Banané et bonne santé tout le monde ! J'espère que vous n'avez pas fait trop d'excès durant le réveillon, parce que sinon, je doute que vous puissiez apprécier ce cadeau à sa juste valeur.
Déjà, je veux souhaiter à Ace et Oda un très bon anniversaire. Merci pour ces histoires que j'ai pu faire naître grâce à votre travail (et existence éphémère pour Ace). Je resterais une fan inconditionnelle de l'oeuvre d'origine ! Sur ce, passons aux commentaires qui ont été posté dans la journée/nuit :
Lun'Art : Merci, très bonnes fêtes à toi aussi./ La Zialema ne fait rien au hasard, tu verras les conséquences de ces cours qui sautent bien plus tard dans la fic, quand on abordera l'an 4./Thatch n'a pas encore fini avec Lockhart, ne t'en fais pas./ Draco n'a pas crié, il a juste parlé un peu trop fort sous l'hilarité. Et oui, ici, même pour ce genre de chose, on peut l'aimer./On commence doucement, mais tu vas voir, les choses vont vite dégénéré./ Ouiiii ! Des poutous ! Tout plein de poutous à toi aussi !
GaiaCross : Je me contenterai de te dire que Thatch est réservé, navrée de te décevoir. Quant à Luna, on va la revoir un peu plus par ici. / Tu as déjà lut une année calme à Poudlard ? Tu n'as pas idée de ce que je réserve pour l'an 3 / Heureuse de voir que cette introduction de Luna est appréciée./ Colin lui a rien fait, ce sont les autres élèves qui lui ont raconté des conneries, alors, il lui montre la simple réalité. Pas de raison de l'agresser, le gamin est innocent. Rien de bien spéciale, même pour un Portgas./ Meilleur voeux à toi aussi.
Sbeferga : cadeau en avance
Mai96 : Ah, mais Harry ne sait pas que sa mère n'a pas été une petite fille. Pour bavée devant les beaux garçons, plus tard, je pense. A douze ans, Ace avait bien trop à faire avec Luffy dans les pattes./ Heureuse de voir que le changement avec Colin est apprécié. Pour Hermione, on aura quelque chose qui la fera changer avant la fin de l'année, ne t'en fait pas.
Rose Eliade : Cool !
Yuki-Jiji : Bah c'est un professeur, heureusement qu'il connait son sujet tout de même le Thatch.
Sur ce, je vous lâche sur le chapitre et à très bientôt !
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Harry s'assit en grognant sur la racine d'un arbre, épuisé après les exercices physiques qu'il venait de faire. Il accepta la bouteille d'eau que lui donna son oncle et étancha sa soif.
- /Heureusement que c'est le week-end. J'en avais besoin./
- /La première semaine a été si épuisante que ça ?/ s'enquit Thatch en regardant son neveu en souriant.
- /Lockhart. Cet idiot tient absolument à me donner des conseils pour gérer ma célébrité et tout. J'en ai rien à faire de tout ça !/
- /Je me suis arrangé pour faire la ronde de pleine lune dans les couloirs en même temps que lui. Je te laisserai voir le souvenir, ça risque d'être drôle./
- /Pourquoi le dirlo l'a embauché ?/
- / Je pense que Dumby se doute que c'est un imposteur et il espère qu'il s'exposera ainsi. Sauf qu'il a oublié que la priorité, dans une école, c'est pas se charger d'imposteur, mais d'éduquer les jeunes de demain. Après, tu me diras, y'en a pas des masses qui se pressent au portillon du poste de défense. Poste maudit, patati patata./
- /Tu y crois pas ?/
- /J'ai vu tellement de trucs barges dans ma vie que c'est pas une malédiction qui me tirera une expression de surprise. Ne dis pas à ta mère que je t'en ai parlé, mais ton grand-père était l'homme qui m'a guéri de la surprise en réalisant en permanence l'impossible./
- /Mon grand-père ?/
- /Gol D. Roger, son père. Y'a du mauvais sang entre lui et ta mère. C'est pas à moi d'en parler, même si d'après moi, c'est plus des adultes qui sont cons et qui rejettent sur une victime facile leur souffrance. Mais je ne t'ai rien dit, n'est-ce pas…/
Harry mima l'action de zipper sa bouche et reprit une gorgée d'eau.
- /J'y pense, maman n'a pas réabordé le sujet, mais elle a pensé à te parler de l'incident de cet été ?/
- /Elle m'a dit qu'une créature magique, apparemment pensante, a débarqué dans son bureau pour sortir un discours totalement décousu sur une menace dans l'école, mais c'est tout ce qu'elle m'a dit et ça m'aide pas des masses./
- /C'est apparemment un elfe de maison qui est venu nous voir. Du moins, c'est comme ça qu'il s'est présenté… J'ai mis les pieds dans ce qu'il fallait pas ?/
La question hésitante vint après avoir vu le visage de son oncle se fermer à la mention d'elfe de maison.
- /Ta mère ne t'a pas raconté mon histoire personnelle, je présume ?/ devina Thatch.
- /Elle est restée en surface de la sienne, alors, elle allait pas s'étaler sur la tienne. Elle parle très rarement de Marco aussi. /
Le roux soupira et alla s'asseoir à côté de son neveu avec un air subitement très vieux et très fatigué.
- /J'ai passé de longues, trop longues années de mon enfance dans ce que je qualifie comme l'Enfer. MariGeoise. La Terre Sainte, comme dise les autorités chez nous. J'y ai vécu de trois à sept ans en tant qu'esclave. C'est là-bas que j'ai rencontré Marco. C'est grâce à lui que l'on a réussi à s'échapper, même s'il s'est retrouvé à devoir vivre avec une prime à tout juste neuf ans. Ta mère sait tout ça. Je pense que c'est pour ça qu'elle n'a pas précisé qu'il était question d'un elfe de maison. Elle voulait éviter de me rappeler de mauvais souvenirs./
- /Je suis désolé, tonton./
- /Tu pouvais pas savoir. Et je pense que les elfes sont presque plus à plaindre que moi./
Harry regarda son oncle avec curiosité.
- /Cela fait bien presque un millénaire et demi que les sorciers ont créé les elfes de maisons à partir d'une autre créature magique, le Erkling qui est une créature dangereuse du continent et qui aime s'attaquer aux enfants. Ils ont capturé quelques spécimens et ont usé de la magie pour se venger. De cette vengeance, les elfes de maisons ont vu le jour. Ils ont besoin de la magie pour vivre et ne vive que pour servir. Tant pis pour les coups, les insultes, la maltraitance. Ils sont liés à leur maître jusqu'à ce que ceux-ci en décident autrement. Il existe une réglementation sur la façon de traiter un elfe de maison, qui a vu récemment le jour, mais ce code de conduite est totalement ignoré parce que personne ne vérifie et que de toute façon, ce sont des serviteurs, des quantités négligeables. Ce qu'on peut faire pour eux, ce n'est même pas songer à les libérer, même si dans mon opinion, la mort vaut mieux que l'esclavage. On ne peut que sensibiliser les sorciers sur le traitement des elfes. Un petit geste qui peut faire beaucoup. Que ce soit d'un côté comme de l'autre. Je le sais parce qu'en discutant avec les elfes du château, j'en suis venu deux trois fois à leur pointer qu'une situation n'était pas acceptable et leur permettre de protester malgré les entraves magiques./
- /Il y a de elfes à Poudlard ?/
- /Toute une armée. On les sous-estime parce qu'ils sont liés aux ordres de leur maître, mais comme leurs parents Erklings, ils sont dangereux, avec une magie puissante. S'ils sont maltraités, ils trouveront le moindre accroc dans leurs ordres pour agir contre leur maître. Chose qu'a probablement fait ce Dobby./
Harry hocha la tête et referma la bouteille d'eau.
- /Je vais y aller, Drago veut se présenter aux essais de l'équipe de sa maison, j'aimerais l'encourager, à moins que tu veuilles qu'on voie autre chose./
En souriant, son oncle lui ébouriffa les cheveux.
- /J'ai juste une dernière chose à aborder avec toi. Un service, dirons-nous./
Harry regarda l'enseignant, attendant qu'il développe.
- /Je sais que tu as une connaissance à Serdaigle, tu pourrais lui demander de garder un œil sur la petite Luna Lovegood de première année ? La gamine est trop jeune pour arriver à se défaire de ce que son sang particulier lui permet de voir, et que les autres ne peuvent pas. Pour le coup, elle se retrouve déjà la cible de bizutage. J'ai mis trois quatrièmes années en détention, lundi, parce qu'ils ont trouvé drôle de lui suspendre ses chaussures dans le vide et de la laisser batailler pour les récupérer./
Le visage du garçon se ferma, prenant un air grave.
- /J'en parlerai à la Patil de Serdaigle. Et je pense qu'elle a bien besoin d'amis. Pourquoi tu parles de son sang ?/
- /Les Lovegood sont la famille sorcière la plus ouverte sur les créatures magiques d'Angleterre. La raison pour cela est que, au travers le temps, ils ont eu des enfants avec de membres compatibles avec les humains. Vampires, Dryades, Nymphes… tout ce qui peut te passer par la tête. Cet héritage fait qu'ils voient des choses qui échappent à de simples sorciers. Elle a cru m'avoir en me parlant de jonchurines, sauf que mon niveau de Haki permet de les discerner. Mais pour d'autres, elle est tout simplement folle à lier. Elle est encore jeune, mais elle a beaucoup de potentiel. Et ce potentiel peut mal tourner si elle craque et se met à détester les humains./
- /Je la rencontrerai et demanderai à Crivey de s'asseoir en classe avec elle, si jamais elle est seule./
Thatch eut un sourire fier et ébouriffa un peu plus les cheveux de son neveu. Ace avait fait du bon boulot, même du très bon travail, si on prenait en compte la façon dont elle-même avait grandi.
- /Dis, tonton… un de ces quatre, tu voudrais bien me parler de Marco ? M'man est triste à chaque fois qu'elle pense à lui, mais…/
- /Tu voudrais connaître l'homme qui aurait pu être ton père, c'est ça ?/
Le garçon hocha la tête.
- /Je peux te raconter les pires conneries de la tête d'ananas tout comme je peux te parler de ses moments de doutes ou ses éclats d'héroïsmes. Mais c'est une histoire pour un autre jour./
L'enseignant pointa le terrain de Quidditch au loin où une petite foule commençait à se former.
- /Je pense que les essais sont sur le point de commencer. On se retrouve demain matin, d'accord ?/
- /C'est noté sur mon emploi du temps ! A plus tard tonton !/
Harry se leva d'un bond et fila en courant rejoindre le terrain, bifurquant juste avant pour rejoindre le groupe d'amis qui venaient en direction du stade.
Et en guise de bonjour, les jumelles Patil l'engueulèrent pour être tout transpirant.
- Ce qui est normal, je viens de finir de m'entraîner, pointa narquoisement Harry.
- Tiens, Hermine m'a dit de te prendre ça, pour que tu n'attrapes pas froid pendant les essais, fit Neville en tendant une veste laineuse que le D. savait qu'il avait dans ses affaires. Par contre, elle t'a confisqué ta trousse, tu sais, celle de l'autre fois.
- Granger… Toi et moi, on va finir par se fâcher si tu te prends pour ma mère. J'en ai une, j'ai pas besoin de toi pour la remplacer, soupira le D.
- Peut-être, mais imagine sa tête si elle apprend ton passe-temps, Portgas, rouspéta la lionne. Maintenant, mets cette veste et attends-toi à recevoir un mot incendiaire de sa part, parce que je l'ai mise au courant en lui envoyant la trousse.
Le fait que le D. enfile le vêtement sans paraître le moins du monde inquiet n'arrangea pas sa colère. Ne voulant pas s'attirer ses foudres, personne ne chercha à savoir de quoi il était question. Et de toute façon, Théodore et Blaise vinrent se joindre à eux.
Ensemble, ils allèrent vers le stade pour se figer à proximité. Avec la distance, Harry ne l'avait pas vu, mais il s'avéra que ce n'était pas des uniformes verts de Serpentard, mais rouges de Gryffondor.
- Venu espionner ? demanda le grand Gryffondor qu'était le capitaine Dubois en voyant le groupe hétéroclite.
- Qu'est-ce que tu fabriques avec ces serpents et ces traîtres, Neville ! agressa Ronald qui était venu pour voir ses frères s'entraîner.
- C'est mon groupe d'étude, Weasley, répondit simplement Neville en haussant les épaules.
- Si t'es trop étroit d'esprit pour passer outre les distinctions de maisons et de couleurs d'uniformes, ce n'est pas notre problème ! rouspéta Parvati.
- Le fait est que je pense qu'il va y avoir un problème, intervint Padma.
- En quoi ? demanda une des poursuiveuses en fronçant les sourcils, son balai sur l'épaule comme ses camarades.
- A la base, on est venu parce que notre maison fait passer des essais aujourd'hui et que le professeur Rogue leur a donné le droit d'utiliser le terrain, expliqua Blaise.
- On voulait encourager Drago, mais si vous êtes là, alors, ça va clasher, marmonna Harry en refermant sa veste pour emprisonner la chaleur de son collier et éviter d'attraper la mort avec sa transpiration.
- Ils sont là, montra l'un des jumeaux en pointant sa batte à l'attention du groupe en vert et argent qui venait à leur rencontre.
- Flint ! hurla Dubois à l'adresse du capitaine des Serpentard. Le terrain nous est entièrement réservé, ce matin ! On s'est levés à l'aube exprès pour ça ! Alors, tu t'en vas, maintenant !
- Si ça finit en bagarre, je mets cinq gallions sur Flint, souffla Théodore à Harry. Il est plus grand que Dubois, le capitaine des Gryffondor n'a pas la moindre chance.
- Tu serais surpris de ce que quelqu'un de plus petit peut faire, Nott. Je parie sur Dubois, répondit le D.
- Il y a suffisamment de place pour tout le monde, répondit Flint avec une expression rusée qui lui donnait l'air d'un troll.
Les filles de l'équipe de Gryffondor rejoignirent les jumeaux et leur capitaine, se mettant en opposition face à l'équipe de Serpentard et tous ceux qui étaient présents pour les essais, dont Drago qui se détacha du groupe pour rejoindre ses camarades avec un balais de l'école. Ce n'était pas parce qu'il n'y avait que des hommes chez les serpents que les lionnes avaient l'intention de se démonter.
- Mais j'ai réservé le terrain ! protesta Dubois, écumant de rage. Je l'ai réservé !
- Ah bon ? dit Flint. Pourtant, j'ai un mot du professeur Rogue. Regarde : Je, soussigné, professeur Rogue, donne à l'équipe de Serpentard l'autorisation de s'entraîner aujourd'hui sur le terrain de Quidditch afin de procéder aux essais pour trouver un nouvel attrapeur et commencer sa formation. Et comment comptez-vous jouer avec le terrain envahi comme il est. Regardez-moi ça, on a même la petite chienne de Sang-de-bourbe qui suit partout le petit Pote Potter.
Hermione recula d'un pas, prise à la gorge par l'insulte.
- Vaut mieux être sang-de-bourbe qu'un consanguin incapable de réfléchir par lui-même comme toi, Flint, siffla Harry en fronça les sourcils, ses poings le démangeant dans son envie de les enfoncer dans le sourire stupide du troll humain.
- Tu dépasses les bornes, Flint ! défendit Drago. Elle n'a peut-être pas d'ascendance magique, mais elle a plus de puissance à presque treize ans que toi qui a tout juste réussi à obtenir assez de BUSES pour ne pas redoubler ! Alors, un peu de respect !
- Toi, je t'ai pas sonné le traître ! Tu devrais avoir honte, Malefoy ! Tu fais partis des Vingt-Huit et pourtant, tu t'acoquines avec cette…
Flint n'eut pas le temps de finir sa phrase que le silence tomba sur l'assemblée avec l'arrivée de Thatch.
- Je peux savoir ce qu'il se passe ?
- Rien professeur, grogna Flint.
- J'ai pas l'impression. Miss Patil Padma, puis-je avoir une explication ? Je m'adresse à toi puisque tu ne fais pas partie des deux maisons incriminées.
Parvati s'éloigna de sa jumelle, laissant l'aiglon au centre de l'attention. Les bras croisés, elle répondit à leur enseignant en essayant de rester calme :
- Nous étions venus à la base pour encourager Malefoy pour les sélections, puisqu'il nous avait dit hier que le professeur Rogue avait donné l'autorisation à l'équipe de Serpentard de faire les essais ce samedi. Cependant, en arrivant, on a remarqué que les Gryffondor étaient sur le point de s'entraîner et on leur a expliqué le quiproquo. Sauf que voilà, eux aussi on fait une réservation pour un entraînement. L'équipe de Serpentard est arrivée et le ton est monté. Flint a remis en question la volonté d'entraînement des Gryffondor en usant de notre présence avant d'insulter Hermione en particulier.
Thatch leva un sourcil mais la jeune lionne était dans les bras de Neville et Parvati qui essayaient de la consoler.
- Portgas et moi avons voulu la défendre et vous êtes arrivés, conclut Drago.
- Une attaque sur le statut de sang de Miss Granger ? se fit confirmer le loup-garou.
- Oui, confirma froidement Dubois en foudroyant du regard Flint.
- Eh bien, les Serpentard viennent de perdre leur droit de faire leurs essais…
L'enseignant leva la main pour couper les protestations.
- Et c'est mieux ainsi parce que vous avez besoin désormais d'un nouveau poursuiveur. Tu peux dire adieu à la coupe de cette année, Flint, tu viens de perdre ton poste et de capitaine, et de joueur.
- Vous n'avez pas ce droit ! protesta le Serpentard.
- Oh si, je l'ai, parce que je suis un professeur. Et si Rogue n'est pas content, je l'attends. Je crois même que pour t'apprendre la gravité de tes paroles, c'est même pas assez fort de te mettre en retenu jusqu'à la fin de ta scolarité. Après, dans une école entière qui encourage le racisme en faveur d'une pureté sanguine, c'est pas très efficace, j'en ai peur. Mais que ça serve de leçon. Dubois, le terrain est à ton équipe. Le spectacle est terminé, allez-vous-en.
Avec rage, les Serpentard s'en allèrent, laissant les Gryffondor utiliser le terrain.
- Malefoy !
Drago, qui partait avec ses amis, se retourna vers l'enseignant qui lui offrit un sourire aigre.
- J'encourage ton ouverture d'esprit. N'hésite pas à t'adresser à moi si tu as des difficultés avec tes camarades de maison. C'est valable pour vous, messieurs Nott et Zabini.
Les trois serpents se regardèrent d'un air abasourdi mais déjà, Thatch s'éloignait en tapotant l'épaule de son neveu au passage, geste qui n'échappa pas du tout à Neville et Drago.
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- Salut.
Luna détourna la tête de ce qu'elle faisait pour voir Harry enjamber une racine pour la rejoindre.
- Salut.
- Tu fais quoi par ici… Lovegood, c'est ça ?
Il s'arrêta dans la clairière de la zone autorisée de la forêt à proximité de la blondinette.
- Je donne à manger aux sombrals. C'est l'Alpha qui t'a dit de venir me trouver ?
- Il ne l'aurait pas fait si ça n'en valait pas la peine. C'est ce cheval, un sombral ?
Harry montra du menton la créature à la peau de cuir tendu sur son squelette avec de grandes ailes de chauve-souris. Il les avait déjà remarqués alors qu'ils tiraient les calèches du château.
- Oui. Les gens disent qu'ils portent malheur, mais c'est faux. C'est simplement la condition que l'on doit atteindre pour les voir qui n'est pas joyeuse.
Luna retira son sac de son épaule et plongea sa main dedans pour en tirer un morceau de viande séché qu'elle lança à l'animal qui le happa au vol.
- Il faut avoir vu quelqu'un mourir et l'avoir intégré. Sinon, ce sont des chevaux comme les autres, continua la demoiselle.
Harry ferma les yeux pour cadenasser ses souvenirs. Il ne voulait pas se rappeler de la mort de Quirrell, ni du jour où sa mère avait dû venir le sauver suite à son enlèvement.
- Je ferai pas la bêtise de te demander qui est mort devant toi. Je peux ?
Luna lui tendit son sac et Harry prit une poignée des morceaux de viandes qu'il lança au sombral.
- C'était ma mère. Elle est morte il y a trois ans.
- Mes condoléances.
- Merci.
D'autres sombrals arrivèrent pour réclamer leur part, dont un petit poulain qui, sur ses fines jambes, vint jusqu'à eux pour manger directement dans la main de Luna.
- Tu as de la chance, tu sais, dit brusquement la blondinette. J'aurai bien voulu avoir un adulte qui veille sur moi pendant que je suis à l'école, comme l'Alpha le fait avec toi.
- Le professeur Newgate ?
- Oui. Je l'ai vu une fois ou deux, cette semaine, et ça se voit aussi beaucoup aux repas. Il regarde dans ta direction pour s'assurer que tout va bien avant de retourner à ses affaires.
Un sourire éclaira le visage de la blondinette.
- On croirait presque tu es son propre louveteau.
- C'est pas loin ! rit Harry.
Il posa un genou à terre pour se mettre à la hauteur de l'animal et caressa la peau maigre du bébé. Les petits coups de tête dans sa main lui rappelèrent la façon dont Mangetsu lui réclamait des câlins.
- Il a appris durant ma répartition qu'il avait un neveu. Le pauvre en est tombé de sa chaise.
- Ta famille, donc ?
Harry lui fut reconnaissant de ne pas préciser adoptive. Même s'il aimait sa mère de toutes ses forces, ça lui rappelait ce qu'il avait perdu et ce qu'il ne connaîtrait jamais quand on insistait sur l'absence de lien de sang.
- C'est un des grand-frères en tout sauf le sang de ma mère. Ils se sont perdus de vu par accident au point que maman le pensait mort.
- C'est pas beau de mentir ! rit Luna.
- Oi ! Uso janai !
Luna continua de rire.
- J'essaie d'expliquer l'embrouille, me traite pas de menteur ! protesta le D.
La fillette secoua la tête en faisant voler ses cheveux partout et sourit à Harry.
- Ce n'est pas grave si tu ne peux pas m'expliquer, tu n'as pas besoin de te justifier. L'important est que tu ne te mentes pas à toi-même.
Harry donna le dernier morceau de viande au poulain en soupirant.
Pour se mentir à soi-même, il faudrait déjà qu'il connaisse toute la vérité, chose qui était loin d'être le cas.
- Merci.
Le D. releva la tête pour regarder la demoiselle qui s'assit par terre en prenant garde à sa jupe, pour elle aussi caressait le poulain.
- Même si c'est l'Alpha qui t'a parlé de moi, tu es venu avec les yeux et le cœur ouvert et tu m'as même fait une confidence que je suis certaine, tu n'as pas partagée avec tout le château. C'est… agréable. J'ai presque l'impression d'avoir un ami.
- Tu ne connais personne de ton année ?
- Il y a bien Ginny Weasley, mais elle a grandi avec la légende du Survivant et se voyait déjà destinée à l'épouser.
Harry esquissa une grimace en se souvenant de la fillette rougissante à qui il avait fait cadeau de ses livres gratuits.
- On habite presque dans le même patelin, donc, on jouait souvent ensemble avant. Elle m'a raconté votre rencontre à Fleury & Bott, elle n'arrêtait pas d'en parler en disant que tu étais encore mieux que ce qu'on disait de toi… pour finalement réaliser qu'elle s'était faite des idées. Tu n'es pas un pur Gryffondor. Tu es juste l'instigateur de l'ouverture d'esprit de ta génération. Je pense que cette réalisation l'a choquée, pour le coup.
- Maman m'a élevé pour que je garde les yeux ouverts. Pour moi, les maisons, c'est une couleur d'uniforme, rien de plus. Si j'ouvre des yeux au passage, tant mieux.
- Je pense que tu es mieux que ce que les sorciers attendaient de toi. Ils ont idolâtré une image digne de leur société, mais tu brises tout ce qu'on pouvait attendre.
- T'es vachement éveillée pour une fillette de onze ans. Moi, j'veux bien, avec tout ce que je vis avec ma mère, mais toi…
- Mon papa est le directeur du magazine le Chicaneur. Il m'a appris très tôt à lire et à réfléchir au-delà de ce que je voyais.
- Oh ! J'connais ! Ji-chan l'a montré à ma mère pendant les vacances, et elle a pris directement un abonnement. Elle est friande d'histoires complotistes !
- Papa sera content de savoir que l'infâme madame Portgas lit son magazine. Il hésitait à écrire un article sur quelques théories à son sujet.
- Du moment qu'on insulte pas le nom des Portgas, elle risque de rire plus qu'autre chose devant ce genre d'article. La Gazette a été plus insultante et acide.
- Je transmettrai à papa.
Un courant d'air frais vint les surprendre, les faisant frissonner. Harry se remit debout et aida Luna à en faire de même. Les deux jeunes dirent au revoir aux sombrals et retournèrent vers le château. Tout juste dans le hall d'entrée que le petit Crivey venait les rejoindre en courant, tout sourire.
- Harry ! Harry !
- Crivey, c'est pas polie d'appeler les gens par leur prénom comme ça… gémit le D.
- Désolé.
Le petit blond s'arrêta devant le garçon, l'air honteux. Harry soupira et lui demanda ce qu'il voulait. Pour toute réponse, le petit photographe lui mit une image sous le nez.
- Je viens de la développer. Elle est superbe, je peux vraiment en garder une copie ?
Le brun prit la photographie et la regarda, Luna se penchant par-dessus son bras pour la voir. Ace était bien représentée comme le jour où Colin l'avait prise en photo à la gare, accroupie contre la barrière en jouant avec ses flammes d'un air ennuyé. Elle était étrangement immobile, alors que les flammes vives et chatoyantes dansaient follement dans le creux de sa main. Puis, elle releva brutalement la tête, comme si elle réalisait qu'elle avait des spectateurs. Un sourire fendit son visage et elle se leva d'un bond, se mettant à tournoyer sur elle-même dans une danse solitaire endiablée dans laquelle ses flammes se firent plus présente et plus vivante, comme si elle leur montrait toute l'étendue de ses talents dans ses sauts et ses tours, avant de s'arrêter, éteindre le feu et retirer son chapeau pour le mettre sur son cœur en s'inclinant.
- C'est ce que j'appelle une photo de sorciers. J'ai rarement vu de photos aussi vivantes, tu dois avoir un sacré talent de photographe pour avoir réussi à capturer l'essence du sujet, Crivey. Et ta mère doit être un sacré phénomène pour qu'elle nous offre un spectacle pareil, Portgas, complimenta Luna.
- Oui… Portgas D. Ace est une femme incroyable, souffla Harry en regardant sa mère tracer en lettre de flammes le kanji « amour » à côté d'elle puis lui envoyer un baiser de la main.
Il porta la photo à son cœur.
- Merci, Colin-kun, elle est géniale.
- Tu crois que si papa lui demande, elle accepterait qu'on puisse utiliser cette photo pour son article ? demanda Luna. Elle est trop bien faîte pour qu'on la laisse ainsi !
- Demande à Crivey ce qu'il en pense, c'est lui le photographe et j'en parlerai à ma mère. Merci encore pour la photo, je vais l'encadrer à côté de mon lit.
Et tout sourire, Harry s'en alla. Il voulait montrer la photo à son oncle. Il se demanda d'ailleurs si celui-ci avait des photos de sa mère d'avant son adoption. C'est quelque chose qu'il voudrait bien voir.
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Thatch s'arrêta dans sa ronde, remerciant intérieurement Marco et son phénix. Parce que sans lui, il n'aurait jamais eu l'idée de comment faire pour fusionner avec le loup qui habitait désormais son corps depuis cet infâme nuit d'Halloween.
Quelque chose rodait dans les couloirs, il en était certain.
Quelque chose de dangereux. De mortel.
Dans la pénombre, il plissa les yeux, étirant ses sens de loup autant que possible pour savoir d'où lui venait son sentiment de danger, combinant tout cela à son Haki sensitif. Les paupières closes, il chercha la source de ce pressentiment, se mettant à longer les murs, l'oreille à la pierre.
Il ne parvenait pas à savoir ce qui se baladait dans le château, outre que c'était dangereux.
Il semblait bien que la menace contre laquelle on avait mis en garde son neveu venait de se manifester.
