Bonjour à tous ! Toujours un plaisir de vous retrouver pour un nouveau chapitre (je vous raconte pas la panique que j'ai eu en réalisant vendredi que j'avais toujours pas de nouvelle de ma bêta et de mon soulagement de voir le chapitre enfin dans ma boite mail).

Ensuite, je le répète, mais pour tout ce qui est actualités et autres, on peut me retrouver sur Twitter sous l'identifiant de PlumeEnBalade.

Maintenant, on peut attaquer les commentaires pour lesquels je ne vous remercierais jamais assez :

1804Falcon : Merci pour le compliment et le soutien, ça fait très plaisir !

Barukku Iris : Si tu ris c'est une bonne chose, on a besoin de rire dans la vie, alors, même si ce n'était pas le but de ce chapitre, c'est déjà cool. Aaaah, le confrontation, tu vas voir, j'en ai une autre ici aussi, j'espère que tu l'aimeras.

Lun'Art : eh bien, je vais être honnête... des gens me suivent, apparemment de mon lectorat... mais je sais pas qui est qui. C'est gênant. / je ne répondrais pas à cette question concernant le trio...nous verrons bien/ J'ai failli me tirer une balle dans le pied en faisant cette publication à l'avance, parce que, pour le coup, ben... j'ai failli ne pas avoir de chapitre pour ce week-end. Mes bêtas que ce soit Mai96 ou ManaY font un boulot toujours aussi monstrueux./ La façon dont Drago a été rembarré est importante. Les paroles de Harry vont beaucoup influencer les choses. Tu verras aujourd'hui / Je pars du principe qu'il s'est fait rabâcher l'importance du travail scolaire et qu'il veut que sa mère soit fier de lui. Pour ça il veut réussir là où elle a échoué donc ici, l'école. Après, concernant le mordant du garçon, soyons réaliste, les chiens ne font pas des chats, comme tu l'as dit. Contente en tout cas que tu aimes ça. / Dans le livre, il l'attaque en premier sans raison, comme ici. Sauf que contrairement à la victime qu'est le Harry d'origine, le mien a appris à bonne école à ne pas se laisser marcher sur les pieds. D'où le "clash"./ Rogue accepte plus de bien vouloir prendre du recul sur Harry pour faire le point et savoir s'il est vraiment un Potter comme James ou plus du genre Lily. Ils ne seront jamais amis mais ils se tireront pas dans les pattes. / Le côté bipolaire de Thatch n'est pas dû à sa solitude, mais contente que tu apprécies. Ah ba, la fierté, elle a prit un coup, mais ils sont en famille, donc, pas grave./ J'ai toujours du mal avec le Dumby manipulateur, c'est difficile de l'écrire correctement sans être caricaturale.

Linewhirosa : Je suis la reine des cliffhanger, tu devrais le savoir !/ Contente que la rencontre avec Rogue ait été une réussite pour toi. / J'ai pas dit qu'il perdait son agent double ! mais je confirme qu'il va s'en prendre pas mal dans la figure/ J'essaye de faire ce que je peux pour toutes mes fics,mais bon, quand j'ai les idées d'un côté mais pas de l'autre...

Kira07865 : Merci!

Misstykata : T'es ma imouto je pourrais pas te faire ça ! Et je proteste, je ne fais pas peur... du moins, pas tant que ça.

Lilireyna : je ne ferais aucun commentaire sur le retour de Marco~

Neko chan 124 : contente que tu trouves le chapitre émouvant.

maudinouchette : j'ai des chapitres bien plus long dans mes réserves, alors, attend un peu avant de t'émouvoir sur ce sujet.

DarkMoonOfShadow : on y est enfin à cette suite attendue.

blue firegreen : heureuse de savoir que tu aimes autant mes histoires./ On verra pour Rogue/ Je confirme, le film est giga./ Je ne me force pas à écrire ça coule tout seul, même si j'ai parfois des blocages scénaristiques (dernier exemple en date, la bataille du ministère)

Phoenix penna : merci encore pour ta longue review !

Cobra : j'ai une théière en fonte, tu veux vraiment la recevoir sur le crâne ? / Contente que tu trouves ce chapitre superbe et que tu notes "l'innocence" de Hermione devant le racisme de Drago./ Rogue s'est ouvert un peu trop vite devant une inconnue, donc, la scène n'est pas parfaite, mais on verra ce que ça apportera./

Guest : J'avoue que c'est une sacrée coïncidence, mais au moins, tu n'auras pas eut à la chercher pour comprendre.

Sebferga : On y est.

Cymbelyyne: Tu peux apaiser tes craintes, parce qu'à moins que ma bêta jette le tablier, j'ai encore soixante chapitre d'écrit derrière, donc, de la lecture, vous en aurez pour un moment/Heureuse de voir que tu trouves mon histoire addictive.

Arya39 :Me parle pas de flemme, j'ai un gros souci à ce niveau en ce moment / Ah ba, je pense qu'on saura jamais de pourquoi tu as songé à lui./Que Harry soit différent, c'est inévitable, on s'en doute, l'éducation n'est pas la même. Mais que tu retrouves de l'original dessous, en dehors des cheveux, c'est surprenant./Entraînement, rien de bien exceptionnel pour les lunettes/Rogue avait une image d'un mini-James Potter arrogant et là, il découvre un gamin totalement différent et une mère bizarre, on peut le comprendre. / C'est dans Golden Prince qu'on a la référence à la danseuse orientale et je pourrais bien le refaire un de ces jours dans cette fic / Faut changer un peu les choses, et j'ai des prévisions pour lui / Nan, Ace sera sage pour l'instant / J'aime pas le gigembre non plus, mais les petits pois secs au wasabi, j'en raffole. Pour me soudoyer, soit on m'en offre un paquet soit on me donne un paquet de Shocobon / patiente pour frapper Dumby, va, tu verras, tu le regretteras pas/ Ce genre de pensées, on va les retrouver, parce que l'intérêt de Dumby pour Harry est juste ultra malsain / Tu m'aides pas, parce que le cerveau est très con et il me fait voir que tout est impec, donc... ben, si tu pouvais être plus précise.../ On verra pour les jumeaux / tu veux la mienne en plus pour te tenir chaud ? Elle fait un agréable coussin.

Kathelen : comme tout le monde j'ai un logiciel pour lire de la musique et j'écris souvent avec. Donc, parfois, je tombe sur des morceaux et je me dis "ça irait super pour tel passage ou tel personnage". Par exemple, quand j'ai écrit la Première Tâche eh bien, j'avais The Arena de Lindsey Stirling qui m'a sauté à la figure par les miracles de l'aléatoire et je l'ai joué en boucle durant toute l'écriture de la scène. / J'ai vu le film et j'avoue avoir appris par cœur "This is me". Ce ne sera pas la dernière fois qu'on verra ces titres.

Maenas : c'est un plaisir de faire plaisir. J'écris pour moi à la base, pour me libérer le cerveau, mais si au passage, j'arrive à apporter quelque chose à d'autres, alors, c'est l'essentiel.

Mention spéciale à Misstykata et à son propre projet de x-over pour l'inspiration involontaire qu'elle m'a donnée pour le cours de vol.

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Deux bouteilles d'alcool avaient déjà pris une sacrée claque pendant la discussion des deux anciens commandants, et la boite de mouchoirs était vide depuis bien longtemps. Dans le lointain, on percevait la musique assourdie du bar pendant que les deux anciens pirates se remettaient de leur discussion. Ace s'était enroulée dans le châle qu'elle avait utilisait pour couvrir son fils quand celui-ci s'endormait ici, il fut un temps. Pas parce qu'elle avait froid, simplement parce qu'elle cherchait du réconfort. Thatch était avachi dans sa chaise, caressant d'un air absent le verre d'alcool vide devant lui sur le bureau, clairement perdu dans ses pensées.

- Il sait pas que tu habites le corps de sa mère ? se fit confirmer le roux.

- Je suis restée à la surface. Sa mère m'a demandé de veiller sur lui, rien de plus, rien de moins. J'attends qu'il soit plus vieux. Parce que je sais que ce jour-là, je perdrai mon enfant et que je préfère le perdre quand il sera capable de se défendre un minimum.

Thatch eut un reniflement sarcastique, s'attirant un regard noir de la brune.

- Tu envisages toujours le pire, t'as pas changé.

- J'ai élevé cet enfant, je pense pouvoir prétendre le connaître plus que toi, alors garde ton commentaire.

L'homme leva les mains en signe de reddition.

- On fait quoi, maintenant, monsieur positive attitude ? murmura Ace.

- Je continue mes recherches et tu vas m'aider avec ça.

La brune se contenta de lever un sourcil dans la pénombre de son bureau.

- J'ai une source d'information assez hard à décrypter pour retourner au bercail. Je l'ai trouvée par hasard dans un endroit de l'école qui s'appelle la Salle sur Demande. J'ai quelques théories que je peux pas expérimenter parce que je suis sous surveillance du nain de jardin géant qui sert de directeur de l'école.

- Donc, tu récoltes les infos et je les tente, c'est ça ? comprit la jeune femme.

- Yep.

- Il peut essayer d'intercepter ton courrier, t'en as conscience ?

- C'est pour ça que ton fils sera l'intermédiaire. J'espère qu'il est un bon comédien.

- Bien plus que moi. Harry est intelligent et instinctif. Marco aurait été heureux d'avoir un fils pareil.

Elle ferma les yeux dans l'espoir d'endiguer une nouvelle crise de larmes. Son frère posa une main sur son bras en signe de soutien, et le serra, se penchant par-dessus le bureau pour regarder la femme avec sérieux.

- On est ensemble dans cette galère, on va s'en sortir, ne t'en fait pas. On retrouvera tout le monde et tu pourras sauter au cou du piaf en lui disant qu'il est papa. Alors, accroche-toi. On va montrer à cet univers ce qu'il se passe avec deux commandants de Shirohige ensemble.

La brune eu un maigre sourire en acceptant les paroles de réconfort de son frère.

- Prête à envoyer chier tout le monde ? demanda le roux en présentant son poing au milieu du bureau entre lui et sa sœur.

- Ouep ! sourit Ace en répondant au check.

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Leur leçon de vol était enfin placardée sur le tableau d'affichage.

Et ils l'avaient en commun avec les Serpentard, ce qui en fit râler plus d'un.

Harry s'en foutait comme de sa première couche. On le laissait en paix, il faisait chier personne et ça, Malefoy l'avait saisi assez vite. Le blond pouvait néanmoins se montrer gonflant, et la semaine qui précéda la leçon, il le prouva, parlant à qui voulait et ne voulait pas l'entendre de balais volants et d'histoires à sa gloire sur une course poursuite avec un hélicoptère piloté par des Moldus. Il avait raconté une de ses histoires à proximité des Gryffondor jusqu'à ce que Dean lui demande gentiment d'arrêter ses conneries, ou au moins apprendre à dire correctement le nom de l'appareil à sa poursuite.

Malefoy n'était pas le seul à se vanter. A l'en croire, Seamus Finnigan avait également passé le plus clair de son enfance à faire des acrobaties aériennes en pleine campagne. Même Ronald racontait qu'il avait failli entrer en collision avec un deltaplane alors qu'il pilotait le vieux balai de son frère Charlie.

- Bravo le Statut du Secret ! se moquait à chaque fois Harry.

Cela avait le mérite de la faire boucler à plus d'un.

Quand on ne vantait pas ses compétences en vol, tous les élèves issus de familles de sorciers parlaient sans cesse de Quidditch. Ronald avait déjà eu une longue dispute avec Dean à propos du football, puisqu'il ne voyait pas ce qu'on pouvait bien trouver d'intéressant à un jeu qui ne comportait qu'une seule balle et où il était interdit de voler. Un soir Harry avait surpris Ron en train de tapoter une affiche de Dean représentant l'équipe de football de West Ham pour essayer, en vain, de faire bouger les joueurs. Cela l'avait bien fait rire. Le D., lui, était plus axé sports de combat, ce qui était normal avec ce que sa mère lui apprenait depuis des années. Dean et lui s'étaient plus d'une fois pris gentiment le bec sur l'intérêt du brun pour le catch, soi-disant que c'était que du chiqué et du cinéma. Ce à quoi il se voyait répondre que les footballeurs étaient des acteurs encore pires que les catcheurs puisqu'ils pleuraient pour des prunes et faisaient de la comédie pour faire chier le monde.

Pour les Patils, les balais, ça allait bien cinq minutes. Elles, elles étaient plus adeptes du tapis volant qui était malheureusement interdit en Angleterre. Pourtant, à les entendre, ça avait l'air ultra plaisant et confortable une balade en tapis volant.

Neville, en revanche, n'était jamais monté sur un balai. Sa grand-mère s'y était toujours opposée. Harry avait déjà dit ce qu'il pensait de la grand-mère avec un tact aux abonnés absents. À trop enrouler Neville dans du papier bulle, la vieille l'empêchait de se démarquer et de faire ses preuves. Si on arrêtait cinq minutes de lui dire qu'il était un incompétent et tout, le garçon pourrait se prouver talentueux. Harry se demandait néanmoins s'il n'y avait pas autre chose sous l'affaire. Parce que Neville parlait toujours de sa grand-mère, mais jamais de ses parents. Quand en passant, il l'entendit dire que la baguette qu'il utilisait était celle de son père, le D. avait compris que comme lui, son ami était orphelin. Avec innocence, Harry lui avait demandé si c'était sa grand-mère maternelle ou paternelle pour ensuite écrire une lettre acide à la vieille femme pour lui conseiller d'arrêter de projeter l'image de son défunt fils sur Neville, parce que ça ne ramènerait pas ce qu'elle avait perdu et qu'elle étouffait la personnalité de l'enfant qui n'avait rien demandé à personne. Harry attendait encore la réponse à sa lettre, même si c'était pour se faire engueuler.

Quant à Hermione, elle redoutait autant que Neville la première leçon de vol, car c'était quelque chose qu'on ne pouvait pas apprendre par cœur dans un livre – et pourtant elle avait essayé ! Harry avait réussi, à sa grande surprise, à la vexer en lui demandant si elle comprenait au minimum les informations qu'elle apprenait. Le tact et lui, ça faisait bien dix.

Le premier cours de vol sur balai devait avoir lieu le jeudi. Au petit déjeuner, elle leur infligea les stupides conseils en matière de vol qu'elle avait trouvés à la bibliothèque dans un livre intitulé Le Quidditch à travers les âges. Neville buvait ses paroles, dans l'espoir d'apprendre quelque chose qui pourrait l'aider à tenir sur un balai, mais tous les autres furent ravis que l'arrivée du courrier interrompe la conférence d'Hermione.

Harry fut très heureux de voir le retour de Yuki avec d'autres devoirs et leçons non magiques et des bonbons. Pas pour les sucreries, seulement parce que sa mère lui avait répondu et donc elle était toujours vivante. En lisant la lettre, il resta perplexe. Sa mère lui demandait de lui renvoyer le pot de caramels quand il serait vide parce qu'elle voulait tenter quelque chose avec.

Qu'est-ce que sa mère avait encore inventé ?

- Portgas… qu'est-ce que tu as dit à ma grand-mère ? demanda faiblement Neville qui n'arrivait pas à se détacher du parchemin entre ses mains que lui avait envoyé la vieille Londubat.

- Du moment qu'elle a compris mon message, c'est l'essentiel, se contenta de répondre le D. en buvant son jus d'orange d'un air faussement indifférent.

- Elle me dit que tu manques vraiment de tact mais qu'elle va prendre en compte les points que tu as soulevé. Mais qu'est-ce que tu lui as dit !

Harry ouvrit le pot de bonbons mous et le tendit au garçon.

- La vérité. Tu n'es pas ton père. Tu es toi. Il serait temps qu'elle le comprenne.

La bouche du garçon lunaire s'ouvrit et se referma en silence sous le choc, alors que Dean se servait dans le pot de caramels mous.

Hermione eut un soupir en secouant la tête, un petit sourire au coin des lèvres alors que Parvati luttait en vain pour ne pas rire.

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A trois heures et demie, les élèves de Gryffondor sortirent dans le parc pour se rendre sur le lieu de leur première leçon de vol. Le ciel était clair et les vastes pelouses ondulaient sous une faible brise. Le terrain se trouvait du côté opposé à la Forêt interdite dont on voyait les arbres se balancer à l"horizon.

Les Serpentard étaient déjà là, ainsi qu'une vingtaine de balais soigneusement alignés sur le sol. Harry avait entendu les jumeaux Weasley se plaindre de la qualité des balais de l'école qui se mettaient à vibrer quand on volait trop haut ou qui tiraient un peu trop à gauche.

Madame Bibine, le professeur de vol, arriva bientôt. Elle avait des cheveux courts et gris et des yeux jaunes comme ceux d'un faucon.

- Alors, qu'est-ce que vous attendez ? aboya-t-elle. Mettez-vous chacun devant un balai. Allez, dépêchez-vous !

Harry jeta un coup d'œil à son balai : il était vieux et pas en très bon état. Le truc bien cliché des vieilles sorcières. Est-ce que ce truc pourrait supporter son poids ?

- Tendez la main droite au-dessus du balai, ordonna Madame Bibine, et dites : « Debout ! »

- Debout ! crièrent les élèves à l'unisson.

Le balai de Harry lui sauta aussitôt dans la main, mais ce fut un des rares à le faire. Celui d'Hermione fit simplement un tour sur lui-même et celui de Neville ne bougea pas.

- Londubat, Granger, ce truc réagit comme un animal. Essayez avec de l'assurance et l'autorité, souffla le D.

Hermione inspira profondément, retint son souffle et le laissa ressortir pour calmer sa nervosité, avant de froncer les sourcils avec détermination.

- Debout !

Cette fois, le balai sauta dans sa main, lui tirant un petit cri de victoire. Elle leva un pouce à l'adresse de son ami qui hocha la tête. Neville, lui, n'y était pas encore, même si le balai faisait désormais des petits tours sur lui-même. Il sentait la peur du garçon qui aurait préféré rester les deux pieds au sol.

Madame Bibine leur montra ensuite comment enfourcher le manche sans glisser. Elle passa devant chacun pour corriger la position, pointa à Malefoy qu'il tenait très mal son balai, malgré toutes ses histoires sur ses exploits, mais finalement, ils étaient tous en position.

- Et maintenant, dit le professeur, à mon coup de sifflet, vous donnez un coup de pied par terre pour vous lancer. Frappez fort. Vous tiendrez vos balais bien droits, vous vous élèverez d'un ou deux mètres et vous reviendrez immédiatement au sol en vous penchant légèrement en avant. Attention au coup de sifflet. Trois, deux...

Mais Neville était si nerveux et il avait si peur de ne pas réussir à décoller qu'il se lança avant que Madame Bibine ait eu le temps de porter le sifflet à ses lèvres.

- Redescends, mon garçon ! ordonna-t-elle.

Mais Neville s'éleva dans les airs comme un bouchon de champagne. Il était déjà à trois mètres. Il monta jusqu'à six mètres. Poussant un juron japonais, Harry frappa le sol et décolla à son tour pour rejoindre son ami, laissant tomber sa robe de sorcier, l'air lui sifflant dans les oreilles alors qu'il rejoignait rapidement la hauteur de son camarade.

Il ressentit une joie intense en découvrant soudainement qu'il savait faire voler un balai sans avoir eu besoin d'apprendre. C'était quelque chose qui lui donnait une sensation merveilleuse de liberté. Lorsqu'il tira sur le manche pour monter encore un peu plus haut, il entendit s'élever de la pelouse les hurlements des filles qui le suivaient des yeux, une exclamation admirative de Ronald et les cris de banshees de madame Bibine. Peu importe ce qu'on disait, il avait juste l'impression d'être né avec un balai dans les mains.

Harry prit alors un virage serré pour faire face à Neville, le retenant juste à temps pour qu'il ne glisse pas.

- Oi ! Accroche-toi !

- J'ai… j'ai la trouille… gémit le garçon en se retenant de chialer.

- Regarde pas en bas, regarde-moi ! T'occupe pas du reste !

Le garçon hocha faiblement la tête, se forçant à fixer le brun.

- Tu vas incliner doucement ton balai vers le bas, okay ? Comme moi. Tout doucement…

Avec douceur, Harry inclina le manche vers l'avant et en tremblant, Neville en fit de même, fermant les yeux de peur.

- Ne ferme pas les yeux, c'est pire encore ! Reste avec moi !

Londubat rouvrit ses paupières alors que le D. lâchait d'une main son balai pour le poser sur celui de son camarade et ainsi, amorcer une descente lente vers le sol. Une fois les deux pieds à terre, Neville se dépêcha de descendre de son balai pour s'effondrer dans l'herbe, les jambes coupées.

- Tu vois, on a réussi ! encouragea Harry en lui frottant le dos pour se remettre de ses émotions.

- Monsieur Portgas ! Qui vous a donné le droit de quitter le sol !? rouspéta l'enseignante.

- Je me suis donné ce droit parce que vous êtes censée nous encadrer mais vous êtes restée au sol sans rien faire alors qu'il était sur le point de tomber et de se faire très mal ! rugit le D. en montant d'office au front. C'est vous qui auriez dû être là-haut, pas moi ! Vous êtes incompétente dans votre rôle d'enseignante !

La femme ouvrit et referma la bouche, prise de court par la virulence du gamin de onze ans alors que tout le monde dévisageait le D. comme s'ils le voyaient pour la première fois.

- Vingt point en moins et une semaine de retenue !

Le D. marmonna quelque chose en japonais pour montrer qu'il n'en avait rien à carrer et remit Neville debout.

- Il est en état de choc, je l'amène à l'infirmerie, et n'essayez même pas de m'en empêcher.

Sans un regard pour ses camarades, le garçon entraîna son ami tremblant et livide avec lui.

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Harry conservait un air buté en venant dîner ce soir-là.

- Alors ? s'enquit Parvati. On raconte que McGonagall voulait te voir.

- Détention deux semaines, répondit le garçon en s'asseyant à table.

- Tu en avais juste une à la base, nota Hermione. Que tu mérites, on ne traite pas les gens d'incompétent comme ça, surtout quand on est un novice.

- Granger, Neville aurait pu se blesser ou pire, se tuer si je n'étais pas aller le rejoindre ! C'est cette femme qui aurait dû le faire, pas moi !

Avec colère, il laissa tomber une grosse cuillère de purée dans son assiette.

- Je me suis récolté une semaine de plus parce que je l'ai insultée devant McGonagall. Mais je ne regrette pas ! Pour le coup, je suis privé de leçon de vol et je m'en contre-fou !

Une seconde cuillère de purée vint rejoindre la mini-montagne dans son assiette et il essaya de la noyer dans du ketchup.

- Amusez-vous bien tous les trois ! ricana Dean.

Harry releva le nez de son mélange pour regarder le garçon.

- Tout les trois ?

Hermione piqua un fard et se cacha dans son verre de jus de citrouille.

- Hermione et Malefoy t'ont défendu, lui expliqua Parvati. Oui, oui, ça nous a surpris aussi. Entre Miss Parfaite et le Prince des Serpentard, on s'y attendait vraiment pas.

- Mouches, Portgas, attention aux mouches, avertit Dean en refermant la mâchoire de son ami. Sinon, comment va Neville ?

- L'infirmière le garde en observation et le laissera rentrer ce soir. Pourquoi t'as pris ma défense, Granger ?

- Parce que tu avais raison en disant que c'était elle qui aurait dû porter assistance à Neville. Et Malefoy pensait la même chose, même s'il a eu l'air assez surpris de le dire tout haut.

Le D. se retrouva la bouche de nouveau grande ouverte, faisant que Dean la lui referma manuellement encore une fois.

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- Merci d'avoir pris ma défense, Malefoy.

Le blond se détourna du brun avec un air hautain.

- Je n'ai pas fait ça pour toi, Portgas. Je n'ai fait que pointer l'incompétence d'un enseignant, se justifia le Serpentard. La stupidité des Gryffondor est contagieuse.

Hermione allait ouvrir la bouche pour se défendre (elle n'était pas stupide !), mais Harry la coupa en éclatant de rire, s'attirant le regard perplexe des deux autres élèves.

- T'es un tsundere en fait ! Fallait le dire plus tôt ! ricana le D.

- De quoi ? Tu viens de m'insulter, non ? gronda le blond alors que des tâches rouges de colère commençaient à se former sur ses joues pâles.

- Tsundere, c'est un mot japonais pour décrire une personne froide à la limite de l'hostile, qui montre involontairement son côté amical de temps à autres. La phrase « c'est pas pour toi que je fais ça » est quasiment un aveux d'être un ou une tsundere !

- On est pas pote ! protesta le blond en devenant encore plus rouge, faisant pouffer de rire Hermione.

- Je comprends, Malefoy, t'en fait pas. Du moment que tu vires pas au Yandere, c'est bon pour moi.

Avant que les deux autres ne puissent lui demander ce qu'était un Yandere, madame Bibine débarqua, s'attirant trois lourds regards noirs. Elle les ignora aisément et les conduisit jusqu'à la salle des Trophées du troisième étage, leur disant qu'ils devaient les nettoyer sans magie et qu'ils ne pouvaient pas partir tant qu'elle ne leur dirait pas qu'ils avaient fini.

- Même si nous ne sommes pas totalement en tort, cela ne sert à rien de protester, Malefoy, coupa Hermione en voyant le blond sur le point de se plaindre. Plus vite on s'y mettra, plus vite on pourra aller se coucher.

Elle ramassa le matériel que leur avait distribué la prof et s'éloigna d'un air digne pour se planter devant une vitrine et se mettre au travail. En grognant, Malefoy en fit autant, suivi de Harry qui adressa un sourire froid à Bibine quand elle leur annonça qu'elle passerait voir où ils en étaient un peu plus tard.

Avec un soupir, le D. ouvrit une vitrine et retira sa robe, se rappelant que la boite de caramel était dedans. Il retira son jersey et sa cravate, laissant tomber le tout par terre.

- Granger, tu veux prendre le risque ?

Hermione se détourna de la vitrine qu'elle était en train de nettoyer et vit la boite de bonbons que secouait le brun. Elle hésita puis soupira.

- Tu as une très mauvaise influence sur moi, Portgas. Je t'assure, si ça me bousille mon appareil dentaire, tu me le paieras.

- Mets-le sous la langue et suçote-le comme ça.

- Je croyais que ta mère avait peu de bonbons chez vous ?

- C'est la secrétaire de maman qui lui demande de me les faire passer.

La boite de caramels glissa sur le sol jusqu'à Hermione qui s'en prit quelques-uns avant lui renvoyer le paquet en plastique dur.

- Malefoy ?

Le blond cessa de grommeler dans son coin pour regarder le brun, prêt à lui dire d'aller se faire mettre, avant de voir l'autre garçon secouer la boite de bonbons en invitation. Malefoy hésita un instant puis hocha la tête.

- Merci Portgas.

La boite glissa jusqu'au blond qui se servit avant de la renvoyer. Drago défit un des emballages et mit le caramel en bouche d'un air pensif avant de hocher la tête.

- Très bien, je l'admets, les moldus savent faire de bonnes sucreries.

- Je te passerai Charlie et La Chocolaterie, tu baveras en le lisant, en imaginant tous les bonbons dont il est question ! pouffa Hermione.

- C'est pas le meilleur choix comme lecture pour une fille de dentiste, pointa Harry en récupérant la boite.

Il la laissa par terre et vida totalement la vitrine pour la nettoyer.

- C'est le premier livre compliqué que j'ai appris à lire, se justifia la demoiselle.

- Les enfants sorciers s'exercent avec les Contes de Beedle le Barde Je trouvais l'histoire Babbitty Lapina drôle, quand j'étais petitavoua Drago.

Il rentra la tête dans ses épaules, s'attendant à des moqueries, mais c'était sans compter sur la curiosité hors norme de Miss Granger.

- Je me demande s'il y a un exemplaire de ces contes accessible à la bibliothèque…

Le Serpentard la regarda comme si elle avait deux têtes.

- Ben quoi ? J'ai le droit d'être curieuse et de vouloir découvrir, non ? Et toi Portgas, t'as lu quoi ?

- Issun-bôshi ! informa joyeusement le garçon. L'histoire est plus ou moins semblable à celle de Tom Pouce.

- La logique voudrait qu'on apprenne la langue locale avant une langue étrangère, Portgas, pointa Drago en s'acharnant avec un chiffon sur une coupe.

- C'est la langue d'origine de ma mère, donc, ta logique, je lui dis zut !

Hermione secoua la tête avec amusement avant de s'interrompre en voulant nettoyer un écusson.

- Portgas… viens voir.

Harry enfourna un bonbon dans sa bouche et alla voir Hermione accompagné par un Drago curieux. La demoiselle lui tendit délicatement l'écusson qu'elle avait dans ses mains. En toutes lettres, le nom de James Potter était inscrit sur le métal doré, avec la mention « attrapeur ».

- Forcément, si ton père faisait partie de l'équipe de Quidditch en tant qu'attrapeur, ta facilité avec un balai se comprend largement plus, nota narquoisement Drago.

Le D. caressa du pouce l'objet avant de le rendre à Hermione.

- Ils te manquent ? murmura la demoiselle.

- Pas vraiment. Si encore j'avais des souvenirs ou quoique ce soit pour comparer, peut-être, mais j'ai toujours vécu comme un Portgas. On peut difficilement regretter quelque chose dont on n'a pas de souvenirs, quand on a autre chose à la place. Ce que je regrette, c'est de ne pas avoir de père, c'est tout.

Il retourna à son poste. Il tira l'alliance de sa défunte mère de son col, l'observa un instant avant de la ranger et de reprendre le nettoyage.

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Hermione referma une énième vitrine en soupirant.

Bibine devait repasser mais ils ne l'avaient pas vue une seule fois et le château aussi silencieux n'était pas rassurant. Elle sursauta quand la porte de la salle s'ouvrit sur Neville. Les trois autres étudiants le regardèrent avec perplexité.

- J'me suis perdu, avoua le garçon.

Harry regarda sa montre sur son poignet et jura.

- Bibine nous a abandonnés ! Il est plus de minuit !

- Si on se fait prendre, je doute que dire qu'on était en retenue changera quoique ce soit ! siffla avec colère Drago.

Les trois jeunes se dépêchèrent de ranger les affaires, glissèrent dans un coin le matériel pour ensuite souffler les bougies qui les avaient éclairés dans leur travail jusque-là.

Au même instant, un bruit dans la pièce voisine les fit sursauter. Immobiles, les yeux grands ouverts en direction de la pièce en question, ils entendirent une voix honnie par toute l'école :

- Cherche ma belle, cherche bien, ils doivent se cacher dans un coin.

C'était Rusard qui parlait à Miss Teigne. Saisi à la gorge par l'inquiétude, Harry fit des signes aux trois autres pour qu'ils restent silencieux un maximum et aussi vite que possible, sans pour autant briser le silence, ils filèrent jusqu'à la porte opposée et parvinrent tout juste à la franchir avant que Rusard entre dans la salle des Trophées.

- Il y a quelqu'un qui doit se cacher quelque part, marmonna-t-il derrière eux. J'ai vu la lumière, ils ne doivent pas être très loin.

Ils étaient dans une merde profonde.

Suivi des trois autres, Harry s'engagea dans une longue galerie où s'alignaient des armures. Ils entendaient Rusard qui se rapprochait et Neville poussa brusquement un cri apeuré. Il se mit à courir, trébucha, essaya de se rattraper en saisissant le D. par la taille et tous deux tombèrent en renversant une armure dans un boucan épouvantable.

Le vacarme qui s'ensuivit aurait suffi à réveiller tout le château.

Tant pis pour la discrétion.

- ON FILE ! cria Drago en les aidant à se relever et ils se mirent à courir sans se donner le temps de se retourner.

Parvenus à l'extrémité de la galerie aux armures, ils prirent un virage serré et foncèrent à toutes jambes à travers un dédale de couloirs. Harry avait pris la tête du groupe avec son entraînement physique plus poussé. Pas que ça les aida beaucoup, parce qu'il n'avait aucune idée de l'endroit où ils se trouvaient, ni de la direction qu'ils suivaient, voulant juste mettre de la distance entre eux et Rusard. Ils passèrent derrière une tapisserie et s'engouffrèrent dans un passage secret qu'ils parcoururent sans ralentir l'allure. Ils se retrouvèrent alors près de la salle où avaient lieu les cours d'enchantements et qui était située à des kilomètres de la salle des trophées.

Quand on disait que cette école pouvait perdre facilement les nouveaux, ce ne sont pas des conneries.

- Ok, si on reste discret, on se fera pas prendre, souffla Harry en s'adossant à un mur pour faire redescendre la pression.

Neville, plié en deux par un point de côté, essayait de retrouver sa respiration en émettant toutes sortes de bruits bizarres.

- Si mon père apprend ce dans quoi vous m'avez entraîné, je n'en ressortirai jamais vivant, haleta Drago en se laissant glisser au sol.

- Dire… dire que j'étais… une élève parfaite… gémit Hermione. Il faut retourner à la tour de Gryffondor... Et on a intérêt à se dépêcher… où est ta salle commune, Malefoy ?

Le blond platine pointa le sol du doigt.

- Cachot. On est sous le lac.

- On trouve l'escalier et on se sépare. En attendant, silence. Neville, la tête au-dessus de ton cœur, sinon, tu vas tourner de l'œil.

Le garçon se redressa en hochant faiblement la tête et avec prudence, ils se remirent tous en route.

Ce n'était pas si simple, cependant. Ils avaient à peine fait dix mètres qu'ils virent quelque chose jaillir d'une salle de classe, juste devant leur nez. C'était Peeves, l'esprit frappeur. En les voyant, il poussa une exclamation ravie.

- Alors, les petits nouveaux, on se promène dans les couloirs à minuit ? Je devrais le dire à Rusard, déclara-t-il d'une voix vertueuse. Pour votre propre bien, ajouta-t-il, les yeux brillants de malice.

Mais oui, on te croit…

- Ok… combien pour ton silence ? demanda d'office Harry.

L'esprit frappeur cessa de caqueter et regarda le D. avec perplexité.

- Qu'est-ce que tu veux pour ne pas nous vendre ou au minimum nous laisser de l'avance, explicita Harry sous le regard ébahi des trois autres.

- T'es intelligent, gamin ! Je sens qu'on va bien s'entendre, toi et moi… Poudre à gratter dans les vêtements d'un Préfet ou je vous dénonce demain matin ! caqueta Peeves en se frottant les mains.

- C'est bon pour moi.

- Je vais te tuer, Portgas, gémit Drago en se prenant le visage dans une main.

- Fichez l'camp, lança Peeves. Je vous laisse un peu d'avance !

Le quatuor hocha la tête et se remit en course jusqu'au bout du couloir et une porte verrouillée.

- ÉLÈVES HORS DU DORTOIR ! hurla Peeves là où ils l'avaient laissé. ELEVES HORS DU DORTOIR DANS LE COULOIR DES ENCHANTEMENTS !

- On est fichus, gémit Neville tandis qu'ils essayaient vainement d'ouvrir la porte. C'est la fin pour nous !

Ils entendaient les bruits de pas de Rusard qui courait le plus vite qu'il pouvait, en dépit de son âge et de ses rhumatismes, dans la direction d'où provenaient les cris de Peeves. Harry fouilla ses poches à la recherche de quoi crocheter la serrure pour se faire pousser de la route.

- Pousse-toi, grogna Hermione.

Elle tapota la serrure avec sa baguette magique et murmura :

- Alohomora !

Il y eut alors un déclic et la porte pivota sur ses gonds. Ils se précipitèrent dans l'ouverture, refermèrent aussitôt derrière eux et collèrent l'oreille contre le panneau pour écouter ce qui se passait.

- Où sont-ils allés, Peeves ? demandait Rusard. Vite, dis-moi.

- On dit : où sont-ils allés s'il te plaît, quand on est poli.

D'autres pas se rapprochant de la localisation de Peeves se firent entendre

- Ça suffit, Peeves, ce n'est pas le moment de faire l'idiot. Par où sont-ils partis ? insista le concierge.

- Je dirai quelque chose quand on me dira s'il te plaît, chantonna le Poltergeist de son ton le plus exaspérant.

Mentalement, Harry encouragea l'esprit frappeur à continuer son manège. Ça leur laissait l'occasion de reprendre leur souffles.

- Bon, d'accord. S'il te plaît, céda le concierge.

- QUELQUE CHOSE ! Ha ! Ha ! Ha ! Je vous avais prévenu. Je dirai « quelque chose » quand on me dira s'il te plaît ! Ha ! Ha ! Ha !

Harry et les trois autres entendirent un bruit semblable à un petit ouragan. C'était Peeves qui prenait la fuite tandis que Rusard lançait des jurons furieux avant de s'en aller à son tour, soit pour les retrouvés ou se plaindre de l'esprit frappeur.

- Il pense que la porte est verrouillée, chuchota Drago. Je crois qu'on va s'en tirer.

- Permets-moi de douter… gémit Neville en tirant Harry par la manche.

Comme il insistait, Harry se retourna. Pendant un instant, il se demanda s'il ne faisait pas un cauchemar. Avec tout ce qui venait de se passer, c'en était trop !

Car ils ne se trouvaient pas dans une salle, comme il l'avait cru tout d'abord, mais dans un couloir. Plus précisément, dans le couloir interdit du troisième étage. Et à présent, ils comprenaient pourquoi l'endroit était interdit.

Devant leurs yeux, un chien monstrueux remplissait tout l'espace jusqu'à frôler le plafond. L'animal avait trois têtes : trois paires d'yeux étincelant d'une lueur démente, trois museaux qui les flairaient en frémissant avec avidité et trois gueules baveuses hérissées d'énormes crocs jaunâtres d'où pendaient des filets de salive épais comme des cordes et qui empestaient autant qu'un charnier.

Le chien le regardait sans bouger. S'il ne les avait pas encore croqués, c'était sans doute parce qu'ils l'avaient pris par surprise ou réveillé, mais à en juger par ses grognements qui roulaient comme le tonnerre, il n'allait pas tarder à leur bondir dessus. Et aucun des jeunes ne voulaient finir en chaire à pâtée.

- Ok, le chien. On a compris le message, assura Harry.

Le molosse plissa les yeux mais ne bougea pas.

- On s'en va, t'en fait pas.

Hermione chercha à tâtons la poignée de la porte et ils sortirent à reculons, claquèrent la porte derrière eux.

- Humhum ! toussota quelqu'un.

Les quatre enfants se figèrent.

- Maman va me tuer, elle m'a entraîné contre ça… gémit Harry.

Ils se retournèrent en tremblant pour tomber nez à nombril avec le grand professeur de Soins aux Créatures Magiques. Le professeur Newgate se tenait derrière eux, les mains dans le dos, un sourire au coin des lèvres.

- Que font donc quatre petits gnomes de première année seuls à minuit passé dans un lieu où il leur a été dit qu'il était interdit d'aller ? s'enquit tranquillement l'adulte.

- On était en détention, se justifia immédiatement Malefoy.

- On a eu des soucis durant la leçon de vol et le professeur Bibine nous a mis Har-Portgas, Malefoy et moi en détention ! Elle nous a abandonnés dans la Salle des Trophées en nous interdisant de partir sans qu'elle nous le dise, expliqua Hermione.

- Je me suis perdu dans les couloirs en revenant de l'infirmerie et je suis tombé sur eux, marmonna Neville en baissant la tête.

- On a réalisé l'heure et on voulait partir discrètement, mais Rusard nous a coupé notre porte de sortie. On a couru un peu au hasard pour lui échapper… et nous voilà…

Thatch soupira et secoua la tête, blasé par l'histoire qu'il entendait, comme s'il s'était attendu à une histoire aussi abracadabrante.

- Vous avez été contaminés par la malchance légendaire des D. Allez, je vous raccompagne et je toucherai deux mots à Bibine demain matin.

- Vous nous croyez ? s'étrangla Drago.

- Moui. Vous n'auriez pas mentionné un professeur pour sortir une histoire pareille, sauf si vous le faîtes chanter. On va d'abord te déposer chez les Serpentard, puis ensuite, on verra pour vous trois. Ralalala, les jeunes, j'vous jure…

Les mains dans les poches, il conduisit d'abord les quatre enfants jusqu'à la salle commune de Serpentard, au fin fond des cachots, laissant Drago devant un mur avant de tourner les talons pour qu'il puisse rejoindre son dortoir sans trahir le « secret ». Les Gryffondor morts de fatigues et de trouilles montèrent jusqu'au septième étage et au tableau de la Grosse Dame, accompagnés par le loup-garou qui humait tranquillement un air presque entraînant en marchant. Harry le connaissait, il en était certain.

- On va être puni ? demanda finalement Hermione avec une petite voix en jouant nerveusement avec ses manches.

- Nan, vous en faîtes pas. Je ferme les yeux pour cette fois. Et oui, gamin, y'a de forte chance que ta mère te botte le cul comme elle seule sait le faire, pour avoir porté aussi peu d'attention à ton environnement.

- Vous connaissez ma mère ? s'étonna Harry.

- Où êtes-vous donc allés ? demanda le portrait en voyant le groupe arriver, faisant sursauter les élèves qui n'avaient pas réalisé qu'ils étaient arrivés à destination.

- Aucune importance, répliqua Thatch au tableau. C'est ici que je vous laisse.

Il tourna les talons pour s'éloigner.

- Vous avez pas répondu à ma question, pointa le D.

Thatch eut un rire chaleureux.

- Je connais très bien l'allumette indisciplinée et sans instinct de survie qu'est Hiken. Bonne nuit les jeunes.

Et il tourna à l'angle d'un couloir.

- Bon, vous me donnez le mot de passe ? demanda la Grosse Dame.

- Groin de porc ? lui dit Neville avec hésitation

Le tableau pivota aussitôt. Ils s'engouffrèrent dans la salle commune et se laissèrent tomber dans des fauteuils, tremblant de tous leurs membres pour se remettre de leurs émotions et de la frousse qu'ils avaient eues.

Ils restèrent un long moment silencieux, essayant de faire sens à ce qu'ils avaient vécu.

- Mais qu'est-ce qui leur prend de garder un truc pareil dans une école ? dit enfin Harry. J'y connais pas grand-chose en créature magique, mais vu la taille du machin et de sa dangerosité, je peux dire qu'il a rien à foutre dans un couloir aussi fréquenté.

Hermione inspira profondément en chassant sa tignasse de son visage.

- Vous n'avez pas vu sur quoi il était ?

- Je veux pas te vexer, Hermione, mais il avait trois énormes gueules qui grognaient, j'avais pas la tête à regarder ses pattes, gémit Neville en retrouvant sa langue.

- J'ai aperçu quelque chose dans le noir, mais pas les détails, avoua le D.

- Il était sur une trappe, précisa la jeune fille.

- On l'a mis là pour garder quelque chose, donc.

Harry eut un rire légèrement hystérique sur les bords.

- Bon ben on a trouvé l'entrée des enfers ! conclut-il.

- C'est pas drôle Portgas ! rouspéta Hermione.

- Les cerbères sont censés être de bons chiens de garde, c'est possible qu'il garde quelque chose, pointa Neville.

- Mais quoi ? On est dans une école, kuso ! s'énerva Harry en se levant d'un bond.

- Cette école ne tourne pas rond, à moins que ce soit commun à toutes les écoles de magies du monde, maugréa Hermione. On était dans le couloir interdit. Un sort de première année nous a permis d'y accéder. Si l'endroit est hors limite parce qu'il est dangereux, on aurait dû mettre des protections plus importantes.

- C'est pas normal, confirma Neville.

La demoiselle se leva et les fixa d'un regard flamboyant.

- Ce soir, je vais me coucher, mais j'aurai des réponses, assura-t-elle.

- Rajoute mon nom. Mais après une nuit de sommeil, parce que j'ai le crâne en compote, renchérit le D.

- Vous êtes fou, marmonna Neville. Mais je suis d'accord que c'est pas normal.

- On en parle aux autres ? s'enquit Hermione.

Harry réfléchit un instant et secoua la tête.

- Je suis d'accord avec lui, avoua Neville. Connaissant Dean, soit il ne nous croit pas, soit il voudra voir le chien lui-même. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien garder dans cette école pour qu'on y mette un cerbère ?

Et une protection insuffisante pour que ledit Cerbère soit aussi facile d'accès.

Le trio se souhaita bonne nuit et alla se coucher.

- Portgas…

Harry se détourna de son pyjama pour regarder Neville qui se changeait dans la clarté de la lune.

- Merci de ton aide cet après-midi.

- Me remercie pas, les amis sont là pour ça.

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Harry était arrivé le premier à la bibliothèque pour faire ses devoirs ce samedi-là.

Il fit tomber les derniers bonbons au caramel dans sa main et remarqua un papier de couleur différente dans le fond, dévoilant maintenant que les sucreries ne prenaient pas toute la place. Le garçon fronça les sourcils et regarda autour de lui avant de plonger sa main dans l'emballage pour récupérer le papier. Il le lut en silence et discrètement, avant que ses sourcils sautent sur son front en voyant ce que sa mère lui disait.

C'était normal que le professeur Newgate semble la connaître, si c'était quasiment son frère !

Il plia le papier et le glissa dans sa poche.

On avait besoin de lui pour faire passer des documents au travers une possible fouille, donc ?

Il glissa l'emballage dans son sac et leva un sourcil en voyant Drago arriver à sa table avec un garçon à la peau sombre de sa maison.

- On peut s'installer ?

- Thomas aide Finnigan et les Patils sont entre elles. Du moment que t'es aussi civil avec Granger et Londubat que tu l'as été jeudi soir, c'est ok.

Il tendit une main à l'autre garçon.

- Portgas D. Harry.

- Zabini Blaise, se présenta l'inconnu en lui serrant la main.

Les deux garçons s'assirent à la table à l'instant où Neville et Hermione arrivaient. Si le timide garçon eut un instant d'hésitation, la demoiselle continua sa route et se présenta à Blaise avant de s'asseoir.

- Vous venez travailler avec nous ? s'enquit la lionne.

- On espère que l'osmose nous permettra de mieux apprendre et comprendre, répondit Blaise.

Drago déposa son sac à côté de celui de Harry et fouilla dedans.

- Tu en es où avec ton dossier sur les bézoards, Portgas ? demanda Drago.

- Bouclé hier, bon pour le prochain cours de potion.

Il jeta un œil au blond toujours penché sur son sac pour le voir glisser quelque chose dans le sien.

- Qu'est-ce qu'il a votre Préfet, à s'agiter comme ça ? demanda Zabini.

- Poil à gratter dans les pompes, c'est radical ! sourit férocement le D.

Neville cacha son envie de rire derrière son livre avant que le silence ne revienne sur la table d'étude. Enfin, jusqu'à ce que Rogue passe par là et ne les regarde avec deux yeux ronds.

- Un souci, professeur ? demanda Zabini alors que Neville se recroquevillait sur sa chaise et qu'Hermione se raidissait.

En silence, Rogue les regarda, hocha la tête avec une certaine satisfaction et tourna son attention sur Harry.

- Votre dossier, monsieur Portgas ?

- Fait. Pour résumer, si on prend en compte les différents types de bézoards, vu que les compositions sont différentes, on arrive forcément à des potions différentes. Pour ceux faits avec des débris médicamenteux, ça peut même avoir un effet inverse à ceux que l'on utilise en cours, en tant que poison et non pas antidote.

- Intéressant, j'attends de voir ça.

Il tourna les talons, laissant les quatre étudiants perplexes derrière lui.

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Harry redescendit dans la salle commune au pas de course. Il avait vu quelque chose d'intéressant par la fenêtre et pas question de laisser passer l'occasion. Il s'arrêta à la table de Neville, qui montrait à Hermione son herbier, glissant entre eux le journal que Drago lui avait donné discrètement ce matin-là, avant de sortir de la salle commune dans sa tenue civile, dévalant les marches à toute vitesse.

S'il en croyait le message de Malefoy, un coffre de Gringott avait été cambriolé dans la soirée de son anniversaire. Coffre apparemment vidé un peu plus tôt dans la journée. Un petit morceau de parchemin accroché avec un petit sort collant sous la photo indiquait que le coffre en question, le numéro 713, appartenait à Dumbledore.

Il ne fallait pas être Einstein pour deviner que ce qu'on avait voulu voler se trouvait désormais dans l'école et sous le chien à trois têtes.

Harry fit un dérapage dans le hall d'entrée et se dépêcha de rejoindre l'extérieur, le souffle difficile, filant vers la lisière de la Forêt Interdite. Comme il l'avait vu depuis la fenêtre de son dortoir, le professeur Newgate était là, faisant des katas d'un art martiaux quelconque en travaillant sur sa respiration. Il s'arrêta en voyant le gosse haletant devant lui et en profita pour boire un peu d'eau d'une bouteille qu'il avait posée au pied d'un arbre.

- Nanda ? s'enquit le roux.

- Je… je peux m'entraîner avec vous, oji-san ? demanda le petit brun en se redressant.

L'adulte termina de boire et reposa sa bouteille avec un sourire, avant de se mettre en garde basse, les bras levés avec ses mains ouvertes et un grand sourire aux lèvres.

- Montre-moi ce que tu as dans le ventre !

Harry était si occupé par ses cours, les rendez-vous de révisions auxquels Drago et Blaise se joignaient désormais et ses séances d'entraînement qu'il ne voyait plus le temps passer. Il ne s'était pas rendu compte qu'il était à Poudlard depuis déjà deux mois. Sa mère lui manquait, mais recevoir des lettres de sa part comblait le vide de son absence et lui assurait qu'elle était toujours vivante, sans compter qu'il faisait tout son possible pour la rendre fière de lui. A côté, il faisait passer entre ses devoirs par correspondance les documents que lui donnait discrètement Thatch à chaque entraînement. Le garçon avait essayé de les lire, mais c'était apparemment codé et il avait bien trop de chose à faire pour s'y atteler, même si les cours lui paraissaient un peu plus facile, maintenant qu'il avait assimilé les notions les plus élémentaires.

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Au matin d'Halloween, les élèves se réveillèrent dans une originale odeur de citrouille qui flottait dans les couloirs. Et apparemment le professeur Flitwick décida qu'il allait leur apprendre à faire voler des objets. Tout le monde en rêvait depuis qu'ils l'avaient vu envoyer le crapaud de Neville à travers la classe dans un magnifique vol plané digne d'un film à succès. Enfin, Harry espérait plutôt parvenir à faire décoller un objet d'un peu plus haut que trois centimètres comme il y arrivait sans sa baguette grâce à l'entraînement de sa mère. Le professeur demande des équipes de deux pour la pratique. Harry avait Neville pour partenaire, alors que Seamus était avec Dean. Ron, lui, dut faire équipe avec Hermione. Il était difficile de dire qui en était le plus fâché, Hermione ou Ron, puisque le rouquin était un goujat qui trouvait la moindre excuse pour se moquer de son goût pour la connaissance.

- N'oubliez surtout pas ce mouvement du poignet que nous avons appris, couina le professeur Flitwick, comme d'habitude perché sur sa pile de livres. Le poignet bien souple, levez, tournez, rappelez-vous, levez, tournez. Et prononcez distinctement la formule magique, c'est très important. N'oubliez jamais le sorcier Baruffio qui avait un défaut de prononciation et dont la femme s'est retrouvée avec un bison sur les épaules au lieu d'un vison.

Comme on dit, plus facile à dire qu'à faire, parce que tout ne se résumait pas à agiter sa baguette en marmonnant une formule. Seamus leva la sienne, fit quelques mouvements, mais la plume qu'il aurait dû envoyer dans les airs restait immobile sur la table. Il s'énerva tellement qu'il la toucha du bout de sa baguette magique et y mit le feu. Harry l'étouffa immédiatement en versant dessus la petite bouteille d'eau qu'il avait toujours dans son sac, avant que le professeur n'arrive pour réparer les dégâts. Il remplaça la plume et encouragea à réessayer.

- Finnigan, c'est ma mère qui met le feu à ce qui l'embête, ne l'imite pas. J'en ai assez d'une pyromane chez moi.

Il ignora les excuses bafouillées de son camarade de derrière pour se concentrer sur sa plume. Ce ne devait pas être plus difficile que sans baguette.

Son attention fut attirée par le rang devant lui où était Hermione avec Ronald qui n'avait pas beaucoup plus de chance que l'irlandais.

- Wingardium Leviosa ! s'écriait-il en agitant ses longs bras comme un moulin à vent.

Il allait éborgner quelqu'un comme ça.

- Tu ne prononces pas bien, lança Hermione en repoussant son bras quand il frôla son nez. Il faut dire Win-gar-dium Leviosa en accentuant bien le « gar ».

- Tu n'as qu'à le faire si tu es si intelligente, répliqua Ron.

- Wrong move, man, sourit narquoisement Harry.

Hermione releva les manches de sa robe en répondant au défi, donna un coup de baguette magique et articula nettement :

- Wingardium Leiviosa !

Leur plume s'éleva alors dans les airs, et s'immobilisa à plus d'un mètre au-dessus de leur tête.

- Bravo, très bien ! s'écria le professeur Flitwick en applaudissant. Regardez tous, Miss Granger a réussi !

Ce qui eut pour effet de porter à son comble l'exaspération de Ronald qui se laissa aller en boudant sur son bureau.

Harry retroussa ses propres manches, retira ses lunettes, fit craquer sa nuque et ferma les yeux, visualisant la plume flottant dans les airs avant d'incanter à son tour.

Neville poussa un cri et Harry rouvrit un œil pour réaliser que son bureau avait disparu.

Bam !

Tous les élèves levèrent le nez au plafond pour voir que le bureau du D. venait de le percuter pour retomber avec tout autant de force, se brisant sous le choc.

- C'est pas mal, monsieur Portgas, avec un peu moins de puissance, rit doucement Flitwick en réparant le bureau d'un simple sort. L'énergie nécessaire pour le faire sans baguette est largement supérieure à ce qu'une baguette utilise, apprenez à y aller avec plus de finesse.

- Haiii…

- Techniquement parlant, la plume s'est bien envolée, pointa Neville.

Harry retint son envie de rire et laissa son ami essayer à son tour.