Bonjour,
Je vais vous embêter avec une longue introduction, j'ai énormément de choses à vous dire, mais commençons par les remerciements et les réponses.
Merci à Gweeny, Pâquerette, Rainy, SombreLigne, Celine-Mallen, Cassandre03, Mane-jei et la Ch'tite Emmerdeuz pour les reviews qui ont dépassé mes attentes les plus folles lol! Cela me donne vraiment du baume au cœur de savoir autant de personnes intéressées et qui m'encouragent ! Merci pour votre soutien, on dirait que je viens de recevoir un Oscar mais le fond y est, je suis vraiment touchée.
Rainy: Je n'ai pas pu te répondre l'autre fois car tu as posté ta review au même moment ou je publiais... Le timing foireux ! Mon petit doigt me dit que tu ne sauras rien même si tu m'offres du chocolat! Mais je te remercie de répondre à mes questions étranges!
Guest sans nom: Merci pour tes reviews! Et bien non, je vais peut-être te décevoir mais je ne suis pas gemmologue xD mais j'ai suivi des cours et j'ai un entourage sensible aux pierres... Donc ceci explique cela, j'ai juste voulu m'amuser dans un des nombreux domaines qui me plait!
Niru: Bienvenue à toi! Je te remercie pour ta review!
Premièrement, je ne sais pas si le site a déconné pour tout le monde, mais vous n'imaginez pas mon taux d'angoisse quand je voyais mon chapitre apparaître et disparaître sans pouvoir faire quelque chose! Alors je pense que pour certaines, vous avez du le lire avec beaucoup de difficultés ou pas du tout... J'espère que cette fois-ci tout sera opérationnel, ceci dit, je crois que si jamais il y a un doute, vous pouvez télécharger l'application FanFiction, parfois ce n'est pas lié et un chapitre est disponible sur l'application mais pas sur le site... Les joies du monde moderne.
Deuxièmement, j'ai mis littéralement toute mon énergie dans ce chapitre, pour la petite histoire, j'ai eu l'idée du thème en écrivant ma première histoire, je me suis dit tiens pourquoi pas écrire sur les pierres, ça changerait! Et par un heureux hasard, ou la plus grande des chances ou ce que vous voulez, l'exposition "Pierres Précieuses" existe bel et bien. Je retrace donc mon aventure! Alors j'ai deux choses à vous dire, j'ai essayé de ne pas trop tomber dans la description robotique et scientifique afin de vous projeter comme je pouvais dans cette exposition tout en gardant quand même l'aspect technique, Bella est une journaliste et elle se fait des réflexions sur ce qu'elle voit.
C'est pourquoi, je vous ai fait un lexique qui sera disponible en fin d'histoire, pour votre confort de lecture et vous éviter des aller-retour Google. (Pâquerette je pense à toi parfois xD). Je suis désolée si le lexique est maladroit mais il est fait avec mes mots et j'ai essayé de faire le plus simple possible. Deuxième point, après je me tais, j'ai longuement pensé à une façon de vous transporter au-delà des mots, c'est pourquoi j'ai eu l'idée de vous partager mon album photo de l'exposition, vous aurez comme ça un support visuel, j'avais envie de créer encore plus un côté interactif et vous faire voir cette magnifique exposition, avec ces temps compliqués, elle est fermée et c'est pour le plaisir des yeux que je partage ça. Si vous le souhaitez, vous pouvez me contacter par mp pour avoir l'invitation. Je suis désolée de passer par cette manière là, mais je ne me sentais pas à l'aise de poster un album public ou tout le monde pouvait se servir et faire je ne sais quoi de mes photos. Donc c'est très simple, pour les intéressées, envoyez moi par mp votre adresse mail, je vous enverrai le lien et vous aurez plus qu'à cliquer sur l'album exposition où j'ai légendé le plus possible.
Si ce procédé vous plaît, j'ai aussi créé un album "bijoux je ne sais plus le nom mais vous le trouverez" pour vous montrer les bijoux dont je parle dans ma fic par exemple Bella porte des boucles d'oreilles Dior bidule chouette... Je ne sais pas si je dois le préciser mais évidemment je ne garderai pas vos adresses mails pour vous envoyer des mots doux la nuit ou vous spamer pour que vous commandiez des pizzas avec le code RITALKEURKEUR.
Prenez soin de vous et des autres et on se retrouve en bas.
J'ai oublié de vous dire, je ne vais pas rentrer dans des conflits de noms, vous avez sans doute remarqué que je parle du Myanmar et non de la Birmanie, alors que c'est le même pays. C'est un peu périlleux, diplomatiquement en France, le nom de Birmanie est gardé car le Myanmar, le nom a été décidé par la junte militaire au pouvoir dans les années 80. Sans parler de politique ou de diplomatie, j'emploierai le nom Myanmar, pas par conviction, envie de me rebeller ou désinformation mais pour revenir aux sources du nom, c'est à dire "pays des premiers habitants du monde ".
Maintenant place à l'exposition, Mesdames et Messieurs peut-être, veuillez présenter vos tickets, je vous souhaite une agréable descente au cœur de la Terre et du savoir-faire.
Chapitre 4: Béryl.
En descendant l'escalier, nous arrivions directement dans une salle obscure, tout de suite mon regard fût attiré par une vitrine. Tout en bas se trouvait le cristal dans sa roche native en marbre, la gangue. On pouvait aisément dire que les rubis provenaient de Mogok, la capitale de la Vallée des rubis au Myanmar, anciennement la Birmanie. Cette vallée regorge de toutes sortes de roches naturelles mais c'est le marbre qui prédomine. Et c'est dans cette masse que se sont formés les rubis lors de la collision entre les plaques tectoniques indiennes et celle du reste du continent asiatique il y a environ 30 millions d'années. J'étais hypnotisée par la fluorescence naturelle des rubis, d'un rouge lumineux et intense. Pour compléter la vitrine, il y avait quelques gemmes taillées à la main. La pièce de joaillerie associée était un clip Fuchsia, sur les pétales se trouvaient les rubis taillés selon le serti mystérieux, un procédé breveté dans les années 30 par Van Cleef & Arpels.
Je me souvenais avoir lu "La vallée des rubis" de Joseph Kessel et avoir compris au fil de ma lecture pourquoi tant d'explorateurs et d'écrivains étaient fascinés par cette vallée. Je continuais le parcours, sur la droite se trouvait une frise, d'un seul coup d'œil, on pouvait découvrir l'histoire de la Terre, comme une sorte de généalogie des minéraux. Cette généalogie débutait par deux météorites, un zircon australien puis un cristal datant de 4.4 milliards d'années. Une topaze bleue d'environ 250 millions d'années et une section, une découpe dans une tourmaline qui s'est formé il y a environ 550 millions d'années clôturaient cette vitrine.
Je lisais qu'Alfred Lacroix, un minéralogiste eut l'idée de découper en fines tranches et de les polir, il a ainsi découvert des formes géométriques cerclées. Ces formes sont en réalité comme les cercles que l'on observe dans les tronc des arbres. Elles témoignent des phases de croissance des cristaux. D'après les explications, ce professeur du Muséum, a réalisé de nombreux clichés de ses travaux, devenant ainsi le premier à faire de la photographie de minéraux.
Je continuais mon chemin en découvrant une autre vitrine, elle était consacrée à l'évolution des savoir-faire lapidaires. Je découvrais ensuite un coquillage vieux de 90.000 ans, trouvé en plein désert algérien dans les années 1920. Il y avait aussi un coffret d'ambre et d'Ivoire dit d'Anne d'Autriche, un collier indo-mogol... Et plus d'une trentaine de bijoux et d'objets d'exception. Je me retournais pour me retrouver face à la table de Mazarin, un fleuron du XVII ème siècle offert au cardinal Mazarin par les princes Orsini. C'était le parfait archétype du cadeau diplomatique, évoquant les thèmes de la guerre et de la paix tout en étant rehaussés de motifs naturalistes, oiseaux, roses, papillons ornaient la table. Cette table au plateau en marbre était incrusté de lapis-lazuli, de jaspes, de nacre et d'une multitude de gemmes.
Cette table fut ensuite acquise par Colbert pour le roi Louis XIV. Elle illustrait parfaitement l'usage de gemmes dans les arts décoratifs.
"L'arbre aux tourmalines" de Jean Vendome, le premier joaillier à monter en bijou des minéraux naturels trônait ensuit, au centre de la pièce. Dans les années trente quand le photographe Brassaï photographia les minéraux du Muséum National d'Histoire Naturelle, le monde minéral devint une partie intégrante de l'art au même titre que la faune et la flore. Jean Vendome, reconnu comme le père de la joaillerie contemporaine fut fasciné par les géométries des cristaux et en particulier les tranches de tourmalines, celles la même qui furent préparées jadis par Alfred Lacroix. Finalement après 1976, l'arbre est désassemblé et tombe dans l'oubli.
— C'est Edward qui s'est chargé de partir à la recherche des centaines de gemmes qui composaient cet arbre. Il s'est appuyé sur des documents et photographies de l'époque ainsi que sur les souvenirs du fils Vendome... Chuchota Sue.
Je ne cherchais pas à savoir qui était "Edward" tant j'étais dans mes pensées, ce début d'exposition était déjà très prometteur, cette pièce clôturait à merveille la première partie.
La seconde partie était dédiée aux minéraux et aux bijoux, les vitrines étaient maintenant cylindriques. À l'intérieur une sorte de triptyque prenait place: minéraux, métaux précieux se mélangeaient avec des gemmes et des bijoux. L'éclairage se faisait avec des couleurs évocatrices, du rouge sombre pour symboliser les entrailles de la terre, température, pression et fluides, puis bleu pour l'eau et enfin des tons clairs et transparents pour l'oxygène, la vie et le métamorphisme.
On commençait la seconde partie par des diamants, illustrant parfaitement la pression qui influe sur la structure, la texture et l'apparence des minéraux. Une vitrine purement joaillière réunissait un ensemble de parures, des clips, des broches, diadème, collier, bague, bracelet, uniquement serties de diamants.
Un panneau explicatif nous parlait de la couleur des minéraux, les diamants colorés sont appelés fancy. Je me souvenais des cours de gemmologie, j'avais appris que l'améthyste par exemple tirait sa couleur violette des atomes de fer qui ont subi l'irradiation de minéraux voisins.
Les minéraux peuvent se former dans la croûte terrestre à la faveur des remontées de magma, la pression qu'il subissent diminue. Tandis que la température, elle, baisse plus lentement. Ces variations provoquent la fusion de certains minéraux qui recristallisent ensuite, avec le lent refroidissement du magma. Lorsqu'il termine sa remontée. C'est avec cette transition scientifique que l'on découvrait le quartz, ce cristal de roche transparent et incolore qui se cristallise vers 600 degrés.
Les Arts moderne et déco, témoignent ainsi leur affection pour le cristal cristal, le quartz lui vient habiller les horloges et les montres, comme pour rendre un hommage au temps long d'une histoire de la Terre qui dépasse l'échelle du temps humain.
Un clip Oiseau et son pendentif Walska se trouvait dans une autre vitrine, cet oiseau en or serti d'émeraudes, de saphir et de diamants, portait une pierre sublime, un diamant jaune de plus de 96 carats. Le diamant était taillé en briolette, cette taille ancienne caractérisée par une forme de goutte ou de larme, couverte sur toute sa surface de 84 facettes triangulaires. J'appris que le diamant appartenait à Ganna Walska, une cantatrice d'origine polonaise, propriétaire du théâtre des Champs-Elysées. Elle le portait simplement en pendentif, seul. Lors d'une vente aux enchères par la maison Sotheby's, l'acquéreur qui souhaitait l'offrir à son épouse, demanda expressément à Van Cleef & Arpels de créer un bijou pour célébrer la naissance de leur fils. C'est ainsi que le diamant jaune est devenu le baluchon de l'oiseau, rappelant la croyance selon laquelle les cigognes portaient les nouveaux nés.
Van Cleef & Arpels a un goût particulier pour les bijoux transformables, les ailes se détachent pour devenir des boucles d'oreilles, le mouvement des plumes soulignant la courbe de l'oreille. La queue peut se clipser et orner une veste et le diamant peut se porter en pendentif comme son ancienne forme
Dans une autre vitrine se trouvait un cristal de péridot, l'un des trésors du Musée de minéralogie de Mines ParisTech. Pendant plusieurs siècles, on classait les cristaux selon leurs couleurs et ce n'est qu'à partir du XVII ème siècle que l'on classe les minéraux selon des critères faisant intervenir la composition chimique.
Les fluides étaient représentés par l'or, une pépite d'or natif immense se dressait fièrement. Cristaux géants, topazes, aigue-marine menaient l'exploration. Cela illustrait parfaitement la richesse des collections du Muséum et l'envie de sublimer l'éclat et la pureté de l'or de la maison Van Cleef & Arpels à travers des ensembles de colliers.
Je restais un moment ébahie devant la vitrine des émeraudes, cette pierre était vraiment ma préférée, ce vert intense me rendait fébrile. Les 'jardins", les imperfections dans les émeraudes ne gênaient même pas, c'était si beau.
Les autres vitrines montraient des opales, onyx, des perles, des améthystes montrant comment les circulations des eaux produisent les pierres.
Ocre et turquoise du désert d'Arizona nous montre l'effet de l'oxygène atmosphérique. L'oxygène dissout dans l'eau peut également infiltrer les roches, les oxyder les altérer, c'est de ces corrosions que naissent les turquoises, cornalines et jaspes. J'étais transportée dans les paysages d'ocre du parc national géologique de Zhangie Danxia en Chine, ce mélange de couleurs magnifique que j'avais pu découvrir lors d'un de mes voyages. D'un battement de cils, j'imaginais les rives des rivières gorgées de latérite du parc Tsavo Est au Kenya, qui colorent les éléphants qui s'y baignent.
Mon périple continuait par la vie, ambre, nacre, perles ou corail viennent s'immiscer dans l'exposition, les perles Mélo de l'empereur vietnamien Bao Daï, la grande perle de Guillaume V d'Orange Nassau, offerte par la France aux Pays-Bas, les perles fines des joyaux de la couronne de France... Illustrent parfaitement le processus de fossilisation, la matière issue du vivant qui peut se transformer progressivement en minéral.
Le métamorphisme vient nous accueillir, les mouvements telluriques qui permettent à des cristaux de s'enfoncer à des kilomètres en profondeur. Les cristaux se déforment et réagissent entre eux à l'état solide, ce phénomène, le métamorphisme fait que parfois certain minéraux se "recristallisent" avec la hausses de température, de pression, l'apport en fluide, d'autres sont "recuits" lors des remontées de magma. Quand les cristaux remontent à la surface, on a découvert du lapis-lazuli, des grenats, des jades, spinelle, saphir et rubis.
Grâce à ce parcours, j'avais appris bien des choses sur les éléments naturels et leur impact sur les minerais. Tout était lié, comme un ballet incessant ou toute forme de vie, la nature, la science et les Hommes se rencontraient. J'étais étourdie par ce fabuleux voyage à travers les entrailles de la Terre, je me sentais infiniment petite devant toute cette splendeur.
On achevait la visite par un regard sur le savoir faire parisien, de nombreuses gemmes, et objets joailliers. On pouvait voir la reconstitution du célèbre grand diamant bleu ou diamant Tavernier, le diamant de Louis XIV et premier diamant attesté de l'Histoire. Le diamant a été reconstitué à partir d' un moulage en plomb, il y avait même un petit écran ludique où l'on pouvait suivre les étapes de la reconstitution.
Ensuite une collection de gemmes, quarante gemmes issues des collections du Muséum me faisaient de l'œil mais surtout une, une taillée rectangulaire d'un bleu profond. Il s'agissait d'une Tanzanie de 30.9 carats. Il existait qu'un seul gisement connu au monde, situé au pied du Kilimandjaro. Et souvent, le gisement faisait l'objet de revendications territoriales car il est situé en territoire Masaï. Cette pierre a été découvert relativement tard, en 1967. Depuis son succès n'est plus à prouver, le joaillier Tiffany a largement contribué à sa promotion. Le bleu profond est la couleur la plus rare et la plus recherchée. Même si il existe un violet et un rouge sombre.
L'exposition se terminait par une création fabriquée spécialement pour l'exposition, le "Rocher aux merveilles". J'avais l'impression de me retrouver devant un paysage imaginaire fait de pierres brutes, polies et facettées. La forme naturelle du bloc de lapis-lazuli m'évoquait un rocher ou une montagne escarpée. Une forêt de 32 cristaux naturels de tourmaline bicolore révélaient différentes nuances du vert au rose. Une chimère au long corps sinueux, garde une bague sertie d'une tourmaline, deux fées, et une licorne de diamants ou encore des fleurs foisonnantes serties de gemmes multicolores partagent cette œuvre.
— Il a fallut deux ans et 4000 heures de travail pour réaliser cette pièce... Murmura Sue
— Je suis bluffée par la qualité de cette exposition, la troisième partie était plutôt un éloge pour le savoir-faire parisien, des gemmes de cabinets de curiosités, des objets de sciences et des textes de René Just Haüy qui a aidé à établir les standards toujours d'actualité...
— C'est assez rare de te retrouver sans voix! Ria Sue.
— Je crois que je n'ai pas encore analysé la seconde partie de l'exposition, qui valait vraiment le coup d'œil, c'est impressionnant le travail qu'ils ont fait pour réunir autant de trésors... Et les bijoux créés par Van Cleef & Arpels... Ils sont magnifiques, définitivement pas portables mais magnifiques de travail.
— Je pourrais très bien les porter... Souria la journaliste.
— C'est vrai... En revanche, je n'aurai pas dit non à quelques émeraudes... Dis-je rêveuse.
— Tu pourras toujours essayer de négocier avec les commissaires d'exposition... Proposa Sue avec malice.
— Ahaha non, je crains qu'Aro Volturi ne voit pas ça d'un très bon oeil!
— Qu'est-ce que je ne dois pas voir d'un très bon oeil? Dit une voix grave derrière moi.
— Et bien que je prenne votre collection d'émeraude! Bégayais-je devant le directeur.
— Je n'y verrai aucun inconvénient à les voir sur vous ma chère... Mais je crains que la maison Van Cleef & Arpels ainsi que le collectionneur ne m'en veuillent de plus, je ne serai plus en mesure de fournir aux Muséum des expositions si je suis licencié !
Je riais doucement soudain mon rire mourut dans ma gorge, je n'avais pas remarqué que le directeur n'était pas seul. Il était accompagné d'un homme qui avait l'air de mon âge, il était d'une beauté... À couper le souffle, des cheveux en bataille, un nez droit et une mâchoire angulaire faisait de lui une vraie statue grecque. Il était droit comme un I dans son costume trois pièces bordeaux. J'entendis Sue rire doucement avant de me reconnecter au monde réel.
— Comme vous aviez l'air ailleurs, je vais refaire les présentations, voici le professeur Edward Cullen, qui a bien voulu me donner de son précieux temps pour cette exposition.
— Isabella Swan, je suis journaliste... Oui Bella tu es à une soirée d'inauguration pour la presse... Ridiculise toi c'est parfait!
Le regard du professeur changea d'un coup, je n'avais pas remarqué qu'il avait les yeux d'un vert profond avant de voir que ce même vert me lançait des éclairs. Il contracta la mâchoire tout en me serrant la main avec ... Dédain?
— L'exposition vous a-t-elle plu? Continua Aro sans remarquer le changement de son confrère.
— Oui, oui c'était parfait! Le professeur à sa droite soupira, ne cherchant même pas être discret. Il a un problème avec moi ou bien...?
— Je suis curieux, quelle pierre vous émeut le plus?
— Sans hésitation l'émeraude! J'avais le regard pétillant me souvenant de leur magnifiques vitrines. Le professeur daigna me regarder, il avait l'air surpris.
— C'est un choix... Étonnant, j'aurais plutôt cru que ça serait le rubis ou le diamant.
— Je crois que je ne fais pas partie de celles qui disent que les diamants sont les meilleurs amis des femmes... Je dois les porter moins bien qu'Audrey Hepburn... Souriais-je timidement.
— Vous marquez un point, visiblement Edward, cette jeune fille et toi avez des points communs! Ajouta le directeur en se tournant vers le professeur.
Il ne répondit pas, sa bouche était tellement serrée qu'elle formait un trait fin. Je ne sais pas ce qu'il avait mais il n'avait pas l'air de bonne humeur.
— Pardonnez moi, je dois vous laisser, le directeur du Muséum me fait signe de le rejoindre, je vous laisse Edward en otage! Aro partit gracieusement où se trouvait Bob Banner, le directeur en emmenant Sue avec lui, me laissant seul avec l'Apollon.
— C'est vraiment une exposition parfaite! Enchaînai-je pour faire un peu la conversation.
— La perfection n'existe pas et vous l'avez déjà dit. Répondit sèchement le professeur. Et bien si j'avais un doute, maintenant j'étais certaine qu'il n'était pas d'humeur.
— Euh, oui... et bien c'est parce que je suis encore émerveillée par cette exposition.
— Vous êtes journaliste et vous avez bien du mal à trouver d'autres qualificatifs? Le niveau a-t-il baissé à ce point? Dit-il en levant un sourcil interrogateur dans ma direction.
Non mais il ne manquait pas d'air celui là, il était peut-être talentueux et particulièrement beau mais il était surtout un mufle mal élevé et de mauvaise humeur.
— Je ne sais pas quelle mouche vous a piqué ce soir, nous ne nous connaissons pas et je ne vous donne pas le droit de juger de mes compétences journalistiques en n'ayant pas lu un seul de mes articles. Répliquai-je aussi sèchement que je le pouvais.
— Peut-être parce que votre nom ne me dit rien? Avez-vous seulement un intérêt pour la gemmologie ? Ou vous avez trouvé ça "fun" de voir de beaux cailloux?
Je me retenais de lui en coller une, déjà parce que je ne voulais pas me donner en spectacle, deuxièmement parce qu'il était juste un sombre arrogant et que je ne voulais pas m'abaisser à son niveau.
— Si vous étiez plus ouvert d'esprit, peut-être que mon nom vous dirait quelque chose et quand bien même, la politesse élémentaire est de ne pas critiquer sans raison. Mon ton avait légèrement tremblé.
— Vous êtes si déstabilisable, je ne fais que dire la vérité, la plupart des journalistes ne prennent pas leur métier au sérieux, vous avez quoi, vingt cinq, vingt huit ans? Vous êtes sortie de l'école y'a quoi un an, deux ans? Que connaissez-vous de ce monde?
— Pour votre gouverne, je suis dans le métier depuis neuf ans, quant à mes diplômes, ils sont bien encadrés chez moi. Et ce n'est pas parce que vous êtes professeur que vous êtes au dessus des autres.
— Oh vraiment, prouvez-moi que vous valez mieux que ces pique-assiette de journalistes qui ne sont là que pour le buffet ?
— Très bien, lisez mon article dans le National Geographic du mois prochain. Après quoi, je daignerai peut-être débattre avec vous.
Il ne répondit rien mais à sa tête, je crois qu'il n'avait pas l'air convaincu, ou alors il pensait que je ne travaillais pas pour le NatGeo et ça, ça me mettait en rogne. J'avais suffisamment travaillé et aussi sacrifié beaucoup de choses pour arriver à mon rêve. Ce n'est pas lui qui allait tout remettre en question alors que je ne le connaissais pas. Après tout qu'est ce que j'en avais à faire de son avis?
— Professeur Cullen, je vous souhaite une bonne soirée. Je tournais les talons, ne voulant pas continuer cette conversation stérile.
Je faisais demi tour, et je me retrouvais devant la vitrine des rubis. J'avais le regard perdu devant ces pierres. Elles étaient tellement belles quand elles étaient d'un rouge vif, je les aimais bien moins quand elles avaient un éclat rose pâle. Il y avait des colliers aussi exceptionnels en terme de pierres et de travail mais je ne regardais pas la pièce, je regardais les pierres.
— Les rubis ne sont-ils pas magnifiques ? Fit une voix cristalline derrière moi, me sortant de mes pensées.
Je me retournais pour me retrouver en face de la chef des produits marketing de chez Van Cleef & Arpels, elle s'occupait de la prochaine collection dédiée aux rubis.
— Pardonnez-moi, je ne me suis pas présentée, je suis...
— Alice Cullen, vous êtes responsable des produits marketing, vous étiez chez Cartier et Boucheron et vous créez aussi à votre nom... Récitai-je, elle était connue et je me maudissais de ne pas avoir fait le lien avec le professeur Cullen.
— Ahah et bien je ne m'attendais pas à un tel accueil! Je suis si connue que ça? Plus que mon frère ?
Je ne savais pas quoi répondre, j'étais trop occupée à me demander comment Alice Cullen pouvait être aussi rayonnante dans son tailleur Chanel qui me prouvait que ce n'était pas que pour les "veilles femmes" alors que son frère était arrogant, taciturne et mal poli. Je grimaçais en me souvenant de notre conversation, si on pouvait appeler ça ainsi. Devant mon mutisme elle éclata de rire.
— Ne faites pas cette tête, je ne cherche pas à être en concurrence avec Edward.
— Non non non, ce n'est pas ça, je me disais que vous portiez vraiment bien les tailleurs Chanel et que je devrais dire à ma meilleure amie que je revenais sur mes dires! Je souriais au passage.
— Oh je suis curieuse, qu'est ce que vous pensez des personnes qui portent du Chanel? Elle avait une petite lueur dans les yeux.
— Que c'était pour les vieilles femmes... Répondis-je un peu timidement.
— Hahaha! Et bien merci? Je suppose que c'est un compliment alors!
Quelques personnes se retournaient visiblement dérangés par notre conversation, Alice Cullen n'avait rien remarqué ou si elle l'avait fait, elle ne montrait rien.
— Je vous assure, je suis une vraie plaie... Je ne suis pas très "mode".
— Pourtant vous portez à merveille ce tailleur Givenchy, et votre paire de boucle d'oreilles Dior est magnifique!
— Vous me flattez! Je rougissais un petit peu, je n'avais pas l'habitude d'être complimentée et surtout par une femme aussi remarquable qu'Alice Cullen qui faisait autant parler d'elle dans le métier que dans la mode.
— Vous appréciez l'exposition ?
— Oui ... Elle est p... J'allais dire parfaite mais les mots qu'avaient prononcé le professeur résonnaient en moi... Elle dépasse de loin mes attentes.
— Elle est parfaite ! Je suis vraiment contente du lien que nous avons tissé avec le Muséum, cela nous permet de créer ce genre d'exposition ! Je ne sais pas si son frère apprécierait le mot "parfait" mais bon j'étais contente de voir que je n'étais pas tout à fait ignare.
— Vous avez fait un travail exceptionnel ! Je la complimentai de bon cœur, c'était sincère.
— N'oubliez pas de le dire dans votre article alors! Ria-t-elle.
— Ahah, je n'y manquerai pas. Je ne me suis pas présentée, je suis Isabella Swan. Je lui tendais ma main qu'elle serra doucement.
— Grâce à vous, j'ai pu revoir quelques informations sur les rubis du Sri Lanka et de Madagascar !
J'écarquillais les yeux de stupeur, j'étais vraiment touchée qu'une pointure comme elle ait pu voir un de mes documentaires.
— Oh... Je ne pus dire autre chose.
— Vous faites vraiment du bon travail, avez-vous un gemmologue pour documenter vos reportages ?
— J'ai fait un cursus en gemmologie en même temps que mon école de journalisme... Bien sûr je suis moins calée mais j'en apprends tous les jours!
— Félicitations alors! Vraiment, vous avez un réel talent! Vous n'avez pas pu tourner en Thaïlande et au Myanmar ?
— Comme vous savez, la Vallée des rubis est de plus en plus fermée... Je ne suis pas assez influente pour y aller mais je rêverai de faire un reportage là bas ! Entre autres...
— Comme je vous comprends... Je dois absolument trouver des rubis pour la prochaine collection et pour être honnête, la forte demande est problématique. Je refuse de travailler avec des pierres synthétiques...
— Même si elles se rapprochent de plus en plus des pierres naturelles... Je trouve qu'il manque le charme et l'histoire derrière chaque pierre... Mais il faut bien ça pour rendre les pierres accessibles et répondre à la demande...
— Vous avez tout à fait raison! Je suis ravie d'avoir pu échanger avec vous, vous m'excuserez, je dois m'éclipser...
— Oh oui ben sûr, je ne veux pas vous accaparer...
— Je discuterai une nouvelle fois avec vous avec plaisir! Voici ma carte! Elle partie en virevoltant après m'avoir donné sa carte. Je la rangeais précieusement dans mon sac à main. C'était une soirée étrange, entre les deux Cullen. Mais l'exposition valait vraiment le détour, je fis signe à Sue que je partais, j'avais mon vol pour New York demain et je voulais me reposer un peu. Je commandai rapidement un taxi depuis mon téléphone, j'avais quinze minutes à attendre. Je décidai d'aller prendre une coupe de champagne.
Je me retournai prestement pour éviter un journaliste qui visiblement avait bien profité du buffet, quand ma main rencontra un torse ferme et que le contenu de ma coupe se renversa sur quelqu'un.
— Je suis terriblement maladroite, excusez-moi...
— Vous ne pouvez pas faire attention? C'est trop vous demander ? Bien entendu je vous retrouve autour du buffet comme c'est étonnant ! Dit une voix que je connaissais. Il était rouge de colère et si des yeux pouvaient tirer, je serais déjà morte.
— Professeur Cullen... Dis-je déjà lasse de la conversation.
— Regardez un peu ce que vous avez fait Madame Swank! Continua-t-il furibond en essuyant sa chemise mouillée avec sa main.
— Je m'appelle Swan pas Swank, la seule Swank que je connaisse est l'actrice. Vous savez que ce n'est pas en frottant avec votre main que vous allez sécher votre chemise, c'est du champagne pas du jus de tomate. Je doute que vous ayez une tâche. Mais voici ma carte, vous pouvez envoyer votre note de nettoyage. Sur ce, bonne soirée Professeur.
Je partais d'un pas vif, le laissant en plan. Je n'avais définitivement pas envie de me prendre la tête avec lui et surtout de perdre mon temps. Je sortais de l'exposition, appréciant la brise dans mes cheveux. Mon taxi arriva cinq minutes plus tard. Je repartais dans la nuit parisienne pour une nuit bien méritée dans ma chambre. Je comptais bien profiter de ma baignoire et des draps en percale de coton égyptien. J'allais dormir dans un lit doux et soyeux. Je me déshabillais et entrant dans la baignoire, soufflant de bien être. Je repensais à la soirée, l'exposition en elle même était superbe, il manquait peut-être une explication sur les pierres naturelles et les synthétiques mais pour la plupart des visiteurs, cela nous plonge dans les entrailles de la Terre, mêlant à la fois science, gemmologie et savoir-faire. C'était parfait pour reconnaître des pierres, s'émerveiller devant la transformation d'un minerai à une gemme brute et enfin devant la pièce de joaillerie. C'était indéniable, même si on n'aimait pas les bijoux, on ne pouvait que respecter le travail.
J'étais curieuse de savoir comment professeur grognon donnait des cours et comment il allait animer les ateliers proposés par l'exposition, avec le caractère explosif qu'il a, il aurait dû être vulcanologue. Je souriais de désespoir face à mon humour. Je passais doucement mes mains sur mon tatouages. J'en avais qu'un mais c'était déjà bien trop pour mes parents. Emmett et moi nous nous étions faits nos premiers tatouages ensemble, en Chine. On avait tourné notre documentaire sur les jades, la jadéite, la néphrite et le kosmochlor. On avait voulu sauter le pas et quoi de mieux que de se faire un tatouage entre frère et sœur. On avait choisi tout les deux le bras gauche, lui l'arrière du bras et moi l'intérieur. Et il n'y avait pas à dire, deux ans que je l'avais et il vieillissait très bien, j'avais peur du rendu car la tatoueuse que l'on avait choisi était spécialisée en technique chinoise se rapprochant plus des estampes, recréant parfaitement les coups de pinceaux à l'aquarelle sur la peau.
Je pris un encas au room service, je n'avais vraiment pas envie de sortir après mon bain et c'est en peignoir que je commençais à allumer mon MacBook. J'avais pris pas mal de photos de l'exposition et j'allais les regarder pour me téléporter mentalement là-bas pour rendre le plus fidèlement possible mes impressions.
Et voilà, la visite est finie, j'espère que je n'ai pas fait trop de fautes et que vous avez pu un peu voyager! Dites moi tout tout tout en review! :D
Si vous voulez arrêter votre lecture ici , je vous souhaite un bon week-end et à la semaine prochaine pour la suite! Pour les autres comme promis voici le lexique!
- Gangue: c'est l'enveloppe terreuse, minéral, rocheuse ou métallique qui entoure les minerais ou les gemmes dans leurs gisements. Exemple: rubis brut dans sa gangue de marbre
- Fluorescence: émission de lumière qui ne se produit que lorsque le minéral est exposé à un rayonnement. La plus commune est la fluorescence induite par ultraviolets.
- Serti mystérieux ou serti dit invisible (le terme invisible est breveté par Cartier): Technique inventée en 1933 par la maison Van Cleef & Arpels, elle a pour vocation de mettre en lumière rubis, saphirs, émeraudes... Elle consiste à sertir des pierres précieuses sans aucune griffe, ni métal apparent. C'est une technique complexe qui peut demander jusqu'à 8 heures de travail pour tailler chaque pierre, cela permet de faire glisser les pierres entre des rails de métal en «T». On peut ajouter le serti mystérieux navette, qui confère aux créations un relief hors du commun. Le serti mystérieux vitrail quant à lui fait disparaître la monture sur l'endroit comme sur l'envers de la pièce, pour mettre en valeur la translucidité des pierres, ce qui créé des jeux de nuances et de reflets.
-Zircon: pierre naturelle de couleur sombre, on peut changer sa couleur en la chauffant Les cristaux font partie des pierres fines. /!\ Ne pas confondre avec la zircone, qui est l'oxyde de zirconium qui est extraite industriellement pour servir de substitut au diamant. Le Zircon est naturel quand à la zircone, elle est synthétique. /!\
- Alfred Lacroix: (1863 - 1948) Pharmacien, minéralogiste, géologue, volcanologue et pétrographe. Il appartient à une famille de pharmaciens, il étudie d'abord la pharmacie par tradition familiale. Finalement, son amour pour la minéralogie, il occupe alors la chaire de minéralogie du Museum d'histoire naturelle, il contribua au rayonnement du centre de recherche. Il a été secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences pendant 34 a notamment été à l'origine de l'explication des formations des dômes volcaniques et des nuées ardentes. Il a marqué la minéralogie française par ses nombreuses recherches, descriptions.
- Princes Orsini: Les Orsini font partie de la famille Orsini, une des plus importantes familles princières d'Italie médiévale et de la Renaissance. La table des Orsini a été fabriquée en 1615 dans le château Orsini à Bracciano. Elle a été offerte par Ferdinand Orsin, duc de Bracciano à Mazarin. Louis XIV en fit l'acquisition en 1665. Elle fut en suite donnée par Louis XV à Buffon pour le jardin du Roi.
- Jean Vendome: Jean Tuhdarian dit Jean Vendome (1930-2017). Formé chez son oncle à la joaillerie, il suit quatre années de cours de gemmologie à Paris. A 18 ans, il crée son premier atelier, deux ans plus tard, il signe sa première collection de bijoux de création pure, c'est le début de la joaillerie contemporaine. Il se démarque de la joaillerie traditionnelle en adoptant une tendance baroque dans ces créations. Il représenta la Ffrance en tant qu'invité d'honneur à Tokyo en 1970, pour la joaillerie d'art contemporaine. Il réalise l'année suivante sa première épée d'académicien pour Roger Caillois, il en fera huit autres par la suite. Il expose avec les plus grands, Georges Braque, Salvador Dali, Vassarely... Il est considéré de nos jours comme le père de la joaillerie contemporaine ou encore le sculpteur du bijou moderne. Il est surtout connu pour avoir fusionné l'art de la sculpture et de la joaillerie. Se nourrissant de l'architecture, de l'art cinétique et des courants artistiques de son temps. Il aime le «beau bizarre».
Petite définition personnelle: Cette joaillerie serait née aux alentours des années 50, les bijoux contemporains doivent répondre à certains critères, la créativité, l'esthétisme, l'expression conceptuelle, l'innovation... On peut dire que c'est comme l'Art Contemporain, un désaccord avec les conventions du passé, comme si les artistes étaient des adolescences fougueux qui veulent réinventer le monde et y laisser leur trace. Bousculer les conventions en les rendant obsolètes. Comme des inventeurs, l'artiste crée le futur, inspire la réflexion.
- Diamant de couleur: Ou fancy color diamand ou juste fancy. Lors d'un achat de diamant de couleur, il faut être attentif à quelques caractéristiques, la teinte générale, le ton c'est la tendance à être plus ou moins foncé et la saturation, c'est à dire l'intensité de cette couleur. Plus la couleur est homogène et intense, plus le prix et la valeur du diamant augmente. Comme pour les diamants blancs, le GIA ( Gemological Institute of America) a développé un système de gradation de la couleur,de la moins désirable à la plus rare
° Faint - Very Light - Light - Fancy Light - Fancy - Fancy Intense - Fany Vivid -Fandy Deep.°
Quelques causes des couleurs dans des diamants de couleur d'origine naturelle.
* Diamant jaune: présence d'atomes d'azote en grappes
* Diamant orange: Irrégularités structurelles de la croissance et la présence d'azote en atomes isolés.
* Diamant vert: Irradiation naturelle par la présence d'éléments radioactifs lors de la formation du diamant suppose que d'autres particules différentes du carbone entrent en interaction avec la pierre ce qui a pour résultat de lui donner cette teinte.
* Diamant brun: ce sont les moins recherchés en général, c'est une déformation plastique interne.
* Diamant violet: présence d'hydrogène dans les diamants qui produit des nuances violettes
* Diamant rose et rouge: la pression extrême à laquelle est soumis le diamant pendant sa formation peut compresser anormalement sa structure. La déformation dans la composition atomique de la pierre à cause d'une faille appelée déformation plastique, provoque le passage de la lumière à travers, créant ainsi une pierre rouge ou rose. Le diamant rouge est le plus rare de tous les diamants de couleur. Une vingtaine seulement ont été certifiés. On peut noter la fermeture à ce jour de la mine australienne de diamant rose Argyle qui fournissait 90% de la production est arrivé au bout de ses réserves, après 37 ans.
*Diamant noir: C'est un diamant blanc dont la présence d'un très grands nombres d'inclusions sombres et également réparties qui sont la cause de la couleur noire.
* Diamant bleu: Ils absorbent toutes les longueurs d'onde de la lumière sauf le bleu contrairement aux diamants purs qui sont incolores. Ce sont les impuretés présentes dans la structure moléculaire du diamant qui sont à l'origine de l'absorption de la lumière par celui-ci. L'impureté présente est le bore.
Quelques diamants de couleur les plus légendaires:
* Le diamant Bleu Tavernier ( je ne vais pas trop m'étendre sur celui-là pour des raisons que vous comprendrez dans le prochain chapitre ;) )
*Le diamant jaune brun Golden Jubilee: découvert en 1985 en Afrique du Sud. La pierre brute de départ faisait 755 carats puis après sa taille passa à 545.67 carats. Il a été offert en 1997 par le syndicat thaïlandais Thai Diamond Manufacturers Association au roi Rama IX pour fêter les 50 ans de son règne. Il est visible dans la salle du trône du temple doré du Royal Thaï Palade de Bangkok.
*Le diamant Vert de Dresde: 40.70 carats, il est exposé depuis 200 ans à la «Voûte Verte» de la capitale de la Saxe en Allemagne. Vraisemblablement originaire d'Inde, il a été acheté par le roi Frédéric-Auguste II, prince-électeur de Saxe.
*Le diamant rose Pink Star: 59.60 carats découvert en Afrique du Sud en 1999, il pesait à l'état brut 132.5 carats. Dévoilé en 2003 à Monaco lors d'une cérémonie publique, il a été vendu en avril 2017 aux enchères à une compagnie joaillière Chinoise.
* Le diamant rouge «Moussaieff» 5.11 carats de taille triangulaire brillant. Découvert dans les années 90 par un agriculteur brésilien dans le fleuve Abaetezinho. La pierre brute pesait 13.9 et fut taillé par le joaillier israélien Moussaieff à Londres.
- Taille briolette: Au XVII ème siècle, la briolette était la favorite des rois et des aristocrates. La pierre est en forme de poires ou de gouttes qui a toute sa surface couverte de petites facettes géométriques. D'après les historiens, cette taille serait née en Inde il y a 800 ans. Après un déclin de popularité, un regain a eu lieu pendant les époques victorienne et édouardienne. Une taille favorite par les concepteurs Art Déco. Il est très coûteux de réduire des diamants, rubis ou saphirs en briolettes. Cette taille affiche la couleur et reflète la lumière depuis n'importe quel angle. Particulièrement avec les boucles d'oreilles et les pendentifs car avec le balancement, il y a un déplacement et une accroche de la lumière.
- René Just Haüy (1743-1822): L'abbé René Just Haüy a créé la cristallographie rationnelle. Il a compris le parti qui pouvait être tiré des observations des minéralogistes en mettant ses talents d'observateur au service des études systématique de la morphologie générale des cristaux, dans le but de déterminer des lois structurales. Pour l'Académie des sciences, il détermine en collaboration avec Antoine Lavoisier, présenté comme le père de la chimie moderne, la valeur de la nouvelle unité de masse, le kilogramme. Haüy enrichit considérablement les collections du Muséum grâce à des dons, des achats et des échanges. Il a publié un tableau comparatif des résultats de la cristallographie et de l'analyse chimique relativement à la classification des minéraux, un traité des pierres précieuses, un traité élémentaire de physique, un traité de minéralogie entre beaucoup d'autres. Son nom est inscrit sur la Tour Eiffel, parmi 72 scientifiques, ingénieurs ou industriels.
- Kosmochlor: Nommée ainsi d'après l'allemand kosmischle ( cosmique) pour son origine météoritique et du grec Khlôros (vert) pour sa couleur. Gisement météorite de Toluca au Mexique. C'est aussi un constituant du jade du Myanmar.
