Bonjour à tous !
On se retrouve aujourd'hui pour un nouveau chapitre avec l'élément clef de ce deuxième livre, que vous attendez je pense avec une certaine impatience.
Encore une fois, merci encore et toujours pour votre soutien et vos retours sur cette histoire, ça reste un plaisir.
Merci aussi à celle que je ne remercie justement pas assez : Mai96, à qui nous devons la correction de ce chapitre. Je vous laisse à présent sur les remerciements, et ensuite, sur l'histoire.
Mizu Fullbuster : Ce fut un plaisir de te faire tomber amoureuse de cette fic, parce que je suis très fière de cette histoire. C'est ma plus belle réussite à ce jour, je pense.
GaiaCross : il faut bien fêter le nouvel an, y'en aura pas tous les jours. En plus, c'était l'anniversaire de Oda et Ace :D / Thatch a ses moments de gloires, mais ça reste surtout autour d'Ace et Harry cette affaire. On le verra un peu plus avec la 3ème année, après tout, on a des cours avec lui à ce moment-là. / Je ne dirais rien pour la vie sentimentale de Thatch et na ! / Exact, pour le coup, la 3ème semble plus calme, mais y'a tout de même les Détraqueurs. Mais je vais la rendre plus excitante, parole de scout (ricanement maléfique) / C'est un ajout sympa du film, je l'admets, d'où le pourquoi je l'ai repris et réarranger à ma sauce. / Tu vas voir que c'est pas aussi simple que ça… ou peut-être que c'est encore plus simple que ça.
Kathelen : Tu as mal calculé, parce que je peux t'assurer que même si je me suis levée tôt, j'étais déjà au lit à 2h du mat. / Contente que les deux choses te plaisent et j'ai trouvé assez 'Ace' d'avoir une photo sorcière qui montre Hiken qui montre toute la splendeur de son akuma no mi. / Pour le Chicaneur, je suis désolée de décevoir. / Je vais jamais vraiment entrer dans les détails pour la transformation, je dis juste les gros traits un peu plus tard dans l'histoire (tome 5 si je me trompe pas). / Je ne dirais toujours rien concernant Marco.
Misstykata : Toujours heureuse de faire plaisir.
Rose-Eliade : au plaisir
noirecorbeau : Eh bien, Luna commence à prendre de la place, donc, j'espère qu'il sera correcte.
A présent, je vous souhaite une bonne lecture !
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Octobre arriva avec ses nappes de froid humide qui s'infiltraient entre les pierres du château et de ses alentours. Madame Pomfresh dut faire face à une épidémie de rhumes parmi les élèves et les enseignants. La Pimentine se révélait d'une efficacité fulgurante, mais elle avait pour effet secondaire de faire fumer les oreilles pendant plusieurs heures. D'un côté, on avait le cas de Thatch qui prit une photo de son neveu quand il passa par la potion, disant que ça ferait bien rire sa mère de voir le cerveau en ébullition de son fils. De l'autre, on avait Percy qui harcela sa sœur parce qu'elle n'avait pas très bonne mine. Avec ses cheveux flamboyants, on aurait cru qu'elle avait vraiment la tête en feu à cause de la vapeur dans ses oreilles.
Et y'avait la pluie. Oh cette pluie. Elle frappait à grosses gouttes les fenêtres du château. Le niveau du lac monta drastiquement, les massifs de fleurs se transformèrent en mares de boue et les citrouilles du garde de chasse les surprirent tous quand elles eurent bientôt la taille d'une cabane à outils, et bientôt, du carrosse de Cendrillon. Thatch dut relocaliser ses cours à l'intérieur du château, que ce soit pour les classes classiques de Soins aux Créatures Magiques, que pour les entraînements de Harry auxquels de temps à autres, Luna venait se joindre. Pas forcément pour participer, juste pour s'asseoir et observer dans un coin sans rien dire.
Octobre apporta aussi une mauvaise nouvelle à Hermione.
- Comment ta mère peut-elle accepter que tu te balades avec ce genre de choses dans tes affaires ? s'indigna la demoiselle en recevant une lettre de la D. lui disant qu'elle était au courant et acceptait que son fils possède ces outils.
- Tu serais surprise des merdes que j'ai vues en grandissant. Être un Portgas n'est certainement pas de tout repos, se contenta de répondre Harry en caressant la cicatrice à son arcade d'un geste de son pouce.
Le temps ne facilitait pas non plus les cours de potions ou d'Occlumancie. Parce que dans les cachots, on s'y gelait allègrement les fesses. Après, ils avaient pitié des Serpentard qui leur disaient que leur Salle Commune n'était supportable seulement grâce à la magie parce qu'ils étaient sous le lac. Qu'est-ce que ça devait être en hiver dans ce cas…
A quelques jours d'Halloween, Harry arriva juste à temps dans le bureau du professeur Rogue pour les cours d'Occlumancie. Même s'il avait envie de tout balancer partout, il fit l'effort de rester aussi calme que possible, sachant que ses émotions joueraient contre lui durant le cours.
- Je présume que la conversation avec le directeur s'est très mal passée, devina l'enseignant de potion en voyant la façon dont le sac de cours tomba de l'épaule du garçon sur le sol.
- « Voyons, tout cela est bien trop lourd pour un si jeune enfant, tu devrais te contenter simplement du cursus sorcier, mon garçon. » « C'est dangereux, ces cours de self-défense, tu devrais plus songer au Quidditch, tu t'amuserais bien plus et en plus, ton père était lui-même dans l'équipe à son époque. » J'ai arrêté d'aller aux matchs depuis que je me suis fait agresser l'an dernier et il veut que je monte sur un balai ! Et moins dangereux ? Y'a juste deux balles ensorcelées pour faire du mal aux joueurs ! J'aime bien voler, mais j'ai pas envie de faire du Quidditch !
Avec une moue colérique, il se laissa tomber dans la chaise qui lui était destinée.
- Ma mère et mon oncle sont les seuls à pouvoir me traiter en gamin, mais au moins, ils ne m'insultent pas ! Tch !
- Si vous avez de la colère à évacuer, voyez avec le professeur Newgate, ici, j'attends de vous un contrôle sur votre esprit.
- Désolé professeur.
- Bien, je vous laisse quelques instants pour retrouver votre calme, et nous commencerons l'exercice. N'oubliez pas, monsieur Portgas, que tout ce que j'obtiens de votre esprit remontera au directeur.
- Je ferais en sorte que vous obteniez de moi que des informations inoffensives, alors.
Le professeur de potion hocha la tête et laissa au garçon un instant pour se calmer. Dans d'autres circonstances, il aurait foncé ainsi dans les protections flageolantes de l'enfant, parce qu'il savait que le Seigneur des Ténèbres n'aurait aucune pitié, mais le garçon faisait déjà l'effort de vouloir apprendre à se défendre. Autant l'encourager dans cette voie. Il songerait à la méthode plus radicale plus tard.
L'enfant expira une dernière fois et se dressa sur sa chaise, le dos bien droit.
Comprenant qu'il était prêt, Rogue s'avança et tira sa baguette.
- Assurez-vous que je n'apprenne rien, monsieur Portgas.
Et il pénétra dans l'esprit de l'enfant.
Il sentit clairement le garçon lui résister, lutter, le repousser de toute sa force mentale et de sa magie. Il agissait par instinct, ne sachant pas comment faire exactement, ni comment procéder. Mais il avait compris le principe, et ça, c'était déjà bien, il lui restait maintenant à saisir l'idée de vider son esprit. Mais à douze ans, il n'avait pas encore la force nécessaire pour résister à un sorcier confirmé comme Rogue.
Il était assis sur la rambarde métallique d'un voilier, appréciant le coucher du soleil sur le large, au son d'une guitare nostalgique, accompagné par la voix cassée de la brune assise de l'autre côté avec son instrument.
- Maman, tu chantes souvent cette chanson, mais c'est quoi son titre ?
- Celle-ci ? C'est une chanson de chez moi, très connue. Le saké de Binks. L'air favori des pirates. Tu veux l'apprendre, chaton ?
La brune en maillot se leva pour s'asseoir au milieu du pont avec sa guitare et tapota le sol entre ses jambes écartées. Il alla s'installer entre, se retrouvant rapidement avec l'instrument sur les genoux et deux mains brûlantes sur les siennes si petites et enfantines.
Rogue sortit du souvenir de l'enfant qui reprit son souffle comme s'il avait été en apnée.
- Très beau voilier, Portgas.
- Maman en loue un, chaque année depuis que j'ai sept ans, pour une semaine en été, marmonna d'un air absent le garçon.
- Vous avez compris la moitié de la démarche. Videz votre esprit. Et ne me dîtes pas que vous essayez.
- Un sage a dit un jour : « Fais-le, ou ne le fais pas. Il n'y a pas d'essai ».
- Et qui était ce sage ?
Rogue grinça des dents devant le sourire de morveux que lui adressa le gamin.
- Venez chercher la réponse, professeur !
Il allait tuer cet enfant…
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La pluie continuait de marteler les fenêtres d'un noir d'encre. La salle commune, en revanche, était claire et chaleureuse. Le feu qui ronflait dans la cheminée répandait sa lumière dansante sur les élèves assis dans les fauteuils défoncés et occupés à lire, à bavarder ou à faire leurs devoirs. Fred et George, eux, se livraient à une curieuse expérience. Ils avaient donné à manger des pétards du Dr Flibuste à une salamandre et observaient le résultat avec attention. Harry regarda la pauvre salamandre voltiger autour de la pièce et soupira, retournant à son livre en secouant la tête.
- C'est vrai ce que tu as dit à la petite Luna ? Que tu n'irais pas au banquet ? s'enquit Neville en s'asseyant à côté de son ami.
- Non. Depuis que je sais que j'ai été adopté, je vais au cimetière à chaque Halloween. Comme ça, je peux dire à mes parents comment je vais.
- Et comment tu fais, vu que tu es ici pour la seconde fois, à Halloween ?
- J'y suis allé pendant les vacances d'hiver. On ira certainement faire la même chose cette année.
- Donc, tu vas passer Halloween à errer dans le château avec la petite Luna pendant que tout le monde sera en train de manger ?
Harry leva de nouveau le nez de son livre et regarda son ami par-dessus ses lunettes de lecture.
- Fais ce que tu veux, mais tu connais les rumeurs, l'avertit son ami.
- Les rumeurs me font chier et je ne les écoute pas tant qu'elles n'ont pas appris que je m'appelle Portgas !
Le D. avait élevé la voix de son coin pour se faire entendre de l'autre côté où Parvati discutait avec Lavande, la commère de leur année. La demoiselle rentra la tête dans ses épaules au commentaire.
La conversation ne put continuer plus car la salamandre s'éleva soudain dans les airs et se mit à tournoyer autour de la pièce en crachant des étincelles dans un bruit d'explosion assourdissant. Devant le spectacle de la salamandre entourée d'une pluie d'étoiles qui jaillissait de sa gueule et de Percy qui se déchaînait contre Fred et George en hurlant à s'en casser la voix, Harry se vit obliger de renoncer à sa lecture.
- Je monte, je serais plus tranquille pour finir mon livre. Bonne nuit d'avance.
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Les robes dans les dortoirs, de simple veste pour affronter le froid du château et Harry passa la soirée à errer dans les couloirs avec Luna, l'écoutant lui parler de créatures mythiques qu'elle parvenait à voir là où les autres sorciers restaient aveugles.
- Où sont passés tous les fantômes ? demanda brusquement Harry.
Ils marchaient depuis un moment mais ils n'en avaient pas croisé un seul. Même ce fichu Poltergeist était aux abonnés absents.
- Lady Helena m'a dit que ce soir, c'était l'anniversaire de la mort du fantôme de Gryffondor, répondit Luna de sa voix rêveuse en tournoyant dans les couloirs.
- C'est l'anniversaire de la mort de Nicolas-san ?
- Mhm.
Harry resta un instant silencieux devant l'affaire, puis haussa des épaules.
- Si ça les occupe.
- Oh ! Regarde !
Harry suivit des yeux la petite blondinette qui gambada jusqu'à une fenêtre qui avait un trou dans le verre. Elle pointa quelque chose du doigt et le D. vint la rejoindre avec curiosité. Ce qu'elle montrait, c'était une ligne d'araignées qui était en train de prendre le large par l'ouverture, en rang d'oignon, comme si elles fuyaient l'apocalypse.
- Maaa, ça va pas bien mesdames les araignées ! Faut pas partir comme ça, déjà qu'on se caille dans le château, qu'est-ce que ça va être dehors ! Restez au chaud, les filles !
Luna étouffa un petit rire devant le comportement débile, avant que le garçon ne s'immobilise, un frisson lui remontant l'échine.
Quelque chose criait dans son esprit au danger imminent.
Une menace qui lui donnait envie de se réfugier dans un coin et se faire oublier.
Une chose était certaine : il ne devait pas rester dans ce couloir.
Saisissant le poignet de Luna, il se mit à foncer dans le château, courant au hasard dans la pénombre, essayant de distancer ce qui lui provoquait cette terreur imminente. Luna ne chercha pas à poser de questions, se contentant de courir derrière lui pour ne pas se faire arracher le bras. Dans sa tête, le garçon réfléchissait à un moyen d'atteindre les escaliers qui leur permettraient de quitter le second étage. Il ne voulait absolument pas rester ici.
Pataugeant dans une immense flaque d'eau qui provenait de dessous une porte, le duo arriva à un embranchement, et le D. se permit de ralentir, sentant la menace assez loin.
Haletant, il se laissa aller contre un mur pour retrouver son calme et son souffle alors que la blondinette s'appuyait sur ses cuisses pour en faire autant.
Qu'est-ce qu'il s'était passé, bordel de merde ?
- Portgas…
- Nani ? haleta le brun essoufflé.
- Regarde devant.
Le lion se décolla du mur et regarda ce que voulait lui montrer une nouvelle fois Luna.
Quelque chose brillait sur le mur, en face d'eux. Ils s'approchèrent lentement, scrutant la pénombre. Tracée en grosses lettres entre deux fenêtres, une inscription scintillait dans la lueur des torches qui éclairaient le passage :
LA CHAMBRE DES SECRETS A ÉTÉ OUVERTE. ENNEMIS DE L'HÉRITIER, PRENEZ GARDE.
- Nanda kore wa ? murmura la D.
En voulant se rapprocher, il remarqua quelque chose qui fit pousser un petit cri de peur à Luna.
Miss Teigne, la chatte du concierge, était pendue par la queue à une torchère. Elle était raide comme une planche, les yeux grands ouverts.
- Kusou…
- Tu crois qu'elle est morte ? demanda avec peur la petite Serdaigle.
Le D. décrocha le chat de là et lui caressa le poil, la serrant dans le creux de son bras comme si c'était un poupon.
- On dirait presque une statue tellement elle est rigide et immobile. C'est étrange. T'as déjà vu ça, toi ?
La sorcière secoua la tête.
- On peut pas la laisser comme ça.
- Rusard sera triste, c'est son familier.
- Ji-chan aura peut-être une idée. Allons-nous-en, on va attendre dans son bureau le temps que le banquet se finisse.
Mais il était trop tard. Un grondement, semblable à un lointain coup de tonnerre, leur indiqua que le festin venait de se terminer. De chaque extrémité du couloir leur parvenaient les conversations joyeuses des élèves repus et le bruit de centaines de pieds qui montaient les escaliers. Un instant plus tard, un flot d'élèves se déversait dans le couloir.
Les conversations et les bruits de pas s'évanouirent peu à peu lorsque les premiers arrivants aperçurent le message sur le mur, avec Harry et Luna au milieu du couloir, juste en-dessous, avec le D. qui tenait précieusement dans ses bras le chat immobile du concierge. La curiosité morbide prenait le pas sur l'atmosphère festive, imposant son silence sur la scène, alors qu'autour d'eux, la foule se pressait pour contempler le sinistre spectacle.
Pour la discrétion, ils repasseraient un autre jour.
- Ennemis de l'héritier, prenez garde ! Bientôt, ce sera le tour des Sang-de-Bourbe !
C'était Flint qui s'était imposé jusqu'au premier rang pour leur adresser un grand sourire féroce et moqueur, regardant longuement la chatte immobile dans les bras du D, clairement satisfait du résultat.
- Boucle-la, Flint, grommela Drago.
Il allait rejoindre son ami, mais celui-ci le lui déconseilla d'un non de la tête.
Qu'il ne s'implique pas dans l'affaire, il leur raconterait tout le lendemain.
- Qu'est-ce qui se passe, ici ?
Attiré par les cris, Argus Rusard se fraya un chemin dans la foule des élèves. Lorsqu'il vit Miss Teigne, il recula, horrifié, en se couvrant le visage de ses mains.
- Ma chatte ! Ma chatte ! Qu'est-ce qui est arrivé à ma chatte ? hurla-t-il.
Harry s'avança et, délicatement, fit un geste pour la lui donner. Le concierge réceptionna dans ses bras le félin statufié, sanglotant d'une voix stridente.
- Je suis désolé de n'avoir rien pu faire pour empêcher cela, elle était déjà ainsi quand Lovegood et moi l'avons trouvée.
Avec délicatesse, le gamin caressa le poil grisé du chat décharné et rigide.
- Elle n'a pas le meilleur des caractères, mais elle ne méritait pas cela.
Cela fit redoubler les sanglots du concierge alors que Luna s'était avancée pour lui frotter le dos dans une tentative de réconfort.
- Argus !
Dumbledore venait d'arriver dans le couloir, suivi de plusieurs professeurs, dont Thatch. Le loup-garou leva une main en un geste d'incompréhension et de questionnement silencieux, demandant clairement à son neveu ce qu'il se passait. Le petit D. leva les mains pour montrer qu'il était tout aussi perdu.
- Venez avec moi, Argus, dit Albus à Rusard en prenant le chat dans ses bras. Vous aussi, Mr Potter, et Miss Lovegood.
- Monsieur Portgas, même si je sais que vous n'appréciez pas qu'on refuse de vous appeler par le nom que vous portez désormais, je ne pense pas qu'il soit judicieux de protester sur ce point ce soir, avec le directeur, devança Minerva en voyant Harry prêt à dire le fond de sa pensée.
Elle jeta néanmoins un regard bien noir à Dumbledore qui l'ignora. De toute façon, Lockhart s'avançait déjà d'un air empressé.
- Mon bureau est juste à côté. Monsieur le Directeur. Si vous souhaitez l'utiliser...
- Merci Gilderoy, dit Dumbledore.
Thatch se prit le visage dans une main en soupirant devant le lèche-botte évident qu'était le blond.
Les élèves silencieux s'écartèrent pour les laisser passer. Lockhart emboîta le pas de Dumbledore, suivi par les professeurs McGonagall, Newgate et Rogue.
Lorsqu'ils furent entrés dans le bureau de Lockhart, Dumbledore étendit Miss Teigne sur la table et commença à l'examiner. Harry et Luna échangèrent un regard légèrement inquiet, avant de tourner la tête en entendant un raclement de chaise, pour voir que Thatch venait de leur en dénicher deux. Le regard qu'il lança à son neveu disait clairement qu'ils devraient parler plus tard, et il laissa les enfants s'asseoir.
Dumbledore ausculta soigneusement la chatte sous le regard attentif du professeur McGonagall. La silhouette de Rogue se dessinait derrière eux dans la pénombre, parlant à voix basse avec Thatch. Lockhart, lui, papillonnait autour d'eux en faisant toutes sortes de commentaires ponctués par les sanglots de Rusard. Affalé sur une chaise, le visage dans les mains, le concierge n'avait pas le courage de regarder Miss Teigne.
Dumbledore se mit à marmonner d'étranges paroles en donnant sur le corps de Miss Teigne de petits coups de sa baguette magique. Mais rien ne se produisit : on aurait dit qu'elle était empaillée.
Enfin, il se redressa.
- Elle n'est pas morte, Argus, dit-il d'une voix douce.
- Pas morte ? s'étrangla Rusard en regardant Miss Teigne à travers ses doigts écartés. Mais comment se fait-il qu'elle soit toute raide ?
- Elle a été pétrifiée, dit Dumbledore.
- C'est bien ce que je pensais, commenta Lockhart.
- Quand le boucher parle, on attend pas à ce que l'andouille ramène sa fraise, alors zip-la, Lockhart, recommanda froidement Thatch.
Le blond eut un air choqué de se faire rabrouer ainsi, mais Dumbledore reprenait déjà ses commentaires.
- Mais de quelle manière, voilà ce que j'ignore.
- C'est à lui qu'il faut le demander ! hurla Rusard en se tournant vers Harry.
- Aucun élève de deuxième année n'aurait réussi à faire ça, assura Dumbledore. Il faut être un expert en magie noire pour y arriver...
- C'est lui ! C'est lui ! insista Rusard, le visage violacé. Il a été pris sur les lieux crimes ! Et vous avez vu ce qu'il a écrit sur le mur !
- Miss Teigne n'avait peut-être pas le meilleur des caractères, mais c'est pas une raison pour que je lui fasse quelque chose ! s'indigna Harry. J'adore les chats !
- Portgas aime les animaux en général. Il est venu plus d'une fois avec moi donner à manger aux sombrals, défendit Luna. Il n'aurait pas fait de mal à Miss Teigne.
- Si je peux me permettre, Monsieur le Directeur, intervint Rogue. Je crois que Monsieur Portgas et Miss Lovegood se sont simplement trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Mais il est vrai qu'il y a de quoi nourrir des soupçons. Que faisaient-ils dans ce couloir à cette heure-là ? Pourquoi n'assistaient-ils pas au festin d'Halloween avec leurs camarades ?
- Je ne célèbre pas Halloween. Je n'avais aucune intention d'aller au banquet. J'ai passé la soirée à déambuler dans les couloirs avec Lovegood pour tromper l'ennui, lui répondit sérieusement Harry.
- Et vous, Miss Lovegood ? Pourquoi l'avoir suivi ? demanda Dumbledore.
- Portgas est mon premier ami dans ce château, répondit Luna. J'ai peut-être rejoint le groupe d'étude inter-maison et pour le coup, inter-année qu'il rassemble ; réussi à me faire un ami en la personne de Colin Crivey parce qu'il est intéressé par le journalisme et que je trouve ses photos très belles… ah et j'ai peut-être Padma Patil qui s'assure que je ne sois plus victime de moquerie à Serdaigle, mais tout ça, c'est parce que Harry a fait l'intermédiaire.
Elle adressa un sourire chaleureux à son ami qui avait pris la couleur d'une belle tomate mûre. Thatch se détourna pour masquer son sourire. Ace allait adorer quand il lui raconterait la réaction de son fils.
- Alors, si c'est pour briser la solitude d'un ami qui n'a pas l'esprit à la fête, je pouvais bien sacrifier mon dîner, conclut Luna avec un sourire rêveur.
- Vous n'aviez aucune intention de manger ? s'étonna Rogue.
Luna se contenta d'un non de la tête et Harry haussa des épaules.
- Avant que la Reine ne s'intéresse à maman pour pacifier les rues du pays, on a passé des moments compliqués, niveau argent. Même si c'était plutôt maman qui se privait pour moi, il y a eu des fois où un dîner, même léger, n'était pas un luxe qu'on pouvait se permettre. Alors, louper un repas une fois de temps en temps ce n'est pas ça qui va me faire du mal.
Rogue vit une brève scène dans la tête de Harry le montrant à l'âge de cinq ans se réjouir devant du bouillon et du pain dur, tout en demandant à sa mère si elle ne mangeait pas, et voir un sourire crispé de la femme dire qu'elle n'avait pas faim.
- On a même pris la peine d'aller prévenir les elfes de maison ! continua Luna. Comme ça, ils savaient qu'il y aurait deux élèves en moins à table, donc, pas de couverts en trop à mettre et moins de gaspillage ! C'est d'ailleurs sur le chemin du retour qu'on a trouvé Miss Teigne.
- Ils mentent ! protesta Rusard. C'est eux qui l'ont fait !
- Il n'y a aucune preuve que Portgas et Lovegood aient fait quelque chose de répréhensible, rouspéta McGonnagall. C'est parfaitement leur droit de ne pas assister au festin.
- Je trouve même qu'avoir pris la peine d'avertir les cuisines et les elfes, c'est quelque chose d'admirable qui mériterait une récompense, pointa Thatch avec une satisfaction évidente.
Sous le regard inquisiteur de Dumbledore, Harry eut l'impression d'être observé aux rayons X. Il sentit un bruissement au ras de sa conscience. Il le repoussa de toute ses forces, s'attirant un froncement de sourcils du directeur…
Jusqu'à ce que Thatch se penche à l'oreille du Directeur et ne lui chuchote quelque chose. La présence dans l'esprit de Harry se retira immédiatement. Albus adressa un regard à son employé disant clairement qu'ils auraient quelques mots à se dire, avant que le vieil homme ne revienne à l'affaire. Harry reçut un clin d'œil dans le dos du sorcier qui lui tira intérieurement un sourire.
- Innocent tant qu'on n'a pas prouvé sa culpabilité, Argus, dit Dumbledore d'un ton ferme.
Rusard était furieux :
- Ma chatte a été pétrifiée ! hurla-t-il, les yeux exorbités. J'exige un châtiment !
- Nous parviendrons à la guérir, Argus, assura Dumbledore d'un ton patient. Le professeur Chourave a réussi à se procurer des plants de mandragore. Dès qu'ils auront atteint leur maturité, on s'en servira pour fabriquer une potion qui ramènera Miss Teigne à la vie.
- Je m'en chargerai, intervint Lockhart. Je l'ai fait des centaines de fois...
- On fera appel à toi quand on voudra empoisonner ce chat, pas avant, pointa Thatch.
- Mais je suis un expert dans la matière !
- Je vous demande pardon, coupa Rogue. Mais il me semble que le maître des potions, ici, c'est moi.
Eat this, man ! Rogue voulait peut-être le poste de défense, mais il n'avait pas l'intention de laisser un idiot de première lui voler sa place.
- Vous pouvez partir, dit Dumbledore à Harry et Luna.
- Je les raccompagne à leur dortoir, annonça le loup-garou.
Avec calme, les deux enfants se levèrent et suivirent le loup-garou dans les couloirs. Le roux agita un doigt dans son oreille, comme pour la déboucher, jetant un regard par-dessus son épaule aux deux jeunes. Comprenant le sous-entendu, le petit D. lança un regard éloquent à Luna, lui faisant comprendre d'attendre pour les questions.
Ce fut au troisième étage que le professeur trouva une pièce vide dans un couloir sans tableau. Il leur ouvrit la porte, les faisant entrer à l'intérieur, avant de lui-même les y suivre et de s'adosser au battant.
- Je veux l'autre partie de l'histoire, celle que vous avez passée sous silence, exigea l'homme en croisant les bras.
- On s'était arrêté pour regarder des araignées, expliqua Luna. Toutes sortes d'araignées avaient décidé d'évacuer le château par un carreau cassé.
- J'ai… j'ai eu un mauvais pressentiment, avoua Harry. Y'avait quelque chose en moi qui faisait que j'avais presque envie de faire comme elles. C'était plus fort que moi. Il fallait que je quitte cet étage. J'ai attrapé Luna et j'ai couru comme un dératé. Quand j'ai eu l'impression d'être en sécurité, on a remarqué Miss Teigne.
Thatch regarda son neveu et se massa le nez.
- Ta mère va me tuer. Tu commences à montrer des signes de Kenbushoku et elle va croire que je t'entraîne à ça dans son dos ! Ouais ! Elle va me descendre !
- Qu'est-ce que le Kenbushoku ? demanda Luna.
- Déjà, bravo pour réussir à le prononcer parfaitement dès le premier essai, félicita le loup. Quant à ce que c'est, ça pourrait se résumer à un entraînement physique qui repousse les limites de nos sens. J'ai connu un utilisateur de cette technique qui arrivait à voir quelques instants à l'avance dans le futur, au point de finir tes phrases avant toi.
Thatch se perdit un instant dans ses souvenirs en marmonnant quelque chose comme « j'aurai jamais cru que Katakuri puisse me manquer ».
- Et donc ? demanda Harry en faisant redescendre son oncle de son nuage.
- Ah oui… hmmm…
Thatch se mit à réfléchir intensément, avant de frapper dans ses mains.
- Ce que tu as perçu, c'est certainement ce qui a agressé Miss Teigne. Ton Haki naissant t'as donc averti de la menace pour te mettre à l'abri.
- On peut utiliser ça pour trouver le coupable, non ? demanda Luna.
- Iie. Je suis plus que compétent dans le domaine et même avec ça, c'est galère pour trouver cette saloperie. Si c'est la présence que j'ai rencontrée plus tôt dans l'année, sans compter que ce truc est bien dangereux, si le Haki était la solution, je l'aurais déjà arrêté.
Une horloge tonna dans le château, annonçant minuit.
- Ah, mince, j'ai oublié l'heure. Je vous ramène. Évitez de vous balader dans les couloirs, tant que ce truc n'est pas arrêté.
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Pendant plusieurs jours, on ne parla plus que de ce qui était arrivé à Miss Teigne, comme on pouvait s'y attendre de la part d'élèves d'un internat qui n'avaient rien de mieux à se mettre sous la dent. Rusard faisait les cent pas à l'endroit où on l'avait retrouvée, comme s'il espérait que le coupable reviendrait sur les lieux de son crime, ce qui était très optimiste, mais soit, si ça l'amusait. Harry l'avait vu récurer le mur avec un détergent magique, mais il n'avait pas réussi à effacer le message. Il continuait de briller sur la pierre avec autant d'éclat qu'au premier jour, ce qui, en soit, était flippant.
Ginny Weasley semblait très perturbée par le sort qu'avait subi Miss Teigne. D'après les jumeaux, elle aussi avait une passion pour les chats. Comme quoi, on pouvait être méchante comme Miss Teigne et avoir des fans. Ronald, dans toute sa maladresse habituelle, en voulant la réconforter, n'avait réussi qu'à la faire fondre en sanglot.
L'agression avait aussi eu un effet sur Hermione. La lecture avait toujours été une de ses occupations favorites mais à présent, elle ne faisait plus rien d'autre que de se plonger dans les livres. Et lorsque le groupe d'étude lui demandait ce qu'elle fabriquait, ils n'obtenaient aucune réponse. Ce fut seulement le mercredi suivant qu'ils comprirent ce qu'elle avait en tête.
Après déjeuner, Harry et Luna allaient à la bibliothèque pour rejoindre le groupe d'étude. En chemin, ils croisèrent Justin Finch-Fletchley, l'élève de Poufsouffle avec qui Harry avait fait la connaissance au cours de botanique. Mais au moment où Harry s'apprêtait à lui dire bonjour, Justin fit volte-face et s'enfuit dans la direction opposée.
Les deux autres le regardèrent faire d'un air perplexe, avant de reprendre leur chemin. Le groupe était au fond de la bibliothèque et finissait de s'installer pour travailler. Hermione était absente.
- Personne n'a vu Hermione ? demanda Harry.
- Elle est quelque part par-là, répondit Dean en montrant les étagères. Elle essaye de lire tous les livres de la bibliothèque avant Noël.
- Et elle est bien partie pour réussir, affirma Padma en faisant une place entre elle et Hannah Abbot (nouvelle venue au groupe d'étude) pour que Luna puisse s'asseoir.
- Abbot, Bones, est-ce que Finch-Fletchey a un problème ? demanda le D. en s'asseyant.
- Dépose l'offrande en sucre sur la table avant de poser tes questions, réclama Blaise en tapotant du doigt l'espace au milieu de la table où quelques paquets de gâteaux et autres sucreries étaient déjà étalés.
Harry tira son propre paquet de bonbons de son sac et le posa avec les autres.
- Je sais pas ce que Justin a, exactement, répondit Susan en prenant le paquet de M&M's avec curiosité. Je pense qu'il te croit derrière l'attaque de Miss Teigne et qu'il suppose qu'il sera le prochain parce qu'il n'est pas d'ascendance sorcière.
Le D. ouvrit et ferma la bouche.
- Je vais pas faire de remarque, mais je comprendrai jamais ces histoires de sangs. Pour moi, le sang doit être rouge et sert à faire marcher ton corps, c'est tout.
- Ne lance pas la polémique, surtout quand tu es en minorité, Portgas, ce n'est pas à faire, recommanda Drago en prenant le paquet des mains de Susan. C'est quoi ce truc ?
Harry reprit le paquet en s'asseyant et l'ouvrit.
- M&M's… c'est le Bien. C'est la Vie. C'est mon péché mignon.
Il plongea une main dans le paquet et en ressortit quelques dragées colorées qu'il picora en ouvrant ses livres.
Hermione émergea d'entre deux étagères. Elle avait l'air de mauvaise humeur, mais au moins, elle semblait disposée à leur adresser la parole.
- Tous les exemplaires de L'Histoire de Poudlard ont été empruntés, dit-elle en s'asseyant entre Harry et Neville. Et il y a une liste d'attente de deux semaines. Je regrette d'avoir laissé mon exemplaire à la maison, mais avec tous les livres de Lockhart, je n'ai pas réussi à le faire tenir dans ma valise.
- Pourquoi tu voulais ce bouquin ? demanda Harry.
- Pour la même raison que tout le monde. Pour lire la légende de la Chambre des Secrets. Fais tourner les M&M's. Pour ma frustration, j'ai besoin de chocolat.
Le paquet passa dans les mains dans la lionne qui donna ensuite le paquet à Dean qui le fit tourner.
- Papa m'a raconté plein d'histoires, celle de la Chambre des Secrets en fait partie, glissa Luna.
Tout le monde la regarda, faisant que personne ne vit que Drago et Théo échangèrent un regard.
- Que dit la légende ? demanda Parvati.
- Je sais que papa n'a pas une très bonne réputation, ça serait peut-être mieux si…
- Lovegood. Parle avant qu'Hermione ne veuille t'étrangler, recommanda Harry.
Luna hocha la tête et expliqua la légende :
- De ce que je sais, ça remonte à la création de l'école par les sorciers qui ont donné leur nom à nos maisons. Le château a été bâti hors de vue et permis l'éducation en harmonie de nombreuses générations de sorciers. Les fondateurs cherchaient des sorciers et les faisaient venir à l'école pour se perfectionner dans l'art de la magie. Puis… il y a eu les querelles. Notamment avec Salazar Serpentard. Il voulait qu'on se montre plus sélectif dans le choix des élèves admis à Poudlard. Il pensait que le savoir magique devait être réservé aux familles de sorciers et à elles seules. Il ne voulait pas prendre d'élèves nés de parents moldus car il estimait qu'on ne pouvait pas leur faire confiance. Au bout d'un moment, une grave dispute à ce sujet opposa Serpentard à Gryffondor, et Serpentard finit par quitter l'école.
- A l'époque, on était en plein dans les chasses aux sorcières… enfin, un préambule sans les majuscules du Moyen-Âge, donc, l'idée qu'on ne pouvait pas faire confiance à ceux issus d'une famille non-magique pouvait se comprendre, marmonna Harry d'un air pensif en se rappelant de ce qu'il avait lu de la chasse aux sorcières. Il suffisait que quelqu'un dans la famille ou le voisinage ait des griefs et c'était le début des problèmes.
- J'apprécie simplement de voir que la discorde d'origine est sur une question de confiance en temps de guerre et non pas une affaire de supériorité, pointa Susan.
- La légende de la Chambre des Secrets dit que Serpentard aurait aménagé une salle cachée dans le château, une salle dont les autres ne connaissaient pas l'existence. Serpentard aurait ensuite scellé l'entrée de la Chambre des Secrets de telle sorte que personne ne puisse l'ouvrir jusqu'à ce que son authentique héritier arrive à l'école. Seul l'héritier de Serpentard aurait le pouvoir d'ouvrir la Chambre et d'utiliser la chose horrible qu'elle contient pour chasser de l'école ceux qui ne seraient pas dignes d'étudier la magie.
Un sentiment de malaise baignait autour de la table, alors que Dean et Hermione n'étaient clairement pas tranquille dans cette histoire, entrant clairement dans la catégorie des « indignes ».
- Qu'est-ce que tu entends exactement par la « chose horrible » qui se trouverait dans la Chambre des Secrets ? demanda Neville à Luna.
- Ce serait une sorte de monstre que seul l'héritier de Serpentard aurait le pouvoir de faire obéir. C'est tout ce que je sais.
Drago toussota légèrement, attirant sur lui l'attention de la table.
- J'ai posé la question à mon père, à propos de cette histoire.
- Moi aussi, apprit Théo.
- L'histoire aurait un rapport avec Vous-savez-qui ? demanda Hannah en baissant la voix.
- Abbot, en agissant comme ça, tu lui donnes plus de pouvoir qu'il n'en a sur toi, pointa avec agacement Harry. Si t'as peur, fait comme j'ai conseillé à Neville. Trouve-lui un surnom moqueur ou insultant, tu verras, ça sera impec.
Tout le monde regard le garçon lunaire qui déballait un chocogrenouille.
- Face de Craie. C'est comme ça que je l'appelle, répondit Neville avec un sourire.
- J'aurai songé à Gueule de Persan, mais ça aurait été insultant pour les chats, mais Face de Serpent se rapproche assez ! ricana Harry.
Hermione referma un des livres à portée de main et l'utilisa pour frapper les deux garçons sur le crâne.
- L'initier à Soul Eater n'était pas une bonne idée, marmonna Harry en se massant la tête.
Il la rentra dans les épaules quand la demoiselle lui adressa un regard noir. Certain que Harry et Neville étaient désormais calme, elle rapporta son attention sur les deux garçons aux informations complémentaires.
- Qu'est-ce que vous savez en plus ? demanda Hermione.
Drago joua nerveusement avec sa plume, regardant le tas de sucrerie au milieu de la table sans le voir.
- Drago, les affaires de ton père, c'est à lui de s'en charger, pas à nous. Tantine m'a parlé de long en large et en travers de son opinion sur Lucius Malefoy, mais c'est entre elle et lui. Tu es un ami, je n'ai pas l'intention de te causer des ennuis en mettant mon nez là où il n'a rien à faire, rassura Susan. Et c'est valable pour toi aussi, Théo.
Drago posa sa plume sur son parchemin alors que son camarade remerciait Susan. Le blond joignit ses mains et dit :
- De ce que père m'a dit, ce n'est pas la première fois que la Chambre est ouverte. La dernière fois, c'était il y a cinquante ans. Quand un élève est mort, ils ont failli fermer l'école, mais apparemment, le coupable a été arrêté.
- Arrêté et puni ? demanda Susan en insistant bien.
- Je ne sais pas.
- Si on a le problème aujourd'hui, ça me semble évident qu'il n'a pas été puni, pointa Parvati.
- Ou alors, ils ont pas eu la bonne personne. C'est un bouc-émissaire qu'ils ont dû prendre, renchérit sa jumelle.
- Et toi, que sais-tu ? demanda Blaise à Théo.
- D'après papa, le Seigneur des Ténèbres se prétendait l'héritier de Serpentard, répondit Théo. C'est ce que lui avait dit mon grand-père.
- Ah. Eh ben c'est du joyeux.
- Donc… Face de Craie est de retour pour nous jouer un mauvais tour ? se fit confirmer Harry.
Le silence lui répondit.
Le D. sortit un carnet de son sac et raya quelque chose en marmonnant « trop tôt, encore quelques années à attendre ». Personne ne put lui demander de quoi il parlait que la cloche sonna. Et pour les Gryffondor, cela voulait dire cours d'Histoire de la Magie, le cours le plus ennuyeux de leur emploi du temps. Le professeur Binns était le seul professeur fantôme de l'école. Il entrait dans la classe en passant à travers le tableau et c'était l'unique moment un peu amusant de son cours. Le fantôme ne faisait pas l'appel. Il se contentait de consulter ses notes et de débiter son cours d'une voix monotone. On aurait dit un vieil aspirateur essoufflé.
Avec un soupir, Harry arracha une feuille de son cahier et commença une lettre à l'attention de sa mère, lui résumant ce qu'ils savaient. Ce n'était pas grand-chose, mais il avait appris l'an dernier que la laisser dans le noir pour la préserver n'était pas une bonne solution. Il devrait peut-être demander à son oncle de lui enseigner le maniement des armes. Vu comment c'était parti, il risquait d'avoir des incidents désagréables à chaque Halloween.
Le cours se déroula sans incident, malgré le splendide don de Binns et de sa face de tortue ridée, à plonger des gamins pleins d'énergie dans un sommeil profond.
En sortant de classe, cependant, les commérages reprirent sur la Chambre des Secrets et ce qu'on savait dessus, les rumeurs allant tellement vite que pour le coup, le monstre de cette chambre mystère ressemblait plus à une hydre avec mille têtes crachant du feu et mille bras griffus. Dans la foule des élèves qui allaient vers la Grande Salle, ils entendirent vaguement Colin et son « salut Harry », qui voulait apparemment leur raconter le dernier commérage de sa classe, mais petit comme il était, il ne pouvait résister au troupeau d'élèves affamés direction du dîner.
- Qu'est-ce qu'il voulait te dire ? demanda Dean.
- Shiranai da, marmonna Harry.
- Une rumeur circule comme quoi tu serais l'héritier de Serpentard.
Le quatuor leva la tête pour voir que Luna avait fait la chose intelligente de se réfugier dans les poutres du couloir, attendant que la marée se calme pour ne pas se faire emporter. Elle sauta de son perchoir, et Harry la réceptionna aisément, s'attirant un sourire lumineux de la petite Serdaigle en remerciement.
- Portgas ? L'héritier de Serpentard ? s'étonna Parvati.
- Mhmh, c'est l'un des bruits qui circule. Merci Portgas.
La petite Serdaigle arrangea sa jupe une fois mise à terre.
- Je suis pas cet héritier-là, grommela Harry.
Sa poigne se resserra sur la lanière de son sac. Que sa mère le veuille ou non, il savait qu'il la suivrait si elle parvenait à trouver un moyen de retrouver son monde avec son oncle. Il suivrait ses traces dans le crime, que ça leur plaise ou pas. Parce qu'il l'avait vue aider des gens en se salissant les mains, construire des hôpitaux avec de l'argent sale. Parce qu'il avait appris, même du haut de ses douze ans, que bien souvent, c'est la seule façon efficace de faire quelque chose de bien.
Il était destiné à suivre la même voie que celle qui l'avait élevé : celle sombre de l'illégalité.
Ignorant tout des pensées sombres qui trottaient dans le crâne de leur ami, le groupe continuait son avancée pour arriver au bout du couloir où l'agression s'était produite. Pas d'aura monstrueuse, pas de chat, mais le message sinistre était toujours là, bien trop brillant et sanglant. On remarquait aussi une chaise vide contre le mur, point où Rusard montait la garde, persuadé que le coupable reviendrait ici.
Mais à la lueur de cette nouvelle journée, ils n'avaient pas plus d'indice.
- Il y avait une grande flaque d'eau, l'autre soir, se rappela le D.. Je me demande bien d'où elle venait. Quelqu'un l'a essuyée, donc, ça aide pas à savoir ce qu'elle foutait là.
Pour toute réponse, Luna montra une zone du doigt sur le sol, puis une porte à proximité.
- Ce sont les toilettes des filles, remarqua Neville en regardant la porte avec crainte.
- Il n'y a personne, dit Hermione en s'approchant. C'est là qu'habite Mimi Geignarde. Venez, on va jeter un coup d'œil.
Sans prêter attention au panneau « Hors service » apposé à l'entrée, elle ouvrit la porte et entra, suivi de Parvati et Luna. Les garçons se consultèrent du regard et suivirent le mouvement.
Les lieux étaient aussi sinistres que ceux du bar de sa mère avant qu'elle ne refasse toute la décoration, soi-disant qu'elle voulait des clients, pas des propositions d'utilisation en décor de film d'horreur. Des lavabos ébréchés s'alignaient sous un grand miroir cassé par endroits et constellé de taches de rouille. Le carrelage humide reflétait la faible lumière que diffusaient quelques bouts de chandelles brûlant dans leurs bougeoirs (ça changeait des ampoules nues et pendantes qu'on voyait dans les films avec des scènes de ce genre). Les portes en bois des cabines étaient écaillées et l'une d'elles pendait de travers, retenue par un seul gond. Par curiosité, le D. se pencha sur le côté, s'attendant presque à voir les étranges trous dans les parois qui avaient poussé sa mère à lui dire d'attendre dehors, avant de tout faire flamber. Il devrait demander à son oncle où était le problème avec les trous pour que ça mère entre dans un tel état d'embarras au point de tout faire pour en effacer leur existence.
Parvati l'empêcha d'aller plus loin dans son exploration, lui faisant signe de se taire, alors que Luna allait vers la cabine tout au fond.
- Bonjour, Mimi, comment ça va ? dit-elle en ouvrant la porte.
Le reste de la troupe allèrent la rejoindre pour voir le fantôme d'une adolescente boutonneuse, certainement entre quinze et seize ans, avec des couettes et de grosses lunettes. Son uniforme disait qu'elle avait appartenu à la maison des aigles, alors qu'elle flottait là, au-dessus de la chasse d'eau, cherchant à éclater un bouton sur son menton.
- Ces toilettes-là, c'est pour les filles, dit-elle en regardant les trois garçons d'un air soupçonneux. Ce ne sont pas des filles, que je sache ?
- Nous cherchons des explications sur ce qu'il s'est passé la nuit d'Halloween, et comme tu hantes cet endroit, on se demandait si tu avais vu quelque chose, lui dit honnêtement Parvati.
- L'agression de ce chat rachitique et méchant dont tout le monde parle ? se fit confirmer le fantôme.
- Oui, confirma Harry. Tu as vu quelqu'un dans les parages cette nuit-là ?
- Je n'ai pas fait attention, dit Mimi d'un ton grave. Peeves m'avait tellement énervée durant la soirée que Nick avait donnée, que je suis revenue ici pour essayer de me suicider. Et puis, je me suis souvenue que j'étais... que j'étais...
- Déjà morte, acheva Dean.
Mimi poussa alors un sanglot tragique. Elle s'éleva dans les airs, fit volte-face et plongea tête la première dans la cuvette en les éclaboussant de la tête aux pieds.
- Je regarderai plus jamais les toilettes de la même manière, avoua Neville alors que Harry s'ébrouait.
- Par rapport à d'habitude, elle avait presque l'air de bonne humeur, aujourd'hui, dit Hermione en haussant les épaules d'un air las. Venez, on s'en va.
Harry venait de refermer la porte sur les sanglots étouffés de Mimi qui continuait de pleurer dans la tuyauterie lorsqu'une voix sonore les fit tous sursauter. Ils se retournèrent pour voir qu'ils venaient de se faire prendre la main dans le sac par Percy qui n'apprécia pas de les voir jouer les apprentis détectives. La tête basse, ils allèrent donc dîner, réfléchissant à cette affaire.
Quelqu'un, dans ce château, voulait se débarrasser de ceux indignes d'apprendre la magie. Quelqu'un qui servait les intérêts de Voldemort.
Charmant.
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.
En écoutant ce que racontait les garçons des cours avec Lockhart, Harry était bien content de son livre théorique et d'avoir remplacé les cours du bellâtre par ceux de Rogue. L'enseignant de potion savait de quoi il parlait quand il était question des Forces du Mal. Quand, après les cours d'Occlumancie, le petit D. lui parlait d'un passage du livre que l'homme avait recommandé, disant qu'il n'avait pas compris tel ou tel principe, l'homme prenait le temps de reformuler l'affaire, même s'il glissait de temps à autres une petite remarque sarcastique sur la lenteur de son élève. Pour la remplacer par un « on arrivera finalement à faire quelque chose de vous, Portgas » quand l'enfant finissait par comprendre et le prouvait par un exemple. Harry commençait à soupçonner son professeur d'être un Tsundere.
M'enfin, ce qu'il apprenait, il le transmettait ensuite à ses camarades. Ce qui déclencha une annonce qui rendit les Gryffondor et les Pofsouffle jaloux. Littéralement.
Parce que Flitwick et Rogue consacraient une heure chaque soir à leurs élèves pour essayer de rattraper les conneries de Lockhart. À côté, Chourave se contentait de conseiller des ouvrages, n'étant pas une spécialiste en défense comme ses collègues (Flitwick avait été un champion européen de duel et Rogue rêvait du poste de défense en plus de sembler avoir les compétences pour l'occuper) et McGonagall ne faisait rien. Parfois, la vie était vraiment injuste.
- J'aimerai bien que le professeur Newgate fasse une patrouille un soir de pleine lune du côté des quartiers de ce gars, grommela Drago alors qu'ils étaient à la bibliothèque. On verrait vraiment de quoi il est fait.
- Pas besoin, il s'est fait porter pâle la fois où il a dû faire une patrouille durant la pleine lune avec notre loup-garou local, répondit Harry.
- Comment tu le sais ? s'étonna Blaise.
- Parce que le professeur Newgate me l'a raconté durant un des cours de self-défense. En attendant, vous êtes prêts pour votre premier match ? Vous jouez le derby.
Drago et Blaise haussèrent des épaules. Avec Flint interdit de l'équipe pour cette année par Thatch, les deux jeunes avaient pu être sélectionnés, avec Drago comme attrapeur et Blaise à la place de Flint. La mère de Blaise avait été tellement heureuse qu'elle avait offert des Nimbus 2001 aux deux garçons.
- Tu viendras au match ? demanda Hermione.
Harry grimaça en se massant la gorge, se rappelant de comment avait fini le seul match auquel il avait assisté. Il hésita puis acquiesça. Il n'y avait plus de Quirrell, il ne risquait rien. Normalement.
Sauf que le match du lendemain lui prouva que le destin aimait le troller. Mortellement.
Le samedi, peu avant onze heures, toute l'école avait pris la direction du stade. Au-dehors, l'atmosphère était lourde et il y avait de l'orage dans l'air. Le D., en voyant les nuages, avait compris qu'il pouvait faire une croix sur sa lecture. Quand enfin, les joueurs entrèrent sur le terrain, la clameur monta des élèves, tous désireux de voir une défaite des Serpentard. Le jeune Portgas se demandait mentalement s'il n'aurait pas mieux fait d'aller dans les tribunes vertes et argents. Il n'aurait pas eu à subir les regards noirs de ses aînés de Gryffondor suite à sa remarque à l'adresse de Dean, concernant les chances de victoire de Zabini et Drago.
Au coup de sifflet de madame Bibine, accompagnés par les hurlements de la foule, les quatorze joueurs s'élevèrent alors dans les airs sous un ciel de plomb. Le match commençait.
Et les emmerdes aussi.
Se croyant protégés, les spectateurs de Gryffondor n'eurent aucune réaction en voyant un cognard foncer vers eux. C'est l'instinct de Harry qui le sauva d'une blessure grave en se jetant sur le côté, laissant la balle s'écraser là où il était assis un instant auparavant. Le D. se leva de Neville sur qui il avait atterri et regarda avec horreur la masse de plomb se dégager du bois.
Danger
Harry se baissa juste à temps et l'objet volant le dépassa de toute sa vitesse, manquant de peu de fracasser la tête de l'étudiant. Le garnement se releva, profitant du laps de temps qu'il faudrait à l'objet lourd pour rectifier sa trajectoire. Ces secondes, il les mit à profit pour prendre la fuite. Dans les tribunes, l'esquive ne pouvait pas l'aider. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était user de sa magie sans baguette pour repousser l'objet, mais ça ne le sauverait pas éternellement. Comme un fou, il fila vers l'escalier, sautant par-dessus les jambes des autres spectateurs, sourd aux bruits et aux commentaires autour de lui, se concentrant exclusivement sur les déplacements d'airs et les sifflements du vent qui annonçaient les mouvements de la balle. À deux pas des escaliers pour quitter les gradins, un croche-pied vicieux lui entama sa course, l'envoyant valdinguer dans les marches. L'enfant se roula en boule de son mieux en réflexe, protégeant sa tête et sa nuque comme il pouvait de ses bras, les dents serrées de douleur pour ne pas se mordre la langue ou pire. Il termina la descente douloureuse dans l'herbe, couvert d'échardes et d'ecchymoses, son bras gauche brisé par un mauvais impact. Mais malheureusement, le cognard revint à l'assaut.
Le D. roula sur le côté dans l'herbe du terrain pour se protéger, avant de se remettre debout, le visage en sang, le regard déterminé, tenant son bras cassé de sa main valide.
L'objet revint à la charge et une batte entra brusquement dans son champ de vision, repoussant la machine à tuer au loin, droit dans les bras de Thatch qui était lui aussi sur la pelouse et qui emprisonna l'objet dissident entre ses puissants bras.
- Hey, Portgas, ça va aller ? demanda un des jumeaux Weasley alors que Blaise et Drago atterrissaient à côté de leur ami.
- Je déteste le Quidditch… haleta le D. en se laissant glisser à genoux par terre, maintenant qu'il n'y avait plus de danger.
Il avait commencé à pleuvoir et Harry sentait de grosses gouttes s'écraser sur sa nuque alors que ses amis se rassemblaient autour de lui pour savoir s'il allait bien. Le blessé entendit vaguement parler de balle trafiquée, mais il n'y prêta pas attention. Qui que soit le salopard qui l'avait fait tomber dans les escaliers alors qu'il avait un cognard aux trousses, ça allait morfler. Le D. leva un regard haineux vers les gradins avant de cracher un mollard sanglant sur le côté qui ne fit même pas sourciller Luna et Hermione.
- Laissez passer ! Laissez passer !
- Oh non, pas lui… gémit Harry.
Lockhart ne l'entendit pas, et bientôt, monsieur sourire Colgate se planta devant lui avec sa baguette magique.
- Ne t'inquiète pas, Harry, je vais soigner ton bras !
Même sa mère avait été plus crédible durant un interrogatoire qu'elle avait mené en sortant la même chose à sa proie, pour ensuite, lui arracher le membre. Bon, il est vrai qu'il n'aurait jamais dû assister à la scène qu'il avait espionnée quand il avait neuf ans, mais ça montrait que niveau crédibilité, Lockhart n'était pas bien haut.
- Non ! protesta Harry en reculant sur ses fesses. Je préfère le garder comme ça !
Il essaya de se relever, mais la douleur était atroce. Il entendit alors un déclic familier à côté de lui.
- Je n'ai pas besoin de photos maintenant, Crivey ! s'écria-t-il avec force.
- Allonge-toi, Harry, dit Lockhart d'une voix apaisante. C'est un sortilège très simple que j'ai souvent utilisé.
- Je préfère aller à l'infirmerie, dit Harry les dents serrées.
- Ce serait préférable, professeur, approuva Drago.
À travers les rangées de jambes alignées autour de lui, Harry aperçut Thatch donner à Bibine le Cognard fou toujours acharné à en découdre et se diriger vers lui.
- Reculez-vous, dit Lockhart en retroussant les manches de sa robe d'un vert de jade.
- JI-CHAN ! HAYAKU ! TASUKETE ! hurla Harry en essayant en vain de s'éloigner de l'homme.
Mais Lockhart continua à faire des moulinets avec sa baguette magique qu'il pointa soudain sur le bras cassé.
Une sensation étrange et désagréable se répandit aussitôt dans son bras, depuis l'épaule jusqu'au bout des doigts. Il avait l'impression que son bras se dégonflait comme un vieux pneu. Les yeux fermés, il n'osait pas regarder ce qui se passait, mais ses pires craintes se trouvèrent confirmées lorsqu'il entendit autour de lui des exclamations stupéfaites auxquelles se mêlait le cliquetis frénétique d'un appareil photo. Son bras ne lui faisait plus mal. Il avait même l'impression de ne plus en avoir du tout.
Et ça ne l'enchantait pas des masses.
- Oui, en effet, dit Lockhart avec calme et naturel, c'est une chose qui peut se produire de temps en temps. Mais l'essentiel, c'est que les os ne sont plus cassés. C'est surtout ça qu'il faut avoir à l'esprit. Eh bien, voilà, Harry, il ne te reste plus qu'à aller à l'infirmerie, Mr Thomas, Mr Londubat, pouvez-vous l'accompagner là-bas, s'il vous plaît ? Madame Pomfresh n'aura qu'à... arranger ça.
Harry prit une profonde inspiration et se résolut à regarder dans quel état se trouvait son bras. S'il n'avait pas déjà une échelle d'horreur bien établie, il aurait tourné de l'œil devant la chose molle couleur chair qu'il voyait au travers de la manche de sa robe déchirée. Il essaya de remuer ses doigts, mais rien ne se produisit.
Lockhart n'avait pas ressoudé les os. Il les avait fait disparaître.
Et Thatch se chargea de lui faire disparaître le nez avec un bon coup de poing dans la face. Il hissa aisément son neveu sur pied, grommelant contre les cons incapables.
- /Je te dépose à l'infirmerie et j'appelle ta mère./
Les choses n'allaient pas s'arranger…
