Bonjour !
Pour Fêter cette année qui s'achève, j'ai décidé de publier à l'avance un chapitre de l'Héritier de l'Underground, non seulement parce que je peux me le permettre, mais aussi parce que je sais et vois que de toutes mes fics, c'est celle-ci qui est la plus attendue. Donc, nous y sommes avec le tout premier jour de classe de nos jeunes sorciers favoris. J'espère que vous apprécierez sa lecture autant que je me suis amusée dans son écriture et je vous dis à très vite pour la suite.
Bises !
Misstykata : Rogue fait moins salaud ici que dans l'oeuvre d'origine.
Lun'Art : Oui, Lockhart est la définition même du sale type et il n'a pas fini de morfler, par contre, faut pas encourager Ace dans sa violence, sinon, elle va donner le mauvais exemple à Harry./ Pour Lucius, c'est, d'abord on laisse le con s'embourber comme un grand, et ensuite on lui en colle une. Si vengeance il y a, elle sera vite tuer dans l'oeuf, mais je n'en dis pas plus. / Marco n'est pas le meilleur des physiques, mais il compense pas bien des aspects, là où Lockhart est juste une jolie image sans rien d'intéressant derrière./ Vu que la voie est bloquée avant l'arrivée des Weasley et que c'est un incident qui est signalé à tout le monde, il y aura des dispositions mises en place pour les retardataires ou alors, les parents feront le nécessaire./ Contre Lockhart, tout le monde s'entend. C'est comme McGo qui a eu le soutien de tout les professeurs pour envoyer le blond paitre suite à la disparition de Ginny dans le livre.
20 : Navrée de décevoir, mais la réponse est non.
GaiaCross : Pas grave pour le missclic, ça arrive à tout le monde. / Pour Ted Tonks, je me réfère au tout premier chapitre du tout premier livre où il est vraiment question de lui qui parle de la météo. Pour Nymphadora, j'ai mes plans et je suis certaine qu'ils vont faire plaisir./ Oui, on peut vraiment dire qu'Ace est percutante avec les deux blonds. Mais c'est notre Hiken d'amour / Colin sera pas trop loin de celui d'origine, disons seulement que c'est le comportement de Harry face à lui qui changera. / Je vais pas faire un truc abracadabrantesque quand on a une famille qui ne connait pas grand chose à la magie, Harry mis à part. / Disons que je garde un noyau pour les personnages "principaux" et les autres sont juste des étudiants que je mets un peu plus en lumière par rapport à ce qu'avait fait JK. Donc, galérer, pas tant que ça.
Maenas : Bah oui, on parle d'une vilaine blagueuse qui a l'habitude de réfléchir hors des cases. Et oui, ils ont leur nouvelle idole, et plus encore, mais je ne vais pas spoiler./ C'est très important justement ce don de livres à Ginny, tu verras, je ne laisse rien au hasard. Et puis, les Weasley ont tout de même cinq fois la série complète à acheter. On peut bien leur faire cadeau de l'une d'elle, non ? / Pour Lucius, j'ai mes projets, et ça n'a rien à voir avec le bûcher, malheureusement. Mais je pense qu'il l'aurait peut-être préféré. / Il est juste question de virer Lockhart, rien de plus, rien de moins, Poudlard ne souffira pas. Et Ace ne peut pas se joindre au groupe puisqu'elle et Thatch ne doivent pas vendre le fait qu'ils sont frangins. Donc, pas d'inquiétude pour l'école.
Rose-Eliade : Heureuse de le savoir.
Algol : Alors, tu sauras et tu devrais t'en douter, mais je ne fais pas les choses à moitié, donc, j'en ai certainement pas fini avec lui. / Slughorn aura affaire à un tout autre style d'adversaire mais pour Ombrage, on va dire que les faits feront qu'Ace devra êter sage. Même si le crapaud mangera au final les pissenlits par la racine.
Maintenant que j'ai fait le tour des commentaires, je vous souhaite à tous de très bonnes fêtes de fin d'année et on se retrouve donc en 2020 ! Bisous baveux !
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Harry regarda McGonagall lui donner en main propre son emploi du temps. L'an dernier, elle avait remis la pile à Percy et c'était lui qui avait fait passer le tout. Pourquoi elle lui donnait le sien spécifiquement cette année ?
- Le professeur Rogue m'a signalé qu'il s'était déjà arrangé avec votre mère au sujet de cours particuliers qui remplaceraient ceux de Lockhart. Le directeur voudrait vous en parler, j'ai cru comprendre qu'il n'était pas d'accord avec l'idée.
Vu la façon dont le professeur McGonagall pinça ses lèvres, elle devait clairement avoir une piètre opinion de leur nouveau professeur de Défense.
- J'ai déjà parlé avec le professeur Rogue l'an dernier de ces cours en plus et je suis au courant pour la proposition de remplacement. Si ça peut apaiser le directeur, je veux bien laisser une chance au professeur Lockhart. Mais honnêtement, professeur… ce gars m'a presque agressé pendant que je faisais mes achats et il a fait une passe sur ma mère... Je sens que rester dans la même pièce que lui sera le meilleur moyen pour moi de finir en retenu.
- Je vais avertir le professeur Rogue. Vous remarquerez aussi que vous avez des heures bien définies pour vos cours de self-défense avec le professeur Newgate. Je vous rappelle aussi que vous n'avez, à ma connaissance, aucun don d'ubiquité et aucun Retourneur de Temps, et que vous êtes tout de même inscrit à des cours par correspondance dans une école moldu, à l'instar de Miss Granger. Ne faîtes pas de burn out.
- Vous devriez tester les cours de self-défense avec le professeur Newgate, professeur McGonagall. Je peux vous assurer que vous ne pensez strictement à rien pendant et après. Mais merci de vous inquiéter.
McGonagall hocha la tête et laissa le reste des emplois du temps des secondes années à Lavande Brown qui fit passer les papiers aux autres.
- Tu remplaces les cours de Lockhart qui est censé être un super grand sorcier par des heures en plus avec la chauve-souris des cachots ?! Tu vas pas bien dans ta tête, Portgas, grommela Ronald à proximité.
- Ma mère a fait bouffer la table à ce gars, donc, super grand sorcier, peut-être, mais en défense, c'est une merde, commenta Harry sans prendre des pincettes, tirant un glapissement indigné des filles. Quant au professeur Rogue, on a mis les choses à plat, donc, nous ne devrions plus avoir de problème, lui et moi. Et je préfère encore passer du temps avec lui qu'avec ce con.
Hermione posa avec colère son exemplaire de Voyages avec les vampires sur la table.
- Non seulement ta mère lui a valu un séjour à l'hôpital, mais en plus de ça, tu l'insultes par-dessus ! Portgas D. Harry, n'as-tu aucune honte ?!
- Mets-toi dans mes pompes et tu sauras la réponse.
Avec colère, le garçon se saisit de son sac de cours et d'une pomme, quittant la Grande Salle d'un pas rageur pour se rendre en Botanique qu'ils avaient en commun avec les Poufsouffles. Il gardait en travers de la gorge la rencontre avec cet homme, il ferait son possible pour l'éviter un maximum. Harry traversa le potager de l'école et se dirigea vers les serres dans lesquelles on cultivait les plantes magiques qu'ils étudiaient en classe. Là, il se laissa tomber accroupi dans l'herbe et se mit à mordre dans sa pomme, toujours sous le coup de la colère.
- Konnichiwa. C'est bien comme ça qu'on dit ?
Harry releva la tête pour voir une fille rousse aux longs cheveux, légèrement joufflue, avec des robes de Poufsouffle.
- Ouais, c'est comme ça qu'on dit. Bonjour à toi aussi.
La fille rougit légèrement, avant de rassembler son courage et de lui tendre une main.
- Je suis Susan Bones.
- Je pense pas avoir besoin de me présenter, soupira le D. en lui serrant la main.
- Toute l'école sait qui tu es, en effet. J'ai beaucoup entendu le nom de Portgas cet été. Ta mère s'est enrichie de plusieurs centaines de gallions, non, avec le montant des dommages et intérêts qui lui ont été versés par la Gazette du Sorcier et le professeur Dumbledore, afin d'éviter un procès.
- Kaachan déteste le principe de pouvoir juste sortir le porte-monnaie pour éviter de passer en justice. Que je sache, on en a pas parlé dans la presse, comment tu le sais ?
- Je suis la nièce de la Directrice Bones.
- Oh. Kaachan aime bien ta tante.
Ce qui, en soit, était assez bizarre parce que la femme était à la tête du Département de la Justice Magique. Susan posa son sac par terre et vint s'asseoir dans l'herbe à côté du D.
- Tout le monde a vu ta dispute avec Granger, Portgas. C'est étonnant, d'ailleurs, vous avez l'air assez uni dans votre groupe.
- Elle me reprochait de cracher mon venin sur Lockhart. Mais ce qui la vexe le plus, c'est certainement que je remette en cause ses compétences.
Il croqua dans sa pomme en jetant un regard noir au soleil.
- Ano baka m'a limite kidnappé juste pour me faire apparaître à la Une des journaux avec lui, sans me demander mon avis. Et je n'ai pas eu le droit à la moindre excuse pour ça. Mais pire encore, il a tenté de draguer ma mère juste devant mes yeux. Depuis que je suis tout petit, je vois des mecs faire la même chose, et honnêtement, ça me met la haine. Si je réagi pas, c'est parce que je sais qu'elle peut se défendre, mais j'apprécie pas des masses non plus.
- Je vois… comprit la jeune Poufsouffle. Je comprends ta colère. Je pense que sa célébrité lui a un peu monté à la tête. Il a fait des grandes choses qu'il raconte dans ses livres et il a l'avantage d'être assez bel homme. On a de la chance de l'avoir pour enseignant, mais il y a des limites à ne pas dépasser et il aurait dû le réaliser.
- J'ai pas acheté ses livres. Tu trouves ça normal, toi, que toutes les années doivent acheter l'intégralité de sa collection ? Il veut apprendre la même chose à tout le monde alors qu'on a pas le même niveau ? Franchement, je vais assister à un de ses cours pour me faire une idée, mais j'ai pas une grosse attente.
Susan eut un rire en secouant la tête.
- Tu ne mâches pas tes mots !
- Le tact est en option chez les Portgas, de ce que dit ma mère.
Cela fit repartir les deux deuxièmes années dans une crise de rire jusqu'à l'arrivée de la classe. Harry se leva pour aller rejoindre les Gryffondor, aidant Susan à se remettre debout.
- Si tu veux te joindre à notre groupe d'étude, n'hésite pas.
- Merci de l'invitation, Portgas.
Et elle alla rejoindre ses camarades de maison, permettant à Harry d'en faire de même. Il inspira profondément et se planta devant Hermione. Il s'inclina devant elle, les bras de chaque côté du corps.
- Gomen nasai. Je n'aurais pas dû m'emporter avec toi. Tu n'y es pour rien si cet homme ne m'a pas laissé une première bonne impression. Je promets de lui donner une chance.
- Je suis moi aussi désolée, Harry. J'ai clairement vu son comportement à la librairie, et j'aurais dû réaliser qu'il n'avait pas laissé un bon souvenir. J'aurais dû éviter le sujet tout simplement. Redresse-toi, ça commence à devenir embarrassant.
Harry se redressa et mis son sac à l'épaule, observant l'air gêné de son ami devant le regard amusé de leur groupe.
- On est toujours ami ? se fit confirmer timidement Hermione en jouant avec un bout de sa robe de sorcier.
- Tomodachi, confirma le D. avec un sourire.
Quelques instants plus tard, la petite sorcière potelée qu'était Chourave traversa la pelouse à grand pas, Gilderoy Lockhart souriant comme un idiot à ses côtés, discutant avec animation sur quelque chose, faisant se renfrogner de plus en plus l'enseignante de botanique. Elle faisait un effet presque choquant avec ses vêtements souvent maculés de terre et l'état de ses ongles abîmés, sans parler du chapeau rapiécé sur ses cheveux en désordre, si on la comparait à Gilderoy Lockhart, qui, en revanche, était impeccable dans sa robe de sorcier turquoise, avec ses cheveux dorés qui brillaient sous un chapeau également turquoise, bordé de fils d'or. En le voyant arriver, Harry se jeta derrière Neville et Dean, leur demandant de le cacher.
- Bonjour, tout le monde ! lança Lockhart en adressant aux élèves un sourire radieux. Je viens de montrer au professeur Chourave comment il fallait s'y prendre pour soigner un Saule Cogneur ! Parce que de toute évidence, il est mal entretenu. Pauvre arbre, regardez-le...
Le saule cogneur était le seul arbre du château qui rendait les coups qu'on lui donnait. Et à en croire Thatch, il était aussi un bon entraînement pour les débutants en Haki. Ace avait laissé entendre qu'à partir de l'été prochain, il pourrait apprendre le Free Running et le Haki. Harry ne savait pas s'il devait être excité ou inquiet.
- Mais n'allez surtout pas vous mettre dans la tête que je suis meilleur qu'elle en botanique ! Il se trouve simplement que j'ai souvent rencontré ce genre de plantes exotiques au cours de mes voyages... continua Lockhart.
- Serre numéro trois, aujourd'hui ! dit le professeur Chourave qui avait perdu sa gaieté habituelle et paraissait de très mauvaise humeur.
Serre numéro trois.
Ça, c'était intéressant.
Cela voulait dire des plantes plus dangereuses et plus intéressantes à étudier que ce qu'ils avaient vues jusqu'à présent dans la serre numéro une. Quand Chourave ouvrit la porte, le parfum de la terre humide et de l'engrais prit d'assaut le D., avec la senteur entêtante provenant des fleurs aussi grandes que des parapluies qui tombaient du plafond.
Il adorait cette odeur. Ce parfum de nature. C'était… enivrant. Apaisant. Peut-être un souvenir des squattes qu'il avait connus avec sa mère, avant leur déménagement dans le trou à rat pour sa première rentrée des classes.
Harry allait entrer dans la serre quand une main se posa sur son épaule. Il se figea d'effroi et lentement, se retourna pour affronter le sourire Colgate de Lockhart.
- Harry ! J'aurais un mot à te dire. Vous êtes d'accord pour qu'il soit un peu en retard à votre cours, professeur Chourave ?
À en juger par sa mine renfrognée, Chourave n'était pas d'accord du tout, et Harry était de son opinion.
- La dernière fois que vous m'avez pris par l'épaule, je vous ai mordu la main. Si vous voulez pas que cette fois, j'aille jusqu'au sang, je vous recommande de me lâcher, siffla le D.
- Allons, Harry…
Chourave prit le poignet de Lockhart et le retira d'un geste brusque de son élève.
- Je pense que le jeune monsieur Portgas n'a pas envie d'être en retard pour mon cours. Alors, si vous avez quelque chose à lui dire, faîtes-le durant vos heures, Gilderoy !
Le D. se dépêcha d'aller se réfugier dans la serre alors que Chourave fermait la porte au nez du blond qui essayait en vain de se débarrasser de la terre.
- Merci professeur Chourave, haleta le garçon.
La femme lui sourit et lui fit un geste pour lui signifier de filer à sa place. Le D. ne se le fit pas dire deux fois et il se dépêcha de rejoindre sa place entre Dean et Neville.
- Aujourd'hui, on rempote des mandragores. Qui peut me dire quelles sont les propriétés de cette plante ?
Comme on s'y attendait, Hermione leva la main, suivi de près par Neville qui avait commencé au cours de l'année dernière à prendre plus d'assurance. Certes, il ne répondait aux questions que du professeur Chourave, pour l'instant, mais c'était déjà un bon début venant de la part du garçon qui avait commencé l'école en étant très timide, même si c'était Miss Granger qui répondit.
- Excellente réponse. Dix points pour Gryffondor, dit le professeur Chourave. La mandragore constitue un ingrédient essentiel entrant dans la composition de nombreux antidotes. Mais c'est également une plante dangereuse. Qui peut me dire pourquoi ?
Cette fois, ce fut Neville qui fut le plus rapide :
- Le cri de la mandragore est mortel pour quiconque l'entend.
- C'est exactement ça, bravo, monsieur Londubat. Dix points de plus pour Gryffondor. Les mandragores dont nous allons nous occuper aujourd'hui sont encore très jeunes.
Elle montra une rangée de bacs et tout le monde se rapprocha pour mieux voir une centaine de petites plantes touffues aux fleurs violacées qui s'alignaient dans la terre. Harry se pencha avec prudence vers l'avant, regardant sous la fleur pour voir d'où pouvait sortir le cri. Si une plante adulte pouvait être aussi dangereuse, elle aurait été plus efficace dans la protection de la Pierre Philosophale.
- Tout le monde prend une paire de cache-oreilles, dit le professeur Chourave. Surtout, vérifiez bien que vos oreilles sont complètement recouvertes. Je vous ferai signe en levant le pouce quand vous pourrez les enlever sans risque. D'accord ? Alors, allons-y. Mettez-les.
Harry prit une paire de cache-oreilles et la mit soigneusement sur sa tête. Il n'entendait plus rien, à présent. Le professeur Chourave, les oreilles également protégées par de grosses boules rosés, retroussa les manches de sa robe, saisit une des petites plantes et l'arracha d'un coup sec. Ce qui apparut lui tira un sifflement et un ''sugoi'' que personne ne put entendre. A la place des racines, il y avait une espèce de petit bébé très laid et plein de terre. Les feuilles de la plante lui sortaient du crâne. Sa peau marbrée avait une couleur vert pâle et de toute évidence, il hurlait à pleins poumons. Le bébé difforme termina sa carrière dans un grand pot que le professeur sortit de sous la table, avant de le recouvrir de terre et de compost humide, jusqu'à ne laisser plus que les feuilles au dehors. Un signe du professeur et tout le monde retira ses cache-oreilles.
- Nos mandragores étant encore au stade infantile, leurs cris ne peuvent pas tuer, dit-elle d'une voix neutre, comme si elle n'avait rien fait de plus étonnant que d'arroser des fleurs. Cependant, leurs cris peuvent quand même vous assommer pendant plusieurs heures et comme je suis sûre que personne parmi vous ne veut manquer cette première journée d'école, assurez-vous que vos cache-oreilles sont bien en place pendant que vous travaillez. Je vous ferai signe quand le cours sera terminé. Mettez-vous à quatre par bac, vous trouverez tous les pots que vous voudrez ici, le compost est là-bas, dans les sacs, et attention à la Tentacula vénéneuse, elle est en train de faire ses dents.
Elle donna un coup sec à une plante épineuse qui rétracta aussitôt les longs tentacules qu'elle avait sournoisement glissés sur l'épaule du professeur.
- Je vais me sacrifier sur l'autel de l'imbécilité de Ronald, soupira Dean.
Parvati, Hermione, Harry et Neville lui firent un geste de la main pour lui dire au revoir, le D. allant jusqu'à essuyer une fausse larme.
- Nous garderons ton sacrifice en mémoire, assura avec sérieux Hermione.
- Il ne sera pas fait en vain, renchérit Harry en portant une main à son cœur. Tu es un héros.
- Bande de dégénérés.
Et Dean s'éloigna pour rejoindre Seamus, Ron et Lavande, alors que le quatuor restant de Gryffondor se retenait de rire.
- Vous êtes de sacrés phénomènes, vous, les Gryffondor, commenta un garçon de Poufsouffle dans un groupe voisin au leur.
- On essaye, sourit Parvati.
Elle lui tendit la main pour la lui serrer en se présentant.
- Je m'appelle Justin Finch-Fletchley, dit le garçon d'une voix claironnante en serrant la main de Harry. Je sais qui tu es, bien sûr, le célèbre Harry Potter, qui se fait désormais appeler Portgas…
- Harry D. Portgas. Rien ne m'interdit de porter le nom de la femme qui m'a élevé toutes ces années, marmonna le brun en serrant la main de Justin.
- Toi, tu es Hermione Granger, toujours la meilleure dans toutes les matières...
Hermione rougit sous le compliment.
- Et toi, tu es Neville Londubat, non ? Hannah m'a dit que ta grand-mère était la sorcière la plus féroce du Royaume-Uni.
- Grand-mère n'est pas des plus faciles à vivre, c'est vrai, sourit nerveusement Neville en serrant la main du garçon.
- C'est vrai ce qu'on raconte ? Que vous avez des Serpentard dans votre groupe d'étude ?
Le quatuor haussa des épaules.
- Ma jumelle de Serdaigle est bien avec nous avec quelques-uns de ses camarades, pointa Parvati.
- Et j'ai proposé à Bones de se joindre à nous si elle voulait. On rejette personne, t'es là, eh bien t'es cordial et tu bosses, t'es pas là, on va pas en faire un drame, soupira le D.
Les élèves grimacèrent quand ils furent rappelés à l'ordre par Chourave.
Ils avaient remis leurs cache-oreilles et les mandragores exigeaient toute leur attention. A voir faire le professeur Chourave, l'opération semblait facile mais en fait, elle ne l'était pas du tout. Les mandragores n'aimaient pas être arrachées à la terre, et elles n'aimaient pas non plus y retourner. Elles se tortillaient en tous sens, donnaient des coups de pieds, brandissaient leurs petits poings et essayaient de mordre. Harry se prit une claque derrière la tête de la part des filles quand il s'amusa à faire un concours de grimace avec la mandragore qu'il tenait dans son poing. Il devait bien être le seul à apprécier l'effort demandé par ce travail.
À la fin du cours, tout le monde était en nage et couvert de terre. Les membres douloureux, les élèves retournèrent au château se laver un peu, puis les Gryffondor se dépêchèrent d'aller au cours de métamorphose.
Le professeur McGonagall était toujours aussi exigeante avec ses élèves, et elle le fut encore plus en ce premier cours avec pour exercice : transformer des scarabées en boutons. Bien entendu, Hermione y arriva sans difficulté, mais pour Harry, ce fut une toute autre affaire. Une affaire qui résultat avec un scarabée qui explosa tout simplement, laissant même une marque de suie sur la table.
- Monsieur Portgas… qu'est-ce que vous avez fait ? demanda McGonagall en se retenant pour ne pas se prendre la tête dans les mains.
- Eh bien… je crois que j'ai prouvé qu'un scrabée pouvait faire un sympathique micro-feux d'artifice, mais c'était pas mon but, répondit Harry d'un air blasé. Wari ?
Il adressa un sourire gêné à l'enseignante, s'attendant à recevoir une engueulade. McGonagall soupira et lui donna un nouvel insecte. Avec un soupir, le garçon retroussa ses manches après avoir nettoyé ses lunettes de lecture qu'il préféra ranger afin de ne pas les voir recouvertes de viscères de son sujet d'expérience.
Cette matinée plutôt moyenne se conclut enfin, avec une migraine pour le D. qui devait de nouveau apprendre à ne pas forcer comme un bourrin pour faire de la magie.
- Qu'est-ce qu'on a, cet après-midi ? demanda Harry alors qu'ils se mettaient à table.
- Défense contre les Forces du Mal, répondit aussitôt Hermione.
- Pourquoi tu as entouré tous les cours de Lockhart avec des petits cœurs ? demanda Dean en saisissant l'emploi du temps d'Hermione.
Celle-ci, les joues écarlates, le lui arracha des mains.
- Quand je regarde ma mère, j'ai du mal à imaginer qu'elle a été un jour une fille de douze ans qui bavait devant les beaux garçons, soupira Harry en laissant tomber sa tête sur le bois de la table.
- Ta mère est un garçon manqué ultra exigeante, répliqua Parvati. Lockhart est beau garçon, je suis certaine qu'elle doit le penser aussi.
- Elle lui a fait manger une table, Patil, j'en doute fortement.
Après le déjeuner, ils sortirent dans la cour, sous un ciel maussade. Pendant qu'Hermione se replongeait dans Voyages avec les vampires avec Parvati, Harry et Dean initièrent Neville au Blackjack. Bientôt, cependant, Harry se sentit observé. Il tourna la tête et vit le garçon de petite taille aux cheveux clairs qu'il avait rencontré la veille quand ils avaient été coincés de l'autre côté de la barrière. Colin Crivey, qui avait été réparti chez eux, s'il se rappelait correctement. Le garçon le regardait fixement, comme paralysé. Il tenait entre les mains son appareil et devint cramoisi lorsqu'il vit Harry se tourner vers lui.
- Crivey ? Je peux t'aider ?
- Euh… je… souffla-t-il le souffle court, en esquissant un pas en avant.
- Tu ?
- Moi aussi, je suis à Gryffondor.
- Omedetto.
- Puisqu'on est des camarades de maison, vient nous voir si t'as besoin d'aide, proposa Dean.
Neville offrit un sourire au petit blond qui était presque aussi timide que lui-même l'avait été. Colin devint encore plus cramoisi.
- Je… je voulais te dire que j'ai bientôt fini ma pellicule… et un cinquième année m'a promis de me montrer comment animer les photos… Donc, je pourrais te laisser la photo de ta mère que j'ai prise à la gare.
- Tu as pris madame Portgas en photo ? s'étonna Neville.
- On parle bien de ta mère ? se fit confirmer Dean à Harry. Madame Me-fait-pas-chier-ou-je-te-castre ?
- Hmhm. Il l'a prise en traître pendant qu'on attendait un miracle pour la barrière, répondit Harry. Je serais très content d'avoir une copie de cette photo, Crivey. Ce sera tout ?
- Tu crois que... ça ne te dérangerait pas si... si je prenais une photo de toi ? demanda-t-il, levant son appareil, le regard plein d'espoir.
- Une photo ? répéta Harry intrigué. Pourquoi tu veux prendre une photo de moi ? Je fais rien d'intéressant, outre apprendre le Blackjack à Neville.
- Pour prouver que je t'ai rencontré, dit Colin avec enthousiasme en s'approchant un peu plus près.
- Demo…
- Je sais tout sur toi. Tout le monde m'a raconté comment tu as survécu quand Tu-Sais-Qui a essayé de te tuer, comment il a disparu, ta cicatrice sur le front et tout ça.
Et le garçon continua à parler, parler et parler, disant que son laitier de père n'y avait pas cru et tout, qu'on lui dise que son fils était un sorcier, mais que Colin avait toujours fait des trucs bizarres.
- Oi. Crivey.
Colin s'arrêta dans son déluge de parole.
Harry posa ses cartes et remonta sa frange pour bien montrer son front vierge de cicatrice.
- Ce qu'on t'a raconté, ce sont des conneries. Personne ne sait ce qu'il s'est passé ce soir-là. Les Potter sont morts, Tronche de Craie a disparu, et moi, j'ai fini sans famille jusqu'à ce que ma mère adoptive me prenne avec elle en me promettant qu'elle veillerait sur moi.
Il laissa retomber sa frange et pointa la vieille cicatrice qui coupait son arcade sourcilière gauche.
- Cette cicatrice, ce n'est certainement pas la marque d'un mauvais sort ou quoique ce soit. Ça, c'est ce qu'il me reste d'un passage à tabac par des cons en vengeance contre l'entreprise Portgas.
Avec un soupir, il se leva et se planta devant le garçon plus petit que lui qui avait l'air d'avoir appris que Noël n'était pas pour lui.
- Tout ça pour te dire que je ne sais pas d'où viennent ces histoires qui courent sur cette nuit d'Halloween, outre que ce sont des conneries et que beaucoup oublie que, ok, j'en suis sorti vivant, mais pas mes parents.
Le D. montra la cour intérieure où ils étaient assis en attendant la prochaine heure de cours.
- Regarde autour de toi. On doit être deux cent cinquante élèves à tout casser dans un château immense. Tu mets les pieds dans n'importe école non-magique, tu peux doubler voire tripler le nombre. Tu sais pourquoi ? Parce que les sorciers sortent de deux guerres meurtrières. Beaucoup de personnes ont perdu des proches durant ce conflit. Alors, avant de gober les bêtises des gens qui me hissent au rang de héros, rappelle-toi que je suis qu'un garçon parmi d'autres qui a perdu beaucoup dans cette guerre, comme tout le monde ici.
- D'accord, souffla Colin en baissant la tête.
- Allez, fait pas cette tête. Y'a des choses plus intéressantes à voir au château que ma tronche. N'hésite pas si t'as besoin d'aide, Crivey.
Le petit blond hocha la tête et s'éloigna.
Drago, Blaise et Théo le regardèrent passer avec perplexité avant de venir s'asseoir avec les Gryffondor.
- Qu'est-ce que tu as encore fabriqué, Portgas ? demanda Drago.
- Juste une petite leçon à un gamin pour éviter qu'il devienne un fanboy, répondit Harry.
- Une photo dédicacée ? Tu dédicaces des photos, maintenant, Portgas ? devina avec amusement le blond.
- Cris-le plus fort, va, je suis certain qu'on t'a mal entendu au Texas.
- Qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce que j'entends ? demanda un nouveau venu.
- Kusou… gémit Harry en se prenant la tête dans les mains.
En effet, Gilderoy Lockhart approchait d'eux à grands pas, les pans de sa robe turquoise flottant derrière lui, comme s'il avait une antenne pour le simple mot « dédicace ».
- La chance n'est pas de ton côté Portgas ! se moqua le blond en allant prendre des nouvelles des filles.
- Boucle-la, Tsundere de mes deux !
- Qui dédicace des photos ? demanda Lockhart en arrivant à leur niveau.
Harry voulut dire quelque chose mais il fut interrompu par Lockhart qui le prit par les épaules et lança d'un ton joyeux :
- Je n'aurais pas dû poser la question ! Nous voici à nouveau réunis, Harry !
- Lâchez-moi ou je vous mords ! cracha le D., immobilisé au côté de Lockhart, les joues rouges de honte.
- Qui voulait cette photo ?
- Vot' cul en 3D ! Lâchez-moi !
- Allons, je sais ce que c'est, on veut prendre du galon, mais…
- JI-CHAN ! TASUKETE !
Et avec le timing d'un super-héros, Thatch vint tapoter l'épaule de Lockhart qui se retourna vers l'homme. Au sourire Colgate du blond, le loup-garou répondit par un sourire narquois juste assez large pour laisser voir ses crocs.
- Je pense que vu le cri de Portgas, il aimerait que tu le lâches. Si ça remonte à sa mère, je pense que cette fois, Sainte Mangouste ne saura pas quoi faire pour réparer ta tête. D'ailleurs… à mes heures perdues, je me suis amusé à lire un de tes ouvrages. Promenades avec les Loup-garous.
Thatch passa un bras autour des épaules de Gilderoy qu'il dépassait aisément en taille et l'entraîna de force loin de Harry qui poussa un soupir de soulagement.
- Vraiment ?! J'espère qu'il vous a plu, mon cher Newgate !
- Disons que j'espère vous voir mettre à l'œuvre ce sortilège d'Homomorphus à la prochaine pleine lune.
- Vraiment ? Pourquoi donc ? demanda nerveusement le blond.
- Parce que vous risqueriez de croiser un loup-garou au détour d'un couloir un de ces soirs.
La cloche sonna, sauvant Lockhart des menaces du roux.
- /S'il fait le con, je suis dans mon bureau,/ annonça Thatch à son neveu.
Harry hocha la tête en allant récupérer son sac de cours.
- J'te jure, tu me le paieras Malefoy, siffla Harry.
Drago esquissa un sourire embarrassé alors que tout le monde allait rejoindre sa salle de classe. Et pour eux, c'était Défense Contre les Forces du Mal.
Alors que les filles se mettaient à l'avant, prêtes à ne louper aucune miette du professeur Lockhart, les garçons se mirent à l'arrière, et Harry, juste derrière Blaise et Théodore qui étaient plus grands que lui afin de bien se cacher, surprenant Drago puisqu'il se retrouva avec le D. en voisin de table. Vu les regards noirs de autres Serpentard et de Ronald, Seamus et Lavande, ce n'était pas au goût de tout le monde.
Lorsque la classe se fut assis, Lockhart s'éclaircit bruyamment la gorge et le silence se fit. Il tendit la main, prit sur la table de Neville son exemplaire de Randonnées avec les trolls et montra à tout le monde sa propre photo qui clignait de l'œil sur la couverture du livre.
- Ça, c'est moi, dit-il, le doigt pointé sur la photo et en clignant de l'œil à son tour.
- No shit Sherlock, marmonna Harry.
- De quoi tu parles ? demanda Drago.
- Je te passerai les livres.
- Gilderoy Lockhart, Ordre de Merlin, troisième classe, membre honoraire de la Ligue de Défense contre les Forces du Mal et cinq fois lauréat du prix du sourire le plus charmeur, décerné par les lectrices de Sorcière-Hebdo, mais ne parlons pas de ça. Croyez-moi, lorsque j'ai réussi à me débarrasser du Spectre de la mort, ce n'était pas par un simple sourire, continua le professeur.
Il attendit les rires, mais il n'y eut que quelques faibles sourires.
Harry laissa tomber sa tête sur la table d'exaspération.
- Je vois que vous avez tous acheté la collection complète de mes livres.
Théo et Blaise se retournèrent vers le D. qui n'avait aucun livre de Lockhart et qui haussa des épaules en réponse.
- C'est très bien, poursuivit l'homme qui n'avait rien remarqué. J'ai pensé que nous pourrions commencer le premier cours avec un petit questionnaire. Rien de bien méchant. Simplement pour vérifier si vous avez bien lu ce que j'ai écrit et voir ce que vous en avez retenu.
Il distribua les questionnaires, puis retourna s'asseoir derrière son bureau.
- Allez-y, vous avez une demi-heure pour répondre à toutes les questions !
Harry jeta un coup d'œil à son papier et lut :
1) Quelle est la couleur préférée de Gilderoy Lockhart ?
2) Quelle est l'ambition secrète de Gilderoy Lockhart ?
3) A votre avis, quel est le plus grand exploit réalisé par Gilderoy Lockhart à ce jour ?
Il y avait ainsi trois pages de questions jusqu'à la dernière :
54) Quelle est la date de l'anniversaire de Gilderoy Lockhart et quel serait à ses yeux le cadeau idéal ?
- Maji ka ? chuchota le D.
En quoi savoir ces conneries allaient les aider ?
Il regarda Lockhart, puis eut un mauvais sourire aux lèvres. Il tira un stylo à bille de son sac et il se mit à répondre avec un rire mauvais au questionnaire.
La couleur de Lockhart ? Blouge. Ouais, parce que le blouge, c'est le Bien.
L'ambition secrète de Lockhart ? Hmm, la question était difficile, mais les signes ne trompaient pas. Sous son sourire charmeur, il cherchait à conquérir le monde en hypnotisant les filles et les lever en armée à son service exclusif, et ainsi, instaurer une dictature.
Le plus grand exploit de Lockhart ? Là aussi, c'était difficile à dire, mais dans son opinion, c'était de parvenir à garder son sourire Colgate accroché aux lèvres même après son passage à l'hosto pour avoir mangé une table.
- Mais qu'est-ce que tu fabriques, Portgas ? chuchota Drago en voyant les réponses plus stupides les unes que les autres aux questions.
- Tu crois vraiment que savoir combien de fois il a reçu le titre du plus beau sourire peut nous aider en cours, Drago ?
Drago regarda sa copie qu'il avait tenté de remplir avec sérieux avant de laisser tomber, déposant sa plume à côté du devoir.
La date d'anniversaire et son cadeau idéal ? Lockhart était né aux dernières calendes grecques et il désirait obtenir un cerveau comme cadeau, pour comprendre que sa carrière entière n'est qu'une mauvaise blague.
Harry reposa son stylo avec satisfaction au moment où Lockhart ramassa les copies et y jeta un coup d'œil devant la classe.
- Allons, allons, je vois que personne ne se rappelle que ma couleur préférée, c'est le lilas. Je l'ai pourtant indiqué clairement dans Une année avec le Yéti. Et certains d'entre vous feraient bien de relire attentivement Promenades avec les loups-garous, j'y explique dans le chapitre douze que mon cadeau d'anniversaire idéal serait l'harmonie entre tous les hommes, qu'ils aient ou non des pouvoirs magiques. Mais il est vrai que je ne dirais pas non si on m'offrait un magnum d'Ogden's Old Firewhisky !
Il leur lança un nouveau clin d'œil un peu canaille. Drago le regardait à présent avec une expression de dégoût ; Théodore, Blaise et Dean étaient secoués d'un fou rire silencieux, pendant que Neville fixait Lockhart d'un air ahuri. Hermione, en revanche, buvait les paroles de Lockhart et sursauta lorsqu'il prononça son nom :
- ... Mais Miss Hermione Granger sait que mon ambition secrète serait de débarrasser le monde des Forces du Mal et de lancer ma propre marque de produits pour les cheveux. Bravo ! Excellente élève.
Il lut intégralement sa copie.
- Mais elle a tout bon ! Qui est Miss Hermione Granger ?
Hermione leva une main tremblante.
- Excellent ! s'exclama Lockhart avec un sourire radieux. Vraiment excellent. Dix points pour Gryffondor ! Et maintenant, au travail...
Il se pencha et posa sur son bureau une grande cage couverte d'un morceau de tissu.
- Il est de mon devoir de vous armer contre les créatures les plus répugnantes qui soient connues dans le monde des sorciers ! Vous aurez peut-être dans cette classe les plus belles peurs de votre vie. Mais sachez que rien de fâcheux ne peut vous arriver tant que vous êtes en ma présence. Tout ce que je vous demande, c'est de garder votre calme.
Harry leva un sourcil devant le ton subitement sérieux de l'homme. Il leur faisait faire une interrogation stupide sur lui-même et là, brusquement, il leur sortait le discours de celui qui se veut ultra pro et ultra sérieux ?
Lockhart posa la main sur le morceau de tissu qui la recouvrait. Plus personne ne riait.
- Je vous demande de ne pas crier, dit Lockhart d'une voix grave. Ça pourrait les énerver.
Sous le regard des élèves qui retenaient leur souffle, Lockhart découvrit alors la cage.
- Eh oui, en effet, dit-il d'un ton solennel, ce sont bel et bien des lutins de Cornouaille fraîchement capturés.
Seamus ne put se retenir. Il laissa échapper un éclat de rire que même Lockhart ne pouvait confondre avec un hurlement de terreur.
- Oui ? Vous avez quelque chose à dire ? demanda-t-il à Seamus avec un sourire.
- Ils ne sont... ils ne sont pas très dangereux, répondit Seamus en s'étranglant de rire.
- N'en soyez pas si sûr ! dit Lockhart en agitant l'index d'un air agacé. Ce sont parfois de petites pestes parfaitement diaboliques !
Hauts d'une vingtaine de centimètres, les lutins avaient une couleur bleu électrique, avec des têtes pointues et des voix si aiguës qu'on avait l'impression d'entendre des perruches se disputer. Dès que la cage fut découverte, ils se mirent à piailler et à s'agiter en tous sens, tapant sur les barreaux et faisant toutes sortes de grimaces bizarres aux élèves assis devant eux.
- Je reviens, souffla Harry à ses camarades.
Il se glissa hors de sa chaise et à quatre pattes, se dirigea vers la porte.
- Maintenant, on va voir comment vous allez vous débrouiller avec eux, dit Lockhart d'une voix forte.
Et il déverrouilla la cage au moment où Harry ouvrit la porte.
Le D. s'enferma dehors quand l'enfer fut relâché. De l'extérieur, il entendait les cris, les hurlements, des bruits de verres brisés.
Ne cherchant pas plus, le garçon partit à toute vitesse dans les couloirs, bousculant quelques élèves sur son passage, dévalant escaliers mobiles ou non, pour finir en dérapage devant le bureau de son oncle… qui l'attendait devant avec un sourire de coin.
- Je t'ai senti venir, se contenta de lui répondre le loup-garou. Alors, qu'est-ce qu'il se passe ?
- Lutins de Cornouailles. Je sais, dit comme ça, ça fait ridicule, mais je…
Thatch était déjà en marche, tout sourire disparu.
- Il les a enfermés dans une boite, une cage ou un truc du genre ?
- Une cage.
Thatch accéléra le pas.
- Combien ?
- Au bas mot, une vingtaine.
Le pirate poussa un juron bien senti en japonais.
- On enferme pas des lutins, surtout aussi nombreux, les uns sur les autres ! Quel con !
Et il partit devant à toute vitesse, Harry luttant pour ne pas se laisser distancer.
Peine perdue, mais il arriva tout de même en classe pour assister au meilleur du spectacle. Des lutins avaient disparu, mais d'autres étaient encore là, immobiles, observant Thatch. On aurait dit qu'un rhinocéros avait essayé de manœuvrer son chemin dans la classe. Les portraits de Lockhart étaient arrachés, les encriers renversés et les élèves sous leur bureau.
Harry avait vraiment bien fait de filer en voyant le résultat. Surtout avec un Neville accroché au lustre par le col de sa robe de sorcier.
- Londubat. Retire ta robe, je te rattrape, encouragea Thatch en s'avançant au milieu du carnage sous le regard méfiant des lutins qui voletaient sur place dans la classe.
Neville hésita puis se laissa tomber hors de sa robe dans les bras tendus du professeur qui le réceptionna sans broncher.
- Toi t'as une bonne carrure, gamin. Tu seras une bonne gigasse en quittant Poudlard.
Et l'enseignant le reposa au sol, avant de siffler les lutins et de montrer le trou dans une fenêtre.
- Barrez-vous, fissa.
Les lutins ne se le firent pas dire deux fois et se dépêchèrent de partir. Lockhart réapparut de dessous son bureau, mais il n'eut pas le temps d'en placer une que la cloche sonna, provoquant une ruée hors de la classe.
- Toi et moi, nous allons avoir une petite discussion sur ce qu'on ne fait pas avec des créatures pensantes magiques, siffla le loup-garou.
Et il poussa son neveu hors de la salle de classe pour fermer la porte sur lui.
- Oi ! J'voulais le pop-corn ! protesta Harry devant la porte fermée.
- En tout cas, le professeur Newgate va en faire de la pâtée pour chien, commenta Dean.
- C'est une erreur stupide d'enfermer autant de lutins de Cornouailles dans une même cage, grommela Theo en arrangeant son sac. Déjà que ces bestioles sont invivables quand on les enferme, si en plus, on les met les unes sur les autres…
- Il voulait juste nous faire faire des travaux pratiques, protesta Hermione.
- Peut-être, mais c'est la dernière fois que je mets les pieds dans sa salle de classe, annonça Harry avec un ton de finalité.
Et il tint parole, parce qu'au premier cours de potion de l'année, il alla à la rencontre de Rogue en fin de cours pour lui dire que maintenant qu'il avait vu à quoi ressemblait un cours de Lockhart, il pouvait sans regret les laisser tomber pour apprendre l'Occlumancie. Puis, il laissa la place à Neville qui lui présenta un tableau d'équivalence des ingrédients sur lequel ils avaient travaillé pendant la semaine en mer pour avoir l'opinion de l'enseignant. La présentation se fit peut-être timidement, mais il parvint à réunir assez de courage pour le faire. Vu la façon dont l'enseignant haussa son sourcil en acceptant les tableaux tracés sur plusieurs parchemins, il était assez surpris de l'initiative.
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Thatch quitta la classe de Lockhart en soupirant. Il passa ses mains sur son visage, puis ses cheveux, marchant vers la sortie de l'école. Il allait courir en forêt, ça lui changerait les idées. Il en avait bien besoin parce que cet incompétent allait le rendre barge. Si encore, Harry n'était pas impliqué, il s'en foutrait, mais c'était son seul et unique neveu, il était hors de question qu'on s'en prenne à lui.
Un grognement de fillette le fit relever la tête pour voir une petite fille, certainement une première année, penchée dangereusement à une fenêtre, debout sur le rebord. Sans réfléchir, il fonça à la fenêtre et attrapa l'enfant par la taille pour la ramener dans le couloir.
- Mais ça va pas, gamine ! Qu'est-ce que tu cherches à faire, à jouer sur le rebord de la fenêtre !
La fillette le regarda avec ses yeux globuleux et écarquillés qui lui donnaient une expression à la fois surprise et rêveuse. Thatch ne savait pas ce qu'on avait foutu dans le biberon de la blondinette, mais ça devait être de la bonne.
- Les Jonchurines ont caché mes chaussures, monsieur l'Alpha, dit sérieusement la première année.
Le loup leva un sourcil.
- Les Jonchurines ont caché tes chaussures ? Vraiment ? répéta l'homme.
La fillette montra la fenêtre du doigt. Le loup-garou la laissa et alla se pencher par la fenêtre pour voir au-dessus de sa tête une paire de chaussure qui avait été coincée dans une pierre en partie délogée du mur du château. Tendant le bras, il rattrapa aisément les chaussures et redescendit dans le couloir. Il regarda les lacets noués ensemble dans sa main, puis donna les chaussures à la gamine.
- Et si tu me disais la vérité, demoiselle ?
- La vérité ? De quelle vérité vous parlez monsieur l'Alpha ? demanda la fillette avec l'air d'un chiot curieux.
Thatch se pencha vers l'avant, tenant le nœud entre ses doigts.
- Ceci, jeune fille, c'est un nœud fait avec des mains dotées de pouces opposables, comme les mains humaines. En aucun cas les Jonchurines, qui sont des vers volants, n'ont les appendices nécessaires pour cela. Alors ? que faisons-nous ?
