjà un chat, ton regard ne m'attendrit pas des masses) Mythelfa (comme tu verras, ça va être hard de découvrir le lien entre Ace et Lily, parce que, je rappelle qu'il y a eu une fusion, ce qui fait que c'est un mélange des deux personnes, avec Ace qui a prit plus le dessus / Dumbledore va surtout vite découvrir qu'il doit virer Ace de l'équation); Neko chan 124 (elle sera assez sombre, oui, par rapport à ce que je fais habituellement, je pense, après, je suis en permanence dedans, donc, j'ai dû mal à prendre le recul pour juger.) Mimiko Sae (c'est un plaisir de voir que je fais autant plaisir et j'espère que la suite de l'histoire sera toute aussi agréable à lire même si je vais partir dans des directions différentes par rapport au livre à de nombreuses reprises) ; Kathelen (Contente que tu accroches déjà à la fic ! / ça se fera pas sans accro ce milieu, mais, comme l'a dit ma bêta, mon personnage d'Ace à son sens moral qui lui est bien propre/ Je veux pas faire l'erreur de Conan et publier au max les chapitres que j'ai pour me retrouver sur la paille et vous avec, donc, jusqu'à ce que je finisse totalement la fiction, ça sera un chapitre par mois / pour la scolarité de Harry, on aura en effet un vilain et manipulateur Dumbledore)
J'ai fait le tour ? J'ai oublié personne ? Eh bien on peut commencer l'histoire ! On se retrouve en Mars !
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Pour infiltrer le réseau, il y avait plusieurs portes d'entrées et plusieurs méthodes, dont certaines plus risquées que les autres. Se doutant parfaitement de la surveillance de la Reine, Ace avait laissé dans la maison, pour l'instant pratiquement vide, un papier indiquant comment elle comptait commencer la conquête de l'Underground. Il ne fallait pas qu'on ne s'amuse à l'accuser de gagner du temps ou quoique ce soit pour ne pas respecter l'accord. Dans d'autres circonstances, elle n'aurait pas pris la peine, mais la photo de son fils était une preuve qu'on pouvait faire du mal à son enfant si on soupçonnait qu'elle ne faisait pas son job. D'où la démarche de prévenir l'autre partie.
Son idée était pour l'instant assez simple.
Même si c'était plus discret que sur la Grand Line, il existait à Londres des «bureaux» de mercenaires voir d'assassins/voleurs à la demande. Elle s'était inscrite sur les listes sous le pseudonyme qu'elle avait toujours utilisé dans sa vie sur la Grand Line. Pour la joindre, n'ayant pas de téléphone (pour l'instant), elle s'était contentée de laisser un lieu avec des horaires et un signe distinctif: son chapeau fétiche qu'elle avait réussi à faire refaire dans ses versions noir et orange. Le noir serait pour le boulot, elle ne pouvait se permettre d'avoir quelque chose d'aussi flashy pour ce genre de mission.
Pour s'assurer d'avoir rapidement un job, elle s'était manifestée auprès de plusieurs organisations de ce genre, tout en commençant une opération rageante pour les autorités: le vol dans les stations de police. Elle visitait leurs locaux pour récupérer les objets sous scellés servant de pièces à conviction, qui étaient plus ou moins intéressants, tout en fouinant dans les dossiers qu'ils avaient sur les réseaux de criminels des environs pour se préparer dans sa conquête de l'Underground. Sans parler des armes, parce que même si c'était toujours plus simple de faire flamber les gens, ce n'était certainement pas discret.
Les caméras de surveillance fondues étaient les preuves de son passage et c'était une bonne remise à niveau dans le domaine de la discrétion pour elle.
Avec tout ça, elle n'avait plus beaucoup de temps pour elle, mais elle faisait son maximum pour que la nouvelle vie de son fils ne vole pas en éclat. Elle s'occupait des commissariats la nuit et le jour, selon les contrats, soit elle embarquait Harry avec elle (ce qui la rendait nerveuse et méfiante par peur qu'il arrive quelque chose à son enfant), soit elle s'arrangeait avec ses nouveaux voisins (un couple de personnes âgées) pour qu'ils le gardent.
A contre-cœur, elle dut apprendre rapidement à son fils à se battre et à voler. Pas ce qu'elle aimait faire. Le garçon rouspétait que sa mère insiste pour qu'il apprenne à se défendre alors qu'elle ne faisait même pas attention à sa propre peau, par conséquent, il n'était pas le plus motivé dans les entraînements.
Avec l'arrivée de septembre, elle commençait à avoir une réputation assez conséquente parmi les réseaux, lui permettant de mettre en place son premier coup.
Dans chaque bureau de mercenariat, elle se présenta devant le grand chef en s'assurant qu'il y ait des témoins, lui disant qu'à être en permanence derrière un bureau, il n'avait pas ce qu'il fallait pour gérer la boutique. Elle lui laissait alors deux options: la lui confier volontairement ou mourir.
Suite à ça, plus d'un corps se retrouva dans la Tamise.
Début octobre la trouva à la tête de toutes les entreprises de ce genre, avec pour chacune, un bras droit sur qui elle avait assez d'informations et de saletés pour s'assurer sa fidélité. Elle augmenta les compétences de sa mini-armée avec l'acquisition d'une salle de sport pour qu'ils s'entraînent (et surtout pour elle, qu'elle puisse se dérouiller sérieusement) et offrit même une couverture légale à ses entreprises en s'assurant de les faire reconnaître comme une agence de sécurité/garde du corps.
Domaine par domaine, elle avança ses pions, récupérant les postes clefs de l'Underground.
Au nouvel an, elle était assise sur le cadavre du chef de la mafia londonienne.
Elle dut aussi renoncer à confier Harry aux voisins ou même à lui trouver une nounou quand le gamin trouva le moyen, grâce aux compétences que sa mère lui avait apprises à regret, de leur fausser répétitivement compagnie.
- Si j'ai les cheveux blancs, c'est de ta faute, Harry. Tu vas finir par me rendre folle d'inquiétude, grommelait Ace à chaque fois que son fils la retrouvait avec innocence dans le bar où elle continuait de prendre quelques contrats.
Harry se contenta de sourire de toute ses dents de garnement de sept ans.
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Ces changements ne se firent pas sans quelques mécontents. Harry fut une victime innocente des représailles quand il fut kidnappé et passé à tabac, jusqu'à ce que sa mère le retrouve et apprenne aux sombres idiots ce qu'il en coutait de s'en prendre à son fils. Le garçonnet de sept ans ne protesta plus durant les entraînements et ne chercha plus à rejoindre sa mère sur son lieu de travail, restant sagement là où elle lui demandait. Il suffisait qu'il touche la cicatrice qui barrait désormais son arcade sourcilière pour comprendre ce qu'il risquait de lui arriver s'il se mêlait plus à la partie sombre du travail de sa mère. Pas pour lui, mais pour elle, car l'expression que sa mère avait abordée le jour où elle était venue à son secours était en permanence gravée dans sa mémoire. Et il ne voulait pas la revoir aussi malheureuse que ce soir-là.
Pour éviter d'autres incidents, Ace avait changé de lieu de rencontre. Notamment pour s'assurer de la sécurité de son fils.
Maintenant qu'elle était à la tête de l'Underground, elle avait beaucoup d'ennemis. Et elle savait très bien que Harry serait une cible de choix dans ce but, elle en avait déjà eu la preuve. Durant sa montée au pouvoir, elle avait pris possession de plusieurs entreprises servant de façade à des activités illégales. L'une d'entre elles était un bar qui servait d'interface de vente pour la drogue, un bar bien assez grand et somptueux pour qu'elle puisse se permettre d'y avoir un bureau de Seigneur de la Mafia. La vente n'avait peut-être plus lieux dans les locaux, mais une des salles privées avait été reconvertie en «Salle de Shoot», concept assez nouveau pour l'époque. Elle en avait entendu parler de ce principe dans les journaux et en laissant ses oreilles traînées dans les réseaux, et l'idée lui plaisait. Elle avait bien assez vu les ravages de la drogue sur la Grand Line et avoir un médecin pour mec lui avait appris que bien souvent, les tentatives d'extermination du problème ne faisaient que le relocaliser.
Cela lui avait valu une énième visite de la Reine et de longues heures de débat. Personne ne l'avait gagné. Ace conservait sa salle mais elle savait que la police ferait son possible pour l'embêter à présent. Mais elle l'avait dit à Elizabeth: la souveraine voulait des rues plus sécurisées peu importe la méthode. Eh bien, qu'elle y goutte.
Cette divergence d'opinion faisait dire à la D. que les pirates étaient décidément bien plus ouverts d'esprit que les autorités, peu importe les mondes. Il lui suffisait de voir les luttes LGBT et de se rappeler qu'en plus d'avoir côtoyé des homosexuels, travestis et transsexuels à la pelle qui ne se cachaient pas, c'était tout de même les pirates qui avaient inventé le «matelotage», accord qu'elle-même avait partagé avec Marco sous la bénédiction de leur père, en attendant un véritable mariage.
En dépit de tout ça, son réseau prenait de l'ampleur et son surnom était sur les lèvres de centaines de personnes dans l'ombre. Pour le grand public, elle était encore une silhouette anonyme gagnant en pouvoir en avançant lentement ses pions.
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Ace soupira et jeta le journal sur la table de son bureau et se laissa aller dans sa chaise, le regard vers le plafond, observant le jeu des ombres.
Elle se contenta d'un grognement quand on toqua à sa porte et quelqu'un entra.
- Miss Hiken, voici les documents que vous aviez demandés, souffla une fille qui travaillait dans le bar et lui servait souvent de secrétaire. L'enquête est bouclée.
La brune se redressa, remis correctement son stetson sur son crâne et accepta les documents qu'on lui donnait. Ses «employés» savaient mieux que quiconque que poser des questions sur le pourquoi du comment était inutile.
- Merci Sally-chan.
Elle jeta un œil à la montre au poignet de la rouquine et lui tapota le bras.
- Je vais y aller. Bonne soirée. Tu sais comment me joindre si on a besoin de moi.
- Bien sûr, Patronne. Passez un bon week-end avec Harry.
La pirate enfila un blouson avant de partir et descendit rapidement les marches, l'enveloppe que lui avait remise la secrétaire sous le bras. Dans la rue, fit signe à un taxi qu'elle paya pour la mener à l'école, profitant de se faire conduire pour ouvrir l'enveloppe.
La photo de la mère biologique de Harry lui apparut.
Lily Potter née Evans.
C'était sa seule piste pour répondre à des questions qui lui mettaient le cerveau à l'envers.
À son retour chez les vivants, en voyant ses flammes, elle avait songé d'instinct à son akuma no mi, mais elle avait finalement compris devant l'absence de réaction à l'eau et le fait qu'elle soit de nouveau capable de nager, que même si le pouvoir marchait de la même façon, il n'avait apparemment pas du tout la même origine. À moins que la Mort se soit montrée généreuse, l'unique explication qu'elle avait, c'était que la personne qui avait habité le corps avant elle possédait ce don elle aussi. Sauf que voilà, elle avait bien vue que ce genre de talent, ça ne courrait pas les rues. Alors, elle devait fouiller le passé de la femme.
Sans même regarder les rues et les passants, Ace se laissa aller dans son siège et parcourut le résultat de l'enquête.
- Temps de chien, pas vrai? lança le chauffeur pour lui faire la conversation, vu qu'il était régulièrement celui qui récupérait la jeune femme au même endroit depuis qu'elle prenait le taxi.
- Je préfère les grosses tempêtes à ce stupide crachin, répondit d'une voix absente la jeune femme.
On se foutait du monde. Clairement.
Si elle croyait les résultats de l'enquête, Pétunia Dursley était la tante maternelle de son fils! Elle allait prendre la salope entre quatre yeux pour savoir pourquoi elle insultait son neveu. À un an, on pouvait difficilement faire quoique ce soit pour offenser un adulte, et outre cette rencontre devant l'école (les soucis financiers avaient empêché les Dursley de changer l'école de leur fils contrairement à la famille Portgas), la femme et Harry ne s'étaient jamais vus et ni même revus par la suite.
Pourquoi cette femme en avait après son fils ? Bonne question.
Continuant sa lecture, elle finit par froncer les sourcils.
Elle avait déjà vu ça dans certaines enquêtes. Des personnes avaient tendance à disparaître de la grille la rentrée de leur onzième anniversaire. Et comme beaucoup, Lily n'était pas réapparue.
Ace eut un soupir et rangea les documents dans l'enveloppe.
Rien ne lui disait d'où venait ses dons ni ceux de Harry.
Elle ignora le babillage du chauffeur pour regarder par la fenêtre, regrettant ce paysage citadin qu'elle aurait échangé n'importe quand pour les eaux du Shin Sekai, même durant une grosse tempête.
Le taxi s'arrêta devant l'école et elle sortit de la voiture, avant de marcher à pas rapides vers le portail et de s'accroupir pour recevoir son fils dans ses bras. Elle l'enlaça en souriant et l'embrassa sur la joue avec amour et joie.
- Bonne journée? s'enquit Ace.
- Hmhm! J'ai eu des bonnes notes! Maman et Papa Potter seront content!
Un sourire toujours aux lèvres, le duo mère/fils se dirigea vers l'appartement. Ce week-end, c'était Halloween, et comme toujours depuis que son fils savait pour l'adoption, il était temps d'aller au cimetière. Certes, la tombe ne portait que le nom de James Potter, puisqu'elle habitait le corps de Lily, mais Ace savait qu'ainsi, son fils pouvait assurer à ses parents qu'il allait bien, et qu'elle-même pouvait leur démontrer que malgré les galères, elle prenait soin de lui en dépit de ses mains sales. Elle ne savait rien faire d'autres que ce qui se rapportait au crime. Alors, telle que l'avait fait Shirohige, autant user de l'argent sale pour faire un peu de bien.
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Harry retira ses chaussures alors que sa mère refermait la porte de l'entrepôt. Avant même qu'elle ne se retourne, il l'attaqua avec un coup de poing qu'elle dévia aisément, le saisissant au vol pour l'envoyer glisser au milieu du bâtiment vide qu'elle avait acheté spécifiquement pour ça (être à la tête de l'Underground rapportait énormément). Le garçon se remit vite sur pieds et revint à l'assaut.
- Ta position, Harry, rappelle-toi de l'équilibre.
Elle renvoya son fils vers le milieu du terrain afin de franchir la distance, passant cette fois à l'esquive des coups, donnant des tapes gentilles de temps à autres pour le forcer à travailler son esquive et sa vitesse.
Le garçon prit de la distance et fit un geste pour pousser devant lui.
- AAAAAAH!
Il se retrouva suspendu par le col, laissant une vague d'énergie jaillir de ses mains pour repousser du vide.
- Presque, pas encore assez rapide, koneko-chan!
Le bonhomme attrapa les mains de sa mère et usa de la même concentration pour produire de l'électricité, réussissant à retrouver sa liberté de mouvement sous le choc que sa mère reçut.
- Très bien réagit chaton! sourit Ace avec fierté. Allez, on continue!
Et Harry continua.
La même mission, encore et encore: mettre sa mère à terre. Il avait fallu du temps avant qu'il parvienne à comprendre comment utiliser ses capacités dans un combat, et ainsi, mieux les maîtriser. C'était plus épuisant physiquement, mais il devenait plus fort. Sa mère y veillait.
Et il savait pourquoi il devait apprendre se défendre. Il se souvenait encore de l'odeur de chair brûlé, des hurlements et du sang. Tout comme son corps portait encore les cicatrices et la sensation des coups. Ce kidnapping lui avait appris qu'il était en danger en permanence et que pour ne pas inquiéter sa mère, il devait avoir assez de force pour que cet incident ne se reproduise pas. Il lui arrivait souvent de repenser aux yeux que sa mère avait masqués sous son stetson, du sang qui gouttait de ses mains. Elle avait eu peur de le toucher par la suite, mais il s'était jeté à sa taille pour l'enlacer. Et il savait très bien qu'il n'était pas le seul à avoir pleurer ce soir-là.
C'était une autre raison pour laquelle il acceptait maintenant sans broncher le dur entraînement que lui imposait sa mère. Il ne voulait plus la voir pleurer. Elle donnait bien trop pour lui, pour qu'il ait une belle vie, sans s'occuper d'elle. Même s'il savait qu'elle était assez masculine dans son comportement et certainement pas une femme sans défense, il restait l'homme de la famille et c'était son devoir de prendre soin d'elle. Prendre soin de celle qui oubliait de vivre juste pour lui. Et s'assurer qu'elle ne doive pas risquer sa vie pour la sienne.
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Harry se laissa tomber sur la serviette de bain, haletant et souriant sous le rire de sa mère qui essora ses longs cheveux sur le ventre du garçon, le faisant crier d'indignation.
Il aimait les vacances d'été.
Sa mère, en dépit de son affection pour le feu, était une créature aquatique. Et depuis qu'elle était à la tête de l'Underground, l'été voulait forcément dire vacances à la mer. Parfois, sa mère louait un voilier pour naviguer le long des côtes. Il n'en voulait pas à sa mère de ses choix et ses sacrifices pour son bien, comme il ne lui en voulait pas pour son travail assez dangereux et illégal. Mais il aimait ces vacances à la mer parce que ça lui donnait l'impression d'avoir une vie de famille normale. Elle lui apprenait à naviguer, à pêcher, à plonger même. Elle faisait des châteaux dans le sable avec lui.
Bref, c'était l'occasion d'oublier la noirceur de son travail et de profiter d'un brin de normalité acquis avec l'argent sale.
Mais ça venait avec un inconvénient majeur à cause de deux choses contre lesquels elle ne pouvait pas grand-chose.
Elle était peu pudique et elle était une belle femme.
Sa mère n'était pas une adepte des tenues très féminines, mais les vacances disaient maillot et là, Ace qui ne portait pas grand-chose en général, outre son short et sa chemise, était encore moins couverte. Haut bikini et short de bain, laissant voir à qui le voulait ses muscles, ses formes discrètes et peu généreuses, ses cicatrices et ses tatouages. Si les bonnes dames anglaises parlaient dans le dos de sa mère en la traitant de délinquante et de bien d'autres termes qu'il avait appris comme étant injurieux, beaucoup d'hommes avaient fait ce que sa mère appelait des «avances». Lui, il voyait ça comme de la perte de temps et des regards qui le mettaient très mal quand ils étaient dirigés sur la peau nue de la femme.
- Déjà prise, cherchez ailleurs, se contentait de répondre sa mère à chaque fois qu'un homme l'abordait ou voulait lui offrir un verre.
Avec le temps, et en grandissant, Harry avait fini par comprendre pourquoi sa mère répondait toujours ça.
Il aborda le sujet un soir, allongé sur le pont du voilier que sa mère avait loué pour le week-end.
Elle s'était allongée juste à côté de lui, le sommet de sa tête contre le sien, et lui avait demandé s'il voulait qu'elle lui apprenne le nom des constellations. Le bras tendu, elle les lui avait présentées, lui donnant leur nom, traçant du doigt leur forme dans le ciel pour son enfant, racontant des histoires de chez elle à leur sujet.
- Comment tu sais tout ça, maman?
- Marco me l'a appris, avait répondu sa mère en laissant retomber son bras.
Harry s'était tourné sur le ventre pour mieux voir sa mère, soulevant sa tête de ses bras.
- Tu l'attends, c'est ça? C'est pour ça que tu ne cherches pas un autre amoureux?
- C'est plus compliqué que ça, chaton.
- Et je suis trop petit pour comprendre? Maman, j'ai dix ans, tu vas continuer encore longtemps!?
Ace soupira et se leva pour aller s'asseoir sur le bord du navire, laissant ses pieds effleurer l'eau.
- C'est en rapport avec les circonstances de ton adoption.
Harry se leva et alla s'asseoir à côté d'elle.
- J'ai fait… j'ai fait une très grosse bêtise. Cela aurait dû être un jour comme un autre. J'étais avec lui, avec Marco. On aurait dû passer une journée classique. Paperasse, entraînement, lui qui râle après notre capitaine pour qu'il fasse plus attention à sa santé. Des bêtises. Mais tout a volé en éclat. Mon meilleur ami a été retrouvé mort au matin de ce qui aurait dû être une journée normale. Et l'homme qui l'avait tué faisait partie de mon groupe. Personne n'a rien vu venir.
Les mains jointes sur ses cuisses, le regard perdu dans les maigres vagues qui se cognait contre leur embarcation, Ace résuma l'histoire à son enfant pour qu'il comprenne:
- Thatch était mon meilleur ami, mais c'était surtout un frère en tout sauf de sang pour Marco. Et savoir que c'était un de mes hommes qui l'avait tué… on m'a dit de ne pas y aller, mais je ne pouvais pas rester sans rien faire. Je me suis faite avoir. Vaincu malgré toutes mes capacités. J'ai été livrée aux autorités et on a voulu m'exécuter publiquement. Une exécution qui est devenue en guerre. Tous ceux que j'aimais ont risqué leur vie pour me sauver. Puis, j'ai commis l'erreur de vouloir défendre l'homme que j'appelais 'Oyaji'. J'ai fini à terre, à voir la mort me narguer en se penchant sur mon tout petit-frère qui venait de tomber. Je pouvais rester à terre et continuer en le laissant mourir, ou me lever et le sauver.
Ace passa une main dans son dos, ses doigts tremblants effleurant sa cicatrice qui défigurait son tatouage.
- J'ai pris le coup à sa place et mes cicatrices sont ce qui en reste. La suite est confuse. Mais outre les sanglots de mon frère, il y a autre chose qui hante mes cauchemars quand je songe à ce jour-là. Et c'est le hurlement de Marco. Son angoisse, son déchirement. Le pire dans tout ça, Harry, c'est la date de ce jour infernal. Ça aurait dû être le jour de notre mariage.
Même si sa mère était restée calme, Harry avait vu dans la lueur de la lune ses joues humides et entendu l'étranglement de sa voix. Sans un mot, il l'enlaça, la serrant fort dans ses bras d'enfant. Elle le serra un peu plus dans les siens.
- J'aime bien trop Marco pour songer à le remplacer. Et si subir son absence doit être ma punition pour mes erreurs, ainsi soit-il. Parce que je sais que je l'ai méritée et que je ne devrais même pas avoir droit à la possibilité de me racheter en t'élevant et en t'aimant comme mon fils.
- Je t'aime maman. Je prendrai soin de toi.
- T'es un amour, mais c'est mon devoir de m'occuper de toi, pas l'inverse.
- M'en fiche.
Ace ne pouvait que sourire en essuyant ses yeux, avant de se mettre doucement à chantonner Binks no sake tout en lissant le nid d'oiseau qu'avait son fils sur le crâne jusqu'à ce que l'enfant s'endorme.
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Dumbledore n'était pas un homme facilement contrarié, pourtant, depuis cette nuit de Halloween, il était plus qu'agacé. Tous ses plans, tous ses calculs, toutes ses préparations réduits à néant.
Certes, James Potter était mort et le Seigneur des Ténèbres avait disparu (pour combien de temps, allez savoir), mais le reste n'allait pas du tout. Lily aurait dû elle aussi mourir en se sacrifiant pour son fils, laissant Harry seul et à sa disposition pour en faire quelqu'un de malléable pour s'accorder à son plan. Les Dursleys, tellement haineux et jaloux de la magie, auraient traité leur neveu comme un moins que rien, lui laissant la possibilité à lui, Albus Dumbledore, de se présenter en sauveur avec l'arrivé de Hagrid et la lettre pour Poudlard.
Mais tout laissait penser que la mère avait survécu à l'attaque et avait pris la fuite avec son fils. Certes, il avait réussi à isoler Remus et à envoyer Sirius à Azkaban tout en neutralisant le couple Londubas par ses machinations, réduisant les options de fuite de la jeune mère avec son enfant, mais ni Lily, ni Harry n'étaient réapparus dans le monde sorcier.
Pire encore, la prophétie de Trelawney avait été invalidée par une nouvelle qui parlait des «Enfants des Océans» qui «changeraient les choses» pour protéger «le Maître du Seigneur de l'Autre Monde». Il était question d'un loup, d'une princesse et d'un phénix.
Jusqu'à présent, Fumseck était le seul phénix existant, donc, il pouvait le garder à l'œil pour s'assurer qu'il n'interfèrerait pas avec ses plans.
Le loup, c'était vague, mais il soupçonnait que son professeur de Soins aux Créatures Magiques était concerné. L'homme, charmeur envers les femmes hors de l'école, blagueur avec les élèves et taciturne devant les enseignants, était le seul loup-garou de Grande-Bretagne à ne pas avoir besoin de Tueloup pour ne pas perdre le contrôle. Ce qui avait arrangé un de ses meilleurs et plus courageux professeur pour faire un cours aux sixièmes années sur les loup-garous, avec le roux sous sa forme animal qui était resté couché à bailler aux corneilles pendant toute la durée de la classe nocturne sans monter le moindre signe d'agressivité. (Seule raison pour laquelle il était toléré par le conseil d'administration de l'école bien que personne ne sache comment il s'y était vraiment pris pour ne pas se faire décapiter et empaler sur une pique.)
Si c'était lui, ça posait un souci à Dumbledore. Pas insurmontable, mais un souci quand même. Malgré toute la reconnaissance de l'homme pour l'avoir accueilli et aidé après cette nuit de Halloween, il n'avait jamais réussi à gagner sa confiance. Il pourrait lui être utile dans ses plans et surtout pour contrôler la nouvelle prophétie et la contrecarrer, mais rien à faire. Malgré le sourire plaisant, le regard restait froid. Pire encore, il avait appris un peu trop rapidement l'occlumancie sans que le vieux sorcier n'y prenne garde, rendant ses pensées aussi impénétrables que l'océan qu'il voyait désormais à chaque fois qu'il tentait de scanner l'esprit de l'homme.
Restait le problème de la princesse.
Est-ce que c'était Lily? Peu probable, il avait remonté sa généalogie pour vérifier et elle n'avait droit à aucun titre princier, pas même de loin.
Dumbledore n'aimait décidément par les inconnus.
Il invita Minerva à entrer avant qu'elle ne toque à la porte de son bureau. Un bref espoir de pouvoir rattraper l'affaire lui fit presque tourner la tête quand il la vit avec une lettre pour Poudlard entre ses mains. Le sort du Ministère, pour trouver les nouveaux sorciers en âge pour l'école, avait donc retrouvé Harry.
- Je pense avoir retrouvé Harry, Albus.
- Vous pensez, Minerva? s'enquit le directeur avec un sourire bienveillant.
Sans un mot, la femme déposa sur son bureau la lettre et recula d'un pas, les mains croisés sur son ventre. Le vieil homme se saisit de l'enveloppe et la retourna pour voir l'adresse dessus. Le doute de Minerva lui sauta immédiatement aux yeux en voyant le nom du destinataire.
Harry D. Portgas
Dumbledore reposa la lettre devant lui et croisa ses longs doigts sous son menton.
Il y avait autant de chance que ce ne soit pas le garçon qu'il en existait pour ce que soit le cas.
L'adresse était une zone moldue. Si c'était bien Harry, cela expliquait pourquoi il avait été impossible de le retrouver. Rajoutez par-dessus ce nom clairement différent, et l'enfant ne pouvait que disparaître dans la masse.
Il caressa pensivement sa barbe avant de dire à Minerva qu'ils allaient vérifier ça.
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Au lieu de ranger leurs affaires suite à leur retour de vacance, Ace était dans une bataille de polochon avec Harry quand on sonna à leur porte. Elle eut un grognement mécontent qui fut coupé par le coussin qu'elle se reçut dans la figure. L'objet glissa le long de son visage impassible sous le rire de son fils qu'elle regarda.
- Ah ouais, c'est comme ça… A l'abordage!
Harry s'effondra de rire en essayant d'échapper aux chatouilles de sa mère, lutant pour respirer et peut-être s'enfuir, quand on sonna de nouveau à la porte.
- Sauvé par le gong, moussaillon. On règlera ça plus tard.
Avec des yeux plissés et un micro sourire, elle quitta la chambre de son fils avec un geste de ses doigts pour montrer qu'elle le gardait à l'œil, laissant le garçon hoquetant de rire à moitié sur son lit. Ace enfila sa chemise qu'elle avait laissé sur son sac de voyage devant sa porte et se laissa glisser le long de la rampe d'escalier pour descendre pendant qu'elle se refaisait sa haute queue de cheval défaite par sa crise de folie avec son fils.
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Minerva et Dumbledore patientaient devant la porte désignée par l'adresse sur la lettre. Que ce soit sur la boite aux lettres ou sur la sonnette, le nom de la famille vivant ici n'était pas inscrit, faisant qu'ils pouvaient se tromper.
Minerva ajusta nerveusement son tailleur et se tourna vers la porte avec Albus en entendant le bruit de clef dans la serrure. Une jeune femme de grande taille et d'une vingtaine d'année leur ouvrit, arborant un immense sourire sur son visage bronzé et tacheté, deux mèches de cheveux noirs ondulés aux reflets roux échappant à sa haute queue de cheval pour tomber sur son regard cendré. La vieille enseignante ne put s'empêcher de froncer imperceptiblement les sourcils en notant l'affreuse cicatrice qui barrait l'œil gauche de la jeune femme, épargnant de justesse l'organe.
- Hai! Konnichiwa! salua joyeusement la jeune femme dans l'encadrement de la porte.
Les deux sorciers levèrent haut les sourcils devant la langue familière mais incompréhensible.
- Je peux vous aider? s'enquit la jeune femme en penchant la tête sur le côté pour revenir à l'anglais.
Malgré un accent pour le moins familier à l'oreille des sorciers, ils étaient heureux de constater que leur interlocutrice était bilingue.
- Je ne veux pas vous faire de peine, ma chère mademoiselle, mais votre chemise n'est pas fermée, informa Dumbledore qui après un bref coup d'œil vers le reste de la personne de l'habitante des lieux, avait ramené ses yeux vers le visage de la brune.
Minerva fronça les sourcils encore plus et s'intéressa à la tenue de la jeune femme. Elle avait un micro-short noir avec une ceinture de tissus bleuté attaché sur le côté, une chemise jaune sans manche et grande ouverte sur le haut d'un bikini noir et une abominable cicatrice sur la poitrine qui manqua de faire reculer l'enseignante d'effroi. La peau autour de la cicatrice semblait brûlée, soit, mais l'emplacement en lui-même était sur le cœur. Plein centre de la poitrine. Sans magie, elle doutait fortement que quiconque puisse survivre à une blessure pareille, et encore…
- Je sais, vous en faîtes pas. Comme je sais aussi que je peux raccourcir votre existence d'un coup de pied si vous regardez trop bas, parce que vous êtes à deux pas de l'escalier de l'immeuble.
Le sourire resta plaisant, mais la femme était plus que sérieuse.
Ce n'était pas Lily, Minerva en était certaine. Même sous polynectar, elle n'aurait pas eu un comportement pareil. Et surtout, elle n'avait aucun signe montrant qu'elle les connaissait.
- Cela ne me dit toujours pas ce que vous avez à sonner chez moi, continua la femme.
- Je cherche une certaine madame ou mademoiselle Portgas et j'ai cru comprendre qu'elle vivait ici, pointa poliment Dumbledore.
- Devant vous.
Albus regarda la jeune femme, mademoiselle Portgas donc, de la tête aux pieds en caressant pensivement sa barbe blanche, les sourcils froncés.
- Vous n'êtes pas Lily, nota-t-il.
C'était un espoir qui venait de s'évanouir sur la possibilité de revoir la jeune femme et l'enfant. Toutes ces années d'espoir venaient de partir en fumée devant leurs yeux.
- Qu'est-ce que vous dîtes, déjà? Ah oui! No shit Sherlock! Je suis Portgas D. Ace, comme le dit mon tatouage, et mon nom de famille n'est pas assez courant pour que vous puissiez le confondre avec quelqu'un d'autre.
Les yeux de l'enseignante de métamorphose tombèrent sur le tatouage sur le biceps de la jeune femme. Elle y avait tatoué son prénom avec un S barré alors que sur le coude opposé, on trouvait un L surmonté de ce qui devait être un chapeau de paille. Minerva revint au visage de la jeune femme qui avait cessé de sourire. Elle se laissa aller dans l'encadrement de sa porte, les bras croisés et les sourcils froncés.
- Vous avez quelque chose à me dire ou pas? J'ai des bagages à ranger.
- Est-ce qu'un petit Harry vivrait ici? s'enquit Dumbledore.
- En admettant que ce soit le cas, qu'est-ce que ça peut vous foutre?
Minerva n'aimait pas l'ombre qui passa sur le visage impassible de la femme et ne put s'empêcher de remarquer qu'il commençait à faire assez chaud.
- Minerva, je vous laisse gérer la suite, vous avez plus l'habitude que moi.
Et sur ces mots, Albus s'en alla, laissant les deux femmes seules. McGonagall se racla la gorge.
- Veuillez nous excuser, cela fait depuis de longues années que nous sommes à la recherche d'une ancienne élève de notre école qui a mystérieusement disparu avec son fils. En voyant le prénom de votre enfant sur nos listes d'admission, nous avons cru qu'ils étaient toujours vivants et se cachaient sous un faux nom. Je ne me suis pas présentée, je suis le professeur Minerva McGonagall, directrice adjointe de l'école Poudlard.
Elle tendit une main à Ace qui la regarda un instant avant de se décider à la serrer.
- Je vois toujours pas ce que vous voulez à mon fils.
- Puis-je entrer? La discussion sera assez longue, je le crains. Et il est déconseillé de l'avoir sur le pas d'une porte.
La jeune femme hésita visiblement, puis la laissa entrer.
- Thé? Café?
- Ce que vous avez de prêt.
- J'ai rien de prêt, j'étais en train de ranger mes bagages. Je vais faire du café. Déchaussez-vous, s'il vous plaît, avant d'aller plus loin et mettez ces pantoufles.
Ace pointa les mules dans le placard de l'entrée qu'elle avait ouvert du pied et s'éloigna dans la maison pour laisser la quinquagénaire se déchausser. La D. nota la présence de Harry en haut des marches qui se tenait discrètement dans un angle et leva le pouce pour lui dire que tout allait bien. Le garçon se détendit visiblement et retourna tranquillement à sa chambre.
Le temps que Minerva rejoigne le salon, Ace avait quasiment fini le café. Elle quitta la cuisine pour rejoindre l'enseignante qui s'était assise sur le canapé.
- Vous avez une belle vue sur la Tamise, ce doit être agréable de manger sur le balcon.
- Je préfère directement manger au bord de l'eau, mais vous n'êtes pas ici pour faire une visite de l'appartement. Si vous en veniez aux faits. Et droit au but.
- Très bien.
Minerva but une gorgée du café (noir, sans sucre et trèèèès serré) avant de reposer la tasse sur la table basse.
- Croyez-vous en la magie?
Ace ne put s'empêcher de rire
- Je crois en beaucoup de choses. J'ai grandi dans un environnement où les lois de la physique et de la nature se sont faîtes assassiner dans leur sommeil et où l'aléatoire danse au Disco sur leur dépouille! Franchement, la magie est le truc le moins surprenant auquel j'aurai eu à faire. Si vous espériez surprendre en disant que la magie est réelle, voyez avec le voisinage.
Minerva secoua la tête et tira d'une poche de son tailleur une lettre qu'elle glissa sur la table basse jusqu'à Ace qui la prit et la décacheta.
- Comme dit dans cette lettre, je représente l'école de sorcellerie Poudlard, et il se trouve que votre enfant a démontré posséder de la magie, il est donc admissible dans notre établissement pour être formé à son contrôle et son usage. Je me doute que ça peut être surprenant, surtout venant d'une jeune mère sans magie comme vous.
- J'en ai, répondit la D. J'ai peut-être dû m'entraîner seule, mais j'en ai.
Elle n'aurait jamais cru que ça soit aussi simple que ça, l'explication au fait qu'elle ait conservé son feu. Vraiment. C'était presque risible. Elle était conne pour ne pas avoir songé à la possible existence de la magie.
Minerva leva haut ses sourcils à la réponse de la jeune femme.
- Pour tout vous dire, je savais pas que je faisais de la magie avant que vous n'en parliez. Vous avez répondu à une question qui me taraude depuis des années sur le comment j'arrive à faire des choses comme ceci, par exemple.
D'un simple geste du doigt, sans regarder, la brune alluma les bougies sur le meuble à côté de sa chaine hi-fi.
- Comment se fait-il que vous ne soyez pas allée à Poudlard? Nous sommes la seule école du Royaume-Uni et je m'en serais rappelée si je vous avais eue en classe.
- Deux réponses. Je suis orpheline et je ne suis pas native des environs. Ça fait moins de dix ans que je suis ici.
- Vous avez mes condoléances.
La plus jeune chassa de la main la réponse en disant qu'elle ne les avait pas connu de toute façon et retourna à la lettre, continuant de la parcourir du regard.
- Aucun ouvrage et matériel pour des cours plus classiques et non magiques. Vous n'avez pas de matières comme les mathématiques, la géographie, la grammaire, ce genre de chose?
- Nous enseignons l'arithmancie à partir de la troisième année. Pour ce qui est des matières enseignées dans les écoles non-magiques, nous laissons la responsabilité aux parents de les enseigner à leurs enfants s'ils le souhaitent. Sachez que toutes professions sorcières se contentent des matières que vous voyez là, plus les options prises à partir de la troisième année.
McGonagall ne pouvait que comprendre la grimace de la jeune femme. Beaucoup de familles avec des sorciers de première génération ou sang-mêlé avaient regretté cette rupture avec le système scolaire classique.
Minerva releva la tête en entendant quelqu'un courir dans l'escalier puis entrer dans le salon en contournant le canapé.
- Konnichiwa, salua le petit garçon en s'inclinant devant la vieille sorcière avant de se tourner vers la D. pour lui demander apparemment quelque chose.
L'enseignante porta ses mains à sa bouche pour retenir son exclamation.
Le petit brun d'une dizaine d'année était le portrait craché de James Potter, même si plus grand et plus musclé que ne l'avait été son ancien élève et des lunettes en moins. Il avait un nid d'oiseau noir aux reflets roux sur le crâne, lui tombant vaguement sur la nuque. Une belle cicatrice coupée son sourcil gauche en diagonal rendant son visage fin et basané plus vieux qu'il ne l'était. Deux yeux émeraudes curieux brillant fixaient Ace sur le canapé et un sourire joyeux y fit brutalement son apparition quand il obtint sa réponse.
L'enfant se retourna d'un bond et se précipita vers le meuble sous la radio pour fouiller dans les CD en dessous.
- Un problème avec mon fils? s'enquit Ace.
L'enseignante rapporta son attention sur la jeune femme, ne pouvant s'empêcher de déglutir devant le regard argenté braqué sur elle. Certainement la magie de la jeune femme avait fait changer la couleur de ses yeux. Metamorphomage ? Possible.
- Ce n'est pas votre enfant, mademoiselle Portgas.
- Qu'est-ce que vous racontez, c'est ma maman! rouspéta Harry en fronçant les sourcils en se relevant.
- Vous êtes le portrait craché de votre père, jeune homme, je doute me tromper.
- Koneko-chan, tu sais où j'ai rangé les documents pour ce genre de chose ? s'enquit Ace en coupant la réplique de son fils.
- J'vais les chercher!
Et Harry fila en courant hors de la pièce avec un regard noir pour la vieille femme.
Sa mère se pencha vers l'avant, appuyant son menton dans le creux de sa main, couvant la plus vieille sous un regard menaçant.
- J'ai promis à sa mère de veiller sur lui quoiqu'il m'en coute. Je ne vous laisserai pas me prendre mon enfant. Harry est ma seule raison de vivre, que le sang y soit ou pas. Il n'est peut-être pas mon fils naturel, mais c'est tout comme, et les lois le reconnaissent.
Harry revint très vite, tendant un dossier à sa mère qu'elle ouvrit et poussa jusqu'à McGonagall, lui mettant sous les yeux le certificat d'adoption avec le sceau de la Reine d'Angleterre en plus.
- Osez me dire que l'adoption n'est pas aux normes, quand j'élève cet enfant avec tout ce que j'ai.
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Dumbledore leva le nez de son courrier pour inviter McGonagall à entrer.
- Des nouvelles de Lily? s'enquit Albus. La lettre pour Harry est enfin là?
Minerva pinça ses lèvres et s'assit sur l'un des fauteuils.
Elle resta silencieuse un long moment avant de dire d'une voix tremblante la triste nouvelle.
- Lily… cette charmante enfant… est bien morte.
- Comment cela se fait-il ? Pourquoi me dîtes-vous ça ?
- Elle a confié son enfant à une autre femme, lui faisant jurer de veiller sur lui. Cette femme n'est nul autre que mademoiselle Portgas. Elle a adopté le petit Harry. Elle ignore ce qu'il est advenu de Lily, mais elle prend soin de l'enfant comme si c'était le sien depuis tout ce temps.
- N'a-t-elle pas conscience de ce qu'elle a fait ?! De l'inquiétude qu'elle a causée à tous et à toutes! Harry, s'il devait arriver quelque chose à ses parents, devait aller chez sa famille maternelle ! Pétunia doit être tellement inquiète de n'avoir aucune nouvelle de l'enfant et de sa sœur depuis tout ce temps! Cette femme doit lui rendre l'héritier Potter !
- Elle ne le fera pas, légalement, l'enfant est le sien.
- Eh bien, je m'en vais de ce pas lui dire que-
- Albus !
Dumbledore s'interrompit alors qu'il s'était levé de sa chaise et regarda son adjointe.
- Elle a eu l'appuie de la Reine moldu dans cette adoption. Sans parler qu'elle m'a l'air bien trop entêtée pour laisser partir l'enfant ainsi. On ne peut briser l'adoption sans faire intervenir le Ministère de la Magie, et je doute que la Reine Elizabeth II accepte.
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Sally afficha un magnifique sourire quand Pétunia lui ouvrit la porte. La mère jeta un rapide coup d'œil sur la femme en tailleur qui lui souriait de toutes ses dents d'un air presque menaçant voir moqueur.
- Madame Durlsey ? se fit confirmer la charmante rouquine.
- Vous êtes ? demanda Pétunia d'une voix hautaine.
- Sally Curtis ! Je viens de la part de ma patronne, mademoiselle Hiken. Elle aurait un accord à vous proposer pour la sécurité de votre domicile.
- Vous devriez voir avec Vernon, mon mari.
- Non non, continua de sourire la jeune femme. Mademoiselle Hiken insiste pour que je m'adresse à vous. Il est question de votre neveu.
La mère de famille se raidit, ses narines se pinçant tout comme ses lèvres, prête à nier l'existence d'un neveu.
- Ne le nier pas, cela n'arrangera pas vos ennuis, croyez-moi. Ce sera la dernière fois que vous entendrez parler de l'enfant, du moins, de la part du parti que je représente. Vous avez beaucoup à gagner, croyez-le. Puis-je entrer ?
D'un geste brusque, Pétunia ouvrit en grand sa porte et laissa la rouquine entrer. Comme si elle était chez elle, Sally alla s'asseoir dans un fauteuil du salon et ouvrit sa mallette pour sortir des documents.
Madame Dursley resta debout, regardant cela d'un air méfiant, attendant qu'on lui dise ce qu'on attendait d'elle.
- Mademoiselle Hiken s'engage à s'assurer que vous ne soyez plus cambriolés et humiliés devant tout le Royaume-Uni, si, en échange, vous signez ces documents ci-présents, informa Sally en tendant l'un des dossiers à la femme. Vous saurez qu'elle est la tête de la plus grosse compagnie de sécurité du pays, et qu'elle assure la protection de la famille royale et de nombreuses stars. Donc, elle est tout à fait apte de faire cesser les cambriolages que votre famille subie depuis de nombreuses années, pour pas un rond.
- Et ce que je dois signer consiste en quoi?
- La renonciation de tout vos droits et devoirs envers Monsieur Harry James D. Portgas, né Potter. Un contrat disant que même si on vous offre tout, vous refuserez de le prendre sous votre toit et rendrez toujours l'enfant à sa mère, mademoiselle Ace D. Portgas, née Gol. Pour résumer, vous renoncez à votre droit d'adoption sur l'enfant de votre sœur. C'est à votre avantage, vous ne trouvez pas ?
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Albus et Cornelius entrèrent dans le bureau de la reine. Malgré son âge avancé, elle restait une femme d'exception, toujours aussi noble et intimidante en dépit des rides. Et, pour le plus grand regret de Dumbledore, encore porteuse de la protection conférér par Merlin à tous les souverains non-magique du royaume anglais afin d'assurer leur autonomie et leur indépendance par rapport au gouvernement sorcier. La protection allant de paire avec le titre royal, même essayer de placer la Reine Elizabeth II sous Imperium était du suicide.
- Je ne m'attendais pas à vous voir arriver à une heure aussi matinale, nota la femme sans même les regarder.
- Nous sommes ici pour régler une affaire gravissime ! pointa Cornelius.
- Pour vous, certainement. Asseyez-vous.
D'un vague geste de la main, elle montra les deux chaises devant son fin bureau de bois sans pour autant se détourner de son courrier.
- Elizabeth… commença Fudge.
- Je suis la Reine, bon à rien de ministre, rappelez-vous bien de cela !
- Votre majesté, veuillez nous excuser pour cette visite, mais l'affaire est grave. Vous avez donné votre appuie à une femme sortie de nulle part pour l'adoption d'un enfant qu'elle a volé à sa famille ! pointa Dumbledore.
- J'en doute. J'ai mené mon enquête avant de donner mon appui, vous savez. Le père de l'enfant est au cimetière, le parrain dans votre prison, la marraine à l'hôpital à l'état de mort cérébral et la mère portée disparu. Il ne reste que Pétunia Dursley qui vient de renoncer à ses droits sur l'enfant. Cette chère Ace m'a fait parvenir une copie hier soir…
La Reine ouvrit un tiroir de son maigre bureau et fouilla un instant dedans, avant de tirer un document qu'elle présenta aux deux hommes.
C'était écrit noir sur blanc que Pétunia ne voulait pas de son neveu.
- Mademoiselle Portgas m'a rendu bien des services, sans compter qu'elle a formé bon nombre des gardes du corps qui protège mon immense famille. Pourquoi donc est-ce que je lui retirerais sa seule joie en revenant sur mes mots ? demanda innocemment la Reine.
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Harry ne pouvait que regarder sa mère avec admiration alors qu'elle positionnait des pièces sur le plateau de shogi devant elle dans son bureau, souriant avec satisfaction.
Sa mère avait tout prévu.
Une à une, elle avait fermé les options pour empêcher qu'on les sépare, utilisant manigances et chantages pour protéger leur famille. Accords, dettes, services… tant d'options, tant de bénéfices, tant de choses qu'elle avait passées des années à accumuler se révélaient enfin payantes.
- Merci Izou pour ces longs et fastidieux cours de manipulation politique, sourit férocement Ace en glissant une dernière pièce en place.
Le gamin sourit de toute ses dents à sa mère quand celle-ci le regarda. Elle tendit une main vers lui et lui caressa une joue.
- Je ne laisserai personne nous séparer, mon chéri. Je t'aime, koneko-chan.
- Moi aussi maman !
