Hello a tous, il semblerait qu'il y ait une anomalie quand je publie mon chapitre 35. Du coup je met 2 chapitre en 1 ! Bonne lecture a tous


Quelques gerbes d'étincelles illuminèrent le souterrain alors que le bruit grinçant du wagonnet sur les rails faisait écho au loin. Bodrog, qui conduisait, vira à droite, la lanterne de devant montrant les pierres et stalactites du tunnel.

Dorea sentait la chevelure de Bellatrix voltiger derrière elle tandis qu'elle s'accrochait fermement, tout comme Drago, sous l'apparence de Lucius, et Harry, qui était installé juste devant eux.

Ils passèrent juste au-dessus d'une chute d'eau, et la voix de son frère s'éleva, tressautant de peur.

- Gripsec ? Qu'est-ce que c'est ?

Mais Gripsec ne répondit pas, continuant à contempler le tunnel en-dessous d'eux comme s'il n'avait rien entendu. Ils tournèrent et tournèrent, tel la coquille d'un escargot, et c'est avec une certaine crainte qu'ils s'approchèrent de la chute.

- Gripsec ! s'énerva Harry. Dites-nous ce que c'est ?!

Cependant, le gobelin , qui avait saisi le frein, était trop occupé à freiner le wagonnet, des étincelles jaillissant de chaque côté. Le wagonnet poursuivit sa course, passant en-dessous de la chute puis s'arrêta quelques mètres devant.

Complètement mouillés, Dorea observa ses mains, haletant en s'apercevant que c'étaient les siennes. Elle n'eut pas le temps d'aller plus loin dans son inspection que déjà un petit réverbère s'éleva devant le wagonnet.

Il y eut un instant de flottement, tandis que la lanterne tournoyait avant qu'une alarme stridente et sonore ne retentisse dans le tunnel. À peine Dorea se pencha-t-elle au-dessus du wagonnet pour se rendre compte qu'ils flottaient au-dessus d'un vide immense, le plancher sous leurs pieds s'ouvrant et les précipitant dans une chute interminable.

Dorea serra la mâchoire, alors qu'Harry et Drago hurlaient. Elle put alors distinguer à travers la brume qui se dissipait la pierre du sol se rapprocher dangereusement. Elle ferma les yeux et entendit Drago s'écrier :

- ARRESTO MOMENTUM !

Ils s'arrêtèrent net, réalisant que son nez pouvait frôler le rocher. Puis, ils tombèrent doucement sur le sol, grognant et gémissant, mêlant soulagement et brutalité de leur chute. Ils purent également entendre le tintement des instruments qui, heureusement, n'étaient tombés qu'un peu plus loin.

Dorea couina alors qu'elle tentait de se relever, et Drago, qui était déjà debout, baguette en main, l'aida à se remettre sur pieds.

Ils virent le wagon au-dessus de leur tête repartir dans l'autre sens, et Dorea se tourna vers son frère, qui écarquillait les yeux de stupeur.

- Oh non ! Tu es redevenu toi-même ! s'exclama-t-il, la voix tremblante.

Dorea vira ses yeux sur Drago et constata qu'il en était de même pour lui.

- La cascade des voleurs, elle efface tous les enchantements, dit Gripsec, essoufflé. Ça peut être fatal.

- Sans blague, soupira Drago. Pourquoi ne pas nous l'avoir dit plus tôt ? siffla-t-il, agacé.

- J'avais… oublié.

- Oublié ? répétèrent Harry et Dorea, incrédules.

- Simple curiosité, il y a-t-il un autre moyen de sortir d'ici ? demanda Drago.

- Non, répondit Gripsec.

- Bon sang ! s'écria Bodrog, qui s'était enfin relevé. Mais qu'est-ce que vous fabriquez ici, vous tous ?! Voleurs !

Puis il porta son attention sur Gripsec.

- Quand vous avez rendu les clés…

- Impero ! fit Drago en tendant sa baguette vers le gobelin.

L'effet fut immédiat. Bodrock inspira profondément, son regard s'éteignit, et un sourire béat s'afficha sur son visage fripé. Ils entendirent soudainement un mugissement puis des flammes s'élever au loin.

Dorea, Drago et Harry échangèrent un regard, la rousse avalant difficilement sa salive.

- Venez, on n'a pas de temps à perdre. Ils doivent sûrement être déjà prévenus en haut, dit Gripsec.

Il attrapa le sac qui était juste à quelques mètres et le balança sur son épaule avant de partir vers l'ouverture de la grotte qui se trouvait juste devant eux. Harry le suivit, talonné par Dorea et Bodrok, Drago fermant la marche. Ils marchèrent ainsi plusieurs minutes, sachant pertinemment que l'écho du mugissement du dragon se rapprochait à chaque pas qu'ils faisaient. Ils descendirent plusieurs marches, tournèrent et empruntèrent une multitude de tunnels.

- C'est loin encore ? s'agita le blond, le front plissé d'une expression réprobatrice. Je ne connais pas ce chemin.

- On a dû atterrir au mauvais endroit, déduisit Harry.

Soudain, Gripsec ralentit le pas et se tourna vers eux, leur faisant signe de se taire. Ils purent voir au bout du tunnel une petite lumière flotter et, tout doucement, ils s'approchèrent, tentant de ne pas faire de bruit. Lorsqu'ils arrivèrent à l'ouverture, la respiration lente et tremblante, ils découvrirent un dragon allongé sur le sol circulaire, maintenu par des chaînes, qui lui avaient fait mal à la peau. Des traces rouges striaient son corps, et il remuait sa grosse tête doucement.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Dorea dans un souffle.

- Un panse de fer ukrainien, dit Gripsec, murmurant en posant le sac à ses pieds.

- Les plus redoutables, ajouta Drago.

Gripsec attrapa les instruments et en donna un à chacun d'eux tandis que le dragon se tournait vers eux. Menaçant, il commença à se lever et à ouvrir sa grande gueule, mais Gripsec remua l'instrument, et la créature se tassa sur le côté, couinant comme si elle souffrait d'entendre le bruit des cloches.

Ils imitèrent alors le gobelin, qui avança de l'autre côté du hall circulaire.

- On l'a dressé, expliqua Gripsec d'une voix forte pour couvrir les gémissements du dragon. Il s'attend à souffrir quand il entend ce bruit.

Ils longèrent ainsi les colonnes de pierre que l'humidité et la mousse avaient recouvertes, s'approchant d'une ouverture entre elles tout en continuant à agiter les instruments.

Drago, occupant l'arrière, se plaça devant Dorea et recula progressivement, avant de plonger dans les ténèbres d'un nouveau corridor. Ils stoppèrent le tintamarre et montèrent des escaliers, accédant à une galerie où ils purent enfin apercevoir la porte de la chambre forte des Lestrange juste face à eux.

C'était une porte massive, entièrement en acier, paraissant d'une solidité inébranlable, à tel point qu'on aurait pu croire qu'elle était imperméable aux assauts les plus violents.

Ils s'approchèrent, et Gripsec tira Bodrok pour le mener jusqu'à la porte. Il posa sa main sur la herse. À cet instant, un bruit de verrou s'actionna, suivi d'un grincement lugubre qui résonna dans le tunnel, faisant rugir le dragon derrière eux, qui se remettait à grogner.

Il ouvrit sa grande gueule, et Gripsec se dépêcha d'entrer, tenant Bodrok contre lui. Harry laissa passer Dorea, puis la suivit avant que Drago ne pénètre également et ne se presse de refermer la porte, les flammes du dragon surgissant brusquement jusqu'à eux.

Le claquement les fit plonger dans l'obscurité, seuls leurs halètements et les grognements de la créature à l'extérieur emplissant l'espace.

- Lumos ! lança Harry.

Une lumière bleutée apparut au bout de sa baguette, et Dorea et Drago firent de même. Ils virent alors que des montagnes d'or les entouraient littéralement. De ci et de là, une multitude de petites montagnes de gallions étaient disséminées partout, accompagnées d'objets en tout genre : coffres, bijoux, diamants, vaisselle…

Les trois jeunes gens avancèrent lentement, ne sachant où donner de la tête.

- Leur coffre est bien plus plein que le nôtre, remarqua Drago en grimaçant.

- Drago, ce n'est pas le moment, protesta Dorea.

- C'est simplement une constatation.

Dorea ne répondit pas, levant les yeux au ciel, puis s'efforçant de repérer la coupe d'Helga Poufsouffle.

- Comment est cette coupe, Potter ? interrogea Drago.

- En or, avec deux anses sur le côté.

- Comme les deux tiers de ce que contient ce coffre, soupira Drago avec dépit en saisissant un gobelet entre ses mains. Ah ! s'écria-t-il en lâchant le verre.

Ce dernier tomba au sol et se dupliqua.

- Ne touchez à rien ! s'exclama Gripsec, resté avec Bodrok près de l'entrée. Ils ont ajouté le maléfice de gemino et de flagrance. Tout ce que vous touchez se décuple et peut vous brûler.

À cet instant, Dorea heurta involontairement une petite table.

- Aïe !

Une brûlure l'atteignit sur le dos de la main. Les objets qui s'étaient renversés se décuplèrent. Drago et Dorea reculèrent, s'efforçant d'éviter les objets qui ne cessaient de se multiplier, comblant l'espace à proximité.

- POTTER IL FAUT SORTIR ! hurla Drago.

Mais Harry n'entendait pas. Il avait levé les yeux, pointant sa baguette vers une étagère au-dessus de sa tête.

- HARRY ! cria Dorea à son tour.

Ce dernier se hissa sur ses jambes et eut le malheur de toucher une vaisselle juste sous ses genoux.

- AAH ! DOTT', L'ÉPÉE !

Dorea, sans perdre une seconde, saisit l'étui qu'elle avait suspendu à son épaule, plongeant son bras à l'intérieur à la recherche de l'épée de Godric Gryffondor. Ses doigts se refermèrent sur la poignée, ressentant le poids de l'arme.

Elle la tira et se précipita vers Harry, escaladant le monticule d'or formé. Serrant les dents sous la douleur des brûlures sur sa peau, elle roula sur le dos et dégringola la petite montagne pour courir vers Harry, d'un pas presque chancelant. Elle lança l'épée au brun qui la rattrapa par la poignée.

- ON L'A ! fit Harry en lançant la coupe à sa sœur

Haletante Dorea, maintint la coupe entre ses mains, alors qu'Harry se précipitait vers elle. Il pit son poignet et tous deux tentèrent de grimper à nouveau la montagne d'or pour retrouver les autres collés à la porte. Mais les objets n'arrêtaient pas de se multiplier inlassablement, ce qui rendait leur ascension presque impossible.

Dorea, put voir le blond venir à leur rescousse, grimpant l'autre montant. Mais la rousse se retrouvait acculée, son corps menu ne faisant pas le poids face à la lourdeur des objets. C'était comme si elle s'enfonçait dans un sable mouvant. Elle tentait de se débattre, encore et encore, tenant fortement la hanse de la coupe dans ses doigts.

- DOTT' ! crièrent Harry et Drago d'une seule voix emplie de frayeur.

Elle balança alors ses bras sur les côtés, tentant de projetés les objets pour qu'elle puisse respirer, mais rien ne se passa.

- CE GENRE DE MAGIE DE NE MARCHE PAS ICI ! s'exclama Gripsec.

Alors qu'elle continuait à s'enfoncer, elle sentit deux mains saisirent ses bras et Harry et Drago la hisser de toute leur force. Ils dégringolèrent sur l'autre versant et Dorea prit une ample respiration, retrouvant enfin son souffle.

- IL FAUT PARTIR ! hurla Drago qui l'aida à se relever, alors que les trésors s'amoncelaient dangereusement pour presque les bloquer contre la porte.

Ils se tournèrent vers elle et c'est ainsi qu'ils réalisèrent que Gripsec tenait en main, la coupe de Poufsouffle.

- On a passé un marché, Gripsec ! s'exclama Harry.

- La coupe contre l'épée !

Harry serra les dents, sachant qu'il n'avait pas d'autre choix. Il lança l'épée au gobelin, lequel échangea la coupe avec Drago. Celui-ci la rangea rapidement dans le sac de Dorea. Gripsec saisit la main de Bodrok et la collait à la porte tout en leur adressant un sourire tranchant.

- Je vous ai dit que je vous aiderai à entrer. Je ne vous ai jamais dit que je vous aiderais à sortir !

Puis, la porte s'ouvrit. Gripsec et Bodrok sortirent, courant dans la galerie pour rejoindre les escaliers. Dorea, Drago et Harry les suivirent, mais déjà Gripsec se retrouvait au bas, émettant des tinkles d'alarme.

Harry, furieux, s'approcha de la rampe, hurlant après Gripsec. Dorea et Drago le rejoignirent, réalisant que Bodrok se teintait au centre du hall circulaire, mimant le fait qu'ils allaient, inéluctablement, se retrouver enfermés dans cette grotte sans échappatoire.

- Le salopard ! jura Drago. Heureusement, il reste Bodrok.

À cet instant, le dragon ouvrit sa grande gueule et cracha des flammes sur le gobelin, le réduisant aussitôt en cendres. Immédiatement, une odeur immonde de plastique brûlé s'éleva, envahissant l'air autour d'eux.

- Ah bah non, en fait.

Des gardes surgirent subitement de derrière une colonne, forçant les trois compagnons à se mettre à couvert, se réfugiant de part et d'autre de la galerie, derrière les murs de pierre.

- Nous ne pouvons pas rester ici ! s'écria Dorea.

- Non, tu crois ! rétorqua Drago depuis son abri, près d'Harry.

- Avez-vous une idée ? demanda ce dernier.

Dorea s'abaissa et aperçut le dragon qui se tenait juste au-dessous de la galerie. Se remettant à couvert, elle ferma les yeux un bref instant. Non… c'était impossible. Cela ne fonctionnerait pas.

Elle rouvrit les yeux et son regard se posa sur son frère et sur Drago. Il leur fallait quitter cet endroit, et c'était leur unique moyen d'évasion. Elle pointa sa baguette vers la rambarde et s'écria :

- Reducto !

- Dott', que fais-tu ?! s'exclama Drago.

- Je cherche un moyen de sortir d'ici !

Dorea se précipita vers le bout de la galerie et sauta sur le dragon. Elle glissa sur sa peau lisse, mais réussit à se rattraper à la crête et à enjamber son dos. Se baissant pour éviter les sortilèges lancés par les gardes venus les arrêter, elle se tourna vers l'étage où Drago et Harry la regardaient, la bouche grande ouverte, tandis que des flammes jaillissaient de la gueule du dragon.

- Alors, vous venez ?! s'écria-t-elle.

Harry n'hésita pas une seule seconde et la rejoignit, s'agrippant derrière elle.

- Typiquement Potter, ça ! fit Drago avec verve.

Puis, à son tour, il courut, sauta et se rattrapa à la crête, prenant place derrière eux. Dorea visa de sa baguette les chaînes qui entravaient les pattes de la créature et s'exclama :

- Lashlaback !

Le dragon poussa un couinement et redressa la tête. Dorea et les deux autres firent de même, et un puits de lumière apparut au-dessus de leurs têtes. Le dragon commença à battre des ailes, un courant d'air frais les frôlant. Il s'élança vers le mur devant lui, s'ouvrant sur les multiples tunnels qui se présentaient au-dessus de leurs têtes, hissa l'une de ses ailes, ses pattes s'accrochant à la roche, et entreprit de grimper à travers l'abysse menant directement au hall de Gringotts.

Sous leurs pieds, les gardes ne cessaient de leur jeter maléfices sur maléfices, mais plus le dragon montait, plus ils avaient du mal à les atteindre.

Dorea, ainsi qu'Harry et Drago, s'accrochaient à la crête comme si leur vie en dépendait. Ce qui était effectivement le cas. La jeune femme se risqua à jeter un coup d'œil en contrebas et hoqueta en constatant la distance qui les séparait du sol. Les ténèbres avaient entièrement englouti la grotte, et on ne pouvait même plus distinguer la salle circulaire menant au coffre des Lestrange. La rousse reporta son attention au-dessus d'elle, le puits de lumière se rapprochant à mesure que le dragon grimpait à travers la roche humide de la banque des sorciers.

- Protégez-vous ! cria Harry en apercevant la grotte se former en arche au-dessus d'eux.

Dorea se baissa, protégeant sa tête de son bras.

- Bombarda ! hurla Harry.

La roche explosa en mille morceaux, projetant des cailloux tout autour d'eux, tandis que la poussière les recouvrait et que le dragon mugissait, les hurlements d'épouvante s'élevant du hall juste au-dessus d'eux.

La créature monta alors, la lumière du jour les forçant à cligner des yeux. Le dragon se hissa sur ses pattes tandis qu'ils prenaient pleinement conscience de leur position, au milieu du hall de Gringotts, les gobelins courant dans tous les sens, tentant d'échapper au chaos.

Le souffle du dragon, ainsi que le leur, rythmait la cadence de leur fuite. Ils levèrent les yeux et aperçurent la verrière au-dessus d'eux.

- Et maintenant ?! s'exclama Drago.

Toujours la baguette en main, Dorea la pointa de nouveau vers les pattes de la créature, qui se raccrochaient au sol marbré de la banque et à la brèche abyssale juste en dessous d'eux.

- Lashlaback ! répéta-t-elle.

Le dragon mugit, grognant sous la douleur, puis remua ses immenses ailes, détruisant les comptoirs à proximité. Enfin, il se propulsa brusquement sur ses pattes, fonçant droit sur la verrière de la banque. Ils se courbèrent, protégeant une nouvelle fois leur tête, et le bruit du verre éclatant retentit avant que l'air frais ne les enveloppe.

Le dragon battit des ailes, semblant chercher comment s'élever dans le ciel.

Alors qu'il commençait à prendre de l'altitude, Gringotts s'éloignant lentement sous leurs pieds, ils perdirent de la vitesse, mais le dragon tint bon, redoublant d'efforts dans ses battements d'ailes. Leur vitesse augmentait, et peu à peu, la banque, puis les magasins, ainsi que les petites maisons du Chemin de Traverse, les immeubles environnants de Charing Cross Road, le quartier de Westminster, et enfin Londres s'étiraient sous eux avant qu'ils n'atteignent les nuages. Le dragon, progressivement, prit une position horizontale, et tous trois purent s'installer plus confortablement.

- Dott' ! Tu es un génie ! s'exclama Harry.

- Ouais ! Une idée de fou, mais quelle idée ! s'exclama Drago.

Dorea leur lança un franc sourire tandis que le dragon survolait la capitale, atteignant une vitesse de croisière.


Dorea grimaça, tandis qu'ils volaient depuis déjà un long moment. La luminosité du jour commençait à s'atténuer, mais ce n'était pas cela qui retenait son attention. C'étaient les picotements de douleur qui traversaient la marque des Ténèbres sur son avant-bras gauche.

Cela faisait des mois qu'elle ne s'était plus "réveillée". Le Seigneur des Ténèbres la croyant morte, il n'avait plus fait appel à elle. Cependant, elle prenait conscience que quelque chose était en train de se produire.

S'accrochant un peu plus à la crête et serrant les dents, résistante à l'envie de répondre à l'appel de Lord Voldemort, Dorea émit un gémissement de douleur, qui résonna derrière elle.

Elle tourna la tête et aperçut Drago se tenant le bras, la mâchoire contractée, tandis qu'Harry frottait son front. Ce fut à ce moment précis qu'ils prirent conscience que le dragon perdait de l'altitude.

Ils avaient volé durant des heures entières et la créature devait sans doute être aussi exténuée qu'eux.

Ils passèrent à travers les nuages, et, plissant les yeux, Dorea distingua des lacs et des montagnes se profilant au loin.

— Pourquoi perdons-nous de l'altitude ? cria Drago à travers l'air fouettant tel des bourrasques.

— Je n'en sais rien ! répondit Dorea. Il doit vouloir se reposer !

— Il est peut-être temps de transplaner, suggéra Harry, qui grimaçait de douleur.

— Sur un dragon ? Vraiment, Potter ?

— C'était juste une suggestion, Malefoy !

Le ton montait. Épuisés, la douleur leur tenaillait tous trois, que ce soit à cause de leurs corps courbaturés, de leurs mains pleines de cloques ou bien de la colère du Mage Noir résonnant à travers leurs cicatrices et leurs marques.

— Taisez-vous tous les deux ! leur hurla Dorea.

Les deux jeunes hommes se turent, et Dorea commença à réfléchir, faisant tourner ses méninges à plein régime. Le dragon, dont l'altitude diminuait rapidement, survola un grand lac entouré de collines verdoyantes. Jettant un regard en contrebas, son frère et le blond comprirent ce à quoi elle pensait.

— Tu n'es pas sérieuse, Potter ? cracha Drago.

— Hé, je te signale que c'est ça ou bien en s'aplatit contre la terre ferme et on se fait bouffer par un dragon ! répliqua-t-elle froidement. Choisis !

Harry jeta un coup d'œil sous leurs pieds, puis reporta son attention sur la rousse. Il hocha la tête, comprenant son projet.

— Dès que nous serons suffisamment proches, on saute ! cria Harry par-dessus son épaule. Directement dans l'eau avant qu'il ne se rende compte de notre présence !

Dorea acquiesça tandis que Drago écarquillait les yeux de surprise. Il observa le lac à son tour, avalant sa salive avec difficulté.

Le dragon s'abaissa encore dans le ciel jusqu'à ce qu'ils puissent voir le reflet de son ventre jaunâtre et écaillé.

— MAINTENANT !

Dorea, sans lâcher la crête, glissa sur le flanc de la créature, puis se lâcha, se laissant choir dans l'eau. À peine perçut-elle Harry et Drago à ses côtés avant de plonger dans le lac, créant une petite explosion d'eau autour d'eux.

La jeune femme ouvrit les yeux et réalisa que Drago remontait déjà. Elle tourna la tête et croisa le regard d'Harry. Un regard vide, comme s'il percevait quelque chose qu'elle ne pouvait voir. Elle lui agrippa alors le poignet et battit des jambes pour remonter.

Lorsqu'ils furent à l'air libre, elle prit une grande inspiration, tout comme le brun qui renaissait. Tous deux échangèrent un rapide coup d'œil, puis Harry nagea jusqu'au bord où Drago l'atteignit déjà. Dorea les suivit et bientôt, ils s'écroulèrent tous les trois sur la petite plage caillouteuse, toussotant et cherchant à reprendre leur souffle.

Dorea se retourna sur le dos, haletante, percevant également le souffle erratique d'Harry et Drago qui étaient de part et d'autre d'elle.

Ils restèrent ainsi, durant plusieurs minutes, le silence ambiant les apaisant peu à peu.

— Il sait, dit alors Harry, rompant soudainement le silence.

Dorea et Drago se redressèrent légèrement pour observer le brun, toujours allongé, fixant intensément le ciel.

— Il sait et il va vérifier les cachettes des autres Horcruxes. Le dernier – il était debout à présent – se trouve à Poudlard. Je le savais. Je le savais.

— Quoi ? demanda Drago, surprit.

— Qu'est-ce que tu as vu ? Comment peux-tu en être sûr ? demanda Dorea, tentant de garder un ton calme et posé pour ne pas trahir la panique qui l'envahissait.

— J'étais là au moment où il a appris ce qui s'était passé avec la coupe… Je… j'étais dans sa tête, il est…

Un frémissement le traversa. Dorea, malgré le frisson de froid qui l'assaillait depuis qu'elle était sortie de l'eau, ressentit également un frisson traverser sa colonne.

— Il est très en colère, il a aussi peur. Il n'arrive pas à comprendre comment nous avons pu découvrir l'existence des Horcruxes et maintenant, il veut être certain que les autres sont bien en sûreté. Il commencera par la bague. Il pense que le mieux protégé est celui de Poudlard, parce que Rogue y est et parce qu'il serait trop difficile d'y entrer sans être repéré. Je crois que c'est le dernier qu'il vérifiera, mais il pourrait y être dans quelques heures…

Drago lâcha un soupir sonore, se laissant tomber au sol tandis que Dorea se redressait un peu plus pour s'asseoir, une sensation nauséeuse naissant à force d'être allongée.

— As-tu vu où se trouve l'Horcruxe de Poudlard ? demanda Dorea en fronçant les sourcils, une main sur le cœur.

— Non, il pensait surtout à avertir Rogue, il ne s'inquiétait pas pour la cachette…

— Il faut prévenir les autres, suggéra Dorea.

— Comment ? s'exclama Drago. Ils doivent déjà être à Highclere.

— Nous devons partir tout de suite pour Poudlard, déclara Harry, ferme.

— Attends, Potter… tu proposes que l'on se rende à Poudlard… ce soir ? répéta Drago, incrédule. Non mais tu es devenu complètement fou, ma parole. On n'a aucun plan… on ne peut pas y aller comme ça et se pointer là-bas la bouche en cœur.

— Tu imagines de quoi il est capable quand il réalisera que la bague et le médaillon ont disparu ? Qu'est-ce qu'il fera s'il décide que la cachette de Poudlard n'est pas suffisamment sûre et qu'il déplace l'Horcruxe ?

Dorea sentit la bile lui monter à la gorge et se retourna à quatre pattes avant de vomir sur les cailloux dont l'humidité avait épousé la forme de son corps.

— Hé, Dott', tu vas bien ? demanda Harry en se précipitant vers elle, inquiet.

Elle sentit Drago écarter ses cheveux en arrière tandis qu'elle terminait son dégoût.

— Ce n'est… ce n'est rien…, dit-elle en se redressant. Ça doit être… toute cette tension.

Drago lui prit le sac, tandis qu'elle s'essuyait la bouche.

— Tu es sûre ? insista Harry, tu as l'air toute blanche…

— Tiens, prends ça, dit Drago en lui tendant une petite gourde.

Elle l'attrapa, alors que le blond en donnait une à Harry et prenait une troisième pour lui. Dorea fut ravie d'y trouver du jus de citrouille au lieu de l'eau, ce qui la revigora quelque peu.

— Granger les a remplis ce matin, expliqua Drago.

— Ça fait du bien, souffla Dorea.

— Bon, reprit Drago en se tournant vers Harry. Comment allons-nous procéder pour entrer là-bas ?

— On s'arrêtera d'abord à Pré-Au-Lard, répondit Harry.

— Pré-Au-Lard est infesté de Détraqueurs, Potter, contra Drago.

— On prendra la cape.

— Nous ne tiendrons jamais à trois sous la cape…

— Il commence à faire nuit, personne ne verra nos pieds !

Le ton montait à nouveau et Dorea ferma les yeux de dépit, consciente que les deux jeunes hommes n'allaient pas tarder à se battre. La jeune femme inspira et expira, tentant de calmer les battements frénétiques de son cœur. Elle réalisa que cela faisait plusieurs jours que cet organe pulsait plus rapidement que d'habitude, sans doute à cause de l'angoisse tout ce qui touchait à Gringotts et aux Horcruxes.

— Et les autres à Highclere ? Comment les prévenons-nous ?

— Il faut qu'un de nous s'y rende, proposa alors Dorea.

Le brun et le blond se tournèrent vers elle d'un seul mouvement. Elle se redressa, accroupie. Leurs yeux s'ouvrirent en réalisant ce qu'elle envisageait.

— Attends… tu ne comptes pas t'y rendre toute seule ?

— Il n'y a aucun risque, Drago.

— Et si les Mangemorts t'attendent là-bas ?

— Pourquoi m'attendraient-ils à Highclere ?

— Parce que tu as été vue sur le dos d'un dragon à Gringotts, il y a seulement quelques heures ! s'énerva Drago dans un sifflement rageur.

— Tu as entendu Harry ?! Tu sais bien qu'il est loin de se préoccuper de nous en ce moment même. Je n'en aurai pas pour longtemps. Je vais chercher les autres et nous transplanerons tous à Pré-Au-Lard pour vous rejoindre.

Elle vit Drago contracter sa mâchoire, puis souffler, cédant finalement au regard suppliant qu'elle lui adressait.

— Ok… on se retrouve à Poudlard.

Drago pointa sa baguette sur le sac qu'il tenait toujours. Une petite fiole jaillit et le blond la rattrapa au vol. Il versa un peu de liquide sur ses paumes qui cicatrisèrent aussitôt. Il la donna à Dorea, qui fit de même, tout comme Harry après elle.

Drago et Harry commencèrent à se déshabiller, ne faisant guère de cas de leur pudeur, et Dorea ne s'en formalisa guère. L'un étant son frère et l'autre l'ayant vu dans son plus simple appareil plus d'une fois, elle se remit à l'aplomb, se dirigeant vers l'eau pour mouiller son visage et sa nuque. Cela acheva de la requinquer, consciente que les heures à venir ne seraient pas de tout repos. Elle espérait néanmoins agir rapidement et atteindre Poudlard avant Voldemort, et surtout qu'ils en ressortent aussi rapidement que vivants, afin de trouver une solution pour détruire les Horcruxes avant qu'ils ne mettent la main sur eux. Ensuite… il ne resterait plus qu'à l'éliminer, lui. Et ce serait bien cela le plus difficile.

Puis la rousse revint vers les deux garçons et attrapa les affaires que le blond lui lança. Drago et Harry se retournèrent pour contempler le paysage tandis qu'elle se vêtit d'un jean, d'un t-shirt et d'un sweat. Alors qu'elle lacer ses baskets, lorsqu'elle eut terminé, ils replièrent leurs affaires et elle se redressa avant que tous trois ne se fassent à nouveau face, Harry tenant la cape d'invisibilité sous son bras.

— On suit le plan, dit-il. Nous, nous transplanons à Pré-Au-Lard, et toi à Highclere. Tu vas chercher les autres puis nous nous retrouverons tous au village.

— Quel point de rendez-vous ? demanda Dorea.

— À l'endroit où nous nous sommes embrassés pour la première fois, dit Drago. C'est plutôt caché du reste de la grande rue et surtout, il y a la Cabane Hurlante juste derrière pour s'y cacher au cas où les choses tourneraient mal.

— C'est entendu, acquiesça la jeune femme.

Il déplia la cape et les yeux métalliques de Drago brillèrent.

— Depuis le temps que je veux mettre la main sur cette maudite cape… murmura-t-il.

— Eh bien, mesure ta chance, puisqu'on va se cacher dessous, répondit Harry.

Drago se tourna vers la rousse, puis s'approcha d'elle avant de se pencher lentement. Dorea ferma les yeux tandis qu'il effleurait ses lèvres des siennes, d'un geste aussi sensuel que lascif. Alors que Dorea s'apprêtait à poser franchement sa bouche sur la sienne, le jeune homme se recula, un sourire narquois aux lèvres.

— Tu auras ton baiser lorsque nous nous retrouverons tout à l'heure, dit-il, accompagné d'un clin d'œil.

Il se dirigea alors vers le brun, qui observait les alentours, semblant n'avoir rien remarqué. Mais ses joues rosirent de malaise, trahissant son embarras.

— C'est bon, Potter, n'en fais pas une affaire d'État.

— La ferme, Malefoy, grinça Harry.

Dorea vit les deux jeunes hommes lui lancer un coup d'œil angoissé, mais elle fit un hochement de tête imperceptible pour signifier que tout irait bien. Peu après, Harry et Drago disparurent sous la cape, et quelques secondes plus tard, le plop retentissant indiqua à la jeune femme qu'ils avaient transplané.

Elle se tourna alors vers le lac, distinguant au loin le dragon qui se désaltérait sur le rebord de la rive. Elle ferma les yeux, réfléchissant à sa prochaine destination : Highclere Castle.

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Dorea sentit à nouveau le sol sous ses pieds lors du transplanage, la nausée, qui ne l'avait jamais vraiment quittée depuis qu'elle avait vomi un peu plus tôt, remontant en elle.

À travers la pénombre naissante, elle distingua le château de son enfance qui se dessinait à peine derrière la grille légèrement entrouverte.

Se précipitant vers elle, consciente que ses amis devaient déjà s'y trouver, elle ouvrit le portail, un grincement sonore résonnant dans le parc luxuriant du domaine.

D'un pas pressé, elle longea le chemin de gravier menant à la grande entrée de la demeure. Ouvrant l'immense double porte, les reliefs sinueux peints à la feuille d'or, sculptés dans le bois, se reflétant dans la faible lumière de ce début de soirée. Elle franchit l'entrée, puis le grand hall central. Rien ne semblait avoir changé depuis sa dernière visite. Peut-être la poussière s'était-elle accumulée, mais les lieux étaient totalement déserts, chaque meuble recouvert de draps blancs.

— Hé ! appela-t-elle d'une voix forte. Vous êtes là ?!

Elle chemina vers la bibliothèque, y jetant un rapide coup d'œil mais constatant que personne n'y était. Elle en déduisit qu'ils étaient probablement à l'étage. Prise d'une soudaine impatience, elle emprunta les escaliers, montant les marches deux à deux, se dirigeant directement vers le bureau de son père. Mais une fois encore, personne n'y était.

Fronçant les sourcils et commençant à trouver la situation étrange, elle rejoignit les escaliers, les redescendant d'un pas hésitant.

Ses amis n'avaient-ils pas eu le temps de rejoindre le château ? S'était-il passé quelque chose ? L'angoisse l'empara avec autant de brutalité que Bellatrix Lestrange, qui surgit devant elle.

Dorea se figea, la respiration coupée. La femme arborait un sourire goguenard ainsi qu'une toute nouvelle baguette. La jeune femme aperçut également du coin de l'œil Fenrir Greyback, sortant du salon bleu, ouvrant sa mâchoire, émettant un grondement profond.

Elle pensa furtivement à l'avertissement de Drago et se blâma de ne pas l'avoir écouté. Quelle idiote elle avait été.

— Tiens, tiens…, une revenante ! chantonna la Mangemort.

Puis elle s'avança vers elle, d'un pas mesuré, la fixant à travers ses paupières lourdes.

— Je crois que tu as quelque chose qui m'appartient, ajouta-t-elle en lançant un coup d'œil à la baguette que tenait Dorea entre ses doigts.

— Pas avant que vous ne me disiez ce que vous avez fait de mes amis, rétorqua sèchement la jeune femme.

Bellatrix se figea, la regarda, puis éclata d'un grand rire hystérique.

— Il n'y a personne ici, murmura Bellatrix. Mais je suis certaine que l'on peut attendre l'arrivée de tes amis.

Dorea sourit à son tour, soulagée. Ses amis n'étaient pas là et ils ne viendraient probablement pas.

— Si cela vous enchante d'attendre, pourquoi pas, répondit-elle d'un ton léger en haussant les épaules. En revanche, moi, j'ai des choses à faire. Bien plus importantes que d'attendre patiemment que vous me livriez à... Lord Voldemort ! s'exclama-t-elle avec force.

À cet instant, la grille à l'extérieur éclata dans une explosion sonore qui fit résonner les murs du domaine. Dorea vit Bellatrix jeter un coup d'œil par-dessus son épaule, ses yeux trahissant une crainte manifeste à l'arrivée de son maître.

— Je crois qu'il est légèrement furieux contre toi, Bella, murmura Dorea. Hé oui, la chambre forte des Lestrange n'est pas si infaillible que tu as pu le croire.

La femme, la bouche ouverte de stupeur, se retourna vers elle, le souffle coupé. Dorea pouvait entendre le froissement de la robe du Seigneur des Ténèbres glisser sur le gravier qui menait à l'entrée du château.

— Comment oses-tu ? siffla-t-elle. Je vais te livrer au maître…

— Tu as oublié une chose, Bella, interrompit Dorea, ce château n'est plus protégé. Ce qui veut dire que…

Et Dorea transplana brusquement. Alors qu'elle atterrissait sur le sable de Dunnotar et qu'elle courait vers les escaliers en bois flotté pour se diriger vers la demeure, elle entendit encore le cri rageur de la Mangemort résonner dans ses oreilles.

Elle tourna à droite et emprunta le grand portail, qui s'ouvrit à son approche. À peine avait-elle mis un pied dans le hall que sa grand-mère, son grand-père, sa tante, Ludwig et leur fils William sortirent de la salle à manger.

— Dorea ! s'exclamèrent-ils en se précipitant vers elle.

Elle s'arrêta au milieu de la salle, complètement essoufflée, se pliant en deux, un point de côté lui apparaissant.

— Dorea ! répéta sa grand-mère. Est-ce que tu vas bien ? Mon dieu, nous avons eu tellement peur ! On dit que vous avez cambriolé Gringotts. Est-ce vrai ? Est-ce vrai que vous vous êtes introduits à Gringotts ? Pourquoi avez-vous fait cela ? Hein ? Pourquoi es-tu partie ce matin sans rien nous dire ?!

— Grand-maman, stop ! s'exclama Dorea, rageusement en se redressant.

Émilie s'arrêta, fixant sa petite-fille avec surprise.

— J'ai très peu de temps devant moi, dit-elle, à bout de souffle. Vous-Savez-Qui est à Highclere à cet instant même.

— Oh mon Dieu ! fit sa tante, stupéfaite.

— J'ai réussi à lui échapper, rassura la jeune femme. Mais il faut que je prévienne les autres que Drago et Harry sont partis à Poudlard, dit-elle en se dirigeant vers l'escalier central.

Sa famille la poursuivit

— De quoi parles-tu ? s'écria Lord Richard. Tes amis sont partis à l'instant.

La jeune femme s'immobilisa.

— Quoi ? souffla Dorea. Ils… ils sont allés où ? À Highclere ?

— Non, Poudlard. Ils sont partis avec Gabriel et Remus qui les ont cherchés, expliqua Ludwig.

Dorea redescendit les quelques marches qu'elle avait déjà montées.

— Qu'est-ce que… qu'est-ce que vous savez ?

— Rien de plus. Ils avaient l'air très pressés, disant qu'ils n'avaient pas de temps à perdre.

La rousse ferma les yeux et sentit sa tête tourner. Elle se baissa, s'installant sur les marches, prenant la tête entre les mains.

— Dott' ? interrogea sa tante en s'accroupissant devant elle. Dis-nous ce qu'il se passe, demanda-t-elle avec douceur.

Elle prit ses poignets avec douceur, et Dorea se sentit contrite de lui faire face. Deirdre insista de son regard bleu océan. Le même que son père, et la jeune femme se retint de s'effondrer en larmes. Elle était épuisée, à bout de force, tant physiquement que mentalement. Surtout, elle se demandait comment elle allait les rejoindre. Elle avait fait une erreur de partir sans Harry et Drago. Elle aurait dû rester avec eux. Maintenant, elle était seule. Et pénétrer à Poudlard sans personne pour l'y aider ne serait pas une partie de plaisir.

— C'est vrai… nous avons cambriolé Gringotts… ce matin, dit-elle d'une voix blanche.

— Pourquoi ?

Dorea inspira et expira profondément, puis se lança.

— Parce que nous devions récupérer un objet. Un objet qui nous servira à détruire Vous-Savez-Qui.

— Je… je ne comprends pas, dit Ludwig en fronçant les sourcils.

La rousse se tourna vers son cousin, seulement âgé de neuf ans.

— Will, tu veux bien aller dans ta chambre ?

— Non…

— William, je t'en prie, insista l'aînée fermement.

— Mais enfin, je…

— William, fais ce que Dorea t'a demandé de faire, intervint son père sèchement. Va dans ta chambre !

Le garçon lança un regard mauvais à sa grande cousine et, d'un pas rageur, monta les escaliers. Dorea attendit que la porte de sa chambre se ferme brusquement, résonnant dans la galerie au-dessus d'eux.

— Bien, vas-y… dis-nous, reprit Deirdre.

— Le Seigneur des Ténèbres a partagé son âme en six parties, les enfermant dans des objets qui ont une valeur inestimable à ses yeux. Des… Horcruxes.

— Merlin… souffla Émilie.

— Un journal, une bague, un médaillon, une coupe, un serpent et enfin un dernier objet dont on ne sait pas grand-chose, poursuivit Dorea. Harry en a détruit deux et Dumbledore, la bague. Ce matin, nous sommes allés à Gringotts pour voler la coupe de Poufsouffle, un autre Horcruxe. Entre-temps, nous avons découvert que Vous-Savez-Qui a caché l'un d'entre eux à Poudlard. Harry et Drago sont partis là-bas, me laissant pour rejoindre Highclere afin de prévenir les autres qui devaient justement nous retrouver au château. Mais ils n'y étaient pas. Et tant mieux. À la place, il y avait Lestrange et Greyback. Alors j'ai appelé le Seigneur des Ténèbres pour détourner leur attention et je me suis échappée. Maintenant, il faut que je puisse les rejoindre à Poudlard et… je vous demande de ne surtout pas m'en empêcher, termina-t-elle en se relevant des marches.

Deirdre suivit le mouvement, et les adultes observèrent la jeune femme, tous immobiles, avec une expression totalement défaite.

— Est-ce que… est-ce que Tu-Sais-Qui sait que vous cherchez les Horcruxes ? demanda le grand-père.

— Maintenant, oui. C'est pour ça qu'Harry et Drago sont partis à Poudlard directement.

— Tu te rends compte que… Poudlard risque d'être assiégé, si ce n'est pas déjà le cas, dit Ludwig.

— Il faut que je m'assure que tout le monde va bien.

Émilie et Deirdre échangèrent un regard, puis Deirdre reprit la parole.

— Nous ne t'en empêcherons pas. Mais tu dois avant tout t'équiper.

— M'équiper ?

— Viens, dit Deirdre qui amorça un demi-tour tout en lui faisant un signe de tête pour lui indiquer qu'elle devait la suivre.

Fronçant les sourcils, Dorea talonna Deirdre, descendant la dernière marche sur laquelle elle était assise. La femme se dirigea directement vers la petite cour extérieure, donnant sur l'entrée, puis tourna à gauche, se dirigeant directement vers le hangar où, à une époque, son père l'avait dotée d'un petit bateau à moteur.

Deirdre défit la chaîne métallique qui maintenait les poignées ensemble. Elle laissa tomber la chaîne au sol et ouvrit les portes coulissantes. Ce que Dorea découvrit la laissa totalement ébahie.

Il y avait toujours bien le bateau, dont la coque commençait sérieusement à être usée. Toutefois, juste devant, se trouvait une magnifique moto sportive rouge. Sa moto.

— Gabriel l'a récupérée chez vous, à Londres, précisa Deirdre. Nous ne voulions pas que tu remontes dessus avec ta grand-mère. Mais… je pense qu'elle pourrait te servir.

— Tante Deirdre, je… je ne sais pas quoi dire.

— Un simple : « Je reviendrai vivante », me suffira.

Dorea pouffa, légèrement amusée par le cynisme de l'épouse Feldmann. Puis, elle reporta son attention sur la moto. Oui, elle allait rejoindre son frère et Drago à Poudlard. Et si Voldemort s'y trouvait déjà, alors qu'il se tienne prêt. Il était temps d'appliquer tout ce que son père et Albus Dumbledore lui avaient appris durant toutes ces années. Elle leva alors la baguette de Bellatrix Lestrange à ses yeux et la cassa en deux. Elle n'avait pas besoin de baguette. D'ailleurs, elle n'en avait jamais eu besoin.

C'est donc d'un pas déterminé qu'elle se dirigea vers la moto, ses yeux se teintant de cette brume ténébreuse qui lui était propre : le phénix noir faisait son retour.