Bonsoir à tous ! Je profite d'une insomnie pour faire les publications mensuelles et vous remercier encore et toujours d'être au rendez-vous ! j'espère que le chapitre du jour sera à votre goût. Comme vous pouvez le voir, on approche de la fin de la 1er année. Il reste littéralement deux chapitres pour la conclure ! Vous avez la hype j'espère !
En avant pour les commentaires :
Shiho-Akemi : C'est quoi le mieux ? Savoir que le premier samedi de chaque mois, il y a un chapitre qui arrivera ou voir tout ce qui est dispo publier en bloc et attendre on ne sait combien de temps pour la suite ? De toute façon, comme je l'ai dit, j'ai plus de 80 chapitres d'écris, mais ceux publier, ce sont ceux qui sortent tout juste de chez la bêta, donc, un peu de patience :)
Lyra D Lupa Scamander : Je suis navrée, mais je me dois de te dire que tu seras déçue à ce sujet.
acetwolf94 : Well tere will be more. But it's still monthly.
Neko chan 124 : Contente de l'apprendre./ J'ai commencé à écrire le prochain chapitre pour "Recette pour un monde meilleur", mais je peux pas dire quand il sera prêt.
Maenas : Oui, c'était voulu ce bug, je me suis bien amusée à l'écrire (j'avais en tête l'image de Bayonetta qui rencontre Iustitia et qui râle parce qu'il faut que ce soit des tentacules) / Je suis certaine que si on leur avait laissé l'occasion, ces D. auraient dompté le tigre de Dawn. Après, ils l'ont peut-être fait mais on n'en sait rien. Ce qui a fait que Touffu s'est incliné, c'est le Haoshoku surtout par contre./ Cette fois, Ace réagit pas aussi violemment parce qu'elle s'est volontairement présentée sous ce nom et aussi parce que personne ne sait ce qu'il représente sur ce monde.
Algol D. DarkWalker: *insertion de la musique de David Goodenough*
Thunder-Death : Heureuse de savoir que c'était un bon chapitre.
noirecorbeau : Eeeet oui, et celui-ci est pas plus long. Encore un mois d'attente pour la suite !
Lun'Art : Et oui, c'est un vilain Miroir - ./ Les rumeurs sont ce qu'il y a de pire, et pourtant, on est pas encore en 2nd année. Et malheureusement, c'est le genre de chose qui peut pousser au suicide dans la vraie vie. Et pour les supporter, il faut être soit-même soutenu. Et la famille sert à ça, qu'elle soit de sang ou pas./Eh bien... le chapitre d'aujourd'hui explicite ce qu'il va se passer justement maintenant que la Pierre n'est plus au château. / Heureuse que le chapitre est été à ton goût encore une fois !
Tout le monde est bon ?! En avant pour la musique !
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Une semaine avant les examens et la retenue n'était toujours pas tombée. Le groupe se demandait même si on n'avait pas oublié qu'ils étaient censés avoir une colle. Harry s'était décidé à voir avec le professeur McGonagall à quoi on jouait dans cette école pour les punitions, quand il entendit un gémissement qui provenait d'une salle de classe, un peu plus loin. Il reconnut bientôt la voix de Quirrell.
- Non, non, ne recommencez pas... s'il vous plaît... implorait-il.
On aurait dit que quelqu'un le menaçait. Harry s'approcha doucement de la porte pour mieux entendre.
- D'accord, d'accord, sanglota Quirrell.
Un instant plus tard, il sortit en hâte de la salle en redressant son turban. Il avait le teint pâle et semblait sur le point de fondre en larmes. Il s'éloigna à grands pas et disparut, sans même voir le garçon coller contre le mur à proximité de la porte, tel un agent secret. Harry attendit que le bruit des pas se soit évanoui, puis il regarda à l'intérieur de la salle de classe. Elle était vide, mais il y avait de l'autre côté une deuxième porte qui était entrouverte. Il s'avança dans cette direction et jeta un œil sans reconnaître où ça menait.
Il fit demi-tour et fonça jusqu'au bureau de son oncle, le trouvant avachi dans son fauteuil, l'air plus mort que vivant, le regard dans le vague, tel un cadavre. Les cernes sous ses yeux ne mettaient pas en valeur l'homme charmeur et blagueur qu'était le professeur Newgate. Mais son état était compréhensible quand on savait que la pleine lune était le lendemain. Il prit tout de même la peine d'offrir un petit sourire à son neveu.
- /Tu es venu compatir à mes malheurs ?/
- /Tout mes bons sentiments avec toi, tonton./
Le loup eut un reniflement sarcastique avant de se redresser dans son siège, lui demandant ce qu'il voulait. Aussi, le garçon lui raconta ce qu'il avait surpris comme étrange discussion, l'enseignant se remit correctement sur son siège un peu plus, attentif malgré sa fatigue.
Quand Harry eut fini, Thatch se redressa au point d'être droit dans son siège, un air pensif avec pourtant un petit sourire sur le coin des lèvres.
- /On doit craindre quelque chose ?/ demanda l'enfant.
-/Nop. C'est juste moi qui suis bien content d'avoir pris les devants en demandant ce service à ta mère./
-/En parlant de maman, elle m'a dit qu'elle devait attaquer en justice ceux qui écrivaient sur elle et toucher deux mots au ministère pour qu'il arrête d'essayer de briser l'adoption… Tu sais où ça en est ?/
-/Elle doit lâcher la bombe dans la semaine. Allez, file, t'as certainement des choses à faire, surtout que c'est demain soir que tu seras en retenue./
-/Tu m'épargnes une visite chez McGo. Vous en avez discuté en salle des professeurs ?/
-/Le dirlo voulait absolument décider lui-même de comment et quand faire la punition. J'ai apposé mon véto avec Chourave, McGo et Flitwick. Vu qu'il s'en contrefiche carrément, je te dis d'avance à demain soir./
Harry fronça les sourcils.
-/Forêt interdite et c'est la pleine lune/ éclaircit l'oncle.
-/Comment il a réussi à devenir directeur d'une école ?/
-/Je me pose la même question !/
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Le lendemain matin, au petit-déjeuner, ils reçurent en effet leur confirmation sur la retenue qu'ils auraient ce soir-là, avec un rendez-vous avec Rusard dans le hall pour onze heure.
Il y avait vraiment des choses qui échappaient au D., parce qu'on leur disait que la forêt était interdite, parce qu'elle était dangereuse, et pourtant, on les envoyait y faire une détention. Pourquoi donc ?
Ils dirent au revoir à Dean et Parvati dans la salle commune et descendirent dans le hall d'entrée tous les trois. Rusard était déjà là, ainsi que Drago qui avait un air pincé.
- L'été se promet joyeux avec mon père, se contenta de dire le Serpentard.
- Accuse Harry, il a le dos assez large, conseilla Hermione.
- On arrête ces bavardages et on me suit, dit Rusard en les conduisant au-dehors, une lampe à l'huile à la main.
Docilement et avec résignation, les quatre élèves le suivirent.
Rusard leur fit traverser le parc, la mine réjouie, en leur faisant clairement la morale sur ce qu'il se passait quand on enfreignait les règles de l'école, sur ce qu'il pouvait faire dans le temps comme punition et son espoir de voir revivre les châtiments corporels, bref, la vieille époque. Donc, puisqu'ils allaient dans la forêt, il ne pouvait qu'être content, avec les risques de ne jamais revenir vivants.
La lune brillait, mais les nuages la masquaient par moments les plongeaient dans l'obscurité. Plus loin, on apercevait les fenêtres allumées de la cabane du garde-chasse. Ils entendirent alors une voix crier :
- C'est vous Rusard ? Dépêchez-vous, j'ai hâte de commencer.
L'immense individu qu'était Hagrid les attendait devant sa porte, la même arbalète en main que celle que Harry l'avait vu nettoyer quelques temps avant, et des carreaux d'arbalète en bandoulière. Avec lui, un gros chien noir, baveux, aux bajoues tombantes qui reniflait le sol en les attendant.
Définitivement une retenue dangereuse.
- C'est pas trop tôt, dit-il. Ça fait une demi-heure que j'attends. Salut les enfants ! Je suis Hagrid, c'est moi qui vous surveillerai ce soir.
- A votre place, je ne serais pas trop aimable avec eux, dit Rusard avec froideur. Ils sont ici pour être punis.
- C'est pour ça que vous êtes en retard ? répliqua Hagrid en regardant le concierge d'un air mauvais. Vous leur avez fait la leçon, hein ? C'est pas dans vos attributions. Vous avez fait votre part, à partir d'ici, c'est moi qui m'en occupe.
L'immense garde-chasse était tout sauf dupe et certainement bien au courant des ambitions de l'homme méchant qu'était le concierge.
- Je reviendrai à l'aube, dit le concierge. Pour récupérer ce qui restera d'eux.
- Ma mère n'aura pas besoin de démembrer mon oncle pour qu'il ratisse la forêt pour retrouver mes restes ! commenta narquoisement le D.
- Tu pourrais au moins faire semblant d'avoir peur, Portgas ? gémit Neville alors que le vieux concierge retournait vers le château, éclairé par sa lampe qui se balançait dans l'obscurité.
Drago se tourna vers Hagrid.
- Je refuse d'aller dans cette forêt, dit-il. J'ai un instinct de survie contrairement à Portgas ! Je préfère encore récurer les chiottes que faire un séjour dans cette forêt, alors qu'il y a des loup-garous sauvages et que c'est la pleine lune ! C'est pas pour rien qu'elle est interdite en temps normal !
Même si le blond faisant un effort pour rester maître de lui, sa voix trahissait sa peur.
- Il faudra bien y aller si tu veux rester à Poudlard, répliqua Hagrid d'un ton féroce. Tu as fait des idioties, il faut payer, maintenant.
- Allez, t'en fait pas, on est ensemble, on devrait s'en sortir, rassura Hermione en lui tapotant le dos.
- Je m'assurerai que ce soit ton épitaphe, Granger, même si je dois revenir d'entre les morts pour ça.
- Le simple fait que tu sois revenu au nom de famille montre que t'as peur. C'est le cas de tout le monde ici, sauf du suicidaire londonien, assura Neville.
- C'est ici que je dois me vexer ? demanda le D. qui les regardait faire sans rien dire jusqu'à présent.
Hagrid cligna des yeux devant l'étrange camaraderie du groupe, avant de reprendre son sérieux :
- Très bien, maintenant écoutez-moi bien, tous les quatre, parce que c'est dangereux ce que nous allons faire cette nuit. Je ne veux pas que vous preniez des risques. Suivez-moi par là.
Il les amena à la lisière de la forêt, leva sa lampe et montra un étroit sentier qui serpentait parmi les gros arbres noirs. Une petite brise fraîche et parfumée de senteurs nocturnes agitait leurs cheveux tandis qu'ils contemplaient la forêt. L'homme désigna quelque chose au sol.
- Regardez, vous voyez cette chose argentée qui brille par terre ? C'est du sang de licorne. Il y a dans les environs une licorne qui a été gravement blessée par je ne sais quoi. C'est la deuxième fois cette semaine. J'en ai trouvé une morte mercredi dernier. On en est à huit avec celles trouvées par le professeur Newgate. On va essayer de retrouver cette malheureuse bestiole. Il faudra peut-être mettre fin à ses souffrances.
Cela faisait une grosse flaque de sang, Harry avait la fulgurante impression que la pauvre licorne ne devait pas s'en être remise.
- Et qu'est-ce qui se passe si le je-ne-sais-quoi qui a blessé la licorne nous trouve avant ? demanda Drago sans parvenir à dissimuler la terreur qui altérait sa voix.
- Tant que tu seras avec moi et Crockdur, rien de ce qui vit dans cette forêt ne pourra te faire de mal, assura Hagrid. Ne vous écartez pas du chemin. Nous allons tout de suite nous séparer en deux groupes et suivre les traces dans des directions différentes. Il y a du sang partout, elle a dû errer dans tous les sens depuis la nuit dernière.
- Je veux Crockdur avec moi, dit précipitamment le Serpentard en regardant les longues dents du chien.
- D'accord, mais je te préviens, c'est un trouillard, dit Hagrid.
- Je compenserai avec mon courage à la pointe du suicide, annonça Harry en se rangeant à côté du blond.
Cela sembla surprendre encore plus Hagrid, mais il se contenta d'acquiescer.
- Alors, Hermione et Neville, on va d'un côté, Drago, Harry et Crockdur de l'autre (Harry eut une grimace devant cet usage non-autorisé de son prénom). Si l'un de nous trouve la licorne, il envoie des étincelles vertes, d'accord ? Sortez vos baguettes magiques et entraînez-vous dès maintenant. Voilà, très bien. Et si quelqu'un a des ennuis, il envoie des étincelles rouges pour que les autres viennent à son secours. Allons-y, maintenant, et faites bien attention.
La forêt était noire et silencieuse quand ils s'y enfoncèrent. Un peu plus loin, ils atteignirent une bifurcation. Hagrid, Neville et Hermione prirent le chemin de gauche, Drago, Harry et Crockdur celui de droite.
Ils avancèrent sans bruit, les yeux rivés au sol. De temps à autre, un rayon de lune traversait les feuillages et faisait briller une tache de sang argenté sur les feuilles mortes, avec juste la respiration du chien qui reniflait l'air. Le D. ne savait pas ce qui les attendait mais il espérait sincèrement que son entraînement leur soit utile pour survivre aux dangers de cette forêt.
- Je peux faire mon inculte ? demanda-t-il brusquement, tout bas.
- Je t'en prie, si tu trouves vraiment que c'est le moment pour ça, grommela Drago qui scrutait la moindre ombre pour ne pas se faire surprendre.
- Un loup-garou pourrait abattre une licorne ?
- Un loup normal, non. Le professeur Newgate y arriverait. Je crois que tout l'entraînement physique qu'il fait, et que tu suis pour je ne sais quelle raison, y est pour quelque chose. Les licornes ne sont pas faciles à attraper, ce sont des créatures qui ont des pouvoirs magiques très puissants. Avant ça, je n'avais jamais entendu dire qu'on puisse blesser une licorne.
Ils passèrent devant une souche d'arbre couverte de mousse. Harry entendit un bruit d'eau. Il devait y avoir un ruisseau à proximité. Il y avait toujours des taches de sang de licorne le long du chemin. Mais il manquait quelque chose…
- Drago…
Drago regarda son camarade qui venait de l'interpeller dans un murmure. Le D. était tendu comme un arc, sur ses gardes, alors que Crockdur commençait à trembler. Tirant le molosse par le collier, le D. le ramena avec lui derrière un arbre, vite rejoint par le blond. Avant que celui-ci ne pose de question, le brun lui plaqua une main sur la bouche.
La nuit reprit le dessus alors que les deux jeunes tendaient l'oreille.
Quelque chose rampait sur des feuilles mortes. On aurait dit le bas d'une cape qui traînait sur le sol. Harry scruta le sentier depuis leur cachette, mais quelques instants plus tard, le bruit s'était évanoui. Le chant des insectes et des oiseaux nocturnes revint, apaisant l'enfant. Le danger était passé.
- J'ai l'impression qu'on vient d'entendre le coupable, chuchota Harry. Ça ira ?
- Ouais. Sacrée oreille.
- Entraînement de survie de ma mère. C'est une barge quand elle s'y met, mais on s'amuse pas mal quand on part en escapade. Ne restons pas sur place, il pourrait repasser.
- Donne-moi la lumière, va.
- Laisse-moi dans le noir et je te le ferai payer.
Harry confia la lanterne qu'il se trimbalait depuis tout à l'heure à Drago et reprit la route en suivant toujours le sang, le sien pompant dans ses veines avec vigueur, faisant battre son cœur un peu plus fort sous l'excitation.
Les minutes passèrent, interminables. Leur ouïe s'affinait, ils percevaient chaque souffle de vent, chaque craquement de brindille. C'était grisant et effrayant, surtout dans le calme de la forêt endormie.
Cela faisait quoi ? Une bonne demi-heure ? Trois-quarts d'heure qu'ils marchaient ?
Pas la moindre idée.
Mais la forêt était de plus en plus épaisse à mesure qu'ils avançaient et le sentier devint presque impraticable, les obligeant à escalader des rochers et enjamber de très grosses racines. Harry avait l'impression que les taches de sang étaient plus abondantes. Il en vit sur les racines d'un arbre, comme si la malheureuse créature s'était débattue sous la douleur et la peur. À travers le feuillage d'un vieux chêne, il aperçut une clairière. Il fit signe à Drago de s'arrêter. Il y avait quelque chose d'un blanc brillant sur le sol. Ils s'approchèrent prudemment en se faisant comprendre de rester silencieux d'un simple échange de regard.
C'était bien la licorne. Elle était morte, comme le D. s'y attendait malheureusement.
Harry n'avait jamais rien vu d'aussi beau et d'aussi triste. Ses longues jambes minces s'étaient repliées dans sa chute et sa crinière étalée formait une tache gris perle sur les feuilles sombres. Elle ressemblait à une statue de nacre dans un écrin de velours sombre.
Il allait s'avancer vers elle lorsqu'un bruissement le figea sur place. Au bord de la clairière, un buisson frémit. Puis une silhouette encapuchonnée sortit de l'ombre et rampa sur le sol, comme une bête traquant un gibier. Harry, Malefoy et Crockdur étaient pétrifiés. La silhouette s'arrêta devant le cadavre de la licorne, pencha la tête sur le flanc déchiré de l'animal et commença à boire son sang.
Cela réveilla le jeune Portgas qui comprit immédiatement le danger.
Harry attrapa son camarade, le coupant en plein hurlement et se jeta avec lui derrière un arbre, une main sur la bouche du blond pour le faire taire même s'il était trop tard.
Malheureusement, Crockdur prit la fuite en aboyant, la queue entre les jambes. Pour le coup, il était certain qu'ils se soient fait repérer.
Le cœur battant, haletant et mort de trouille, les deux enfants restèrent derrière leur arbre. C'était digne d'un film d'épouvante. Prenant le risque, Harry glissa légèrement le long du tronc et jeta un œil vers la clairière.
La silhouette au capuchon avait levé la tête et il repéra le garçon. Du sang de licorne lui coulait sur la poitrine. La silhouette se releva d'un bond et se précipita vers lui. Paralysé par la peur, Harry fut incapable de bouger. Toutes ces années d'entraînements venaient de l'abandonner. Il ne pouvait que regarder la mort en face quand elle lui fonçait dessus.
Un hurlement perçant de loup brisa le silence lourd des lieux et une boule de poils rousse percuta l'étrange individu, engageant un combat féroce qui réveilla le D. Sans s'occuper de sa baguette, il se concentra sur ses mains et une simple idée : repousser.
La vague de magie repoussa légèrement la créature, bien assez pour que Drago jette à son tour un sortilège vers le sol au pied du monstre, le déstabilisant encore plus. Ainsi, la créature se prit un puissant coup de patte venant du loup-garou en plein dans le torse, ce qui l'envoya valdinguer au loin. Au même moment, on entendit des bruits de sabots qui galopaient derrière eux, puis quelque chose leur sauta par-dessus et fonça vers la silhouette et aida le loup-garou à la faire partir.
Harry soupira profondément et tomba à genoux, la tête dans ses bras.
Il était pathétique.
Sa mère l'entraînait pour se défendre et si son oncle n'était pas intervenu, il aurait pu lui arriver n'importe quoi. Sa mère s'échinait pour rien afin qu'il apprenne à se défendre.
Il releva la tête en sentant une truffe humide sur sa tempe, pour voir que le loup était juste devant lui, le regardant avec inquiétude. Le D. offrit un pauvre sourire à son oncle qui lui donna un petit coup de son museau avant de rejoindre Drago, l'observant des pieds à la tête malgré la nervosité évidente du blond. Pendant ce temps, Harry se concentra sur l'autre occupant des lieux.
Un centaure, très certainement. Corps de cheval et buste humain. D'apparence assez jeune, il avait des cheveux blonds et un corps de couleur claire.
- Ça va ? demanda le centaure en aidant Harry à se relever.
- Oui, merci. Qu'est-ce que c'était ?
Le centaure ne répondit pas. Il avait des yeux d'un bleu surprenant, comme des saphirs délavés. Il observa attentivement Harry et son regard s'attarda sur son front, lui tirant un maigre sourire.
- Tu es le petit de la meute de Newgate, l'héritier du nom des Portgas, dit le centaure. Il vaudrait mieux que tu retournes auprès de Hagrid. La forêt n'est pas sûre, ces temps-ci, surtout pour toi.
- Ah bah, ça on a vu, maugréa Drago en rangeant sa baguette.
- Vous savez monter à cheval ? demanda le centaure.
Les deux enfants secouèrent la tête.
- Je vais vous porter quand même, ce sera plus rapide. Je m'appelle Firenze, ajouta-t-il en pliant les jambes pour que les enfants puissent monter sur son dos.
- Vous n'êtes pas censé être un peuple trop fier pour faire ce genre de chose ? s'étonna Drago.
- Vous êtes des louveteaux du Commandant. Après tous les services qu'il nous a rendus, je peux bien faire ça, sans compter que ça ne me coûte rien.
Thatch poussa Drago du museau vers Firenze pour lui faire comprendre de grimper.
- Oji-san ? s'enquit Harry.
Thatch le dirigea à son tour vers le centaure.
Il y eut alors un autre bruit de galop et deux autres centaures surgirent des arbres, les flancs palpitants, couverts de sueur.
- Firenze ! tonna l'un d'eux. Qu'est-ce que tu fais ? Tu portes des humains sur ton dos ! Tu n'as donc aucune honte ? Tu te prends pour une mule ?
- Vous savez qui est ce garçon ? répliqua Firenze. C'est le fils Portgas. Plus vite il aura quitté la forêt, mieux cela vaudra.
- Qu'est-ce que tu lui as dit ? Souviens-toi, Firenze, nous avons fait serment de ne pas nous opposer aux décisions du ciel. N'avons-nous pas lu dans le mouvement des planètes ce qui doit arriver ?
- Je suis sûr que Firenze a cru bien faire, Bane, intervint le troisième de sa voix sombre.
- Bien faire ! s'écria le dénommé Bane avec colère, en frappant le sol de son sabot. Qu'avons-nous à voir là-dedans ? Les centaures se soumettent aux décrets du destin. Nous n'avons pas à nous promener comme des ânes pour aller chercher les humains égarés dans la forêt ! C'est le boulot du Commandant, pas le nôtre !
Sous le coup de la colère, Firenze se mit à ruer et les deux enfants durent se cramponner pour ne pas tomber.
- Tu ne vois donc pas cette licorne ? lança-t-il à Bane avec colère. Tu ne comprends pas pourquoi elle a été tuée ? Les planètes ne t'ont pas dévoilé ce secret ? Je me dresse contre ce qui se cache dans cette forêt, Bane. Même s'il faut pour cela venir en aide à deux jeunes humains. Surtout quand il s'agit d'aider le Commandant. Nous avons une dette d'honneur envers lui, vous semblez l'avoir oubliée !
Firenze partit alors au galop, et Drago essaya de s'accrocher de son mieux au centaure alors que Harry s'agrippait à sa taille, tandis qu'ils plongeaient dans la forêt, laissant les deux autres derrière eux, suivi aisément par Thatch qui courrait à leur côté.
Aucun des enfants n'avaient idée de ce qui se passait.
- Pourquoi ce Bane est-il tellement en colère ? demanda finalement Harry.
- Le plus important est plus ce qu'était cette chose ! protesta Drago.
Firenze ralentit l'allure et conseilla aux enfants de baisser la tête pour ne pas se heurter aux branches basses, mais il ne répondit pas aux questions. Ils poursuivirent leur chemin en silence, puis, alors qu'ils traversaient d'épais sous-bois, le centaure s'arrêta soudainement. Thatch en fit autant, la tête penchée sur le côté dans un geste de perplexité.
- Drago Malefoy et Harry D. Portgas, dit-il, savez-vous à quoi sert le sang des licornes ?
- Non, répondit Harry, surpris par l'étrange question. Dans les potions, nous n'utilisons que leurs cornes et les crins de leur queue.
- Moi je sais. On raconte que ça permet de rallonger la vie au prix d'une lourde malédiction, raconta Drago.
Thatch hocha la tête pour confirmer l'idée.
- Tuer une licorne est une chose monstrueuse, dit Firenze. Pour commettre un tel crime il faut n'avoir rien à perdre et tout à gagner. Le sang de licorne permet de survivre, même si on est sur le point de mourir, mais à un prix terrible. Car il faut tuer un être pur et sans défense pour sauver sa propre vie, ce qui est un acte honteux et égoïste. Pour cela, dès l'instant où les lèvres touchent le sang, ce n'est plus qu'une demi-vie, une vie maudite, que l'on reçoit.
Les deux enfants observèrent la tête de Firenze que la lune parsemait de taches argentées.
- Qui pourrait être désespéré à ce point ? se demanda Harry à haute voix. Si on doit être maudit à jamais, mieux vaut mourir, non ?
- Pour le coup, je suis d'accord avec Portgas, approuva Drago.
- Oui, cela serait mieux, en effet, approuva le centaure. A moins qu'on ait simplement besoin de survivre suffisamment longtemps pour pouvoir boire quelque chose d'autre, quelque chose qui redonne la force et la puissance, quelque chose qui permette de ne jamais mourir. Jeunes enfants, savez-vous ce qui a été caché dans l'école ?
- Du tout, avoua Harry.
- C'est peut-être mieux ainsi. Je pense, par contre, que vous connaissez quelqu'un qui a passé des années à guetter la moindre occasion de retrouver son pouvoir, qui s'est cramponné à la vie en attendant sa chance.
Drago eut l'impression qu'une main de fer venait de se refermer sur son cœur.
Non, il n'avait pas besoin de ça, pas maintenant.
- Le Seigneur des Ténèbres, comprit-il. Ce qu'il y a dans l'école doit pouvoir l'aider à retrouver son pouvoir, c'est ça ?
- Le gars que je suis censé avoir anéanti quand j'étais bébé ? se fit confirmer Harry.
- Oui.
- Harry ! Drago ! Vous n'êtes pas blessé ?
Hermione courait vers eux avec Neville. Hagrid essayait de les suivre en soufflant comme un buffle.
- Ça va très bien, répondit machinalement Harry. La licorne est morte, Hagrid-san. Elle est dans la clairière, là-bas.
- C'est ici que je vous quitte, dit Firenze tandis que Hagrid se précipitait vers la clairière. Vous êtes en sécurité, à présent.
Les deux jeunes se glissèrent à terre pour voir leurs deux amis les rejoindre immédiatement.
- Bonne chance. Les planètes ont changé, il y a dix ans, annonçant une révolution. J'espère qu'elles ont raison. Fils Malefoy. Prends garde à la croisée de chemin. Soit réaliste dans ce que tu veux et sauve ton nom.
Il fit demi-tour et s'en alla dans les profondeurs de la forêt. Harry le regarda s'éloigner en frissonnant et rapporta son regard sur Drago étrangement pâle et silencieux.
- Drago ? appela Hermione.
- Rentrons au château. Londubat expliquera ce que voulait dire le centaure.
Et sans un mot, il s'éloigna vers l'école, laissant les trois Gryffondor perplexes.
Parvati et Dean étaient tombés endormi dans la salle commune en attendant leur retour. Harry hésita, puis se tourna vers les deux autres.
- Demain, faut qu'on parle, mais pas ce soir, et je préfère pas les impliquer dedans.
Les deux autres se regardèrent mais déjà Harry réveillait les deux autres pour leur dire qu'ils étaient rentrés, avant de monter se coucher.
Mais il ne dormit pas.
Il se mit en pyjama et s'allongea dans son lit, les rideaux fermés, les yeux grands ouverts. Les paroles de Firenze le perturbaient. Il entendit Neville et Dean monter en discutant à voix basse et se mettre au lit. Le D. passa ses mains sur son visage et les regarda.
Elles tremblaient.
Plus que les mots du centaure, sa paralysie l'effrayait bien plus.
Tout l'entraînement et tout ce qu'il avait vécu ne l'avait pas préparé à ça. Tout le travail de sa mère n'avait servi à rien.
Contre sa poitrine, le médaillon contenant la luciole de feu de sa mère se mit à chauffer.
Demain à l'aube, il lui écrirait, afin de la rassurer. Il devait aussi parler à Drago.
Tant à faire.
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Bon, Malefoy jouait à l'anguille.
Zabini n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait avec son ami, outre que le blond s'était apparemment confié à Nott.
- J'ai pas les détails, mais le centaure lui a rappelé la place des Malefoy durant la dernière guerre, expliqua Theo habituellement si discret. Mon père a fait son choix aussi et il a pris en compte les erreurs passées qui nous ont pris ma mère. Pour Drago, c'est un peu plus compliqué.
- En quoi ? s'étonna Harry. Je suis désolé, ma question doit paraître stupide, mais je nage en pleine confusion.
- Tu cherches à savoir et comprendre, c'est un point pour toi. Disons que là où moi, je n'ai que mon père qui a fait la bêtise, Drago a plus de monde dans sa famille. Et si la rumeur qui prétend que le Seigneur des Ténèbres est vraiment vivant s'avère vraie, il n'aura que deux choix possibles. S'aligner avec les siens et tuer quelqu'un qu'il considère, même s'il ne l'avouera pas, comme un ami. Ou rester dans ton camp et devenir un traître.
- Ow.
- Disons qu'il a ignoré le problème jusqu'à présent, malgré le rappel de son père à Noël.
- Et sa mère ?
- Elle songe à ce qu'il faut pour s'assurer que peu importe la situation, les Malefoy soient respectés et bien vus. Et même si y'a de gros doutes sur ce qu'il s'est passé ce soir-là, il y a dix ans, tu restes le Survivant, donc, quelqu'un avec qui on doit bien s'entendre pour appuyer politiquement sa famille.
- Je vois. Je dois donc m'attendre à ce que Théodore Nott Senior me contacte pour avoir mon appui dans une quelconque décision politique ?
- Seulement si tu cesses de me graisser la patte avec les sucreries que tu reçois de chez toi. Je prendrais bien le pari de faire un tour dans une confiserie moldu.
- Adresse-toi à Thomas pour ça, je suis pas fou pour embarquer ma mère là-bas. Puisque Drago m'évite clairement, tu peux lui faire passer un message ?
- Dis-moi.
- Même si je serais triste s'il choisit sa famille, je comprends parfaitement. Parce que j'ai vu ma mère faire des montagnes de conneries pour m'offrir une belle vie et qu'elle est mon seul trésor. La famille est un bien très précieux.
- Je transmettrai.
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Ace consacrait sa journée à la part légale de ses affaires et ses soirées à son rôle dans l'Underground.
Deux bureaux pour deux parts de sa vie.
Pour l'instant, du moins, elle n'était pas dans les bureaux.
Non, elle était dans le gymnase, s'entraînant au Haki sensitif comme le lui avait recommandé Thatch pour se remettre à niveau : combat avec les yeux bandés et les oreilles bouchées.
Elle s'était prise quelques pains dans la figure avant de parvenir à les esquiver et à les rendre, mais c'était déjà un bon début et surtout, une méthode de décharger son stress. Un bon moyen de réveiller des compétences somnolentes et dubitatives qu'elle avait laissées stagner.
Elle n'était pas une politicienne, pourtant, elle allait devoir jouer à ça dans quelques heures, parce qu'elle avait rendez-vous avec un avocat magique pour allait au ministère. Elle ne connaissait pas le tact, elle marcherait sur le pied de beaucoup de monde, des gens très certainement important. Pour éviter de faire n'importe quoi, elle devrait se mordre la langue.
Elle para une nouvelle attaque et riposta d'un coup de pied avant de sursauter quand quelqu'un lui retira le casque de ses oreilles.
- Patronne, un gars veut vous voir, dit un des hommes qui bossait pour elle.
Ace retira le bandeau de ses yeux et aida le pauvre homme qu'elle avait à moitié assommé à se remettre debout. Elle le salua avant de sauter hors du ring. Elle passa une serviette derrière sa nuque et attrapa une gourde avant de suivre le vigil qui était venu l'alerter. Elle verrait qui était la personne qui voulait la voir et suivant le visiteur, elle ferait l'effort de passer sous la douche et de se mettre autre chose que son tee-shirt trop grand, informe et trempé de sueur, qu'elle utilisait pour ses entraînements. Elle pénétra dans le hall de l'agence pour voir Vernon Dursley qui adressait un regard noir au mur devant lui.
La D. but une gorgée de sa gourde et fit signe au vigile qu'elle s'en chargeait, avant d'aller à la rencontre de l'homme obèse, tirant une certaine satisfaction de voir qu'elle le dépassait allègrement en taille.
- Que me vaut la désagréable visite de Vernon Dursley dans mon agence ? s'enquit Ace.
L'homme la regarda des pieds à la tête, s'arrêtant sur le tee-shirt trop grand pour elle ; humide et bien heureusement gris, puis la serviette qu'elle utilisait pour s'éponger le visage.
- Je croyais que je devais voir la patronne d'une agence de protection, pas une catin tout juste sortie de ses couches !
- J'peux lui mettre une balle dans l'crâne, patronne ? demanda le vigile depuis son poste.
- Nan, trop d'paperasse. Je suis Portgas D. Ace, la nana qui s'assure que ton gros cul ne retrouve pas la Une des journaux du pays avec les cambriolages bimensuels. Dis-moi clairement ce que tu me veux avant que je décide de mettre fin à notre accord et te mettre à la porte avec mon pied au cul.
Pour toute réponse, l'homme brandit une lettre avec le sceau de Poudlard décacheté. Vu l'état de l'enveloppe, le contenu n'avait pas dû plaire.
Ace rangea sa gourde dans une poche de son short baggy et prit l'enveloppe des mains épaisses de l'homme, lui faisant signe du doigt de la suivre. Elle le ramena vers la salle d'entraînement tout en lisant la lettre en marchant, ne cherchant pas à savoir si elle était suivie ou pas.
- Patronne, l'équipe de Donatello est de retour ! lança quelqu'un en la voyant passer.
- Qu'ils prennent le reste de la journée, on fera le debriefing demain, j'aurai pas le temps aujourd'hui, répondit machinalement la jeune femme.
Sans lever le nez du courrier, elle ouvrit une porte au fond de la salle et grimpa l'escalier rapidement, tirant une satisfaction sadique devant le souffle de bœuf de l'homme derrière elle. Une fois à l'étage au-dessus du gymnase, elle alla jusqu'à une porte au fond et l'ouvrit sur son bureau au décor utilitaire, avec, comme pour celui au-dessus du bar, un canapé et une table basse pour que Harry puisse s'installer pendant qu'elle travaillait (même si avec Thatch dans les environs, ça risquait d'arriver bien moins souvent). Elle se laissa tomber dans son fauteuil et jeta la lettre sur son bureau alors que Vernon finissait par entrer, rouge d'effort. Il referma la porte derrière lui.
- On ne devait plus entendre parler de…
- Insulte mon fils et même le meilleur légiste sera incapable de dire que tu as un jour était un humain.
- Il n'empêche que l'accord disait qu'on ne viendrait plus nous embêter à ce propos !
- Non. L'accord stipule que moi, je ne vienne plus vous voir au sujet de Harry. Je n'ai aucune influence sur le reste. Ce que Dumbledore fait, c'est de la manipulation et des menaces. Croyez-moi, je suis une experte dans le domaine, je sais reconnaître ça. Et ça tombe très bien que vous me déposiez ça aujourd'hui, parce que j'avais l'intention de le voir pour lui dire que je compte pas laisser tomber Harry comme ça.
- Je veux qu'on me fiche la paix avec ça !
- Je le comprends parfaitement.
Son téléphone de bureau sonna et elle décrocha. Elle ne resta pas longtemps en ligne avant de dire qu'elle se préparait et raccrocher.
- Mon avocat est là, j'ai un rendez-vous pour lequel ceci me sera très utile. Sur ce, je vais vous montrer la sortie et aller me doucher. J'ai pas l'intention de rencontrer qui que ce soit en tenue de sport.
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Il faisait une chaleur étouffante, surtout dans la Grande Salle où se déroulaient les épreuves écrites. Les élèves avaient reçu des plumes neuves auxquelles on avait jeté un sort qui empêchait leurs utilisateurs de tricher. Harry haïssait les plumes. Il faisait les devoirs avec, mais la prise de note était plus simple avec un stylo bille et un cahier. Les sorciers, surtout les adultes, étaient tellement vieux jeux. Même Nott avait admis que les cahiers étaient plus pratiques que les rouleaux de parchemins dans lesquels tu te perdais si facilement.
Il y eut aussi un examen pratique où ils devaient passer un par un dans la classe avec leur professeur. Pour le cours de Sortilège, il fallait faire danser un ananas sur une table. Voir le fruit rappela à Harry l'homme dans le miroir. Il n'en avait toujours pas parlé à sa mère ou à son oncle, même s'il soupçonnait l'identité de cet étrange blond. Enfin, il était en plein examen, donc il ne pouvait pas se permettre de songer à ça. Surtout qu'après, c'était le professeur McGonagall qui les attendaient et qui les regarda transformer une souris en tabatière, récompensant la beauté de la création mais retirant des points si l'objet avait encore des moustaches. Pour ce qui était de Rogue et de son examen où il était question de faire la potion d'amnésie, le groupe d'amis se concentra sur leur chaudron et non pas sur l'enseignant. Même si un chouilla plus civil qu'en début d'année, il restait un homme désagréable et l'ignorer était la meilleure solution. C'était presque à croire que c'était ce qu'il visait !
Bien heureusement, parce que Harry n'arrivait presque plus à dormir et qu'il savait qu'il risquait de partir au quart de tour si on le faisait chier. Son vieux cauchemar avec la femme qui hurlait, la lumière verte et les flammes revenait le hanter, le réveillant sans cesse. Pire que tout, il était à présent plus effrayant que jamais : aux images habituelles s'ajoutait celle d'une silhouette encapuchonnée, dégoulinante de sang de licorne.
Leur dernier examen était celui d'histoire de la magie. Ils durent passer une heure à répondre à des questions concernant de vieux sorciers un peu fous, inventeurs de chaudrons dont le contenu tournait tout seul puis ils furent enfin libres pendant toute une semaine jusqu'aux résultats des examens.
Lorsque le fantôme du professeur Binns leur annonça qu'ils pouvaient poser leurs plumes et rouler leurs parchemins, Harry ne put s'empêcher de pousser des exclamations de joie avec les autres.
- C'était beaucoup plus facile que je ne le pensais, dit Hermione tandis qu'ils rejoignaient les autres dans le parc ensoleillé. Je n'aurais même pas eu besoin d'apprendre le Code de conduite des loups-garous de 1637, ni l'ascension d'Elfric l'Insatiable.
Hermione aimait bien passer en revue les réponses aux examens, et il n'y avait que Padma que cela amusait. Même Parvati avait trouvé sa jumelle absolument folle à vouloir refaire l'examen. Ils allèrent s'allonger sous un arbre, au bord du lac. Les jumeaux Weasley chatouillaient les tentacules d'un calmar géant qui se réchauffait entre deux eaux. Bientôt, le trio de Serpentard vint les retrouver en grognant.
Ne pas aborder les paroles de Firenze était devenu un accord implicite pour les membres du groupe qui étaient au courant. Cela n'aurait fait que remuer le couteau dans la plaie et rendre le travail de Neville inutile, parce que contre toute attente, c'était lui qui avait ramené le Serpentard vers eux. Comment ? Aucune idée. Quand on lui avait posé la question, il avait juste dit avec un air sombre qu'il connaissait que trop bien la tante maternelle de Drago et deux de ses oncles. Quelque chose disait à Harry que ce n'était pas en bien et même s'il en mourrait d'envie, il ne demanderait pas à son ami si cela avait à voir avec la mort de ses parents.
Donc, en cet après-midi après les examens, le groupe prenait du bon temps à discuter et se prélasser sous un arbre devant le lac, parlant de leurs vacances à venir. Jusqu'à ce que le professeur McGonagall n'arrive et demande à parler à Harry en privé. Perplexe, et même inquiet, le garçon laissa ses amis derrière lui pour suivre la femme jusqu'à son bureau.
- Je voulais vous avertir que le professeur Dumbledore vient de partir. Il a reçu une demande de rendez-vous avec l'avocat de votre mère au ministère. Je pense qu'ils ont enfin de quoi faire cesser ces articles mensongers dans le journal et assurer la tranquillité.
- Très bien, merci professeur.
- Je vous en prie, monsieur Portgas. Allez profiter du soleil, à présent.
Harry quitta le bureau de la femme mais n'alla pas rejoindre ses amis.
Il avait un mauvais pressentiment. Un très, très mauvais pressentiment. Il grimpa les marches en courant, filant vers le bureau plus que familier qu'occupait son oncle. Une fois devant, il toqua à la porte.
Pas de réponse.
Jurant, Harry recula et chercha une peinture dans les environs pour le renseigner, pour voir que le professeur Rogue venait d'apparaître au bout du couloir. Serrant les dents, le D. alla à sa rencontre.
- Je cherche le professeur Newgate, vous savez où il est ?
- Qu'est-ce que vous lui voulez, Portgas ? demanda le maître des potions de sa voix froide et traînante.
- C'est entre lui et moi.
- Vous savez que j'ai déjà eu une conversation de ce genre avec votre chère mère, n'est-ce pas ?
- C'est différent, vous n'êtes pas la personne que je cherche. Où est le professeur Newgate, je dois vraiment lui parler.
- Bien que ce que fasse le professeur Newgate de ses journées ne vous regarde en rien, vous saurez qu'il est parti faire une course sur Londres et ne rentrera pas avant demain. Maintenant, je vous recommande d'aller profiter du soleil avant que je ne vous retire des points.
Le nœud dans l'estomac de Harry grossit.
Son oncle était absent et Dumbledore aussi. Tout était présent pour favoriser une attaque pour l'objet secret qui permettrait de ramener l'homme qu'il avait soi-disant anéantit et dont tout le monde refusait de lui donner le nom.
Et Harry savait que si ce mage noir revenait, il perdrait un ami.
Arpentant les couloirs, le garçon serra les mâchoires et les poings.
Il volerait avant lui l'objet si précieux qui était gardé dans cette école.
