Bonjour à tous ! Vous attendiez un nouveau chapitre ! Oh oui ! Vous attendiez la suite de l'Underground. Après tout, Lockhart a joué avec le chaton, donc, faut voir les conséquences. Et on y est ! Merci encore pour vos retours et votre présence à notre rendez-vous mensuel.

Les gens. Je vous aime. Tous. Merci encore.

GaiaCross: Quand j'arrive, ici, c'est pour du sérieux, tu derais le savoir depuis le temps ! / Le message est passé, à défaut d'avoir trouvé des synonymes. / Les points essentiels du second livre, yup et quelques bonus. Et merci pour ta mention spéciale pour mes descriptions. / Alalala, la patience, il faut la travailler. Je vais t'y forcer avec cette histoire. / Oui, bon, la longueur peut beaucoup varier, mais j'essaye au max de faire du mini 10 pages Word. Sauf pour la conclusion d'un arc où je peux faire plus court / Trop d'aventure tue l'aventure. Faut couper un peu tout ça avec des scène splus calme. Comme des montagnes russes / On aime Lockhart quand il s'en prend plein la figure.

Yuukitsune : On verra Marco. Mais pas tout de suite. Pour l'instant, on va surtout parler de lui. Navrée.

Rose-Eliade : Totalement. Y'a pas à chipoter.

maos07 : Yoda est un maître, on le sait tous. Sa sagesse est intemporelle./ Oui, face de serpent qui s'envole vers d'autre cieux, ça irait très bien. Après, tu as aussi Missty qui pense que pour le détruire, un Voldy a la Ruby Rhodd ça passe impec.

Misstykata : Glore à la sagesse de Yoda. Amen.

.


.

Dire de Madame Pomfresh qu'elle était furieuse revenait à dire que le soleil est chaud. Un sympathique euphémisme. Et le fait que Lockhart fût responsable n'aidait pas le caractère de celle qu'on surnommait le dragon de Poudlard.

- Vous auriez dû venir immédiatement ici ! fulmina-t-elle en soulevant le bras amorphe et sans vie de Harry. Je peux ressouder les os en quelques secondes, mais les faire repousser...

- Vous allez y arriver, n'est-ce pas ? demanda Harry, désespéré.

- J'y arriverai, sans aucun doute, mais ce sera douloureux, dit Madame Pomfresh en lui jetant un pyjama. Il faudra passer la nuit ici.

- Maji ka ? s'étrangla le D.

Le regard de l'infirmière lui fit pousser un juron japonais bien senti.

Hermione attendit derrière le rideau qui entourait le lit de Harry, en compagnie de Drago, pendant que Neville aidait le blessé à enfiler son pyjama. Il fallut un certain temps pour faire entrer le bras caoutchouteux dans la manche de la veste. Assez longtemps pour que le brun ait envie de vomir ses tripes.

De l'autre côté, on entendait un début de dispute sur l'incompétence de Lockhart entre Hermione (qui le défendait farouchement) et Drago.

- Tout le monde peut commettre des erreurs, répondit Hermione. D'ailleurs, ça ne te fait plus mal, n'est-ce-pas, Harry ?

- Non, dit Harry. C'est certain, j'ai plus mal. Sauf que tu vois, la douleur, elle me permet de savoir que j'ai quelque chose qui va pas. Là, niet.

Lorsqu'il se laissa tomber sur le lit, son bras rebondit comme un bout de chiffon. Écœurant.

Madame Pomfresh et le reste du groupe passèrent de l'autre côté du rideau. L'infirmière tenait dans sa main une grande bouteille dont l'étiquette indiquait : Poussoss. Il ne fallait pas être Einstein (ou Vegapunk comme disait sa mère) pour comprendre à quoi était destinée la potion.

- Tu vas passer une mauvaise nuit, prévint-elle en versant le liquide fumant de la bouteille dans un bol qu'elle lui tendit. Faire repousser des os, ça fait mal.

Harry prit le verre et s'arma de courage. Il le leva comme pour porter à toast à l'adresse de ses amis.

- Kampai.

Il l'avala cul sec avant de se mettre à tousser, la bouche et la gorge en feu. Madame Pomfresh s'en alla, pestant contre les sports dangereux et les professeurs incompétents, et laissa le soin à Neville d'aider Harry à avaler un peu d'eau.

- Il va y avoir une enquête ? demanda Harry.

- On n'en sait rien, soupira Neville.

- Si le professeur Newgate n'avait pas hurlé à Bibine de suspendre le match, tout aurait continué pendant que tu te faisais démolir par ce cognard, répondit Drago. C'est la première fois, depuis les tous premiers matchs de Quidditch de l'Histoire, qu'une balle s'en prend à un spectateur.

- Donc, on peut être certain qu'elle a été trafiquée.

- Ce qui est impossible, vu qu'elles sont restés enfermés dans la caisse sous le bureau du professeur Bibine depuis le dernier entraînement qu'il y a eu, rappela Hermione.

- Je dois te prouver par une démonstration que c'est très simple d'y accéder malgré tout ce que tu viens de dire ? se moqua Harry.

Il se prit un coup de coussin sur le crâne de la part de Hermione qui resta imperturbable devant le regard noir qu'elle se reçut en échange.

- Ta mère aurait honte si elle t'entendait parler de l'idée de cambrioler le bureau d'un professeur.

Le D. ouvrit la bouche, puis la referma. Inutile de dire à Hermione que sa mère avait toujours en tête de vouloir tenter de braquer Gringott, juste pour l'adrénaline.

Il préféra se laisser aller dans ses oreillers.

- Non seulement j'avais un cognard à mes trousses, mais en plus, quelqu'un m'a fait volontairement tomber dans les escaliers, grommela le D. en se passant sa main valide sur son visage.

- C'est plus du ressort de notre maison ce genre d'action, pointa Drago. Quoiqu'on le fasse entre les murs de notre salle commune s'il s'agit de s'évincer entre nous.

- Tu aurais pu te tuer dans cette chute, si tu n'avais pas eu le réflexe de te protéger ainsi ! s'indigna Hermione.

- Je pense que la magie m'a aussi pas mal aidé à ne pas me rompre le cou. Si ma mère se pointe, comme je le pressens, tout le monde verra l'autre face de Portgas D. Ace. Et c'est pas beau à voir.

- Tu es son unique enfant, à sa place, je pense que c'est logique d'être en colère, pointa Neville. C'était notre gradin, donc, c'est un gars de notre maison qui en a après toi. On trouvera le coupable et on aura des explications.

- C'est ce qui me fait le plus peur. Qu'on trouve le coupable. Parce que si c'est un étudiant, ça veut dire que c'est même pas un adulte.

- C'est logique, Portgas, fit remarquer Hermione en secouant la tête.

- Non mais je veux dire par là que c'est un enfant qui va se retrouver pour cible de la colère de ma mère, et je doute que même mon oncle soit capable de la raisonner dans ces moments-là.

- Je veux pas dédramatiser la situation, mais ça sent le brûlé, nota Neville.

Tout le monde se tût pour renifler et les regards se portèrent sur le haut de Harry qui commençait à fumer.

- Zut, j'avais oublié le collier !

Il défit les premiers boutons de sa veste, écartant assez le tissu de la goutte et ainsi, sauver le pyjama.

- Tu n'as pas mal, toi, à l'avoir toujours au cou ? s'enquit Hermione.

- Non. Je suis désensibilisé d'une part, et de l'autre, je crois que même si c'est une toute petite partie du pouvoir de ma mère, elle veut tellement me protéger que son feu est inoffensif pour moi.

- Ce doit être bien d'avoir un parent aussi protecteur, soupira Drago.

Neville hocha tristement la tête.

- Où est Lovegood ? demanda Harry pour changer de sujet.

- Avec les jumelles, elle était en pleine ascension du mont Hystérie, répondit Hermione. Tu vas parler cet incident à ta mère, donc ?

- Même pas besoin pour le cognard, mais j'hésite à lui dire pour le croche-pied.

- Puisque tu vas passer la nuit ici, tu veux qu'on te rapporte quelque chose ? demanda Neville.

- Mes lunettes et mes cours par correspondance. Autant faire un truc utile. Et une âme charitable qui veuille bien ensorceler un de mes stylos pour qu'il écrive tout seul.

- Tu crois vraiment pouvoir étudier quand t'as tes os qui repoussent ? se moqua gentiment Drago.

- L'espoir fait vivre.

Les autres enfants allaient répondre quand Pomfresh débarqua pour exiger qu'on laisse le malade en paix. Disant adieu à sa distraction, le D. ferma les yeux en essayant de ne pas se concentrer sur la douleur lancinante qui commençait à se manifester dans son bras …

… Pour se réveiller quelques heures plus tard avec quelque chose d'humide sur le front.

Ce n'était pas ce qu'appréciait Harry. Ou plutôt ce qu'il fallait faire. Il roula sur le côté en balançant son pied au hasard, ignorant son bras rempli d'échardes. Son pied toucha quelque chose qui poussa un petit couinement avant de tomber par terre. Il attrapa son stylo de sa main gauche sur sa table de chevet, arracha des dents le bouchon et sauta au sol, prêt à le planter dans ce qu'il avait perçu comme une menace, s'arrêtant de justesse en reconnaissant les yeux luisants de son visiteur nocturne. Une courte concentration et une petite sphère de lumière apparut entre eux, éclairant un peu mieux la scène et montrant un elfe de maison avec une éponge en main qui se protégeant le visage de ses bras maigrelets.

- Anta ! Naze koko ni iru ?! siffla Harry.

- Dobby ne comprend pas monsieur Harry Potter-Portgas ! Dobby ne voulait pas lui faire peur !

- Qu'est-ce que tu fabriques ici ?!

Il se releva et reposa le stylo plume sur la table de chevet, restant perplexe en voyant les larmes qui commençaient à couler des yeux gros comme des balles de tennis de l'elfe. Dobby se releva en se frottant les côtes, là où le pied de Harry avait dû l'atteindre et renifla piteusement.

- Harry Potter-Portgas est revenu à l'école, murmura-t-il, consterné. Dobby n'a pas cessé de mettre en garde Harry Potter-Portgas. Ah, Monsieur, pourquoi n'avez-vous pas écouté Dobby ? Pourquoi Harry Potter-Portgas n'est-il pas retourné chez lui avec madame sa mère quand la barrière a refusé de s'ouvrir pour eux ?

- Confirmation, c'est bien toi qui as bloqué la barrière.

- C'est vrai, Monsieur, dit Dobby.

Il hocha vigoureusement la tête et ses oreilles se mirent à battre comme des ailes.

- Dobby s'est caché, il a attendu Harry Potter-Portgas et il a bloqué la barrière. Après ça, Dobby s'est brûlé les mains avec un fer à repasser pour se punir.

Il montra à Harry ses longs doigts entourés de bandages.

- Mais Dobby s'en fichait. Monsieur, car il pensait que Harry Potter était en sécurité et jamais Dobby n'aurait cru que Harry Potter-Portgas puisse arriver à l'école par d'autres moyens !

Il se balançait d'avant en arrière en hochant sa grosse tête repoussante.

- Dobby a reçu un tel choc quand il a appris que Harry Potter-Portgas était revenu à Poudlard qu'il a laissé brûler le dîner de son maître ! Jamais Dobby n'a reçu une telle correction, Monsieur...

Avec un soupir, Harry se rassit au bord de son lit, arrangeant le tissu qui maintenait son bras droit en écharpe pour que ça cesse de lui scier le cou.

- Tu sais, tu aurais pu t'épargner toutes ces punitions avec deux simples options. Nous dire vraiment contre quoi tu voulais nous mettre en garde, parce qu'on aurait pu faire le nécessaire pour supprimer la menace, soit t'abstenir et nous laisser dans notre merde. J'ai bien assez de souci en songeant à ma mère et son boulot, on a vraiment pas besoin que tu en rajoutes une couche, même si ça part d'une bonne intention !

- Dobby voulait simplement protéger monsieur Harry Potter-Portgas.

Il se moucha dans un coin de la taie d'oreiller crasseuse qui lui tenait lieu de vêtement. Il avait l'air si pitoyable que Harry se foutu une claque mentale.

- Écoute, je peux comprendre que tu veuilles mon bien, mais mon adoption est en jeu ici. Ma mère a un accord avec la Reine d'Angleterre qui empêche les sorciers de me retirer de la garde de la seule parente qu'il me reste. Elle est en plein bras de fer avec le gouvernement magique et Dumbledore, on n'a pas à rajouter de l'huile sur le feu en refusant que je reçoive une éducation magique. Si encore, je pouvais avoir un tuteur ou des cours à domicile ou correspondance, je dis pas, mais tout ça m'a été refusé !

- Harry Potter-Portgas doit retourner chez lui ! insista l'elfe. Dobby croyait que son cognard suffirait à...

- Ton cognard ? s'exclama Harry en sentant la colère revenir. Qu'est-ce que tu veux dire ? C'est toi qui as essayé de me tuer avec ce cognard ?

- Pas de vous tuer, Monsieur, surtout pas vous tuer ! dit Dobby, l'air choqué. Dobby veut sauver la vie de Harry Potter-Portgas ! Mieux vaut qu'il rentre chez lui grièvement blessé plutôt que de rester ici, Monsieur ! Dobby voulait simplement que Harry Potter-Portgas soit suffisamment blessé pour être renvoyé chez lui !

- Tu te souviens de la colère dans laquelle tu as mis ma mère pour cette affaire de courrier ? Tu crois qu'elle va réagir comment en apprenant que tu as essayé de me renvoyer chez moi entre quatre planches ? Je veux bien qu'on dise que l'enfer est pavé de bonnes intentions, mais faut pas pousser ! Manquerait plus que ce soit toi qui m'aies fait trébucher dans les escaliers !

- Ah, si seulement Harry Potter-Portgas savait ! gémit Dobby en versant à nouveau des larmes sur sa taie d'oreiller en lambeaux qu'il portait pour seul vêtement.

- Qu'est-ce que je ne sais pas ?

- Ce que vous êtes pour nous, les humbles, les esclaves, nous le rebut du monde de la magie ! Dobby se souvient comment c'était quand Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom était au sommet de sa puissance ! Nous, les elfes de maison, étions traités comme de la vermine, Monsieur ! Oh, bien sûr, Dobby est toujours traité ainsi, admit-il en s'essuyant le visage avec sa taie d'oreiller. Mais pour beaucoup d'entre nous, la vie s'est améliorée depuis que vous avez triomphé de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Harry Potter-Portgas a survécu et le pouvoir du Seigneur des Ténèbres a été brisé !

- Je dois le dire en quelle langue que j'y suis pour rien dans cette affaire ! C'est pas moi qui l'ait détruit votre Mage Noir ou je ne sais quoi !

- Mais vous êtes le symbole d'une aube nouvelle, d'espérance pour ceux d'entre nous qui pensaient que jamais les jours sombres ne finiraient... Mais maintenant, à Poudlard, des choses terribles se préparent, peut-être même qu'elles se produisent en cet instant, et Dobby ne peut pas laisser Harry Potter-Portgas demeurer ici, à présent que l'histoire est sur le point de se répéter, à présent que la Chambre des Secrets a été ouverte une nouvelle fois...

- Oui, je sais déjà qu'il y a eu un incident semblable par le passé et qu'ils ont eu certainement le mauvais coupable, mais ça ne me dit pas pourquoi je dois avoir peur de cette affaire de Chambre ! Je suis un Sang-Mêlé !

Le regard de Dobby vers la carafe sur la table de chevet alerta le D. qui attrapa immédiatement l'elfe par le poignet pour l'empêcher de se faire mal.

- Arrête de vouloir te faire du mal et parle clairement pour une fois, bordel de merde !

- Ah, Monsieur, ne demandez plus rien au pauvre Dobby ! sanglota l'elfe, les yeux exorbités. Il se prépare de sombres actions dans ce château et Harry Potter-Portgas ne doit plus s'y trouver lorsqu'elles se produiront. Retournez chez vous, Harry Potter-Portgas. Harry Potter-Portgas ne doit pas être mêlé à ça, Monsieur, c'est trop dangereux...

- Donne-moi au moins une piste sur qui est responsable, qu'on puisse y mettre un terme !

- Dobby ne peut rien dire, Monsieur, Dobby ne doit rien dire ! couina l'elfe. Rentrez chez vous, Harry Potter-Portgas, rentrez chez vous !

- Il n'est pas question que je parte d'ici ! répliqua Harry d'un ton féroce. Même s'il est un loup-garou, mon oncle est un moldu dans le château, il sera forcément une cible ! Et je ne parle même pas de mes amis qui viennent de familles non-magiques ! Et tu me demandes de les abandonner à leur sort, comme ça ?!

- Harry Potter-Portgas risque sa propre vie pour ses amis ! gémit Dobby dans une sorte d'extase pitoyable. Il est si noble ! Si courageux ! Mais il doit sauver sa propre vie, il le faut, Harry Potter-Portgas ne doit pas...

Des bruits de pas provenant du couloir coupèrent la parole à Dobby, le laissant silencieux et avec des oreilles frémissantes.

- Dobby doit partir ! souffla l'elfe, l'air terrifié.

Ce fut le seul avertissement avant que l'elfe disparaisse dans un craquement sonore, laissant la main du garçon se refermer sur le vide. Il se remit immédiatement dans son lit, ne désirant pas être surpris par l'infirmière en dehors de celui-ci. De sa main valide, il remonta la couverture, les yeux juste assez ouverts pour voir ce qu'il se passait, éteignant sa sphère de lumière.

Un instant plus tard, Dumbledore pénétra dans la salle à reculons. Il était vêtu d'une longue robe de chambre et coiffé d'un bonnet de nuit, le tout d'un mauve assez ravageur. Il portait l'extrémité de ce qui semblait être une statue. Le professeur McGonagall apparut à son tour, portant l'autre bout de la statue qu'ils déposèrent sur un lit. Le professeur Newgate, sous sa forme de gros loup, ferma la marche pour se poster au pied du lit, sa queue s'agitant nerveusement.

Dumbledore murmura quelque chose à McGonagall qui quitta la pièce en passant devant le lit de Harry (qui faisait semblant de dormir). Un murmure de voix informa le garçon que le professeur de Métamorphose parlait à Pomfresh, et bientôt, les deux femmes revinrent, l'infirmière enfilant en marchant quelque chose par-dessus sa chemise de nuit.

- Que s'est-il passé ? chuchota Madame Pomfresh en se penchant sur la statue.

- Une nouvelle agression, répondit Dumbledore. Thatch l'a trouvé dans l'escalier.

- Il y avait une grappe de raisins à côté de lui, dit le professeur McGonagall. Je pense qu'il voulait rendre visite à Portgas.

Harry sentit son sang se glacer d'effroi. Quelqu'un avait été pétrifié à cause de lui ? Pourquoi ? Qui ?

Délicatement, histoire de ne pas se trahir, il repoussa assez sa couverture et souleva son visage pour mieux voir la statue dans le lit. Les yeux grands ouverts, tenant son appareil photo à bout de bras, Colin Crivey était plus que reconnaissable.

Pourquoi ce gosse ?

- Pétrifié ? murmura Madame Pomfresh.

- Oui, répondit le professeur McGonagall. Mais... je frissonne rien que d'y penser...

Thatch roula des yeux dans ses orbites en réponse à la remarque de sa collègue, alors qu'ils observaient tous longuement le petit photographe. Finalement, le directeur se pencha et parvint à extraire l'appareil photo des mains figées du blondinet. Colin avait-il eu le temps de prendre en photo son agresseur ?

Un jet de vapeur jaillit en sifflant de l'appareil photo et Harry sentit une odeur âcre de plastique brûlé. Cela lui donna la réponse et tua dans l'œuf la possibilité de retrouver le coupable.

- Qu'est-ce que cela signifie, Albus ? demanda le professeur McGonagall d'une voix inquiète.

- Cela signifie, que la Chambre des Secrets a bel et bien été ouverte une deuxième fois, répondit Dumbledore.

Madame Pomfresh plaqua une main contre sa bouche. Le professeur McGonagall regarda Dumbledore avec de grands yeux ronds, alors que Thatch regardait avec intérêt le directeur, autant qu'on puisse en juger avec son apparence animale.

- Mais Albus... qui...

- La question n'est pas de savoir qui, répliqua Dumbledore, les yeux fixés sur Colin. Mais de savoir comment...

Thatch se détourna de Colin pour venir s'allonger au pied du lit de Harry. Le garçon avait bien noté la réponse de Dumbledore. Le qui n'était pas important, seulement le comment. Ce qui voulait dire qu'il avait une idée de qui était derrière tout ça, non ?

Bientôt, les autres professeurs s'en allèrent. On tenta de persuader le loup-garou d'en faire autant, mais un grognement et un claquement de mâchoire furent suffisant pour faire comprendre que l'homme ne voulait pas bouger et ne bougerait pas. Pour le coup, ils furent bientôt plus que tous les deux dans l'infirmerie.

- Ji-chan ? murmura Harry.

Le silence lui répondit.

Bon, ce n'était apparemment pas le meilleur moment pour discuter.

Avec un soupir, l'enfant se remit sur le dos, sa main valide sous la nuque. Il allait en avoir des choses à raconter demain à sa mère, quand il l'appellerait.

.


.

Lorsque Harry se réveilla le dimanche matin, la salle de l'infirmerie était baignée d'un soleil d'hiver étincelant. Ses os avaient repoussé, mais son bras était terriblement raide et douloureux, comme ankylosé. Un coup d'œil rapide lui apprit que Thatch était parti, mais aussi qu'on avait tendu un rideau autour du lit de Colin pour s'assurer que personne ne viendrait faire les curieux. Voyant qu'il était réveillé, Madame Pomfresh entra avec le plateau du petit déjeuner et commença à masser, plier, étirer son bras et ses doigts aux os tout neufs.

- Tout est en ordre, dit-elle. Quand tu auras fini de manger, tu pourras t'en aller.

Le gamin grimaça en voyant le bacon dans son assiette et le repoussa de la fourchette pour manger le reste de son petit-déjeuner. Il s'habilla ensuite en vitesse et se hâta de sortir. Après tout, il avait un coup de fil à passer à sa mère. Hors de l'infirmerie, Drago, Luna, Hermione et Neville l'attendaient. Le D. manqua de tomber à la renverse quand la petite blondinette lui sauta dessus pour s'assurer qu'il allait bien.

- Merci pour le comité d'accueil, salua le brun en essayant de se défaire de la prise de Luna.

Il finit par renoncer et la laissa accrochée à son bras sous le rire de Hermione.

- Tu as loupé la bêtise de Ronald, pointa Neville alors qu'ils allaient vers la sortie du château.

- Qu'est-ce qu'il a encore fait ou dit ? s'enquit Harry.

- Il y a quelqu'un qui a été pétrifié cette nuit, le petit Crivey avec son appareil photo, expliqua Hermione.

- Et Weasley pense que je suis le coupable, parce que mon père était dans le cercle des intimes du Seigneur des Ténèbres et qu'en tant que son fils, je veux forcément une école pour des Sang-Purs, soupira Drago. Oublions juste que je suis ami avec Granger et Thomas et qu'ils m'ont permis de découvrir, avec ton aide Portgas, que le monde ne marche pas forcément comme le dit mon père et qu'il y a des tas de choses à découvrir derrière.

- Baka bakachi, grommela Harry.

- Et si c'était le Tranchesac Ongubulaire du ministre Fudge qui était derrière tout ça ? Tout le monde sait que Fudge cherche à se débarrasser de Dumbledore, proposa Luna.

Le groupe d'ami regarda Luna sans la comprendre alors que Drago essayait en vain de ne pas rire.

- Pendant que Crivey se faisait attaquer, j'ai reçu une sympathique visite ! informa Harry pour changer de sujet.

Le sarcasme et l'agacement dans la voix du garçon inquiétèrent ses amis. Luna lui caressa même le dos dans l'espoir de le calmer, marmonnant sur quelques créatures inconnues.

- L'elfe de maison de cet été a débarqué à l'infirmerie. Il s'en est pas arrêté à mon courrier, il a essayé de me faire rater le train, et en plus de ça, c'est lui qui a ensorcelé le cognard !

- Pourquoi faire ? Son maître lui a demandé de te tuer ? s'étonna Neville.

- Même pas ! Il veut m'éloigner de Poudlard pour ma sécurité à cause de cette affaire de Chambre des Secrets.

- C'est assez drastique comme méthode, commenta Hermione avec une grimace.

- Ce serait tout à fait le genre de Dobby, l'elfe de mon père, de faire ça. Mais après…

Drago s'arrêta de marcher en voyant que le D. s'était immobilisé. Le brun avait des yeux ronds et fixait le blond avec un étrange air qui faisait presque peur. Le groupe sur les marches menant au parc de l'école, était totalement immobile, tous tournés vers le mini Portgas silencieux.

- Tu as dit que l'elfe de ton père s'appelait comment ? demanda lentement Harry.

Le Serpentard fronça les sourcils, mais il n'eut pas le temps de répondre, parce que quelqu'un interpella Harry avec un surnom bien particulier.

- Heya koneko-chan !

Tournant la tête si vite que ses cervicales crièrent au meurtre, Harry vit sa mère venir vers lui à grandes enjambées dans un ensemble veste et pantalon noir avec une chemise blanche. Il la détailla des pieds à la tête, remarquant aisément la forme d'une arme à feu sous sa veste noir. Pour qu'elle porte une tenue aussi correcte, mais avec des armes, elle devait revenir d'une mission de protection.

- Kaachan ? Qu'est-ce que tu fais là ? s'étonna l'enfant.

- J'étais dans l'escorte d'Elizabeth quand ton oncle m'a appelée pour me dire que tu as fini à l'infirmerie à cause d'une vilaine chute et d'un enseignant incompétent, expliqua la D. Konnichiwa les jeunes !

Luna avait la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés alors que les trois autres saluaient plus ou moins timidement ou familièrement la D.

- C'est la première fois que je vois un héliopathe ! Une femelle en plus de ça ! souffla avec ravissement la blondinette. Je sais que les mâles font partie de l'armée du Ministère de la Magie, mais jamais je n'aurais cru rencontrer une femelle à l'école !

Ace cligna des yeux avec perplexité et regarda son fils.

- Lovegood, je sais pas ce qu'est un héliopathe, mais elle, c'est ma mère, pointa Harry à la blondinette.

- Ils n'existent pas, tout simplement, pointa Hermione avec une moue pincée.

- Si, ils existent ! La preuve, on en a une juste devant nous ! protesta la Serdaigle.

- C'est une humaine, Lovegood !

- Non, c'est un esprit du feu qui occupe une enveloppe humaine ! Les mâles prennent généralement l'apparence de chevaux, mais les femelles sont des serpentins de flamme qui entrent dans un corps mort et l'occupent jusqu'à le calciner totalement de l'intérieur, ce qui peut prendre des décennies, si ce n'est des siècles !

- STOP ! coupa l'adulte.

La dispute n'alla pas plus loin, tout le monde regardant Ace qui se massait les tempes.

- Je suis désolée, les enfants, mais j'ai deux mots à toucher au directeur et pas toute la journée devant moi. Chaton, on y va.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? s'enquit Harry avec inquiétude.

- Je vais apprendre à ce vieux gnome et à cet incompétent qui lui sert d'enseignant, la définition de la Loi du Talion.

Harry pinça les lèvres et avec un petit signe de la main pour ses amis, il suivit sa mère sans s'attarder sur l'expression de Hermione qui laissait transparaitre son inquiétude. Il savait que si sa mère parlait de ça, c'était que ça puait pour quelqu'un. Il la connaissait par cœur la Loi du Talion. En silence, il suivit Ace, se concentrant exclusivement sur la main autour de ses épaules. Rapidement, le concierge débarqua pour leur gueuler après. Enfin plutôt, essayer de les mettre dehors, mais de sa main libre, la pirate le saisit au visage, le bâillonnant au passage.

- Tu vas aller chercher l'incompétent au sourire Colgate qui sert de professeur de Défense à cette école, et lui dire de ramener ses fesses fissa chez le dirlo. J'ai à faire avec Dumbledore autant qu'avec lui, justement. Si c'est compris, dégage.

Et elle le repoussa, reprenant l'ascension de Poudlard avec son fils.

Très vite, ils arrivèrent devant la gargouille qui gardait le bureau du directeur. Elle se décala immédiatement devant le duo mère-fils quand la femme donna le mot de passe. Thatch devait le lui avoir transmis.

- /Tu me laisses parler, chaton, d'accord ?/ se fit confirmer Ace.

- /Oui, maman./

Ils s'engagèrent dans l'escalier en colimaçon qui les mena rapidement devant la porte du directeur. Ace ne prit pas la peine de frapper et ouvrit la porte, passant devant avec un pas colérique.

- Même si j'ai tendance à autoriser mes visiteurs à entrer avant qu'ils ne frappent, cela ne les dispense pas de cette action, pointa Dumbledore qui lisait de façon imperturbable son courrier, derrière son bureau directorial.

- Si vous tenez absolument à devoir réparer cette porte, on peut la refaire.

La jeune femme désigna une chaise à son fils qui alla s'y asseoir en silence. La pirate alla ensuite planter ses deux poings sur le bureau, s'abaissant sur eux pour se mettre au niveau du vieil homme.

- M'aurait-on menti en me disant que c'est une école, et surtout, l'endroit le mieux protégé de Grande-Bretagne ? Pourquoi faut-il que mon fils soit la cible incessante de tentatives de meurtres ?

- C'est très fort de qualifier un simple incident de tentative de meurtre.

- Oh ? Donc, le fait qu'une balle volante, bien trop semblable à un boulet de canon, s'acharne sur mon fils, c'est un simple incident ?

Elle s'avança au point que leur nez se touchaient presque.

- J'ai l'air d'une putain, Dumbledore ?

- Je ne vois pas le rapport.

- Parce que j'ai comme l'impression que vous essayez de m'enculer ? Je suis peut-être pas allée à l'école comme une gamine normale, mais je ne suis pas stupide pour autant. Alors, arrêtez de vous payer de ma tête ou cette fois, je vous brûle jusqu'à l'os.

- J'apprécie très peu vos menaces, mademoiselle Portgas ! Et encore moins votre vocabulaire qui explique les rapports que je reçois sur la vulgarité de Harry !

- Et j'apprécie encore moins que mon enfant soit ainsi mis en danger ! Troll, assassin qui se fait passer pour un enseignant et maintenant, en plus d'un professeur qui n'a aucune raison d'approcher mon fils, j'ai droit à un boulet de canon télécommandé ! Expliquez-moi en quoi ce ne sont que de simples incidents ?!

- Vous êtes mal placée pour parler de danger quand vous élevez votre fils au milieu de la lie moldu anglaise !

Ace se redressa, les poings sur les hanches.

- Je suis pas ici pour lancer un débat philosophique, je vais juste vous dire que si vous faîtes allusion à mon bar, il est une zone neutre qui offre un refuge à ceux qui veulent tout oublier l'affaire de quelques instants. Et que ça apprend à Harry que pour pas finir comme eux, quand on a pas grand-chose au départ, il faut se battre avec tout ce qu'on a.

Oh ça, Harry l'avait bien apprise, cette leçon de vie. Sa mère le lui avait tellement rabâché que ça en était devenu une pierre angulaire de sa personnalité.

- Mais nous ne sommes pas ici pour parler de ça. Je veux des explications sur pourquoi mon fils a été attaqué !

Voyant le directeur sur le point de repartir dans une tirade sur la façon dont il avait été élevé, le jeune sorcier intervint, sachant pertinemment que ce qu'il allait dire n'arrangerait pas l'état de sa mère :

- On m'a renversé.

Ace se tourna vivement vers son fils alors que Dumbledore fixait avec intensité le garçon. Mais ce dernier n'avait d'yeux que pour sa mère. Chaque mot qu'il prononça durci la teinte cendrée des prunelles de la femme pour les faire virer à l'argent meurtrier :

- J'étais juste à l'entrée des escaliers, le cognard à mes trousses, quand quelqu'un a tendu sa jambe pour que je trébuche dessus. C'est comme ça que je suis tombé et que je me suis cassé le bras.

- Ce n'est pas bien d'accuser ses camarades, jeune homme. C'est même très grave ! gronda Dumbledore en fronçant les sourcils.

SBAM !

La main d'Ace impacta avec le vieux bureau directorial, le faisant craquer sous la violence. Rapidement, des flammes grimpèrent le long de la manche de la femme. Son regard fit clairement comprendre au vieil homme qu'il avait tout intérêt à se la boucler, avant de rapporter son attention sur son fils.

- Tu es certain que ce n'est pas un accident ?

- La voie était libre et brusquement, je me prends les pieds dans une jambe, alors que presque tout le monde s'était levé sur son siège ou repoussé pour ne pas se recevoir le cognard dans la figure pour moi. N'essayez pas de me dire que ce sont mes amis et camarades de maison que j'accuse, parce qu'outre mes amis de mon année, y'a que les jumeaux qui me crachent pas sur le dos pour voir au-delà d'une couleur d'uniforme. Donc, ils ont tous les motifs du monde pour se débarrasser de moi.

Harry adressa son regard le plus noir à Dumbledore avec sa dernière remarque, avant de retourner à sa mère.

- Bien. Je ne vois que deux options. Soit vous faîtes intervenir Bones pour ouvrir une enquête sur ce que je considère comme une tentative de meurtre, soit je mène l'enquête à ma manière et le coupable sera la seconde personne de cette école à qui j'apprendrai que je marche à la loi du Talion, annonça Ace.

- Il s'agit d'une querelle estudiantine… dédramatisa Dumbledore.

- QUI A FAILLI COUTER LA VIE A MON FILS !

Ace attrapa Dumbledore par le col et l'approcha de son visage pour lui grogner au nez :

- Bougez vos fesses ou je pars avec mon enfant dès ce soir pour le Japon ! Tant pis pour la Reine et notre accord, je suis certaine que le gouvernement Nippon appréciera tout autant mes talents pour faire le nécessaire pour ma famille !

La D. se redressa de toute sa hauteur, laissant des marques de brûlures sur le tissu, toisant avec haine le directeur.

- Je saurai si vous étouffez cette affaire, et vous n'aimerez pas ce que j'en ferai. Ah et puisque l'idiot qui a envoyé mon fils à l'infirmerie n'a pas le courage de me faire face, vous direz à ce Lockhart qu'il a sur le dos une injonction de mise à distance. Qu'il s'approche de mon enfant, et je pourrais légalement faire de sa vie un enfer ! Viens chaton, on s'en va. Je vais déjà commencer ton dossier pour le changement d'école.

Immédiatement, Harry sauta de sa chaise. Il avait surtout été spectateur, pour quelqu'un qui aurait assisté à l'entrevue, mais la réalité était qu'il était son garde-fou et il le savait. Elle n'avait craqué qu'une fois devant lui et avait juré de ne jamais recommencer en sa présence. En se concentrant sur ça, elle s'empêchait de commettre un meurtre, de se laisser aller aux flammes de la colère qui la rongeait. Et si ça pouvait lui faire éviter la prison et sauver leur famille, c'était un rôle que l'enfant endossait sans sourciller.

Ainsi, il prit la manche de sa mère, ignorant les flammes qui surent d'instinct qu'il ne fallait pas le toucher. Le duo prit la direction de la sortie en silence, laissant comme trace de la menace les empreintes calcinées des mains et des chaussures de la mère de famille. Elle referma violemment la porte derrière eux, et au vu du bruit et des cris indignés, elle avait dû détacher quelques tableaux au passage. Le jeune sorcier ne s'en occupa pas. Il tira sa mère par la manche dans l'escalier, pour voir en bas que McGonagall les attendait, se tordant les mains d'inquiétude.

- Il est toujours vivant, même si la tentation était forte. Je vais passer un peu de temps avec mon fils, un endroit où je pourrais être tranquille avec lui, avant de partir ?

- Mon bureau, proposa quelqu'un.

Le trio se retourna pour voir Thatch assis sur le rebord d'une fenêtre, appuyant son menton dans sa main.

- Je venais aux nouvelles du gosse, puisqu'il a déguerpi de l'infirmerie avant mon retour, mais puisqu'il a l'air en un seul morceau, je me faisais du souci pour rien.

Il sauta de son siège improvisé et montra du bras le couloir.

- Je peux vous conduire, si vous le désirez, Portgas-san.

- Nan, ça c'était ma mère. Donnez-moi un instant, marmonna la D. en essayant de ne pas lever les yeux au ciel.

Elle se tourna de nouveau vers McGonagall et pointa le pouce de sa main libre vers la gargouille qui avait repris sa place.

- Je vais vous dire la même chose que je lui ai dit. Quelqu'un a fait chuter mon fils pendant qu'il essayait de sauver sa vie. Vous avez tout intérêt à trouver le coupable pour les deux incidents, ou c'est moi qui m'en charge. Et ça sera moche, sans compter que vous pourrez rayer mon fils de la liste des élèves de votre école, puisque nous irons au Japon.

- Nous ferons le nécessaire, mademoiselle Portgas, assura McGonagall.

- Oh mais je l'espère pour vous.

- Kaachan, c'est bon, ils ont compris… apaisa de son mieux Harry.

- Je fais une piqure de rappel ! A défaut de pouvoir faire les choses à ma manière !

- On sait, ne t'en fait pas.

Il tira sa mère dans le sillage de son oncle, passant à proximité d'une directrice adjointe qui semblait vouloir dire quelque chose mais y renonça visiblement, laissant le trio disparaître à l'angle du couloir dans le silence.

Pendant qu'ils marchaient, Thatch secoua un doigt dans son oreille, et en réponse, Harry sentit sa mère lui serrer légèrement la main dans sa poigne brûlante. Comprenant le message, l'enfant baissa la tête, ne pipant aucun mot. Ils passèrent tableaux et fantômes qui les dévisageaient, avant d'aller rapidement voir ailleurs devant le regard noir que leur adressa la D. Le gamin avait vu ce regard faire fuir des malabars pleins de cicatrices en se faisant dessus et en appelant leur mère de frousse. La réaction de ces sorciers, fantômes et peintures n'était pas surprenante.

Thatch ouvrit la porte et les laissa entrer, avant de s'en aller en disant qu'il devait faire quelque chose dans les jardins de l'école.

Harry entra dans la pièce, suivi par sa mère qui referma la porte derrière eux. Elle prit immédiatement son enfant dans ses bras et relâcha son Haoshoku. L'enfant sentit un frisson lui remonter l'échine et il resserra sa prise sur la taille fine de la femme qui le lui rendit bien.

- /C'est bon, on ne nous espionne plus/ soupira Ace en revenant au japonais. /Les gens apprécient peu ce Haki. Où en sont tes blessures et raconte-moi ce qu'il se passe dans ce château./

- /Mes blessures vont bien, maman/ rassura Harry.

Cela n'empêcha pas sa mère de le scruter sous toutes ses coutures, notamment le bras qu'avait ensorcelé Lockhart pendant que son fils résumait l'affaire.

- /Donc, c'est encore un coup de cet elfe ?/ se fit confirmer sa mère une fois qu'il lui eut tout raconté.

- /Oui. Maman, pourquoi tu ne m'as pas averti de ne pas aborder ce sujet avec tonton ?/

Ace cessa de vérifier que son fils avait tous ses cheveux pour le regarder avec perplexité.

- /Je voulais son opinion, mais je pensais pas m'aventurer en terrain glissant. Si j'avais su, j'aurai pas abordé le sujet./

La femme eut un soupir et s'assit sur l'une des deux chaises du bureau, attirant son fils à elle entre ses genoux. Elle lui prit ses mains, les caressant du pouce dans un geste apaisant.

- /Parce que si je t'avais demandé de ne pas le faire, tu aurais voulu des explications, explications que moi-même je n'aurais pas eu envie de te donner. Parce que même si tu es mon fils, t'en parler serait revenu à trahir la confiance de Thatch. Quand le monde est contre nous, parfois depuis bien avant notre naissance, la confiance est une denrée rare et précieuse qu'il faut protéger à tout prix. Lui demander l'autorisation de t'en parler, peu importe sa réponse, aurait ramené à la surface de mauvais souvenirs…/

- /Il m'a dit que c'est là-bas qu'il avait rencontré Marco./

- /Cela change quelque chose que j'aime un ancien esclave ? Un homme parti des bas-fonds qui a réussi à devenir le bras droit d'une légende de la piraterie ?/

- /Je trouve ça assez exceptionnel comme ascension. T'as choisi un gars qui a du cran. Comme toi !/

Ace caressa en souriant la joue de son fils et le serra fort dans ses bras, lui murmurant son amour. Il lui rendit l'étreinte, laissant la chaleur naturelle de sa mère l'envelopper.

- /Tu as appris autre chose d'intéressant ?/

- /Je pense pouvoir trouver une piste sur le foyer dont ce Dobby est originaire, mais je suis pas encore certain. Je devrais être fixé d'ici Noël./

- /Très bien, monsieur Portgas, je te laisse gérer, à une condition !/

Ace repoussa les épaules de son fils pour le regarder dans les yeux.

- /Je veux que tu fasses attention à toi, je ne le supporterais pas s'il devait t'arriver quelque chose./

- /Tu as ma parole, maman. Ne… Tu vas vraiment enseigner la Loi du Talion à Lockhart ? Pour une blessure temporaire ?/

- /Ooooh oui. On ne touche pas aux enfants. Et maintenant que je sais que tu vas bien, je vais pouvoir remettre en main propre l'injonction de mise à distance à ce bellâtre, puis te laisser à la bonne garde de ton oncle. Et merci de ne pas avoir pointé mon bluff du doigt pour l'école japonaise./

- /Parce que ça en était ? /s'étonna le garçon en écarquillant les yeux.

- /Et te séparer de tes amis ? Même si je préfèrerais te voir en sécurité, je m'en voudrais si je devais te faire ça./

Elle embrassa son fils sur le front avant d'y coller le sien en souriant.

- /Je t'aime, mon chaton. Je veux une vie magnifique pour toi, alors, si je dois faire des concessions sur ma personnalité mère poule, ainsi soit-il./

- /Moi aussi je t'aime, maman./

Ace embrassa son fils une dernière fois et se leva. Elle prit sur le bureau une enveloppe qu'elle glissa dans la poche intérieure de sa veste et sortit dans le couloir.

- /Présente mes excuses à tes amis de ma part et prend soin de toi,/ sourit Ace.

- /Je peux pas te voir faire peur à Lockhart ?/

- /Nop !/

Harry eut une moue boudeuse mais s'en alla les épaules basses sans chercher à argumenter.

.


.

Le lundi matin, on avait deux sujets de discussions dans les couloirs. Avec les rumeurs et les soupçons de l'infâme moulin à ragot de Poudlard.

Le premier sujet de discussion était le professeur Gilderoy Lockhart qui rasait les murs, sursautait dès qu'on lui parlait et filait dans l'autre sens en hurlant comme une fillette dès que Harry se trouvait dans le même couloir que lui. L'enseignant avait l'air d'avoir tellement peur qu'il commençait à montrer les signes imminents d'une crise de nerfs. On spéculait, que ce soit chez les enseignants ou chez les élèves, sur les raisons de sa frousse (on alla jusqu'à accuser Harry d'être un puissant mage noir, tellement dangereux qu'il était capable de foutre la trouille à un homme du talent de Lockhart). A côté, eh bien, on pariait sur le temps qu'il faudrait avant que l'homme abandonne son poste ou meurt de trouille. Le petit D. s'était improvisé bookmaker et prenait tous les paris sur lesquels il pouvait mettre la main, tout en ayant recommandé aux jumeaux Weasley de parier jusqu'au mois de juin, en remerciement pour leur aide avec le cognard. Connaissant sa mère, il pouvait se douter, avec les symptômes du bellâtre, de combien de temps il arriverait à tenir sous le poids de la menace de Portgas D. Ace. Surtout quand elle parlait de la Loi du Talion. Parce que dans ce cas-là, elle était toujours très claire : « La sagesse populaire dit de ne pas faire à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse. Pourquoi ? Parce que derrière, il y a cette chose barbare dont je suis une fervente adepte qu'on nomme la Loi du Talion ». Et Hiken qui dit ça avec un sourire de huit kilomètre, y'a de quoi avoir la frousse.

L'autre sujet de conversation, c'était la pétrification de Colin Crivey. Avant, il n'y avait pas grand monde qui le connaissait. Après l'incident, son nom, sa description, sa vie de famille et même la couleur de ses chaussettes avaient fait six fois et demi le tour du château. Les rumeurs et les soupçons se multipliaient et les élèves de première année ne se déplaçaient plus qu'en groupe, par peur d'être attaqués s'ils s'aventuraient seuls dans le château. Thatch avait tendance à rire jaune en parlant de troupeau de Tontatta, référence que seule Luna comprit, puisqu'elle alla voir le professeur en personne pour lui dire de bien vouloir retirer son commentaire, parce qu'ils n'étaient pas si petit que ça.

Bien entendu, l'attaque eut d'autres conséquences. Par exemple, la frangine des jumeaux se mettait à côté de Colin en Sortilège qui était en commun avec les Poufsouffle, facile de comprendre donc pourquoi l'attaque la bouleversa. A leur façon, les jumeaux tentèrent de lui rendre sa bonne humeur, mais ce fut malheureusement un échec. On ne peut pas réussir à tous les coups.

Autre conséquence, l'apparition du commerce de l'attrape nigaud. Harry avait appris l'expression quand il avait sept ans, quand sa mère lui avait raconté une de ses aventures dans un pays ressemblant à l'Égypte, où un idiot avait voulu lui refourguer une pomme peinte en or, qui rendait soi-disant immortel. Il y avait toujours des idiots pour croire à ces sornettes. Et ici, c'était la même chose. On avait un trafic en tout genre de talismans, amulettes et autres gris-gris. Le marché noir de l'école devait être ultra bien organisé pour que les professeurs ne remarquent rien. Ou alors, ils n'en avaient rien à foutre. Le petit Portgas avait été tenté d'y mettre son nez, mais quand il vit Neville compter son argent pour s'acheter ce genre de cochonneries, soi-disant parce qu'il était presque un cracmol… Eh bien, disons que monsieur Londubat se vit confisquer son porte-monnaie et se retrouva avec une belle bosse sur le crâne. Il avait du talent et de la puissance, il suffisait juste qu'il cesse de se mettre des bâtons dans les roues.

Ce fut durant la deuxième semaine de décembre que McGonagall fit la liste des élèves pour resteraient à l'école, et Harry alla pousser une beuglante bien sonnante chez le directeur quand l'enseignante lui apprit qu'il avait été inscrit d'office. Il n'en était pas question, le D. voulait rentrer chez lui durant les vacances !

C'est en sortant de son coup de gueule chez Dumbledore qu'il croisa Drago un peu par hasard qui se rendait à la bibliothèque.

- Malefoy, je peux te toucher un mot en privé ? demanda Harry en lui coupant la route.

Le blond recula, à la fois irrité et perplexe.

- Fais vite, Portgas, j'ai un devoir à boucler.

- C'est important. Très important, assura Harry.

- Plus important que mes devoirs ?

- C'est en lien avec le cognard fou.

Drago cessa de faire de l'esprit et fronça les sourcils.

Harry lui fit signe de le suivre d'un geste de la tête et les deux garçons allèrent rejoindre une fenêtre. Le D. laissa tomber son sac par terre et rangea ses mains dans ses poches arrières, scrutant les moindres réactions à venir de son ami.

- Un elfe de maison est venu chez moi, cet été. Il avait pour espoir de m'empêcher de retourner à Poudlard.

- Tu nous l'as déjà raconté, ça, Portgas.

- Et ce même elfe a plus ou moins essayé de le tuer pour que je quitte l'école, afin d'être en sécurité. Comment ? En ensorcelant un cognard.

- Tu radotes, va consulter, et j'ai autre chose à faire.

- Il se trouve que j'ai le nom de l'elfe en question. Un certain Dobby.

Toute remarque qu'avait eu à l'esprit Drago s'évanouit immédiatement, le laissant aussi muet qu'une carpe.

- Exact. Ton elfe de maison. Alors, quelque chose à dire à ce sujet ? demanda tranquillement et paisiblement Harry.