Bonsoir!

J'espère que tout le monde va bien? Que vous êtes réunis dans la mesure du possible pour les fêtes!

Tout d'abord, je suis désolée pour ce retard, je pensais être dans les temps puis finalement quedal. Mes plus plates excuses!

Remerciements : Comme d'habitude, merci à Cassandre, Gweeny et Pâquerette pour leur suivi, soutien, réconfort et j'en passe merci beaucoup! De prendre toujours du temps pour me donner votre avis et de supporter mes humeurs lol. D'ailleurs puisque Gweeny me fait de la pub et qu'en plus elle ne fait pas de la merde... Je ne sais pas comment mais je crois qu'un des rennes du père Noël m'a dit dans l'oreille qu'il y aurait un chapitre pour Noël... Donc rendez-vous sur "The Magic in Me" de Gwen Who, si vous êtes paumées, cherchez là dans mes reviews! Inconnue sans nom et Mane-jei, j'espère que tout va bien pour vous !

Niru: Merci aussi à toi pour tes gentils petits mots à chaque fois ! Ça me fait bien plaisir !

Les fantômes, un petit signe de vie ne ferait pas de mal... Je ne fais pas ça pour avoir des millions de reviews mais un petit coup de pouce à l'ego... Je crois que ça ne fait pas de mal! Je pense que les temps actuels font que tout le monde est un peu éparpillé et occupé... Mais si jamais vous avez quelques minutes à perdre ... Je suis là ! Et je crois pouvoir dire que vous ne perdrez pas votre temps! Je l'espère en tout cas que vous allez continuer de lire et si il y a des nouvelles, bienvenue !

Alors le résultat des votes, une pause se fera puisque le vote 1 a été le grand gagnant! Vous me retrouverez après les fêtes!

Pour l'avancé des chapitres, j'en suis au quatorze donc on tient le cap ! Je peux déjà vous dire avec certitude que cette histoire comportera plus de trente chapitres! Mais je ne sais toujours pas jusqu'où j'irai... L'avenir nous le dira!

Pas de lexique cette fois-ci, c'est un petit chapitre pour les deux prochains qui seront plus longs! J'espère qu'ils vous plairont comme d'habitude je suis une flipette qui pense faire du grand n'importe quoi!

Prenez soin de vous et des autres comme d'habitude !

Souriez et puis passez de bonnes fêtes ! Que les lutins vous apportent des cadeaux, la santé et une bonne bouffe!

Bonne lecture :)


Chapitre 10: Dioptase

Je me réveillais en sursaut après avoir entendu du bruit. Le temps de cligner des yeux, je voyais une personne au milieu de la chambre.

— Je ne voulais pas te réveiller Isabella, je pensais être discrète, visiblement, je suis aussi discrète qu'un éléphant qui marche... S'amusa la femme devant moi.

Le temps de me réveiller complètement et aussi, me souvenir que je n'étais pas chez moi, que cette femme n'était autre que Rosalie...

— C'est rien, même si j'ai presque eu une attaque en pensant qu'on était en train de me cambrioler! Je lui fis un sourire rassurant.

— J'ai bien failli hurler quand je t'ai vu ce matin... Je crois que le décalage horaire et notre nouvel environnement m'ont quelque peu perturbé...! Répondit Rosalie en plaisantant.

— Je te comprends... Quelle heure est-il? Je me frottais les yeux encore embués de sommeil.

— Il est cinq heures, tu as encore le temps de te reposer... Elle se frotta les cheveux, je me rendis compte qu'elle sortait de la douche et qu'elle se séchait les cheveux avec sa serviette le temps qu'on se parlait.

— Je crois que je n'arriverai pas à me réveiller... Tu es bien matinale, tu es toujours comme ça ou c'est le décalage?

— J'aime bien débuter ma journée par un petit footing et je vais t'avouer que le voyage m'a complètement retourné mon rythme!

On riait de bon cœur, Rosalie n'avait rien à voir avec son apparente froideur, elle était étrangement douce et assez maternelle.

— Je te laisse la salle de bain, je t'attends pour que l'on descende ensemble pour le petit-déjeuner? Me dit-elle en passant la tête par la porte, alors qu'elle farfouillait dans l'armoire.

— Merci Rosalie, je fais vite alors! Je me levai péniblement. Mon corps était tout courbaturé, j'espérai que la douche allait bien me détendre.

Je revenais revigorée, la douche m'avait vraiment fait du bien. Aujourd'hui allait être une journée chargée.

Rosalie était sur son ordinateur, elle me fit un petit sourire quand je passais. Elle était habillée toujours aussi élégamment. J'avais enfilé des vêtements léger et confortables pour la saison sèche, un débardeur, une chemise en lin ouverte et un bermuda, parfait pour se sentir à l'aise.

Je rangeai avec précaution mon sac à dos, il contenait mes deux appareils, deux objectifs et de quoi noter, il me fallait le plus d'information possible pour étoffer les reportages.

Une fois chose faite, je fis signe à Rosalie que j'étais prête à partir pour le petit-déjeuner.

— Tu ne vas pas être trop chargée avec ce gros sac? Me demanda-t-elle dans l'ascenseur.

— J'ai déjà porté plus gros, j'ai de la chance, contrairement à Emmett ou à Embry, je n'ai pas tout le matériel vidéo à prendre! M'exclamai-je soulagée.

— C'est pas faux. En tout cas, j'espère que l'on va rapporter des bonnes images de Namibie! Pour être franche, je pensais partir plus tôt mais heureusement, Edward a encore un peu de pitié pour notre sommeil! Continua-t-elle tout en soupirant satisfaite.

— Il est si tyrannique? Je la regardai un peu troublée.

— Tu n'as pas idée... Elle me fit un regard consternée avant de rire. Je plaisante, il est docile comme un chaton, une fois qu'il a confiance!

— Je ne l'aurai pas vraiment comparé à un chaton... Je ne pus réprimer une grimace en me remémorant nos rencontres passées.

— Il sait prendre soin des personnes qu'il aime et il saura toujours pousser les gens à leur meilleur niveau, même si il passe pour le méchant de l'histoire.

— Je comprends... Même si être plus nuancé n'est pas plus mal. Concluais-je.

— Tu te chargeras de lui apprendre la nuance alors... Dit-elle énigmatique tout en se moquant de moi.

— Non, sans façon, je passe mon tour! On sortit en riant de l'ascenseur, devant nous se trouvait Edward.

— Je vois que vous avez l'air en forme mais gardez de l'énergie pour le voyage, la journée ne fait que commencer! Nous prévenait-il en fronçant légèrement les sourcils.

— Détends toi un peu petit frère, tu vas déjà prendre un bon petit-déjeuner... Le calma Rosalie en lui passant une main sur l'épaule.

— Ne me couve pas comme ça, je ne suis pas un enfant! Grogna l'intéressé.

— Tu crois? Moi je vois un petit boudeur qui n'a pas encore pris son café pour être aimable. Elle le couvait du regard comme si il avait 4 ans.

— Tu me fatigues Rose... ll passa sa main sur son visage fatiguée, tout en se dirigeant vers le buffet.

Rosalie me fit un clin d'oeil avant de rejoindre son frère. Quand je la comparais à une maman lionne, je n'avais pas tort. Je balayais la salle du regard, tout le monde était arrivé, mon frère avait une montagne de nourriture devant lui.

— Tu vas être malade à force d'engouffrer tout ça! Je le prévenais tout en sachant que c'était ce qu'il mangeait habituellement.

— Ché trop bon! Pi j'choui jamais malade! Avait-il répondu la bouche pleine, ce qui fit rire les personnes présentes.

— Tu manges toujours autant ? Questionna Rosalie d'un air dégagé.

— Il faut bien entretenir mon corps d'athlète! Répondit mon frère du tac au tac en continuant de manger, non sans l'avoir regardé avec un air de défi.

De l'autre côté de la table se trouvait Jacob qui aurait pu faire concurrence avec mon frère tant ses assiettes étaient pleines devant lui.

— Vous faites un concours ou quoi? Ricana Alice.

— Pas du tout, il ne tiendrait pas une seconde si j'étais sérieux! S'exclama Em goguenard.

— Tu veux parier Swan? Grogna Jacob d'un air renfrogné.

— Oula, bien trop de testostérone le matin! S'écria Kate qui baillait en s'asseyant près de nous.

Je riais, la seule qui regardait Jacob avec un air ébahi était Leah. Elle était à la limite de baver.

— Bonjour Leah, bien dormi? Je m'éclaircissais la voix pour la faire réagir.

— Hein? Quoi? De quoi? Elle sursauta, tout en tartinant ... de la moutarde sur un bout de pain dans son assiette.

— Bella te demandait si tu avais bien dormi... Ou si tu avais rêvé d'une certaine personne... S'amusa Rebecca, elle avait compris assez vite l'attrait qu'avait Leah pour son frère. Depuis, elle ne manquait pas une occasion pour la taquiner.

— Je... non... J'étais bien trop fatiguée pour ça! Elle grimaça en mordant dans sa tartine, puis elle fit mine de chercher des fruits, pour pousser son pain dans une autre assiette, l'air de rien . Ce qui me fit sourire, elle était si fière...

— Arrrg ne m'en parle pas, j'ai cru que jamais je n'allais me réveiller! Dit Alice en s'incrustant dans notre conversation.

Tout le monde avait trouvé sa place, le seul qui restait dans son coin était toujours le même, Edward ne participait que très peu aux conversations, là il était en train de boire son café en mangeant quelques bricoles tout en griffonnant des choses sur son carnet.

Je continuai de manger, je n'avais pas vraiment faim mais je n'avais pas envie de faire une crise d'hypoglycémie parce que je n'avais pas assez pris de force ce matin. Je ne sais pas quand on déjeunera et comment se déroulerait la journée, alors je préférai être prudente.

— Bon et bien, on va y aller l'équipe E! Beugla Emmett guilleret.

— Hey pourquoi c'est l'équipe E? Fit outré Seth.

— Bin parce que c'est mon équipe non? Mon frère le regarda comme si c'était évident.

— Et si on n'est pas d'accord? Rosalie toisa mon frère du regard, il semblait perdre un petit peu de sa stature.

— ... Alors on peut être les lions et l'autre équipe les léopards? Proposa Alice pour calmer le jeu.

— J'aurai plutôt dit babouin...! Répondit Rosalie joueuse.

— Ou un phacochère! Continua Paul en riant.

Mon frère ouvrait et fermait la bouche, il me faisait penser à un poisson manquant d'air.

— Je pense que lion et léopard c'est pas mal... Commenta mon frère pensif. Il souriait à présent d'un air satisfait.

— Maintenant qu'on a réglé cette affaire, vous serez les léopards. Conclut Jasper en regardant mon frère. Il avait lui aussi un petit air malicieux quand il regarda sa femme.

— Team Lion avec moi! S'écria mon frère qui avait retrouvé toute sa fougue habituelle. Je roulai des yeux, parfois il me désespérait. Je me surpris à regarder vers Edward, je perçus un petit sourire en coin, c'était si léger que je pensais avoir rêvé.

— Pour l'équipe qui vient avec moi... Commença le professeur.

— Les léopards Edward! Le gronda Alice.

— Pour la team léopard, on se rassemble dans le hall dans trois quart d'heure. Se corrigea Edward. On fit tous un signe de tête pour dire que l'on avait compris.

Je me retrouvai en bas, avec mon sac. Je pensais être dans les premières mais bien évidemment, Edward était déjà là. Il avait vraiment l'air d'un aventurier avec son t-shirt, sa chemise en lin ouverte et son chèche. Il portait un pantalon droit et des chaussures de marche. Il avait une besace en toile et cuir, ce qui complétait parfaitement son look d'explorateur. Il portait une fine barbe, ce qui changeait radicalement de sa grosse barbe, même si celle-ci était entretenue, on ne distinguait pas du tout son visage anguleux. Il me prit en flagrant délit de reluquage, je toussotais en regardant plus loin une plante verte qui avait toute mon attention maintenant.

Après un détour par l'aéroport, on prit notre vol intérieur d'une heure environ, c'était bien mieux que les quinze heures en voiture. Cela nous permettait de gagner un temps considérable et non négligeable.

On descendait de l'avion, un mini van nous attendait, on ne passait pas inaperçu avec notre équipe de sept.

Hissoma Edward! Tana té? - Bonjour, Comment ça va? Interpella une femme à côté du professeur.

Tana sité, Bintou, je te présente mon équipe!

— Je vois que tu disparais et tu reviens encore plus en forme que jamais! Le complimenta Bintou.

— Bintou est la maîtresse, le «mastar». Le patron, ici, a le premier choix sur les diamants qui sortiront de l'exploitation. Ensuite une fois l'achat fait avec les ouvriers, le mastar revend aux collecteurs qui iront à Conakry ou ailleurs remplir les contrats. Nous expliqua Edward.

On suivait Bintou dans le van. La Haute-guinée était connue pour ses paysages de savane arbustive, à l'est se trouvait les frontières malienne et ivoirienne et au sud la forêt. De nombreux villages avaient conservé les huttes traditionnelles en terre rondes avec un toit en paille. J'avais pu voir de l'avion qu'il y avait de nombreux fleuves, plus au nord se trouvait le parc naturel du Haut Niger. Il y avait peu de routes bitumées, la plupart des axes était plutôt des pistes de latérite dont l'état varie en fonction de la saison.

Après un périple fait de bosses et de trous, on arrivait sur le site, il y avait pas mal de monde. Des personnes parlaient fort.

— Pourquoi ils hurlent ces gens? Alice m'avait ôté les mots de la bouche.

— Ce sont des griots qui chantent les louanges du mastar, en échange de quelques billets. Répondit son frère.

— Une sorte de troubadour? Leah m'avait elle aussi devancé.

— C'est exactement ça.

On pouvait voir Bintou donner des billets aux crieurs, les autres ouvriers acclamaient, c'était vraiment comme un divertissement. Embry, Seth et Jacob avaient déjà commencé à tourner.

— Nous irons visiter la ville après mais surtout on reviendra dimanche pour le marché aux diamants, c'est une zone contrôlée par la milice des mines mais comme vous êtes avec moi, vous aurez l'autorisation de passage. Nous prévenait Edward d'un ton calme.

Edward et le reste partirent à la suite de Bintou, moi, je regardai les alentours, les ouvriers creusaient à des dizaines de mètre en profondeur. Les mineurs agitaient des tamis dans de l'eau.

— Le premier nettoyage est très important, on est, ici, très superstitieux, si on trouve une pierre, même une petite, c'est un bon présage pour la journée. Si la mine est stérile, on peut découvrir beaucoup de pierres et devenir très riche ou alors on peut perdre tout son argent dans des travaux inutiles, c'est comme à la loterie. Expliqua Bintou en souriant.

On ressentait tout de même la pression des militaires qui sont omniprésents sur les mines et les villes aux alentours. Les diamants attirant certainement la convoitise des uns et des autres.

— Vous venez souvent à la mine? Demandai-je.

— Je viens plusieurs fois par semaine, d'habitude j'ai un homme de confiance qui trie les pierres, comme ça, quand je viens, je peux directement discuter le prix avec les ouvriers qui se regroupent.

— Et si jamais vous n'achetez pas la pierre? Je continuai de poser des questions, tout en notant dans mon carnet.

— C'est très rare, mais si je n'achète pas, les ouvriers peuvent la vendre ailleurs, en revanche, j'ai la priorité, sinon c'est considéré comme du vol et ils seront punis sévèrement dans toute la région.

Pour nous montrer l'échange, Bintou et les ouvriers se dirigèrent vers une petite cahute en paille.

— On n'a pas eu de formation en gemmologie mais on connaît le cours du carat ici. Bintou était en train de peser une pierre en même temps. Elle en proposa pour deux millions de franc guinéen.

— On en voudrait 3! Rétorqua un des hommes qui devait être le représentant des mineurs.

— C'est beaucoup trop, ce n'est pas taillé, il y a des imperfections aux coins... Elle avait dit ça calmement mais un léger dédain se faisait sentir quand elle regarda la pierre.

— 2 millions cinq cent? Continua l'homme en insistant.

— Non non, c'est bien trop, deux millions trois cent et c'est tout. Finit par dire Bintou.

L'homme continua de négocier, Bintou quant à elle faisait baisser de plus en plus les prix.

—On a beaucoup travaillé... Fit remarquer l'homme.

— Va pour ce prix, mais il y aura beaucoup de lavage après, et on gagnera encore plus! Trancha Bintou sévèrement.

— Vous avez fait une affaire? Je me risquai de demander alors qu'elle n'avait pas l'air satisfaite de la vente.

— Plus ou moins, mais les ouvriers, pourront à peine rembourser leur dette.

— Ils sont endettés auprès de qui?

— Ils empruntent à différents fournisseurs de la ville, même si en tant que patron, je prends en charge la nourriture. Une fois par semaine, la ration de riz est distribuée aux ouvriers.

— Donc comment vous répartissez l'argent ?

— On fait moitié moitié puis ensuite, je déduis de la somme les frais engagés pour le mineur. C'est comme cela que ça fonctionne.

On continuait de filmer, je m'écartais plus loin et fut rejoint par Edward.

— Les concessions les plus riches se trouvent au bord de la rivière Bomboko, un affluent du Baoulé. Ce fleuve charrie depuis des millénaires des alluvions riches en diamant.

— Si je me souviens bien le diamant est formé de carbone pur cristallisé?

— En effet, il faut cependant que les atomes de diamant soient rapprochés des uns des autres, sinon cela donne du graphite. Pour les rapprocher, il faut qu'ils subissent une forte température entre 1300 et 2000 degrés. - Il fit une petite pause avant de rajouter. - C'est pour cela que les conditions pour la formation du diamant sont réunis dans les profondeurs, entre 150 et 200 kilomètres sous l'écorce terrestre, à la base des racines du manteau lithosphèrique, le manteau supérieur. Puis lorsque le carbone liquide a cristallisé, il faut qu'il remonte à la surface de la terre sous forme de cristaux.

— La roche Kimberlite fait office d'ascenseur et remonte cette précieuse marchandise à la surface? J'essayai d'être la plus synthétique possible.

— Oui mais pas seulement, cette remontée au gré des incursions de magma dans les fissures de l'écorce est périlleuse, c'est pourquoi la Kimberlite sert de cocon protecteur, sans elle, les diamants se volatiliseraient lors des éruptions. Une fois le volcan éteint, la colonne magmatique, que l'on appelle aussi pipe kimberlitique forme des gisement primaires. Il avait toujours ce ton pédagogue sans pour autant être pédant.

— Mais quand les volcans éteints s'érodent lentement et que les diamants sont emportés sur les flancs de la montagne puis dans les rivières, on les appelle alluvionnaires? Je le regardai légèrement perdue.

— Vous avez bien suivi vos cours! Une pointe de malice passa dans ses yeux. C'est pourquoi les grosses industries préfèrent l'exploitation des gisements primaires, car c'est beaucoup plus rentable.

— Mais beaucoup plus problématique car il faut remuer plusieurs milliers de tonnes pour seulement quelque carats. Constatai-je.

— C'est pourquoi ici, il est plus évident d'exploiter artisanalement, à l'aide de pioches de bèche et de tamis. Regardez comment ils procèdent.

Il me montra du doigt des ouvriers portant des gros sacs de terre sur leur épaules. Ils transfèrent la terre dans des taillis à mailles extrêmement fines pour être lavé.

Je voyais que les mineurs avec leur œil expert éliminaient directement les plus grosses pierres. Puis ils faisaient des mouvements rotatifs avec leur tamis pour concentrer au milieu des minéraux lourds dont font partie les diamants. Je me demande quels sont les indices pour savoir si on cherche au bon endroit.

— Grenat, ilménite et olivine sont des indices précieux pour dire si il y a la présence de diamant. Souffla Edward comme si il avait lu dans mes pensées.

Je prenais des photos par ci par là. J'étais fascinée par ces mouvements bien rodés. Je remarquai que lorsqu'ils trouvaient une pierre, elle était remise au responsable qui la mettait sous un pli avec le nom du mineur qui l'avait trouvé. Je suppose que c'était pour parler du prix ultérieurement.

Une fois le lavage fini, le contenu du tamis était déposé à même le sol, à plat, pour continuer le triage. Le responsable regardait toujours attentivement. Les plus grosses pierres étaient déjà sorties mais cela permettait de vérifier d'éventuels petits bouts de pierre.

Il y avait aussi des tamis mécaniques, qui traitaient plus de terre. On appelait ça mécanique même si à mes yeux, ces machines avaient vu des jours meilleurs.

— On va aller en ville suivre une autre personne qui vient d'acheter une concession, comme cela, vous verrez les étapes. M'indiqua Edward en me faisant signe de le suivre vers la voiture.

Je donnais des instructions aux autres et on montait, Alice, Edward et moi dans la voiture. Leah avait voulu prêter mains fortes à Jacob...

On roula quelque minutes avant d'arriver en ville, on fut bel et bien contrôlé par la milice mais Edward avait eu le laisser passer par la préfecture, on arriva dans une ville dominée par les mosquées.

— On ne dormira pas ici, il n'y a pas d'hôtels, ils sont considérés comme des lieux de débauche par la religion. Même les écoles se situent en dehors de la ville. Expliqua Edward tout en conduisant.

On s'arrêta à côté d'une case, là se trouvait un homme qui nous sourit.

— Je suis André, vous arrivez à point nommé, j'allais acheter le matériel nécessaire pour les mineurs. Il nous serra la main chaleureusement avant de nous indiquer le chemin à suivre à pieds. J'allongeais le pas, pour suivre André.

— Où allons nous?

— Nous allons chez le marabout pour demander de l'aide. C'est notre tradition. Dit souriant André. Il déposait devant l'homme cinq noix de cola blanche pour le bonheur, cinq noix de cola rouge pour l'accueil, et un coq pour le sacrifice. Il avait donné les explications tout en les déposant.

— Je ne suis pas Dieu mais je vais t'aider. L'homme plaçait les offrandes sur un monticule, il chantait en transe, disposant les plumes et les noix.

— Malgré la religion musulmane, les coutumes animistes sont restées très présentes. Expliqua André qui regardait avec espoir le marabout.

Je prenais quelques photos du rite, on aurait dit un chercheur d'eau, pointant sa canne vers des endroits, récitant des chants tout en terminant le processus.

On repartait, André avait l'air soulagé.

— Maintenant, la bonne fortune tombera! Il nous quitta sur ces derniers mots, un immense sourire sur le visage.

C'était assez étrange, on aurait presque dit un mirage qui s'estompait, comme si les secrets des rites étaient encore bien gardés. Edward nous expliqua que l'on avait fini pour la journée.

— Le business est coupé par les cinq prières journalières. Si vous voulez, on peut aller visiter les alentours. Nous proposa Edward.

La rue était chaotique et poussiéreuse. Les maisons étaient parfaitement basses et vétustes. Des enfants et des adolescents se trouvaient au bord des routes, ils étaient là à nous souhaiter la bienvenue et pour discuter.

La Guinée est très peu touristique, c'est pour cela que l'artisanat pour touristes n'existe pas, au contraire, l'artisanat «utile» est très répandu. Les tisserands tissent le tissu que les femmes teignent en indigo avec les feuilles de l'indigotier, des bourreliers s'occupent de coudre des chaussures, à même le trottoir, des menuisiers fabriquent des meubles à même le trottoir.

Je prenais toujours des photos, à droite, il y avait des enfants qui portaient de l'herbe sur leur tête. Ces ballots d'herbe serviront pour le toit des cases. On se faisait dépasser par des taxis brousses, en plus de leurs passagers, il leur arrivait très fréquemment de transporter du bois, des bidons, des fruits, des chèvres...

Je continuai d'immortaliser les étales de marché, les Malinkés sont connus pour être principalement agriculteurs. C'est pourquoi il y avait de nombreuses cultures de bananes, d'ananas, de café, de riz et de manioc. Ce qui était très répandu aussi c'était l'huile de palme et l'alcool de palme. Pas mal de petits attroupements se trouvaient à l'ombre des arbres. Les hommes buvaient de l'alcool de palme à même le bidon. Le vin de palme qui n'est autre que du jus de palme fermenté coûtait 5000 francs guinées, ce qui correspondait à un demi dollar.

— Il y avait des chutes d'eau magnifiques à quelque kilomètres de là, en contrebas de la rivière Baoulé mais malheureusement, c'est devenu une mine de diamant exploitée. Le pied de l'ancienne cascade est devenu le centre d'extraction. Edward faisait une triste mine.

— J'aurai adoré voir bien plus de paysages... Dis-je rêveuse. On n'avait malheureusement pas le temps de flâner dans les pays. Alice regarda son frère qui après une petite pause reprit la parole.

— Dimanche, après le marché au diamant... Nous pourrions aller au «voile de la mariée»... Dit-il mal à l'aise.

— Qu'est ce que c'est? Il avait piqué ma curiosité.

— C'est un ensemble de deux chutes desquelles tombent en fines gouttelettes l'eau sur une hauteur de 80 mètres. Cela forme comme un voile d'une blancheur exceptionnelle, d'où leur appellation. M'expliqua Edward en souriant.

— Je veux bien alors... Est-ce que l'on aura le temps d'aller visiter les îles? J'avais dit ça plein d'espoir, je sais que l'on ne pourrait pas faire les touristes tout le temps mais... Je voulais aussi découvrir des terres qui étaient pour moi inconnues.

— Lundi... Nous pourrions faire ça lundi pour ceux qui le souhaitent, ensuite nous partirons tous pour le Mozambique. Me répondit Alice de son air toujours aussi malicieux.

— Cela me semble bien... Donc si je résume, demain, nous nous occuperons de finir de tourner dans différentes mines alluvionnaires de la région puis ensuite nous attendrons dimanche pour filmer le marché aux diamants?

— Tu as tout compris Isabella! A présent, je pense que l'on pourrait rejoindre les autres? Alice avait regardé son frère pour avoir une confirmation.

— La nuit sera sommaire mais on n'a pas bien le choix, j'ai vu avec Bintou, elle s'est occupée de nous trouver de la place dans des maisons.

Je pensais que l'on aurait plutôt opté pour un bivouac mais je suppose qu'ici, dans cette ville dominée par l'appât du gain, il valait mieux être prudent et ne pas s'établir dans la savane.

— D'ailleurs, je ne vous ai pas demandé, pourquoi nous nous arrêtons au Mozambique, je pensais que l'on rejoindrait l'équipe lion à Madagascar?

— C'était ma petite surprise mais je vais vous le dire... Je voulais vous montrer les tourmalines paraibas... Il me fit un petit sourire énigmatique.

— Mais je pensais que c'était seulement à Paraiba au Brésil, d'où leur nom...? J'étais perplexe.

— C'est ça, avant les tourmalines portaient le nom Paraiba grâce à la région dans laquelle on a trouvé la première pierre. Mais maintenant que l'on en trouve au Nigeria et au Mozambique, le LMHC ( Laboratory Manual Harmonization Commitee) a décrété en 2006, que «Paraiba» serait le nom usuel pour les pierres cupro-elbaïtes. M'expliqua calmement Edward.

— Vous venez de piquer ma curiosité professeur. Fis-je joueuse.

— Avez-vous un faible pour les tourmalines paraibas Madame Swan? Rétorqua-t-il tout aussi mutin.

— C'est une couleur intéressante... Et plutôt rare! Je me justifiai comme je pouvais.

— Mais rien ne remplacera l'émeraude! Dit-il gravement.

— C'est certain! Nous nous regardions complices, comme si nous avions conclu un pacte secret sur notre amour pour les émeraudes.

Alice ricana derrière nous, me prenant par le bras pour faire la route jusqu'à la voiture.

On retrouva les autres pour une soirée qui promettait d'être riche en découverte culinaire et culturelle.


Voilà pour ce chapitre, je crois que ce n'était pas mal. Je n'ai sûrement pas tout corrigé, faute de temps... Et comme je voulais publier le plus tôt possible pour ne pas être trop en retard ... J'espère qu'il ne sera pas truffé de fautes. Sinon, je suis désolée pour vos petits yeux.

Petite annonce et pas des moindres, je pense que cela sera ma dernière histoire pour l'instant. Alors considérez là comme un cadeau xD J'ai pas mal d'idées et je suppose que je reviendrai un jour vous embêter avec mes histoires farfelues mais en attendant, nous irons à fond dans celle là et je ferai tout mon possible pour qu'on voyage et que le ton soit toujours léger! N'hésitez pas à me faire des remarques et de me dire si vous aimez moins ou si cela vous déçoit...

Voilà j'ai fini de raconter ma vie. Merci pour votre temps et à bientôt pour la suite !