Hello!

D'abord les remerciements! Merci à Gweeny, toujours au rendez-vous, n'hésitez pas à aller checker sa nouvelle histoire: " The Magic in me" - Gwen Who. C'est devenue avec le temps une amie, ( je ne touche toujours pas de royalties) mais si vous aimez les personnes qui se raclent un minimum la soupière pour vous fournir une fic de qualité, foncez. Cassandre03, Mane-je, bienvenue à vous et merci de vous embarquer dans l'aventure!

Une inconnue: J'espère transformer l'essai alors! Merci beaucoup en tout cas pour les reviews, j'adore essayer de créer de la complicité entre les personnages et je suis contente que les interactions soient efficaces et rigolottes.

Sapho1710: Bienvenue à toi dans mon monde! Bon ça fait un peu hôtesse bizarre mais hum rien de déplacé. Merci pour ta review!

Rainy: Petite parenthèse j'ai écouté du Linkin Park pour me mettre dans le bain et j'sais pas ça m'a rendu légère xD

Comme vous l'avez constaté, pas de publication mercredi, j'ai peut-être surestimé mon compteur de reviews mais je suis gentille et je poste un peu avant le week-end.

Bella se fait désirer... Oui oui j'en suis bien consciente ( en même temps c'est moi qui écrit l'histoire dooonc ...) Mais elle va arriver!

Pour celles (ceux?) qui se disent "Oui mais tu nous as promis un voyage, moi je ne vois rien ils sont où les pays", patience, je finis de placer les bases et on finira par décoller ne vous inquiétez pas!

L'histoire qui continue de se mettre en place doucement, je suis désolée si c'est un peu lent comme rythme mais je crois que je veux prendre mon temps et puis Rome ne s'est pas faite en un jour! Mais ne vous en faites pas, on rentrera en action avec l'exposition, les "termes techniques" et explications referont leur apparition! Pour j'espère votre plus grand bonheur!

Petite précision pour ce chapitre, nous allons à Paris, pour éviter une polémique à la "Emily In Paris" lol, je suis bien consciente que Paris n'est pas seulement comme ça, je ne suis pas américaine, ni une touriste, mais j'ai pris la décision de montrer Paris sous ses beaux jours. Il est rare que l'on prenne le temps d'admirer pleinement l'architecture, l'histoire des quartiers et pourtant il y a moultes choses à voir et faire, quelque soit la ville. C'est pour cela que j'ai voulu re découvrir Paris comme ça, aussi parce que bien souvent, j'aime regarder ce qui m'entoure et prendre le temps d'analyser, peut-être mon côté "artistique" qui aime décortiquer ce que je vois. Ou tout bonnement une envie de fraicheur. Vous pouvez penser que c'est cliché ou ce que vous voulez mais je suis sincère quand j'écris que tel ou tel endroit plaît à Edward car il y a forcément un peu de nous dans chaque histoire. Donc voilà, pardonnez à une rêveuse de vouloir vous conter Paris dans sa splendeur.

Précision numéro deux, j'ai conscience des problèmes actuels, ne pas les mentionner dans mon histoire ne veut pas dire que je détourne les yeux. Mais il y a tellement de problèmes et de points négatifs dans la "vraie vie" que je n'avais vraiment pas envie de les déplacer dans mon histoire. Alors pour une fois, mettons nous à la place de rêveur, à quoi bon rêver si c'est petit? Autant faire les choses en grand. Regardez moi, j'ai bien un majordome qui s'appelle Alfred ;).

Voilà pour les précisions, je tenais à vous le dire et que cela soit bien clair. Maintenant, place à la découverte, levez les yeux au ciel et projetez vous autant que vous le pouvez avec mes quelques mots. Bonne lecture et on se retrouve en bas.

N'hésitez pas à me dire ce que vous avez sur le cœur, vos pensées, ressentis etc... C'est malheureusement la seule manière de savoir si l'histoire vous satisfait et d'avoir un lien avec vous. Ce n'est pas avec gaîté de cœur que je vous demande ça, bien sûr cela me fait un immense plaisir d'avoir un petit mot de votre part mais c'est aussi une bonne manière de se situer. Même si ça fait un peu "je quémande" et que je trouve ça désagréable de le faire, c'est pour la bonne cause, donner du baume au cœur, du courage pour les recherches afin d'écrire la suite ! Et surtout, ça m'évite des gros doutes quant à l'intérêt de cette histoire. Alors pour celles, ceux qui prennent le temps de lire, un grand merci et pour les autres qui en plus font un petit coucou, infiniment merci du soutien. Pour les petits fantômes, je ne vous en veux pas le moins du monde.

Comme toujours prenez soin de vous, des autres et souriez!

Kaname.


Chapitre 2: Aigue-marine:

J'étais parti tôt de chez mes parents ce matin, je voulais prendre un petit déjeuner dans la capitale française. Il est vrai que les viennoiseries et leur pâtisseries sont vraiment bonnes. Je voulais acheter un cadeau à ma petite sœur, pas pour l'amadouer... Peut-être un peu quand même, avec elle, les choses passaient mieux quand on les emballait dans un foulard Hermès. Je déambulai près de l'église de la Madeleine après avoir acheté le dit foulard. Je redécouvrais les rues parisiennes, la rue du Faubourg St Honoré où se bousculait les grandes marques, les hôtels autour de la Concorde, la place Vendôme à deux pas, le quartier de l'Opéra Garnier non loin de là. J'aimais flâner dans ce quartier, mélangeant le 8ème arrondissement et le I er.

Pas loin du Louvre, se trouvait la rue St Anne, connu pour être la rue des restaurants et épiceries japonaises. Je continuais ma promenade vers le jardin du Palais-Royal, dégustant un café fraîchement frappé. L'édifice datant du Cardinal de Richelieu, ancienne résidence royale de la régence d'Anne d'Autriche à la famille d'Orléans, n'avait en aucun cas perdu de leur superbe. À la suite de cette période, le jardin fut modifié pour accueillir les allées et les galeries actuelles.

Je me sentais un peu comme Cocteau ou Colette, me demandant si ça leur faisait le même effet quand ils s'y promenaient pendant leur résidence. Mes pas me menèrent dans la Cour d'honneur où l'art contemporain marque les esprits, les colonnes de Buren sont toujours un lieu incontournable pour ses tournages, photos souvenirs et autres défilés de mode. J'aimais y déambuler comme un vrai parisien ou un parfait touriste, regardant la Comédie Française avec un œil appréciateur. Je m'arrêtai non loin de là, au Louvre des antiquaires pour flâner encore un peu en quête une nouvelle découverte à me mettre sous la dent avant de presser le pas pour aller voir le Louvre.

C'est perdu dans mes pensées après avoir visité une énième fois le musée que je me retrouvais assis sur un banc en face d'un des bassins du jardin des Tuileries, héritage de la reine Catherine de Médicis et entièrement redessiné par Le Nôtre pour mon plus grand plaisir, quand j'étais petit, je me souvenais que mon père, entre deux ventes d'horlogerie, m'emmenait ici et me louait un petit bateau pour jouer dans un des bassins. J'affectionnais vraiment le quartier du Palais-Royal. C'est plein de souvenirs en tête que je pris la direction de la rue de Rivoli, pour rejoindre ma petite sœur chez Angelina. De mémoire, ce salon de thé à la décoration Belle Époque, a été fondé dans les années 1900 par un autrichien. C'était une habitude que l'on avait mes sœurs et moi de se retrouver chez Angelina pour boire leur fameux chocolat chaud et déguster le Mont-Blanc, ce gâteau garni d'une meringue et de crème fouettée, le tout entouré de crème de marron, un vrai régal. À une autre époque, on aurait pu croiser Marcel Proust ou Coco Chanel, dégustant eux aussi les mêmes mets.

Je fus accueilli par un maître d'hôtel, me demandant si j'avais une réservation, je donnais mon nom et le suivi jusqu'à notre table dans une pièce un peu à l'écart. Ma sœur qui était déjà là le sauta au cou avant de me regarder avec dégoût

— Mais enfin Edward... Qu'est... Ce que... Mais tu n'as pas honte de sortir comme ça ?... Elle grimaça tant est plus devant ma mine déconfite.

— Bonjour ma chère sœur... Je lui tendis son cadeau histoire de la divertir et accessoirement pour m'éviter une leçon de style.

Elle me regarda pas dupe puis finalement, reconnaissant le sac de couleur orange avec un cordon marron fidèle à la marque, ses yeux commençaient à pétiller, je soufflait discrètement en voyant mon salut arriver.

— Ô tu m'as acheté un foulard ! Elle battait à présent des mains comme une enfant.

— Et non! Pour changer de tes innombrables carrés en soie, je t'ai pris une étole double face en cachemire.

Je la voyais déballer son étole, la tournant, regardant la couleur, touchant pour tester de sa douceur. Elle continuait son exploration en ouvrant la deuxième petite boîte tout aussi orange que le sac.

— Tu m'as pris un Twilly en plus! Elle le noua prestement autour de sa tête, le portant comme accessoire de cheveux. Je n'avais pas encore compris l'intérêt de cette pièce en twill, qui se portait au gré des envies.

Je souriais, content que mes trouvailles lui plaisent et aussi soulagé de voir que mon plan avait fonctionné à merveille, elle n'avait que de yeux pour ses cadeaux.

— Je t'ai commandé comme d'habitude !

— Tu as bien fait, je meurs de faim!

Elle me regardait à présent, puis elle sortit une pochette de son sac à main gigantesque.

— Je vois que tu as pris des bagages, tu comptes prendre l'avion? La taquinais-je. Elle me tira la langue pour toute réponse, ce qui me fit rire.

— Tu ne sais pas ce que représente un sac à main mon cher, toute notre vie est dedans! Fit elle solennelle.

— Si tu le dis...

Le serveur apporta les boissons et les gâteaux, la sœur farfouillait toujours dans son sac sans fond.

— C'est pratique quand tu as besoin de quelque chose rapidement...

Elle leva les yeux au ciel puis fit un petit cri triomphal après avoir extirpé son bloc-notes.

— J'ai noté toutes les informations pour l'exposition, tu n'auras besoin que de donner ton expertise et de choisir avec nous les pièces...

— Il me semble que je n'ai pas accepté... Je la rappelai doucement à l'ordre.

— J'ai carte blanche pour te recruter, de notre côté on va bosser la scénographie et toi, avec les deux autres commissaires d'exposition, tu feras en sorte de nous proposer la plus belle exposition mêlant minerais, gemmes et pièces de haute joaillerie.

— Je n'ai pas le temps... Je commençais à manger mon gâteau, sentant que ma sœur ne lâcherait pas facilement le morceau.

— Je l'ai bien dit au directeur du département mais tu le connais, il te veut toi, puisque tu es un des meilleurs dans ce domaine.

— Qui est le directeur? Je feignais l'indifférence, connaissant parfaitement le nom du directeur, puisque c'était mon mentor quand je faisais ma formation à l'Institut National de Gemmologie.

— Edward, je te connais, tu ne m'auras pas aussi facilement. Je sais très bien que tu joues sur le fait que tu viens d'un autre domaine et que tu as commencé comme archéologue mais arrête ça tout de suite, tu es maintenant reconnu en tant qu'expert aux multiples facettes alors agis comme tel. Dit elle sèchement sans pour autant perdre la petite lueur de fierté dans ses yeux.

— Très bien... Que veut Aro? Soufflais-je résigné.

— Tu vois quand tu veux... Aro a vu avec Eleazar...

— Ne me dis pas qu'il s'est permis de parler au doyen de l'université ! Grognai-je me sentant de plus en plus pris au piège, si mon ancien mentor parlait avec mon doyen, je pouvais dire adieu à la tranquillité.

— Je ne te le dis pas, je te l'affirme, donc comme tu les connais, au souvenir du bon vieux temps, Eleazar a fortement recommandé ta présence à Aro. Donc mon cher frère, on va commencer cette nouvelle aventure! Tu passeras chez toi prendre des affaires; et encore tu pourrais t'en passer, je pourrais venir avec toi faire du shopping! Et puis il suffit que tu appelles Jessica pour t'envoyer tes dossiers. Elle parlait sans cesse, comme si tout était simple, sans me poser la question de savoir au moins si j'en avais envie. Bien entendu, si elle l'avait posé, je ne lui aurai pas dit que j'étais excité par cette exposition et que ma curiosité allait être rassasiée, j'avais de mémoire quelques idées de joyaux de la maison Van Cleef & Arpels qui seraient parfait pour cette exposition.

— Et puis il y aura des activités autour de l'exposition en partenariat avec le département des minéraux. Tu pourrais d'ailleurs les animer toi même... Edward tu m'écoutes ?

— Hein? Oui oui... Dis-je en buvant mon chocolat.

Elle pianota à une allure folle sur son smartphone, souriant en recevant la réponse à son message.

— Aro t'attend à 17.00, ça me laisse le temps d'aller chercher le double de mes clés, tu viendras à la maison, pas besoin de t'embêter à réserver à l'hôtel.

Qu'est ce que je disais déjà? À oui avec Aro, Eleazar et Alice de mèche, adieu ma tranquillité.

— Tu sais je peux...

— Tututu Edward, ça nous rappellera notre jeunesse à la maison! Ensemble comme avant. Elle s'approcha de moi pour le faire un câlin. Parfois j'avais envie de partir loin de cette pile électrique qu'est ma sœur puis finalement, j'étais content de l'avoir près de moi. Je refermai mes bras autour d'elle, non sans secouer la tête de dépit.

— Tu ne peux pas me détester... Même si je suis pénible Murmura-t'elle. Je lui embrassait le haut du crâne, c'était certain, personne ne pouvait détester Alice, même si elle était enchantée à souhait.

On finissait tranquillement notre repas, tout en parlant de nos emplois respectifs. Alice me confirma qu'elle était sur la prochaine collection en l'honneur des rubis, elle m'avait avoué qu'elle désespérait de ne pas trouver les pierres tant convoitées. Le rubis en lui même est une pierre très recherchée, de la famille des corindons, composé d'oxyde d'aluminium et d'oxyde d'oxygène. C'est le taux de chrome définit l'intensité du rouge et donc qui le différencie du saphir qui lui désigne les corindons colorés. la carnation la plus recherchée est celle sang de pigeon, avec cette pointe de bleu. C'était la pierre favorite des maharadjahs, chahs sultans et autres califes, on dit souvent qu'un beau rubis dépasse aisément un beau diamant.

— Tu en as de quelles provenances ? Demandai-je curieux de voir le marché actuel.

— Mmmh du Sri Lanka, les Ratnapura et de la région de Chanthaburi grâce à Jazz.

— J'imagine que tu veux des sang de pigeon...

— Je me damnerai pour un rubis birman, tu le sais bien! Rigola-t-elle en poussant son nez.

— Ce n'est pas à toi que je vais apprendre que la rareté et la convoitise sont de paires...

— Tu as bien les émeraudes comme vice, j'ai les rubis!

C'est vrai qu'involontairement, on avait tous choisi des pierres différentes, Alice ne jurait presque que pour ses rubis, Rosalie était aussi froide que le bleu d'un saphir et moi je ne répondais plus de rien devant une émeraude. Notre mère avait plaisanté quant au fait que j'avais les yeux verts et que Rosalie avait les yeux bleus... Il manquerait plus qu'Alice ait les yeux rouges mais non elle avait les yeux aussi doux qu'une topaze impériale, ce mélange de jaune rosé Jasper quant à lui était un amateur de jadéite, la variété la plus cher de jade, le ton jade impérial qui se rapproche le plus de l'émeraude est le plus recherché. Jasper faisait pas mal de voyages au Cambodge pour parfaire sa collection. Les aztèques et les Mayas considéraient la jadéite comme plus précieuse que l'or, ce qui n'était pas peu dire quand on connaît le goût de ces civilisations pour ce métal jaune.

— Tu ne peux pas demander à Sam?

— Uley? Ça fait longtemps qu'il ne va plus sur le terrain, il négocie de temps à autre à Anvers mais il écume surtout les salles de vente pour des privés.

— C'est dommage, il était plutôt doué dans les fouilles.

— Que veux tu, il y a de plus en plus de personnes intéressées par la gemmologie...

— Oui enfin c'est un monde entre vouloir apprendre la gemmo pour faire de la lithographie et apprendre pour aller sur le terrain expertiser ou fouiller dans des mines. Claquais-je cinglant.

— Il faut de tout Edward. Tu es si buté quand il s'agit de partager le savoir des pierres, regarde tu as appris sur le tas...

— C'est différent, j'avais une base d'archéologie et d'histoire de l'art. Je répondais du tac au tac parfaitement de mauvaise foi.

— Quant aux journalistes je ne t'en parle même pas, tu es tellement intransigeant à ce sujet!

— Ce n'est pas ma faute si un ramassis d'inculte se pavane en sortant un torchon sous prétexte qu'ils savent que l'émeraude c'est vert! Grognai-je.

Ma sœur riait, sans même cacher son hilarité. Je la regardais en boudant.

— Tu es incorrigible, il y a des journalistes très bien. Tu vas devoir t'y faire, qui plus est avec l'exposition, tu risques d'avoir affaire avec la critique.

— C'est pourquoi nous sommes deux commissaires et que tu seras là pour représenter Van Cleef!

— Tu ne t'en sortiras pas toujours en faisant ça, un jour un ou une journaliste te laissera sans voix!

— J'attends ce jour avec impatience! Rétorquai-je grinçant.

— Aller viens espèce de grognon, je dois filer au travail et toi tu vas rendre une petite visite à Aro... Puis tiens quand tu y es, tu pourrais passer chez

Cédric Grolet, il a sa boutique dans l'hôtel Meurice à côté d'ici, tu y trouveras des pâtisseries fruitées en trompe l'œil parfait. C'est aussi pour ça qu'il a été élu meilleur pâtissier au monde.

— Tu devrais plutôt penser à son diabète !

— Que tu es mauvais Edward, Aro va très bien et de portera même mieux quand son chouchou lui apportera une pâtisserie.

— Je ne suis pas son chouchou! J'aidais Alice à enfiler son manteau et on se dirigeait vers la place Vendôme.

Je l'accompagnais devant ses bureaux avant de retourner sur mes pas chercher le St Graal enfin le Saint Sucre pour Aro. Il avait été mon mentor et son nom est des plus connu comme commissaire d'exposition, minéralogiste et professeur d'université. Je l'avais connu à Paris puis ensuite on s'était retrouvé à Stanford où il était professeur consultant, avant qu'il ne devienne directeur du département de minéralogie du musée d'histoire naturelle de Paris. Il est spécialisé dans la minéralogie environnementale et patrimoniale, c'est à dire l'histoire et la reconstruction des gemmes mythiques de l'histoire.

J'étais et je suis toujours fasciné par son parcours et sa dévotion, il est toujours en train de chercher à reconstruire les gemmes. Je marchais de pyramide jusqu'à gare de Lyon, coupant devant l'institut médico-légal de Paris pour traverser la Seine et rejoindre le jardin des plantes.

Je pris une grande inspiration, j'empruntai la grande perspective à la française donnant de l'entrée jusqu'au bâtiment où se trouve la grande galerie de l'Evolution. Au nord du jardin se trouve un paysage anglais qui regroupe un labyrinthe, le grand amphithéâtre, l'hôtel de Magny, la gloriette de Buffon, le directeur le plus connu du domaine et naturaliste nommé surintendant des jardins du Roy, le nom donné avant la Révolution, ensuite vient le jardin alpin et la ménagerie. J'étais fasciné depuis ma première visite ici, quand j'avais appris que le jardin de Plantes regroupait à la fois des jardins spécialisés, des galeries, une ménagerie et des serres. Buffon a contribué à faire en sorte que les lieux deviennent un des plus importants centres de recherche en Europe. Dans la culture, de nombreux écrivains, mentionnent le jardin, de Hugo à Balzac en passant par Verne. Rousseau s'inspire des serres pour son tableau La Charmeuse de serpents. Les bâtiments, dont le plus vieux date du XVIII ème siècle n'ont rien perdu de leur superbe. Je soufflai d'émotions, je pourrais vraiment en parler pendant des heures tant j'avais un lien particulier avec ce lieu.

J'avais maintenant atteint ma destination, me retrouvant devant l'entrée monumentale de la galerie de Minéralogie et de Géologie. Le bâtiment se divise en trois parties, l'aile droite abrite l'exposition permanente qui abritait jadis la bibliothèque, l'aile gauche était la galerie de Paléobotanique qui a été démantelée, quant à la nef centrale ou la galerie des colonnes, elle a une particularité d'être formée d'une succession de dôme vitrés soutenus par dix-huit colonnes, elle sert pour les expositions temporaires. Le bâtiment abrite encore l'amphithéâtre caché derrière une porte face à l'entrée principale, à l'époque de l'ouverture de la galerie, des cours publics y étaient donnés. Il y avait même les loges du Roi et de ses Dames, pour que le roi Louis-Philippe puisse assister aux enseignements. Le côté de l'aile droite se trouve le bloc de quartz fumé qui accueille les visiteurs. Je pouvais aussi voir une bannière sur l'exposition permanente qui se trouve dans la salle des cristaux géants, « Trésors de la Terre», je me fis la note mentale d'aller y jeter un coup d'œil.

Je déambulai dans la nef centrale, pour me rendre dans les archives. Je retrouvai Aro, perché sur un escalier en bois, farfouillant dans les armoires remplis de trésors.

— Hey, je ne savais pas qu'à ton âge avancé, on te laissait monter à des hauteurs aussi vertigineuses...

— Tu es si impertinent Edward. Il se retourna en me souriant, je lui souriais en retour.

— Bonjour Professeur!

— Bonjour cher confrère, je dois t'appeler comme ça maintenant? Ses yeux se plissait d'amusement, il descendit tout de même de son échelle.

— Haha, tu n'es pas obligé, juste Edward c'est parfait. Je me frottais la nuque gêné, je savais ce que je valais mais de là à me sentir au même niveau que mon mentor. Il était pour moi un des plus calé dans son domaine et sa passion avait été contagieuse. J'étais devenu complètement mordu .

— Tu es reconnu Edward, et c'est amplement mérité.

Je lui fis un signe de tête pour le remercier silencieusement.

— Je crois avoir entendu dire que tu avais besoin de mes services...

— Hahaha Alice a réussi sa mission !

— Je savais bien que c'était un piège! Je plissais des yeux, méfiant.

— Tu ne peux pas me reprocher de vouloir une équipe parfaite et qui de mieux pour m'entourer que mon élève talentueux?

— Tu sais que la flatterie ne te mènera à rien !

— Regarde, moi, où j'en suis... Dis tu toujours que la flatterie ne mène à rien?

Je riais de bon cœur, il était fort.

— Je m'incline devant ta sagesse.

— Tu n'apprendras pas à un vieux singe à faire des grimaces! Ria-t-il.

— C'est vrai. Je dois passer un entretien avec le directeur ou bien...?

— Pas de ça entre nous Edward, tu sais très bien que le directeur m'a laissé carte blanche pour les expositions. Il me fera confiance à condition que tu donnes tout ce que tu as!

— Tu sais que je vais toujours au bout des choses et que je veux faire les choses bien! M'emportais-je un peu vexé qu'il remette en doute mon intégrité.

— Ne te fâche pas comme ça, tu es toujours aussi impulsif! Je disais seulement que je veux le meilleur de toi parce que je sais ce que tu as à offrir. Il me fit des yeux grondeurs, suffisamment pour que je me sente comme un enfant prit en faute.

— Merci de m'accorder ta confiance Aro. J'apprécie vraiment.

— Allez viens, je vais te montrer les gemmes, on va sélectionner tout ça et ensuite, je t'expliquerai ce que j'attends de cette exposition. Bien entendu, tu as carte blanche pour me soumettre tes idées. On en parlera ensuite avec l'équipe qui s'occupe de la scénographie.

— Je te suis!

On se dirigea vers la réserve, d'un pas décidé. On allait commencer par trier les minéraux que l'on intégrera à l'exposition. J'avais bien compris que l'objectif de cette exposition était d'émerveiller le public tout en l'instruisant. La vie d'un bijou commençait dans les entrailles de la Terre lors de la formation des gemmes. Il fallait donc relier les minéraux aux hommes qui les transforment en parures. J'imaginais une scénographie poétique tout en étant didactique en trouvant un équilibre entre les contenus scientifiques du musée et les pièces de joaillerie de la maison Van Cleef & Arpels. Il y avait aussi des prêts personnels.

On regardait les différents minéraux disposés devant nous. Je tournai autour des vitrines pour chercher des idées.

C'est ainsi que l'on passa le reste de la semaine à trier, déplacer les minéraux. J'avais aussi dessiné un plan de la salle d'exposition pour y voir plus clair. J'imaginais maintenant beaucoup mieux la disposition et ce que je pensais être bien pour mettre le tout en valeur.

— Je pense que si on suit ce parcours - je montrai avec la pointe de mon crayon le parcours que j'avais imaginé - le public comprendra mieux la formation des minéraux, il découvrira ensuite la création des bijoux en se plongeant dans le savoir-faire. Cela sera à la fois chronologique et thématique. Pour que l'œil fasse immédiatement le lien entre les cailloux d'il y a 4.6 milliards d'années et le travail du joaillier.

—Tu comptes les disposer comment?

—Je lui expliquais mon plan, tout en montrant mes annotations pour l'éclairage. Je pense que j'avais bien ciblé ses envies et j'espérais qu'il le ressentirait comme ça.

Il prit une grande inspiration, ses prunelles brillaient d'une petite lueur.

— Et bien... il faudra voir avec les scénographes et peaufiner en détail le tout mais je peux te dire que je suis bluffé, tu réponds exactement à mes attentes et je suis ravi de t'avoir choisi. Je mettais pas en doute tes qualifications mais on est toujours satisfait de voir que l'on s'était pas trompé sur une personne et tu me le prouves encore!

— Je ne fais que mon travail et c'est avec plaisir, j'ai envie de transmettre au plus grand nombre et si j'arrive à faire comme toi, à donner envie aux autres de se passionner, je serai content.

— Tu as bien grandi Edward... En tout cas, je suis fier de toi et tu peux l'être aussi, tu transmets déjà par tes cours et l'impact de tes mots dans les revues ou autre participation.

— Tu dis ça parce que tu me connais depuis petit... Le taquinai-je.

— Tu n'as pas idée de mon désarroi quand tu as choisi archéologie et histoire de l'art ...

— Hahaha tu connais mon besoin d'apprendre, j'avais envie de... d'assouvir mon envie de me rapprocher d'Indiana Jones ! Plaisantai-je.

— Je suis vexé, je pensais que c'était moi ton idole! Fit il.

— Continue ton travail au lieu de pavaner vieux fossile!

— Oui boss!

— Ne m'appelle pas comme ça, je vais finir par m'y habituer! Riais-je.

Il secoua la tête en riant, on continuait comme ça, dans cette ambiance bonne enfant. Je commençais à fatiguer mais j'étais comme un enfant enfermé dans un magasin de jouets, j'étais à la bonne place au bon moment. C'était une sensation agréable d'être aussi en phase entre ses envies et la réalité. J'avais trouvé ma voie et ses multiples opportunités et ce n'était pas donné à tout le monde. Cela fait un peu imbu mais j'étais quelqu'un d'accompli et j'en étais fier. C'est sur ces bonnes pensées que je proposai à Aro de continuer de discuter autour d'un repas.

Je lui proposai de s'échapper au restaurant de la Grande Mosquée de Paris, il y avait une terrasse patio à l'intérieur tout à fait charmante. La soirée était bien avancée maintenant, le repas fut délicieux. Je hélai un taxi pour rentrer chez Alice, elle habitait un loft à Montreuil. Je montais à pas de loup pour ne pas la réveiller. Je m'endormis directement après ma douche, fatigué de ma journée mais satisfait.


C'est fini , pour celles qui lisent les mots de la fin, le prochain chapitre aura le droit à l'apparition de quelques personnes ! Le chapitre 4 sera consacrée à l'exposition, donc un peu de patience! Merci pour votre soutien et j'espère que l'on fera une longue route ensemble!

Si il reste des fautes, pardonnez mes yeux qui ne sont plus d'une première jeunesse... !

Encore une fois, désolée pour le pavé du début, je ne peux pas m'empêcher de parler et de dire ce que je pense ou ressens ^^'

A la semaine prochaine pour la suite=)